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Discussion : Le sexisme, c'est aussi ça

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Siestacorta

le mardi 03 juin 2014 à 17h29

gdf

Enfin, les violences conjugales, en France, c'est 150 morts par an. Contre 3000 sur la route. Contre 50 000 pour l'alcool. Contre...etc.
Chaque mort est une tragédie. 150 morts sur 60 millions d'habitants, c'est isolé.

On compare pas les morts d'une cause criminelle au nombre d'habitants, c'est comparer les tomates et le navets. On compare une cause de mortalité à une autre, et on peut aussi spécifier que l'une implique une intention de nuire et pas l'autre.

Et 150, sinon, c'est très sous-estimé.
En réalité, c'est 456, en comptant les hommes, les enfants et les suicides de victimes de violence. Et oui, ya pas de hasard, la proportion des femmes reste incontestablement plus forte.

Dire que ces morts c'est isolé, ça tend à minorer la réalité de la violence globale envers les femmes, qui concerne énormément plus de monde, Europe y compris. Or, selon l'étude à laquelle l'article linké fait référence, "une femme sur trois vivants dans l’Union européenne (33%), soit 62 millions de femmes, ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans". Et en France, 44 % des femmes déclarent avoir été victime de violences...
On peut pas vraiment dire que c'est pas grand chose, que yaura pas de de corrélation entre les femmes mortes de violence conjugale et la violence sur les femmes, et que ça s'explique par des phénomènes idéologiquement neutres, comme l'alcool ou les accidents de la route.

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Discussion : Le sexisme, c'est aussi ça

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Siestacorta

le mardi 03 juin 2014 à 15h46

Sinon, cette vidéo " violenceisviolence " a été décortiquée plan par plan... Et c'est un hoax filmé.
En gros, le pipo c'est pas que la caméra soit cachée, c'est le montage : les "réactions rigolardes" du public lors de la deuxième séquence sont filmeés... mais pas au moment de l'action. Ce sont des gens sur la même place, mais à d'autres moments (et même assez distants, si on fait attention à certains détails comme la lumière ou le contenu des poubelle qui varie d'un plan à l'autre) ils n'assistent pas à l'action.
Il y a des gens qui ne réagissent pas, mais ils ont des attitudes similaires à ceux qui ne réagissent pas dans la première séquence.

Du coup, la vidéo a, au mieux, plutôt une valeur de fiction symbolique que de preuve concrète et elle nous renseigne plus sur nos propres réactions que sur le réel.

Bon, ben on va dire que ce que j'ai pu en déduire c'est en me demandant "pourquoi j'aurai peut-être rien su dire sur le moment, si j'avais eu le tort de ne rien dire". Ma non-réaction aurait été "coupable", mais pas selon des critères d'un sexisme antimec, quoi.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Le sexisme, c'est aussi ça

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Siestacorta

le mardi 03 juin 2014 à 14h11

EDIT : il se trouve que la video à laquelle nous réagissons est d'une fabrication assez douteuse (voir mon deuxième post sous celui-ci). Donc ce que nous disons ici vaut pour une réflexion sur nos représentations, mais que ce qui la provoque est déjà pas mal biaisé.

Green-Man-Outside


En parlant de rigueur... "toute forme de violence sexiste résulte d'un réseau de systèmes d’oppression patriarcales" ? Tu es en train de m'expliquer qu'une femme ne peut être sexiste que si elle vit dans un système patriarcal ?

Tiens, c'est exactement pour ça que commenter la campagne mankind et l'application du terme "sexisme" me semblait demander une désambiguïsation.

Sexisme : c'est la discrimination en fonction du sexe.
Donc, en pratique, réagir différemment si un homme bouscule une femme ou si une femme bouscule un homme, c'est faire une discrimination.
D'accord, mais... les expressions de sexisme qui remontent à plus de privilèges pour l'homme et plus de devoirs pour la femme sont plus nombreuses, dans le temps. Les formes changent, selon les spécificités locales ça va pas s'exprimer pareil, mais le déséquilibre bénéfices / contraintes est favorable aux hommes dans la très grande majorité des cas.

Ce fait, qu'on peut relativiser sans le contester fondamentalement, caractérise ce qu'on entend par "LE sexisme". Dans l'absolu, le sexisme, c'est la discrimination, quel que soit le genre concerné ; en pratique, le sexisme concerne la plupart du temps un genre en particulier.

