Polyamour.info

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Discussion : Des questions surgissent...

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Siestacorta

le mercredi 21 octobre 2020 à 19h46

Sophie72
:" Parfois, lorsque nous cherchons le regard de quelqu'un , ce n'est pas de notre partenaire que nous nous détournons mais de la personne que nous sommes devenue. Nous n'aspirons pas tant à un autre amour qu'à une autre version de nous-mêmes."

Hm. Dans le cadre de l'adultère, je peux comprendre ce besoin : on a vécu dans un rapport durable avec quelqu'un, on peut désirer ne plus se résumer à ce rapport (être l'époux.se de, le parent) et aussi, vouloir vivre d'autres vies, parce que seul.e avec une seule personne, on se rend compte que le mensonge mono "avoir avec soi la personne qui nous comble et comblera toujours sur tout", c'est un mythe.
Donc oui, on veut être à la fois un autre rôle de vie et vivre des parts de soi.

Et sans nécessairement vouloir être radicalement autre d'un.e partenaire à l'autre, on peut apprécier d'être aimé par des gens, et peut-être pour des raisons différentes.

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Discussion : Couple à moitié ouvert...

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Siestacorta

le vendredi 16 octobre 2020 à 20h23

Terry
Tiens ça c'est un point que je ne suis pas sur d'avoir bien compris.

Moi, ce que je souligne, c'est qu'être poly, c'est accepter des relations plurielles pour l'autre et pouvoir en avoir soi-même.
Et entre vous deux, il y en a qu'un qui répond réellement aux deux critères : toi.
(pour rappel : )

Terry
Là où le bât blesse, c'est qu'elle a du mal à accepter que moi même puisse également tomber amoureux (et je ne parle pas nécessairement de mon amie). Ne fut-ce que sur le principe.

Message modifié par son auteur il y a 5 ans.

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Discussion : Couple à moitié ouvert...

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Siestacorta

le jeudi 15 octobre 2020 à 00h43

artichaut
@Terry
pour l'instant c'est toi qui vit une situation polyamoureuse, pas elle

Je souligne.

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Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

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Siestacorta

le mardi 13 octobre 2020 à 22h51

RobotEtourdi

A titre personnel, je préfère ne pas inclure la notion d'éthique ou de bienveillance quand on me demande ce qu'est le polyamour. Non pas que je promeuve des relations non-éthiques ou malveillante, évidemment... mais le fait d'opter pour une définition neutre, non partisane, a selon moi de bonnes propriétés :
- Quand je parle à gens ignorant tout du polyamour, cela évite de laisser penser que je fais la promotion de la non-exclusivité (ce qui n'est pas le cas, pour moi chacun fait ce qui lui plait).
- Quand je parle à des gens qui ont un a priori hostile au polyamour, cela fluidifie le dialogue en présentant une vision factuelle.
- Cela évite des attaques du genre "Elle n'était finalement pas vraiment polyamoureuse !" à chaque rupture parce qu'on estime que son ex ne s'est pas conformée à une définition personnelle de l'éthique.
- Cela évite d'invisibiliser les cas des relations non-exclusives toxiques en leur donnant un nom, le même nom que celui de notre format de relations, pour que l'on n'oublie pas qu'à nous aussi cela peut arriver.

Evidemment, "polyamour", ce n'est reste qu'un mot. Ma définition n'a pas la prétention d'être plus vraie qu'une autre. Je la trouve simplement plus pratique pour l'usage que j'en fais.

Hé bah ça c'est de la bonne, dis.
Je pense pour ma part qu'il y a quand même un commencement d'éthique dans cette non-exclusivité particulière : l'importance de la vérité et de l'égalité "de droit", ça touche à cette dimension.
La bienveillance et le soin mutuel peuvent renforcer ça, et assurément améliorent l'ensemble ; mais, comme dans la définition de "amour" d'ailleurs, ya pas vraiment d'éthique indispensable. Amour malveillant, ça sonne tout aussi mal, mais on a tous des exemples. Le PA n'est pas pire, mais pas mieux par principe.
Et effectivement, parler sans survendre l'ambiance bisounours, ça évite des malentendus et des jugements de valeur...

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Discussion : Relation primaire, secondaire, tertiaire… J’aimerai « ranger * » mon cœur ce printemps ☺ !

