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Alabama

Alabama

(France)

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Discussion : Renoncer au polyamour

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Alabama

le samedi 27 avril 2024 à 22h10

Ok merci pour ta réponse.

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Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

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Alabama

le samedi 27 avril 2024 à 22h09

Bon mais je pense que je suis d’accord avec toi sur l’essentiel alors.
Je ne considère pas que la vie est triste sans amour amoureux. Mais je trouve que c’est quand même mieux avec.

Après concernant le sexe, je dirais que ce n’est pas un problème en soi que ce soit très important dans une vie. C’est très important dans la mienne, c’est pour ainsi dire mon sujet numéro un, comme ça aurait pu être les langues ou la cuisine.

Ce qui est embêtant de mon point de vue, c’est que nous sommes dans une société où c’est à la fois tabou, et l’endroit où l’on définit sa desirabilité et donc son aimabilité. Ça fait du gros gloubi boulga. Et ça c’est moche. Donc je ne sais pas si c’est sur côté dans le sens que tu dis toi, je dirais plutôt qu’on y met des choses que l’on ne devrait pas y mettre. Comme «  si on est en couple c’est obligatoire », «  si tu ne me désires pas c’est que tu ne m’aimes pas », «  si je ne fais pas de sexe je suis un·e raté·e », etc…

Inhibition : non pas de frustration de mon côté, c’est même l’inverse : ça me défrustre, car j’ai retiré mes attentes, et la conséquence c’est que j’ai moins de désir. En réalité il y a quand même du sexe, c’est juste que je ne l’attends plus et quand y en a c’est la bonne surprise !

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Discussion : Renoncer au polyamour

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Alabama

le samedi 27 avril 2024 à 19h20

artichaut
Je trouve ça triste en effet qu'il faille en passer par une relation amoureuse-monogame… pour devenir… des ami·e·s très proches. Mais certes, si c'est là le chemin, pourquoi pas.

Alors, je pense que tu interprètes mes mots. Nulle part je n'ai dit qu'il faut en passer par là. Je dis juste que dans cette relation, je vis aussi une profonde amitié, comme j'en ai rarement eues dans ma vie, relation amoureuses et amitiés confondues. De ces amitiés qu'on ne croise pas à tous les coins de rue, faites de points communs et d'une facilité à être ensemble, comme deux personnalités qui se complètent bien.

Je ne regrette pas pour autant mes amours sans amitié profonde, ça a été pour moi énormément de découverte, d'ouverture de mon horizon, de compréhension du monde et de moi-même. J'ai aussi aujourd'hui des amitiés peu profondes et je les chéris aussi, elles m'apportent d'autres choses.

Tu peux expliquer cette histoire de pénurie et d'offre et de demande ?
Beaucoup de gens parlent de ça, mais à quoi fais-tu référence ?
J'entends cela à propos des applis de rencontre par exemple, que c'est comme se vendre, aller à un entretien d'embauche, présenter un CV, et moi je ne le vis pas comme ça.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

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Alabama

le samedi 27 avril 2024 à 19h05

En fait, moi j'y crois à ton paradigme, il me plaît.
Mais il représente un horizon lointain, un idéal.

Partir du principe qu'il n'y a pas de sexe, ce n'est pas un problème pour moi depuis pas longtemps. Je découvre ces derniers temps cet état d'esprit. J'ai plus de désir sexuel que mon partenaire, ça a créé de l'inconfort, et la solution pour l'instant c'est que moi, je pars du principe qu'il n'y aura pas de sexe, et c'est à l'autre de me dire quand il en a envie.

Cela m'a fait un énorme soulagement, et je découvre que je suis capable d'accepter l'idée qu'il n'y ait pas de sexe, et le vivre bien. Ça me fait penser à une autre discussion que l'on a eue sur l'inhibition du désir. Je ne sais pas si j'inhibe mon désir, mais en tous cas je ne l'encourage pas. Et ça me fait du bien, je vis la relation d'une autre façon. Je vais finir par comprendre ton point sur ce sujet peut-être !

Mais renconcer à l'amour-amoureux, je n'en suis pas capable, et je ne le désire pas. D'ailleurs, pourquoi, toi, tu désires y renoncer ? D'où ça part, émotionnellement ?

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Discussion : Renoncer au polyamour

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Alabama

le samedi 27 avril 2024 à 09h22

@LeGrandStyle : je me suis posé un peu ces questions aussi cette année.
On m’a toujours dit: quand tu rencontreras la bonne personne tu ne regarderas plus personne d’autre. A la fois je pense que c’est du bullshit : le désir de la rencontre , le désir sexuel ne sont pas des élans que l’on peut allumer ou éteindre, je vois plutôt ça comme des flux d’énergie, on peut les inhiber ou ils peuvent être bloqués mais je ne pense pas qu’ils peuvent être dirigés vers une seule personne, cela me semble relever de l’acquis social.

Pour autant, effectivement avant ma relation amoureuse actuelle il y a des choses que je n’avais pas ressenties. Une sorte de calme intérieur effectivement, de simplicité. Je ne dis pas que la relation est simple. Mais mon amour lui, est simple et doux. A cela j’ajoute que cette personne est devenu un ami très proche, avec qui j’ai envie de faire tout un tas de choses. Je n’avais jamais vécu de véritable amitié dans mes autres relations amoureuses, ce qui est triste j’en conviens mais qui m’a aussi permis d’élargir mon horizon : je suis sortie avec des hommes très éloignés de ma culture, de mes valeurs, de mon milieu social et pas tant de gens font cela si on regarde les statistiques.

Et je pense comme toi @artichaut que le sentiment amoureux ou les sentiments d’amour forts se basent sur nos carences affectives. La différence c’est que je n’y vois pas quelque chose de triste, mais plutôt l’occasion de guérir mutuellement si on ne fait pas n’importe quoi.

