Participation aux discussions
Discussion : MonoPoly

LuLutine
le dimanche 30 novembre 2014 à 02h28
Bosley
j'y voie un profit, ma femme qui se donne, et l'autre qui prend,
Je voulais seulement rebondir sur cette phrase.
Est-ce qu'il n'y a pas là une vision un peu sexiste ?
Toujours l'homme qui "prend", et la femme qui nécessairement "se donne" : j'irais jusqu'à dire, la femme vue comme une propriété...ta propriété !
Si tu considères (avec un petit effort intellectuel peut-être...) que c'est l'homme qui "se donne" à ta femme et elle qui "prend", ressens-tu les choses exactement de la même façon ?
Discussion : Besoin d'y voir plus clair

LuLutine
le dimanche 30 novembre 2014 à 02h06
Bonjour Akili,
Vous aviez un accord sur le fait de pas embrasser une autre personne l'un devant l'autre, et il a trahi cet accord.
C'est très clair.
Donc ça ne me semble pas "anormal" que tu te sentes trahie, j'aurais ressenti la même chose.
De plus, repartir de la soirée avec l'autre sans t'en informer, je comprends que ça soit vécu comme une forme de trahison aussi. Le minimum à mon sens aurait été de venir t'en parler, il ne l'a même pas fait si j'ai bien compris ?
Je voulais rebondir sur une de tes phrases :
Akili
je le présente facilement aux autres comme mon copain avec qui j'ai une relation poly, alors que lui me présente comme une bonne amie.
En fait je comprends très bien ça.
Dans notre société sexiste, une femme qui se présente comme "en couple mais poly" aura plein de propositions (même si bien sûr certaines personnes la considèreront comme une s*****), mais pour un homme ce n'est pas du tout la même chose.
S'il te présente comme "sa copine" (même "avec qui il a une relation poly"), la plupart des filles s'éloigneront.
Si tu es "juste" "une bonne amie", ça permet plus d'ouverture...
Du moins, c'est ce dont témoignent un certain nombre d'hommes, et de femmes dont un compagnon a vécu cette situation.
C'est ce qui fait que dans un couple (hétéro) poly marié, parfois la femme va dire qu'elle est en couple et très heureuse avec son mari, alors que l'homme mentira en disant "oui oui je suis marié mais tu sais, avec ma femme c'est plus trop ça...on reste ensemble pour les gosses...la maison..." etc. etc.
Bref si tu te sens trahie par cet aspect-là, c'est important de comprendre aussi que du côté masculin la situation est très différente.
A une époque un amoureux (avec qui j'avais même des projets de vie, donc pas le moindre) me demandait parfois de ne pas venir à telle soirée parce qu'il y avait une fille qui lui plaisait. Il avait peur que ma présence gâche toutes ses "chances". J'ai en général respecté ce souhait.
(En général, parce qu'une ou deux fois je ne voyais pas pourquoi je me serais privée de voir des amis alors que j'en avais envie. Je disais alors clairement à l'amoureux en question qu'on pouvait très bien aller à cette soirée sans s'afficher "ensemble"...le paramètre problématique étant alors les amis en question, qui étant "non briefés" sur le sujet pouvaient très bien sortir dans une conversation des phrases du genre : "Ah oui la fille là-bas, ben c'est LuLutine, la copine du Lutin Vert !")
Discussion : Le poly: éternel insatisfait dans ses relations sociales.......

LuLutine
le dimanche 30 novembre 2014 à 01h38
Siestacorta
Avant de rencontrer quelqu'un, on est en manque ?
Bien vu.
Je crois que les plus belles rencontres se font quand on ne l'est pas...
Ce qui ne les empêche pas, parfois, de nous apporter énormément ! <3 <3 <3
(Et non ce n'est pas contradictoire ! Disons que d'une certaine façon c'est un peu comme gagner au loto lorsqu'on vivait déjà confortablement du point de vue matériel : y avait pas de besoin à combler, mais on apprécie quand même - et en plus, on peut en faire bénéficier nos proches ! ;) )
Apsophos
j'aimerais aller jusqu'à la Lune à la nage,
Tu peux peut-être attendre qu'elle se couche dans la mer (ou dans l'océan) - bon faut trouver le bon moment et le bon endroit pour ça - et là tu commences à nager vers elle ?
T'as essayé ? :P
Apsophos
Maintenant que c'est posé on peut faire des trucs ?
Hmmm, des "trucs" ?
C'est une proposition ? ;)
Discussion : J'aime deux hommes… et je dois faire un choix que je ne veux pas faire. Au secours

