Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)
#

HareRama
le mardi 26 novembre 2024 à 13h54
Ouverture du fil de discussion suite aux échanges avec @artichaut
Je reprends les échanges concernés ici:
artichaut
HareRama
Donc je suis face au dilemme suivant: soit on se quitte et on perd tous les 2 ce qu'on a construit (…), soit j'abandonne une partie de moi que je viens de toucher du doigt (…), soit elle accepte.
3 "solutions", et pas une seule de bonne.
Je n'ai pas tout lu, mais ce passage m'interpelle, et me semble assez illustratif d'une manière de penser que je pourrait qualifier de simpliste, ou même de monogame (le simplisme de la pensée monogame, si on veut). Presque j'aurais pu dire binaire, s'il n'y avait pas 3 solutions.
Qu'il y ai un nombre fini de solutions, et un nombre aussi petit, m'interpelle.
- soit on se quitte et on perd tous les 2 ce qu'on a construit
Pourquoi se quitter serait forcément synomyme de perdre quelque chose ? Est-ce que vous avez capitalisé votre relation, ou est-ce qu'une relation se vit à chaque instant ? Pourquoi arrêter quelque chose, ou se_quitter serait forcément vécu comme négatif ? Pourquoi le nombre d'année (25 ans) serait-il forcément important, vu comme un critère négatif au lieu de positif ? Et si ça faisait 15 ans que tu aurait déjà du partir ? Et si l'on pouvait fêter honorer ces 25 ans et s'arrêter là ? Et si se séparer et reconstruire devenait une joie ?- soit j'abandonne une partie de moi
De même pourquoi penser en terme d'abandon ? Abandonner l'autre, se faire abandonner, abandonner une partie de soi ?
Pourquoi renoncer en bloc à tout ? Pouquoi penser cette "partie de toi" comme séparée ? Mais qu'est-ce vraiment que cette "partie de toi" ? Vouloir être poly pourrait-il être un fantasme, et qu'il y a t-il vraiment derrière ce fantasme ?- soit elle accepte
Alors là j'ai envie de dire : "c'est mort". On ne fait pas — sans dommage important — faire accepter quelque chose à l'autre qui nous concerne soi.Dans les 3 cas, je ressent quelque chose comme un refus d'accepter que certain choix te reviennent à toi et uniquement à toi (et que c'est à toi d'en assumer les conséquences), ou inversement un refus, ou du moins une réticence, à ce que la co-construction relationnelle transforme véritablement l'image fantasmée de ce vers quoi tu voudrais aller.
C'est un peu comme si tu habitais dans un pays avec une personne, que tu a envie d'aller dans un autre pays. Et que les seules solutions que tu envisage sont
- partir seul dans ton pays
- renoncer complétement à ton projet et te morfondre de ça
- obliger l'autre (lui faire "accepter") à venir avec toi dans cet autre paysSi tu pars seul, ou si tu fait accepter à l'autre, tu impose ton choix, ton point de vue, en possiblement laissant entendre (ou en te faisant croire à toi-même) que le choix est partagé, alors qu'il n'est que de ton fait.
Si tu renonce, le choix est de ton fait, mais il y a un fort risque que tu accuse l'autre d'en être responsable.Dans les trois cas, je vois l'éventualité d'une volonté d'imposer son point de vue en même temps qu'un déni de responsabilité. Le tout dans un fonctionnement un peu "binaire" de, c'est ça, ça ou ça. Avec l'idée (que soutient paradoxalement le truc de la lenteur "aller au rythme du plus lent") qu'on va quelque part, qu'il y a un but à atteindre (changer de pays, de gré ou de force).
N'y a t-il pas mille autres possibles ?
Changer de ville, sans changer de pays ? Aller en vacances quelque part sans déménager pour autant ? Rénover l'appartement ?Il y a t-il forcément une binarité (tu es poly ou tu es mono, tu vis le polyamour ou tu ne le vis pas) ou pourrait-il y avoir une infinie façon de vivre les choses ?
Renoncer au shème mono, c'est renoncer à vouloir recréer une deuxième relation avec les même marqueurs que la première. Ne pas vouloir tout tout de suite, ne pas vouloir dédoubler sa relation mono. Sinon il faut être clair que l'on veut dédoubler la monogamie, et ne pas prétendre déconstruire quoi que ce soit. Que c'est une façon (égoïste ou égocentrée) de vouloir +++, et qu'en ce sens ce sera forcément une façon d'enlever quelque chose à l'autre (le fameux critère de l'emploi du temps non extensible). Et c'est pas mal d'en avoir conscience et de l'assumer.
HareRama
@artichaut le constat n'est pas le mien mais celui présenté par ma femme en l'occurrence. Et je la rejoins sur le fait que si l'éventualité même d'une ouverture du couple (sans parler des modalités) la met dans une situation de rupture, soit j'ouvre mais on se quitte, soit l'un des deux change de position sur la non-exclusivité.
Ça n'empêche pas de parler du ressenti de chacun, ce qu'on essaie de faire via une thérapie, mais pour le moment les issues possibles n'ont pas évolué d'un pouce.Je ne comprends pas les autres modalités possibles, et la comparaison au voyage ne me parle pas : quelles sont les autres modalités ? Quel serait l'équivalent d'aller dans une autre ville ? (Désolé pour mon incapacité à suivre la métaphore)
La séparation n'enleve pas le beau de notre histoire, mais c'est la fin des projets communs engageants. Ça sera un traumatisme pour la famille (quand je dis la famille je parle essentiellement des enfants), et, pour ma part, mais je pense que c'est partagé, de notre amour qui nous a fait tant de bien (et parfois du mal aussi). Je n'ai jamais dit que le bonheur ne pouvait pas exister (ou plutôt resurgir) dans cette voie, mais ça n'est pas ce que je souhaite aujourd'hui.
Le (mon) renoncement serait renoncer à vivre une histoire qui m'a fait un bien fou, m'a fait me découvrir sur des aspects que je ne soupçonnais pas, et même si ce que j'ai vécu m'appartient pour toujours, j'ai peur de vivre dans le regret de cela et de passer à côté d'une partie de ma vie. C'est ça que je devrais abandonner dans la voie du retour au couple monogame (au delà de la reconformation à un modèle dominant que je n'avais jamais questionné mais qui ne me paraît plus comme allant de soi ou même souhaitable).
Sur l'acceptation, c'était dans le sens "poly-acceptant" (que j'ai pu lire ici et là). Même si je préférerais un polyA partagé (car plus équitable, et que je suis convaincu que ça enrichit la personne et même les autres relations), la question n'est pas sur la table.
Qui a parlé de dédoubler le schéma mono ? Je n'ai pas parlé de l'autre relation, car ça n'est pas le sujet ici, mais ça n'a jamais été mon intention. Je ne suis pas sûr de te comprendre
artichaut
HareRama
@artichaut le constat n'est pas le mien mais celui présenté par ma femme en l'occurrence.Ah pardon, je me suis trompé.
Mais du coup qui cherche à "ouvrir le couple" ? Toi ou elle ?
Si c'est toi, et vu que tu dis être d'accord, ça ne change pas grand chose.
Si c'est elle (et que j'ai vraiment tout compris de travers) alors tu peux lui faire lire mon message.
HareRama
soit j'ouvre mais on se quitte, soit l'un des deux change de position sur la non-exclusivité.
C'est nottament cet "absolutisme" que je critique.
Voir l'exclusivité ou la non-exclusivité, comme un bloc.
Mais ça mériterais un développement, qu'il n'est sans doute pas judicieux d'avoir ici, pour ne pas continuer de détouner ce fil de son sujet.Peut-être créer un nouveau fil de discussion ?
Par exemple : Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ?
ou tout autre titre qui te (ou me) conviendra.
Si toutefois ça t'intéresse de poursuivre cette discussion, bien sûr (je peux notamment être tranché dans mes propos et mes positions, ce qui n'est pas forcément au goût de tout le monde, et je sens que j'ai moins de patience/bienveillance qu'avant sur ce forum).
Message modifié par son auteur il y a 9 mois.
#

