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Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le lundi 05 décembre 2022 à 16h30
Caoline
Je considère que la compersion est la plus belle preuve d'amour, d'un amour intense et totalement désintéressé.
Elle peut en effet aller, comme le dis il me semble bonheur, jusqu'à quitter l'autre, la laisser partir sans la retenir si c’est pour que cette personne aimée soit plus heureuse.
Oui c'est intéressant cette dimension que vous amenez. Moi aussi ma compersion m'a déjà amené à laisser partir l'autre (y compris avec un·e autre).
En réalité même, c'est aidant pour tout le monde la compersion dans ces moments-là.
Caoline
Même avec les guillemets, ça me fait gloups. Ca sonne pour moi comme les hommes qui aident les femmes dans les taches ménagères. Ce n'est pas ça du tout, il s'agit de faire votre part.
On est bien d'accord et faire sa part, parfois ça veut dire stopper la relation. Et le reste du temps ça veut dire s'entraider.
Ce que j'entends par aider l'autre c'est par exemple : l'écouter, le soutenir, l'encourager, valider ses ressentis, proposer des temps formels de discussions, changer éventuellement certains de mes comportements ou changer des temporalités (ralentir, mettre en pause), m'empêcher de vivre des trucs (notamment sexuels), prendre acte et si nécessaire prendre des décisions, etc.
Peut-être que j'utilise le moit "aider" car vu que je suis transparent sur la nature de mes relations, j'estime quand même que les émotions ressenties par l'autre, même si elle résultent d'un de mes comportements, lui appartiennent en premier lieu. Sur certaines choses, je peux aider, mais pas faire à la place de. Et cette nuance me semble importante. Je ne suis pas thérapeuthe de l'autre et ne veut pas l'être.
Discussion : Séduction éthique

artichaut
le lundi 05 décembre 2022 à 14h56
bidibidibidi
Oui, bien entendu. La séduction est souvent présentée de manière assez négative (ce qu'Artichaut nomme la drague), mais ce n'est nullement une obligation.
La séduction, fondamentalement, ça ne désigne que cette phase d'incertitude avant qu'une relation se crée.
On dirait que pour la toi la séduction est une phase, un instant donné dans une relation, mais pas une action. Pour moi la séduction est l'action de chercher à séduire.
Voici ce que je mets dans le lexique des événements que j'organise :
- Drague : « racler le fond pour recueillir ou ramasser quelque chose » autrement dit, comportement qui vise à obtenir les faveurs d’une personne (par ex. : commentaires sur son physique, chercher à obtenir insidieusement ses coordonnées, insister pour revoir la personne dans les jours suivants, etc.)
- Séduction : version supposément acceptable de la « drague », mais qui bien souvent reproduit exactement les mêmes schémas oppressifs (chercher à imposer ses désirs, ignorer les limites de l’autre, tentatives d’approches tactiles, etc.).
Vous parlez beaucoup de ce que l'on dit sur soi en "phase de séduction" (cette notion de "phase" me semble d'ailleurs pouvoir permettre de se dédouaner de notre responsabilité), mais il y aussi (et c'est souvent bien pire) ce que l'on dit de l'autre (compliments, etc) et ce que l'on fait sur l'autre (tentatives d’approches tactiles). Et aussi ce qui me semble sous-tendre tout ça : chercher à imposer ses désirs, venir ou être avec des idées préconçues (sur l'autre ou la relation à venir) et chercher à convaincre et obtenir.
Le moteur principal de ce "jeu de séduction" me semble être le sous-entendu, donc ne pas dire, qui est —on le sait— la porte ouverte à toutes les fenêtres vers le non-consentement, l'agression et l'abus. Pourquoi tenir encore, ou vouloir jouer à ce jeu dangereux s'il en est ? Quels frissons y éprouvent-on qui vaille la peine de ce danger ?
Enfin ce jeu-là appelle pour moi un jeu de miroir, qui finalement se retourne contre nous : on s'est tellement mutuellement flatté·e·s qu'on se croit dans un rêve (amoureux). L'autre nous renvoie cette image merveilleuse de nous-même (si l'autre y croit, c'est que c'est vrai !!!) et booste notre confiance en nous-même (qui s'écroulera dès que le rêve —j'ai failli dire "le rêve américain— s'écroulera). Chaque déception sur l'autre devient une déception sur nous-même (d'avoir pu croire à ce rêve-là, à cet autre-merveilleux, donc à ce nous-même-merveilleux… naïf et crédule de surcroît).
Le jeu de la séduction et de l'amour-amoureux me semble finalement le meilleur moyen de détruire notre confiance en soi (en détruisant au passage celle de l'autre). Et d'avoir toujours +besoin de la validation de l'autre (comme une drogue), donc de rejouer à ce jeu, dans l'espoir de… et ainsi de suite.
Se détruire soi-même en laissant moultes cadavres émotionels sur sa route. Tout ça pour quelques minutes de temps en temps d'un "bonheur" fabriqué de toute pièce.
Discussion : Séduction éthique