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Siestacorta

le lundi 12 octobre 2020 à 12h58

En repassant par ce fil aussi :-)

En fait, quand on dit "primaire" ou "secondaire", on ne le dit pas seul, ce n'est pas forcément quelqu'un dans la relation primaire qui décrète qu'il n'y en a pas en fait, ou qu'il y en a une.

Assumer ces termes, si on y pense, ça vient dans un deuxième temps. Bien sûr, si on les utilise comme cadre, ça institutionnalise la forme des relations en question. Mais au fond, si on parle ainsi c'est aussi qu'il y a eu des gens pour dire "tu me donnes moins" (de temps, d'attention, whatever), ou pour dire qu'il ressent qu'il n'a pas les autant de pouvoir d'impact dans une relation poly.
On va pas les priver de ce point de vue d'un tour de passe-passe sémantique, ou en leur disant que c'est vachement mieux d'utiliser que les mots qu'on trouve plus émancipateurs...

Et même si j'entends le discours non-hiérarchique, et y voit énormément d'intérêt, je trouve que rejeter les descriptifs "primaire" ou "secondaire" dans le poly, et pas nommer des façons de vivre, c'est nier des ressentis, des situations de partenaires. Tout comme donner aux mêmes mots une unique portée autoréalisatrice, d'ailleurs.

J'ai pas un avis super simple sur ce thème (ça me change...), mais j'ai beaucoup de mal avec l'idée de tenter d'éthique-washer un réel avec un choix ou un filtre (une hiérarchie morale...) de mots, plutôt que de s'intéresser à ce qui est voulu, vécu, actuel ou projetable. Faire de l'éthique très verbale, en niant des hiérarchies qui vont être ressenties même si pas nommées (et elle seront pas toujours mal vécues, mais juste ne pas utiliser certains mots pour dire qu'elles sont là n'améliore rien), ou la fluidité des situations dans le temps ("bien sûr nous sommes la relation primaire abracadabra ça permet de gérer tout ce qui arrivera ensuite de dire ça maintenant").

J'aime les mots, j'aime qu'il y en ait plein pour décrire précisément, et j'ai pas peur de mal dire ; parce qu'en mettant beaucoup d'étiquettes plus ou moins décollables, je cherche à dire plus. Alors choisir le meilleur et confondre les conséquences éthiques du mot et celles d'une pratique qu'il désigne... gnnn. Avapa. On se prive d'un truc, et soit en survalorisant un mot, soit en refusant d'en entendre d'autres, on se facilite pas tellement la vie.

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Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

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Siestacorta

le dimanche 11 octobre 2020 à 01h48

artichaut

Une des question que j'ai envie de travailler (et qui peut-être me fait offrir une "disruption" selon les mots de @Toinou) c'est : peut-on changer de paradigme ? Peut-on proposer une polyamorie qui ne soit plu «  vendre du rêve, et refourguer en douce des cargaisons de cauchemars à la pelle ».

C'est pour ça que j'insiste sur une définition : "être polyamoureux, c'est savoir aimer des personnes qui vont aussi aimer d'autres personnes".
C'est un peu à l'emporte-pièce, mais ça pose tout de suite l'aspect important.
Et ça permet de répondre sans compliquer à "je suis polyamoureux (céMaNâtûre)"- qui me parait, sinon, plus insatisfaisant que "nous avons une relation polyamoureuse (parce qu'on fait ce qu'il faut pour)".
Le changement de paradigme, il est là : dans ce qu'on fait du polyamour des autres, dans la façon dont on vit cette partie là. C'est vouloir accorder aux partenaires autant de choix ou parfois plus que ce qu'on s'en accorde soi dans les relations multiples, qui va dire si on est poly et pas seulement non-exclusif.
S'attacher à l'autre en refusant de l'entraver.
Amis de la formule qui pète, bonsoir :-)

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Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

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Siestacorta

le samedi 10 octobre 2020 à 16h30

bonheur
De ce que je comprends, il est plus aisé de vivre le polyamour et découvrir qu'il existe un mot qui reflète le vécu, que de découvrir le polyamour et se demander si l'on est poly !? C'est cela ???