HareRama
le mardi 26 novembre 2024 à 14h01
@artichaut pas de problème pour les échanges tranchés - ce qui m'intéresse c'est de me confronter aux points de vue des autres, tout ce qui peut enrichir la réflexion et les discussions sur ce sujet est bon à prendre.
Ah pardon, je me suis trompé.
Mais du coup qui cherche à "ouvrir le couple" ? Toi ou elle ?
Si c'est toi, et vu que tu dis être d'accord, ça ne change pas grand chose.
Si c'est elle (et que j'ai vraiment tout compris de travers) alors tu peux lui faire lire mon message.
C'est moi qui propose l'ouverture, mais c'est son résumé de l'état de nos discussions et de nos "positions" respectives.
Je suis ouvert à toute alternative à l'"absolutisme" - je veux bien que tu développes le continuum exclu - non-exclu.
J'imagine que les mêmes questionnements reviennent régulièrement sur ce forum que je ne suis pas en continu, donc n'hésite pas à me renvoyer à d'autres fils de discussion si cela paraît pertinent.
#

LeGrandStyle
le mardi 26 novembre 2024 à 15h36
artichaut
C'est un peu comme si tu habitais dans un pays avec une personne, que tu a envie d'aller dans un autre pays. Et que les seules solutions que tu envisage sont
- partir seul dans ton pays
- renoncer complétement à ton projet et te morfondre de ça
- obliger l'autre (lui faire "accepter") à venir avec toi dans cet autre pays
Une réponse un peu diplomate, mais les deux points de vue sont valides.
Le point est que, parfois on s’enferme dans les solutions évidentes, et cela nous empêche de voir d’autres possibles qui peuvent convenir à chacun.
Cependant si notre partenaire souhaite profondément vivre dans un pays spécifique, et que cela nous ne correspond pas, la seul solution est le deuil de la relation.
Par profondément, j’insinue un choix mûrement réfléchis, ressassé encore et encore.
Le choix de la séparation étant douleureux, il y a souvent un stade de négociation où chacun essaye de convaincre l’autre espérant s’épargner la douleur de la rupture. J’en ai moi-même, et probablement vous aussi, fait l’expérience.
Les à priori ont aussi la peau dur.
Dans le cas où l’on souhaite vivre dans un autre pays, une personne pourrait accepter de tenter l’aventure pendant un an ou faire un voyage pour voir si cela lui correspond.
Dans le cas où de la non-monogamie, c’est bien plus dur d’aller expérimenter. C’est un peu comme dire que l’on souhaitait vivre dans un pays en guerre.
Si on me proposait, même juste pour un court voyage, d’aller dans un pays un guerre, je refuserais catégoriquement et il n’y a rien à négocier. Je peux comprendre qu’une personne complètement monogame soit dans la même position face à la non-monogamie.
#

HareRama
le mardi 26 novembre 2024 à 17h23
LeGrandStyle
Cependant si notre partenaire souhaite profondément vivre dans un pays spécifique, et que cela nous ne correspond pas, la seul solution est le deuil de la relation.
...
Si on me proposait, même juste pour un court voyage, d’aller dans un pays un guerre, je refuserais catégoriquement et il n’y a rien à négocier. Je peux comprendre qu’une personne complètement monogame soit dans la même position face à la non-monogamie.
C'est le côté absolutiste de la décision à prendre: soit on ouvre, soit on n'ouvre pas mais je ne comprends pas l'entre deux... (ensuite se pose la question de comment on ouvre, mais c'est à la limite secondaire par rapport à cette question).
Le deuil d'une des 2 relations - en effet...
LeGrandStyle
Par profondément, j’insinue un choix mûrement réfléchis, ressassé encore et encore.
Je ne crois pas qu'on ait atteint ce point de la réflexion (et je suis, je pense, beaucoup plus avancé dans ma découverte de ce qu'est le polyamour (en théorie - je me suis plus documenté qu'elle sur le sujet, et je sens encore certains préjugés dans son discours)).
D'où le besoin d'exemples (idéalement positifs) pour montrer que c'est un choix viable et qui correspond dans la durée à certains (ce qui n'est pas de la manipulation - elle en fera bien ce qu'elle veut - mais ce que je peux faire, c'est nourrir nos discussions d'éléments extérieurs qui expliquent ce à quoi il faut s'attendre, les difficultés, les joies également...).
J'ai encore l'espoir que les blocages soient dus à des peurs infondées (par exemple, l'insurmontabilité de la jalousie - alors que ce que j'en ai lu, c'est que c'est gérable - je ne dis pas facile, ni indolore, mais gérable)
#