artichaut
le lundi 05 décembre 2022 à 14h49
bidibidibidi
J'ai tendance à soigner un poil plus mon apparence. Je vais pas me fringuer comme si j'allais à un mariage mais je fais en sorte d'être relativement irréprochable.
Je ne bois jamais d'alcool pendant un rendez-vous avec quelqu'un qui me plaît. Principalement parce que je ne veux pas que la personne en face se sente poussée à boire de l'alcool (alcool et consentement ne font pas bon ménage).
Je peux parler sexe en phase de séduction, alors que c'est un sujet que j'aborderai peu sans cela.
Je pourrais proposer de payer les verres. Alors qu'avec une personne quelconque je partirai du principe qu'on partage la note.
Il y a souvent une bulle qui se crée en phase de séduction, où on se concentre principalement sur la personne en excluant un peu ce qui se trouve autour. Ce qui influence mon comportement, indéniablement.
Mais personnellement, je considère que tout ça fait partie du respect et de la dynamique du moment. Donc c'est pas vraiment du travestissement.
Alabama
Quels choses cachez vous que vous montrez plus tard ?
Je ne pète pas, je ne rote pas. Mais je pense que la personne ne se fait pas d'illusions à ce sujet.
Merci @bidibidibidi pour le courage de cette franchise !
Discussion : Séduction éthique

