Participation aux discussions
Discussion : [Lexique] polyacceptant·e (ou poly-acceptant·e) poly-compatible — pertinence et définition —

Siestacorta
le mardi 27 octobre 2020 à 22h45
artichaut
J'aurais plutôt dit …un mot inventé par les poly pour dire « tu vois, il/elle accepte, c'est bon je suis poly ».
De mémoire, c'est plus venu de notre part : en accueillant des gens dont le/la partenaire était ok, au courant, avait discuté et pas mis totalement la tête dans le sable, sans ni se lancer totalement ni menacer de drame. Des partenaires qui sont monos au départ, mais qui essaient de travailler leurs attentes. Et ça s'étendait un peu à des gens dont le partenaire compte fermement rester mono mais qui ont vraiment lâché prise.
C'est sûr qu'entre les accords "don't ask, don't tell", les accords momentanés où ça tire, ceux où ça parle pas avec ou sans pression de non-dit, ceux où le/la partenaire est sur une autre problématique de son côté qui font qu'ils gèrent pas si mal parce que ça apporte un équilibre, ceux où il ya vraiment un peu un genre de Foi amoureuse, ceux qui osent pas encore aller dragouiller de peur d'abîmer mais qu'en fait, peut-être peut-être, et ceux qui sont juste ok, pasmontruc mais je te fais confiance... ya de la variété.
Je trouve pas ça si mal d'admettre que dans cette arrivée du PA dans certaines relations, il y a effectivement des moments qui ne sont ni refus ni adhésion, mais un mouvement (pas que joyeux, certes, mais bon certaines stabilités sont des inerties affectives, donc on peut juste voir ce qui se passe sans pousser vers "entrez dans nos système sains").
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : [Lexique] polyacceptant·e (ou poly-acceptant·e) poly-compatible — pertinence et définition —

Siestacorta
le mardi 27 octobre 2020 à 20h55
artichaut
Ou alors de réserver polyacceptant·e pour des relations monogames, où l'un·e des partenaires se résigne à accepter le "polyamour" de l'autre.
C'est le sens de départ du mot...
Métamour pouvant certes inclure ça dans certaines situations, quand il n'y a pas déni. Mais c'est pas parce que tu dis métamour ou métamoureux de quelqu'un qui se positionne pas (encore) poly lui même que la situation avancera de beaucoup.
J'entends pas que de la résignation dans le mot polyacceptant. Le participe présent donne quelque chose de mouvant.
C'est vrai, dans beaucoup de cas rapportés, c'est bien parce qu'il n'y a pas une adhésion franche qu'on l'utilise, quand le ou la partenaire historique cherche avant tout à garder la relation plus qu'à en vivre une nouvelle forme.
Il y a aussi, parfois, un début d'ouverture par l'amour, l'intérêt pour l'autre. Il peut y avoir de la perplexité, de l'attentisme, du temps de digestion, ou de rééquilibrage, ou quelqu'un.e qui a pas un refus complet mais qui se voit pas assumer, qui craint d'être vu comme cocu.e.
Et c'est pas ni ce cocufiage, ni du métamour.
J'aime bien polyaccueillant que tu avais proposé à un moment, même si c'est le même problème que de dire metamour dans une situation qu'est plus nuancée : ça ripoline un peu sans forcément aider, non ?
Après, polyacceptant a le même but.
Et j'entends bien que c'est plus une création locale qu'un vrai mot de lexique issue de la psycho ou des expériences américaines.
Mais bon, en creusant, c'est aussi le cas de beaucoup du vocabulaire local.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : [Lexique] Polyphilie (ou Poliphilie)

Siestacorta
le mardi 27 octobre 2020 à 15h26
artichaut
Et du coup si la polyphilie c'est avoir de multiples amours, peut-être que le polyamour, c'est… autre chose.
J'aime bien cet effet de précision. -phile se rapporte plus à celui qui aime, "amour" à la relation.
Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le mardi 27 octobre 2020 à 15h24
Ouais, mais comme amour passe au féminin dès qu'il est au pluriel...
(argument esthétique de plus pour les polyamours)
(Non ?
Bon.)
