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Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le jeudi 15 août 2024 à 22h38
Estebann
Nous nous sommes "séparés" même s'il n'y avait pas de tiers en jeu; pour réapprendre et redéfinir ce que pourrait être notre relation dans ce nouveau cadre.
Bref, c'est actuellement un travail de déconstruction pour chacun.e de nous.
Pokedots
Je n'ose pas forcément le formuler ouvertement ; mais en mon for intérieur, je suis convaincu.e que toute "découverte de son polyamour" dans le cadre d'un couple monogame devrait donner lieu à une période de "séparation" et de réflexion au calme, afin d'être bien sûr d'avoir pris une décision réfléchie et de savoir dans quoi on s'engage.
En soi, ça paraît censé, oui.
Je doute cependant que beaucoup soit prêt·e·s à une telle démarche.
Se découvrir non-monogame, en étant déjà en couple, remet en effet de facto en cause et en question ce qui a été construit jusque-là en monogamie de fait ou en monogamie assumée.
Un peu comme lorsque personne se découvre du genre opposé, ça boulverse l'ordre hétérosexuel existant.
Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le jeudi 15 août 2024 à 22h29
Miamou
J'ai souvent l'impression d'un déséquilibre, notamment pour le côté "maison, confort, sécurité, quotidien" et le côté "amour, passion" de la relation "secondaire". Tes propos me confortent là dedans en me faisant penser à "la sécurité et la vie familiale en société" d'une part, "l'amour, le vrai", de l'autre.
(…) J'ai l'impression, et c'est très personnel, que la relation socle, c'est la relation de la raison, celle qui pourrait ne pas être s'il le fallait, mais qui est, parce que, rationnellement, c'est difficile à lâcher.
La relation socle, comme relation de la raison ; et la relation (adultère ou) secondaire comme relation de la déraison, de la folie gentille, de l'aventure. Oui, le combo focntionne assez bien.
Assurer ses arrières, sa vie matérielle et aller vagabonder ailleurs.
Le "polyamour" dit hiérachqiue réinvente l'adultère, en quelque sorte.
Pokedots
cette notion que le couple "socle" constitue une forme d'investissement, de par sa dimension patrimoniale et par la reconnaissance sociale qu'il entraîne.
Oui, c'est du capital (culturel et symbolique) souvent directement connecté à du capital immobilier et financier.
Pokedots
Notre relation était toxique, mais j'étais malgré tout considéré.e comme plus "normal.e" qu'aujourd'hui, où je suis souvent sommé.e de "justifier" mon célibat — et ce alors même que mon comportement relationnel est plus sain que jamais 😅
Inversion classique de la Norme qui impose sa vision du monde.
Pokedots
Comme je le dis sur le ton de la plaisanterie (donc en considérant qu'il y a une part de vérité) : quand on mélange la "sunk cost fallacy" avec la FOMO, on obtient le polyamour ! 😂
…on obtient le "polyamour"… hiérachique.
Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le jeudi 15 août 2024 à 22h03
Pokedots
« On a bien plusieurs amis ; pourquoi on ne pourrait pas avoir plusieurs amoureux.ses ? »
Bon déjà merci de poser ce sujet, qui tombe à pic dans mes réflexions.
Pokedots
nous vivons dans une société où la relation amoureuse a un statut fondamentalement différent de la relation amicale.L’amour romantique est considérée comme le pinacle relationnel ultime, auquel tout le monde doit aspirer (la fameuse « amatonormativité »). Ce pinacle est conçu comme exclusif : une telle relation doit se vivre en mode monogame, avec une seule personne à la fois — et plus ça dure longtemps, mieux c’est. Le couple romantique est défini par la monogamie, et la perpétue.
Oui, ça fait jamais de mal de le dire, et le redire.
Et le poly-amour n'échappe donc pas à la règle.
Le polyamour se définit par la monogamie, et —le plus souvent— la perpétue (au moins en partie et bien malgré nous).
En prendre conscience me semble en effet tout à fait crucial pour déjouer les mécanismes complexes qui s'y joue.
L'exemple de l'amitié déclassée, peut paraître presque hors-sujet avec la suite du message et de la conversation, mais je trouve au contraire fort judicieux et pertinent d'avoir commencé par là, car en effet tout ce qui n'est pas couple, est déclassé comme l'est l'amitié en régime monogame.
Et ça m'a justement fait Whaaou, super introduction, et super liens de comparaisons.
Pokedots
la notion que la relation de couple romantique est supérieure à tout autre modalité relationnelle librement choisie, et que son maintien justifie de prendre toutes les mesures nécessaires.
Là encore, merci pour la précision. Oui, ça "justifie de prendre toutes les mesures nécessaires". De manière consciente ou inconsciente c'est bien celà qui se joue.
Il y a un territoire à protéger, à sécuriser et c'est bien celà qui souvent se retrouve très rapidement en jeu, sans qu'on ai eu le temps d'y prendre garde.
Pokedots
Nous avons tous.tes intégré ces normes relationnelles, même si nous nous en défendons. Quelle que soit notre position dans l’équation d’une relation polyamoureuse, on ne peut pas échapper au privilège de couple, et à ses conséquences.