artichaut
le lundi 05 décembre 2022 à 14h47
Alinea7
Finalement j'en retiens qu'un comportement éthique en matière de séduction serait embellir des traits de personnalité existants, et qu'un comportement non éthique serait suggérer ou simuler des traits de personnalités absents.
Il me semble qu'il manque entre les deux, les mensonges par omissions : cacher des traits de personnalité existants.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le lundi 05 décembre 2022 à 14h20
bonheur
Dans mon instant présent, je dirai que la compersion me permet d'accepter l'éloignement d'une personne que j'aime. Je me suis aperçue déjà que c'était pour moi un possible motif de rupture. Offrir à l'autre un bonheur ailleurs qu'auprès de moi.
Je peux aussi appelé cela différemment : ne pas devenir le boulet que l'autre va trainer avec soi.
Et dans ce cas, la compersion vient "contrarier" l'amour.
Je ne trouve pas que ça contrarie l'amour, bien au contraire.
Ce qu'éventuellement ça contrarie c'est les plans que tu t'étais fait à partir de cet amour.
bonheur
Alabama
...on ne peut pas être compersif si la peur de perdre est intense, qu’elles que soient les raisons sous jacentes.
Ah merci @bonheur de relever cette phrase d' @Alabama, et que j'avais lu trop vite. J'avais lu ce que j'avais envie d'entendre : « on peut ne pas être compersif si la peur de perdre est intense ».
Car si on ne peut pas, alors moi clairement ça me donne envie de fuir. Je pense de pas être cap' d'assumer produire une telle intensité de peur chez l'autre.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le lundi 05 décembre 2022 à 13h26
Alabama
je considère que les deux personnes sont actrices de la sécurité relationnelle.
Oui, c'est bien comme ça que je l'entendais.
Et donc si je peux pas "aider" (ou si ça me coûte trop), je finirais pas stopper la relation.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le lundi 05 décembre 2022 à 13h12
Merci @Alinea7 pour ta réponse (comme toujours constructive).
Alors déjà il y a deux choses différentes :
- ressentir de la compersion
- exprimer de la compersion
On peut en ressentir et en exprimer (youpi), en ressentir et ne pas en exprimer (dommage, mais certes tout le monde n'est pas doué à l'expression de ses émotions), ne pas en resentir et ne pas en exprimer (ok), ne pas en resentir et en exprimer (hum…).
Pour ce qui est d'exprimer de la compersion si on n'en ressent pas, oui en un sens je trouve ça malhonnête. Et en même temps, si on va par là, ce monde est malhonnête et les conventions sociales sont malhonnêtes.
Il y a des personnes qui quand on leur offre un cadeau qu'il/elle n'aime pas, se forcent à se montrer enthousiastes, à exprimer de la joie, etc (ou n'ont même pas besoin de se forcer tellement il/elle sont habitué·e·s à faire ça, ou tellement se forcer est devenue une habitude). De même pour l'empathie : exprimer de l'empathie pour quelque chose, ou faire de grands sourires, alors qu'intérieurment on est contrarié. Donc j'imagine que c'est complétement possible pour la compersion. Et même c'est pas seulement j'imagine, mais je l'ai vécu, car justement en milieu "poly & co" la compersion tend à devenir une injonction comme les autres. Donc j'imagine qu'on peut même se convaincre soi-même qu'on en ressent (!)
Mais comme tu l'as bien compris, mon sujet c'est les personnes qui ressentent ou ne ressentent pas de la compersion. Laissons pour l'instant de côté la question de l'expression, qui convoque des données sociétales de bonnes séances, de politesse, voire d'hypocrisie sociale, ou inversement de prendre soin, de considération minimale, ou d'éducation genrée, selon de quel côté on veut se placer.
Et du coup partons du principe (abstraitement) que les personnes qui en expriment en ressentent (car personnellement l'expression de ressentis non éprouvés me fait plutôt un effet contre-productif si je m'en rends compte).
Pour moi la compersion n'est rien d'autre que de l'empathie, une forme d'empathie sur des sujets particulièrement sensibles dans ce monde-là. Et l'empathie, c'est à ça que j'identifie l'amour.
On l'aura compris je pense, l'amour pour moi est vaste, c'est une forme d'intérêt désinteressé pour l'autre. Intérêt au sens d'être touché par l'autre, d'être curieux de l'autre, d'aimer ce qui émane de la personne ou ce qu'elle fait dans ce monde (pas seulement à nous, avec nous), éventuellement d'attirance. Désintéressé au sens, qui n'attend rien en retour (l'amour possesif est pour moi un oxymore).
En fait je me rends compte qu'avec ma définition de l'amour, je réponds moi-même à la question du titre de mon fil si amour=empathie et compersion=empathie, alors compersion=amour, et non_compersion=non_amour, cqfd.
(Déso pour allergiques aux Maths !)
Mais pour aller dans ton sens @Alinea7, peut-être que je n'ai pas besoin d'amour (de l'autre) mais de preuves d'amours. Et peut-être que la compersion (ou l'empathie) est un de mes langages d'amour.
Et encore une fois j'accepte la jalousie, les mals de bides, les frustrations, les failles de confiance en soi… et j'ai même envie d'en tenir compte (je suis empathique envers ça), mais j'ai besoin que l'autre en+ de toutes ces difficultés, ressente quand même de la compersion. Sinon…
Sinon, ça ne va pas faire que je vais me conduire en poly-je-m'enfoutiste-démerdes-toi-avec-ta-jalousie, ça ne va pas faire que je vais exiger ci ou ça de l'autre ("travaille sur ta jalousie !", "sois responsable de tes émotions !", etc), mais par contre sans doute que ça va faire, que je vais ne pas me sentir aimé et que possiblement je vais finir par m'éloigner (mon amour s'il est fort et désintéressé peut passer au-dessus de ça, mais si de fait ça vient créer empêchements sur empêchements dans ma vie, ça peut finir par abîmer le lien, surtout si je me sens peu aimé).
Et peut-être qu'identifier ça, va me permettre de mieux choisir les personnes avec qui je relationne.
Car oui en un sens, on peut dire que la manifestation de la compersion ne m'est pas nécessaire comme preuve d'amour à court terme, mais peut le devenir à long terme.
D'ailleurs même s'il n'y a pas jalousie, etc, je sens que j'ai besoin d'un minimum de compersion. Si l'autre l'autre s'en fout de mes (autres) histoires, je finis pareil, par douter de son amour.
Inversement si l'autre ressent de la jalousie, mais est compersif/compersive ça m'aide à me dire que c'est ok pour elle/lui. Et là je vois un gros biais : si la compersion n'est pas ressentie mais juste exprimée (par volonté de perfection, injonction, ou volonté de prendre soin), ça pourrait ne pas me faire voir que l'autre est en souffrance, et donc que la situation est innaceptable.
Alabama
Je vais répondre sur mon expérience : ma compersion est inexistante ou minime si je me sens insecure dans ma relation.
Clairement si l'autre se sent insecure dans la relation, il y a quelque chose qui ne m'ira pas.
- soit je me sens capable d'aider l'autre à rendre la relation plus sécure (auquel ça peut rejoindre ce que tu dis de laisser une possibilité à la compersion d’émerger) ;
- soit je ne m'en sens pas capable, auquel cas je me considère responsable de stopper la relation.
Peut-être qu'inconsciemment c'est cela que je fais : je "donne sa chance" à l'autre de ressentir de la compersion en essayant à court terme de l'aider, et si ça ne fonctionne pas (s'il/elle ne ressent jamais de compersion) je finis par poser une rupture (même si en soi j'avais envie de continuer) pour ne pas me retrouver pris dans un dilemne entre la souffrance de l'autre et la liberté de mes choix.
Du coup pour moi ça ne contredit pas la corrélation entre amour et compersion (de même qu'entre amour et empathie), mais effectivement c'est subtil.
Discussion : L'abscence de compersion révèle t-elle une abscence d'amour ?