Je ne sais pas à quel point nos élans amoureux sont socialement construits. Peu m’importe au final je crois. Ce qui m’importe c’est d’être en phase avec moi-même, et s’engager à aimer je trouve que c’est difficile mais que c’est réparateur et que plus cet engagement dure et plus je sens le lien s’approfondir et les insécurités prendre moins de place. Je sais que selon tes termes @artichaut cela ressemble à de la monogamie. Et je suis d’accord, c’est le cas.

Je constate avec regret qu’il est difficile de transposer cela à la relation plus «  amicale ». Pour ma part j’aimerais vivre plus d’engagement dans mes amitiés mais peu de personnes partagent cette vision que l’amitié peut être au même niveau que la relation amoureuse. Je tente quand même des choses pour aller dans ce sens.

Je me suis fait la réflexion il y a peu, que ton paradigme me ferait sans doute plus envie si j’étais un homme. En tant que femme, je le vis différemment je pense. Je pense que les hommes ont du mal à aimer, en particulier aimer les femmes. Aimer fait peur, c’est profond et ça chamboule. Accepter d’être dépendant de l’autre, c’est incompatible avec l’identité d’homme telle qu’elle se construit dans le patriarcat.

Et donc je ne suis pas étonnée que l’engagement soit voulu par les femmes et fui ou vu comme contraignant par les hommes. Et que petit à petit des femmes aussi le rejettent par réaction, parce que ce serait ne pas être cool, ou par peur d’être enfermée dans une relation aliénante pour elles, ou par peur que ça n’empiète sur le reste de leurs vies car par éducation elles apprennent à se faire passer après tout le monde.

Donc je me demande à quel point refuser la monogamie, du côté des hommes ce n’est pas refuser l’engagement, refuser de donner de soi, et à quel point ton nouveau paradigme n’est pas teinté de cela aussi. C’est une question ouverte, pas une certitude ou un jugement .

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

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Alabama

le vendredi 26 avril 2024 à 20h33

@Lili-Lutine :
Pendant bien longtemps je ne me suis pas définie sur ce plan. Si je savais que j’étais «  bi » d’un point de vue linguistique 😂, mais à l’intérieur de moi même, je suis simplement attirée par des gens. Je peux ressentir du désir pour toute personne que j’apprécie. Ça ne veut pas dire que je tente d’agir sur ce désir. Mais je n’ai pas une seule amie ni un seul ami pour qui je n’ai pas eu de désir à un moment ou un autre.

Je dirais que ces termes me sont utiles d’un point de vue politique, mais que dans une discussion de cœur à cœur sur mes attirances je n’en ai pas l’utilité. Je crois qu’on peut s’en passer totalement dans certains contextes intimes.

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Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

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Alabama

le vendredi 26 avril 2024 à 20h22

Ce qui me vient en te lisant @artichaut, c’est que pour moi ces termes pourraient être utilisés comme une description et non comme une prescription, un peu comme le polyamour descriptif ou prescriptif. Un genre de pas de côté qui prendrait tout de même en compte le fait que nos désirs les plus intimes ne sont pas contrôlables. On peut œuvrer à les changer, mais avant de changer ils sont comme ils sont.

Être ouvert à tous les possibles et constater que de fait, tu ne vis des relations sexuelles qu’avec des femmes par exemple. Ou au contraire réaliser soudainement que tu vis quelque chose d’assez proche de «  être amoureux » mais avec un homme.

Aussi je me dis que si tu pars du principe que tu n’es pas (plus) hetero, ça peut sans doute produire du changement et ça va dans le sens de ton nouveau paradigme.

En tant que bi/pan/queer, je te rejoins sur le fait que l’hétérosexualité paraît étriquée. Tout comme à titre personnel l’homosexualité me paraît étriquée. Attention je précise que je ne juge pas les orientations bla-bla-bla. Je parle d’un point de vue de bi pour qui la mono-sexualité est une planète étrange et difficile à comprendre. Je comprends cependant mieux l’homosexualité féminine et plus largement le lesbianisme politique.

Pour être honnête, je ne suis pas sûre que les orientations sexuelles existent en dehors du cadre culturel et social. Sinon pourquoi les hommes se mettent à coucher entre eux quand il n’y a pas de femmes ? (Prison par exemple) et pourquoi nombre de femmes hetero ont ou ont eu des expériences lesbiennes avec leurs amies ou des inconnues ?

Je crois que c’est Adrienne rich (corrigez moi si je me trompe) qui parle du continuum lesbien. Passer du temps entre femmes est déjà un élément de lesbianisme au sens politique, au sens d’exclure les hommes de l’équation (en opposition avec le présupposé que les femmes ne peuvent se passer des hommes, notamment pour être protégées). Les femmes entre elles de touchent, se complimentent, se soutiennent, ce qui est souvent décrit comme étant propre à la relation amoureuse et qui fait pourtant souvent défaut dans les relations hetero de la part des hommes. En ce sens les femmes hetero peuvent souvent avoir des relations plus intimes avec leurs amies qu’avec leurs conjoints. Mais le carcan de l’étiquette invisibilise ce type de relations.

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Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

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Alabama

le jeudi 25 avril 2024 à 17h59

Je ne suis pas sûre qu'il y ait un rapport entre le fait que tout le monde veut la même chose, et le fait que certain·e·s aient plus de mal à l'avoir.
En plus, ça confirmerait la théorie des incels selon laquelle s'ils n'arrivent pas à trouver de partenaire, c'est parce que les nanas sont toutes attirées par les bad boys et que eux étant des nice guys il n'y aurait rien pour eux. Alors qu'en réalité, on se rend compte qu'ils ont tendance à complètement objetiser les femmes, à les réduire à leur apparence physique et ils sont tellement aigris que c'est pas sexy du tout. Au moins le bad boy, même s'il a des comportements toxiques, est sexy dans son inébranlable confiance en soi.

