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Polyamour et privilège de couple

Politique
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(compte clôturé)

le mardi 13 août 2024 à 18h17

« On a bien plusieurs amis ; pourquoi on ne pourrait pas avoir plusieurs amoureux.ses ? »

J’ai beaucoup entendu cette phrase dans les milieux polyamoureux — moi-même, je l’ai prononcée. Elle suggère quelque chose de joyeux, de décomplexé ; l’idée qu’on a plein d’amour à donner, et qu’on veut créer les conditions de ce don d’amour.

L’ennui, c’est que cette phrase est aussi horriblement naïve. Parce qu’elle néglige un élément crucial : nous vivons dans une société où la relation amoureuse a un statut fondamentalement différent de la relation amicale.

L’amour romantique est considérée comme le pinacle relationnel ultime, auquel tout le monde doit aspirer (la fameuse « amatonormativité »). Ce pinacle est conçu comme exclusif : une telle relation doit se vivre en mode monogame, avec une seule personne à la fois — et plus ça dure longtemps, mieux c’est. Le couple romantique est défini par la monogamie, et la perpétue. Ajoutons à cela des avantages administratifs, et on obtient le fameux « privilège de couple » : la notion que la relation de couple romantique est supérieure à tout autre modalité relationnelle librement choisie, et que son maintien justifie de prendre toutes les mesures nécessaires.

Nous avons tous.tes intégré ces normes relationnelles, même si nous nous en défendons. Quelle que soit notre position dans l’équation d’une relation polyamoureuse, on ne peut pas échapper au privilège de couple, et à ses conséquences.

Pour la personne qui se « découvre » poly dans le cadre d’une relation de couple monogame, il est essentiellement question d’étendre son privilège de couple. De le dupliquer, en quelque sorte ; créer des relations aussi bienfaisantes et structurantes que la relation « historique », tout en maintenant cette dernière.

Pour la personne poly-acceptante, c’est la peur de perdre le privilège de couple qui se joue. Peur de la rétrogradation, de renoncer à des avantages matériels et psychologiques, parfois conquis de haute lutte au fil du temps. Peur de ne plus avoir le statut glorieux du seul et unique amour romantique.

Pour la personne qui noue une relation avec une personne poly en couple, le défi consiste à gérer les conséquences du privilège de couple, et de la monogamie de principe qui le sous-tend. Accepter que la relation soit considérée comme moins légitime que le couple « historique », se résoudre à subir un rythme relationnel imposé par les contraintes de ce dernier.

Se lancer dans le polyamour sans aborder frontalement la question du privilège de couple, sans entreprendre un travail d'analyse et de déconstruction de cette notion, c’est comme amorcer une bombe à retardement. La question n’est pas de savoir si cette bombe explosera, mais plutôt quand elle le fera et le degré de destruction que ça causera.

Pour ma part, j’ai pris la pleine mesure du privilège de couple au cours d’une relation avec un homme poly en couple avec une femme mono, sans être en couple de mon côté. Non seulement j’étais subtilement invisibilisé.e de multiples façons afin de « rassurer » ma métamour, mais mon amoureux considérait que tout ceci était parfaitement normal et que je devais accepter et respecter cette « règle du jeu » implicite. Lorsque j’exprimais des inquiétudes ou des malaises quant à mon statut de relation « secondaire », ces sentiments étaient pathologisés et ramenés à un problème individuel que je devais régler par mes propres moyens — l’idée étant qu’iels feraient ce qu’iels voulaient en tant que « couple historique », et que c’était à moi de m’adapter si je souhaitais rester dans leurs vies.

J’ai finalement mis fin à notre relation ; je souffrais que leur couple en dicte autant le rythme et les limites, et m’impose ce que je vivais comme de la précarité affective et émotionnelle. Lorsque j’ai expliqué ça à mon amoureux, il a eu un moment d’incrédulité, et a exprimé son incompréhension face à mon refus de me plier aux contraintes imposées par leur relation — avant de reconnaître finalement qu’il comprenait ma position. J’ai vu dans cette incrédulité initiale l’illustration la plus éclatante possible du privilège de couple : en tant que relation « secondaire » et personne célibataire, il était pleinement attendu que je marche au pas du couple « historique » — en attendant de « tirer le gros lot » à mon tour en rencontrant un.e partenaire « principal.e », avec qui je pourrais imposer notre rythme à d’autres !

Mon estime de moi a pâti de la hiérarchisation vécue dans cette relation — d’autant plus que cette hiérarchisation n’a jamais été pleinement assumée par mon amoureux et ma métamour, ce qui m’aurait permis de me positionner plus tôt et plus clairement. J’ai perdu en partie confiance dans ma capacité à nouer des relations bienfaisantes et éthiques — chose dont je ne doutais pas jusque-là. Je suis en train de réparer tout ça, et je ne doute pas d’y arriver — mais il y a clairement eu du dégât. Et bien sûr, j’ai dû couper le contact du jour au lendemain avec un amoureux que je commençais à aimer, une métamour que j’aurais pu aimer. J’ai perdu une belle relation qui ne demandait qu’à vivre et grandir, ainsi que d’autres belles relations potentielles — et le pouvoir transformatif contenu en germe dans toutes ces relations.