artichaut
le dimanche 04 décembre 2022 à 23h38
Préambule : ce fil s'adresse plutôt a des personnes conscientes de vivre de la compersion. Si ce n'est pas votre cas, vous pouvez bien sûr lire, mais tâchez si possible d'éviter les jugements à l'emporte-pièce. Merci.
____________
Pour avoir goûté à des contextes, des situations, voire des groupes où la compersion domine, j'avoue avoir un peu du mal aujourd'hui quand celle-ci n'est pas au rendez-vous.
Déjà je constate que je "comprends" de moins en moins que l'on puisse se sentir affecté négativement par ce que peuvent vivre deux personnes qui ne sont pas soi. Et les innombrables messages en ce genre sur le forum, me laisse de plus en plus sans voix. Qu'est-ce que ça peut bien me faire que untel et unetelle partage ou pas du sexe (ou autre chose) quand ielles ne sont pas avec moi ? (sauf bien sûr si ça vient concrétement modifier ma relation, mais sinon ?). Et ça me rend même un peu triste quand il n'y a pas de compersion.
Par exemple, me concernant, tel partenaire mono d'une de mes partenaires, qui refuse de me rencontrer ça m'attriste. Ok on ne vit pas dans les mêmes mondes émotionnels, mais c'est comme si l'autre refusait de valider mon existence.
Ou tel·le metamour qui serait blessé·e que je puisse partager de l'intensité (sexe ou autre) avec son/sa partenaire, m'attriste aussi.
Je me sens presque démuni avec ça. D'un côté je sais dans quel monde on vit, qu'on a toutes et tous moultes blessures affectives et que rien n'est simple pour personne. Et je ressent quand même de la compersion pour ces personnes-là et ces relations-là et j'ai envie de les respecter et de prendre en compte leur chemin de vie ou leurs convictions. Mais quand même ça me perturbe.
J'ai constaté que ma compersion a plus de mal à être là si ma partenaire entame une relation avec une personne que je n'aime pas. Je peux avoir encore de la compersion pour ma partenaire, mais plus difficilement pour cette personne que je n'aime pas (quoique parfois, ça me fait l'aimer un peu, ou la voir sous un autre jour).
Alors du coup quand un·e metamour ne ressent pas de compersion pour moi, je me dis qu'iel de m'aime pas (et soite, c'est ok que l'on ne m'aime pas).
Et par contre, si c'est une personne qui dit m'aimer, ça me fait buguer un peu.
Comment une personne qui en aime deux autres pourrait ne pas être heureux/heureuse que ces deux personnes partagent de l'amour ou de la sexualité ? (encore une fois, je ne parle pas de cas où ça viendrait concrétement modifier sa relation).
Sans doute que je fantasme un monde de bisounours où l'on se réjouit du bonheur des autres. Où chacun·e serait exempt de frustrations, de manques affectifs, de blessures émotionnelles, etc.
Même si moi-même je n'en suis pas exempt. Donc je comprends très bien que l'on ressente de la jalousie, des picotis, des screugneugneux, ou des "moi aussi" (et je ressent tout ça régulièrement).
Mais en fait, de même que la compersion n'est pas le contraire de jalousie, et que l'on peut ressentir l'une ET l'autre simultanément, de même quelque soient les blessures qu'il puisse y avoir, quelque soient les picotis, ou les screugneugneux, si en face il y a zéro compersion, je me met à douter qu'il y ai de l'amour.
Je ne sais pas si c'est clair, et loin de moi l'idée de faire de la compersion, une nouvelle norme, une nouvelle injonction. Mais juste sa terrible abscence parfois, me déroute, me questionne, ou à terme peut me faire m'éloigner.
Discussion : [Livre] « Mono Poly : Itinéraire d'une aspirante polyamoureuse » de Valentine Darles, 2022