LuLutine
le dimanche 30 novembre 2014 à 01h20
Bergamote
Sacrifier une PERSONNE pour "un mode de vie qui m'attire et que je valide" ? J'ai du mal...
A mon sens ce n'est pas du tout de cela dont il s'agit.
N'exagérons rien, tu n'es pas en train d'assassiner Romarin ! ;)
Ce serait plutôt :
Sacrifier une RELATION avec une personne en échange de l'épanouissement d'une autre personne (toi en l'occurrence) - et qui sait, peut-être même des deux ?
S'il y a une situation où tu sacrifies quelqu'un, à mon sens c'est peut-être celle où tu réprimes qui tu es profondément pour "faire plaisir à" (ou bien "ne pas faire souffrir") Romarin.
A toi de voir si ça te parle ? (J'ai bien écrit "à mon sens" plus haut...)
En fait plus loin, tu dis bien :
Bergamote
Tilleul n'est pas un paramètre à supprimer en cliquant dessus, c'est une personne à qui je tiens beaucoup.
Ce qui montre aussi à mon sens que ce n'est pas "juste" une histoire de "mode de vie" !
Pour ma part, je sais que je suis comme ça : je m'attache à des personnes, j'en désire d'autres, je tombe amoureuse etc. !
Et je ne peux pas vivre une relation épanouissante avec quelqu'un qui n'accepte pas que je puisse vivre pleinement cette part de mon identité !
Bosley
A la lecture de nombreux monos qui témoignent ici, c'est le choix de leur partenaire poly de passer ou non du temps avec eux qui pose toujours problème.
Et d'autres fois ce n'est pas ça.
Un homme que je fréquentais (et qui est dans une logique exclusive - mais qui savait depuis le début que je ne l'étais pas) faisait quasi systématiquement une crise si j'avais passé du temps avec un autre amoureux.
Mais si j'étais toute seule chez moi pendant que lui était aussi tout seul chez lui, pas de problème....
Je pense que certaines personnes ont besoin de sentir l'autre "à disposition".
Alors, si j'étais seule chez moi il considérait probablement qu'au besoin, il pouvait m'appeler - même si en pratique il ne le faisait pas, et même si quand je suis seule chez moi je peux très bien décider de me mettre devant un film ou sur un travail, ou de prendre un bain, ou encore de faire une sieste, et de ne pas répondre aux messages ou aux appels, parfois pendant plusieurs heures !
Mais si j'étais avec un autre, même en restant (relativement) joignable, ça ne "passait" pas...
Bon, je pense que son "raisonnement" était aussi très biaisé par la vision sexiste qu'a notre société : une femme qui fréquente plusieurs hommes est une s*****, elle ne se respecte pas, elle manque aussi de respect à l'homme qui la respecte, lui (même s'il fait avec elle exactement la même chose que les autres, cherchez l'erreur...), etc.
Bref le problème était de passer du temps avec lui plutôt qu'un autre, mais passer du temps avec lui plutôt que toute seule ou avec des amis (lui-même ne se privant pas de me dire "je vais voir des potes mais là je n'ai pas envie que tu viennes avec moi") ne dégageait pas du tout la même problématique.
Je rejoins monocurieux sur "l'amour n'est pas plus fort que tout" : on peut aimer quelqu'un, et réciproquement, et la relation peut être impossible...
Discussion : 4 ème jeudi à Lyon 27 novembre 2014

LuLutine
le vendredi 28 novembre 2014 à 18h05
MagentadeMars
Eh oui, c'est sans doute pourquoi il y avait une petite ligne rouge sous le mot :-D
En même temps, quand j'écris polyamoureux par exemple, j'ai aussi une ligne rouge sous le mot ! ;)
Discussion : 4 ème jeudi à Lyon 27 novembre 2014