Miamou (invité)
le mardi 26 novembre 2024 à 19h31
Bonjour,
Ce que je trouve intéressant dans ce que tu dis, c'est l'espèce d'opposition "connaissances-ressentis".
Bien sûr, s'intéresser au sujet et en apprendre plus permet d'appréhender certaines choses. Mais cela n'empêche pas de se connaître soi-même et de savoir qu'il y a des choses qui pourraient ne pas être gérables pour soi. Que ce soit la jalousie, gérable pour certains et d'autres pas, entre autres. Bref, l'un et l'autre ne sont pas opposés, ni forcément liés, ça peut juste être des visions differentes. On peut être très renseigné et savoir que ce n'est pas ce que l'on veut pour soi. Et je dirais même qu'être renseigné peut amener, aussi, à un positionnement plus tranché. C'est mon cas. Faire confiance à son ressenti est un positionnement tout aussi valable que le positionnement de celui qui se cultive à ce sujet et qui pourrait avoir l'impression que l'Autre n'est pas en mesure de le rejoindre parce qu'il n'aurait pas suffisamment déconstruit le schéma monogame, ce qui clairement n'est pas toujours le cas.
Donc, personnellement, je n'ai vraiment pas la vision selon laquelle il pourrait y avoir des peurs infondées par rapport à l'ouverture du couple. Toutes les peurs qui y sont liées me semblent fondées et, pour moi, c'est pas le fait de parler de transparence, de partage, d'éthique, de couple historique ou secondaire, de temps, de construction, d'amour profond, de respect, de passion toussa toussa, qui pourrait amener à lever ces peurs-là. Si on me dit que pour tenir encore 50 ans avec moi, l'ouverture du couple serait nécessaire, inévitablement, je vais me poser plein de questions sur ce que signifie notre relation. Et ça me semblerait menaçant. Pas en terme de chantage mais par rapport à ce que ça veut dire de la perception que mon compagnon aurait de notre relation et de la vie avec moi. Bref, ça me paraît menaçant.
Alors, peut-être que se dire que ces peurs-là sont fondalement existantes et qu'elles ne prennent pas appui sur un manque de connaissance ou de déconstruction mais juste par rapport au fait qu'on demande à une personne de changer son mode relationnel quotidien, en lien avec un des pilliers de sa vie, si pas le pillier...ça peut aussi permettre de ne pas attendre de l'Autre qu'il change sa vision des choses et puisse en accepter, mais d'attendre de soi d'être suffisamment rassurant et contenant que pour pouvoir apaiser ces peurs et faire preuve soi-même d'assez de constance que pour offrir un cadre moins menaçant.
Je sais que ce n'est pas le sujet, mais ça me semblait être sous-jacent dans ton propos et j'avais envie de le soulever.
Il y a certainement des exemples heureux, mais l'immense majorité des récits polyacceptants, qui ont vécu dans un couple monogame de longue durée avant une ouverture de leur couple, me semblent surtout parler de traumatisme et de tout ce qui l'accompagne. Hormis quand le partenaire est au moins ouvert à l'idée, en théorie au minimum, et encore, je ne vois vraiment pas comment opérer ce changement dans son couple sans générer une immense souffrance pour le dit partenaire. À partir du moment où il énonce qu'il n'est pas en accord avec ce mode relationnel.
Alors, oui, pour moi, les choix me semblent limités et l'entre deux, assez nébuleux.
#

HareRama
le mardi 26 novembre 2024 à 20h51
@Miamou merci pour ta reponse. Je n'ai rien contre le ressenti ni l'intuition, mais quand on est face a un objet impensé (le polyA est a l'opposé de nos mondes culturels de départ), je ne pense qu'elle soit systématiquement gage de clairvoyance. Donc la connaissance aide et éclaire. Ça ne garantit pas un changement d'avis, mais au moins ça etaie l'avis... (Je mets dans cette connaissance la déconstruction du schéma monogame dont tu parles, ça n'est pas qqch qui va de soi, il faut y réfléchir, et ca prend du temps et des efforts).
Pour les peurs infondées: je ne nie pas la douleur ressenti ou le sentiment d'insécurité. Mais les témoignages que j'ai pu lire ou écouter disent, pur certains en tout cas, que l'appréhension de la difficulté est plus effrayante que la difficulté elle-même.
Le cadre non menaçant dont tu parles est essentiel, en effet. Il n'aide pas à mon avis qu'elle projette sur moi les pensées qu'elle a pu avoir lors de sa propre infidélité (il y a des années), où il semble qu'elle ait envisagé très sérieusement une séparation (ça n'a jamais été mon cas).
Le traumatisme du poly-acceptant est très dur à vivre, en effet... Mais voyons les choses du bon côté, elle n'est pas partie en claquant la porte...
Déjà réussir à en parler sans que ça dérape trop est une bonne surprise...
#

artichaut
le mercredi 27 novembre 2024 à 01h25
Je reprends donc la suite de la discussion…
HareRama
Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono->poly)
Bon alors déjà cette parenthèse que tu as ajouté me semble significative (et quelque peu foireuse).
mono->poly
Tu pose la charrue avant les boeufs, le but avant la discussion, la finalité avant le chemin.
Si tu décides que c'est là (et pas ailleurs) que tu veux aller, alors oui il ne te reste plus que le choix de rompre ou imposer ton choix.
C'est exactement ce que je critique.
Et la réponse est alors contenue dans la question :
Si "mono->poly" est le but alors il s'agit de rester dans le dilemne rompre ou ne pas rompre.
Sortir de ce dilemne c'est tenter de poser le problème autrement. Et donc déjà renoncer à poser un but ultime, pour traiter les choses dans l'ordre. À savoir déjà poser le problème avant de vouloir chercher des solutions.
La formulation juste, selon moi, serait "Comment sortir du dilemne rompre ou ne pas rompre ? (dans un contexte mono)".
Car pour l'instant tu es, vous êtes, dans un contexte mono.
#