Attention, pas toujours, donc il y a un sexisme actif anti-hommes à la force sous-évaluée, comme on peut vouloir le faire dire à la vidéo (qui ne pousse pas à cette conclusion, mais peut lui servir d'argument).

C'est selon le genre que le public des deux altercations montrées choisissent ou non d'arrêter la violence. C'est vrai mais... une partie de ce qui biaise le jugement que portent les gens est LE sexisme patriarcal :

- l'homme, s'il n'est pas violent dans la séquence filmée, selon la projection genrée, c'est qu'il choisit de ne pas correspondre au rôle "fort". Il ne le fait pas quand on s'attend à ce qu'il puisse le faire, donc on pense qu'il a ses raisons ou ses torts. Il pourrait ne pas subir, dans l'imaginaire : il a la charge de résoudre le conflit, c'est un rôle social qu'on lui accord facilement inconsciemment. C'est bien sûr pas la question dans l'altercation, la violence est la violence, on est dans les facultés individuelles pas dans les facultés sexuées. Mais là, le sexisme patriarcal joue contre lui, en parti d'ailleurs parce qu'il est marié à une éthique de "chacun sa merde" individualiste.

- la femme violente de la séquence bénéficie aussi de catégories de pensées patriarcales. La violence de la femme pourra être jugée hystérique plutôt que violente. Les témoins peuvent se dire "c'est une humeur de meuf, ça va lui passer, le mec a pas un vrai problème, et au pire c'est un homme (fort) il le gérera". Il y a du sexisme qui joue en sa faveur à ce moment-là, mais il est loin d'être détaché du réseau d’oppressions patriarcales ; à d'autres moments, cette vision de l'hystérie pourra servir à disqualifier des expressions de de rapports de force venant d'une femme.

Dans la séquence, si il ya une discrimination contre les hommes, mais une partie des représentations qui la permettent ne jouent pas en faveur des femmes dans d'autres situations. Et cette discrimination particulière ne s'appuie pas un réseau de domination et d'oppressions qui aurait pu modeler l'identité des violences légitimées dans les sociétés : armée, police, chasse, prises de pouvoir... Le "consentement" à la violence de la femme filmée s'appuie sur un contre-pied à une violence sexiste sur laquelle la société tente de se corriger, pas sur une violence admise comme "juste" par le passé.

Le rejet public de la violence de l'homme semble juste et il l'est même sans imaginaire féministe. L'assentiment à la violence de la femme est injuste même avec des représentations féministes.
Si on tournait les même séquences miroir dans une société au sexisme anti-femmes plus affirmé, les deux réactions publiques pourraient être inversées en s'appuyant sur une morale publique différente, sans humanisme des lumières ni féminisme dans sa généalogie, mais aux perceptions de genre similaire.
Le réseau d'oppressions est plus modéré chez nous, ça ne signifie pas qu'il affronte un double négatif, un sexisme anti-hommes de force équivalente, au passé équivalent, dont l'expression au quotidien nous amènerait à autant de rapports de force biaisés en faveur des femmes.

La violence est la violence, le sexisme c'est néfaste, mais souligner les deux poids deux mesures comme signes d'une équivalence de l'importance des oppressions, c'est une démarche qui peut nourrir le sexisme discriminant les femmes déjà bien ancré, sous couvert d'une équité entre les sexes anhistorique.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Que faire? Cloisonner? Leur proposer de se rencontrer?

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Siestacorta

le mardi 03 juin 2014 à 12h21

JulienPoly

Je me vois mal par comtre commencer à expliquer que sur un plan intellectuel je me sens plus stimulé avec Robert et qu'il y a telle ou telle énergie que je ressens plus fort pour Bidule. Ou que je préfère le visage de Machine et les seins de Trucmuche. Ou pire : que Chose est plus important qu'elle, ou qu'elle est plus importante que Chose, ou que j'aime Machin "le plus".

Exprimer avec justesse ce que tu ressens, choisir tes mots pour ça, c'est pas forcément comparer des attributs personnels.
"Elle me plait érotiquement et on s'amuse, avec toi j'ai des sentiments et des attentes plus fortes", ça peut se dire si c'est vrai, et à mon avis si c'est vrai ça doit être entendu.

Bon par contre, je sais pas si en essayant une autre méthode avec Fernande, tu aurais pas pris la baffe quand même. C'est à dire, si j'ai suivi, tu te dis que t'aurais mieux fait de cloisonner. Au point de rien dire et mentir sur l'exclusivité, ou juste en arrangeant l'emploi du temps pour que personne se croise et que personne ne soit trop lésé ?