Et c'est bien là que le bât blesse. On a été biberonné à la monogamie, au système monogame, on ne s'en extrait pas d'un coup de baguette magique.
Pokedots
Pour la personne qui se « découvre » poly dans le cadre d’une relation de couple monogame, il est essentiellement question d’étendre son privilège de couple. De le dupliquer, en quelque sorte
C'est ce que j'apelle la poly-monogamie. Le polyamour, bien souvent, se contente de dupliquer la monogamie.
Et le voir comme étendre son/ses privilège(s) est très éclairant je trouve.
Merci pour la justesse des mots.
Pokedots
Pour la personne "poly-acceptante", c’est la peur de perdre le privilège de couple qui se joue. Peur de la rétrogradation, de renoncer à des avantages matériels et psychologiques
(c'est moi, artichaut, qui rajoute les guillemets)
Oui, tout à fait. Et c'est pour ça qu'il est si difficile de renoncer.
Et que je porte la position que c'est à la personne qui veut ouvrir le couple de prendre la responsabilité de cette ouverture et que je dégage le concept de responsabilité poly.
(Désolé de beaucoup renvoyer à des liens, de trucs que j'ai écrit, c'est pas pour ramener ma fraise et vous n'êtes pas obligé d'aller voir. C'est que le sujet est tellement peu traité et théorisé, que même pour moi, ces liens sont importants, pour m'y retrouver dans ce site et dans mes idées, et donner l'opportunité à d'autres qui voudrait faire avancer la théorie aussi, de le faire avec plus de facilité.)
Pokedots
Pour la personne qui noue une relation avec une personne poly en couple, le défi consiste à gérer les conséquences du privilège de couple, et de la monogamie de principe qui le sous-tend. Accepter que la relation soit considérée comme moins légitime que le couple « historique », se résoudre à subir un rythme relationnel imposé par les contraintes de ce dernier.
Là on arrive au noeud de ce que ce post cherche à aborder.
Et pour moi il conviendrait de s'atteler à la tâche d'encore plus définir et dessiner ce privilège de couple. Et notamment de lister des exemples qui constituent tout autant qu'ils révèlent le privilège de couple et le privilège mono, comme ça a pu se faire pour d'autres privilèges systémiques.
Pokedots
Se lancer dans le polyamour sans aborder frontalement la question du privilège de couple, sans entreprendre un travail d'analyse et de déconstruction de cette notion, c’est comme amorcer une bombe à retardement. La question n’est pas de savoir si cette bombe explosera, mais plutôt quand elle le fera et le degré de destruction que ça causera.
Oui, et pour ça, ça nécessite quand même que certain·e·s se coltinent à dégrossir le travail, pour avoir quelques ressources sur le sujet.
Pokedots
Non seulement j’étais subtilement invisibilisé.e de multiples façons afin de « rassurer » ma métamour, mais mon amoureux considérait que tout ceci était parfaitement normal et que je devais accepter et respecter cette « règle du jeu » implicite. Lorsque j’exprimais des inquiétudes ou des malaises quant à mon statut de relation « secondaire », ces sentiments étaient pathologisés et ramenés à un problème individuel que je devais régler par mes propres moyen(…)
J’ai vu dans cette incrédulité initiale l’illustration la plus éclatante possible du privilège de couple : en tant que relation « secondaire » et personne célibataire, il était pleinement attendu que je marche au pas du couple « historique »
C'est le propre (et même souvent le révélateur) d'un privilège social que d'être invisible pour les personnes qui en bénéficient.
Un autre révélateur étant qu'on parle à la place des personnes concernées, et une conséquence est justement qu'on les patholigise en les renvoyant à un problème individuel et surtout surtout pas systémique.
Pokedots
précarité affective et émotionnelle.
Oui, les personnes qui ne bénéficient pas des privilèges se retrouvent de facto dans des formes de précarité, ici affective et émotionnelle.
Pokedots
Mon estime de moi a pâti de la hiérarchisation vécue dans cette relation — d’autant plus que cette hiérarchisation n’a jamais été pleinement assumée
Et on arrive à un des éléments-clef de tout ça. Lorsque les privilèges sont invisibilisés (non pleinement assumés par les personnes qui en bénéficient) ils tendent à fabriquer des situations troubles avec des risques en terme d'estime de soi et de santé mentale pour les personnes concernées.
Il n'y malheureusement pas grand'chose à rajouter.
Je trouve ce 1er post, très complet, très bien amené, et très bien écrit.
Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le jeudi 15 août 2024 à 20h56
Pokedots
Je tire ma révérence, ça devient irrespirable 😌
Ben merde alors, j'ai même pas eu le temps de tout lire et faire une vraie réponse.
Pour une fois que y'a un sujet intéressant, et bien posé de surcroît…
Bon je vais déjà répondre au tout premier message.
Discussion : Polyamour et privilège de couple

