Participation aux discussions
Discussion : [Lexique] Monogamie de fait

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 14h30
Je me demande si cette monogamie réflexe trouve aussi des espaces dans la sexualité ?
Discussion : Mécanismes et schémas monogames dans nos relations polys (monogamie résiduelle, monogamie vestigiale.…)

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 14h25
Dans ce fil Réflexions sur la sexualité exclusive, ou relation sexuelle unique, j'évoque en quoi à travers "la sexualité" aussi, il peut y avoir des formes monogames dans nos relations polys.
Avons-nous une sexualité réflexe ?
Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 14h16
Merci pour vos réponses. C'est chouette de lire tout ça.
Je me dis que revaloriser l'amitié, passe aussi par re-questionner la sexualité. Et déjà remettre en question sa suprématie, sa supériorité, sa toute puissance.
J'ai posté ici quelques réflexions sur la sexualité exclusive (ou relation sexuelle unique, un peu comme si on n'avait qu'un·e seul·e ami·e…) qui me semble aller dans ce sens.
L'amour-amoureux ou le sexe tendent, il me semble, à générer du restrictif, là où l'amitié pourrait (sans être totalement à l'abri du restrictif via son processus électif) générer plus d'ouverture aux autres, mais aussi à d'autres modalités relationnelles ou interactionnelles.
Vivre moins (de RAS*) pour vivre plus.
*Relation amoureuse et sexuelle
Discussion : [Lexique] Exotisation de genre, fétichisation de genre et essentialisation

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 12h24
Un·e ami·e m'a fait remarquer qu'il pouvait y avoir de l'appropriation culturelle et politique dans le fait d'utiliser ainsi les termes "exotisation" ou "fétichisation".
J'accueuille et donc je le pose ici.
Discussion : Réflexions sur la sexualité exclusive, ou relation sexuelle unique.