Mais je suis pas bien avec polyamorie. Ca fait des années que je le vois, ça entre pas. C'est sans doute subjectif.
Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le mardi 27 octobre 2020 à 10h37
artichaut
On tourne un peu en rond, et on redit les même choses, d'années en années…
C'est pas si étonnant ni même triste. C'est le cœur du sujet, c'est aussi que la pratique est en train de "pousser" au moment où on en parle. C'est donc une minorité qui vit en réfléchissant et construisant ce qu'elle vit, sans que les références soient assez énormes pour ne pas estimer que "ma pierre théorique est toute aussi à sa place que les autres" (quitte à prendre ses connaissances pour une objectivité).
C'est comme l'usage de "polyamorie", qu'Isa Lutine a répandu par son film et ses interventions média.
Son argument, de pas mettre amour pour pas exclure d'autres formes d'attachement et pas alourdir la notion d'un "amour" avec lequel on aurait besoin de recul, passe bien auprès de pas mal de gens.
Moi je trouve qu'évacuer le fait que l'amour (avec nuances, contradictions, sentiments pas tous positifs...) sera de toute façon souvent présent est trop facile, et je préfère admettre d'emblée qu'on parle aussi de cœur, et questionner en plus, par ailleurs, la notion d'amour. Pour moi le "poly" dans polyamour demande déjà si on parle bien d'amour comme d'hab, en plus de le multiplier... et la réponse est, comme souvent "ça dépend".
Bon, j'aurais aimé qu'on dise "les polyamours", pour récupérer l'expession "les amours", mais je vois bien que ça parlera sans doute pas à grand-monde d'autre qu'à moi.
Bon, sinon, j'ai retouché et argumenté ma proposition plus haut.. La définition ferait toujours ses deux-trois lignes bien comprimées et fertiles... C'est ça que j'aime bien.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le lundi 26 octobre 2020 à 21h15
Après, oui, on peut remarquer que la communauté (pas juste ici, partout) discute éthique, libertés, responsabilités... Mais je crois que c'est seulement parce qu'on discute, dans ce moment où le PA arrive sans être encore acquis comme option. On discute parce qu'on sait qu'on pose un truc pas moins bon que le Khouple mono, et qu'il faut se taper mille préjugés, malentendus, influences de normes pas toujours conscientes...
Mais ces débats et questions sont, pour moi, un symptôme, pas le phénomène en soi. La liberté relationnelle, la réciprocité et l'honnêteté sur le sujet sont tellement pas acquises qu'il suffit de les poser pour devoir affirmer aussi plein de choses, sur soi, ses attentes, ses choix, sa propre éthique...
Par exemple : le féminisme. La définition basique du PA n'en parle pas : et pourtant, sans féminisme, le PA aurait pas vraiment été pensable, et en tout cas pas du tout entendu. Mais comme l'égalité entre hommes et femmes est pas un acquis, la réciprocité du PA fait qu'on en parle souvent.
Bref...
Ce qui est rattachable au PA, plus ou moins fortement, n'est pas ce qui le définit lui-même. J'ai pas envie de dire à quelqu'un "va te cogner Beauvoir et Butler et après t'auras ptett ton certificat Appellation Poly Controlée". Ou "si tu sais pas faire de la CNV, je ressens que tu sauras pas m'écouter, et ça me rend très peu accessible au dialogue, alors je te propose de ne pas utiliser ce mot pour toi".
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le lundi 26 octobre 2020 à 20h52
Caoline
c’est un mode ou une éthique relationnel.le pas une relation, non ?
Bah, on peut être polyamoureux sans être, à un moment T, dans un polyamour. Non-pratiquant, comme on peut avoir la Foi ou la culture chrétienne (par ex...) sans aller à la messe.
Pour moi, la réciprocité et la transparence sont déjà l'éthique, des différences bien-mal qui se font par la pratique.
Et c'est pas peu, pour différencier ça d'autres non-exclusivités (polygamies, adultères, dating flou...).
Ce que tu peux rajouter par-dessus ces bases, ce sera ton éthique à toi, ta bienveillance, tes attentes sur celle de l'autre.