artichaut
le mercredi 27 novembre 2024 à 01h54
HareRama
Je ne comprends pas les autres modalités possibles, et la comparaison au voyage ne me parle pas : quelles sont les autres modalités ? Quel serait l'équivalent d'aller dans une autre ville ? (Désolé pour mon incapacité à suivre la métaphore)
Je détaillerai sans doute plus tard.
Mais déjà ça : au lieu de se poser la question de rompre ou ne pas rompre, on peut se poser la question de transformer la relation.
Où en sommes-nous ? Que voudrions nous changer (toi+moi) ? Comment qu'on s'y prend ?
Et non pas "Je veux aller là, es-tu d'accord ou pas ?". Posé comme une injonction unilatérale, sommant l'autre de prendre la décision à notre place. (Et si t'es pas d'accord, je te quitte, ou je me morfonds.)
HareRama
La séparation n'enleve pas le beau de notre histoire, mais c'est la fin des projets communs engageants.
Et alors ?
Une rupture, s'accompagne forcément de la fin de quelque chose et début d'autre chose. Ce n'est pas en soi négatif, c'est un recommencement. Se retrouver enfin soi. Faire vraiment le point. Ne pas se contenter de l'acquis. etc.
HareRama
Ça sera un traumatisme pour la famille (quand je dis la famille je parle essentiellement des enfants),
On projette beaucoup trop sur nos enfants. Alors qu'on ne peut absolument pas savoir ce que ça sera pour eux. Parfois la rupture des parents est salvatrice. Et leur donne l'exemple que eux non plus, ils ne sont pas obligés de rester dans des faux choix. C'est faire preuve de courage et leur montrer l'exemple que le plus important est de se respecter soi.
HareRama
de notre amour qui nous a fait tant de bien
(…)
Le (mon) renoncement serait renoncer à vivre une histoire qui m'a fait un bien fou, m'a fait me découvrir sur des aspects que je ne soupçonnais pas, et même si ce que j'ai vécu m'appartient pour toujours, j'ai peur de vivre dans le regret de cela et de passer à côté d'une partie de ma vie.
Ce qui est passé est passé. Tu peux le regretter ou l'honorer. Mais de fait, c'est du passé. Rompre n'est pas renier le passé, c'est passer à autre chose.
HareRama
Sur l'acceptation, c'était dans le sens "poly-acceptant" (que j'ai pu lire ici et là). Même si je préférerais un polyA partagé (car plus équitable, et que je suis convaincu que ça enrichit la personne et même les autres relations), la question n'est pas sur la table.
À mon sens la "poly-acceptance" n'existe pas. Je la vois comme un concept inventé par des monos souhaitant imposer leur envie de polyamour à leur partenaire historique.
HareRama
Qui a parlé de dédoubler le schéma mono ? Je n'ai pas parlé de l'autre relation, car ça n'est pas le sujet ici, mais ça n'a jamais été mon intention. Je ne suis pas sûr de te comprendre
C'était une hypothèse.
Le sujet me semble au contraire tout à fait pertinent et n'est en rien détachable du problème. Que cherches-tu avec cette autre relation ? (si tu acceptes d'y répondre).
#

artichaut
le mercredi 27 novembre 2024 à 02h09
HareRama
Je suis ouvert à toute alternative à l'"absolutisme" - je veux bien que tu développes le continuum exclu - non-exclu.
Que cherches-tu avec une autre relation (tout en gardant celle-ci) ? Si c'est de l'amour et du sexe, c'est déjà une façon de dédoubler la relation existante. Si c'est revivre le frisson des débuts, idem. Etc.
Bien souvent on croit chercher quelque chose de différent, alors qu'on cherche en réalité +ou- la même chose, ou la même chose au passé.
Tu parle beaucoup au passé, du passé de votre relation. Ça m'évoque l'idée de la nostalgie de quelque chose qui s'est effacé et que tu voudrais retrouver.
Le continuum exclu - non-exclu, comme tu dis, c'est ne pas chercher à sauter dans le bain poly, sans s'être ne serait-ce que trempé les pieds avant. Et sans y aller un minimum ensemble.
Élargissez vos horizons. Autorisez-vous des choses que vous n'avez jamais faites. Selon les couples ça peut-être plein de choses : cesser de dormir ensemble tous les soirs, avoir des ami·es de sexe opposé, cesser de n'avoir des projets engageants qu'avec notre "moitié", faire une déclaration d'amour-amitié à un·e ami·e, etc. La liste est infinie, et ne se résume pas à… avoir une autre relation amoureuse et sexuelle… option qui, à mon sens, ne devrait s'envisager qu'après avoir testé plein d'autres choses, avoir mis nos jalousies respectives à l'épreuve sur des choses moins émotionelles, etc.
Surtout si le couple s'est assagit, ramollit au fil du temps. Et que vous avez un peu perdu l'habitude de gérer vos bails émotionnels (ensemble et séparément). Auquel cas sauter dans le polyamour c'est le meilleur moyen de foncer droit dans le mur. Et au final aller vers une rupture, mais avec un maximum de fracas et de dommage collatéraux.
#