Donc je ne te rejoins pas sur cette idée.
Je pense même que c'est l'inverse.
Quand on veut des choses à l'opposé de ce que la société propose majoritairement, c'est un peu la merde. Tu veux habiter en yourte sur un terrain ? Tu t'exposes à des interdictions et des amendes.
Tu veux que tes ami·e·s aient autant d'importance que la famille ? Compliqué en cas d'hospitalisation ou de décès.
J'aime les mecs qui ne sont pas hermétiques à tout ce qui est "féminin" ? Compliqué, y en a peu. Mais par contre, c'est pas faux de dire que moins de femmes s'intéressent à eux (en tous cas si je me fie à ce que j'entends comme attirances de femmes plus dans la norme de mon entourage, notamment sur la taille), ce qui rejoint un peu ton point mais bon, si on parle en terme chiffrés je dirais que ça compense juste le fait qu'il y en ai moins.
Je suis attirée par les femmes alors que la majorité est hétéro ? Bah c'est extrêmement difficile d'en rencontrer car statistiquement elles sont peu nombreuses à vouloir une relation avec une femme, pas pour rien que les queers vont en ville.
Par contre si on parle de maison, il est certes plus facile d'acheter ou de louer une maison dans un endroit que personne ne veut habiter, là on rejoint les dynamiques de marché, d'offre et de demande.
Donc bref, juste pour dire que ton concept mérite des exemples je trouve, c'est pas très clair pour moi !

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Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

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Alabama

le jeudi 25 avril 2024 à 17h34

artichaut
Tes attirances semblent donc d'une certaine manière assez genrées, mais comme en inversé de la norme. Les hommes plutôt effacés (qui colle peu au modèle viril) et les femmes plutôt puissante (qui colle peu à l'injonction de réserve faite aux femmes).
Mais du coup il y a tout de même une sorte de séparation des genres, qui fait que ça m'étonne que ça soit étrange pour toi de pouvoir n'être attiré que par l'un ou par l'autre (dans un sens plus classique, comme dans un sens inversé)… il suffirait par exemple, d'être comme toi, mais de n'être attiré que par les caractères clames ou au contraire puissant, non ?

Oui mes attirances sont genrées, car je ne vis pas sur Mars. Si quelqu'un me disait que ses attirances ne le sont pas du tout, je serais sceptique.

Je pense que c'est une réaction au système de domination patriarcale : un homme (donc avec tout ce que ça implique socialement) qui en plus coche toutes les cases de la virilité, ça va faire "trop" en terme de dynamique de domination vis-à-vis de moi qui suis une femme, ces hommes-là ne peuvent pas supporter que je me mette au même niveau qu'eux.

Une femme (avec tout ce que ça implique socialement) qui en plus est effacée, je risque de l'écraser ou de devoir me minimiser pour ne pas prendre toute la place, aucun des deux ne serait vivable (ceci étant, bizarrement j'ai des ami·e·s effacé·e·s et ça se passe bien mais j'ai quand même souvent besoin de vérifier que je ne prends pas trop de place).

artichaut
il suffirait par exemple, d'être comme toi, mais de n'être attiré que par les caractères clames ou au contraire puissant, non ?

Arg, je n'arrive pas à faire la gymnastique mentale qui me permettrait de comprendre ce que tu veux dire par là. Je pense que c'est compliqué parce que là, je me suis limitée à ce qui est genré dans ce qui m'attire, pour t'aider à cheminer sur c'est quoi être hétéro. Mais ce ne sont pas les seuls critères qui font que je suis attirée. Et si on parlait uniquement d'attirance sexuelle, je pourrais très bien être attirée par des femmes timides. Là je me suis focalisée sur ce qui m'attire chez quelqu'un·e pour avoir une relation au-delà du sexe. Me demande pas pourquoi j'ai choisi cet angle, c'est ce qui m'est venu spontanément.

Si on parle uniquement d'attirance sexuelle, alors c'est beaucoup plus vaste : je peux être attirée par toute personne avec qui j'ai un échange (discussion ou autre, ça pourrait être de la danse) stimulant. J'ai un désir sexuel assez facile à éveiller. Je pourrais même dire, que le simple fait d'être peau à peau avec quelqu'un·e même sans l'avoir vu·e ni avoir discuté, peut déclencher chez moi du désir.

C'est peut-être en ce sens que je ne comprends pas ce qu'est être mono-sexuel. Car si on me bande les yeux, ce qui va faire que je n'ai pas de désir c'est uniquement la façon dont on me touche, et j'ai du mal à envisager que ce n'est pas la même chose pour tout le monde. D'ailleurs question pour les hétéros dans la salle, si on vous bandait les yeux, pourriez-vous ressentir du désir sexuel sans avoir vu la personne et sans connaître son genre/sexe ?

artichaut
- les bi sont plutôt dans une logique systémique, disent aimer les hommes + les femmes + les autres, trouvent qu'on ne peut abolir le genre puisque c'est un fait social, et que se définir pan, c'est prendre le risque d'invisibiliser les catégories sytémiques, justement, donc les oppresions.

Intéressant ! je ne connaissais pas cette manière de voir les choses.
Les pans qui disent que être bi c'est trop binaire, c'est ne pas connaître l'historique du terme, mais bon après je trouve ça bien qu'il y ait un terme plus inclusif. Pour ma part je préfère "bi" car mieux compris, plus utilisé.