C'est plutôt conseillé, mais ça vient pas du concept même, dont on exclurait autrement tous les gens sans Doctorat en polyamour, les non-superpoly qui parfois font des trucs d'humain...
Bref, les critères de base pour le coup sont partagés et relativement faciles à trouver dans les définitions. Les pratiques sont nombreuses. Tant mieux :-)
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le lundi 26 octobre 2020 à 20h40
artichaut
polyamour.info #
polyamour. nom commun, masculin. Relation sentimentale honnête, franche et assumée avec plusieurs partenaires simultanément.
Hm. Pas d'illumination immédiate, mais je crois qu'il s'agirait pas de donner une définition plus longue et bourrée de principes, seulement d'éviter de centrer sur une personne - la formulation peut déjà être lue dans ce sens, pourtant, mais oui, il reste un bout d'ambiguïté.
Peut-être : relation blablassummée entre partenaires pouvant simultanément avoir aussi d'autres partenaires ?
- le "entre" permettant de centrer sur la relation elle-même.
- la répétition de "partenaires", quoique lourde, permet de bien voir le côté systémique dans cette relation "sentimentale" (auquel je tiens).
- et le semi-anglicisme "partenaires" permet de préciser sans insister qu'on envisage aussi la sexualité et les projets à moyen-longs termes(sans les imposer dans la définition).
Les questions de la prise en charge sont des questions d'éthique, d'idéaux, mais qui sont les mêmes qu'en amour. Oui une relation d'amour mono devrait être altruiste, mais ça se définit pas comme ça quand même. Donc juste souligner que la situation est une situation de relation, pas réductible à une situation de personne ni à un for intérieur, ben c'est suffisant pour par ailleurs dire que ça va demander des accords, responsabilités... comme les autres relations sentimentales (pouvant foirer pour des raisons comparables).
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le lundi 26 octobre 2020 à 16h56
Même si c'est pas directement lié à la "caution morale", c'est aussi le fait que le polyamour soit progressivement reconnu et toujours mal compris. Les gens qui viennent nous parler ici ont souvent compris qu'il y avait pas forcément que des intentions égoïstes dans le polyamour, mais sont dans des situations-surprises, ils mettent polyamour dessus, hop, en route pour l'aventure (Banga !). A la rigueur, c'est bien normal, faut bien commencer quelque part.
Mais cette caution morale light a priori, c'est à dire sans entendre l’exigence responsable et altruiste de la recherche, c'est aussi un aimant à déceptions. Des gens qui essaient, se plantent parce qu'eux ou leurs partenaires ont pas fouillé, et disent "le polyamour c'est nul/pas pour moi/utopique" et iront fièrement jouer aux dès sur une exclusivité qui fait pas mieux ses preuves, et peut aussi bien tourner au mensonge, à la série sans apprentissage...
Bref.
Je radote, mais c'est vraiment le rapport à la non-exclusivité de l'autre qui change tout. C'est en travaillant sur ça qu'on peut espérer que nos parcours et éducations sentimentales ressemblent moins à des courses à l’échalote.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Coming out à distance, une bonne idée ?

Siestacorta
le samedi 24 octobre 2020 à 23h28
Bonjour.
Je doute pas que tu aies des sentiments pour deux personnes. Mais si ton étranger te disait "j'ai aussi quelqu'un d'autre qui compte", à quel point tu te sentirais polyamoureuse, à quel point ça changerait pas l'essentiel ? Etre poly, c'est aussi beaucoup ça : la capacité à faire avec les amours des autres.
J'ai bien lu que tu aurais envisagé la non-exclusivité dans la relation actuelle. Et si le même étranger te disait : "bon le mec à qui tu me caches moi je dis rien là, mais sinon, je suis pas trop pour que tu rencontres d'autres après moi" ?
J'insiste : il faut faire la différence entre des changements de vie et l'adhésion au polyamour, pour pas se raconter la mauvaise histoire et entretenir une confusion en soi et chez les partenaires concernés.
Ya aucun mal à ressentir plusieurs amours, hein, je vais clairement pas te dire ça ici :-D . Mais ça fait pas tout.