LuLutine
le vendredi 28 novembre 2014 à 16h23
MagentadeMars
l'économie de scarcité
Oui, à ceci près que "scarcité" n'existant pas en français, on dit "économie de famine" (ce qui n'est pas exactement le même mot d'ailleurs : scarcity me semble plus générique, une idée de manque, de rareté générale, alors que famine fait plutôt référence à la nourriture, à la base...bon je ne suis pas linguiste, je ne sais pas si c'est intéressant à relever).
Discussion : Papillons quand vous nous tenez... comment gérer le déséquilibre mono/poly

LuLutine
le jeudi 27 novembre 2014 à 00h52
Vaniel
Ne pas en vouloir à la personne mais prendre ses distances
Je ne suis pas capable d'en vouloir longtemps à quelqu'un, par contre je prends souvent mes distances quand j'ai besoin de me protéger. Et j'ai eu besoin de le faire récemment. Du coup ça me parle cette phrase.
Caline
J'ai exprimé haut et fort mon sentiment de trahison et d'avoir été baladée durant ces derniers mois.
(+) (+) (+)
Je pense que tu as bien fait. Il ne faut pas garder pour soi ce genre de sentiment, sinon ça te ronge (enfin, c'est mon opinion).
Caline
Mais j'ai exprimé mon désir de garder des contacts amicaux avec lui et de le voir de temps à autre....
Peut- être est- ce une erreur ?
Ca, toi seule le sais.
Discussion : [Paris] Goûter poly

LuLutine
le jeudi 27 novembre 2014 à 00h37
Siestacorta
Un point : on sera dans l'arrière salle (et peut-être un peu les canapés) jusqu'à 19h30, mais à partir de là, on commencera à céder la place pour d'autres groupes de gens même pas poly qui arrivent vers 20h.
Maiiiis....si on veut, on peut rester quand même dans le bar ou pas ?
Discussion : Des attentes implicites, réelles ou interprétées

LuLutine
le jeudi 27 novembre 2014 à 00h35
louane
Est ce que la raison de ta fuite, ne pourrait pas être autre chose ?? ? quelque chose qui vient plus de toi plus que de lui ?
Grosso modo, ça ne me fait pas ça avec d'autres, donc cette hypothèse est peu probable (si ça vient "uniquement" de moi, ça devrait le faire avec d'autres, peut-être pas tous, mais certains).
Il y a eu dès le début quelque chose de très particulier dans notre interaction qui a fait qu'elle était tout bonnement inclassable. Oui, il a vraiment eu quelque chose de très particulier "à la base" de la relation je dirais.
Discussion : Compte-rendu du café poly du 28 octobre à la Cantada

LuLutine
le mardi 25 novembre 2014 à 18h14
Vaniel
Merci pour le CR (+)
De rien, je mettrai à jour dès que possible, mais ce soir par contre je passe la main !
Discussion : Mardi, c'est Poly (novembre)
Discussion : MonoPoly