artichaut
le vendredi 02 décembre 2022 à 21h53
Avis sur le livre version papier.
« Mono Poly : Itinéraire d'une aspirante polyamoureuse » de Valentine Darles, 2022.
402 pages, autoédition (via Amazon), août 2022, ISBN 9782958398101.
Commençons par l'aspect livre, le contenant.
- Je déteste les dessins en fond sur la couverture : pseudo Kama-Sutra en poupées barbies. Ça fait penser aux pin-ups de La Salope éthique aux éditions tabou. À la limite si ça se voulait une réf', c'est réussi.
- En revanche pour de l'AmazonPrint l'intérieur est réussi. Soit le logiciel Amazon a fait de gros progrès, soit ça a dû demander des heures de travail et d'archarnement, à l'autrice pour réussir à en faire un livre correctement mis en page et agréable à lire. Bravo si c'est le cas !
- Je trouve néanmoins le livre cher pour de pour de l'AmazonPrint.
Discussion : Comprendre le polyamour

artichaut
le vendredi 02 décembre 2022 à 11h59
Bonjour @Mélusine0, bienvenue ici et merci pour tes interventions.
Il y a plein de chose que je trouve super dans ce que tu dis.
Merci de remette en cause la "mode poly" ou la "norme poly", de venir grattouiller un peu là où ça fait mal, d'évoquer la nécessité d'une "mise en garde" vis à vis du polyamour (le polyamour est souvent perçu/présenté comme la panacée qui va révolutionner le monde, résoudre la frustration et les problèmes de couples, et beaucoup s'y engouffrent tête baissée… et s'y fracassent), et surtout de rappeler que la souffrance n'est pas un mode relationnel, etc.
Oui le consentement en matière de polyamour est primordial. Et non les monos n'ont pas à se forcer à relationner avec des polys.
Merci pour tout ça.
Après, tu as tendance, à faire des généralités ("Personne n’oblige personne à l’exclusivité. C’est dans les tripes. "), à être dogmatique ("C'est ma conviction et elle ne peut pas changer. ") voire à virer à l'insulte ("Bien malheureux les imbeciles"), sans te livrer ("Je préfère garder tous ces détails pour moi.") donc te mettre en jeu. Certes tu n'es pas la seule, et bien d'autres ici le font. Mais de fait ça gratouille, puisque tu débarques avec tes "vérités monos" et que rares sont les espaces comme celui-ci ou des non-monogames (qui malgré l'indiscutable "effet de mode" du polyamour, restent minoritaires) peuvent trouver où s'exprimer sans être perpétuellement jugé·e·s ou moqué·e·s. Tout ça en venant dévier un fil de discussion, au lieu d'ouvrir le tien (petite tendance trollesque ?).
J'ai le sentiment que tu as beaucoup de rancune/rancoeur à décharger. Que tu a envie de parler d'amour intense et sincère (comme beaucoup ici d'ailleurs, même si c'est de façon différente). etc. Mais que —en tout cas ici— tu te mets assez peu en jeu, donc le débat risque de rester en surface.
Bien d'autres ont fait ça : venir décharger de la colère et sans aller. Et c'est ok de faire ça. La différence se jouera (peut-être) dans le fait de vouloir rester discuter, ou non.
Il y a des personnes mono sur ce forum, qui participent régulièrement aux discussions. Et c'est quelque chose que j'apprécie beaucoup.
Discussion : Séduction éthique