Bon, par contre, que tu aies peur d'être rejetée ou de devoirs rompre et d'être la méchante et que ton amoureux ne comprenne pas, et que tu aies été coincée par ça dans la rencontre dont tu parles... ça s'entend et se comprend, et c'est effectivement nul que la norme monogame fasse ça.
Tel que tu décris ton partenaire "historique", il va sans doute pas aimer la révélation.
Là, tel quel, je dirais que ça dépend aussi de vos projets pour la suite. Si tu comptes rester très durablement dans l'autre pays, s'il compte te rejoindre, si vous savez pas mais que réalistement...? Ça peut changer la tonalité de ce que tu diras, et surtout la façon dont ce sera entendu.
Je crois qu'au fond, le message pourrait être moins un coming out qu'un récit des évènements.
Tu proposes ce que tu as.
Et ça sera peut-être pas possible. Et vaut mieux se le dire pour pas souffrir plus et faire souffrir plus. Ca peut juste faire durer la peine, de poser une possibilité sans avoir une idée de quoi en faire pratiquement.
Ça peut aller quelque part, hein ? Je lis pas le marc de café, et le pire n'est jamais certain. Ça vaut sans doute la peine de dire que toi tu veux ça. Mais si ça veut dire être (tous les trois !) sans cesse gênés par ce que vous pourriez vous dire et faire dans cette nouvelle vie, alors autant dire "je t'aime mais visiblement ça marchera pas".
Je suis désolé pour le côté cassandre casse ambiance.
Je crois sincèrement qu'en principe, les relations à distance sont une bonne raison de s'ouvrir à la non-exclusivité. Mais c'est aussi le croisement de deux situations déjà difficiles par elles-mêmes pour une couple historiquement exclusif, et à moins de trouver des moyens de faire vivre la relation "à distance" (par les temps où on se retrouve, par une vie online investie, par des projets...) et avoir une relation bétonnée d'assurance, je crois que c'est dur.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Nouvelle relation et mensonge. Que faire ?

Siestacorta
le vendredi 23 octobre 2020 à 18h49
Anna-mlda
Merci beaucoup pour vos réponses, j'ai l'impression qu'elles me mettent face à des réalités que je savais déjà mais que je ne souhaitais pas affronter. notamment dans ta réponse @Siestacorta, qui n'ai pas toujours agréable a lire mais très juste. Surtout sur la place du réel mensonge dans cette histoire.
Désolé pour le côté confrontant... Je souhaite évidemment pas faire de peine. Mais en général, pour bien décider de ce qu'on veut, pas éviter ce qui pique, ça aide. Comme ça, ce qui a de la valeur et mérite qu'on le conserve apparait plus nettement.
Anna-mlda
Je pense aussi que nous n'en sommes pas au même moment de notre déconstruction, je suis prête à avancer mais je me demande si justement cette nouvelle vision d'une relation lui convient réellement. Lui qui a si soif de liberté,peut être qu'il y voit la un nouvel enfermement. Je prends conscience qu'il y a un déséquilibre même si je me voile un peu la face parfois.
La liberté, c'est pas un truc qu'on obtient sans se prendre la tête. C'est, pour la présenter d'une façon un peu pessimiste mais pas stérile, faire le choix entre les difficultés qu'on veut bien prendre en charge contre certains gains, et celles qu'on sait ne pas avoir assez d'intérêt à surmonter.
En gros, on est pas soit "librah comm han papillong au printang" soit totalement en sécurité dans un cadre ultra contraint : on fait les choix qu'on peut faire.
Autrement dit (dans la mesure où il s'intéresse au bien être des autres...) s'il veut une liberté toute en légèreté, il fait pas de relation, s'il veut une liberté relationnelle ou sexuelle mais avec un peu de cadre, il se tanke le respect qu'il doit aux autres. Dont le dialogue, l'organisation...
Après, il se peut aussi qu'il soit à fond dans sa nouvelle relation... au point qu'en fait il cherche plus la Libertay, celle qu'il s'imaginait avant, ni la liberté que tu proposais. Là encore, désolé d'évoquer aussi les horizons tristes. Autant les nommer pour pas qu'ils jouent contre vous en étant cachés, ne vous laissant même pas de compréhension mutuelle.