GeorgyPorgy
le mercredi 27 novembre 2024 à 11h23
Hello @HareRama
Je reprends sur ce fil dédié la suite de la conversation & rebondis aussi sur ce qui a pu être dit entre temps...
En vrai, je ne voulais pas t'emmener autre part que vers les pistes que te proposes @artichaut.
Dans le cheminement que j'ai eu, j'en suis arrivé à peu près aux mêmes orientations (c'est à peu près là où je me trouve aujourd'hui) comparé à une certaine époque où j'ai pu ressentir le dilemne que tu évoques.
Je pense être parvenu à sortir de cet état frustrant via plusieurs aspects :
1. la sortie progressive d'un état de limérence, de passion qui faisait naître je pense la peur de "perdre" la relation (en tout cas sous la forme dont je l'espérais initialement, dont je me la représentais...). C'est bête à dire, mais cet état là "passe" aussi, même si on a envie d'y rester éternellement, qu'on l'idéalise etc. Ca créée un regard différent sur la situation, et ça désarmoce le sentiment d'urgence qu'on cherche à assouvir en tentant de "convaincre" l'autre. Là dessus, il faut faire confiance au temps, et en fonction de la force des sentiments, je pense que ca peut se chiffrer en mois (voire en une paire d'années si je prends ma propre expérience).
2. la compréhension qu'il ne s'agit pas de "convaincre" & l'empathie. Je sais que ça n'est pas vraiment ton intention, mais je comprends aussi que tu cherches à sensibiliser ta compagne au sujet qui t'anime, en comptant sur le fait que la lecture de témoignages, ect pourra la sensibiliser à tes désirs d'ouverture, voire l'amener à le vouloir elle aussi. Spoiler : c'est voué à l'échec probablement. Faut arriver à te dire que vous ne parlez pas le même langage : c'est comme si tu lui parlais en italien, et qu'elle elle maîtrisait que l'allemand. Pour moi, la rencontre sur un tel sujet, passe essentiellement par l'expérience intime & l'émotionnel. Si ta compagne ne fait pas l'expérience d'une attirance forte vers l'extérieur de votre couple (une nouvelle rencontre qui la chamboule sentimentalement, un gros crush pour lequel elle a envie d'aller plus loin etc.), la plupart des arguments théoriques ou toute la litterature existante feront flop aussi puissants soient-ils.
3. savoir voir des endroits de non-exclusivité moins évidents, et apprendre à apprécier comment ils peuvent satisfaire certains besoins, tout en enrichissant la relation positivement. La non-exclusivité comme l'a dit @artichaut, ca peut se traduire par le passage à un polyamour "total" dans la relation - et c'est probablement ce qui nous apparait le plus évident, le plus souhaitable & désirable. Mais en vrai, tout le monde confirmera que c'est pas la modalité la plus facile à mettre en place dans une relation existante. C'est donc souhaitable & possible aussi de chercher des micro-endroits de non-exclu, qui change la donne dans la relation & peuvent aussi satisfaire des besoins profonds dont on peut faire l'erreur de croire que uniquement un passage au PolyA sera la réponse. Et là le spectre des possibilité est infini, en fonction du mode de fonctionnement de chacun.e. Ca peut se trouver dans la sexualité, mais aussi dans plein d'autres choses sur un spectre large de la vie conjuguale. Là dessus j'avais été bien accompagné par une thérapeute pour travailler profondément sur distinguer mes besoins VS les stratégies que j'envisageais (ou pas) pour y répondre
4. la reconnaissance & l'acceptation qu'une relation peut être "autre"... Cette relation forte que j'ai eu, qui a tout chamboulé pour moi - je me suis détaché de l'attente qu'elle se matérialise dans le concret & la durée par une relation sentimentale & sexuelle. Elle est autre. Bien qu'on ne se voit plus, elle existe malgré tout, elle a son histoire, ses joies & ses peines. Mais elle ne sera jamais calquée sur mes précédentes relations (a fortiori avec un engagement sentimental & sexuel durable, bien qu'il y ait eu des sentiments de part & d'autres). Rarement j'ai des retours de baton à la faveur de ce qui peut s'approcher d'un love bombing ou d'un simple texto de nouvelles, c'est pas évident de maintenir la ligne mais je m'y fais...
#

HareRama
le mercredi 27 novembre 2024 à 17h58
@GeorgyPorgy merci pour ta réponse. J'entends les autres voies vers la non-exclu (donc non amoureuses ou sexuelles). C'est autant de pistes à explorer, mais dans l'état qui est le mien, j'ai un peu du mal à me projeter (pour faire vite, certes je pourrais partir seul faire un stage de macramé, mais face à une relation amoureuse et sexuelle intense, franchement, ça ne fait pas le poids).
Peut-être que j'arriverai à identifier d'autres façons de satisfaire mes besoins (une fois ceux-ci identifiés)... L'avenir me le dira.
En ce qui concerne cette autre relation, contrairement à ce que j'ai compris de ton histoire, le lien n'est pas rompu. C'est la proximité physique qui l'est. Les échanges continuent, certes souvent tristes car emplis d'amertume, mais ils restent fréquents, profonds et je ne pense pas que ça s'arrête un jour. Ça entretient également la possibilité d'une continuation plus complète, et n'aide certainement pas à passer à autre chose, mais c'est un lien que je chéris et qui me fait du bien.
Pour ce qui est du chemin vers l'ouverture, la discussion est en cours, ça avancera ou pas, mais au moins, on arrive à parler de nos ressentis et de nos besoins (avec l'aide d'un psy).
#

artichaut
le jeudi 28 novembre 2024 à 02h33
HareRama
(donc non amoureuses ou sexuelles).
non amoureuse et sexuelle
non monogame en fait.
L'amour est vaste, le sexe aussi.
Mais quand on associe les deux, on retombe généralement dans la monogamie.
HareRama
je pourrais partir seul faire un stage de macramé, mais face à une relation amoureuse et sexuelle intense, franchement, ça ne fait pas le poids
C'est bien là que le bât blesse.
On nous a tellement bourré le crâne, qu'on ne sait plus voir autre chose que cette promesse de la "relation amoureuse et sexuelle intense".
#