artichaut
le vendredi 02 décembre 2022 à 09h04
kill-your-idols
Pour qu'il y ait une discussion sincère, il faut qu'il y ait une envie des deux côtés. Si la personne en face est auveuglée par l'amour au premier regard, ça ne sert à rien…
Et bien justement, une manière très simple de ne pas convoquer en face l'amour aveugle est de ne pas se placer à cet endroit et de ne pas utiliser les jeux de séduction (pour revenir au sujet du fil). Certains codes convoquent directement l'escalator passionnel.
Je te bluffe, tu me bluffe par la sé-duc-tion, le 1er de nous deux qui tom-bera a-mou-reux, tom-be-ra de haut.
kill-your-idols
La grosse différence par rapport aux autres membres de ce forum est que je suis un sujet extrêmement rationnel et analytique, et j'ai besoin, pour comprendre quelque chose, de la décortiquer dans les moindres détails.
Très drôle. À mon avis la grande majorité des habitué·e·s de ce forum sont (ou ont été) exactement dans le même cas !
Discussion : Accepter les relations potentielles de l'autre sans que ce soit destructeur

artichaut
le mardi 29 novembre 2022 à 18h25
Bienvenu ici @Romgal
Pouquoi vouloir t'infliger, ce que tu semble certain de ne pas pouvoir supporter ?
Romgal
- Comment accepter que l'autre puisse prendre du plaisir avec un autre ?
- Comment ne pas être touché par ça ? C'est pas humain...
- ça ne vous fait rien d'imaginer que votre partenaire puisse prendre plus de plaisir avec un autre qu'avec vous ?
- En parlant d'imagination, comment faites-vous pour dépasser ça ? J'ai trop travaillé ma visualisation dans d'autre contexte et dans ce genre de cas, c'est affreux!!!!!
Si "prendre du plaisir" c'est faire du sport ou des jeux de sociétés est-ce le même problème pour toi ?
C'est si affreux de visulaiser l'autre prenant du plaisir à jouer au scrabble ou au ping pong avec un·e autre ?
De quel plaisir parles-tu exactement ?
Et pourquoi ce plaisir spécifiquement te cause tant de troubles ?
Tu peux déjà commencer par là…
Discussion : Séduction éthique

