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Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le jeudi 08 octobre 2020 à 17h50
Sophie72
il y a ceux qui sont "bien" parce qu'ils ont tout remis en question et vivent des relations libres et les autres qui n'en seraient pas capables.
Il y a peut-être des postures qui fâchent.
A titre perso, j'aime parler de polyamour, mais j'en fais pas une promo comme d'un amour++.
Je me sens, par exemple, plus vraiment "capable" de monogamie. Pas seulement d'exclusivité, mais carrément, d'être à l'aise avec quelqu'un qui pose qu'il focalisera toujours sur moi exclusivement ses sentiments.
Parfois je me sens bête d'avoir peur d'une forme d'amour. Parfois je me dis que c'est moi. Mais je peux pas en faire une hiérarchie des façons d'aimer. Je suis pas persuadé de bien faire en étant poly, et clairement pas persuadé que les gens qui cherchent autre chose ou les monos font moins bien que moi. On fait tous ce qu'on peut, faut juste faire ce qu'on dit et dire ce qu'on fait... d'où l'importance d'utiliser le mot à bon escient.
Ce qui me gêne dans l'ordinaire "je me suis découvert polyamoureux.se ya deux semaines, je l'ai toujours été même si je suis en couple mono depuis le collège", c'est qu'en parlant à un.e partenaire de polyamour avec juste cette envie (ou cette rencontre...) non-exclusive, on fait croire et on se fait croire qu' yaka juste dire "bah je suis comme ça". Alors qu'en fait, c'est la relation qui va(peut-être !) être "comme ça".
Sans prendre en compte son/sa partenaire, le travail commun, sa propre sensibilité aux amours des autres, on sait pas encore ce qu'on fait. On est qu'au début de quelque chose...
Je veux vraiment pas juger les parcours des gens, leurs attentes, leurs besoins. Si je peux, j'aime bien donner de quoi aider et du grain à moudre. Mais je peux pas leur dire "t'es trop bien et trop comme nous ici parce que t'aimes plusieurs personnes, le reste tu verras plus tard".
Ya pas de diplôme d'amour, pas de diplôme de polyamour. Mais comme la réciprocité est déterminante, ben soit on le fait soit on fait autre chose. Et faut être clair sur ce qu'on propose, pour nos partenaires, leurs partenaires à eux, les gens à qui on parle et qui vont se faire une idée du sujet à partir de ça.
C'est pour ça que ça vaut la peine d'être carrés sur cette attente du polyamour.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le mercredi 07 octobre 2020 à 16h58
RobotEtourdi
La raison pour laquelle j'ai demandé cela, c'est que j'ai une définition du polyamour qui est inversée par rapport à celles qui sont les plus souvent lues. La mienne serait une phrase du genre :
Le polyamour, c'est adhérer au fait qu'une personne avec qui on a une relation d'intimité entretienne une relation d'intimité analogue avec quelqu'un d'autre.
Je suis très proche de ça.
Je souligne régulièrement que ce qui différencie les envies non-exclusives d'une conception polyamoureuse des relations, c'est l'accueil de la non-exclusivité des autres. Au point de considérer cet aspect comme le plus déterminant.
Tout le monde peut aimer plusieurs personnes.
Certains essaient de le vivre.
Certains essaient de le vivre de façon assumée.
Les poly assument que non seulement eux, mais également leurs partenaires peuvent le faire.
On est pas poly sans accepter que l'autre le soit.
Et je le dis avec d'autant plus de fermeté que pour moi c'est pas un stade de qualité morale supérieur d'être poly.
La particularité sentimentale du polyamour, c'est ce rapport positif aux amours de l'autre, pas notre super cœur trop beau trop grand pour une seule personne gnagnagna - parce que ressentir de choses pour plusieurs et vivre des relations plurielles est une expérience commune (pas majoritaire - encore que - mais bien commune ).
La réciprocité de cette liberté amoureuse est vraiment cardinale dans la définition et la pratique des polyamours.
Je m'intéresse aux non-exclusifs en général, assumés, cachés, univoques... Je peux identifier leurs sentiments, avoir fait le pas de côté par rapport à la monogamie me donne ce regard différent. Ils viennent ici, je leur répond ici, ils m'intéressent, poly, poly en devenir ou juste en transit.
Et pour reprendre la remarque de @bidibidibidi, clairement, quand j'accueille la confidence de quelqu'un qui découvre le concept à la faveur d'une situation non-monogame surprise (par son existence ou par sa publicité... :-/ ), je n'hésite pas à répondre en disant que peut-être le choix poly n'est pas le bon, ou qu'il est loin d'être fait, ou que non ce partenaire qui en a fait débarquer un autre avec juste l'étiquette poly et aucun autre taf, c'est pas du polyamour.
Ça peut en devenir. Mais pas sans avoir compris ce "tu aimes qui, combien, comme tu veux et c'est pareil pour ceux que tu aimes et ceux qu'ils aiment".
(débats sur ce qu'est "aimer" dans ce contexte : pas ici. Plein de sujets ailleurs.)
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : [Lexique] Kitchen-table-poly et Parallel-poly / Polyamour convivial vs Polyamour parallèle