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 11h37
Je vais parler ici de monogamie, mais sous un angle spécifique, celui de la "sexualité" (terme que pour l'instant, je ne vais pas définir).
Et je vais d'abord parler de sexualité exclusive, c'est à dire de relations sexuelles avec une seule personne. Avec l'idée d'élargir ensuite et voir en quoi dans "la sexualité" aussi, il peut y avoir des formes d'exclusivité dans nos relations poly.
Je parle donc pour l'instant de sexualité exclusive. C'est à dire que l'on peut éventuellement être "poly" (en amour, en relation affective, en amitié même…) mais que l'on choisis (temporairement ou non) de n'avoir qu'un·e seul·e partenaire sexuel·le.
*
J'imagine que les raisons de n'avoir qu'un·e seul·e partenaire sexuel·le peuvent être très variées : sécurité affective, sécurité sexuelle, lassitude, simplicité, gestion de l'intensité, vouloir profiter pleinement, etc. (je ne parle pas ici des personnes qui aimerait bien avoir plsuieurs relations sexuelles et n'en ont qu'une ou zéro).
De même qu'il peut y avoir plein de raisons pour être "en relation amoureuse" avec une seule personne.
Mon but n'est pas de juger individuellement les personnes qui font ce(s) choix (moi aussi à des endroits je fais des choix mono), mais de voir ce que ça raconte sociétalement, symboliquement, affectivement… et de venir mettre de la complexité dans nos réflexions, dans nos ressentis, …dans nos choix, justement.
*
Pourquoi sommes-nous tentés, parfois souvent jamais, de ne partager de la sexualité qu'avec une seule personne ?
Est-ce que la sexualité est un régime d'interaction spécifique, tellement spécifique qu'il incite à la fusion, non seulement des corps, mais des êtres ?
Et si oui, est-ce le sexe en lui-même, l'intensité de l'intimité sexuelle en elle-même, qui fabrique ça, ou est-ce une construction culturelle et sociale ? Par exemple lié au tabou (donc au sur-investissement de la chose), au sur-traitement du sujet par le cinéma, les livres… (qui fabriquent des injonctions collectives inconscientes).
Et pouquoi il y a t-il des personnes asex ? (même s'il y a plein de raisons/causes de ressentir ou choisir l'asexualité)
Se contenter d'une seule (ou même zéro) relation sexuelle, est-ce une manière de lutter contre le capitalisme et son incitation à toujours consommer plus (au détriment de la planète et des êtres en jeu) ? Ou bien est-ce une manière de faire moins de mal, d'arrêter les dégâts et les cadavres affectifs (surtout si on est un homme cis dans ce monde) ?
Ou au contraire, refuser la sexualité exclusive, est-ce une manière de refuser les carcans, les tabous, le puritanisme, et l'injonction à rester bien à sa place dans cette société ?
Sachant que de toute façon on est traversés et soumis à des injonctions contradictoires.
*
Il y a quelque chose dans la sexualité, comme dans nos liens affectifs, qui en ce moment me questionne au sujet de l'élection.
Pourquoi choisir untel-unetelle, et surtout pourquoi continuer ensuite avec untel-unetelle, et même souvent, prioriser untel-unetelle ?
Et là aujourd'hui pour moi, c'est dans le sujet de la sexualité que ça vient toquer.
*
Il y a comme un double mouvement que je ne comprends pas, que je ne comprends plus.
D'une part la fermeture a priori (c'est à dire avant d'avoir vécu) à vivre quelque chose de l'ordre de la sexualité (ou de l'intimité) avec une autre ou d'autres personnes.
Mais aussi pourquoi continuer, pourquoi vouloir refaire, voire même systématiquement, avec telle personne ?
Je pense être plus ou moins passé par là, donc il y a une part de moi qui peut comprendre, et pourtant une autre aujourd'hui qui ne veut pas comprendre.
*
Dans la caricature de la monogamie, c'est : on partage du sexe une fois avec une personne, et tout de suite on imagine le mariage, les scripts, l'escalator… et ça génère… du repli sur soi.
Même si la liberté sexuelle (ou le libertinage) sont passé par là, j'ai le sentiment qu'il reste quelque chose de cette ordre-là profondément ancré quelque part en nous (ou en certain·es de nous).
Comme si la sexualité venait appuyer à un endroit spécifique. Nous guérir (ou sembler nous guérir) de certaines blessures. Nous ouvrir un monde soudainement désirable et qu'il ne faudrait surtout pas lâcher.
Comme si la sexualité générait par elle-même (et non pas sociétalement) un biais d'engagement hyper fort. Et qui, on le sait, nous fait parfois accepter des choses que l'on ne devrait pas accepter.
Donc on reste avec la personne avec qui on a partagé une fois du sexe chouette, voire carrément on ferme les écoutilles et on ne veut plus que lui/elle (au moins pour un temps).
On participe soi-même à s'enfermer dans ce qui deviendra possiblement notre prison, et ce faisant on limite drastiquement le champ des possibles et on réprime notre besoin de liberté.
*
En fait aujourd'hui, je ne comprends plus qu'on puisse dire en matière de sexualité :
- j'ai envie de revivre du sexe plein de fois avec toi (voire même qu'avec toi/lui/elle)
ou
- avec toi je ne veux pas (je ne voudrais jamais) de sexualité (sauf bien sûr si on a vécu un truc pourri avec la personne, ou si la personne nous connecte — même malgré elle— à nos traumas, etc.)
Je me rends compte que je ne comprends pas le désir a priori. Ni d'ailleurs le non-désir a priori. Être capable de dire, au 1er regard, ou à la 1ère rencontre : je veux (ou je ne veux pas) faire du sexe avec toi.
Perso je suis trèèès lent, et ça ne peut généralement se construire que dans la lenteur, dans la confiance, dans la rencontre.
Et le désir a priori, a plutôt toujours été source pour moi de malentendu, de pression exercé sur l'autre, d'objectivation des personnes et au final de non respect de consentement (de non respect tout court) ou d'agression des corps et des êtres.
*
Je me dis que la sexualité, moi je pourrais vouloir en partager parfois avec telle ou telle personne (et peut-être même pourquoi pas une fois tous les deux ans avec certaines personnes). Et que pour la plupart des gens, la sexualité avec une personne donnée, c'est soit tout le temps, soit jamais.
J'ai rencontré une personne pour qui la sexualité est extrêmement variable. Elle n'est ni asexuelle, ni hypersexuelle, mais parfois l'un, parfois l'autre… et parfois tout autre chose. Et je trouve ça beau. Même si pour le coup elle galère beaucoup beaucoup avec ses amant·e·s.
Moi je dois bien admettre que je viens plutôt aussi du "tout le temps ou jamais".
Mais pourquoi restreindre la sexualité à ça ?
Beaucoup de chose dans ma vie, bougent à cet endroit-là ces dernières années.
Il y a celles/ceux qui sexent d'abord et voient ensuite quelle relation créer.
Il y a celles/ceux qui mettent très lontemps avant de sexer.
Mais presque toujours ensuite (quand c'est pas a priori) la relation se stabilise en un genre de "toujours ou jamais".
Pourtant ça existe, j'en ai rencontré : il y a des personnes pour qui il n'y a pas de règle : pouvoir passer du plein désir sexuel à plus du tout, puis re-plein, puis re-plus-du-tout et ainsi de suite… avec la même personne, et très rapidement.
Et quand j'y réfléchis, ça me semble plutôt sain.
Je ne parle pas de ne pas avoir envie une fois de temps en temps, mais d'une vraie variabilité.
Pourquoi faudrait-il que la sexualité soit continue, homogène ?
On peut vouloir manger une pizza un jour et plus jamais pendant 6 mois, et re-en avoir envie.
Comment peut-on affirmer qu'on ne voudra jamais sexer avec tel ou telle personne ??
Quand je rencontre quelqu'un je suis incapable de dire si j'aurais envie de sexer avec elle/lui. Rencontrons nous déjà. Ça vient, ça vient pas, qu'importe.
On ne rencontre pas des culs, des bites et des vagins. On rencontre des personnes. Et de n'importe quelle interaction avec n'importe qui (ou presque) pourrait naître du désir de (formes de) sexualité, ou pas.
J'ai le sentiment que c'est ce qui se vit dans le corps (et la confiance) qui va ou pas fabriquer ça sur le moment. et pas tel physique, telle corps, telle coiffure, tel acoutrement, ni même… telle personne.
C'est pour moi la confiance et la tendresse vécue qui peut emmener vers des territoires serein de sexualité. Et tout aussi bien ne plus arriver pendant 2 ans et revenir. Avec la même ou une autre personne. etc.
Le monde sexuel me semble tellement restrictif : je baise ou pas avec toi. Et c'est censer durer ainsi.
Ça me semble tellement absurde aujourd'hui.
*
Je précise que je ne cherche pas à dire qu'il faudrait se forcer. Tout refus de sexualité est légitime, et prime sur tout désir.
Mais pour autant je trouve qu'on se met tellement de barrières.
Comment puis-je dire "je ne sexerais pas avec tel genre, ou telle personne" ? Ça me semble absurde, ou nécessairement lié à un conditionnement social ou à des peurs (justifiées ou non).
Mais pour rendre ça possible, il faudrait déjà que la non-sexualité soit la norme (pour qu'on puisse aller sereinement avec presque n'importe qui vers des territoires où de la sexualité pourrait advenir), ce qui clairement n'est pas actuellement le cas, dans ce monde.
Au lieu de ça, la sexualité me semble dans ce monde d'abord un territoire de danger. Et que donc s'y aventurer, ou même s'approcher de zones pouvant y mener est en soi dangereux.
Et donc pour pouvoir se sentir en sécurité, oui, ça incite à fermer des écoutilles, à réduire le champ des possibles, et à refaire et prolonger avec telle personne avec qui nous aurions eu la chance — et même la rareté — de vivre une interaction sexuelle pleinement épanouissante et consentie.
*
Et je trouve que même chez les poly, chez les non-exclusifs — puisqu'on vit dans ce même monde dangereux — on subit les même peurs et on est contraints aux mêmes replis ou processus d'élection, quand c'est pas de la tentation de la privatisation.
Je ne vois malheureusement guère de solution (en tout cas à court et moyen terme, tant que ce monde est ce qu'il est).
Et nous sommes tous et toutes à mon sens traversé par des formes de sexualité restrictive.
*
La seule voie, que j'aperçois — à part se contenter de ce monde tel qu'il est et faire avec — serait quelque chose comme redéfinir complétement la sexualité.
Ce à quoi certain·e·s s'essayent, et c'est pourquoi l'on parle plutôt aujourd'hui des sexualités.
À la fois faire tomber la sexualité de son piédestal (a minima la sexualité hétéro-normative) et élargir le plus possible le champ des autres possibles (quitte à retomber dans le piège du capitalisme accumulatif et des frustrations associées).
Pour l'instant, perso, je ne trouve pas mon compte dans cet élargissement des sexualités, même si quelque chose de ce mouvement me parle.
Pas plus que je ne trouve mon compte dans l'appauvrissement inverse (même si je peux trouver ça parfois moins pire).
*
Bref pour ma part ni sexualité exclusive, ni sexualité non-exclusive ne me convient. J'ai besoin de questionner déjà ce qu'est la sexualité et comment on s'y rapporte.
Discussion : [Lexique] Terminologies pour décrire nos sexualités