Et je reformule : la mesure d' à quel moment on lèse quelqu'un "injustement", elle est pas dans l'éthique, elle est dans le fait que tu connais l'intensité de ton attachement. Si il est léger, ben oui tel partenaire aura moins de temps et de force avec toi, mais tu n'en proposes pas forcément tant, et si on t'en demande plus tu peux exprimer ce que tu sais, que tu n'as pas tant à proposer.
Je tourne autour d'un même thème, c'est peut-être pas les bons mots pour dire ça, mais c'est pas parce que tu n'étiquettes pas tes relations qu'il n'y a pas pas des différences claires dans ce que tu y ressens. Et si tu les nommes pas, tu auras pas de moyen de faire comprendre ce que tu veux aux autres.

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Discussion : Que faire? Cloisonner? Leur proposer de se rencontrer?

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Siestacorta

le lundi 02 juin 2014 à 16h35

JulienPoly


Ca doit être dans ce que tu dis Siestacorta, car ça reste complètement abstrait pour moi ton dernier post. Je ne vois pas bien ce que l'intensité de mes attaches vient faire dans la gestion de la pudeur.

Désolé pour ces mésaventures.
Au pifomêtre, je dirais que Fernande a forcé pour toi sa propre ouverture, de bonne foi en voulant que ça marche, mais derrière elle doutait, et comme yavait de la concrétisation dans l'air à un moment son désir d'essayer a cédé à ses doutes.
Bon, il s'est peut-être aussi passé autre chose dans sa vie par ailleurs, ou c'est peut-être lié à d'autres parties de son parcours...
Tout ce que tu peux faire c'est d'essayer de comprendre les gens et leurs sentiments au moments où la rencontre se fait, parce qu'il y pas de recettes pour que ça se déroule bien sans ça.

Pour ce qui de l'intensité et de la pudeur... je sais pas si je met ça en lien quelque part ?
Ce que je veux dire, c'est que quand on est fortement attaché à quelqu'un, on conjugue l'éthique à partir de ça. Ce qu'on va décider et la réussite dépend de l'intensité du sentiment, pas du fait que c'est éthique. On va pas donner chacune autant, promettre d'être juste et équitable quand nos attaches et nos sentiments ne le sont pas.
J'imagine qu'on peut avoir deux attaches équivalentes, basés sur des sentiments similaires, mais la plupart du temps, et dans le récit que tu nous faisais, ça semblait pas le cas.
Du coup, décrire à toutes les deux une même façon d'être Julien, c'est dans un cas pas assez, dans l'autre trompeur : la personne pour qui c'est le plus intense se dit que tu y es pas plus attaché qu'à un autre à qui tu donnes la même chose, la personne qui a un statut moins défini peut comprendre que c'est ta façon de t'engager, donc attend que tu ne lui montres jamais qu'en fait, ton attachement envers l'autre est plus fort.

Il s'agit d'admettre que le polyamour "égalitaire" n'est qu'un cas spécifique de relation, et qu'il est à mon avis piégeux de penser nos comportements amoureux selon des critères de justice et d'équité. Bien traiter chacun ce n'est pas traiter chacun pareil, et comme on ressent pas pour chacun pareil, bien les traiter c'est en tenir compte, leur exprimer ce qu'on ressent et pas seulement "ce qui serait super beau comme équilibre symétrique".

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : A la croisée de chemins relationnels

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Siestacorta

le lundi 02 juin 2014 à 15h49

D'accord.

Mais est-ce que "plusieurs amours dans ta vie" c'est aimer plusieurs personnes, faire plusieurs rencontres de toute façon, ou est-ce que tu vis ces rencontres et ces situations d'infidélité quand tu as besoin de combler d'autres demandes ?

A mon petit niveau, je pense que les impasses qui mènent à l'adultère ou aux complications sont souvent pré-programmées par une monogamie dont on attend trop. Si on veut qu'une relation (ou même des...) soit notre foyer, notre refuge affectif, on oublie facilement que soi-même et l'autre sommes "faits pour l'imperfection" et on vit chaque incident, chaque accroc comme un un destin contraire qui empêche le conte de fée de bien finir. J'insiste pour dépersonnaliser : chez les poly aussi ça arrive de vouloir vivre une histoire trop pure et cristalline pour tenir le choc.
Alors qu'en ayant des attentes plus empiriques, moins tendue vers un modèle ou une solution omnibénéfique, on irait vers des rencontres bonnes par elles-mêmes, pas bonnes pour "notre vision du bien".