Siestacorta
le lundi 14 septembre 2020 à 20h25
Une traduction assez littérale pour kitchen-table poly, ce serait polyamour commensal, mais ça sonne quand même vachement mal :-)
Et poly franquette, ça me fait marrer, mais je crois que ça sera pas éclairant.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Lexique

Siestacorta
le lundi 14 septembre 2020 à 11h17
artichaut
Triade renvoie plutôt à la relation elle-même, a une complicité partagée à trois.
Alors... triade poly est, de fait située dans un cadre amoureux, mais une des choses qui m'intéresse avec ce terme c'est justement qu'il peut ne pas qualifier beaucoup le contenu, la façon dont les gens vivent (contrairement à ce que j'entends dans son synonyme "trouple" (faux-frère ! faux-ami ! novlangue sournoisement réac ! (quoi chuipa objectif et c'est moi qu'ait un problème avec le couple ? Pas vrai d'abord. Et on dit "Le Kouple", quand on veut souligner toute sa Sérénissime Importance)), (où j'en étais ? ah oui : "trouple"...) qui effectivement qualifie la relation.
L'usage de triade est utilisé ordinairement hors contexte poly, pour parler de divinités, d'étoiles, d'éléments physiques, de concepts... La seule chose que dit "triade" dans ces cas là, c'est qu'on fait la relation entre eux. J'aime bien ce minimalisme, qui ouvre à chaque groupe le choix de son modus vivendi pour correspondre à leur propre identité de triade.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : [Outil] Les termes "Kitchen-table-poly" et "Parallel-poly". Quid de ces termes ?

Siestacorta
le lundi 14 septembre 2020 à 10h49
artichaut
Je voudrais ici réfléchir à ce qui se joue avec ces concepts. Et je me demande si le "Parallel-poly" ne serait pas finalement juste un schéma monogame dans nos relations dites « poly ».
Sans doute, si on le considère juste comme une manœuvre évitante pour que chaque paire de partenaire vive sa relation dans une bulle privilégiée (double sens du terme).
Et c'est vrai que c'est le cadre où reproduire le passif normé sera la voie la plus facile.
Après :
- dans une culture mono, cette compartimentation est peut-être un espace de jeu nécessaire pour chercher les modus vivendi qui nous conviennent par rapport aux contraintes qu'on vient seulement de commencer de questionner.
- il n'y a pas d'un côté des vies à cuisine ouverte h24 (et on aka aller vers les phalanstères, l'individu c'est d'l'a mayrde, la communauté c'est le Bien) et de l'autre des relations don't ask-don't tell poly coupées des métas, dont la seule distinction avec l'adultère serait une conversation non-nominale sur les tiers faite après minuit plusieurs années auparavant. Il y a un éventail de comportements, d'ouverture et de cloisonnements.
- ce n'est pas spécifiquement mono d'avoir besoin d'une intimité protégée, où le tiers n'est ni oublié ni convié. C'est aussi une question de sensibilité sociale.
- il peut y avoir, dans une myriade, des relations kitchen et des relations compartimentées. Ca engendre des tensions spécifiques, mais ça aussi, ça peut se dialoguer en amont. Chaque demande peut avoir sa légitimité, et être ressentie comme aliénante pour chaque personne à qui on propose un cadre qui n'est pas celui où elle est heureuse.
- il y a aussi, dans la monogamie, des graines d'ouverture (indépendances sur l'emploi du temps, chambres et comptes séparés, choix de l'éducation des enfants, des lieux communs ou non, non-exclusivité très restreintes...).
En résumé, la norme amoureuse est mono, mais ça ne veut pas dire que tous les monos suivent la norme, donc que tous les poly ayant des comportements communs avec certains monos font plus de la monogamie que du PA. Ces termes sont plus des perspectives qu'un choix binaire entre deux cadres mutuellement excluants.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : [Lexique] Kitchen-table-poly et Parallel-poly / Polyamour convivial vs Polyamour parallèle