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 11h06
Merci @Lili-Lutine.
Oui il me semble que sexualité exclusive correspond bien à ce que j'essaie de nommer.
Entre temps j'avais pensé à fidélité sexuelle, sexualité restrictive (mais ça me semble péjoratif a priori), ou encore relation sexuelle unique.
Il y a une différence en effet entre une orientation sexuelle/relationnelle et un état de fait possiblement temporaire (êre poly ou libertin et n'avoir qu'une seule relation).
Ce que j'essaie de nommer, c'est possiblement la possibilité d'être "poly" (en amour, en relation affective, en amitié même) mais n'avoir qu'un·e seul·e partenaire sexuel·le (par choix plutôt que par un état de fait temporaire non spécialement désiré… même si bien sûr un choix peut aussi changer à l'avenir).
…et comme tu le propose @Lili-Lutine on pourrait aussi dire exclusivité sexuelle choisie, pour préciser que ce n'est pas juste un état de fait …même si l'analogie avec mixité choisie me sonne bizarre au cerveau (dans un cas on a une restriction par choix individuel, dans l'autre une restrictition politique temporaire lié à des données systémiques)
…et du coup, le terme étant trouvé (merci @Lili-Lutine ), je vais ouvrir un sujet spécifique pour évoquer mes rélfexions du moment : Réflexions sur la sexualité exclusive, ou relation sexuelle unique.
Discussion : [Outil] Les privilèges monosexuels