LuLutine
le mardi 25 novembre 2014 à 17h13
Bosley
Je parle d'images mentales qui s'"imposent". Faites-moi la grâce de concevoir que, de temps à autre et dans des périodes difficiles, ces images arrivent sans que vous le souhaitiez, quelque soit votre activité.
Non, pas chez moi. Du moins, je peux m'en détourner.
Cela dit, je veux bien entendre que ça t'arrive à toi de ne rien pouvoir y faire (enfin y a sans doute un moyen de les "balayer" de ton esprit, après je ne sais pas lequel vu que je n'ai que mon expérience pour répondre, rien de plus rien de moins ; je ne prétends pas t'apporter THE solution, je ne peux que te dire ce qui a fonctionné dans mon cas).
Mais si tu ne peux rien y faire, alors par définition personne ne t'apportera de solution, et je ne vois même pas pourquoi tu demandes de l'aide.
Bosley
C'est comme si vous demandiez à un dépressif de ne plus penser à son malheur,
Quand j'étais dans des états dépressifs, je me concentrais sur tout ce qu'il y avait de positif. Je n'y arrivais pas toujours à 100% bien sûr, mais ça m'a bien aidée.
Personne ne t'a dit de te "forcer" (c'est une interprétation de ta part). Pour ma part je n'y arrivais pas toujours mais je m'en suis sortie comme ça. Comme je disais plus haut je ne peux t'apporter que mon témoignage.
Je ne te demande pas de réussir à faire pareil. Si tu n'y arrives pas, je n'ai rien à t'apporter, tout simplement.
Bosley
ce qu'on a raté et ce qu'il faut changer dans notre relation.
Parfois, on n'a rien "raté". Parfois simplement, chacun suit son chemin...et c'est comme ça.
Parfois aussi l'un des deux déconne. Ca peut être l'un, l'autre, les deux, la relations, tout ça en même temps ou rien de tout ça.
Bosley
"les périodes où nous sommes ensembles ben ça va ça vient en fonction de mes envies"
Si ta compagne t'a vraiment dit ça, je pense qu'il y a un souci. Les poly (ou les mono-poly) ne se voient pas en fonction de l'envie d'un des deux uniquement.
Ils se voient en fonction de leurs envies réciproques, et c'est très différent.
Bosley
le modèle monogame/monoandre des arriérés dont il semble que je fasse partie
Beaucoup de personnes ici te diront que l'exclusivité est un modèle aussi valable que le polyamour.
On se bat pour que chacun puisse choisir ce qui lui convient, pas pour imposer le poly en tant que nouvelle norme...
Le choix d'être exclusif (monogame) n'est pas plus "arriéré" que celui d'être poly. Simplement, certains choix correspondent à certaines personnes.
Pour d'autres choses dont tu parles, je pense que le compte-rendu du café poly du 28 octobre à la Cantada (que j'ai commencé à rédiger, tu peux le trouver sur le forum) t'apportera peut-être des éléments de réflexion.
Il me semble en effet que ton discours soulève des questions de responsabilité (ex. : si le poly décide "je fais ce que je veux", dans quelle mesure est-il responsable des sentiments de l'autre ?) et de comment on gère la recherche d'une solution où tout le monde se sent aussi bien que possible.
A part ça, Siesta il écrit trop bien !
Siestacorta
Mais réduire le besoin de liberté affective à un déni de l'autre n'est pas plus efficace que de nier la réalité de la jalousie.
(+) (+) (+)
Discussion : Mardi, c'est Poly (novembre)

LuLutine
le mardi 25 novembre 2014 à 14h57
Euh, à ce propos, patrice, j'ai un doute.
Je me souviens que tu m'avais demandé si je pouvais héberger, mais j'attendais ta confirmation (vu que je suis loin d'habiter au rdc) et je n'ai eu aucune nouvelle !
Vous avez trouvé une autre solution ? Parce que moi j'y ai pas repensé, et là j'ai pas trop prévu quoi...
Merci de ta réponse ! (Je double en mp pour augmenter mes chances de te joindre)
Discussion : Poly de la région rhone alpes

LuLutine
le mardi 25 novembre 2014 à 14h51
eveil_et_sens
Mais ce serait un honneur que la réalité nous fasse gagner des amis de surcroit ! :-)
A mon humble avis, ça risque très très fort d'arriver ! :)
Discussion : Premiers pas de relation polyamoureuse

LuLutine
le lundi 24 novembre 2014 à 23h55
aimerplusieurshommes
Et quel bonheur, après quelques années, de se dire qu'on les a surmontées sans vomir tout et partout, et qu'on en est rudement heureux(se) !
Oui mais t'as pas lu, on a expliqué que ça ne s'arrêtait ja-mais ! Hihihi ! :P
(Oui je sais, faut jamais dire jamais, gna gna gna ;) !)
Paz
C'est pas rassurant tout ça :-D hihihi
Mais t'inquiète, y aura du monde par ici pour te rattraper quand tu tomberas de tes montagnes russes ! :)
Discussion : MonoPoly

LuLutine
le lundi 24 novembre 2014 à 23h45
Macareux-moine
De ce fait, je me demande si je suis bien normale :-/
Tu es normale (enfin si tant est que quelqu'un puisse l'être ;) ), je n'ai pas non plus d'images de ce qui se passe (ou pas) avec les autres...
(Bon, moi je suis poly)
Discussion : Mardi, c'est Poly (novembre)

LuLutine
le lundi 24 novembre 2014 à 23h39
Siestacorta
Thèmes de ce mardi :[...]
- quels compromis possibles entre un poly qui compartimente ses relations et un poly qui préfère l'inclusivité
Euuuuuh, au hasard...
....ça dépend ?
....et aussi, c'est compliqué ? :P
Discussion : J'aime deux hommes… et je dois faire un choix que je ne veux pas faire. Au secours