Je pense sincèrement que toute cette souffrance aurait pu être évitée, si nous avions tout trois pris autant de temps que nécessaire pour discuter, ensemble et séparément, du privilège de couple et de ses conséquences. Si je noue à nouveau une relation avec une personne polyamoureuse, c’est sans aucun doute le premier sujet que j’aborderai, et je n’hésiterai pas à revenir dessus aussi souvent que nécessaire.

Comment le privilège de couple s’est-il imposé ou rappelé à vous dans le cadre d’une relation poly ? Comment le gérez-vous ? J’aimerais beaucoup avoir des témoignages ; j’espère également que le mien pourra éviter des souffrances à d’autres. Peace ! ^^

–––
[EDIT Admin :
voir aussi : Privilèges monogames et privilèges de couple (fil théorique)]

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Kief (invité)

le mercredi 14 août 2024 à 07h23

Bonjour à toi 😊

Je suis globalement d accord avec toi et la vision du couple que tu évoques.

Je pense qu il y a bon nombre de maladresse au nom d un couple "primaire", "socle"....etc.

Pour autant....je le vis.
Alors je vais parler de mon expérience personnelle 😊

Je suis en couple socle avec G. Nous découvrons le polyamour ensemble et ce, depuis le début de notre rencontre, il y a presque 2 ans maintenant.

À l époque, je propose une relation ouverte, non exclusive, pour me préserver de l enfermement que j ai vécu dans ma relation précédente de 10 ans, pour continuer à explorer toutes ces portes ouvertes depuis ma séparation (2 ans de relations plus légères) et parce que pendant ces deux ans j ai connecté avec un homme, J., qui n a pas souhaité "s engager" davantage avec moi, mais que j ai souhaité garder dans ma vie, en tant qu ami mais aussi en tant qu amour.

Cet homme ne souhaitait plus d engagement hétéronormé comme il a connu pendant 20 ans, avec une même compagne.

J ai donc vite été retoqué dans mes envies de couple plus.... normalisé (engagement fort, projets, soutien au quotidien, régularité des temps où l on se voit, participation aux vues parentales de chacun.e....etc).

Je rencontre G, qui lui avait les mêmes besoins que moi en terme "d engagement" (c est ainsi que je nomme les choses mais j y reviendrai plus tard....), de fusion dans doute aussi....bref, on s est rencontré, reconnu, ressemblé et pour des raisons de son côté, la relation non exclusive lui disait aussi bien et nous voilà aujourd'hui ensemble et "couple socle".

G. Avait aussi de son côté une histoire en cours qui a intégré, non sans mal, ce nouveau paradigme 😊

Je peux donc vous parler de ces autres amours....

J.ne souhaitait pas donner davantage en temps, présence, engagement, soutien...etc que ce qu il donnait jusque là. Ni à moi ni à d autres. Aussi ma situation de couple socle l a rassuré, et a permis une baisse de pression pour lui, car j ai répondu à des besoins forts au travers de la relation socle, et n ai plus eu autant d attentes avec J.

Aujourd'hui nous sommes à l équilibre et J. est ravi de sa place, il apprécie la relation que nous créons et où au final il y a....une forme de soutien (plus épisodique, mais profond, beaucoup de partages sur nos vies...), une forme d engagement (sur des projets, sur le respect de l un à l autre....etc), une forme d amour indéniable (je serais très triste de perdre cette relation, elle fait partie de moi, me révèle certaines parties de moi, me fais me sentir complète 🥰)...
Aussi elle n a rien de "secondaire" !! Elle m est primordiale 🥰 et elle a une valeur inestimable pour moi 😊

Pour autant, dans un emploi du temps (physique comme psychique, comme émotionnelle etc) elle ne "m engage pas"autant....et c'est ok pour J, et c est ok pour moi.

C est pourquoi ma relation à G. Est socle/maison/nid/monde comme aime l appeler G, et ma relation à J. est "source" comme j aime l appeler, du nom que ma méta donne à sa relation avec G 😊

Pour ma méta, ça a été plus compliqué de trouver une place juste pour elle, parce que la relation était plus récente, encore à se chercher sur les enjeux, les envies...etc.
Mon compagnon socle a toujours exprimé à ma méta ses non envies de couple socle avec elle, mais la force de leur relation par ailleurs, et qu il ne pouvait/souhaitait pas promettre davantage. Il leur a fallu un peu de temps pour savoir si leur relation pouvait trouver une autre façon de se vivre, pas moindre mais différente, et c est aujourd'hui le cas. Je ne peux être aussi affirmative que pour J. car je ne la connais pas en tant qu amie, mais il me semble qu elle y trouve aujourd'hui son compte 😊

En ce sens.....oui je pense que dans le cadre d une relation socle, les "nuages amoureux" sont confrontés à des positions qui peuvent être difficiles mais cela peut aussi être de vrais choix !