Siestacorta
le lundi 14 septembre 2020 à 10h30
J'utilise "polyamour compartimentaliste" :-) mais ça sort de mon... chapeau.
Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

Siestacorta
le dimanche 13 septembre 2020 à 01h37
Intermittent
A partir du moment où quelqu'un considère qu'une relation avec un homme blanc cisgenre hétéro sexuel etc ... est toxique (combo-perdant), je considère que c'est de l'essentialisation
Truisme : l'essentialisation dans une société* (par ex : l'homme raisonnant et la femme émotionnelle, le blanc civilisé et le sauvage) a nécessairement eu lieu avant la critique de l'essentialisation - c'est confondre essentialisation et critique des rapports de domination qu'est (au choix !) un enfumage ou un aveuglement à ce que représente un privilège. L'essentialisation sur LaFâme a eu lieu avant qu'on dise qu'aujourd'hui, en réaction à la hiérarchie justifiée par l'essentialisation, ce serait bien que nous les mecs tendions vers plus d'égalité, et que c'est un problème quand nous ne le faisons pas.
La toxicité dénoncée est là, dans cette inaction et cet aveuglement sur les privilèges et pas dans tes chromosomes ni tes gonades - c'est pour cela que le combo n'essentialise pas. Celui-ci permet juste d'être dans une place sociale assez bonne pour que ce soit confortable de la considérer comme normale, et les autres, zont qu'à se bagarrer plus. Si t'es celui qui doit se bagarrer plus, ça fatigue ; le dire et dire qu'en ayant le combo tu vas devoir faire plus d'efforts sur toi pour pas reproduire la société où tu es né, et que tu le fais pas assez (moi non plus, comme dit ailleurs...), ce n'est pas te critiquer toi, mais te demander que tu prennes ce recul sur la société où tu as des facilités que d'autres non pas - des privilèges, donc - et d'agir en conséquence.
Dire qu'il y a un système de domination encore présent, dire en faveur de qui il agit, et dire qu'il faut donc réagir : ce n'est pas ça, essentialiser.
Et encore une fois si la critique de ces formes sociales était une essentialisation, aucun effort efficace vers une relation égalitaire entre les personnes ne serait même pensable. Ici, il est juste constaté que cet effort semble trop rare et trop souvent insuffisant pour ne pas se poser la question de la relation.
Autrement dit : si l'effort de mieux faire pour compenser les privilèges était courant, chez une minorité assez forte, visible et facile à trouver, la question se poserait moins... et ce indépendamment du combo.
C'est pas le combo le vrai problème, c'est l'insuffisance d'efforts pour le compenser.
Effectivement, tu peux avoir une condition sociale différente et être toxique quand même. Oui, toute chose égale par ailleurs, un être humain peut être toxique quelle que soit sa condition sociale. Mais comme toutes les choses ne sont justement pas, en pratique et pas seulement en droit, égales par ailleurs... vouloir que cette demande d'effort supplémentaire envers certains en particulier n'existe pas par principe égalitaire, c'est hors-sol. Ce principe d'une égalité théorique, comme si yavait pas de fait des conditions sociales pré-existantes me rappelle un peu ce dessin. On dit qu'il faut juger chacun selon les même critères, alors qu'en réalité, en amont la société a déjà fait que d'autres critères ont déjà faussé l'égalité.
.
.
* : essentialisation construite historiquement, et encore en cours, dont les conséquences sont statistiquement évidentes : survaloriser des identités masculinites, blanches, normées et qualifier les autres catégories par des traits moraux ou psychologiques qui justifient des rapports de domination à leur détriment.
Prêter des traits moraux ou psychologique aux personnes d'une catégorie c'est différent de constater l'existence de catégories dominantes et remettre en cause cette situation.
Essentialiser ou faire une critique sociale où on nomme les bénéficiaires d'un système de domination que l'essentialisation justifie, non, encore une fois, ce n'est pas la même chose.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