artichaut
le lundi 28 novembre 2022 à 10h35
J'ajouterais même qu'il m'est arrivé de me prendre des non. Et que ce non s'est un jour tranformé en un oui. Mais un oui veritable, un oui conscient, un oui en connaissance de cause et après avoir pris tout le temps nécessaire.
Attention je ne dis pas que c'est dans l'attente de ça (d'une transformation en un oui) qu'il faut être transparent. C'est justement en arrêtant d'attendre ou d'éspérer, qu'on arrête de mettre la pression à l'autre (et à soi-même, au passage).
Donner les clefs à l'autre, c'est lui donner du pouvoir sur sa vie. C'est parier sur des relations plus saines, plus sereines, plus équitables. C'est carrément aller vers un monde meilleur.
Alors oui parfois le chemin est difficile. Oui, on va se prendre plein de non (et il va falloir dealer avec ça). On va peut-autre au début avoir ou vivre moins de relations. On va, qu'on le veuille ou non, aller vers la qualité au lieu de la quantité (ce qui est paradoxalement l'exact contraire de ce qui attire —consciemment ou non— la plupart des "néo-polys").
Pour ma part, il n'y a pas de retour en arrière possible. Quand on a goûté à cette sincérité là, à cette qualité relationnelle (ou non relationnelle !) difficile de s'en passer.
Et même l'on se rend compte que ça nous fait changer en retour. Il ne s'agit plus d'imposer le ça ou rien, ni de manière cachée (ne pas tout dévoiler), ni de manière dogmatique (être sincère mais campé sur ses "certitudes"). Entrer en relation, être en relation, n'est pas un combat à gagner, c'est au contraire se mettre en jeu avec ses failles et ses fragilités.
Le « Grand Style » c'est de se montrer tel que l'on est, de donner du pouvoir à l'autre sur sa vie (la sienne), et de toujours lui laisser une porte de sortie.
Être "poly" c'est (ou ce pourrait/devrait être ?) bien moins additionner des relations, que chercher à vouloir ne pas enfermer l'autre, et donc agir en conséquence.
Discussion : Séduction éthique

artichaut
le dimanche 27 novembre 2022 à 20h53
La séduction me semble déjà vouloir être une version éthique (ou polissée) de la drague. Il s'agirait donc de trouver une version éthique de la séduction ou doublement éthique de la drague ?
À mon avis c'est peine perdue. Et il me semble plus pertinent de questionner, et remettre en question, ce qu'il y a de pourri au royaume de la séduction (pour ne pas dire au royaume de l'éthique).
Pour moi ce qui est un tue l'amour, c'est la non-transparence, le non-consentement et je dirais même… la volonté de séduire.
Quand on cessera de vouloir "se vendre", de vouloir plaire, ou de vouloir convaincre l'autre, peut-être pourra t-on enfin toucher à l'amour… se donner tel qu'on est, et recevoir l'autre tel qu'il ou elle est.
Discussion : Objets poly : bijoux, goodies, masques, vêtements...

artichaut
le dimanche 27 novembre 2022 à 16h45
Lili-Lutine
Déjà, là de suite, j'aurai envie-besoin d'un badge avec mon pronom dessus, et j'aimerai que tout le monde autour de moi, lors d'évènement poly ou autre, en ait un aussi <3
Donc tu voudrais des badges elle, il, iel, c'est ça ?
Peut-être même d'autres pornoms : ielle, al, etc ?
Lili-Lutine
En deuxième idée ça serait chouette d'avoir des cartes postales et des marques pages dont on pourrait peut-être, cocréer ici, toustes ensemble, le texte et les images ou dessins ? (+)
Toutafait. On peut balancer des idées ici.
Discussion : Des polys de Caen et alentours ?

artichaut
le dimanche 27 novembre 2022 à 11h38
Perso j'ai laissé tomber.
Ma demande était (je ne connais pas Caen) "trouvez-nous un bar où l'on puisse se réunir", je me charge du reste (ou on le fait ensemble, mais je peux m'en charger solo si besoin) : annoncer l'événement, l'organiser, l'animer, voire monter et former une équipe, etc.
Il n'y a jamais eu de répondant à ça (trouver et réserver un bar), donc j'ai laissé tomber.
Aujourd'hui les cafés poly m'intéressent moins.
Mais je vous souhaite de réussir à monter un jour quelque chose sur Caen.
Discussion : [Lexique] Définition(s) du polyamour