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 11h06
Lili-Lutine
Il me semble que les mots "monosexuel·le”, “monogame”, “mono-partenaire sexuel·le”, etc. se croisent parfois dans les conversations, au point de flouter les lignes entre orientation sexuelle, style relationnel, et choix pratiques. (…)
Mais peut-être qu’un terme comme mono-érotisme, ou sexualité exclusive (ou même exclusivité sexuelle choisie) pourrait venir dire ce que certain·e·s vivent sans confusion avec l’orientation sexuelle. Parce qu’on peut avoir une sexualité exclusivement avec une personne sans être monosexuel·le au sens bi/pan vs hétéro/homo.
Merci ! Je prends …et je déplace sur ce fil : Terminologies pour décrire nos sexualités.
Et du coup j'ai aussi poursuivi mes réflexions ici : Réflexions sur la sexualité exclusive, ou relation sexuelle unique.
Discussion : Lexique

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 10h51
J'ouvre un fil spécifique : Terminologies pour décrire nos sexualités, pour ne pas encombrer celui-ci.
Et je signale ces fils précédemment crées :
- Définition de la Duogamie
- Sexogamie
- Les privilèges monosexuels
Discussion : [Lexique] Terminologies pour décrire nos sexualités

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 10h49
L'envie de créer ce sujet de discussion est venu d'une réflexion lancée ailleurs :
artichaut
Bon du coup je ne sais pas comment nommer le fait de ne partager de la sexualité qu'avec une seule personne, ou pour être plus précis de partager de la sexualité toujours avec la même personne.En ce moment j'ai des questionnements autour de ça, mais ne sait même pas quel mot employer pour en parler…
Mono-partenaire : ne concerne pas spécifiquement la sexualité
Monogamie sexuelle : un peu compliqué, mais pourquoi pas……à moins d'admettre que monosexuel ai plusieurs sens, plusieurs définitions : le contraire de bisexuel (un seul genre), mais aussi le contraire de polysexuel (un·e seul·e partenaire sexuel·le)
Lili-Lutine
Il me semble que les mots "monosexuel·le”, “monogame”, “mono-partenaire sexuel·le”, etc. se croisent parfois dans les conversations, au point de flouter les lignes entre orientation sexuelle, style relationnel, et choix pratiques. (…)
Mais peut-être qu’un terme comme mono-érotisme, ou sexualité exclusive (ou même exclusivité sexuelle choisie) pourrait venir dire ce que certain·e·s vivent sans confusion avec l’orientation sexuelle. Parce qu’on peut avoir une sexualité exclusivement avec une personne sans être monosexuel·le au sens bi/pan vs hétéro/homo.
(c'est moi, artichaut, qui souligne les mots de @Lili-Lutine)Source : Les privilèges monosexuels
Discussion : [Lexique] Terminologies pour décrire nos sexualités