Siestacorta
le samedi 12 septembre 2020 à 11h22
Intermittent
mais qui ne seraient pas dans le "combo-perdant" (mec-cis-blanc-hétéro-valide-etc
(...)
Il suffirait donc de changer un des termes de cette expression pour en faire un "combo-gagnant" dans une relation ?
Ce ne serait pas de l'essentialisation, ça, par hasard ?
Non, c'est ce que tu infères toi de son expression qui en ferait une essentialisation.
On peut lire "combo-perdant" non pas comme un ensemble de natures mauvaises (et donc qui ferait qu'il y en aurait des bonnes pour changer l'ensemble), mais un ensemble de conditions de renforcement des rapports de domination.
Quelqu'un peut parfaitement subir une partie d'une société inégalitaire (souvent, en étant pas riche) et bénéficier d'une autre partie. Ce qui fait que, du point de vue d'une relation femme féministe-homme - la charge mentale de déconstruction étant dans le sujet ; l'ensemble des relations femme-homme étant bien sûr impacté avant - est "gagnant" ou "perdant" comme c'est justement expliqué dans le début du post, c'est pas ce qu'est la personne en soi, mais l'effort qu'elle fait (ou pas) par rapport à ces situations sociales.
Si elle multiplie les situations ou elle est privilégiée, elle multiplie les occasions d'y être aveugle (ou/et plus ou moins consciemment favorable). Essentialiser, ce serait annoncer que cette personne ne peut pas faire le travail de déconstruction de ses privilèges, par nature, ou que cet effort ne pourrait jamais avoir assez de valeur pour être bénéfique dans la relation.
(je précise que je me sens moi-même pas forcément à la hauteur de l'ensemble de l'effort "intime" en question - c'est pas parce que j'ai compris et que je valide que je serai capable de le faire. Ça participe à mon choix perso de pas chercher la place de Grand Amour de quelqu'une.
Oui, c'est un peu lâche et politiquement ça sert à rien, mais en l’occurrence, je crois faire mieux par la fuite que par la promesse non-tenue).
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : [Outil] La pyramide des privilèges (structurels, systémiques, sociaux)

Siestacorta
le vendredi 04 septembre 2020 à 00h24
le privilège de classe, ça existe plus, ça ? Si ? On m'aurait menti ?
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Le "Game", les "mâles Alpha" et autres "pick-up artist"

Siestacorta
le jeudi 03 septembre 2020 à 19h06
J'ai dû le noter quelque part par ici, mais un rappel : le "mâle alpha" chez les animaux est un artefact c'est à dire, en sciences, un phénomène qu'on croit observer parce qu'on l'a imaginé soi-même.
En l’occurrence, le découvreur de cette fonction sociale de mâle alpha a renié la validité de sa propre théorie.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : TDAH & Relations plurielles.

Siestacorta
le jeudi 03 septembre 2020 à 18h56
Oui (sans hyperactivité).
Je fais pas trop le lien entre les deux, sinon qu'avoir une ouverture sur plusieurs facettes sentimentale reflète mieux une vie intérieure qu'a du mal à rester "rangée".
Mais je crois pas qu'il y ait lien de cause à effet...
Peut-être, par le fait d'être un peu atypique : ça encourage à chercher d'autres façons d'être en général, à pas accepter une norme justeparceque. Mais bon, c'est aussi vrai pour d'autres domaines que la vie amoureuses, du coup.
Discussion : Crac

Siestacorta
le jeudi 27 août 2020 à 22h42
Les sentiments ne sont pas égalitaires.
Plusieurs amours, plusieurs formes d'amour, plusieurs liens, plusieurs intensités, plusieurs époques des relations (donc plusieurs intensités dans une même relation).
C'est là où être fidèle en amour, c'est être fidèle à la personne. On continue à aller vers elle, mais rien n'oblige à foncer tous les jours à toute blinde sur une même autoroute pour ça.
Je crois que tu te sens trahie par toi-même, peut-être par peur de trahir un compagnon, ou parce que tu t'es sentie trahie et que la situation te renvoie de l'intérieur à ce moment-là (j'ai relu un de tes messages précédents)... C'est peut-être une chance de voir les gens, et soi-même, pas à une mesure permanente de Grand Hamour, mais pour ce qu'ils offrent.
On ne peut pas s'engager sur la forme des sentiments dans le temps... c'est pas comme ça que ça marche ! Mais on peut être sincère en disant qu'on aime, pourtant, tout du long. Ca simplifie pas mal les choses de savoir que ça c'est vrai, même si ça veut pas dire que la vie sera simple pour autant.
A tes amours, donc :-)
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : En désaccord avec la notion d’identité poly

