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Discussion : [Film] [Docu] Trust Me de Joanna Ratajczak, 2024
artichaut
le dimanche 28 septembre 2025 à 01h02
Une déclaration de la réalisatrice
Ami de longue date de mes deux protagonistes, j'évolue librement et impartialement dans leur environnement personnel. J'ai observé avec un vif intérêt comment leur relation s'est formée et a évolué au fil du temps. À l'hiver 2018, j'ai été soudainement confrontée à leur situation modifiée, suite au désir exprimé par Sebastian. De conversations intenses avec eux sur leurs valeurs, leurs certitudes, leurs espoirs et leurs craintes est née mon envie de documenter l'évolution de leur relation et de réaliser un film sur les traditions culturelles, les concepts, les problèmes – et les possibilités – de toute relation de couple dans le monde actuel.Mes premières approches de la caméra nous ont motivés, ainsi que les protagonistes, à investir du temps et du travail dans ce projet. Alicja a immédiatement pu, et Sebastian, après une très courte période d'adaptation, a accepté de m'oublier moi et la caméra comme témoins. Le résultat de ces premiers jours passés ensemble révèle un naturel extraordinaire dans leur comportement face à la caméra.
Présenter sa propre situation à un public plus ou moins large n'a plus rien de fondamentalement exceptionnel à une époque où l'on se présente constamment sur les réseaux sociaux. Les murs qui protégeaient autrefois la sphère privée, derrière lesquels chacun cachait problèmes et défauts, deviennent de plus en plus transparents. Mais l'autoportrait se fait généralement de manière contrôlée. L'acteur détermine lui-même le regard extérieur qu'il porte sur lui et ne se montre pas forcément authentique. À l'inverse, Alicja et Sebastian laissent simplement la porte entrouverte lorsqu'ils sont prêts à partager. Tout comme leur relation, la création de ce film est axée sur l'ouverture et la vérité. Cela m'a surpris à maintes reprises, et cela s'applique également à la plupart des personnes confrontées à leur histoire jusqu'à présent.
Chaque jour, des milliers de couples cherchent l'épanouissement autrement. Environ la moitié des adultes européens trompent leur partenaire. L'infidélité est la cause la plus fréquente de divorce. La jalousie est la principale cause de violences mortelles dans les pays occidentaux. Plus de la moitié des conjoints admettent ne pas trouver leurs désirs sexuels satisfaits avec leur partenaire. Le mode par défaut dans les relations conjugales est : mentir, tromper, blesser, rompre. Une alternative consiste à s'ouvrir à une toute nouvelle dimension. Cela implique souvent la révélation de désirs et d'aspirations intimes. Cependant, cette révélation implique généralement une discussion sur les possibilités de leur réalisation. Le concept fondamental de la relation de mes protagonistes est la simplicité.
Le film présente la révélation de toutes leurs pensées. Mon film vise à rendre tangibles cette révélation et ses conséquences pour le spectateur. L'idée est que le spectateur expérimente et ressente ce qui se passe lorsque même les questions les plus fondamentales sont posées et répondues aussi ouvertement que possible. L'obscénité avec laquelle le sujet de l'ouverture d'une relation est traité dans un débat public superficiel occulte le processus difficile et, certainement dans la plupart des cas, douloureux d'instaurer une nouvelle culture du partage dans les relations. C'est précisément à ce processus que je souhaite confronter le spectateur. Que signifie vivre une relation stable et durable dans un monde où tout ce que nous désirons semble être à portée de main et auquel nous avons accès.
Source : filmfreeway
Discussion : De polyamour et d'eau fraiche
artichaut
le dimanche 28 septembre 2025 à 00h47
Murgien
il y a longtemps, j’ai quitté quelqu’un parce que j’ai estimé que je lui faisais trop de mal
là, j’ai pas voulu l’infantiliser. je vais pas lui dicter ce qu’il doit faire. On joue la transparence.
C'est toujours très compliqué ces questions-là.
À quel moment commencent les risques d'emprise, de pouvoir sur l'autre, de relation dites toxiques, de relations non-saines comme tu dis… ?
Murgien
je suis en train de me rétracter
c’est tellement injuste
Est-ce que rester et te forcer serait plus juste ?
Discussion : [Film] [Docu] Trust Me de Joanna Ratajczak, 2024
artichaut
le dimanche 28 septembre 2025 à 00h32
Encore une fois c'est pas très positif sur le couple libre, le polyamour et la non-monogamie.
On peut avoir un sentiment d'échec, de gâchis, de souffrances inutiles, de vaines tentatives et de non-monogamie utopique.