Un peu. Mais c'est surtout que découvrir qu*e le mot existe à un moment où on plusieurs envies, c'est une joie qui cache un peu beaucoup les complexités de la suite - et qui peut être confondue avec l'impression de s'être "trouvé" alors que le taf ne fait que commencer. Et qu'en fait, en annonçant "je suis poly (ou "tu es poly, rejoins la fête !" :-) ) prématurément, sans bien se représenter les situations dans leur ensemble (donc : la non-exclusivité des autres, l'attention redoublée envers une relation historique juste au moment où on a autre chose en tête) on se trompe un peu, et on induit des gens (souvent des personnes avec qui on est en relation) en erreur.

bonheur
Et oui, entre l'idéal et le vécu, il y a un décalage. Et celui-ci est valable pour tout.

Oui, mais j'insiste : ce qui sera poly, ce sera pas seulement définir ce qu'on est ou veut vivre mais aussi redéfinir (souvent notamment dans les cas dont on parle) la relation. Et encaisser soi-même des difficultés d'apprentissage, c'est pas pareil que de devoir prendre en charge le déroulement d'une relation avec quelqu'un pour passer de mono à poly. On est pas seul en cause, là est la différence majeure !

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Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

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Siestacorta

le samedi 10 octobre 2020 à 13h54

Sophie72


Mais même "être carré dans cette attente du polyamour" c'est tellement difficile au départ de savoir ce qu'une personne en attend. De toute manière pour toutes les choses de la vie (choix de métier, enfants, s'investir dans une asso , etc...), ce qu'on en attend au départ est différent finalement de ce que cela nous apporté, non ?

Tu touches là l'essentiel dans ce que je veux dire ici.
C'est pour ça que je pense que ça vaut le coup d'être dans un retour bienveillant mais exigeant en même temps, quand on parle de l'intérêt de choisir le polyamour... parce que cette découverte progressive, c'est très enrichissant ; mais si c'est les mains dans les poches, sans autre affirmation que "je suis comme ça", les déceptions seront plus blessantes.

Sophie72
même une personne qui a une approche au départ comme tu dis: "je me suis découvert polyamoureux.se ya deux semaines, je l'ai toujours été même si je suis en couple mono depuis le collège", tu ne sais pas suffisamment de choses sur son histoire pour affirmer que cette personne ne s'épanouira pas dans la polyamorie.

Ah je ne lis effectivement pas l'avenir dans le marc de café virtuel :-)
Mais je pense qu'au moment de déclarer "ouahou en fait je suis poly", il y a une illusion due à une différence entre la définition du mot polyamour, ce qu'elle peut laisser imaginer, et l'expérience pratique, dont l'expérience des sentiments quand aux amours des autres, ou celle de savoir cultiver avec doublement d'attention un amour antérieur tout en profitant de la NRE...
Et donc ça vient avec plein de questions "critiques", c'est à dire : pas destructrices mais proposant de la prise de recul, pour différencier ce qui est ressenti pour plusieurs personnes et ce qu'on est en train de faire dans une relation où il y a tout ce beau monde en plus de notre simple hamour qui rézou tou suffi d'aimay.

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Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

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Siestacorta

le jeudi 08 octobre 2020 à 17h50

Sophie72
il y a ceux qui sont "bien" parce qu'ils ont tout remis en question et vivent des relations libres et les autres qui n'en seraient pas capables.

Il y a peut-être des postures qui fâchent.
A titre perso, j'aime parler de polyamour, mais j'en fais pas une promo comme d'un amour++.
Je me sens, par exemple, plus vraiment "capable" de monogamie. Pas seulement d'exclusivité, mais carrément, d'être à l'aise avec quelqu'un qui pose qu'il focalisera toujours sur moi exclusivement ses sentiments.
Parfois je me sens bête d'avoir peur d'une forme d'amour. Parfois je me dis que c'est moi. Mais je peux pas en faire une hiérarchie des façons d'aimer. Je suis pas persuadé de bien faire en étant poly, et clairement pas persuadé que les gens qui cherchent autre chose ou les monos font moins bien que moi. On fait tous ce qu'on peut, faut juste faire ce qu'on dit et dire ce qu'on fait... d'où l'importance d'utiliser le mot à bon escient.