Ça pour dire que comme tu résumes pas tellement l'ensemble de ton parcours par des sentiments envers ces différents amants, le fait que tu désires ces rencontres, mais plus par un point sur tes attentes, j'appuie sur le fait que les infidélités ne sont pas forcément au coeur de ce qui t'a échappé, mais juste des symptômes d'une autre dynamique.

Après, peut-être que tu as le coeur d'artichaut, la curiosité, la libido, le goût du changement, les personnes qui te donnent envie d'être à plus de deux... ce genre de motivations à être poly (on les a pas tous, et c'est ni exhaustif ni obligatoire, être polyamoureux c'est pas une nature, un trait de caractère précis, un type de personne, c'est un type de rapport aux autres). Il ya des raisons de ne pas aimer un seul, des raisons fortes en chacun de nous - quand ce n'est pas juste une situation accidentelle, totalement nouvelle "j'étais heureux j'ai jamais pensé autrement et puis cette personne et pas une autre m'oblige à aimer deux, et je sais même pas comment faire pour comprendre que ça change tout".
Tu constates que tu n'as pas tenu l'exclusivité, mais qu'est-ce qui t'a donné envie de pluriel ? Est-ce que c'est quelque chose que tu peux avoir même en étant déjà bien dans une première relation, mais qui va juste dépendre d'une nouvelle rencontre, ou est-ce ça n'arrive qu'avec certaines circonstances ?

L'intérêt d'un épisode pluriel c'est pas forcément de devenir polyamoureux, mais se dire qu'on peut en être là "dans l'honnêteté" (et comme je disais, autant envers ton conjoint que de la part de ton danseur, l'honnêteté optimale est pas encore là), permet d'expérimenter nos sentiments en dehors des parcours rectilignes mono. Quitte à envisager d'être bien sans que ce soit majoritairement conditionné par notre vie amoureuse...

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Discussion : A la croisée de chemins relationnels

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Siestacorta

le lundi 02 juin 2014 à 14h18

Hello Elisa.

J'ai une lecture peut-être simpliste de ton histoire.
A la base tu es mono.
Tu rencontres quelqu'un qui a déjà quelqu'un et tu es inquiète quand à son autre relation...
Tu es en situation d'adultère avec ton conjoint, donc tu culpabilises et cherches à comprendre comment t'en es là...

donc tu cherches une sortie honorable par le poly.

Oui, c'est un horizon possible affectivemement, mais je suis pas sûr que ça te convienne à terme, ni que ça s'adapte à ta situation.

- d'abord, même si tu as probablement été explicite avec ton conjoint sur le fait que vous étiez dans une situation entre deux eaux dans votre relation, je crois pas que tu lui ais raconté tes épisodes récents. Je pense que ne pas avoir passé le pas de la rupture avec lui fait que tu te donnes à toi-même une tolérance plus grande au comportement "open" de ton danseur, tolérance que tu n'aurais peut-être pas si tu étais célibataire. Peut-être que c'est bien, peut-être que tu vas réellement évoluer vers les amours multiples, mais... je crois pas.

- ensuite, ton danseur te dit qu'il est en couple ouvert, mais ça a l'air bien compliqué de lui faire parler de ça. Comme tu es toi-même pas dans une situation qui cadre avec tes valeurs, tu te sens pas forcément légitime de pousser la question, et puis tu veux pas rater ta chance... Mais d'instinct, le "tout est normal pas la peine d'en parler", au mieux c'est pas suffisant pour prolonger, construire, et "se poser", au pire ce qu'il raconte à sa copine est peut-être pas du tout la même musique, et le jour où il devra être clair avec toutes les deux ça risque d'être rude.

Désolé, c'est pas très gentil doudou ce que je te réponds. Je te juge pas, il y a une bienveillance un peu spéciale là dedans, j'espère que tu pourras la voir.
Tu es en train de beaucoup réfléchir, et c'est bien si ça te fait avancer Mais mon ressenti, c'est que cette introspection personnelle sur "est-ce que la fidélité compte pour moi" c'est une façon de te raconter l'histoire à toi-même, en posant cette question plutôt que les pragmatiques : "comment ce serait de m'installer dans une vie avec cette relation au danseur (sans doute après avoir quitté mon conjoint)" et "qu'est-ce que je me sens capable de construire avec la copine du danseur dans le paysage".

