L'amour passe par l'amour de soi
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(compte clôturé)
le vendredi 12 juin 2009 à 10h24
[[[Note préliminaire de l'auteur: j'ai entamé cette discussion sur un autre forum, et des réponses bien particulières sont sorties; curieuse de voir quelles réactions sont sucitées ici par mon propos, je copie-colle son introduction. N'ayant aucun droit de regard sur les interventions d'autrui, je serai néanmoins sensible à la faveur que me feraient ceux qui y ont déjà répondu ailleurs, s'ils laissaient ce fil aller son cours sans eux.]]]]
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(compte clôturé)
le vendredi 12 juin 2009 à 10h24
Il est vital d'être au monde en se réalisant pour soi, par soi et en soi, et de compter avant tout sur soi-même.
L'amour (en-dehors de celui, "social" qu'on porte aux autres individus) me paraît une chose non-nécessaire, un accident complet et qui apporte de la plus-value à l'existence; comme l'amitié, en fait.
Celui ou celle qui cumule la réalisation de soi et l'amour ne doit pas oublier que ce sont deux choses différentes même quand elles s'entremêlent.
La jalousie dans ce contexte peut survenir quand il y a sentiment de déprivation, de conditionnalité. Le désir, lui, n'en fait qu'à sa tête, vient, part en voyage, s'éclipse en attendant, passe une seule fois à un endroit, ou rebat des sentiers ultra-connus, pourvu qu'il s'y plaise.
La jalousie se prépare dans un besoin de permanence et d'immobilité; le désir est un feu follet qui rigole de se voir insaisissable, et fait la nique à la sécurité affective...
Certains jours, en fonction de l'humeur, je trouve que l'amour circule facilement, librement. D'autres jours, c'est plus cahoteux, plus rude, grinçant.
De là vient l'accident. Dans le sens où un jour de moindre attention à mon environnement, parce que plus centrée sur moi (mal au ventre, préoccupations, etc), je ne verrais même pas un être, qui me foudroiera un jour où je suis, comment dire... "contente d'être heureuse".
Le désir est indépendant, c'est-à-dire que je n'ai, que personne n'a prise sur lui, et que le mien peut susciter celui de quelqu'un, ou lui être importun; et que je peux le susciter un jour où je ne dégage surtout pas d'amour.
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LuLutine
le vendredi 12 juin 2009 à 12h12
Clementine
compter avant tout sur soi-même.
Ca, c'est devenu ma devise depuis longtemps.
Après, c'est parfois bien agréable et reposant de pouvoir de temps en temps compter aussi sur d'autres ! Mais il ne faut pas en devenir dépendant...autonomie, toujours !
Je crois que ej résumerais ce point ainsi :
"Je fais confiance aux autres et à la vie, mais je sais qu'en cas de coup dur, il me restera toujours moi pour m'aider à me sortir du pétrin" :-)
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(compte clôturé)
le vendredi 12 juin 2009 à 12h35
Merci de ça, déjà... J'attends un peu plus de réponses, éventuellement, pour rebondir.
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LuLutine
le vendredi 12 juin 2009 à 19h08
J'avoue que pour la suite, je n'ai pas trop compris ce que tu voulais dire, d'où mon absence de réaction...
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(compte clôturé)
le vendredi 12 juin 2009 à 19h28
La jalousie et le désir, leur cohabitation, comment se dépatouiller avec ces trucs qui nous échappent sans nous louper! Ne pas avoir de prise ni sur l'un ni sur l'autre, devoir se débrouiller avec ça quand ça nous tombe dessus...Voilà. J'aimerais savoir comment les gens dealent avec des trucs aussi insaisissables et parfois douloureux, aussi sujets à l'interprétation personnelle (ça m'est arrivé de susciter un désir, qui se croyait partagé, s'est aveuglé lui-même en réinterprétant tous mes propos pourtant plutôt décourageants, dans un sens qui arrangeait le bonhomme; et ça me gênait beaucoup, j'ai dû être super-sèche pour qu'on me lâche les baskets).
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LuLutine
le vendredi 12 juin 2009 à 20h13
Je ne sais pas si c'est dans ton sujet mais...
"comment se dépatouiller avec ces trucs qui nous échappent"
Quand c'est moi qui vit un désir/amour non partagé....je cherche tout au fond de moi pour ne garder que le positif, la partie qui me rend heureuse, et je "jette" ce qui me fait mal. Cette recherche en elle-même n'est pas indolore (il faut aller chercher ce qui fait mal, l'identifier pour pouvoir s'en débarrasser, et donc l'affronter...) ; mais c'est fructueux à moyen et long terme.
On ne s'en débarrasse jamais à 100% bien sûr (de ce qui fait mal), mais en augmentant la part relative des sentiments positifs, on diminue celle des sentiments négatifs (pas si con hein, en tout cas avec moi ça marche bien !).
Par exemple, j'ai un ami pour qui j'ai des sentiments amoureux non partagés (j'en avais déjà parlé quelques fois).
Si je me concentre sur l'absence de réciprocité, ça va éventuellement me faire mal, au minimum me contrarier inutilement. C'est pas constructif, quoi !
Mais par exemple, si je prends plaisir à passer du temps avec lui, ça me rend plus heureuse, alors je ne vois pas pourquoi, sous prétexte qu'il n'a pas de sentiments amoureux pour moi (seulement des sentiments amicaux), je me sentirais mal à l'aise avec lui ou malheureuse !
Ce que je viens de dire peut paraitre évident mais un certain nombre de gens (en tout cas à ma connaissance) ne raisonnent pas comme ça. Ils sont plutôt du genre "Bouh pauvre de moi condamné(e) à être juste ami(e) avec quelqu'un qui n'est pas amoureux(se) de moi, bouh que c'est difficile, je ne pourrai jamais être heureux(se)" etc. etc.
(oui je fréquente parfois de pôvres pôvres victimes de l'injustice de la vie)
Et ils ont plutôt tendance à couper les ponts.
Je trouve cela dommage car ça leur évite peut-être des douleurs mais finalement ils se privent aussi des bonnes choses qu'une relation, bien que "seulement" amicale, pourrait générer.
Je ne dis pas que leur approche est fondamentalement mauvaise (c'est leur choix), mais moi j'en ai une autre qui me satisfait plus : je partage tout ce que je peux partager (tiens ça me rappelle la citation de Benoîte Groult qui est dans le Guide des Amours Plurielles) et qui me fait plaisir.
Et je ne cherche pas à avoir ce que je ne peux pas avoir.
Sur ce dernier point, c'est parfois très très difficile (par exemple quand ce qu'on me propose en face c'est "rien du tout" !) mais je travaille sur moi pour y arriver...tout en gardant en tête que dans la vie, les choses sont rarement définitives (en tous les cas, on ne peut pas en général jurer qu'elles le sont) (merci ici aussi au guide de Françoise Simpère pour me l'avoir rappelé !).