artichaut
le mercredi 14 août 2024 à 14h59
Merci @Pokedots pour ce sujet très bien posé.
J'ai déjà envie de renvoyer à quelques post ou articles du forum, pouvant nourrir les réflexions :
- Poly / Mono : enjeux de pouvoir et (meta)relations. La question du privilège mono. avril 2020
- Déconstruire le couple et ses hiérarchies (monogamie, polyamour hiérarchique, anarchie relationnelle) juillet 2020
- Et le "Poly hiérarchique" ? juin 2020
Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

artichaut
le mardi 13 août 2024 à 03h03
Je n'avais pas fait de mise à jour depuis 2019.
Enfin je notais les films dans mon ordi, mais sans le faire ici. Grosse mise à jour donc aujourd'hui.
J'ai ajouté, ce jour, 31 films à la filmo :
- Bob & Carol & Ted & Alice, de Paul Mazursky, 1969 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
- Carrington, de Christopher Hampton, 1995 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- Eternal Summer, de Leste Chen, 2006 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- L’Art de vieillir, de Jean-Luc Raynaud, 2007 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- Entre vous deux, d'Adam Salky, 2009 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
- Les Rencontres d'après minuit, de Yann Gonzalez, 2013 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- Que le diable nous emporte, de Jean-Claude Brisseau, 2018 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
- Vita & Virginia, de Chanya Button, 2018 ♥ ♥ ♥ ♥ ♥
- Les Mâles, de Gilles Carles, 1971 ♥ ♥ ♥ ♥
- La Vallée, de Barbet Schroeder, 1972 ♥ ♥ ♥ ♥
- Un génie deux associés une cloche, de Damiano Damiani, 1976 ♥ ♥ ♥ ♥
- Hair, de Miloš Forman, 1979 ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- The Edukators, d'Hans Weingartner , 2004 ♥ ♥ ♥ ♥
- I Don't Want to Sleep Alone, de Tsai Ming-liang, 2007 ♥ ♥ ♥ ♥
- À l'aventure, de Jean-Claude Brisseau, 2009 ♥ ♥ ♥ ♥
- Breaking Upwards, de Daryl Wein, 2009 ♥ ♥ ♥ ♥
- Leto, de Kirill Serebrennikov, 2018 ♥ ♥ ♥ ♥ — ☆
- A mes amours, d'Anoushka, 2023 ♥ ♥ ♥ ♥
- Sex Shop, de Claude Berri, 1972 ♥ ♥ ♥
- Les Sorcières d'Eastwick, de George Miller, 1987 ♥ ♥ ♥
- Aimée et Jaguar, de Max Färberböck, 1999 ♥ ♥ ♥ — ☆
- Et… ta mère aussi !, d'Alfonso Cuarón, 2001 ♥ ♥ ♥
- Tan de repente, de Diedo Lerman, 2002 ♥ ♥ ♥
- La Maison au bout du monde, de Michael Mayer, 2004 ♥ ♥ ♥ — ☆
- The Freebie, de Katie Aselton, 2010 ♥ ♥ ♥
- Tout Le Bonheur Du Monde, de Julián.Hernández, 2014 ♥ ♥ ♥
- Une merveilleuse histoire du temps, de James Marsh, 2014 ♥ ♥ ♥
- Qui m'aime me suive, de José Alcala, 2019 ♥ ♥ ♥
- Madres paralelas, de Pedro Almodóvar, 2021 ♥ ♥ ♥
- Mascarpone, d'Alessandro Guida, 2021 ♥ ♥ ♥
- Le Syndrome des amours passées, d'Ann Sirot et Raphaël Balboni, 2023 ♥ ♥ ♥ — ☆
Et j'en profite pour annoncer que j'ai décidé d'arrêter de mettre à jour cette filmographie qui contient désormais 127 films (+ 40 films dans la liste des "refusés"). Je n'ai pas compté, mais en 7 ans, j'ai visionné plus de 500 films pour établir cette filmographie. Travail fastidieux de recherche, de visionnage et de prise de notes. Et je trouve que ça ne fait plus tellement sens de continuer à référencer des films, maintenant que le polyamour est devenu mainstream.
J'ajouterai peut-être encore des films passés, si leur absence me semble dommage, mais en tout cas, je stoppe mes recherches à l'année de production 2023.
Le plus vieux film ici recensé date de 1927, soit une filmographie qui s'étend sur 96 années.
Discussion : L'après rupture