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Discussion : Mardi, c'est Poly (juin)

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Siestacorta

le dimanche 01 juin 2014 à 00h26

Heu... Tu menaces ton mec de le mettre dehors dès qu'il regarde quelqu'un d'autre, tu fouilles son historique et tu lui caches que t'as une deuxième vie avec un hamster.

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Discussion : Mardi, c'est Poly (juin)

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Siestacorta

le samedi 31 mai 2014 à 14h38

Hop, c'est dans quelques jours...
Si vous avez des propositions de sujet, je suis super intéressé !

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Discussion : Que faire? Cloisonner? Leur proposer de se rencontrer?

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Siestacorta

le samedi 31 mai 2014 à 14h37

Cool que ça avance et que tu te sentes avancer.

Par contre, pour moi, le décloisonnement ou le polyamour ne sont pas des choses qui se désirent "pour elles-mêmes". C'est en fonction de mon état, des personnes impliquées, et de désirs plus primaires que ça devient des situations désirables.
Donc c'est vraiment sur ce que valent tes sentiment pour telle personne ET tes autres sentiments pour telle personne que tu dois déterminer, même si t'as un bel algorithme éthique, les valeurs que tu vas mettre dedans c'est l'intensité des attaches.

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Discussion : Mon bilan… Et ma tristesse

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Siestacorta

le samedi 31 mai 2014 à 14h32

L'autocritique que tu écrits ici, elle était déjà faite il y a quelques temps, ou tu l'as en ce moment ?
Quoi qu'il en soit, c'est un bon travail, peut-être pas seulement la preuve que tu étais investie, même en négatif, dans la relation, mais aussi beaucoup la preuve que tu peux combler tes failles.

Est-ce qu'avec une CLM upgraded la relation aurait été plus viable ? Pas sûr, tu peux aller vers un mieux dans ta tête et garder le caractère un peu chafouin que tu décris (prends pas trop fort le qualificatif, c'est mi critique mi compréhensif). Et comme lui pour le coup semble pas être émotionnellement très mûr, ça aurait peut-être dégénéré aussi. Ou peut-être qu'avec plus de recul, tu te serais moins impliquée dans le "chaos" que tu dis, et que tu aurais plus vite ramassé tes billes.
Peut-être aussi que ce qui te blesse maintenant, c'est le rejet dans la rupture et la crainte d'être passée à côté d'une partie de la chose, mais qu'en fait tu aurais pu, à un autre moment, prendre toi-même la décision de rompre...

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Discussion : Mon bilan… Et ma tristesse

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Siestacorta

le vendredi 30 mai 2014 à 16h28

Je considère pas ça comme un "mieux" de devenir polyamoureux, mais clairement, tu sembles bien plus capable de le devenir que ce garçon.
- parce que polyamoureux, ça peut être ce que tu envisageais à un moment, relation principale et certaines libertés. C'est différent de la simple galipette-escapade, parce que tu peux créer un rapport affectif avec l'autre, qu'il penche vers l'amitié, l'amour ou juste un partage "éphémère mais vrai".

- parce que même si tu de décrits comme jalouse, tu as su ne pas l'être dans d'autres circonstances. Et ça amène à ce qu'on dit régulièrement sur le forum, c'est que la jalousie devient beaucoup plus gérable si il y a une confiance et soi et en la personne qui vit une autre histoire. Moins de peur que la relation soit détruite, plus de facilité à faire avec l'insécurité, la peur d'être abandonné, la tendance à se comparer...

Bref, c'est pas une réponse à tes interrogations, mais comme poly, je peux qu'être égayé par ta propre évolution par rapport au cadre mono par défaut.