artichaut
le jeudi 24 novembre 2022 à 18h38
…et du coup j'ai l'impression qu'il faut être clair et honnête : Non, multiplier les relations ne résoud aucun problème affectif dans nos vies. C'est ailleurs que ça se joue et le "polyamour" est un leurre.
Ce dont il s'agit c'est ni plus ni moins de réinventer l'amour, de réapprendre à aimer et être aimé, réapprendre depuis le tout tout début, reconstruire tout notre être affectif, affronter la possessivité et le manque. Et comme il faut bien partir de quelque chose, commencer avec ce que l'on a, et non pas avec ce que l'on pourrait/voudrait avoir. Généralement ce qu'on a on appele ça "des ami·e·s" (même si ce terme ne veut pas dire grand'chose). Bon pour d'autre ça peut être un·e conjoint·e, peu importe. Ou à la limite juste soi-même (et c'est déjà beaucoup). Mais je ne vois pas comment faire autrement que partir de l'existant. Là où au contraire "le polyamour" continue d'agiter un leurre et de nous vendre ce que l'on n'a pas.
Avoir une ou plusieurs relation(s), me semble tellement une fausse question aujourd'hui… Ok, pêter le carcan de l'interdit monogame ça peut être libérateur un temps, ok ça peut vite fait donner l'impression de déconstruire quelque chose, voire même concrètement, nous permettre d'accéder à des bribes affectives, que la société veut bien nous laisser grignoter. Mais ça ne tient pas très longtemps. Et il faut bien finir par se coltiner LA question : comment on fait pour rendre nos (une ou des peu importe, d'amour-sexe-amitié peu importe) relation(s) satisfaisante(s) ?
Discussion : [Lexique] Définition(s) du polyamour

artichaut
le jeudi 24 novembre 2022 à 18h23
Je ne sais pas si ça suffit d'avoir des ami·e·s…
Le seul fait de penser en terme de suffisance me semble dénoter justement la façon dévalorisante ou infériorisante de penser… ce qu'il est convenu d'appeler « l'amitié ».
Toujours est-il que j'ai tendance à penser qu'il n'est pas inutile de commencer par le commencement.
Genre, apprendre déjà à aimer nos ami·e·s (et gérer la jalousie qui s'y présente) avant de prétendre vouloir mener de front, ou juste désirer avoir, plusieurs relations émotionelles extrêmes.
J'ai un peu l'impression, dans le monde "néo-poly", de voir des gens vouloir conduire un hélicoptère, alors qu'ils sont déjà pas foutu de conduire une voiture sans avoir d'accident. Ou vouloir emmener un groupe en trekking, alors qu'ils sont pas foutu de trouver leur chemin sur un GR.
C'est un peu comme confondre sa vie avec un film hoolywoodien.
Alors j'hésite entre 2 définitions :
Polyamour : Tentative de démultiplier la monogamie pour tâcher d'accumuler plus de richesses.
Polyamour : Tentative de démultiplier le concept d'amour pour le rendre plus partageable.
La question de la définition, c'est aussi décider ce qu'on choisit de rendre visible :
- soit décrire la réalité (pas forcément belle) avec précision
- soit décrire un idéal vers lequel tendre (qui peut être beau, mais difficile à rendre réel)
Plus ça va, plus je me dis que le polyamour est une impasse. Une belle idée, soite (on est toutes et tous en manque affectif, alors multiplions les relations, pour tâcher de recevoir plus d'amour !!), mais qui ne résiste pas à la réalité.
La quantité ne pallie que bien difficilement à la qualité. Et l'on reste bien souvent déçu·e·s et frustré·e·s, quelque soit le nombre de relations que l'on peut investir.
Sans parler des faux espoirs, des malentendus à gogo, et de se retrouver confronté à nos pires traumas, alors qu'à la base on voulait… juste un peu plus d'amour (et encore je parle de la version bisounours du polyamour).
Discussion : [Lexique] Définition(s) du polyamour

artichaut
le jeudi 24 novembre 2022 à 13h50
Siestacorta
(dans la langue de Plus belle la vie), n'importe qui ayant des amis peut se dire poly.
Ah bah oui, grave !
Si l'on cessait (définitivement) de mettre l'AAAmour et le seXXXe sur un piédestal tellement disproportionné que leurs praticien·ne·s ne peuvent que tout abîmer sur leur passage… le polyamour pourrait (re)commencer à me plaire.
Perso, je veux bien continuer à parler de (poly)amour si et seuleument si on y inclue les ami·e·s (sans une once microscopique de hiérarchie entre amitié et le furoncle disproportionné en question).
Mais même comme ça, je ne vois pas, je ne vois plus, à quoi sert le suffixe poly.
L'amour est toujours plurielle.
Discussion : [Questembert] Papotes amimoureuses #03 — 9 décembre 2022

artichaut
le mardi 22 novembre 2022 à 12h23