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Discussion : Renoncer au polyamour

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Alabama

le jeudi 25 avril 2024 à 14h45

Ce sujet me fait réfléchir.
Ces derniers temps, depuis que j'ai rencontré mon amoureux actuel, ça ne me dérangerait pas vraiment qu'on soit monogames (d'ailleurs, de fait, on a pas d'autre relation amoureuse, pour autant je n'ai pas le sentiment d'être dans une relation monogame). Mais ça ne me dérangerait pas vraiment pourquoi?
Parce que je vis avec lui une entente que je n'ai jamais eue auparavant dans mes relations amoureuses ?
Parce que ma vie est déjà bien remplie et que rajouter d'autres personnes à l'équation me demanderait un surplus de temps, d'énergie que je n'ai pas ?
Ou à cause du patriarcat ?
Oui, je me demande si la monogamie ne me fait pas envie à cause de ce que le patriarcat me fait vivre dans mes relations amoureuses. Quand on veut, comme moi, une relation égalitaire en étant avec un homme, franchement c'est du taf. Même avec quelqu'un qui est conscient de ces enjeux, qui tente de faire sa part du mieux qu'il peut (et les hommes peuvent assez peu, c'est une réalité).
Bref, l'énergie que je mets, n'est pas disponible pour d'autres.
Et je pense que ça serait sans doute valable aussi dans une relation lesbienne : les femmes nous sommes traumatisées par le patriarcat, et je crois que relationner avec une femme aurait aussi son lot de dynamiques toxiques, de manière différente.
Le patriarcat a aussi eu raison de mon envie d'aventure et d'exploration. Avant j'aimais bien découvrir des nouvelles personnes, j'aimais aussi les aventures sexuelles/charnelles/sensuelles sans forcément qu'il y ait une relation hyper engagée. Mais la manière de se comporter des hommes, leur difficulté à me respecter comme être humaine ayant mes propres désirs et limites, m'ont dégoûtée de cette exploration joyeuse. Même ça, je n'ai plus envie maintenant.

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Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

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Alabama

le jeudi 25 avril 2024 à 14h13

artichaut
Et ça veut dire quoi "sexuel" ou "amoureux" ?

Wow, vertigineuse question.
Je me demande souvent qu'est-ce que c'est "être amoureux·se". Franchement, l'existence des personnes asexuelles me fait complètement douter de ma propre définition. Car pour moi le sentiment amoureux est complètement corrélé à l'attirance sexuelle. Si je ressens de l'amour pour quelqu'un ET de l'attirance sexuelle, bah je suis amoureuse :D et donc je peux être amoureuse 1h, une nuit, 10 ans...

Je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec une personne asexuelle amoureuse, j'adorerais avoir cette discussion pour comprendre, et peut-être que cela modifierait ma définition "d'être amoureux·se".

artichaut
Alors comment apelle t-on une personne qui est attirée par des personne de son genre (quelque soit son sexe) ?

A ma connaissance il n'y a pas de terme, ce qui prévaut c'est la manière dont se définissent les personnes, et il y a débat sur ces questions chez les personnes queer. Notamment pour les hommes trans se définissant comme lesbiens...

artichaut
Et je ne veux pas usurper une place qui n'est pas la mienne, donc j'ai tendance à me dire hétéro, vu que je n'ai partagé de la sexualité quasi qu'avec des femmes.

Attention à ça, car ce n'est pas la pratique qui définit une orientation sexuelle. On ne demande pas aux hétéros d'avoir de l'expérience sexuelle pour se définir comme hétéro. J'étais bi bien avant d'avoir une quelconque expérience lesbienne, et pour beaucoup de personnes non-hétéro, cette définition par l'expérience est un réel problème : ne pas se sentir légitime, douter de soi etc...

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Discussion : Ça veut dire quoi hétéro ?

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Alabama

le jeudi 25 avril 2024 à 13h52

artichaut
Ça veut dire quoi être hétéro ??

Bonne question !
Je ne pourrai évidemment pas y répondre ne l'étant pas.
Mais il m'arrive souvent de me demander, comment font les "mono-sexuels" pour n'être attiré·e·s que par un seul genre ou un seul sexe. C'est très étrange pour moi, et je suppose que c'est très étrange pour la plupart des bi/pan. Accessoirement, je vois dans ce fil une définition différenciée de bi et pan, mais il me semble qu'il n'y pas vraiment de différence pour la majorité des bi. Je suis attirée par des gens, parfois des femmes, parfois des hommes, parfois des personnes trans ou non-binaires.
Le genre joue. Je retrouve chez les hommes qui m'attirent ce je ne sais quoi de "calme", qui m'apaise. Bien sûr sous l'apparence calme il y a souvent beaucoup d'émotions réprimées, mais ça marche quand même sur moi. Et chez les femmes qui m'attirent, de l'énergie, de la puissance, de la joie. Les femmes effacées ou timides ne m'attirent pas, alors que l'inverse chez les hommes peut me faire fondre. Chez les personnes non-binaires ou trans qui n'ont pas un passing parfait, j'avoue être attirée par le "trouble dans le genre", le fait que la frontière soit floue.
Je pense que mon attirance a toujours été fondée sur une recherche d'équilibre entre les pôles actif/passif, doux/fort, puissant/faible... et comme le genre influe beaucoup sur ces polarités, ça influe aussi sur mes attirances.

Je ne parle là évidemment que des éléments attirants liés au genre, pour essayer d'apporter de l'eau au moulin de cette discussion.