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 10h49
Voici aussi quelques autres sujets du forum qui me semble dans la thématique :
- Définition de la Duogamie
- Sexogamie
- Les privilèges monosexuels
- Ça veut dire quoi hétéro ?
- Polyamour et bisexualité
Discussion : [Lexique] Terminologies pour décrire nos sexualités

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 10h49
Voici déjà les termes du Lexique (de ce site), qui me semble dans le sujet :
Adultère
(anglais : Adultery)
C'est le fait d'avoir des relations sexuelles hors-mariage et de le dissimuler à son/sa conjoint·e.Fidélité
La fidélité, sous-entendue fidélité relationnelle, est le fait de respecter ses engagements, par rapport à son/sa/ses partenaires.Infidélité sexuelle
C'est le fait d'avoir des relations sexuelles et de le dissimuler à son/sa/ses partenaire·s. S'il y a mensonge, il n'y a donc pas "fidélité".Libertinage
(anglais : Libertinism)
S’adonner a des plaisirs sexuels et charnels, avec l'accord et la complicité de ses éventuels partenaires de vie, voire en sa/son/leur présence. Le libertinage concerne plutôt des relations à court terme et exclue souvent les relations sentimentales.Non-exclusivité
Le plus souvent il s'agit de non exclusivité… sexuelle : possibilité d'avoir plusieurs partenaires sexuels en parallèle (ce qui ne dit rien concernant le fait que de la sexualité soit partagée, ou non, à plus que deux).Poly-exclusivité / Polyfidélité
(anglais : Polyfidelity)
Extension de l'exclusivité (amoureuse et/ou sexuelle) à plus que deux personnes. Exemple : un trio poly-exclusif est un trio non-exclusif au sein du trio mais exclusif en dehors.Polysexualité / Polysexe / Polysexuel·le
(anglais : Polysexuality)
Relation de type "poly" (non-exclusive et consensuelle), impliquant du sexe mais non-amoureuse.Triolisme
Partage de sexualité à trois personnes en même temps.
Discussion : [Lexique] Terminologies pour décrire nos sexualités

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 10h49
Je ressent parfois une confusion, un flou dans les termes. J'ouvre ce sujet pour tâcher d'y mettre de la clarté (et on verra bien où ça nous ménera).
Je vais commencer par tirer un fil, mais bienvenu à vos réflexions dans différentes directions (tant qu'on reste dans les problématiques terminologiques autour des sexualités).
______________
Voir aussi :
- le Lexique du site et sa page discussion.
- Votre terminologie perso (termes et étiquettes pour définir une relation, un·e partenaire)
Discussion : [Outil] Les privilèges monosexuels

artichaut
le samedi 26 juillet 2025 à 02h43
Bon du coup je ne sais pas comment nommer le fait de ne partager de la sexualité qu'avec une seule personne, ou pour être plus précis de partager de la sexualité toujours avec la même personne.
En ce moment j'ai des questionnements autour de ça, mais ne sait même pas quel mot employer pour en parler…
Mono-partenaire : ne concerne pas spécifiquement la sexualité
Monogamie sexuelle : un peu compliqué, mais pourquoi pas…
…à moins d'admettre que monosexuel ai plusieurs sens, plusieurs définitions : le contraire de bisexuel (un seul genre), mais aussi le contraire de polysexuel (un·e seul·e partenaire sexuel·le)
Discussion : Revalorisons l'amitié, les amitiés, le lien dit amical.