Enfin, il se peut aussi qu'il déguste une aventure sans encore voir que la sécurité qui le lui permet compte beaucoup pour le plaisir éprouvé (un ressenti courant dans les histoires d'adultère). A la rigueur, ça, je trouve ça "travaillable", ce cas précis, dire "ben oui on va vers une non-exclusivité explicitée, mais si tu peux pas bah vas-y, on arrête et fonce chez cette fille, tu me diras si t'es aussi à l'aise dans ta libertay". Je caricature, mais je crois que ça pose un peu cette possibilité dit comme ça :-)
Enfin... C'est pas central tellement dans ta confidence, mais je me demande quels sont ses sentiments à lui quand à tes histoires. Là tu me sembles juste profiter un peu comme ça pour flirter ou t'amuser, et je pense qu'il se sent safe et que ça le rassure, en se disant que t'y trouves ton compte.
Mais est-ce qu'il y a d'autres ressorts dans sa perception de tes (éventuelles) rencontres : il veut que t'en aie, il se pose des questions, il veut pas trop savoir tu sens bien que dire "ok" et pas en parler ce serait son max, il s'y intéresse pas, il stresse ?
Je demande parce que l'attitude envers tes relations à toi est quelque chose qui peut donner du sens aux menteries (ou à leur mise au placard :-) ). Il y a un côté contrôlant dans le mensonge, on décide de ce que l'autre ne veut/doit pas savoir. Parfois, c'est un écho de ce qu'on serait prêt ou pas à accepter. Bref, sa perception de ta non-exclusivité à toi, ça peut être aussi significatif de sa façon de faire.
(là je sonde, je crois à ce que je dis, mais ça n'est peut-être pas adapté, tu me le dis et c'est pas grave).
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Nouvelle relation et mensonge. Que faire ?

Siestacorta
le vendredi 23 octobre 2020 à 12h45
bonjour,
merci de ta confidence...
Ma réponse va peut-être sonner un peu générique.
Mais apprendre la communication honnête dans un cadre non-exclusif n'est pas facile. Là je parle pour lui et pour toi... Savoir quoi dire au-delà de "ça peut arriver" est une construction, pas un fait accompli.
Par ailleurs, historiquement, votre relation a déjà souffert de dangers, de blessures... et le réflexe de cacher plutôt que de faire avec les réactions de l'autre revient vite, si on a peur de blesser, de perdre la relation, de ne pas savoir exactement ce qu'on veut...
Et cette boule dans ton ventre, c'était à la fois de l'intuition et la connaissance de qui il est, de sa façon de réagir.
Maintenant : ici, c'est lui qui ment.
Et c'est lui qui a "du mal avec l'engagement".
C'est lui qui, pour l'instant, ne prend pas en charge sa part du dialogue.
Je crois que le mensonge dangereux, c'est pas tellement d'aller la voir en disant qu'il va en promenade. C'est significatif, mais à la rigueur, la façon dont vous organisez vos marges de libertés, ça peut passer par une recherche maladroite de "quoi dire quand".
Non, le mensonge qui poserait plus problème si c'en est un, c'est "ça change rien pour nous". Parce que je crois que le mensonge montagnard cache ce mensonge de fond. Qui est d'autant plus épineux que c'est possible qu'il cherche à se mentir à lui même.
Idéalement, il faut que vous soyez clairs sur ce que vous voulez ensemble (ce qui ne vous coûte pas de promettre parce que c'est ça que vous ferez spontanément) et ce qu'il est possible d'envisager face à une relation qui change vraiment quelque chose.
Cette conversation demande une prise en charge de sa part : pas dire tout dans ton sens pour gérer sur le moment, et s'emmêler de nouveau les pinceaux ensuite.
C'est encore moins une conversation facile pour toi.
Il peut vraiment y être envisagé qu'il est tombé sur une meuf mono à qui il ment un peu aussi et qu'il essaie de gagner sur les deux tableaux.
Ou que cette rencontre compte tellement qu'en devinant justement une possibilité de rupture, il s'en veut d'avance de pas récompenser tes efforts et te faire du mal, et refuse le mauvais rôle donc ment...