Mais pour autant les personnages insistent beaucoup sur tout ce que le chemin leur a apporté. Et on les voit réellement éprouver cette liberté prônée, cette déconstruction voulue.
Et en tout cas il n'y a pas de fausses illusions, et de tromperie sur le dit-"polyamour". Le film ne cache ni les bonheurs ni les difficultés. C'est tout sauf un chemin de tout repos.
Je ne sais pas si la réal est mono ou non, mais en tout cas elle ne porte aucun jugement moralisateur sur le choix des protagonistes de vivre la non-monogamie et toutes ces expériences de vie. C'est suffisamment rare pour être noté.
Discussion : [Film] [Docu] Trust Me de Joanna Ratajczak, 2024
artichaut
le dimanche 28 septembre 2025 à 00h13
J'ai beaucoup aimé les parti pris de la réalisatrice. Très peu de mots, beaucoup de suggestions et de scènes de vie filmées. On se retrouve un peu en immerssion avec elles-eux.
On est loin, très loin de ces docus/reportages qui se composent d'une série interminables de plan fixes d'interviews face caméra (devant lesquels je m'ennuie toujours terriblement). Là il y a une vraie patte artistique, une palette de sensations, des émotions, de l'humour, de la pudeur et de l'impudeur. Et des mots, mais juste ce qu'il faut, et le plus souvent prononcés par les portagonistes eux-même in situ. Comme dis @Paul-Eaglott on se pose la question de la mise en scène (des scènes rejouées pour la caméra ?) au sein du docu.
Et l'amour est vraiment palpable entre les protagonistes. Même si cette liberté voulue/choisie/désirée est en partie performative (pour Alicja surtout qui se sent obligée de presque tout accepter par amour).
Et pour une fois la question du trouple ne fait pas du tout cliché, ni poncif cinématographique mainstream à deux balles. Ça arrive après un vrai processus d'ouverture du couple tout azimut, et c'est hyper cohérent que ça arrive à ce moment-là.
Même le presque-retour-à-la-normale de la fin du film, ne m'a pas dérangé. Au contraire finir sur l'euphorie du trouple aurait été frustrant et suspect.
*
Dommage par contre que la qualité vidéo sur ArteTV soit aussi pourrie (même le générique est illisible) entouka chez moi. J'aurais aimé savoir de qui sont certaines chansons utilisées dans le film (de certains protagonnistes du film ?)…
Discussion : [Film] [Docu] Trust Me de Joanna Ratajczak, 2024
artichaut
le dimanche 28 septembre 2025 à 00h05
Quitter la monogamie doit-il nécessairement se faire dans la souffrance ?
Et si oui pourquoi ?
La principale protagoniste du film, Alicja, accepte par amour pour son mari Sebastian d’ouvrir leur couple. Elle souffre, mais ne veut pas renoncer à leur projet. Notamment car elle a connu la liberté sexuelle dans sa jeunesse, alors que lui, non. Mais aussi car il insiste vraiment beaucoup.
Finalement elle s’ouvrira elle aussi à la liberté que prône tant son homme.
Ensemble ielles vont découvrir le couple libre, d’abord très subi avec très peu de mots et beaucoup de souffrance contenue, puis les conversations intimes et profondes, le sexpo, la fête, la drogue, le travestissement, la vie presqu'en comunauté ou en tout cas des vacances prolongées à plusieurs, l'amour libre, le shibari, le monde du « bien être » ou du développement personnel… jusqu'à s'engager dans un trouple avec Camila qui vient tout bouleverser.
Alicja est enfin heureuse. Cette souffrance initiale était peut-être utile ? Nécessaire ?
Ielles continue désormais à trois : la NRE, le mariage symbolique à trois, puis les difficultés refont surface malgré la thérapie de couple et la sincérité radicale.
Alicja finit par se rendre compte qu'elle a toujours concédé aux désirs de Sebastian, son mari, et a si peu écouté ses propres désirs, ses limites, sa liberté.
Le personnage de Sebastian est par moment touchant, mais aussi souvent très énervant dans sa fausse naïveté. On aimerait que lui aussi soit confronté à la question de la jalousie vs compersion.
Discussion : [Presse] Polyamour vu dans la presse (fil général)
artichaut
le samedi 27 septembre 2025 à 23h44
Paul-Eaglott
Actuellement sur Arte.tv, "Trust me", un documentaire allemand sur l'ouverture d'un couple.
Merci @Paul-Eaglott d'avoir signalé ce film. J'ai préféré lui dédier un fil autonome, pour pouvoir en parler.