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Discussion : Mon bilan… Et ma tristesse

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Siestacorta

le vendredi 30 mai 2014 à 15h17

CLM

Une seule fois j'ai eu l'impression qu'on portait cette responsabilité ensemble, c'est quand il a dit qu'il avait eu une aventure et qu'on commençait à en tirer des conclusions ("je me suis rendu compte que j'étais + attaché à toi donc j'ai renoncé à elle / je me suis rendu compte plus tard que j'étais jaloux aussi et que ce n'était pas si évident mes idéaux..."). On était dans un VRAI dialogue, on reconnaissait tous les deux nos "tendances" et nos désirs,

Je cherche pas à trop te faire porter le chapeau, hein, mais je suis attentif à tenter d'être lucide sur ce qu'il se passe et ce qu'on veut voir.
Et là, pendant ce "vrai dialogue", il me semble que ce qui se disait était conforme à tes espérances à toi, et que c'est à ça que tu te raccroches pour dire "ça pourrait marcher".
Peut-être qu'un tel vrai dialogue, un partage de la prise en main aurait été constitué exactement des mêmes paroles. Mais ça a peut-être aussi plu un peu trop à ton oreille, au point de ne pas entendre que s'il était plus en phase avec tes attentes et peut-être très sincèrement, il n'était pas forcément en phase avec certaines des siennes en même temps.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Mon bilan… Et ma tristesse

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Siestacorta

le vendredi 30 mai 2014 à 12h46

CLM
Là où je suis déçue et en désaccord avec toi, c'est sur l'escalator des relations. Je défendais un point de vue évolutif, je ne suis pas du tout dans ce fantasme d'escalator.

Peut-être pas, mais c'est une norme amoureuse portée par notre société.
Du coup, ça peut faire pression sur lui même si toi tu ne le demandes pas. Il peut avoir peur de se retrouver dans ce schéma quand toi tu parles de trouver une nouvelle voie à la relation - en partie parce qu'il n'a pas travaillé sur quelque chose à opposer à ce qu'il craint.

Le fait qu'il puisse se montrer dépendant est paradoxal, mais pas contradictoire. Il ressent des pulsions d' "encouplement", il lutte contre celles qu'il imagine/voit en dehors au lieu de travailler sur lui-même.
De la même manière qu'on est souvent sensible aux défauts de personne qu'on manifeste soi-même d'une autre façon...

Moi, ce que je crois distinguer, c'est un garçon qui désire une autonomie qu'il ne construit pas, donc qui a des attentes contradictoires. Pour toi, c'est avoir entendu ses "idéaux" puis avoir été confrontée à son incapacité à les tenir.
Ça veut pas dire qu'il aurait du pour être raisonnable, changer son fusil d'épaule, constater qu'il n'arrivait pas à être le "poly" et qu'il aurait du passer à une monogamie avec un peu de piment, mais qu'il devrait bosser sur sa façon de ressentir à lui, avant de la proposer aux gens.

Il a merdé dans ce qu'il te disait et ne te disait pas, dans ses promesses et ses fuites probablement parce qu'il n'est pas au clair avec lui-même. Et sans doute aussi, il voudrait éviter l'effort que ça demande sur soi de renoncer à ce que ça se passe par magie, à accepter la complexité qu'il y a à avancer dans ce type de relation.
Il a été inconséquent, d'autant que tu te décrits comme fragile, jalouse. Certes, en partie à cause de cet inaboutissement de travail sur lui, et peut-être d'autres aspects de son caractère... mais de ton côté toi aussi : avec un type qui te dit ce que tu identifies comme du polyamour, et qui dans la relation te fait passer plusieurs fois au second plan, te sachant fragile et jalouse, c'est de ta responsabilité envers toi-même de savoir arrêter les frais, autant que de la sienne.

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Discussion : Mon bilan… Et ma tristesse

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Siestacorta

le vendredi 30 mai 2014 à 12h02

gcd68
Oh que oui. Sauf CLM a précisé que c'est elle qui a mis ce mot sur le comportement de ce jeune homme, pas lui. Lui ne s'est pas défini comme poly. (si j'ai bien compris).

C'est juste... Mais dans le temps qu'ils ont passé ensemble, même s'il ne revendiquait pas le mot, il semble avoir fait partie des conversations. Il savait assez être dans une situations peu décrite dans les récits traditionnels, il aurait pu s'intéresser à tout ça.

Ca me fait dire que c'est souvent un partenaire mono qui se documente, réfléchit motivé par sa souffrance, et qu'il y a souvent un "proto-poly" qui cherche à vivre ça vie en toute liberté comme <3 un poney bienheureux <3 courant dans les <3 plaines sauvages <3 et qui prend pas le temps d'apprendre la liberté et le respect des autres que ça suppose s'il ne veut pas se manger un platane.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Mon bilan… Et ma tristesse

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Siestacorta

le vendredi 30 mai 2014 à 11h49

Salut CLM.