Je suis pour ma part heureuse d être une "seconde" dans la vie de J. lorsqu'il connecte + fort avec une autre femme, car je suis assurée de la place que j ai dans sa vie et dans son coeur même si cette place est très différente de celles que j ai connues jusque là en couple exclusif, ascenseur relationnel etc.

J ai pu être insecurisée dans mon rôle de "seconde" à ses côtés lors d une NRE de sa part qui a un peu tout brûlé sur son passage....mais elle a mis à jour là force et l amour de notre relation au final 😊

Aujourd'hui je n ai plus peur de cette place là. Non seulement parce que je comble mes besoins forts de couple dit si le avec G mais aussi parce que nous avons pu éprouver la force de notre relation, très différente mais pas moins importante, avec J.

En conclusion je comprends complètement ta position 🥰🥰🥰 Et les enjeux de places sont délicats dans ce genre de "hiérarchie".

Mais au final....je crois que si tu reconnais tes besoins en terme de relation, d engagement, de sensualité / sexualité, soutien, envie de famille....etc ...il y a les relations qui te permettront de vivre telles ou telles envies, et les places se trouvent alors au fur et à mesure, ou avec d autres partenaires....😊

En tout cas ce sont mes expérience et avis aujourd'hui, susceptible de changer bien sûr vu le bébé que je suis en polyamorie 😋

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Kief (invité)

le mercredi 14 août 2024 à 07h34

Aussi en relisant ton message, il me donne effectivement l impression qu il n y ait pas eu de réelle envie d un "commun" entre vous tous.te.s, et que, par... facilité ? Le couple socle a été bénéfique comme intouchable et le nuage amoureux, toi, comme devant s adapter....

Ce qui de l extérieur me parait vraiment difficile et très différent de ce que j ai pu vivre de mon côté où j ai l impression que chaque personne du quatuor que nous formons a été pris en compte en tant que sujet, libre d envies et de choix, à connaître, respecter...etc 😊 sans doute avec des maladresses à certains moments mais une réelle envie de prendre en compte chacun.e (je n affectionne pas particulièrement ma méta mais j ai à chaque nouvelle étape essayé de me mettre à sa place pour comprendre ses positions, réactions, difficultés même dans les moments plus délicats...).

Je te souhaite de trouver des relations qui te combleront pour la suite, car c est possible🥰🥰🥰

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Profil

Hestia

le mercredi 14 août 2024 à 08h19

Retour d'expérience sur la hiérarchisation subie ....
En un mot : Aie !
Ma première relation "poly" était très hiérarchisée, moi en secondaire. La relation avec ma meta était bonne donc tout aurait pu être discuté. Avec du recul, je crois que cet "amoureux" avait besoin de se sentir désiré et d'avoir du sexe avec quelqu'un d'autre et que je remplissais les 2 rôles. Mais il ne souhaitait pas de polyamour (d'ailleurs sa relation actuelle est mono), et je continue d'avoir la sensation d'avoir été utilisée.

Ma seconde expérience, même contexte initial (oui, je suis stupide, je m'obstine) : homme en couple depuis des années , contexte d'ouverture au polyamour. Sa compagne a choisi l'option "don't Ask, don't tell", quand moi j'ai eu besoin que la relation bouge un peu, l'amoureux était partant pour en discuter, sa compagne a réaliser que j'existais vraiment... -> fin de la relation amoureuse (pour le moment). Je l'aime toujours mais une relation ou je n'ai pas de possibilité de discussion et ou il n'y a pas d'envie de prendre soin entre toutes les parties, c'est niet.

Ma relation actuelle c'est laborieux. Il aimerait idéalement être solo-poly et garder ses relations sans aucun lien entre elles. J'ai besoin d'être "en couple" et de mien avec mes metamours pour me sentir en sécurité. Pour autant je me refuse à mettre un.e potentiel.le metamour en position secondaires... On tâtonne. Pour le moment on est "que nous deux" et ce qu'on trouvera comme solution pour être bien en relation ensemble (nous tout seul ET avec d'autres amours) conditionne nettement l'avenir de la relation 🤞

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Miamou (invité)

le mercredi 14 août 2024 à 08h39

Bonjour,

Kief,

Je n'ai pas ces expérience, mais je me permets d'intervenir parce que ton témoignage m'interpelle. Notamment par rapport à la relation socle que tu évoques.
J'ai souvent l'impression d'un déséquilibre, notamment pour le côté "maison, confort, sécurité, quotidien" et le côté "amour, passion" de la relation "secondaire". Tes propos me confortent là dedans en me faisant penser à "la sécurité et la vie familiale en société" d'une part, "l'amour, le vrai", de l'autre. D'ailleurs, tu parles de "source". Là où G est "le nid, maison, monde (mais c'est G lui-même qui l'appelle comme ça).
Je me pose plein de questions. J'ai l'impression, et c'est très personnel, que la relation socle, c'est la relation de la raison, celle qui pourrait ne pas être s'il le fallait, mais qui est, parce que, rationnellement, c'est difficile à lâcher. C'est quelque chose de compliqué pour moi et c'est mon principal questionnement actuellement concernant le polyamour.