Ce qui me gêne dans l'ordinaire "je me suis découvert polyamoureux.se ya deux semaines, je l'ai toujours été même si je suis en couple mono depuis le collège", c'est qu'en parlant à un.e partenaire de polyamour avec juste cette envie (ou cette rencontre...) non-exclusive, on fait croire et on se fait croire qu' yaka juste dire "bah je suis comme ça". Alors qu'en fait, c'est la relation qui va(peut-être !) être "comme ça".
Sans prendre en compte son/sa partenaire, le travail commun, sa propre sensibilité aux amours des autres, on sait pas encore ce qu'on fait. On est qu'au début de quelque chose...

Je veux vraiment pas juger les parcours des gens, leurs attentes, leurs besoins. Si je peux, j'aime bien donner de quoi aider et du grain à moudre. Mais je peux pas leur dire "t'es trop bien et trop comme nous ici parce que t'aimes plusieurs personnes, le reste tu verras plus tard".

Ya pas de diplôme d'amour, pas de diplôme de polyamour. Mais comme la réciprocité est déterminante, ben soit on le fait soit on fait autre chose. Et faut être clair sur ce qu'on propose, pour nos partenaires, leurs partenaires à eux, les gens à qui on parle et qui vont se faire une idée du sujet à partir de ça.
C'est pour ça que ça vaut la peine d'être carrés sur cette attente du polyamour.

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Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

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Siestacorta

le mercredi 07 octobre 2020 à 16h58

RobotEtourdi
La raison pour laquelle j'ai demandé cela, c'est que j'ai une définition du polyamour qui est inversée par rapport à celles qui sont les plus souvent lues. La mienne serait une phrase du genre :

Le polyamour, c'est adhérer au fait qu'une personne avec qui on a une relation d'intimité entretienne une relation d'intimité analogue avec quelqu'un d'autre.

Je suis très proche de ça.
Je souligne régulièrement que ce qui différencie les envies non-exclusives d'une conception polyamoureuse des relations, c'est l'accueil de la non-exclusivité des autres. Au point de considérer cet aspect comme le plus déterminant.

Tout le monde peut aimer plusieurs personnes.
Certains essaient de le vivre.
Certains essaient de le vivre de façon assumée.
Les poly assument que non seulement eux, mais également leurs partenaires peuvent le faire.
On est pas poly sans accepter que l'autre le soit.

Et je le dis avec d'autant plus de fermeté que pour moi c'est pas un stade de qualité morale supérieur d'être poly.
La particularité sentimentale du polyamour, c'est ce rapport positif aux amours de l'autre, pas notre super cœur trop beau trop grand pour une seule personne gnagnagna - parce que ressentir de choses pour plusieurs et vivre des relations plurielles est une expérience commune (pas majoritaire - encore que - mais bien commune ).

La réciprocité de cette liberté amoureuse est vraiment cardinale dans la définition et la pratique des polyamours.
Je m'intéresse aux non-exclusifs en général, assumés, cachés, univoques... Je peux identifier leurs sentiments, avoir fait le pas de côté par rapport à la monogamie me donne ce regard différent. Ils viennent ici, je leur répond ici, ils m'intéressent, poly, poly en devenir ou juste en transit.
Et pour reprendre la remarque de @bidibidibidi, clairement, quand j'accueille la confidence de quelqu'un qui découvre le concept à la faveur d'une situation non-monogame surprise (par son existence ou par sa publicité... :-/ ), je n'hésite pas à répondre en disant que peut-être le choix poly n'est pas le bon, ou qu'il est loin d'être fait, ou que non ce partenaire qui en a fait débarquer un autre avec juste l'étiquette poly et aucun autre taf, c'est pas du polyamour.
Ça peut en devenir. Mais pas sans avoir compris ce "tu aimes qui, combien, comme tu veux et c'est pareil pour ceux que tu aimes et ceux qu'ils aiment".

(débats sur ce qu'est "aimer" dans ce contexte : pas ici. Plein de sujets ailleurs.)

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Discussion : [Lexique] Kitchen-table-poly et Parallel-poly / Polyamour convivial vs Polyamour parallèle

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Siestacorta

le lundi 14 septembre 2020 à 20h25

Une traduction assez littérale pour kitchen-table poly, ce serait polyamour commensal, mais ça sonne quand même vachement mal :-)
Et poly franquette, ça me fait marrer, mais je crois que ça sera pas éclairant.