Ya un mélange.
Etre polyamoureux, c'est pas ne pas être jaloux.
On peut exprimer sa jalousie ET laisser l'autre vivre quelque chose, ça semble contradictoire, mais c'est surtout une contradiction toute humaine... et discontinue : une jalousie peut évoluer face aux évènements, à la confirmation que la relation se poursuit et s'épanouit malgré cela.

Quand tu as vu de la jalousie chez lui, le dialogue entre vous en a fait un élément d'un cadre monogame. Donc tu t'es attendu à la monogamie que tu souhaites depuis le départ.

De son côté... Je m'identifie un peu, j'ai pu me mettre dans une position comparable à d'autres moments de ma vie, à préférer un espoir de non-exclusivité abstrait à une relation exclusive mais concrète.
Même si ça semble faussé, avec la pratique poly qui est devenue la mienne, et ce que j'ai pu entendre parmi les autres poly, cette espoir nébuleux est fondé sur une réalité : avec une fille exclusive, je ne suis pas bien. C'est pas les sentiments que j'ai pour elle, ni sa personnalité qui sont problématiques, c'est que j'ai d'autres désirs que je dois considérer comme nuls et non-avenus, et que je suis supposer avoir un projet de vie où ils n'ont pas de place et monter sur l'escalator des relations quand même.

Ca, c'est pour dire que sa décision n'est pas absurde.

Par contre, sa façon de dialoguer avec toi était pas faite pour faire durer une relation polyamoureuse.
- Il ne faisait pas d'effort pour sa jalousie,
- il te (se) laissait croire qu'être sa relation primaire signifiait qu'il pouvait sans mal zapper les autres relations,
- il cachait toute autre vie affective (comme toi, mais par son "idéal libertin" il faut qu'il assume pour que ça existe)
- il n'a pas tenté d'accueillir tes propres essais à l'extérieur,
- et au final, il dit que c'est ta faute, alors que même si le "deal" de départ était poly, il savait aussi qu'il le passait avec quelqu'un qui ne tendait pas à vivre spontanément des relations multiples.

Ce qui s'est mal passé, du point de vue poly, c'est qu'il aurait dû pas mal travailler sur lui et plus chercher à traduire ses attentes en dialogue (et pour ça, s'informer, ici ou dans les quelques ouvrages existant sur le sujet). Ca peut se mettre sur le compte de son manque d'expérience, mais il est "responsable" de proposer quelque chose de non normé aux autres en ne se donnant pas tous les moyens de le faire tenir.

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Discussion : Que faire? Cloisonner? Leur proposer de se rencontrer?

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Siestacorta

le vendredi 30 mai 2014 à 11h18

JulienPoly

Est-ce que tu penses que c'est quand même foireux et qu'il vaut mieux éviter ?

Je pense que si tu présentes ça comme un process administratif, ça ne dira qu'une partie de ce qui se passe en toi. Je comprend pourquoi tu veux poser le problèmes en termes abstraits, avec des personnes théoriques, seulement tu ne vas pas parler que de rationalité dans ces échanges, mais de craintes et de désirs. Face aux leurs, tu vas exprimer les tiens.
Si tu donnes un mode d'emploi froidement éthique tu ajoutes à mon avis une distance en plus à celles que tu voudrais connaître pour les respecter.

Ton choix dépend certes des deux autres, mais il reste aussi personnel : ce qui fait ton attachement et donc ta priorité qui aura des conséquences pratiques, et qui déterminera ton bien-être une fois assumé, c'est ce que tu ressens. Même si tu ressens quelque chose pour l'une et l'autre, elles ne sont pas équivalentes pour toi et pour le temps qui vient.
(ma lecture : l'une part bientôt s'installer loin, et tu espères que la relation continue, l'autre est de passage et tu n'as pas d'attentes).

Je pense que cet élément doit passer dans ce que tu vas dire, en plus de la proposition raisonnable d'agir en fonction du dénominateur commun.