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(compte clôturé)

le mercredi 14 août 2024 à 09h58

[Message supprimé]

Message modifié par son auteur il y a un an.

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(compte clôturé)

le mercredi 14 août 2024 à 10h42

Miamou :

La notion de "relation de la raison" pour qualifier le couple "historique" est éclairante. Tu mets des mots sur quelque chose que j'ai perçu confusément, sans pouvoir l'articuler jusqu'à maintenant : cette notion que le couple "socle" constitue une forme d'investissement, de par sa dimension patrimoniale et par la reconnaissance sociale qu'il entraîne.

Je sais d'expérience, pour avoir été en couple monogame pendant 12 ans, qu'il est difficile de mettre fin à une telle relation, et ce même si elle va objectivement mal. Pour ma part, je ne vivais pas avec mon ex-compagnon, et j'ai construit mon patrimoine de mon côté ; mais malgré ça, j'ai bénéficié des retombées du privilège de couple. Notre relation était toxique, mais j'étais malgré tout considéré.e comme plus "normal.e" qu'aujourd'hui, où je suis souvent sommé.e de "justifier" mon célibat — et ce alors même que mon comportement relationnel est plus sain que jamais 😅

Comme je le dis sur le ton de la plaisanterie (donc en considérant qu'il y a une part de vérité) : quand on mélange la "sunk cost fallacy" avec la FOMO, on obtient le polyamour ! 😂

Message modifié par son auteur il y a un an.

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(compte clôturé)

le mercredi 14 août 2024 à 10h52

Hestia :

"L'ouverture au polyamour" dans le cadre d'un couple qui a débuté comme mono, c'est vraiment le piège... Parce que mine de rien, on chamboule les bases sur lesquelles la relation est bâtie, et ce dans un contexte où la personne poly-acceptante n'est pas forcément en mesure de prendre une décision pleinement libre, par peur de perdre son couple.

Ça peut sans doute évoluer de manière positive pour toutes les parties concernées, si les parties en question font preuve de patience, d'empathie et d'ouverture d'esprit. Pour ma part, j'ai plutôt rencontré des situations où la relation "secondaire" payait les pots cassés et endossait l'essentiel de la charge mentale liée à ce bouleversement, et où toutes les parties impliquées ressortaient avec des bleus au cœur et des illusions abîmées 😢

D'où l'importance, à mon sens, de mettre clairement la question du privilège de couple sur la table avant tout engagement émotionnel. Certes, ce n'est pas très glamour, et on préfèrerait tous.tes savourer l'amour et les perspectives d'ouverture du poly sans se poser de question, en "voyant au fil de l'eau"... Mais à mon sens, c'est le meilleur moyen de se faire du mal, et de nuire à toutes les parties impliquées 😅

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Profil

artichaut

le mercredi 14 août 2024 à 14h59

Merci @Pokedots pour ce sujet très bien posé.

J'ai déjà envie de renvoyer à quelques post ou articles du forum, pouvant nourrir les réflexions :
- Poly / Mono : enjeux de pouvoir et (meta)relations. La question du privilège mono. avril 2020
- Déconstruire le couple et ses hiérarchies (monogamie, polyamour hiérarchique, anarchie relationnelle) juillet 2020
- Et le "Poly hiérarchique" ? juin 2020

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Profil

Estebann

le mercredi 14 août 2024 à 15h33

"L'ouverture au polyamour" dans le cadre d'un couple qui a débuté comme mono, c'est vraiment le piège... Parce que mine de rien, on chamboule les bases sur lesquelles la relation est bâtie, et ce dans un contexte où la personne poly-acceptante n'est pas forcément en mesure de prendre une décision pleinement libre, par peur de perdre son couple.

Je trouve ça très juste, pour ma part.
De notre couple mono, faisant le constat que :
D'une part, l'un ne peut et surtout n'a pas à subvenir à tous nos besoins, aspirations et que
d'autre part, dans une relation traditionnellement exclusive, cela interdit et enferme l'autre...
Cela nous a amené à questionner l'ouverture et l'exclusivité.
Après avoir beaucoup échangé, il était en effet compliqué de partir de l'existant (et tout l'implicite sociétal attendu) et de bricoler quelque chose.
Nous nous sommes "séparés" même s'il n'y avait pas de tiers en jeu; pour réapprendre et redéfinir ce que pourrait être notre relation dans ce nouveau cadre.
Bref, c'est actuellement un travail de déconstruction pour chacun.e de nous.
Alors oui, c'est facile d'imaginer la situation tant qu'il n'y a pas vraiment de tiers en jeu, ça sera probablement l'épreuve du feu, le jour où...
Mais dans tous les cas je trouve ce travail de déconstruction et de redéfinition fort utile, cela nous amène déjà à nous questionner et à prendre conscience.
Ton message ci-dessus a bien fait écho à mon ressenti ! :-)

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Miamou (invité)

le mercredi 14 août 2024 à 16h04

Je comprends très bien ce que tu mets derrière les termes privilèges du couple. Mais ce n'est pas que ça.