Message modifié par son auteur il y a 5 ans.

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Discussion : Lexique

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Siestacorta

le lundi 14 septembre 2020 à 11h17

artichaut
Triade renvoie plutôt à la relation elle-même, a une complicité partagée à trois.

Alors... triade poly est, de fait située dans un cadre amoureux, mais une des choses qui m'intéresse avec ce terme c'est justement qu'il peut ne pas qualifier beaucoup le contenu, la façon dont les gens vivent (contrairement à ce que j'entends dans son synonyme "trouple" (faux-frère ! faux-ami ! novlangue sournoisement réac ! (quoi chuipa objectif et c'est moi qu'ait un problème avec le couple ? Pas vrai d'abord. Et on dit "Le Kouple", quand on veut souligner toute sa Sérénissime Importance)), (où j'en étais ? ah oui : "trouple"...) qui effectivement qualifie la relation.

L'usage de triade est utilisé ordinairement hors contexte poly, pour parler de divinités, d'étoiles, d'éléments physiques, de concepts... La seule chose que dit "triade" dans ces cas là, c'est qu'on fait la relation entre eux. J'aime bien ce minimalisme, qui ouvre à chaque groupe le choix de son modus vivendi pour correspondre à leur propre identité de triade.

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Discussion : [Outil] Les termes "Kitchen-table-poly" et "Parallel-poly". Quid de ces termes ?

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Siestacorta

le lundi 14 septembre 2020 à 10h49

artichaut

Je voudrais ici réfléchir à ce qui se joue avec ces concepts. Et je me demande si le "Parallel-poly" ne serait pas finalement juste un schéma monogame dans nos relations dites «  poly ».

Sans doute, si on le considère juste comme une manœuvre évitante pour que chaque paire de partenaire vive sa relation dans une bulle privilégiée (double sens du terme).
Et c'est vrai que c'est le cadre où reproduire le passif normé sera la voie la plus facile.


Après :
- dans une culture mono, cette compartimentation est peut-être un espace de jeu nécessaire pour chercher les modus vivendi qui nous conviennent par rapport aux contraintes qu'on vient seulement de commencer de questionner.

- il n'y a pas d'un côté des vies à cuisine ouverte h24 (et on aka aller vers les phalanstères, l'individu c'est d'l'a mayrde, la communauté c'est le Bien) et de l'autre des relations don't ask-don't tell poly coupées des métas, dont la seule distinction avec l'adultère serait une conversation non-nominale sur les tiers faite après minuit plusieurs années auparavant. Il y a un éventail de comportements, d'ouverture et de cloisonnements.

- ce n'est pas spécifiquement mono d'avoir besoin d'une intimité protégée, où le tiers n'est ni oublié ni convié. C'est aussi une question de sensibilité sociale.

- il peut y avoir, dans une myriade, des relations kitchen et des relations compartimentées. Ca engendre des tensions spécifiques, mais ça aussi, ça peut se dialoguer en amont. Chaque demande peut avoir sa légitimité, et être ressentie comme aliénante pour chaque personne à qui on propose un cadre qui n'est pas celui où elle est heureuse.

- il y a aussi, dans la monogamie, des graines d'ouverture (indépendances sur l'emploi du temps, chambres et comptes séparés, choix de l'éducation des enfants, des lieux communs ou non, non-exclusivité très restreintes...).

En résumé, la norme amoureuse est mono, mais ça ne veut pas dire que tous les monos suivent la norme, donc que tous les poly ayant des comportements communs avec certains monos font plus de la monogamie que du PA. Ces termes sont plus des perspectives qu'un choix binaire entre deux cadres mutuellement excluants.

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Discussion : [Lexique] Kitchen-table-poly et Parallel-poly / Polyamour convivial vs Polyamour parallèle

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Siestacorta

le lundi 14 septembre 2020 à 10h30

J'utilise "polyamour compartimentaliste" :-) mais ça sort de mon... chapeau.