artichaut
le lundi 12 août 2024 à 20h54
Galance
C souhaitait je pense sincèrement que nous restions ami.
Et si on arrêtait de se mettre ensemble ? Et si on restait ami depuis le début de toute relation ?
C'est un peu une boutade mais pas totalement.
La première cause de divorce, c'est le mariage, disait Oscar Wilde. La première cause de rupture n'est-elle pas de "se mettre en relation" ? La sur-signification que l'on donne à ça. L'intensité vécue de la rupture étant à l'aune de l'intensité (ou le fantasme d'intensité) mise en jeu à la création de la relation.
Ne pourrait-on vivre d'autres formes de rencontres ?
Ou pour le dire autrement : penser la rupture dès le démarrage. Vivre des relations-ruptures. Refuser certains modes relationnels, certains trompe l'oeil. Se mettre en rupture permanente avec les forme relationnelles qui prétendent à la permanence. Accepter l'impermanence relationnelle.
__
Voir aussi les liens listés ici.
Discussion : J’essaie de lui expliquer que j’ai besoin de vivre notre sexualité autrement

artichaut
le lundi 15 juillet 2024 à 12h34
Ayla
j’ai besoin de vivre notre sexualité
Tout est dans le titre, ou presque…
Notre sexualité est un truc qui se construit à deux. À la limite, peu importe tes besoins et les siens, seul peut exister ce qui de façon évidente vous réunis. Bien sûr des aménagements sont possibles, des discussions et des élargissement potentiels, des découvertes aussi, etc. Mais puisqu'il sagit de sexualité, le consentement volontaire et enthousiaste y est nécessairement de mise.
À la fois tu ne fait pas l'écueil de croire que tout est de sa faute, ni que tout ne peut se vivre qu'au sein du couple. Tu prend ta part de responsabilité de nourrir tes besoins et tu imagine — à juste titre — la possibilité de vivre des expériences à l’extérieur de ton couple.
Mais pourquoi la trahison ??
À la fois, en évitant cet écueil, cette phrase dit un peu le contraire : j'ai besoin de vivre notre. Non, tu as besoin de vivre des choses d'une part, et d'autre part, votre sexualité est ce qu'elle est, et ne dépend pas de tes besoins à toi.
Puisque tu pratique la CNV, tu fera facilement la différence entre nourrir tes besoins, comment les nourrir, et ne pas inutilement charger votre sexualité.
Besoins qui au demeurant peuvent probablement être nourris autrement que dans la sexualité.
La vraie question est donc peut-être celle de la trahison.
As-tu besoin de trahir ? Pourquoi imagines-tu trahir ? Que veut dire ce mot pour toi ? Et pourquoi arrives t-il, là, dans ces questionnements ? Te sens-tu toi même trahi·e ? etc.
.
Donc si je reformule :
- Tu as envie d'une autre sexualité. Soite.
- Tu as le droit d’explorer. Oui, tu as le droit. Mais pourquoi as-tu besoin de l'affimer ce droit ? On a le droit de faire beacuoup de choses. Y compris des choses nulles. Te sens-tu empêché·e ? Il y a t-il un besoin — par exemple de Liberté — derrière cette affirmation ?
- Tu as besoin de connexion et de poésie. Là on se rapproche de besoins réels.
- Tu imagines vivre une expérience à l’extérieur de ton couple. Oui, c'est une solution parmi d'autre. Ni bonne, ni mauvaise en soi.
- Tu imagine la trahison, alors que tu dis ne pas la souhaiter. Là, grosse contradiction. Cherches-tu à saboter quelque chose ? Si oui, quoi, pourquoi et comment ?
Discussion : Comment aider une personne probablement malade

artichaut
le dimanche 07 juillet 2024 à 11h33
Neels
m'avouer qu'elle a subit attouchements étant ado
(…)
Comment aider ce genre de personne toxique
Whaou…
Comment l'aider ?
En arrêtant de la stigmatiser (tu m'étonnes qu'elle t'envoie balader et qu'elle se sente incomprise). En arrêtant de parler de "personne toxique". Ça n'existe pas les "personnes toxiques". Déjà, car minima ce sont les comportements qui sont "toxiques", pas les personnes. Ensuite car traiter de personne toxique une personne qui a subit des attouchements… comment dire… c'est confondre la cause et ses effets (pour rester gentil).
Si réellement tu veux l'aider, écoute-la et demande-lui de quoi elle a besoin.
Discussion : Polyamour : un double standard ?