Le couple socle contient des aspects apparentés à des privilèges, comme tu l'as évoqué. Mais ce qui est perçu socialement pour des privilèges, et ce qu'il est d'un point de vue pratique (tu parles d'administratif par exemple), n'est pas forcément vécu comme tel.

Tu écris, en parlant d'une personne polyacceptante" Peur de ne plus avoir le statut glorieux du seul et unique amour romantique." Selon moi, c'est un peu réducteur et très orienté. Beaucoup de personnes ne se reconnaîtraient pas là dedans, je crois.
C'est un énorme bouleversement de voir une personne intégrer sa vie, sans que ce ne soit un choix personnel volontaire. Au-delà de la déconstruction et du travail a faire concernant ce schéma appris, véhiculé et ensensé, il est vrai, il est aussi question dans les faits quotidiens de s'approprier une autre manière de vivre. Parfois avec un sentiment de trahison, réel ou perçu. Avec l'impression parfois que tout nous échappe.
Après des années de vie commune, monogame, dans une relation "saine" (je veux dire où il n'y a pas de relation de toxicité), la question n'est pas uniquement de perdre un statut, même si ça en fait certainement partie. Une des difficultés, ça peut être de se savoir ou penser être cette personne "de raison" pour son partenaire. De te dire que tu représentes le confort, la sécurité, le quotidien, la vie de famille, interne et sociale. Celle qui laisse paraître. Alors, ça représente quelque chose, le fameux côté rationnel. Mais émotionnellement, ce n'est pas une position sécurisante de ressentir, imaginer, penser, interpréter que tu n'es peut être pas ou plus aimé pour autre chose que ces éléments mis bout à bout. De pouvoir penser "il aime ce que je représente" mais peut être plus "qui je suis". Il a besoin d'une bouffée d'oxygène extérieure pour souffler, peut être de ce que je suis et ce que je ne suis pas. Et cette personne, il l'aime elle, sinon, il n'aurait pas pris le risque de perdre la dite sécurité que je représente. Ben dis comme ça, ça ne me donne pas envie. Ça ne me sécurise pas et ça ne me donne pas, ni l'envie ni l'énergie de me mobiliser pour quelqu'un d'autre que moi-même, dont j'arrive déjà à peine à prendre soin.

On est peut être plus souvent dans une insécurité émotionnelle grandissante, majorée par les multiples demandes (de temps, d'engagements, de partages, d'égalité ou au minimum d'équité, de compréhension et de compromis) que dans une recherche de maintient de statut. Que dans un besoin de maintien de ses privilèges de couple, qui ne sont pas forcément perçus comme tels.
Dans ces cas là, cette position, c'est difficile d'entendre les besoin d'une personne, extérieure au couple "initial", qui aimerait de l'engagement sous une certaine forme. Qui dans un contexte d'insécurité émotionnelle important, a besoin de sécurité elle aussi, tout en étant le symptôme du bouleversement d'une vie pour au moins un des protagonistes. Alors attendre un engagement commun, je comprends, j'entends, je conçois. Et c'est tellement compliqué dans les faits.
J'entends bien tout ce que vous dites, et je peux ressentir beaucoup de compassion par rapport à tout ce que vous amenez de vos vécus respectifs. Cependant, ça ne me rassure pas dutout, de lire ce qui est véhiculé par rapport au couple socle au travers de vos propos.
Je ne sais pas dutout si mon commentaire à sa place ici, et je ne souhaite pas polluer ce poste par mes interventions qui sont finalement assez différentes de ce que vous amenez et du sujet initial.

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(compte clôturé)

le mercredi 14 août 2024 à 16h39

@Miamou :

A te lire, il me semble que ton ressenti, et la situation que tu évoques, dépasse le cadre du polyamour.

La notion de perte de passion, de défaut de "care" dans la relation, de rester ensemble pour des raisons purement "rationnelles", peut s'appliquer également à un couple purement monogame. Il me semble d'ailleurs que c'est une problématique que beaucoup de couples monogames traversent, sans pour autant la prendre à bras-le-corps. Parce que peur de mettre un coup de pied dans la fourmilière, peur de perdre ce qu'on a construit, peur de l'inconnu.

Je comprends que tu puisses ne pas te sentir à l'aise dans le polyamour en tant que partenaire "historique" qui doute de l'affection de son conjoint et de ton statut à ses yeux ; néanmoins, tout cela n'est absolument pas la faute des relations "secondaires", et ces personnes n'ont pas à "payer" en étant ravalées à un statut inférieur. Leurs sentiments, leurs émotions, sont tout aussi légitimes que ceux de n'importe qui.