Tiao88
le jeudi 28 novembre 2024 à 10h34
Bonjour,
Cette discussion me touche particulièrement...Parce que dans ma relation avec mon amoureux, c'est moi qui ais voulu quitter la monogamie et... Changer de région (donc voir ton allégorie avec le changement de pays @artichaut, ça me fait drôle). Oui, les deux, non pas d'un coup. Changement de région, puis depuis quelques années la non-exclusivité. Et effectivement on a eu une discussion où il me disait que je lui avais un peu imposé cela... Chose avec laquelle je ne suis pas tout à fait d'accord (dans le sens où il aurait pu rompre avec moi). Mais je crois que ni lui ni moi n'en avons envie.
Pour moi, la non-exclusivité, ça tombe sous le sens que ce soit de l'amour (charnel, agapé, platonique) ou du sexe (même si le sexe pour le sexe, personnellement je trouve ça pas très appétissant). Parce que le reste, ne pas faire que des activités avec son amoureux.euse, avoir des ami.e.s de sexe opposé, c'est peut-être pas évident ou la base mais essentiel.
Et surtout (ou alors je vis vraiment dans un ghetto culturelo-hippie) parce que peu de gens ne se sentent jaloux.se parce qu'on fait des activités sans elleux (sauf si c'est tout le temps le cas et au détriment de la relation mais c'est un autre sujet).
Ne pas dormir ensemble c'est devenu plus commun depuis 2 ans et demi (bientôt 3), puisque j'ai commencé à migrer vers une autre région (et pour le coup, pas moyen de rester dans celle où nous habitions vu que je ne pouvais plus me la voir en peinture).
(Mais merci pour ces exemples :) )
Dans mon cas, faut dire qu'on sort de plusieurs années de communication pas top de mon côté comme du sien. Des années (4) notamment des discussions qui tournaient en rond. Où il a pris mon envie de cette autre région comme une "lubie". Jusqu'en janvier 2022 où j'ai eu l'opportunité de partir faire un tournage bénévole dans la région et être logée chez une connaissance.
Quant à la non-exclusivité, j'avais déjà vécu des situations de non-exclusivité (et dans les 2 cas, moi j'ai rien vécu à côté de la relation) avant de rencontrer mon amoureux mais vu comme ma vision des relations s'est faite dénigrer par des proches, j'ai intériorisé et fait taire cela, au point de ne pas en parler avec l'amoureux en début de relation. Sauf qu'au bout de 3/4 ans y a un manque d'intimité/sexe qui s'est fait ressentir. Mais quand on n'a jamais évoqué cela difficile d'en parler ouvertement (et peur de blesser l'autre personne en face). Et comme dit @HareRama, faire un stage de jongle, ça ne résout pas le schmilblick, ni voir mes ami.e.s ni aller à un concert (et pourtant j'aime les 3 activités, avec ou sans mon compagnon).
-> Par contre le fait de se manquer avec mon amoureux et ne pas se voir tout le temps dans l'année, ça a eu pour effet de davantage profiter des moments à deux et de parfois faire des activités qu'on faisait moins avant.
J'avoue avoir du mal à comprendre comment on peut d'un côté dire à quelqu'un "tu n'as pas le droit de m'imposer de l'intimité/sexe dont je n'ai pas envie" (et je suis parfaitement ok avec cette partie du message, à 300%) "mais moi je vais te dire quoi faire et surtout ne pas faire avec ton corps/coeur, parce que j'ai un droit de regard dessus" (->et cette seconde partie du message me donne envie de hurler). J'ai besoin de me sentir libre aussi amoureusement et sensuellement (quitte à ne pas en faire grand chose en dehors de ma relation avec mon amoureux une bonne partie de l'année).
Et peut-être aussi qu'on met beaucoup trop de choses / pression sur le dos du couple. Et comme je demandais à un crush il y a peu : ça veut dire quoi "être ensemble"? Si c'est habiter ensemble tout le temps (bon déjà ça se limite qu'à une seule relation), avoir des enfants ensemble, acheter une maison ensemble, avoir 3 chats ensemble... Je ne suis même plus avec mon propre amoureux... J'ai surtout (au délà de la sensualité) envie de partager des moments de vie (et pas que les drôles parce que une relation c'est pas juste quand l'autre est joyeux, c'est tout le temps)
Et peut-être qu'on fait un peu trop de distinction entre "le couple" et "famille" et "amis" (et y a t il forcément besoin de liens couple/génétique pour faire famille)...
Mais là je digresse peut-être un peu.
#

GeorgyPorgy
le jeudi 28 novembre 2024 à 15h48
HareRama
@GeorgyPorgy merci pour ta réponse. J'entends les autres voies vers la non-exclu (donc non amoureuses ou sexuelles). C'est autant de pistes à explorer, mais dans l'état qui est le mien, j'ai un peu du mal à me projeter (pour faire vite, certes je pourrais partir seul faire un stage de macramé, mais face à une relation amoureuse et sexuelle intense, franchement, ça ne fait pas le poids).
Peut-être que j'arriverai à identifier d'autres façons de satisfaire mes besoins (une fois ceux-ci identifiés)... L'avenir me le dira.
@HareRama J'ai bien conscience de ce qui se joue ici, de l'enjeu qui parait peu "séduisant" dans le contexte où tu te trouves. Mais ça dépend de degré de "care" que tu veux allouer aussi à ta relation existante : bien souvent dans un désir d'ouverture, je pense qu'on a tendance à se focus sur la nouvelle relation, et on tient le discours "je t'aime toujours autant, ca change rien". Mais le fait est qu'on est obnubilé par rendre "possible" & "acceptée" la nouvelle relation - et même avec les meilleures intentions du monde, on néglige l'existante. Or dans polyAmour il y a aussi l'amour de la.les relation(s) pré-existante(s). Parvenir à être inventif dans sa relation existante pour introduire des touches de non-exclusivité ça peut faire du bien à tout le monde... Et là dedans il ne s'agit pas que de s'accorder le droit de faire un ciné en solo (là c'est caricaturer)... Mais plutôt penser ce qui peut changer la donne actuelle pour redonner de la vie à la relation : oui ca peut être faire chambre à part (mine de rien, après 25 ans ensemble, c'est pas négligeable & ca peut donner lieu à quelque chose...), sexuellement ca peut être aussi se donner la possibilité de partager certains fantasmes avec l'autre (c'est rare qu'on fantasme à fond sur son/sa partenaire, ou en tout cas, on peut essayer d'évoquer la présence de tiers dans ses fantasmes si c'est okay...), savoir qu'est ce qu'on fait de la possibilité d'un flirt imprévu ici ou là sans aller plus loin... Ca aussi ca peut correspondre à "aller au rythme du plus lent" (il ne s'agit pas que d'attendre en proposant de la litterature théorique) + ca a l'avantage d'inclure l'autre, de nourrir la relation en la faisant bouger d'un point A à un point B ou Z progressivement.
Faut juste le faire de manière sincère, authentique, désintéressée, avec une réelle envie de vivre ça dans ta relation existante, pas uniquement pour servir un objectif final d'ouverture...
HareRama
En ce qui concerne cette autre relation, contrairement à ce que j'ai compris de ton histoire, le lien n'est pas rompu. C'est la proximité physique qui l'est. Les échanges continuent, certes souvent tristes car emplis d'amertume, mais ils restent fréquents, profonds et je ne pense pas que ça s'arrête un jour. Ça entretient également la possibilité d'une continuation plus complète, et n'aide certainement pas à passer à autre chose, mais c'est un lien que je chéris et qui me fait du bien.
Disons que des distances ont été prises qui ont été plus ou moins respectées dans le temps & avec les fluctuations émotionnelles de chacun.e. Ce qui a été salutaire pour tout le monde je pense. C'était aussi par empathie (=et par polyamour tiens!) que j'ai pris acte des attentes de la nouvelle relation, de certaines impossibilités & donc une certaine volonté de ne pas continuer à alimenter le désir d'une relation qui créait de la souffrance pour tous.tes.
Message modifié par son auteur il y a 9 mois.
#