artichaut
le lundi 14 juillet 2025 à 10h25
En ce moment je sens que je suis en train de questionner (voire de remettre en cause) l'élection affective (ce que Goethe appelle les affinités électives, si l'on veut) c'est à dire le fait de se choisir, et d'en faire une relation spécifique, élective.
Les personnes qui ont l'habitude de me lire ici, ne seront pas supris·es que je critique l'amour amoureux, mais en ce moment je sens que c'est quelque chose d'encore plus vaste qui se joue pour moi. Et je sens que même se choisir entre ami·e·s — alors que pourtant j'ai initié ce fil "Revalorisons l'amitié" — c'est presque trop, c'est presque faux pour moi, ou c'est …je sais pas… comme égoïste, ou à côté de la plaque, ou prétentieux, ou…
L'autre jour j'étais dans une gare, ou un train au milieu d'une foule d'anonymes. Et j'attendais ou allait voir un·e ami·e. Et je me rendais compte que ça ne faisais pas sens pour moi, d'être là au milieu d'inconnu·e·s, de ne pas interagir avec elles ou eux, et d'attendre ou d'aller quelque part pour retrouver une personne choisie, comme élue entre toutes (en tout cas hiérarchisée de fait vis à vis de toutes ces personnes présentes là autour de moi).
Ça me faisait buguer.
Je sais pourtant pourquoi cet·te ami·e me touche, pourquoi je l'aime, le plaisir qu'on a à être ensemble, etc …et je me faisait une joie de le/la retrouver. Et pour autant je ne pouvais m'empêcher d'y voir quelque chose d'égoïste, de restrictif, d'absurde.
Pourquoi exclure d'office ces autres que je ne connais pas ? Pourquoi tant de préjugés et si peu d'enthousiasme à la rencontre ?
Pourquoi élir dans ma vie tel·le plutôt que tel·le ? Lui donner ce que je refuse à d'autres. En faire un·e élu·e de mon coeur.
Je ne remet pas en cause le fait d'avoir des ami·es, mais plutôt le caractère excluant (et hiérarchique) que ça génère souvent. Comme un enfermement sur soi et un retrait du monde.
Et sans doute ça me renvoie à ce monde blanc, riche, occidental, qui se referme toujours plus sur lui même.
…et si nos amours, nos amitiés même, nos dites affinités électives, étaient un symptôme de cette stratégie d'enfermement ?
Discussion : [Outil] Escalator relationnel

artichaut
le samedi 12 juillet 2025 à 12h51
…après l'escalator et le tobogan relationnel, voici… l'entonnoir relationnel.
J'ai proposé ici ce nouveau concept.
J'y disais :
C'est comme si il y avait un rétrécissement depuis l'ouverture et la liberté de l'enfance, de l'adolescence ou de la jeune vie d'adulte. L'escalator ne serait-il pas en fait un entonnoir ?. (…)
On naît avec un immense champs des possibles …et on le réduit soi-même au gré des injonctions, des déceptions, des paliers franchit sur l'escalator, de l'âge qui avance, de la lassitude qui s'installe…
Entonnoir relationnel, ou entonnoir social. On s'isole de plus en plus et on réduit notre champ des possibles.
Discussion : [Lexique] Exotisation de genre, fétichisation de genre et essentialisation

artichaut
le samedi 12 juillet 2025 à 12h45
Heureusement la bonne nouvelle c'est que cet entonnoir rétrécissant n'est pas une fatalité. En prendre conscience est déjà énorme. On peut tenter de renverser la tendance, au moins sur certains plans, pas sur tous en même temps.
Et le polyamour serait une tentative plus ou moins heureuse et parmi d'autres d'inverser cette tendance. Avec cet élan, ce regain de vie …et aussi ces angles morts, ou cette précipitation souvent maladroite, cette volonté de toute puissance retrouvée.
Discussion : [Lexique] Exotisation de genre, fétichisation de genre et essentialisation