artichaut
le mercredi 03 juillet 2024 à 17h43
Finalement la question sous-jacente (et récurente, bien que rarement formulée), ça pourrait être : comment faire, lorsqu'on appartient à un groupe dominant, pour ne pas culpabiliser et réussir à vivre sans se sentir en permance jugé et catalogué ?
Problématique qui au demeurant appartient aussi au groupe dominé (ne pas culpabiliser et réussir à vivre sans se sentir en permance jugé et catalogué) mais pas de la même manière.
Comment faire pour ne pas culpabiliser d'être un mec et réussir à vivre sans se sentir en permance jugé et catalogué du fait d'appartenir à ce groupe ?
Sachant qu'on peut de sucroît appartenir à plusieurs groupes dominants en même temps (de genre, de classe, de "race" sociale, etc).
Inversement, à condition de considérer le "polyamour" non pas comme une simple étiquette opportuniste, mais comme une orientation affective et relationelle minoritaire, on peut estimer que c'est une catégorie socialement dominée au sein du vaste système socialement dominant de la monogamie.
Donc en tant que mec cis poly, tu te retrouve à la croisée de plusieurs schèmes systémiques.
Et il peut être utile de faire la part de ce qui appartient à tel ou tel groupe, en plus de ce qui t'appartient à toi en propre, ou lié à d'autres catégories sociales auxquelles tu appartient.
Ces catégories sociales, et cette pensée systémique ne réduit pas tout, et ne suffisent ni à te définir, ni à résumer qui tu es. Mais de fait, on vit dans un monde où il est difficile d'échapper à ces catégories.
Discussion : Polyamour : un double standard ?

artichaut
le mercredi 03 juillet 2024 à 16h55
Fimus
Histoire de mettre directement les pieds dans le plat : j'ai la sensation que se constitue progressivement un double discours sur les relations plurielles et non exclusives selon qu'on soit une femme cisgenre ou un homme cisgenre
La communauté poly n'est pas en dehors du monde, donc le patriarcat y agis ici comme ailleurs.
Devenir poly n'est pas un badge magique qui te fait devenir meilleur. Limite ça peut avoir tendance à accentuer un peu ce qui est déjà là. D'une part car, si tu es quelqu'un qui tente de déconstruire des choses, ça va potentiellement augmenter tes réflexions et peut-être te rendre meilleur sur certains points. D'autre part car les endroits où tu fait de la merde (je pars du principe qu'un mec cis qui n'en fait pas, ça n'existe pas), tu va généralement te retrouver à faire de la poly-merde (de la merde multiplié par le nombre de relations).
Et quand déjà tu sais pas gérer correctement une relation, c'est pas de les multiplier qui va arranger les choses.
Fimus
Je vous reproduis le passage :
" …ce que je conseille, souvent, c’est si une personne, en l’occurrence un homme, met tout de suite « polyamoureux » dans sa bio, il faut soit creuser un petit peu"
C'est bien de faire la distinction entre une étiquette, qu'effectivement certains vont utiliser de manière hypocrite et manipulatoire (celle-ci comme tant d'autres). Et le fait d'être vraiment dans une démarche "éthique" ou autre.
Donc le conseil de ne pas se fier à l'étiquette et au contraire de creuser un petit peu, me semble tout à fait judicieux, voire même salvateur.
Fimus
Les premiers ont davantage conscience, au moins dans les mots employés, de la masculinité hégémonique, des privilèges liés à leur genre et questionnent tout cela (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de dérives). A l'inverse, les seconds ne veulent généralement pas entendre parler de polyamour, jugent la chose très durement et ne jurent que par le très sacro-saint couple exclusif.
Tu compare deux choses qui n'ont rien à voir. Évidemment que les mono ne veulent pas entendre parler de polyamour, c'est ce qui les définit.
C'est comme si tu disais : les francophones ont davantage conscience des problèmes climatiques, mais les anglophones parlent anglais.
Non ?
Fimus
"Ah tu es polyamoureux ? T'es un gros queutard en fait ?" ai-je déjà eu droit à plusieurs reprises, sans aucune connaissance de mon parcours ni de qui j'étais
J'ai l'impression que ce qui te gêne c'est de te sentir jugé et catalogué.
Que les mecs (poly ou non) le soient dans leur ensemble (jugés et catalogués), est une chose. Et c'est assez compréhensible au vu de ce que subit quotidiennement et depuis des lustres la gente féminine. Mais à part le fait que probablement tu appartient à cette catégorie-là, ça n'est pas spécifiquement de toi qu'il s'agit (juste d'une partie de ta construction sociale).
Oui sans doute que certaines personnes jugent et cataloguent un peu trop vite et à tord.
Mais au vu de l'histoire des genres, tu ne peut pas empêcher les femmes hétéros d'être méfiantes, qui au demeurant ont raison de l'être, mais tu peux continuer d'aller vers des démarches plus "éthiques" si tel est ton chemin.
Si tu te sent jugé, tu peux l'exprimer pour toi, mais inutile d'aller défendre la classe des hommes dans son ensemble (ça me semble la fois glissant et peine perdue).
Discussion : [Outil] L'effet boomerang, ou le retour de bâton