HareRama
le jeudi 28 novembre 2024 à 15h52
@Tiao88 faire des choses chacun de son côté, on le fait un peu, et il n'y a aucun blocage à ce niveau (même si en pratique, les amis et les activités sont souvent commune). Il faut probablement qu'on cultive chacun notre jardin secret, mais ça n'est pas un sujet conflictuel.
À la limite, la relation que j'ai toujours (à distance, et sans contact physique) ne pose pas de problème non plus (je la situerais entre l'amour - mais platonique maintenant donc - et une amitié intime).
C'est donc le fait de faire des choses (sexuelles ou autres) avec cette personne qui pose problème...
Assez curieusement (pour moi en tout cas), la révélation de cette autre relation a eu pour effet de nous rapprocher, ma femme et moi, sur le plan sexuel (à un point jamais atteint en 25 ans de vie commune). C'est d'ailleurs un exemple d'effet bénéfique croisé d'une relation sur l'autre.
Quand tu dis que le manque peut faire du bien, je veux bien te croire, mais en pratique, il n'y a pas de place pour le manque (car nous sommes quasiment toujours ensemble).
Ta remarque sur la "possessivité/contrôle" de l'autre (en tout cas de son corps et de son temps) : je suis totalement d'accord, mais ça ne semble pas couler de source pour tout le monde...
#

Miamou (invité)
le jeudi 28 novembre 2024 à 17h01
Oui, enfin après, le contrôle sur le corps de l'autre, ça ne me semble pas tout à fait ça. C'est quand même plus nuancé.
A partir du moment où le contrat implicite ou explicite est une relation monogame à la base.
L'idée ça me semble être plus "je suis engagé envers toi mais si tu as des relations sexuelles en dehors de notre couple, je vais remettre notre relation et mon engagement vis-à-vis du couple en question, parce que ça peut impacter sur mon corps (ben oui, malgré le préservatif, on en parlait il y a peu, ça ne protège pas de tout). Que ça implique qu'une troisième personne puisse avoir un impact sur moi via toi. Que ça impacte ma vision de notre relation. Que ça impacte la manière dont je me sens dans notre couple. Que ça ne signifie pas seulement ton corps mais la forme, aussi, de notre relation. Ça serait différent à partir du moment où le contrat de base n'est pas la monogamie. Il s'agit moins de contrôle du corps de l'autre que de la relation.
Ça ne me semble du coup pas complètement inadapté que quelqu'un puisse dire que c'est sa limite pour préserver une relation. Et ça me semble pas non plus inadapté qu'une personne puisse dire "tu peux avoir des relations sexuelles ailleurs, mais ce sera sans moi", sans que ça signifie en premier lieu "je veux contrôler ton corps". Ce serait perçu pour moi comme "j'aimerais préserver notre relation".
#

Miamou (invité)
le jeudi 28 novembre 2024 à 17h20
Pour moi, ça ne veut pas dire "je vais te dire quoi faire de ton corps", ça veut dire "je vais te dire quoi faire pour que notre relation perdure, si c'est ce que tu veux aussi". C'est quand-même super différent. " Tu es libre, moi aussi et on posera chacun nos choix en fonction de comment, l'un et l'autre, on veut exercer cette liberté".
Je ne trouve pas ça possessif. Mais par contre, c'est vrai que ça offre alors un choix restreint (uniquement par rapport au fait d'avoir des relations sexuelles).
#