Il me paraît également pour ma part "un peu réducteur et très orienté", pour te citer, que tu prennes cette unique phrase de mon poste initial et que tu la montes en épingle, sans tenir compte du contexte et de ce que j'ai voulu exprimer d'un point de vue global 😉 J'ai essayé de faire preuve d'empathie envers toutes les personnes pouvant être impliquées dans des situations polyamoureuses, et de proposer un dépassement de ce qui semble nous diviser à première vue. Je pense que nous sommes tous dans le même bateau, et que nous gagnerions à naviguer ensemble, et à nous écouter les un.es les autres 😊

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Profil

Hestia

le mercredi 14 août 2024 à 16h45

Pokedots
Hestia :

"L'ouverture au polyamour" dans le cadre d'un couple qui a débuté comme mono, c'est vraiment le piège... Parce que mine de rien, on chamboule les bases sur lesquelles la relation est bâtie, et ce dans un contexte où la personne poly-acceptante n'est pas forcément en mesure de prendre une décision pleinement libre, par peur de perdre son couple.

Ça peut sans doute évoluer de manière positive pour toutes les parties concernées, si les parties en question font preuve de patience, d'empathie et d'ouverture d'esprit. Pour ma part, j'ai plutôt rencontré des situations où la relation "secondaire" payait les pots cassés et endossait l'essentiel de la charge mentale liée à ce bouleversement, et où toutes les parties impliquées ressortaient avec des bleus au cœur et des illusions abîmées 😢

D'où l'importance, à mon sens, de mettre clairement la question du privilège de couple sur la table avant tout engagement émotionnel. Certes, ce n'est pas très glamour, et on préfèrerait tous.tes savourer l'amour et les perspectives d'ouverture du poly sans se poser de question, en "voyant au fil de l'eau"... Mais à mon sens, c'est le meilleur moyen de se faire du mal, et de nuire à toutes les parties impliquées 😅

Oui, c'est la conclusion que j'en tire. La seule situation où je crois que je retenterai éventuellement dans un contexte d'ouverture de couple mono c'est après en avoir discuté avec les deux partenaires et que les deux (celui avec qui je relationné potentiellement et mon.ma méta) soient en capacité d'exprimer leurs motivations ET leurs craintes/limites avant le début de la relation... Sinon je le se effectivement que c'est trop "risqué"....

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(compte clôturé)

le mercredi 14 août 2024 à 16h49

@esteban :

Ton message fait également écho à mon ressenti ! 😊

Je n'ose pas forcément le formuler ouvertement ; mais en mon for intérieur, je suis convaincu.e que toute "découverte de son polyamour" dans le cadre d'un couple monogame devrait donner lieu à une période de "séparation" et de réflexion au calme, afin d'être bien sûr d'avoir pris une décision réfléchie et de savoir dans quoi on s'engage.

Pour ma part, j'ai expérimenté et confirmé ma non-monogamie en dehors du cadre d'une relation de couple. J'aimerais rencontrer plus de personnes dans ce cas, ou de personnes qui ont mis en place une mesure de "séparation" comme tu l'as fait ; j'avoue que ça me rassurerait. La notion de se "découvrir" polyamoureux dans le cadre d'un couple monogame, et de vouloir mettre ce polyamour en place sans autre forme de procès, me paraît toujours potentiellement entachée d'un soupçon d'auto-complaisance — un petit côté "je veux le beurre, l'argent du beurre, les fesses de la crémière (ou du crémier) et la coopérative laitière" 😏😂

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Profil

GeorgyPorgy

le mercredi 14 août 2024 à 17h04

Après de longues semaines à être resté dans la position du visiteur / lecteur silencieux... je me décide à participer à nouveau à la conversation car le sujet du post me parle.

Sans refaire mon parcours ici (qui peut être lu / compris dans mes interventions précédentes), je réagis car la thématique en question a grandement joué dans celui-ci.

Depuis plus de 20 ans, je suis dans ce qui est défini ici & ailleurs comme le couple "socle". Il y a quelques années, je suis tombé amoureux d'une tierce personne, ce qui a donné lieu à ce que d'aucuns qualifient d'adultère (perso j'ai du mal avec ce qualificatif, du fait qu'il soit super chargé négativement par rapport à ce que moi j'ai vécu dans cette histoire). Le hasard de la vie a fait que ma compagne a vécu elle-même "son" adultère avec un tiers, dans la même période, sans que l'on soit mutellement au courant. Bon, à un moment les choses se sont dites, et ça a fait des dégats - mais aussi déclenché beaucoup d'évolutions positives.

C'est à ce moment que j'ai commencé à fréquenter le forum, et explorer la litterature autour de la non-exclusivité etc.

Je ne me définis pas comme polyamoureux. Simplement je suis tombé amoureux d'une personne "en plus" & j'ai compris (après une période de confusion) que j'aimais toujours également ma compagne. Cette nouvelle relation s'est terminée cependant, pour tout un tas de raisons - notammement la difficulté à faire se rencontrer des attentes, la difficulté à surmonter les représentations pour imaginer un possible & aussi parce que j'ai décidé de renoncer à mes propres attentes par souci des 2 personnes concernées...

Mais aussi, avec le recul, je pense que la thématique du post y a beaucoup joué.