Siestacorta
le lundi 24 août 2020 à 19h39
Oui, il y a un abus de langage...
J'ai toujours préféré définir le polyamour par rapport à une pratique, éventuellement un projet plutôt que par rapport à un ressenti dan le secrai de mon kheur.
Raccord avec @artichaut sur le fait que pour dire "je suis poly", le critère, quand on vient d'une norme monogame, c'est moins d'avoir (envie de) plusieurs histoires que d'être disposé à ce qu'un partenaire en ait plusieurs.
C'est le "j'ai toujours été poly, j'ai jamais pratiqué, mais je le suis c'est sûr, dites-ça à mon époux.se qui comprend rien", qui me fait souvent tiquer, parce que bien souvent on ne sait pas exactement ce à quoi on est prêt, on a juste découvert le terme miracle et fait une rencontre. C'est bien mais c'est vraiment l'amorce des prémisses du début...
Après... "identité poly"... oui et non. Non parce que plein de gens cherchent des parcours non-exclusifs différents, mais oui quand même parce que la difficulté face à la norme mono leur est commune. S'identifier à ce contrepied, je peux le comprendre.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Rompre et rester en contact

Siestacorta
le dimanche 16 août 2020 à 10h44
Paul
le consentement est important, on ne peut rien imposer, mais il peut y avoir aussi pas mal de violence dans des comportements quelque part "égoïstes" (indifférence, refus de dialogue, revenir sur ses engagements, etc), et on ne peut pas toujours accepter de se remettre en question jusqu'à s'oublier et se faire du mal. Oui, parfois c'est l'autre qui n'est pas tendre avec nous, et c'est SA responsabilité, pas la nôtre.
Bien que chaud partisan d'amitiés post-ruptures et de ruptures bienveillantes et dialoguées, et qu'ayant moi même vécu des ruptures à portes claquées bien fort à ma figure, je crois que cette violence là d'un silence définitif (par ailleurs partiellement imputable à la culture sentimentale mono et romantique) est bien souvent, toute injuste qu'elle soit, le moins pire que la personne se sente capable de faire.
Qu'elle en ait conscience ou pas.
Le respect de quelqu'un de proche et d'un passé commun justifierait sans doute d'autres attitudes, mais je crois au fond que quelqu'un qui se sent capable de ce genre de fermeture ne saurait pas faire autre chose et peut-être, selon ce qu'attend la personne quittée, ne le pourrait pas.
Soit parce qu'elle ne saurait pas faire avec l'amour déçu et les espoirs de l'autre, soit qu'elle ne parvient pas à mettre en perspective ses propres changements sentimentaux (et donc encore moins en parler à la personne quittée-déçue-blessée-espérante). Il faudrait le courage de rompre, la certitude de faire ce qu'il faut et en plus, l'autre courage de re-dialoguer plus ou moins longtemps ensuite avec la personne quitté-blessée-etc. (bon, le faire au moins une fois, pas faire ça par sms, ça peut se concevoir, mais je veux dire que même pour cette "dernière discussion" minimale, on ne peut qu'être modeste dans nos attentes). Je ne crois pas que tant de gens que ça ont toutes ces qualités, ni qu'elles paraissent spontanément dans l'Hamour.
La justice et la civilité n'entrent pas particulièrement dans la définition de l'amour, alors dans la rupture...
S'il n'y avait pas derrière cette rencontre et ce temps de vie, en plus de la passion et l'attirance, d'amitié possible, la personne qui désaime ne trouvera sans doute plus en elle de bonne raison d'être là.
Et même si elle le voulait, sans autre lien, elle n'aurait à offrir qu'un soin de transition... qui a toute chance de faire souffrir tout le monde dans ce contexte.
Je crois qu'une rupture "juste", bienveillante, comme la construction d'un lien ultérieur sont des choses qu'on peut désirer, qui peuvent se faire parfois et qui, dans une société un peu revenue du mythe de l'Hamour Passion Parfait Hunique et Héternel, devraient se pratiquer plus couramment ; mais je crois aussi qu'il ne faut pas les attendre comme si c'était simple et valable dans toutes les histoires amoureuses.
C'est très exigeant si on regarde bien, une attente de rupture bienveillante. Cela demande à chacun une maturité sentimentale rare, sans rapport avec la qualité de l'amour partagé jusqu'alors - si tous les gens qui se sont sincèrement aimés devenaient des anges de bienveillance par cette expérience, ça se saurait.
Enfin, je crois que parfois, s'accrocher à cette attente c'est s'accrocher à une forme de l'étape "marchandage" du deuil de la relation. Nous-mêmes, au moment d'être rejetés et quittés, serions nous assez mûrs pour savoir acter cette rupture qui serait à la fois définitive sur le changement de régime relationnel et en douceur sur sa forme ?
Encore une fois, je crois pas que ce soit toujours et pour tout le monde impossible ; mais pour l'autre comme pour soi, il y a souvent un côté quadrature du cercle entre la puissance des émotions amoureuses concernées (et parfois dramatiquement disparues) et la douceur d'une sagesse espérée.
Quitte à aller vers l'angélisme, dans ce genre de cas, je le ferais (le fais, le ferai... :-/ ) seul : pendant et après la cicatrisation des blessures, malgré le sentiment d'injustice, encore aimer sincèrement. Nostalgiquement ou plus simplement, sans attentes ni demandes, parce que sous forme de douleur ou/et de gratitude, quelque chose vit encore en nous. Si l'autre a définitivement quitté notre univers accessible, cet amour vécu et sans but nous appartient encore.
C'est notre porte qui reste ouverte.
Au pire, ça sentira moins le renfermé quand d'autres passeront chez nous.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Rompre et rester en contact