artichaut
le dimanche 30 juin 2024 à 23h12
Qu'est-ce que l'effet boomerang, ou le retour de bâton ? Qu'est-ce que je mets derrière ces mots-là quand on parle de polyamour ?
***
Autres acceptations
Avant d'expliquer ce que j'entends par là, je vais recenser d'autres acceptations, plus ou moins proches, que j'ai pu trouver sur ce forum (vous pouvez sauter ce paragraphe s'il ne vous intéresse pas)
coquelicot (#)
J ai juste envie d aimer de donner pour recevoir!
La vie est comme un boomerang:tout
ce que tu donne librement et gratuitement te revient!
suffit d etre patient
coquelicot (#)
Il y a une chose que j ai compris,non deux:
Dans la vie tu seme ce que tu as récolté.....
c est systemique, logique , la vie n est faite que de boucles
tout te revient et si tu est un bon jardinier , les fruits seront juteux;.......
Pour la mechanceté la connerie la bassesse d esprit c est pareil:
Un boomerang que tu te prend en pleine tete .
Le lancer parait anodin presque un jeu mais quand il revient alors la ca fait bobo.......et la tu regrette peut etre de l avoir lancé , mais c est trop tard le mal est fait.
Polyarthrite (#)
Attention à ne pas aller trop vite, à trop vouloir accepter aussi vite et autant, la jalousie peut revenir comme un boomerang en bcp plus fort.
bonheur (#)
Oui, un amour sain, heureux doit nous faire grandir, nous élever. (…) Je dis généralement, dans un tel cas, que je lance un boomerang qui reviendra me frapper régulièrement en pleine poire, avant de continuer sa course. Le pire, c'est qu'il ne prévient pas, le boomerang. Bim ! Un bon coup et puis s'en va... jusqu'au prochain bim !
Ce boomerang, je ne l'anticipe toujours pas, mais j'en connais désormais les effets et ceux-ci font partie intégrante de ma vie... avec toute l'injustice liée, comme toujours.
bonheur (#)
Le mot polyamour est très imaginé par les personnes qui ne connaissent pas réellement le sujet. De mauvaises interprétations peuvent se faire et c'est préjudiciable. Parler de soi, plutôt que définir par ce mot, qui peut revenir en pleine face comme un boomerang.
***
Définition
Ce dont je souhaite parler, concerne les couples installés en monogamie ou en monogamie de fait, et se passe en plusieurs étapes :
- l'un des membres rencontre le polyamour, et le propose à son/sa conjoint·e (il peut y avoir plein de cas de figure : avec ou sans adultère préalable, suite à un cas concret ou de manière théorique, vraie proposition ou de tentative d'imposer les choses, avec ou sans prise de responsabilité, etc)
- l'autre accepte, "consent", ou se résoud à la situation
- finalement cet autre finit par vivre une autre relation
- et c'est là que l'effet boomerang ou le retour de bâton arrive : la personne, qui pourtant est celle qui a initié l'ouverture du couple, se prend une grande claque dans la tronche, et vit très très mal que son/sa conjoint·e entame une autre relation.
Pour concorder avec les autres acceptations de l'expression, ou son acceptation plus générale, on pourrait aussi parler de l'effet boomerang de l'ouverture du couple.