Ceci dit, une fois que tu auras dit "j'ai entendu ce que vous m'avez dit, je propose ceci", il est assez probable qu'il y ait des retournements de situation.
Quelqu'un qui ne veut plus ce qu'il t'a dit vouloir, je pense que tu as déjà vécu ça régulièrement dans tes relations ?
Ben c'est en partie que ce qu'on demande et ce qu'on désire, ça n'est pas constamment confondu, même quand on réaffirme les demandes...
C'est pour ça que je te dis que faut pas que tu dépersonnalises trop tes possibilités, même éthiquement, parce que c'est de ce que tu désires toi que tu peux être le plus sûr. Donc l'assumer et l'exprimer, que ce soit "je veux les deux", "je veux ceci avec toi, ET cela avec elle, et toussi avec vous", ou "je ne ressens pas tant que ça je veux laisser les choses arriver, mauvaises ou bonnes", c'est le point le plus fixe de l'ensemble.
Si tu connais ton désir et que tu peux l'exprimer dans les propositions que tu feras, tu seras plus à l'aise pour faire avec les réactions que tu vas engendrer, avec les changements ensuite.
Si tu ne fais que donner un cadre abstrait à "ce qu'on peut faire/dire toi et moi et le tiers" sans insister sur les attentes, à chaque évènement tu vas te retrouver à raisonner sur le contrat ou le programme annoncé, alors que ceux qui le posent n'étaient pas plus neutres en l'écrivant qu'en le transgressant.

Expliquer ta position et le dénominateur commun, c'est pas foireux, ce sera insuffisant pour que vous le viviez bien, affectivement.

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Discussion : Que faire? Cloisonner? Leur proposer de se rencontrer?

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Siestacorta

le vendredi 30 mai 2014 à 10h44

JulienPoly
Mon choix sur ce sujet est clair et sans hésitation et je l'ai déjà expliqué à Fernande :

Ce que tu décris ensuite est une position de règle générale. Là, je te parle de toi avoir fait le point sur les relations particulières, toi/Fernande, toi/Lucie, pas toi/A toi/B.

C'est pas la même chose, parce que ça implique de choisir pas en fonction seulement de l'éthique (déjà présente dans ce que tu fais et dans ce que tu leur déclareras), mais en fonction de ce que tu constates dans les forces de tes sentiments, lesquels prennent la priorité.
Et tant pis si c'est une question de NRE/passion, tu ressens, tu agis, et tu dis pourquoi (pas trop, hein, je pense qu'une conversation amoureuse sur une situation en cours et un forum ne sont pas faits pour contenir tes pensées de la même manière, you emo-nerd).

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Discussion : Que faire? Cloisonner? Leur proposer de se rencontrer?

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Siestacorta

le vendredi 30 mai 2014 à 00h39

JulienPoly

D'ailleur en réfléchissant à la pratique, ça me fait penser que je pourrais demander dès maintenant à Fernande en quels termes elle souhaiterait que je parle de notre relation à Lucie : qu'est-ce qu'elle aimerait garder pour elle, et qu'est-ce qu'elle aimerait dévoiler.

C'est une discussion qui serait sans doute intéressante "dans l'absolu", si elle avait lieu bien en amont, mais je crains qu'en pratique, en dernière minute, ça n'envoie pas le bon message à Fernande.
D'un côté, ça lui fait partager une responsabilité dans l'histoire au même moment où il va s'agir d'une responsabilité concrète. Alors que cette situation présente est le fruit de tes seules décisions, tu lui demandes d'en prendre aussi.
Même s'il n'y a pas que la personne "charnière" dans une situation triangulaire qui soit responsable, c'est quand même elle qui a le plus de chose à assumer. Je crois qu'il faut bien prendre ça en compte avant de mesurer à la louche la compersibilité de l'une ou l'autre.
D'un autre côté, en lui posant la question, tu lui montres que tu n'y as pas répondu. Et comme votre relation est récente, je crois qu'elle préfère entendre "je sais ce que je voudrais dire de toi" plutôt que "qu'est-ce que tu préfères, moi j'hésite".

Faire un choix et l'exprimer risque peut-être de rendre les choses moins jouissives que dans l'idéal polybisounounoursique, mais si tu l'assumes toi comme un grand, ça a l'avantage que tu en profites mieux. Avec une (petite chance) que ces deux amantes t'apprécient pour ça, même si l'une d'elle semble passer en second - une chance que ton choix exprimé, elles soient prêtes à le vivre bien et à arrondir les angles, quand choisir en même temps que toi les radicaliserait peut-être dans d'autres postures.

Bon là c'est mon raisonnement, plus personnel qu'empirique.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Que faire? Cloisonner? Leur proposer de se rencontrer?

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Siestacorta

le jeudi 29 mai 2014 à 23h00

Relation primaire = ici, au sens minimal, celle qui va définir tes priorités. Que ce soit pour cause de NRE ou de foyer fondé, je pense qu'on peut généralement déterminer - pas forcément sans regrets - la personne à qui on renonce le moins.

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