Siestacorta
le samedi 15 août 2020 à 03h18
Paul
euh... je ne sais pas dans ce cas, mais l'indifférence, le refus du dialogue, ça peut aussi être parfois une forme de violence, tout de même...
On peut très certainement les ressentir violemment.
Mais dans ce cas ici, et dans pas mal d'autres, c'est parfois ce qu'on est capable de faire de moins pire, et l'intention de violence n'y est alors pas plus que l'intention de dialogue.
Discussion : Réflexions

Siestacorta
le vendredi 31 juillet 2020 à 12h25
Bonjour, bienvenue, et merci de venir discuter.
Stphtat
Comment savoir si les sentiments envers le nouvel amoureux sont apparues dans le cadre dun couple qui au fond va mal, ou si cest le couple qui va mal en raison de la frustration qu'engendre l'obligation de renoncer à ces sentiments?
Le serpent se mord la queue^^
D'habitude, c'est plutôt déconseillé d'ajouter une nouvelle relation quand le point de départ n'est pas heureux, tu as dû le lire ailleurs sur le forum ou dans les articles du site.
Ce serait un peu comme dire "aouch, j'ai déjà du mal à digérer le repas jusqu'ici, peut-être que ça passera si je prend le double de dessert ?"
Mais, avant tout : il va déjà vraiment mal le couple c'est sûr, au quotidien ? Ou ce sont ces velléités d'aimer ailleurs qui te font conclure "si je ressens ce besoin d'autre chose, c'est sûrement que mon couple doit aller mal" ?
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

Siestacorta
le mercredi 29 juillet 2020 à 00h31
alinea7
C'est pas un long fleuve tranquille, point.
Famille recomposée ou pas.
<3
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

Siestacorta
le mercredi 29 juillet 2020 à 00h27
bidibidibidi
Pourquoi ?
Pourquoi dans le cas des enfants le consentement est commun alors que sur d'autres questions le consentement est individuel ?
Parce qu'il ne concerne pas que le premier moment où les volontés sont contraires (comme pour un viol), mais tout un avenir commun où les volontés resteront séparées. A la conception, pendant la grossesse, pendant la parentalité... On a tout une vie commune qui change en tout.
Bon, je me dis qu'un viol aussi, d'une certaine manière, mais la parentalité me semble être un ensemble de conséquences de décision plus durable, qui sont vécues ensemble. Je m'exprime pas bien, dans ma tête l'idée que le viol aussi a des échos par la suite est présent.
Ça prouve au moins que j'ai encore du chemin à faire pour penser le sujet :-/
bidibidibidi
Le consentement commun, je trouve que c'est une notion qui permet trop facilement d'entuber l'autre.
Alors c'est pas encore vraiment une notion, hein, c'est une spéculation et une perception de ma part.
Et je vois pas en quoi ça allège le soucis de le décrire ainsi, et permet d'entuber quelqu'un - heu... en fait ça justement c'est pas pareil, "entuber" sans consentement.
Bref... Je vois bien que c'est un vrai problème, je l'ai dit au début de ma réponse, je dis juste que j'y vois une différence qualitative avec les autres cas.
Même si c'est pas un consentement "non-sexuel", comme l'indique le titre du fil, puisque dans le cas dont on discute (on discute, t'énerve pas... Oh, wait, on a dû dire ça à d'autres, "t'enerve pas"), procréation et sexe sont liés.
bidibidi
Je me demande d'ailleurs si tu réagirais de la même manière si j'étais une femme et que mon mec me poussait à me faire féconder ?
Oui, et pis encore, parce qu'il y aurait viol ET parentalité contrainte.
Maintenant, c'est pas si loin de choses qui ont pu arriver et arrivent encore, ça, hélas.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Dépassement du consentement non-sexuel