***
Développement
Il y aurait à en dire. Beaucoup à étudier sur le sujet. Et sans doute des conclusions à en tirer.
- pourquoi ça arrive ?
- à qui ça arrive ?
- quelle en est la proportion ?
- il y a-t-il des circonstances particulières ou privilégiées ?
- etc
De ce que j'ai pu en observer de mon expérience, suite à des témoignages (dans la vie, dans les cafés poly, sur ce forum) c'est quelque chose de vraiment très courant, qui pourtant me semble peu étudié, peu connu, et quasiment jamais dit — de manière préventive — à celles et ceux qui débutent en polyamour.
Je trouve qu'il y a même un genre d'angle mort. Quand on découvre le polyamour, on le voit comme un truc magique qui va tout révolutionner, on est pris par l'emphase (poly)amoureuse, et dans le total déni futur de ce qui pourrait nous advenir, on se croit hyper fort·e, on est persuadé que dans l'autre sens on le vivrait bien… et puis… non.
Et quand l'inverse arrive on a évidemment mille excuses pour dire que c'est différent. Et on peut s'en mordre les doigts très très fort.
Et quand l'autre, qui parfois à pu être réfractaire au début (mais qui aussi, souvent, y est allé plus lentement au début) y goûte, il n'est plus possible ou plus question de faire marche arrière. Et le couple parfois explose à ce moment-là.
Il peut y avoir un très grand sentiment d'injustice vécu, d'un côté ou de l'autre.
Il peut y avoir beaucoup d'incompréhensions ou de malentendus.
De mon expérience encore, et presque étonnament je dirais, cet effet boomerang ne me semble pas genré. C'est à dire qu'en contexte hétéro, il me semble exister autant pour les hommes que pour les femmes, et idem en contexte non-hétéro. À savoir qu'on se leurrerait autant sur soi-même du côté d'un genre que de l'autre.
Qu'on se laisserait autant berner par les mirages du polyamour que par ceux de la monogamie, etc.
Évidemment c'est toujours plus facile de se croire fort quand c'est soi-même qui vivons l'emballement d'une nouvelle histoire (sans vouloir pour autant perdre les acquis de la relation historique). Et on peut très facilement avoir tendance à faire porter à l'autre, la responsabilité de la décision de continuer ou pas cette relation historique. Alors que c'est nous qui avec cette propositiion d'ouverture du couple, mettons en péril ce qui a été bâti jusque-là (même si c'était de la monogamie de fait) et qui devrions assumer pleinement la responsabilité de ce changement. Il y a souvent beaucoup d'hypocrisie, je trouve, dans ce genre de situation.
Et le retour de bâton peut n'en être que plus rude, lorsqu'il advient.
Voilà.
Qu'en pensez-vous. Avez-vous vécu de telles situations ?
…ou avez-vous, vous aussi, une vision statistique liée à votre expérience …et peut-être différente de la mienne (merci cependant de m'épargner votre "avis statistique" si vous ne fréquentez le milieu poly que depuis 2 ou 3 ans…)
______________
Voir aussi
- le fil qui recense les outils pour relations non-normées.
Discussion : les Journées de Myla