J'ai aussi eu une discussion avec une amie lesbienne sur la différence qu'il peut y avoir entre les attirances hétéro et les attirances lesbiennes. Par exemple j'ai longtemps eu un léger syndrome de l'impostrice en tant que bi car mon attirance pour les femmes est une attirance assez douce, tandis que mon attirance pour les hommes peut être assez intense. Et en discutant avec elle, je me suis rendu compte que ça n'avait rien à voir avec être une "mauvaise" bi, mais sûrement plus avec la socialisation genrée, le rapport au sexe différent des hommes et des femmes, car mon amie n'a jamais eu d'attirance "fulgurante" pour des femmes et pour autant elle est bel et bien lesbienne.

Je pense que notre manière d'être attiré·e est énormément influencée par la culture, par la construction de genre (la nôtre et celle des autres), ce qui rend la réponse à ta question assez ardue.

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Discussion : Appel à questions (pour mon taf de sexologue)

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Alabama

le dimanche 25 février 2024 à 15h44

Merci pour les encouragements et merci pour les questions !!!
Comme j'ai fait aussi appel à mon entourage proche je commence à avoir une sacrée liste sur plein de sujets différents. Ça va me faire de quoi étudier car je n'ai pas toutes les réponses sorties de mon chapeau.

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Discussion : Appel à questions (pour mon taf de sexologue)

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Alabama

le samedi 24 février 2024 à 19h59

Bon.
Je débarque après 3 jours de formation justement.
Je pensais prendre mon temps pour répondre tranquillement à Tuya, mais je vois que la discussion s'est complètement emballée !!!
Je vais quand même tenter d'avancer mon point de vue calmement, et puis si on est pas d'accord au final, eh ba, on est pas d'accord !
Les études

Je ne crois pas que le nombre d'années d'études fait la qualité tu thérapeute. Ni le fait que ce soit par une université reconnue par l'Etat. L'Etat ne reconnaît pas la psychanalyse et pourtant la quasi totalité des psychologues de France sont pétris de Freud et de Lacan, donc de psychanalyse. Nous sommes le dernier pays au monde où c'est le cas. Aux Etats-Unis, la gestalt thérapie est très répandue de ce que je comprends, tandis qu'en France elle est suspectée de dérives sectaires. Etant d'une minorité culturelle et ayant essuyé la bêtise de l'Etat sur le sujet des cultures minoritaires (nous aussi étions suspecté·e·s de sectarisme, ou de terrorisme, ou les deux), la reconnaissance ou non-reconnaissance de l'Etat ne me dit rien de la confiance que je dois accorder à tel·le ou tel·le praticien·n·e.

Je suis d'accord que c'est un problème. Car dans cette jungle de thérapeutes, la seule chose sur laquelle on puisse réellement se reposer, c'est l'instinct, et quand une personne a été gravement traumatisée, son instinct est soit défaillant, soit trop faible pour être écouté.

Le titre de sexologue/sexothérapeute
Il n'est effectivement pas protégé, mais le sera sans doute à un moment, tout comme les psychologues et les psychiatres se sont réservés le titre de psychothérapeute, alors même que les psychiatres n'ont pas de formation à la psychothérapie, sauf volonté individuelle. Résultat, le titre de psychothérapeute ne veut rien dire alors qu'il est protégé.

J'utilise les deux termes, parce que les gens connaissent un peu le terme sexologue, et pas du tout le terme sexothérapeute. Mais en réalité je suis formée à la sexothérapie, car en effet je ne m'occupe que des causes psychologiques aux troubles sexuels, et cela fait partie de ma formation que d'écarter les causes potentiellement médicales : s'il y a un doute, mon devoir est de rediriger vers un médecin (urologue, gynécologue, médecin généraliste).

TDS et sexothérapie
Je ne m'attendais pas à ce que cela soit soulevé ici. A vrai dire je n'imaginais pas que vous étiez si nombreux·se·s à être passé·e·s sur mon blog. Ça me fait très plaisir, je suis flattée de votre intérêt, vraiment :).

Cependant, j'ai pu déjà expérimenter le fait que c'était compliqué pour beaucoup de personnes. Normal, notre société est pétrie de putophobie, et la loi ne me protège pas contre cette discriminattion. A partir de là, tout est permis, et aucun texte de loi ne peut m'aider à défendre mon point de vue. Je vais quand même essayer.

Etre TDS et sexothérapeute, pour moi c'est à peu près comme être masseuse et sexothérapeute, ni plus, ni moins. Les mêmes questions d'éthique et de déontologie se posent. J'y ai répondu en grande partie dans mon mémoire, qui porte justement là-dessus, et qui m'a permis d'analyser ma pratique et me sentir solide pour défendre mes choix et mes convictions.

Je me suis adressée à vous ici en tant que sexothérapeute, pas en tant que TDS. En tant que TDS, je pratique ce que j'appelle du sexe thérapeutique, ça n'est pas de la sexothérapie, bien qu'il y ait une zone de chevauchement, comme il peut y avoir une zone de chevauchement entre un massage thérapeutique (disons, la somatopathie ou le gestalt massage ou l'ostéhopathie pelvienne) et une psychothérapie. Il y a effectivement une partie dialogale, mais elle reste marginale, ce n'est pas le coeur de la séance.

Il me paraît en effet primordial de ne pas tout mélanger, et je ne reçois pas de clients du tds en sexo, ni de client de sexo en tds. De toutes façons, étant donné la situation catastrophique en France quand on est Tds, je ne peux pas me permettre de mélanger les deux identités et je ne mettrai donc pas ici de liens vers mes activités de sexothérapeute, ni vers mon activité de TDS. Je fais en sorte de bien séparer les espaces. Dommage, d'une certaine manière ça aurait pu m'apporter de la visibilité :D, que ce soit pour l'un ou l'autre métier...