Siestacorta
le mardi 28 juillet 2020 à 10h16
Sur ce questionnement, je suis entre deux...
Oui, il s'agit malgré tout d'un consentement sexuel.
Avec la part "enthousiaste et informée" qui qualifie (ou non...) les consentements.
Et c'est bien une question qui peut donner lieu à un bras de fer : j'ai eu dans plusieurs relations le cas où c'est la dame qui râlait quand je voulais mettre une capote, sans pour autant avoir alors de garantie sur sa contraception, ou de cadre précis sur nos bilans MST/IST récents, sur nos perceptions respectives des pratiques à risques...
Au nom de l'intimité, parfois des sensations, et un peu aussi pas mal pour le symbole de Vrai Hâmour Authantique Divin et 100 % Naturel : "si cet évènement mâgique arrive, il ne faut pas en avoir peur, ça prouve qu'on s'aime".
Gni.
D'un autre côté : ce consentement est un consentement qui n'est pas que sur moi, à terme. C'est un consentement sur un nous, puisqu'il concerne un avenir commun (ou nos deux avenirs, dans le pire des cas).
Je suis sensible à cette question, mais cette dernière caractéristique (là je la qualifie un peu comme je peux, doit yavoir moyen de faire ça mieux) fait que je le place pas comme ça tel quel sur une balance "les difficultés de consentement pour les hommes / les difficultés de consentement pour les femmes".
C'est un élément distinct mais ce n'est pas tout à fait une équivalence... Je conteste pas qu'il s'agit de consentement, mais c'est quelque chose d'autre aussi, qui n'est pas que contextuel.
C'est imprécis, mais je crois que c'est compréhensible ?
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : De la possessivité. Des différentes formes de possessivités. De comment être moins possessif/possessive.

Siestacorta
le vendredi 24 juillet 2020 à 13h51
Un point : je crois comme Alinea7 qu'on est au départ plus souvent possessif de la relation comme ressource, et seulement par extension de la personne.
Possessif parce qu'on veut sécuriser et thésauriser la relation, mais pas parce qu'on considère l'autre fondamentalement comme un objet par ailleurs.
Je dis pas que ça rend la possessivité plus innocente.
- d'abord parce que "la relation" peut être vécue sans être quantifiable tout à fait comme l'est une ressource. Et dans la continuité, c'est moyen logique de vouloir posséder une ressource qui de fait, n'existerait pas comme "relation" si on était seul à la vivre ( : on est au moins deux pour qu'elle existe, et matériellement ça n'existe pas nécessairement "qu'à" deux puisque la présence d'un tiers n'empêche pas systématiquement les bénéfices tirés de la ressource relation (on a même l'expérience des cas où c'est au contraire un multiplicateur, comme les bobines avec le courant alternatif))...
- ensuite parce que puisque c'est avec quelqu'un qu'on a la relation, ça va être difficile de pas étendre à l'ensemble de sa personne à l'idée de possession, même si c'est pas l'intention de départ. Cette distinction possessivité de relation/de personne sera difficilement absolue.
Celle-ci permet pourtant de comprendre pourquoi les jaloux de ce genre peuvent ne pas se voir en train de rendre leur partenaire "objet", car ça ne décrit que partiellement ce qui se passe de leur point de vue (souvent, quand ce dernier n'est pas encore pensé). Et on peut pas leur donner complètement tort, il y a bien une question de ressource "locale", qui peut disparaitre (sauf à considérer l'Hamour comme la Force qui est en tout et partout et donc n'a pas besoin d'être incarnée par une personne pour être ressource...).
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.