(compte clôturé)
le jeudi 28 novembre 2024 à 20h52
Je vais aussi partager mon expérience ici, parce qu'on a exploré tout un tas de choses avec mon conjoint avant d'en arriver là (là, c'est à dire le deuil lourd qu'on traverse actuellement).
Dans notre ouverture de couple on est sortis du dilemme mono-poly parce que mon conjoint, bien que très anxieux, était volontaire. On a exploré des entres deux longuement.
J'avais identifié mes aspirations non-monogames au tout début de notre relation (au bout de 3 ans) après être tombée amoureuse d'un ami (sans aucun passage à l'acte) alors que j'étais très amoureuse de mon conjoint. Mais à cette époque, j'avais fait l'autruche. Ça a fonctionné 5 ans de plus.
La sortie de la politique de l'autruche a pris la forme d'un baiser avec un inconnu, loin de mon domicile. J'ai pu en parler à mon conjoint qui a exprimé sa colère mais aussi sa reconnaissance de lui en avoir parlé.
On a eu tout un tas d'alternatives à l'absolutisme qui ont découlé des questions "à quel besoin réponds cette ouverture de couple".
"Sexualité et découverte" étaient les principaux. Et une volonté tous les deux de garder "notre cocon" : pas dans nos villes, pas dans nos cercles d'amis, pas de relations suivies. De mon côté, qui était celle qui avait amené l'idée, j'étais prête à faire preuve de patience pour qu'il puisse lui expérimenter toutes les choses qui me semblait assez évidentes de mon point de vue de personne avec un style d'attachement évitant, une faible tendance à la jalousie et une vision très pragmatique des relations, mais très dures pour lui : ça n'est pas parce qu'on flirt/embrasse/couche avec quelqu'un qu'on va avoir du jour au lendemain envie de foutre 8 ans de relations et des beaux projets en l'air.
Il a expérimenté et s'est vraiment épanoui dans la relation et on a eu deux années très belles comme ça. Ça a donné un renouveau à notre sexualité et nous avons gagné en proximité et en authenticité. On a même décidé de s'engager encore plus à travers un achat immobilier (c'est dire comme on était optimiste).
Mais la vie fait que nous avons changé, j'ai changé. J'ai eu besoin d'autres choses.
Ce travail d'ouverture m'a amené à mieux me connaître (et je suis aujourd'hui encore très reconnaissante d'avoir pu le faire dans la sécurité de la relation à mon conjoint). J'ai découvert que je me trainais un état de stress post-traumatique depuis 10 ans qui influait sur mes choix de partenaires, j'ai découvert que je me devalorisais beaucoup aussi, et que j'avais énormément de mal à faire confiance aux autres.
Les nouvelles alternatives ça a été de me laisser plus de liberté dans mes amitiés. Me permettre d'aller les voir sans forcément culpabiliser de ne pas l'inviter. Partir en vacances avec elles (sans lui). Partir seule en vacances...
Aujourd'hui, j'ai dis "me séparer" dans l'autre post mais la réalité c'est que je déménage simplement, car le quotidien est devenu lourd et que tenter de ne plus cohabiter est une alternative. C'est aussi une façon l'un pour l'autre de savoir ce que nous voulons sans nous polluer de réflexions liées au fait qu'on a un bien en commun et qu'une séparation implique des engagements financiers.
Dans ce que tu décris @HareRama, je vois quelque chose de très "dramatique" avec peu d'alternatives.
Je trouve ça vraiment chouette que vous fassiez une thérapie de couple parce que vous trouverez probablement certaines réponses.
Et notamment, qu'est-ce qui fait "couple", ou plutôt qu'est-ce qui fait la relation ? J'entends qu'il y à la parentalité (avec peut-être une vision commune), la cohabitation... Il y à sûrement beaucoup de choses.
Quel est le besoin derrière ton envie d'ouverture ? Est-ce la sexualité ? L'intimité ? La nouveauté ?
Peut-être que cette autre personne dont tu es amoureux réponds à certains besoins affectifs ? Lesquels ? Est-ce qu'elle réponds à d'autres besoins/valeurs qui sont tiennes ?
Est-ce que ces valeurs et besoins peuvent s'exprimer aussi avec ta compagne ? Je ne veux surtout pas dire qu'une relation doit tout combler, mais en tous cas, est-ce que cette facette de toi existe et est parlée dans ta relation ?
Et ta compagne, si elle a elle même été infidèle, à quel besoin/valeur répondait cette relation qu'elle a eu ? Comment a t'elle vécu ce qu'elle a pu apprendre sur elle dans cette relation ?
Et d'ailleurs tu parles peu de cette autre personne... Comment elle vit les choses ? Tu disais que tu avais peur de la perdre, est-ce que vous vous êtes promis des choses ? Si c'est le cas, la situation doit vraiment être complexe pour toi et j'en suis désolée... J'espère que vous trouverez quelque chose qui vous ira. Mais dans tous les cas, il y à des deuils à faire (d'un mono-amour idéalisé, de projections poly, d'une ou plusieurs relations...)
#

Intermittent
le vendredi 29 novembre 2024 à 00h00
HareRama
Assez curieusement (pour moi en tout cas), la révélation de cette autre relation a eu pour effet de nous rapprocher, ma femme et moi, sur le plan sexuel (à un point jamais atteint en 25 ans de vie commune). C'est d'ailleurs un exemple d'effet bénéfique croisé d'une relation sur l'autre.
Il n'y a rien de "curieux" la dedans. Tu as repris de la valeur quand tu t'es éloigné d'elle et que tu as été "convoité" par une autre.
Ce qu'on risque ou qu'on a risqué de perdre, reprend de la valeur.
Ceci dit la routine reprend souvent le dessus mais je crois que les leçons de ton expérience ont été tirées.
#

Intermittent
le vendredi 29 novembre 2024 à 00h18
Miamou
Oui, enfin après, le contrôle sur le corps de l'autre, ça ne me semble pas tout à fait ça. C'est quand même plus nuancé.
A partir du moment où le contrat implicite ou explicite est une relation monogame à la base.
L'idée ça me semble être plus "je suis engagé envers toi mais si tu as des relations sexuelles en dehors de notre couple, je vais remettre notre relation et mon engagement vis-à-vis du couple en question, parce que ça peut impacter sur mon corps (ben oui, malgré le préservatif, on en parlait il y a peu, ça ne protège pas de tout). Que ça implique qu'une troisième personne puisse avoir un impact sur moi via toi. Que ça impacte ma vision de notre relation. Que ça impacte la manière dont je me sens dans notre couple. Que ça ne signifie pas seulement ton corps mais la forme, aussi, de notre relation. Ça serait différent à partir du moment où le contrat de base n'est pas la monogamie. Il s'agit moins de contrôle du corps de l'autre que de la relation.
Ça ne me semble du coup pas complètement inadapté que quelqu'un puisse dire que c'est sa limite pour préserver une relation. Et ça me semble pas non plus inadapté qu'une personne puisse dire "tu peux avoir des relations sexuelles ailleurs, mais ce sera sans moi", sans que ça signifie en premier lieu "je veux contrôler ton corps". Ce serait perçu pour moi comme "j'aimerais préserver notre relation".
Miamou.
Je te conseille de faire des recherches sur le site sur une postante dont le pseudo est Aviatha.
Elle ne poste plus, mais son compte est toujours là. Elle a tenu des discours très argumenté visant à lutter contre les stéréotype que véhiculent certains polyamoureux sur les monogames, comme les histoires de possessivité visant à assimiler la monogamie à la possession physique du corps du partenaire monogame.
Je ne dis pas que cela n'a pas existé et que cela n'existe plus, mais je ne pense pas que la plupart des monogames des générations récentes se sentent propriétaires de leur conjoint.
Par certains côtés, elle tenait un discours similaire au tien.
/discussion/-Ec-/Monoamourinfo-contre-defense-et-i...
Message modifié par son auteur il y a 9 mois.