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Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

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Siestacorta

le dimanche 13 septembre 2020 à 01h37

Intermittent

A partir du moment où quelqu'un considère qu'une relation avec un homme blanc cisgenre hétéro sexuel etc ... est toxique (combo-perdant), je considère que c'est de l'essentialisation

Truisme : l'essentialisation dans une société* (par ex : l'homme raisonnant et la femme émotionnelle, le blanc civilisé et le sauvage) a nécessairement eu lieu avant la critique de l'essentialisation - c'est confondre essentialisation et critique des rapports de domination qu'est (au choix !) un enfumage ou un aveuglement à ce que représente un privilège. L'essentialisation sur LaFâme a eu lieu avant qu'on dise qu'aujourd'hui, en réaction à la hiérarchie justifiée par l'essentialisation, ce serait bien que nous les mecs tendions vers plus d'égalité, et que c'est un problème quand nous ne le faisons pas.

La toxicité dénoncée est là, dans cette inaction et cet aveuglement sur les privilèges et pas dans tes chromosomes ni tes gonades - c'est pour cela que le combo n'essentialise pas. Celui-ci permet juste d'être dans une place sociale assez bonne pour que ce soit confortable de la considérer comme normale, et les autres, zont qu'à se bagarrer plus. Si t'es celui qui doit se bagarrer plus, ça fatigue ; le dire et dire qu'en ayant le combo tu vas devoir faire plus d'efforts sur toi pour pas reproduire la société où tu es né, et que tu le fais pas assez (moi non plus, comme dit ailleurs...), ce n'est pas te critiquer toi, mais te demander que tu prennes ce recul sur la société où tu as des facilités que d'autres non pas - des privilèges, donc - et d'agir en conséquence.
Dire qu'il y a un système de domination encore présent, dire en faveur de qui il agit, et dire qu'il faut donc réagir : ce n'est pas ça, essentialiser.

Et encore une fois si la critique de ces formes sociales était une essentialisation, aucun effort efficace vers une relation égalitaire entre les personnes ne serait même pensable. Ici, il est juste constaté que cet effort semble trop rare et trop souvent insuffisant pour ne pas se poser la question de la relation.
Autrement dit : si l'effort de mieux faire pour compenser les privilèges était courant, chez une minorité assez forte, visible et facile à trouver, la question se poserait moins... et ce indépendamment du combo.
C'est pas le combo le vrai problème, c'est l'insuffisance d'efforts pour le compenser.

Effectivement, tu peux avoir une condition sociale différente et être toxique quand même. Oui, toute chose égale par ailleurs, un être humain peut être toxique quelle que soit sa condition sociale. Mais comme toutes les choses ne sont justement pas, en pratique et pas seulement en droit, égales par ailleurs... vouloir que cette demande d'effort supplémentaire envers certains en particulier n'existe pas par principe égalitaire, c'est hors-sol. Ce principe d'une égalité théorique, comme si yavait pas de fait des conditions sociales pré-existantes me rappelle un peu ce dessin. On dit qu'il faut juger chacun selon les même critères, alors qu'en réalité, en amont la société a déjà fait que d'autres critères ont déjà faussé l'égalité.

.
.
* : essentialisation construite historiquement, et encore en cours, dont les conséquences sont statistiquement évidentes : survaloriser des identités masculinites, blanches, normées et qualifier les autres catégories par des traits moraux ou psychologiques qui justifient des rapports de domination à leur détriment.
Prêter des traits moraux ou psychologique aux personnes d'une catégorie c'est différent de constater l'existence de catégories dominantes et remettre en cause cette situation.
Essentialiser ou faire une critique sociale où on nomme les bénéficiaires d'un système de domination que l'essentialisation justifie, non, encore une fois, ce n'est pas la même chose.

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Discussion : Quel type ou degré de relation avec les hommes cis je peux envisager sans nuire à mon féminisme ?

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Siestacorta

le samedi 12 septembre 2020 à 11h22

Intermittent
mais qui ne seraient pas dans le "combo-perdant" (mec-cis-blanc-hétéro-valide-etc
(...)
Il suffirait donc de changer un des termes de cette expression pour en faire un "combo-gagnant" dans une relation ?

Ce ne serait pas de l'essentialisation, ça, par hasard ?