artichaut
le samedi 12 juillet 2025 à 12h33
Tiao88
-> Et le sentiment d'obligation de devoir "s'isoler" quand on élève des enfants et/ou qu'on veut en avoir... Comment changer ce système, si ce n'est en atomisant le concept de "famille nucléaire"? Mais là c'est tout le système de "faire famille" qui est à repenser pour justement rompre l'isolement.
Mais c'est sûrement lié au schéma de "réussite" : maison/conjoint/voiture perso/enfants...
C'est vrai que vers la trentaine, il y a souvent un vrai recul social. Cette idée que pour aller sur l'escalator du bonheur, il faut se replier sur soi, son couple, faire famille, passer tous ces we à retaper sa maison, etc. Et la chute peut être rude 10 ou 20 ans plus tard… après un divorce, un décès, ou juste le délitement ou l'affadissement de la vie conjugale ou maritale.
On s'écarte un peu du sujet unitial, mais pas tant. C'est comme si il y avait un rétrécissement depuis l'ouverture et la liberté de l'enfance, de l'adolescence ou de la jeune vie d'adulte. L'escalator ne serait-il pas en fait un entonnoir ?. Et l'exotisation de genre ne serait qu'un des multiples aspects de cet entonnoir.
Le polyamour tardif (celui dont il est beaucoup question ici, la fameuse "ouverture de couple" après XX années de vie commune) est la tentative de réouvrir l'entonnoir.
Quant au polyamour précoce (les personnes qui commencent par ce mode relationnel) il peut donner le sentiment de n'avoir jamais vraiment essayé la monogamie, et se laisser happer à un moment par l'escalator.
On naît avec un immense champs des possibles …et on le réduit soi-même au gré des injonctions, des déceptions, des paliers franchit sur l'escalator, de l'âge qui avance, de la lassitude qui s'installe…
Discussion : Être central dans sa vie - être au centre d'une relation

artichaut
le samedi 12 juillet 2025 à 02h45
je me demande ce que je cherche avec le polyamour.
C'est une question judicieuse.
Du plaisir, de l'intensité, un ancrage ?
Parfois le polyamour est une manière de chercher différemment ce qu'on cherchait déjà en monogamie, soit qu'on l'ai perdu, soit qu'on n'y soit jamais parvenu, soit que la source se soit tarie…
Discussion : [Lexique] Exotisation de genre, fétichisation de genre et essentialisation

artichaut
le mercredi 09 juillet 2025 à 23h39
Ce n'est pas qu'il faut rejeter en bloc tout ce que la société de consommation nous vend comme étant indispensable à notre bonheur, c'est juste que c'est l'arbre qui cache la forêt. Un gros fake pour nous empêcher de regarder autour de nous.
Un fake pas dégoûtant en soi, certes, mais tellement recherché qu'il en devient impossible à trouver, tellement idéalisé qu'il en devient fadoche quand on le trouve. Et finalement juste un des banal possible parmi tant d'autres.
J'ai l'impression que plus j'avance en relations, plus je mesure le fake. Et moins j'ai envie, de ce que pourtant j'ai moi aussi recherché.
L'isolement du couple, la pauverté des scripts sexuels, la tristesse de l'amour amoureux, la vanité de nos quêtes… tant de choses qui m'apparraissent aujourd'hui…
Sans doute que je cherche encore le chemin pour valoriser le reste. Car non content d'idéaliser des formes très restreintes de relations, ce monde dénigre aussi et surtout tout le reste.
Et je trouve ça presque plus difficile de re-valoriser la forêt que d'arrêter de regarder l'arbre et vouloir y grimper.
Discussion : [Lexique] Exotisation de genre, fétichisation de genre et essentialisation

artichaut
le mercredi 09 juillet 2025 à 23h15
Alinea7
Faire une recherche particulière c'est limiter le champ des possible et augmenter les chances de ne pas trouver.
Whoua, merci.
J'ai l'impression qu'en une phrase tu résume quelque chose que j'essaie de nommer depuis longtemps.
J'ai le sentiment que tout nous incite à sans cesse réduire notre champ des possibles : sur l'orientation sexuelle, sur le primat de certains types relationnel (amoureux pour la vie…) et le dénigrement des autres, sur les critères de capital social (alors que personne n'est top modèle), sur la restriction de nos recherches à une tranche d'âge très réduite, sur nos exigences en tout genre, sur nos critères de classe (conscient ou non), sur notre validisme intégré, etc.
La frustration affective me semble d'office générée par le système qui prétend la combler. C'est assez vertigineux.