LuLutine
le lundi 24 novembre 2014 à 23h32
Clown_Triste
Je pense que beaucoup ici sont passés par des dilemnes et des moments douloureux comme ceux que tu affrontes.
On parle de moi ? :)
Présente !
Clown_Triste
Sans pouvoir t'offrir la soluce magique qui résoud tout, je crois pouvoir dire que tu trouveras toujours ici écoute et soutien à distance (autant qu'un forum puisse le faire).
Je plussoie et sur-plussoie. (Been there, done that)
Clown_Triste
Quoi qu'il en soit, tu as raison de prendre ton temps et de ne rien décider à la va-vite.
(+) (+) (+)
Discussion : Compte-rendu du café poly du 28 octobre à la Cantada

LuLutine
le lundi 24 novembre 2014 à 22h44
Et oui je sais, j'ai tardé, mais j'avais promis un CR....et non un CR rapide !
Je tiens ma promesse :)
Sentez-vous libres de commenter, rectifier, développer...
J'ai noté sur mon carnet les grandes idées et pas des phrases entières, j'espère toutefois ne pas dénaturer ce qui a été dit.
D'autre part, ce qui suit est un premier jet (encore incomplet), non chronologique, que je me réserve le droit de modifier, refondre, développer, réorganiser etc.
------- ------- -------
Premier thème débattu :
Dans quelle mesure n'est-on pas responsable des sentiments de l'autre ?
------- ------- -------
Ce thème a été rapproché du "own your feelings" ("tes sentiments t'appartiennent") mentionné dans The Ethical Slut (La Salope Ethique en français).
Cela revient à dire "tes sentiments viennent de toi, de ce qui se passe dans ta tête" (et sous-entendu, ne viennent pas directement des événements extérieurs).
Cependant, il faut faire attention car les conseils du type "prends sur toi" peuvent casser le dialogue dans une situation de crise ou difficile.
Plusieurs insistent donc sur une notion de responsabilité partagée. "Own your feelings" ne doit pas être utilisé pour se dédouaner, il est important de connaître les situations sensibles et éviter par exemple d'éveiller, par des actes ou des paroles, la jalousie.
Selon les fonctionnements polyamoureux, différentes attitudes peuvent être rencontrées. Par exemple lorsqu'un groupe fonctionne en "tribu", on a envie que tout le monde aille bien, on avance "à petits pas". Au contraire une personne qui vit en "solopoly" ne s'embarrassera peut-être pas de ces "petits pas".
Il ne faut pas non plus confondre le sentiment induit par une action donnée de l'autre, et le sentiment ressenti face à une personne qui "vit simplement sa vie".
En fait, "own your feelings" contient une notion d'appartenance : ces sentiments t'appartiennent, c'est ta façon de ressentir la situation, un autre pourrait la ressentir différemment.
Et l'appartenance n'est pas la responsabilité.
Exemple : si je hurle sur quelqu'un, je crée des sentiments en lui, pour lesquels j'ai ma part de responsabilité.
Une autre traduction de "own your feelings" est proposée : soyez conscients de vos sentiments.
Plus tard, on reviendra sur le sens "possession" de "own" : ces sentiments nous appartiennent, font partie de nous, il ne faut pas se battre contre eux. On prendra l'exemple des sentiments (amoureux) non partagés. Dans ce cas de non-réciprocité, cette attitude peut signifier "je ne renonce pas à mes sentiments, mais toi, cela ne t'oblige à rien" ; il n'y a pas de demande implicite.
Il s'agit d'assumer ses sentiments, et pour ce faire de les nommer, de verbaliser, ce qui correspond à reconnaitre leur existence.
Dans un contexte de jalousie (ou autre sentiment négatif), on peut vouloir exprimer son ressenti juste pour prévenir qu'on est de mauvais poil.
Du point de vue de celui qui souffre, on identifie deux extrêmes entre lesquels se situent les limites de chaque personne, ces limites dépendant aussi de la situation :
- je ne te dis pas que je souffre (mais bien souvent je t'en veux de ne pas le deviner),
- si je ne vais pas bien, c'est toi qui dois changer ton comportement : on touche alors au problème de la liberté de l'autre.