C'est possible aussi que tu te retrouves face à un mur, quelqu'un qui ne veut pas se regarder en face et considère qu'il n'a pas à prendre la responsabilité de quitter ou inventer la susdite construction (c'est pas facile, hein ?, les gens qui font ça bien dans ce genre de situations, quitter pour ne pas abuser ou rompre pour ne plus souffrir même si on aime encore c'est pas super commun, on peut mettre du temps à en arriver là).
Mais, c'est possible aussi que cette histoire compte et pourtant qu'en vrai elle serait gérable en apprentissage poly. Ce qui demanderait du taf de trois personnes au moins :-)
Pour être honnête, je pense que cette dernière option n'est pas une option pour tous. Faut vraiment être raccord avec les autres vies amoureuses de nos partenaires, par sensibilité et par principe.
On peut faire ça par amour pour une personne en particulier mais, si derrière ya pas, au moins potentiellement, cette capacité de vivre un attachement fort sans conditionner outre mesure la non-exclusivité, alors on risque de ne pas pouvoir compter sur un équilibre durable en soi et donc dans la relation concernée.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Des questions surgissent...

Siestacorta
le mercredi 21 octobre 2020 à 19h46
Sophie72
:" Parfois, lorsque nous cherchons le regard de quelqu'un , ce n'est pas de notre partenaire que nous nous détournons mais de la personne que nous sommes devenue. Nous n'aspirons pas tant à un autre amour qu'à une autre version de nous-mêmes."
Hm. Dans le cadre de l'adultère, je peux comprendre ce besoin : on a vécu dans un rapport durable avec quelqu'un, on peut désirer ne plus se résumer à ce rapport (être l'époux.se de, le parent) et aussi, vouloir vivre d'autres vies, parce que seul.e avec une seule personne, on se rend compte que le mensonge mono "avoir avec soi la personne qui nous comble et comblera toujours sur tout", c'est un mythe.
Donc oui, on veut être à la fois un autre rôle de vie et vivre des parts de soi.
Et sans nécessairement vouloir être radicalement autre d'un.e partenaire à l'autre, on peut apprécier d'être aimé par des gens, et peut-être pour des raisons différentes.
Discussion : Couple à moitié ouvert...

Siestacorta
le vendredi 16 octobre 2020 à 20h23
Terry
Tiens ça c'est un point que je ne suis pas sur d'avoir bien compris.
Moi, ce que je souligne, c'est qu'être poly, c'est accepter des relations plurielles pour l'autre et pouvoir en avoir soi-même.
Et entre vous deux, il y en a qu'un qui répond réellement aux deux critères : toi.
(pour rappel : )
Terry
Là où le bât blesse, c'est qu'elle a du mal à accepter que moi même puisse également tomber amoureux (et je ne parle pas nécessairement de mon amie). Ne fut-ce que sur le principe.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Couple à moitié ouvert...

Siestacorta
le jeudi 15 octobre 2020 à 00h43
artichaut
@Terry
pour l'instant c'est toi qui vit une situation polyamoureuse, pas elle
Je souligne.
Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le mardi 13 octobre 2020 à 22h51
RobotEtourdi
A titre personnel, je préfère ne pas inclure la notion d'éthique ou de bienveillance quand on me demande ce qu'est le polyamour. Non pas que je promeuve des relations non-éthiques ou malveillante, évidemment... mais le fait d'opter pour une définition neutre, non partisane, a selon moi de bonnes propriétés :
- Quand je parle à gens ignorant tout du polyamour, cela évite de laisser penser que je fais la promotion de la non-exclusivité (ce qui n'est pas le cas, pour moi chacun fait ce qui lui plait).
- Quand je parle à des gens qui ont un a priori hostile au polyamour, cela fluidifie le dialogue en présentant une vision factuelle.
- Cela évite des attaques du genre "Elle n'était finalement pas vraiment polyamoureuse !" à chaque rupture parce qu'on estime que son ex ne s'est pas conformée à une définition personnelle de l'éthique.
- Cela évite d'invisibiliser les cas des relations non-exclusives toxiques en leur donnant un nom, le même nom que celui de notre format de relations, pour que l'on n'oublie pas qu'à nous aussi cela peut arriver.