Le fait est que j'aurais souhaité que s'invente dans une certaine intelligence & une certaine imagination, créativité un "possible" pour l'existence de cette relation dans ma vie (à moi), en harmonie relative avec ma vie au sens plus large (présence du couple "historique", vécu que je ne souhaite pas voir disparaitre - au contraire). En vain...

Je fais le constat après un certain temps, que la cellule couple dans tout ce qu'elle porte (en conscience ou pas) de représentations, d'attentes implicites etc a empêché cette intelligence émotionnelle "d'éclore" - et je pense c'est valable sur chaque sommet du triangle des protagonistes. Ce que je veux dire, c'est que j'imagine que nos visions des possibles à chacun.e ont été grandement oblitérées par le prisme du couple, que ça a laissé très peu de place à :
- l'acceptation d'une impermanence possible
- l'ouverture à de l'incertain (et ce pour chacun / chacune)
- la fluidité & l'imagination

Je pense cet aspect en dehors des aspects de "confort" strict tels que décrits par @Miamou (que je parviens à comprendre, même si je ne comprends pas entièrement le split que tu y mets versus les papillons... la dichotomie rationnel / passionnel... est-ce que ça doit être aussi "binaire" dans le réel? c'est un peu ce que je reproche au couple d'ailleurs, le fait de devoir positionner les choses dans l'une ou l'autre des cases laisse peu de place à l'imagination & à la fluidité)

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Miamou (invité)

le mercredi 14 août 2024 à 18h36

Pokedots,

Ça ne nous divise pas dutout. Je ne veux que personne soit en insécurité, et clairement, aucune volonté qu'une relation "secondaire" soit malmenée, insécurisée ou moins légitime qu'une autre. Et ce n'est absolument pas ce que je souhaite véhiculer comme propos. Ni l'idée d'insinuer qu'il y aurait quelqu'un qui devrait payer ou être considéré comme fautif. Je ne l'ai jamais pensé, ne le pense pas et je n'ai pas l'impression que c'est quelque chose que j'ai nommé ou même exprimé de manière implicite.
Je voulais simplement partager une autre perception et les questionnements que ça peut éveiller. Sans que ca ne soit inconciliable, sans que ça ne soit une attaque, sans que ça ne soit personnel.

J'ai évoqué une phrase, que chacun a pu lire avant, employée pour développer un propos personnel qui me questionne et par rapport auquel je retourne les choses dans tous les sens, depuis un certain temps. Je n'ai pas voulu l'utiliser pour contredire ton propos, ni pour en faire ce que tu n'as pas dit, mais pour étayer le mien. Tout en pensant, honnêtement, que ça permettrait de pouvoir aussi voir l'autre côté, mais visiblement, c'était maladroit. Et j'imagine que les limites de l'écrit jouent un rôle ici.

Pour ce qui est du désamour, en fait ce n'était pas réellement cela. Je suis tout à fait d'accord par rapport à tout ce que tu dis du "care" quel que soit le mode relationnel.
Je ne doute pas de l'affection, je doute des "raisons" de cette affection. Et pour moi, dans la réalité que je vis, ça fait une différence. Sans que personne n'en soit tenu pour responsable à l'extérieur. Simplement, je crois que lorsqu'un tiers fait son apparition, cela met en avant une inégalité relationnelle de ce point de vue là (si ma perception c'est que pour vivre une autre relation, mon partenaire passe par une révélation qui, en elle-même risque de précipiter l'éclatement du couple, c'est que la seconde relation a plus de valeur pour lui. Ce n'est pas une vérité, c'est ma perception, alors forcément, ça colore le reste pour moi).

GeorgyPorgy,

J'aimerais beaucoup que cela ne soit pas si binaire. Relationnel/passionnel. Et j'imagine que ça ne l'est pas. La dichotomie dans mon propos est marquée, et je pense que cela reflète uniquement le manque de prise de recul actuel.

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(compte clôturé)

le mercredi 14 août 2024 à 19h29

[Message supprimé]

Message modifié par son auteur il y a un an.

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(compte clôturé)

le mercredi 14 août 2024 à 20h29

@Miamou :

Je peux me tromper, mais j'ai l'impression que tu cherches de la réassurance.

Moi, par exemple, je pourrais te dire ce qui m'a poussé.e à rester si longtemps en couple monogame avec mon ex-compagnon : un mélange de désir sexuel, de références et d'habitudes communes, de souvenirs tendres, et d'amour sincère. J'adorais son odeur, et la douceur de sa peau. Une sorte de fierté aussi ; fierté d'avoir surmonté des obstacles, d'avoir fait vivre et grandir cette relation. Aussi, je l'avoue : la flemme de devoir "tout recommencer", de faire face à la perception sociale de l'échec de notre couple. Toutes ces raisons étaient indissociables les unes des autres.

Je l'ai finalement quitté à cause d'une trahison : alors qu'il avait toujours refusé la construction d'un patrimoine commun, il s'est permis de profiter de celui que j'avais construit de mon côté, sans le reconnaître ni demander la moindre permission. Le "dealbreaker" ultime.