L'emprise dans le cadre du TDS
Le risque d'emprise est pour moi le même que dans le cadre du massage thérapeutique. Ma ligne de conduite est la même : je ne rencontre pas mes clients en-dehors des rdv cadrés du TDS. Comme le disait @artichaut, le cadre est posé en amont de la rencontre, le client sait qu'il y aura de la sexualité, il vient pour cela, contrairement à un thérapeute qui se servirait de son ascendant pour imposer de la sexualité à un·e patient·e. La plupart du temps, c'est le fait d'hommes sur des femmes, mais je ne veux pas me dédouaner uniquement sur la base du genre, les femmes peuvent tout à fait abuser aussi des hommes. C'est un point sur lequel je suis très vigilante en sexe thérapeutique. Aucune formation ne pourra jamais garantir qu'un·e praticien·n·e n'abuse pas de ses client·e·s. Il faut ici se reposer sur l'éthique de la personne. La déontologie ne sert qu'après coup, pour dénoncer des actes, mais elle ne protège pas des actes en eux-mêmes.

Dans le cadre du TDS, une des complications, c'est que la possibilité de sexualité est là avant le rdv. Pour un·e client·e qui se ferait abuser dans ce cadre, ce serait effectivement extrêmement compliqué de plaider son cas. Mais cela se pose déjà dans le tds classique. Disons que dans le cadre du sexe thérapeutique, il y a plus de chances que des personnes vulnérables prennent rdv, mais des personnes vulnérables prennent aussi rdv dans le tds classique. Bref, pour moi c'est une question très complexe, qui relève d'un alignement intérieur. Je ne vois pas vraiment comment il est possible de s'en prémunir, hormis renverser les rapports de domination et que chacun·e apprenne que ses limites sont inaliénables.

En tous cas, dans ma pratique, j'ai vécu des situations où effectivement, j'aurais pu abuser de mon statut, parce que
- plus âgée que le client
- plus expérimentée
- plus "sachante"
- plus sûre de moi
Ce sont des situations que j'ai "senties", et où j'ai utilisé du maximum de précaution, en mettant le consentement au centre, à chaque étape, et en allant pas plus loin au moindre doute. Je pars souvent des demandes du client, je lui demande d'expliciter ses envies et ses désirs, et je fais très attention au langage corporel. A force de pratiquer en tant que TDS, et d'apprendre mes propres limites, l'écoute de mon propre corps, je suis devenue, j'ose le dire, très fine dans mes perceptions de ce qui se passe dans une relation intime, à fortiori sexuelle et surtout dans le cadre pro où mon objectif, c'est le chemin du client, et non mon plaisir perso. C'est aussi ce qu'on apprend en formation : être là pour le client, et différencier nos besoin perso, des besoins de la relation thérapeutique (et donc du client).

Nous apprenons aussi à questionner nos manques : si je tombe amoureuse ou si j'ai du désir pour un client, qu'est-ce que cela dit de moi ? Est-ce que mes besoins relationnels et sexuels sont comblés dans ma vie privée ? Si ce n'est pas le cas, warning, je dois redoubler d'attention pour ne pas interférer et bloquer le processus thérapeutique. Je ne sais pas si les psychologues sont formés sur ces questions par exemple, j'espère que oui. Je suis à peu près sûre que les médecins, eux, ne le sont absolument pas. Ce qui est sûr c'est qu'un·e psychologue n'a pas d'obligation de supervision ni de travail sur soi. Dans le cadre de ma formation, c'est obligatoire. Je peux bien sûr y déroger et travailler dans mon coin, ce que je ne fais pas, je paie (cher) un superviseur.

Sexualité, lgbt+ et psychothérapie
J'ai vu beaucoup de critiques dans ce fil de discussion, sur l'existence même des sexologues/sexothérapeutes. Pour info, ce métier existe parce que les professionnels de la thérapie (psychologues, psychanalystes, gestalt thérapeutes et j'en passe) sont extrêmement peu formés sur les questions de sexualité. Comme pour le reste de la société, le sujet est tabou chez les thérapeutes. En tant que TDS et féministe, j'en connais un rayon sur le sujet. Ce que j'ai appris en formation de sexothérapie, c'est surtout la posture de thérapeute.

La théorie, je la connaissais déjà, et j'en savais largement plus que tous les thérapeutes en formation avec moi. J'estime être tout à fait qualifiée sur le sujet sexuel. Et ne parlons pas de l'accueil des personnes lgbt+. C'est ce qui m'a convaincue que j'étais tout à fait apte à m'installer. Des médecins sexologues qui disent n'importe quoi et font plus de mal que de bien, y en a une palanquée. Je ne vois pas pourquoi j'aurais à rougir alors que je sais accueillir ces personnes, que j'ai une ouverture d'esprit peu commune dans notre société sur ces questions. J'ai entièrement ma place. Je ne prétends pas être la meilleure des thérapeutes, mais je ne suis certainement pas la pire, même en ne retenant que les praticiens reconnus par l'Etat.

Sur ce, je m'arrête là pour aujourd'hui. J'ai fait un énorme pavé, je ne sais pas si j'ai répondu à toutes les "objections".

Si, il manque la misandrie !

au début de mon parcours, je considérais que je n'étais pas apte à accompagner des hommes cis het'. Tout·e thérapeute a ses limites, et moi c'était la mienne. Mais progressivement, j'ai avancé dans mon parcours thérapeutique. Et mon parcours féministe. Aujourd'hui, je suis beaucoup moins réactive aux paroles masculinistes quand cela ne provient pas d'hommes trop proches de moi. Je suis en capacité de ressentir de l'empathie pour des hommes qui ont souffert et accusent les femmes. Je garde mon filtre féministe, mais je peux entendre les histoires singulières. Je me considère donc capable aujourd'hui d'accueillir des hommes en thérapie, notamment par mon expérience en sexe thérapeutique dans le TDS. Et j'ai même comme objectif à long terme, d'accompagner des hommes auteurs de violences (donc potentiellement conjugales, viol, etc...).