Entre ces deux extrêmes, le fait de simplement dire ses sentiments donne le pouvoir à l'autre de chercher des solutions, sachant que cet autre n'est pas l'unique cause de nos sentiments, et qu'il existe sans doute d'autres solutions que de (faire) stopper l'action qui semble créer le problème.
En effet l'expression des sentiments peut parfois être perçue comme culpabilisante ou comme une entrave ; il faut se rappeler que c'est bien l'expression d'un sentiment et non nécessairement une demande. C'est le moment de rajouter une dose d'amour dans la relation.
Par exemple dans The Ethical Slut, quand un des protagonistes va voir une autre copine, il rassure la première sur le fait qu'il l'aime, qu'il reviendra etc.
"Ma solution temporaire, c'est d'habiter seule" intervient une femme.
Du côté de la personne en souffrance, la formulation des sentiments est importante : dire son ressenti n'est pas la même chose que de porter une accusation. En vouloir à l'autre, vouloir entraver sa liberté ne semble pas constructif.
Le malaise ressenti est vu comme une alerte montrant qu'on a quelque chose à travailler : on apprend grâce à nos relations ; il peut même être intéressant de se demander s'il n'existe pas une recherche inconsciente de partenaires qui provoquent ce type de malaise.
On évoque la CNV (communication non violente).
Du côté de l'autre, "own your feelings" peut avoir des vertus protectrices : en effet il peut nous mettre à l'abri des manipulations (éviter d'accepter le discours : "Je souffre donc tu dois faire ceci/cela pour moi") et nous évite de nous retrouver en position de sauveur (voir le triangle de Karpman) - d'autant que lorsque nous jouons au sauveur cela n'aide pas celui qui souffre.
Il s'agit d'assumer un certain égoïsme tout en restant capable d'entendre la demande de celui qui souffre.
Concernant la responsabilité, pour plusieurs il est donc clair qu'on est responsable à mesure qu'on a du pouvoir (sur la situation). Ceci s'entendant dans notre propre système de valeurs. (Par exemple face à une phrase du type "J'ai mal quand cette personne est dans ta vie alors arrête de la voir ou bien je te quitte", a-t-on du pouvoir sur la situation ? Dans certains cas oui, mais dans d'autres non : notre système de valeurs peut très bien rendre inenvisageable le fait de quitter cette personne.)
Parfois, l'un ou l'autre peut envisager de "faire glisser" son système de valeurs (il n'est pas forcément immuable). La compersion est citée comme moteur possible.
Mais d'autres fois, il faut accepter le fait que le consensus est impossible.
En lien avec cette idée de pouvoir, certains considèrent qu'on n'est pas responsable si on n'a pas l'intention ou la volonté de provoquer un sentiment négatif chez l'autre. Intention ou volonté qui seraient à rapprocher de la conscience qu'on a des conséquences possibles de nos actes.
Dans Le Petit Prince, on est responsable de ceux qu'on a apprivoisés.
H.S. : Un intervenant demande pourquoi on ne parle que de problèmes et s'il n'y a pas des exemples d'histoires heureuses chez les poly. On lui explique que "les gens heureux n'ont pas d'histoire" d'une part, et d'autre part que le poly n'est qu'une forme relationnelle parmi d'autres, avec ses limites, et qu'elle génère des problématiques. Etre poly n'est pas plus facile que d'être "mono".
Finalement, la jalousie (ou autre sentiment négatif) est humaine et il ne faut pas se sentir mal parce qu'on l'éprouve. On pourrait creuser ce que signifie en particulier la jalousie : n'est-ce pas finalement un simple vestige de la monogamie ?
Ce qui nous conduit au second thème du débat...
------- ------- -------
Second thème débattu :
Les attentes implicites dans les relations poly et les vestiges de la monogamie
------- ------- -------
à suivre...
Discussion : Papillons quand vous nous tenez... comment gérer le déséquilibre mono/poly

LuLutine
le samedi 22 novembre 2014 à 21h33
Apsophos
Quant à "prendre le risque d'être malheureuse un jour" je lui dirais bien que ce n'est pas un risque, c'est une certitude (et c'est sans doute trop tard pour l'éviter).
Ah oui ça a même commencé le jour où elle est née non ? ;)