artichaut
le mercredi 26 juin 2024 à 13h03
Pourquoi ne pas afficher ici le prix (la paf) ?
Devoir prendre contact pour savoir combien coûte la participation à un événement, me semble inutilement laborieux.
Discussion : Filmographie sur le polyamour #1

artichaut
le samedi 22 juin 2024 à 00h26
Siestacorta
Ya deux films poly qui sortent en ce moment :
Iris et les hommes
Je viens de voir Iris et les hommes et… ce n'est pas du tout un film poly.
Y'a 20 ans, passe encore, il aurait pu être qualifié de tel, mais aujourd'hui plus du tout.
**SPOIL**
Certes il y a un personnage poly (pur cliché au demaurant, du mec séducteur, amoureux de l'amour, pratiquant le développement personnel et le tantra).
Le reste n'est que tromperie (une femme qui trompe son mari). Et le clin d'oeil de la toute dernière image du film (en fait, coup de théâtre : son mec aussi la trompait !) ne rattrape absolument rien sur ce terrain-là.
J'ai trouvé ce film complétement navrant.
Certes on y voit une femme quinquagénaire qui se libère et reprend goût à la vie (par le sexe), mais de là à dire que c'est un film "féministe", comme on peut le lire ici ou là, c'est osé, ou alors du féminisme… à la Catherine Deneuve.
Le personnage principal, Iris, blanche, bourgeoise, mince, neurotypique, valide, pas encore ménopausée, habitant une grande ville (Paris), découvre… qu’elle peut encore jouer dans le game (le grand jeu normé) de la séduction hétéro. Youpi, super, vive les applis qui permettent de retrouver la joie de vivre, et de faire tomber les mecs comme s'il en pleuvait.
Au passage le film défend cette idée qu'en tant que femme, il suffit de claquer des doigts ou de swiper pour pécho (sans jamais visibiliser les privlèges du personnage, comme pouvant amener un biais).
Le non consentement de la part des hommes dans la drague, n’est pas problématique, semble aller de soi, voire être nécessaire ou excitant.
En revanche au lit, ils sont tous +déconstruits les uns que les autres.
On atteind un point culminant lorsque sa fille lycéenne, imite un exposé sur le consentement de sa prof d'histoire (la fameuse tasse de thé), et que sa mère lui rétorque qu'il faut surtout apprendre à dire oui, et corrige la syntaxe verbale de sa fille qui proteste.
Suivi, un peu plus tard, d'une petite scène pour montrer que elle, la mère, elle sait dire non (et c'est facile, nous dit le film, il suffit d’hausser un peu la voix).
Et comme si ça ne suffisait pas, on a droit à une pseudo initiation au bdsm sans aucune discussion préalable.
Et tout ça sans aucun recul critique, à aucun moment (sous couvert d'humour j'imagine, puisque le film est censé être une comédie).
À la fin, après avoir lu Mona Chollet, elle semble lâcher les applis et retrouve enfin son mec (son mari).
Le film ne dit pas si elle redevient "fidèle" et monogame, mais ça y ressemble beaucoup …genre elle retombe amoureuse de son mec comme au premier jour… grâce au fait que le sexe revienne dans le couple. Un petit retour à la normale, ça ne fait jamais de mal. Merci les applis (et surtout Dee-love, ce qui ressemble fort à un placement de produit se positionnant contre Tinder, seule autre appli nommément citée dans le film).
Le sexe comme seule source d’empowerment dans un film très parisien : ouf les bourgeoises quinquas parisiennes ne sont pas foutues.
**fin du spoil**
Ah, et si… on a quand même droit à une définition du polyamour dans le film :
« …ben tu sais pas ce que c'est polyamoureux ? c'est pas compliqué à comprendre, poly/plusieurs… amoureux/amoureux. »
Je vous mets la suite de la tirade :
« le polyamour c'est pas forcément complétement con, ben c'est vrai, c'est incroyable que t'ai jamais entendu parler de ça, c'est dingue, parce que quand même, c'est toute une philosophie, c'est une éthique même, c'est révolutionnaire, ça te retourne la tête, tu vois le monde autrement, c'est de plus en plus répandu »
(sachant qu'on est quand même dans une envolée emphatique d'une comédie à la française, qui dans cette tirade convoque l'émotionnel et l'humouristique)
Discussion : Partage de cercle social ?

artichaut
le mardi 11 juin 2024 à 03h05
Ah ben ça change tout. Ce n'est plus "notre cercle d'amis", mais un groupe particulier et une activité spécifique dans un contexte un peu insécurisant.
Effectivement si c'est le cœur de votre relation, ça me semble normal d'y avoir de la prévenance.
Discussion : Partage de cercle social ?

artichaut
le lundi 10 juin 2024 à 21h28
Perso, je ne fait plus de différence entre "ami" et "amoureux", donc à mon sens "son 2e amoureux" et toi, êtes des amis parmi les autres. Pourquoi auriez-vous un statut privilégié ? Et pourquoi le revendiquer ?
Par ailleurs en admetant que votre statut soit différent (en vrai je vois mal comment le tien pourrait être comparable avec celui du "2ème amoureux" qu'elle ne connaît que depuis 3 mois…), je ne comprend pas :
- pourquoi considérer votre cercle d'amis, comme un bloc unitaire et homogène ?
- pourquoi vouloir décider à la place de ces amis en question ?
Pour moi chaque ami·e décide si il/elle veut rencontrer ce nouvel ami (le "2ème amoureux"). Il n'y a ni à leur imposer, ni a les en empêcher.
Discussion : Thérapie de couple pour couple poly : recherche de conseils

artichaut
le vendredi 07 juin 2024 à 01h35
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Discussion : Couple poly/mono, en thérapie conjugale

artichaut
le vendredi 07 juin 2024 à 01h34
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Discussion : Thérapeute de couple pour poly en difficulté ?

artichaut
le vendredi 07 juin 2024 à 01h26
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Discussion : Qui connaitrait un psy/thérapeute "polyfriendly" sur Montpellier?

artichaut
le vendredi 07 juin 2024 à 01h25
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