Parce qu'en tant que féministe, je me bats contre le patriarcat, je ne me bats pas contre les hommes, même si parfois cela peut sembler se recouper, et même si dans ma vie privée la différence n'est pas toujours évidente. Et pour détruire le patriarcat, je pense que les hommes ont besoin d'apprendre des femmes, ont besoin de l'empathie et de l'intelligence émotionnelle des femmes. Je ne crois pas que les hommes pourront changer seuls en l'état actuel des choses. Et je suis ok, en étant rémunérée, d'apporter ma pierre à l'édifice. Je suis misandre au sens politique du terme, mais j'aime profondément les humain·e·s, et ce depuis toujours. C'est le sexisme qui me fait parfois me tenir à distance des hommes, mais en tant qu'individus, leur histoire singulière et leur monde intérieur m'intéresse profondément.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

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Alabama

le mercredi 21 février 2024 à 18h50

Je ne sais pas si je cherche à vivre des choses avec moins d’intensité , mais ça me va d’essayer, et d’accepter que pour voir plus de monde il y ait moins d’intensité . Ce n’est plus une condition pour relationner et je trouve ça chouette parce que c’est nouveau comme envie dans ma vie. Envie au sens «  je suis curieuse de voir ».

Et sinon je sais comment on fait pour relationner, à peu près. Je ne cherche pas de conseils cher artichaut 😉

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Discussion : Appel à questions (pour mon taf de sexologue)

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Alabama

le mercredi 21 février 2024 à 18h45

C’est drôle je n’ai jamais vu ce type de questions envers les personnes qui viennent faire des études universitaires ici …

Oui je suis payée pour, 50€ la séance.
Cependant les articles que je compte écrire seront eux gratuits. Je ne peux pas te payer pour les questions, car je ne gagne déjà pas ma vie avec ce métier. C’est plus une passion qu’un gagne pain.

Oui j’ai fait des études de sexologie pour exercer, 2 années pour être précise, et je continue à me former sur la psychothérapie, j’en ai encore pour 3 ou 4 ans.

Mon blog n’exclue pas les hommes cis het’, je ne sais pas comment tu en es arrivé à cette conclusion. Mais j’aurais pu et je ne vois pas le rapport avec ma question ici. Et si je ne voulais pas que les hommes cis het répondent je l’aurais précisé. Au contraire les questions d’hommes cis het m’intéressent particulièrement 😉

Je perçois quelque chose comme de l’ironie dans ta manière de t’adresser à moi, y a t’il quelque chose qui te dérange dans mes propos ?

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Discussion : Appel à questions (pour mon taf de sexologue)

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Alabama

le mercredi 21 février 2024 à 12h38

Bonjour à toutes et tous !!

J'ai décidé d'écrire pour mon activité de sexologue/sexothérapeute, et je fais appel à vous pour vous demander quelles sont vos interrogations sur le sexe, la sexualité et les relations intimes au sens large, ou quelles étaient vos interrogations il y a quelques années, ce que vous aimeriez lire sur le sujet, ou auriez aimé lire plus tôt dans votre vie ?

Merci d'avance pour votre aide :)

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Discussion : Changer de paradigme (relationnel)

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Alabama

le mercredi 21 février 2024 à 12h35

artichaut
Ça représente quoi pourt toi les «  repas raclette » ?
Tu aimerais juste être invitée (et ne pas forcément y aller), ou tu as envie d'y aller, et vivre ces «  repas raclette » ? (que tu a l'air ensuite de nommer comme étant possiblement "superficiels").
Dans d'autres posts tu dis avoir pas mal d'ami·e·s, pourtant…

Ça représente les soirées repas que les gens font entre ami·e·s.
J'aimerais être invitée et pouvoir décider de si j'ai envie d'y aller ou pas. Parfois j'ai envie, parfois non. Mais si je ne suis pas invitée, je me sens juste exclue.
Et oui parfois je trouve ça ennuyeux au final. Mais justement je crois que ces derniers mois, quelque chose a changé et j'y trouve plus d'intérêt qu'avant.
J'ai pas mal d'ami·e·s (selon mes critères, peut-être que pour d'autres c'est peu), mais toutes et tous ne sont pas à proximité. Et je fais une différence entre ami·e·s et potes/copain·e·s. Donc j'ai des ami·e·s et peu de potes. Les ami·e·s se seraient les personnes avec qui il y a une forme d'engagement relationnel : même en habitant loin on va nourrir le lien. Les potes c'est les gens qu'on aime bien mais avec qui il n'y a pas d'engagement, on peut se voir, comme ne pas se voir, c'est aléatoire et la distance peut mettre fin à la relation. Parfois j'ai des surprises : des gens que je pensais dans la case "pote" deviennent des "ami·e·s" sans que je m'en sois doutée, et inversement... c'est des cases mais elles ne sont pas figées.

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Discussion : Nouvelles rencontres

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Alabama

le vendredi 16 février 2024 à 13h28

Bon j’ai fait un tableau qui me semble réaliste de mon expérience , sans enjoliver. Oui ça peut être décourageant.

Mais là où pour moi c’est devenu cool, c’est quand j’ai vraiment accepté que peux de personnes me correspondent. C’est à ce moment là que j’ai de nouveau abordé les choses comme un jeu, une aventure, avec moins d’attentes mais des envies et des limites très claires. En gros je me laissais tester, discuter, et le fait est qu’en assez peu de temps j’ai rencontré 3 hommes les uns après les autres. Je suis en relation amoureuse non-exclusive (avec des moments de fermeture quand on est fatigué de nos propres problèmes) avec le 3 eme. Le premier voulait des enfants moi non et c’était très important pour lui de trouver quelqu’un qui en veut, et j’aurais bien continué à le côtoyer amicalement mais il a fini par ne plus vraiment envoyer signe de vie, le deuxième était chouette mais ni l’un ni l’autre nous n’avons fait en sorte de continuer à se voir (même «  en amis »). Ça a été de très chouettes expériences et m’a réconciliée avec les rencontres : plus je suis stricte sur mes critères et mieux ça se passe.