Pour autant, ma propre expérience d'une relation "au long cours" ne préjuge en rien de celle des autres. Et mon cas personnel ne t'aidera pas à savoir ce qu'il en est dans ton cas — car je suppose que c'est de ça dont il s'agit au fond.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Kief (invité)

le jeudi 15 août 2024 à 09h08

@Miamou,

Alors en fait, j ai dû mal m exprimer ou ne pas aller au bout...

Je suis une intense 😊 et je ne pourrais pas me "contenter" (je mets volontairement des guillemets car ce n est pas un jugement de ma part mais un constat de mes ressentis) d une relation socle qui ne totalise pas, au final, et la sécurité...et la passion.

Mon compagnon est un intense et crois moi, notre relation socle est par certains côtés très sécurisante, par d autres beaucoup moins 😅 car mon compagnon est assez peu linéaire dans ses émotions/ émois, façons de vivre, connaissance de soi...etc.

Socle, monde, nid.....c est pour trouver une définition. A vrai dire aucune pour l instant ne nous satisfait vraiment car toute étiquette nous semble correspondre ("source" aussi par moment !).
Mais il est certain que c est la personne actuellement avec qui je passe le plus de temps et avec qui je traverse le plus d événements de ma vie .... à qui j accorde le plus de confiance aussi.
(Et pour autant j ai une très grande confiance en ma seconde relation aussi, ce qui m a permis d accéder à des parties de moi auxquelles pour l'instant je n accède pas dans ma relation socle, mais l'inverse est vrai aussi !!).

Aussi je connais la passion, l intensité et le désir dans cette relation là 😊, pleinement.

Oui, nous nous sommes aussi choisis pour la sécurité affective que nous nous étions le apportons et le confort de vie au quotidien. Nous n habitons pas ensemble, ces moments restent donc choisis, disons la plupart du temps.

Mais clairement, avoir une personne qui peut me soutenir au quotidien dans ma parentalité, moi dans la sienne (pas d enfant en commun mais chacun.e deux garçons à élever dans ce monde 😅), dans nos besoins respectifs dans nos habitats, cet engagement au quotidien....bah moi ça me rend amoureuse 😊 mais ça c est moi....

Nous sommes aussi assez fusionnels. Donc oui, quelquefois je ressens le besoin de souffler et je trouve aussi cette respiration dans ma seconde relation mais pas que....au boulot aussi, avec les amis ..etc.

Aussi je n oppose pas du tout mes deux relations. Et....suis je vraiment pleinement moi même avec ma seconde relation ? Pas si sûre. Je pense même être plus naturelle dans la première, mon compagnon idem par rapport à son propre nuage amoureux. Et c est peut être plus dans cet espace là (de la relation socle) que nous nous autorisons à être pleinement ce que nous sommes, quand le jeu de séduction reste présent, assumé, dans nos secondes relations (avec la nuance ci dessus : oui, certaines parties de moi ne s expriment qu'avec mon second amour, et inversement !).

Je ne suis pas dupe : pour moi il est beaucoup plus facile de vivre des moments "parfaits" lorsque je vois mon autre amour, de façon très ponctuelle....S aime t on du coup vraiment pour ce que nous sommes ou ce que nous souhaitons accorder comme temps à l autre de façon extrêmement choisi puisque beaucoup plus ponctuel...?

Au quotidien nous ne nous accordons pas toujours ces temps choisis. Même si nous y veillons. Nous traversons des phases plus difficiles car nous nous approchons de plus en plus de qui nous sommes, dans les phases lumineuses, comme moins....mais c est d autant plus profond, libérateur....etc.

C est en ce sens que pour moi ce sont deux relations très fortes sur un engagement différent, mais pas "hiérarchisée" au sens où certain.e.s semblent l'entendre.

C est juste que les places sont choisies, et consenties pleinement.
Et "vérifiées" régulièrement aussi car l humain est mouvant....et que nous avons à cœur, dans une systémie de relation socle, qu aucune des personnes justement ne se sente à une place moindre....

Voilà j espère avoir été plus claire 😊 même si je me sens un peu éparpillée dans ce que j ai souhaité te rapporter de tout ça 😊

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(compte clôturé)

le jeudi 15 août 2024 à 09h29

@ Kief :

Si ça ne t'ennuie pas, j'aimerais que tu ne lances pas de discussion parallèle avec Miamou ici, sur un sujet qui n'a aucun lien avec mon post d'origine 😊 Même si quelque part, on peut y voir un lien, et une résurgence du privilège de couple : l'envie de parler de son/ses couples, tout le temps et dans tous les contextes, et de considérer que c'est parfaitement normal 😂

Une amie de Miamou a créé un post dédié au sujet ici : /discussion/-cUK-/Poursuit-on-la-relation-historiq...

Pour ma part, je voudrais que ce fil reste un espace de témoignage et de réflexion sur le privilège de couple, et sur les manifestations de ce dernier 😊

Message modifié par son auteur il y a un an.

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