Evidemment, "polyamour", ce n'est reste qu'un mot. Ma définition n'a pas la prétention d'être plus vraie qu'une autre. Je la trouve simplement plus pratique pour l'usage que j'en fais.
Hé bah ça c'est de la bonne, dis.
Je pense pour ma part qu'il y a quand même un commencement d'éthique dans cette non-exclusivité particulière : l'importance de la vérité et de l'égalité "de droit", ça touche à cette dimension.
La bienveillance et le soin mutuel peuvent renforcer ça, et assurément améliorent l'ensemble ; mais, comme dans la définition de "amour" d'ailleurs, ya pas vraiment d'éthique indispensable. Amour malveillant, ça sonne tout aussi mal, mais on a tous des exemples. Le PA n'est pas pire, mais pas mieux par principe.
Et effectivement, parler sans survendre l'ambiance bisounours, ça évite des malentendus et des jugements de valeur...
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Relation primaire, secondaire, tertiaire… J’aimerai « ranger * » mon cœur ce printemps ☺ !

Siestacorta
le lundi 12 octobre 2020 à 12h58
En repassant par ce fil aussi :-)
En fait, quand on dit "primaire" ou "secondaire", on ne le dit pas seul, ce n'est pas forcément quelqu'un dans la relation primaire qui décrète qu'il n'y en a pas en fait, ou qu'il y en a une.
Assumer ces termes, si on y pense, ça vient dans un deuxième temps. Bien sûr, si on les utilise comme cadre, ça institutionnalise la forme des relations en question. Mais au fond, si on parle ainsi c'est aussi qu'il y a eu des gens pour dire "tu me donnes moins" (de temps, d'attention, whatever), ou pour dire qu'il ressent qu'il n'a pas les autant de pouvoir d'impact dans une relation poly.
On va pas les priver de ce point de vue d'un tour de passe-passe sémantique, ou en leur disant que c'est vachement mieux d'utiliser que les mots qu'on trouve plus émancipateurs...
Et même si j'entends le discours non-hiérarchique, et y voit énormément d'intérêt, je trouve que rejeter les descriptifs "primaire" ou "secondaire" dans le poly, et pas nommer des façons de vivre, c'est nier des ressentis, des situations de partenaires. Tout comme donner aux mêmes mots une unique portée autoréalisatrice, d'ailleurs.
J'ai pas un avis super simple sur ce thème (ça me change...), mais j'ai beaucoup de mal avec l'idée de tenter d'éthique-washer un réel avec un choix ou un filtre (une hiérarchie morale...) de mots, plutôt que de s'intéresser à ce qui est voulu, vécu, actuel ou projetable. Faire de l'éthique très verbale, en niant des hiérarchies qui vont être ressenties même si pas nommées (et elle seront pas toujours mal vécues, mais juste ne pas utiliser certains mots pour dire qu'elles sont là n'améliore rien), ou la fluidité des situations dans le temps ("bien sûr nous sommes la relation primaire abracadabra ça permet de gérer tout ce qui arrivera ensuite de dire ça maintenant").
J'aime les mots, j'aime qu'il y en ait plein pour décrire précisément, et j'ai pas peur de mal dire ; parce qu'en mettant beaucoup d'étiquettes plus ou moins décollables, je cherche à dire plus. Alors choisir le meilleur et confondre les conséquences éthiques du mot et celles d'une pratique qu'il désigne... gnnn. Avapa. On se prive d'un truc, et soit en survalorisant un mot, soit en refusant d'en entendre d'autres, on se facilite pas tellement la vie.
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le dimanche 11 octobre 2020 à 01h48
artichaut
Une des question que j'ai envie de travailler (et qui peut-être me fait offrir une "disruption" selon les mots de @Toinou) c'est : peut-on changer de paradigme ? Peut-on proposer une polyamorie qui ne soit plu « vendre du rêve, et refourguer en douce des cargaisons de cauchemars à la pelle ».
C'est pour ça que j'insiste sur une définition : "être polyamoureux, c'est savoir aimer des personnes qui vont aussi aimer d'autres personnes".
C'est un peu à l'emporte-pièce, mais ça pose tout de suite l'aspect important.