Je te rejoins sur être très clair dans le profil, laisser transparaître qui tu es, au delà des hobbies. Dire ce qui t’amène sur le site avec honnêteté. Tu mets dans ce cas toutes les chances de ton côté pour trouver une personne qui sera intéressée par toi.

Beaucoup de gens ont tendance à voir les profils d’appli comme un genre de CV où il faut se montrer sous son meilleur jour et ça donne un genre de consommation des rencontres. Particulièrement dans les villes.

Et ravie que tu sois allée lire le blog !

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Discussion : Nouvelles rencontres

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Alabama

le vendredi 16 février 2024 à 11h06

Xyn


Cela étant dit, j'aimerais bien avoir un point de vue plus développé de la part de la gent féminine quand à la façon dont elles utilisent ces sites.


Je peux te répondre uniquement sur mon expérience .

Lorsque je vais sur un site de rencontre, seul 1 profil d’homme sur 30 ou 50 m’intéresse. J’envoie facilement le premier message, mais j’ai assez souvent pas de réponse, comme les hommes 😉. Idem quand je marche avec des femmes d’ailleurs. Je suis à la campagne, donc j’ai aussi accès à moins de profils proches de chez moi.

Je ne rencontre pas (plus) pour juste du sexe : la plupart des coups d’un soir avec des hommes ont été assez nuls, et pourtant je fais partie des femmes, pas si nombreuses, qui n’ont pas peur de dire ce qu’elles aiment/ n’aiment pas et je guide s’il le faut. Mais au mieux le gars ne «  comprend pas » et au pire il me traite de «  frigide » ou m’impose une pénétration sans capote par surprise (oui ça m’est arrivé et c’était un mec bien de gauche sensé être sensibilisé au féminisme et tout et tout). Évidemment dans le lot quelques rencontres ont été vraiment chouettes (et pas forcément avec des mecs «  gentils de gauche polytrucs ») mais du coup le jeu n’en vaut pas la chandelle pour moi. Étant TDS, pour le cul je préfère être payée: si le mec est égoïste au moins j’ai une contrepartie et les clients sont bien plus respectueux que les mecs d’un soir, eh oui ! Et ils font plus de cunnis 😌

Pour les rencontres plus profondes, je suis devenue extra sélective. Ça va vous paraître étrange mais quand je vois «  polyamour » sur un profil d’homme, je fuis : la plupart du temps ces gens ont «  oublié » de prévenir leur copine, et cherchent surtout du cul, ou une relation secondaire (donc ne sont pas prêts à donner le temps et l’énergie que j’attends). Je cherche donc des profils d’hommes sans relation amoureuse actuelle mais de préférence ouverts aux relations non exclusives. Je n’exclus pas les monogames meme si globalement ils ont plus de mal à être à l’aise avec mon métier de Tds.

Parfois je matche avec quelqu’un de chouette. On entame la conversation et assez rapidement je me rends compte que je suis la seule à poser des questions : l’autre se laisse tranquillement porter et ne cherche pas à me connaître vraiment. Je laisse tomber, c’est un signe que la personne n’a pas suffisamment de curiosité pour l’autre, et c’est récurrent chez les hommes, même si j’ai aussi eu la même chose avec des femmes sur les sites de rencontre (beaucoup moins irl, et proportionnellement c’est quand même beaucoup moins que les hommes ).

Souvent il m’est arrivé aussi que l’homme cherche d’une manière ou d’une autre à imposer son pouvoir : en disant qu’il rencontre uniquement les femmes qui sont ok de se déplacer chez lui, en allant sur le terrain sexuel alors que rien dans ce que je dis n’a laissé entendre que j’avais envie de ça. Et là je parle bien de personnes qui ont passé mes premiers filtres drastiques, avec qui je discute déjà depuis plusieurs jours.

Tout ça pour dire que c’est chronophage et que la déception est souvent au rdv. Pire que la déception : le sentiment de n’avoir qu’une valeur d’objet de consommation aux yeux de l’autre , de ne pas être traitée comme un humain. Et plus on voit le monde avec des lunettes féministes plus la déconvenue est grande, car l’objetisation se loge parfois dans des détails.

Donc un profil bien écrit, ne présage pas d’un homme qui va me traiter comme un humain à part entière avec mes désirs propres, mes aspirations, ma personnalité.

Beaucoup de femmes n’ont pas forcément cette viSion des choses et cette analyse, mais elles vivent les mêmes expériences, meme bien pires quand elles ne savent pas qu’elles ont le droit d’avoir des limites.

Au delà de la peur II y a la colère et la lassitude me concernant. Car ensuite une fois qu’on a trouvé une personne chouette avec qui on a envie d’aller plus loin, il y’a encore d’autres challenges liés au genre ou pas. Il y a eu toute une période où je n’arrivais pas du tout à aborder les rencontres avec légèreté. Heureusement c’est un peu revenu à un moment, quand j’ai accepté l’idée que très peu de personnes pouvaient me donner envie d’aller plus loin.

Donc parler de privilège, Mouais. Je dirais que le seul avantage du truc, c’est que ça fait du bien à l’ego de voir des likes. Mais le prix à payer est tellement élevé que ça n’a aucun sens de considérer ça comme un privilège.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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