Non, c'est ce que tu infères toi de son expression qui en ferait une essentialisation.
On peut lire "combo-perdant" non pas comme un ensemble de natures mauvaises (et donc qui ferait qu'il y en aurait des bonnes pour changer l'ensemble), mais un ensemble de conditions de renforcement des rapports de domination.
Quelqu'un peut parfaitement subir une partie d'une société inégalitaire (souvent, en étant pas riche) et bénéficier d'une autre partie. Ce qui fait que, du point de vue d'une relation femme féministe-homme - la charge mentale de déconstruction étant dans le sujet ; l'ensemble des relations femme-homme étant bien sûr impacté avant - est "gagnant" ou "perdant" comme c'est justement expliqué dans le début du post, c'est pas ce qu'est la personne en soi, mais l'effort qu'elle fait (ou pas) par rapport à ces situations sociales.
Si elle multiplie les situations ou elle est privilégiée, elle multiplie les occasions d'y être aveugle (ou/et plus ou moins consciemment favorable). Essentialiser, ce serait annoncer que cette personne ne peut pas faire le travail de déconstruction de ses privilèges, par nature, ou que cet effort ne pourrait jamais avoir assez de valeur pour être bénéfique dans la relation.

(je précise que je me sens moi-même pas forcément à la hauteur de l'ensemble de l'effort "intime" en question - c'est pas parce que j'ai compris et que je valide que je serai capable de le faire. Ça participe à mon choix perso de pas chercher la place de Grand Amour de quelqu'une.
Oui, c'est un peu lâche et politiquement ça sert à rien, mais en l’occurrence, je crois faire mieux par la fuite que par la promesse non-tenue).

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Discussion : [Outil] La pyramide des privilèges (structurels, systémiques, sociaux)

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Siestacorta

le vendredi 04 septembre 2020 à 00h24

le privilège de classe, ça existe plus, ça ? Si ? On m'aurait menti ?

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Discussion : Le "Game", les "mâles Alpha" et autres "pick-up artist"

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Siestacorta

le jeudi 03 septembre 2020 à 19h06

J'ai dû le noter quelque part par ici, mais un rappel : le "mâle alpha" chez les animaux est un artefact c'est à dire, en sciences, un phénomène qu'on croit observer parce qu'on l'a imaginé soi-même.
En l’occurrence, le découvreur de cette fonction sociale de mâle alpha a renié la validité de sa propre théorie.

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Discussion : TDAH & Relations plurielles.

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Siestacorta

le jeudi 03 septembre 2020 à 18h56

Oui (sans hyperactivité).
Je fais pas trop le lien entre les deux, sinon qu'avoir une ouverture sur plusieurs facettes sentimentale reflète mieux une vie intérieure qu'a du mal à rester "rangée".
Mais je crois pas qu'il y ait lien de cause à effet...
Peut-être, par le fait d'être un peu atypique : ça encourage à chercher d'autres façons d'être en général, à pas accepter une norme justeparceque. Mais bon, c'est aussi vrai pour d'autres domaines que la vie amoureuses, du coup.

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Discussion : Crac

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Siestacorta

le jeudi 27 août 2020 à 22h42

Les sentiments ne sont pas égalitaires.
Plusieurs amours, plusieurs formes d'amour, plusieurs liens, plusieurs intensités, plusieurs époques des relations (donc plusieurs intensités dans une même relation).

C'est là où être fidèle en amour, c'est être fidèle à la personne. On continue à aller vers elle, mais rien n'oblige à foncer tous les jours à toute blinde sur une même autoroute pour ça.

Je crois que tu te sens trahie par toi-même, peut-être par peur de trahir un compagnon, ou parce que tu t'es sentie trahie et que la situation te renvoie de l'intérieur à ce moment-là (j'ai relu un de tes messages précédents)... C'est peut-être une chance de voir les gens, et soi-même, pas à une mesure permanente de Grand Hamour, mais pour ce qu'ils offrent.
On ne peut pas s'engager sur la forme des sentiments dans le temps... c'est pas comme ça que ça marche ! Mais on peut être sincère en disant qu'on aime, pourtant, tout du long. Ca simplifie pas mal les choses de savoir que ça c'est vrai, même si ça veut pas dire que la vie sera simple pour autant.

A tes amours, donc :-)

Message modifié par son auteur il y a 5 ans.

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