Et ça permet de répondre sans compliquer à "je suis polyamoureux (céMaNâtûre)"- qui me parait, sinon, plus insatisfaisant que "nous avons une relation polyamoureuse (parce qu'on fait ce qu'il faut pour)".
Le changement de paradigme, il est là : dans ce qu'on fait du polyamour des autres, dans la façon dont on vit cette partie là. C'est vouloir accorder aux partenaires autant de choix ou parfois plus que ce qu'on s'en accorde soi dans les relations multiples, qui va dire si on est poly et pas seulement non-exclusif.
S'attacher à l'autre en refusant de l'entraver.
Amis de la formule qui pète, bonsoir :-)
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le samedi 10 octobre 2020 à 16h30
bonheur
De ce que je comprends, il est plus aisé de vivre le polyamour et découvrir qu'il existe un mot qui reflète le vécu, que de découvrir le polyamour et se demander si l'on est poly !? C'est cela ???
Un peu. Mais c'est surtout que découvrir qu*e le mot existe à un moment où on plusieurs envies, c'est une joie qui cache un peu beaucoup les complexités de la suite - et qui peut être confondue avec l'impression de s'être "trouvé" alors que le taf ne fait que commencer. Et qu'en fait, en annonçant "je suis poly (ou "tu es poly, rejoins la fête !" :-) ) prématurément, sans bien se représenter les situations dans leur ensemble (donc : la non-exclusivité des autres, l'attention redoublée envers une relation historique juste au moment où on a autre chose en tête) on se trompe un peu, et on induit des gens (souvent des personnes avec qui on est en relation) en erreur.
bonheur
Et oui, entre l'idéal et le vécu, il y a un décalage. Et celui-ci est valable pour tout.
Oui, mais j'insiste : ce qui sera poly, ce sera pas seulement définir ce qu'on est ou veut vivre mais aussi redéfinir (souvent notamment dans les cas dont on parle) la relation. Et encaisser soi-même des difficultés d'apprentissage, c'est pas pareil que de devoir prendre en charge le déroulement d'une relation avec quelqu'un pour passer de mono à poly. On est pas seul en cause, là est la différence majeure !
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
Discussion : Le polyamour utilisé comme caution morale

Siestacorta
le samedi 10 octobre 2020 à 13h54
Sophie72
Mais même "être carré dans cette attente du polyamour" c'est tellement difficile au départ de savoir ce qu'une personne en attend. De toute manière pour toutes les choses de la vie (choix de métier, enfants, s'investir dans une asso , etc...), ce qu'on en attend au départ est différent finalement de ce que cela nous apporté, non ?
Tu touches là l'essentiel dans ce que je veux dire ici.
C'est pour ça que je pense que ça vaut le coup d'être dans un retour bienveillant mais exigeant en même temps, quand on parle de l'intérêt de choisir le polyamour... parce que cette découverte progressive, c'est très enrichissant ; mais si c'est les mains dans les poches, sans autre affirmation que "je suis comme ça", les déceptions seront plus blessantes.
Sophie72
même une personne qui a une approche au départ comme tu dis: "je me suis découvert polyamoureux.se ya deux semaines, je l'ai toujours été même si je suis en couple mono depuis le collège", tu ne sais pas suffisamment de choses sur son histoire pour affirmer que cette personne ne s'épanouira pas dans la polyamorie.
Ah je ne lis effectivement pas l'avenir dans le marc de café virtuel :-)
Mais je pense qu'au moment de déclarer "ouahou en fait je suis poly", il y a une illusion due à une différence entre la définition du mot polyamour, ce qu'elle peut laisser imaginer, et l'expérience pratique, dont l'expérience des sentiments quand aux amours des autres, ou celle de savoir cultiver avec doublement d'attention un amour antérieur tout en profitant de la NRE...
Et donc ça vient avec plein de questions "critiques", c'est à dire : pas destructrices mais proposant de la prise de recul, pour différencier ce qui est ressenti pour plusieurs personnes et ce qu'on est en train de faire dans une relation où il y a tout ce beau monde en plus de notre simple hamour qui rézou tou suffi d'aimay.