Discussion : [Film] [Docu] Trust Me de Joanna Ratajczak, 2024
artichaut
le samedi 27 septembre 2025 à 23h39
Trust Me, documentaire de Joanna Ratajczak, 2024, 1h27
Film en allemand, polonais et anglais, sous-titré en français.
Liens : AlloCiné, Instagram, Arte, Canal+
Pitch : Par amour pour son mari, une femme accepte d'ouvrir leur relation à de nouvelles expériences. Pendant quatre ans, une amie réalisatrice a filmé l'évolution de leur couple au plus près de leur intimité.
Présentation d'Arte
Alicja et Sebastian ont tout pour être heureux : une vie confortable entre Berlin et la campagne, deux beaux enfants et des métiers qui les comblent. Mais après quinze ans de vie commune, Sebastian est pris d'un irrépressible désir de liberté amoureuse et demande à Alicja d’ouvrir leur couple. Par amour pour lui, elle accepte de le suivre dans ce voyage à l’issue incertaine…Profonde métamorphose
De 2019 à 2023, la réalisatrice Joanna Ratajczak, proche amie du couple, a filmé Alicja et Sebastian dans leur intimité, montrant la profonde métamorphose de leur relation et de leur vie familiale. Si Alicja confie ses pensées en voix off (en polonais, sa langue maternelle), le récit n’occulte pas le point de vue de Sebastian et montre comment l’histoire de chacun a façonné leur manière d’envisager leur vie affective. Lui, qui a grandi en Allemagne de l’Est, a connu une première vie maritale avant de découvrir, à la chute du mur de Berlin, combien la liberté était une valeur fondamentale pour lui. Alicja, de son côté, a eu une jeunesse très libre qu’elle considère comme fondatrice pour sa vie d’adulte. Angoisses d’abandon, jalousie, problèmes de communication, recherche de compromis… Dans un douloureux crescendo, le documentaire rend sensibles les difficultés auxquelles chacun se heurte, tout en laissant entrevoir l’espoir de les voir trouver un équilibre.
*
Merci à @Paul-Eaglott d'avoir signalé ici ce film. J'ai préféré en faire un fil autonome, pour pouvoir en parler.
Et pour commencer, je le cite :
Paul-Eaglott
Ca ouvre de multiples réflexions... Sur la juste dose de mise en scène dans un documentaire, sur les difficultés à communiquer à bon essient, sur la maladresse et ses (non-)conséquences, sur l'empathie et son absence, sur le mansplaining (quelques scènes bien salées !), et sur toutes les questions peu ou pas abordées dans le film : les rapports de pouvoir, les questions matérielles, etc.
— Si vous n'aimez pas le spoil et n'avez pas vu le film, ne lisez pas la suite. —
Discussion : [Film] Libre échange, de Michael Angelo Covino, 2025
artichaut
le samedi 27 septembre 2025 à 02h10
C'est pas un grand film, mais il a le mérite, sur le ton de la comédie, de présenter des poncifs des relations qui tentent la "non-monogamie" (non pas contre un système, mais au contraire pour rendre le système encore plus viable)
- la différence entre couple libre (qu'on pourrait nommer libéral : on a le droit de tout faire, mais on ne se raconte rien, pour préserver le coeur de la monogamie, et surtout on ne s'engage pas ailleurs) et polyamour
- le polyamour vu comme le cumul de deux histoires calquées sur le couple monogame familial (« C'est pas une relation polyamoureuse, on réinvente pas la roue. J'ai pas une deuxième famille avec un autre aquarium. ») ;
- l'excès caricatural du polyamour convivial qui mène forcément à la saturation ;
- le mari qui se croit plus fort qu'il ne l'est (« Je suis un homme accompli, je m'autoréalise ») ;
- forcément suivi d'une… crise de Jalousie (« Comme si j'étais possédé, comme un loup-garou ») ;
- la non-monogamie vu comme quelque chose de pragmatique (pour ne pas risquer de se séparer) et performatif (la scène d'excuses mutuelles), …prescriptif diront certain·e·s ;
- la monogamie et ses certitudes bien ancré en chacun (« quand tu couches avec quelqu'un, ton corps fait une promesse », etc) et la monogamie qui gagne à la fin.
Et le titre français à le mérite d'être clair sur la dimension capitaliste des relations.
Libre échange et protectionnisme sont en réalité les deux faces d'une même pièce.
Discussion : [Film] Libre échange, de Michael Angelo Covino, 2025
artichaut
le samedi 27 septembre 2025 à 01h58
Après ça Carey reviendra chez son ex (Ashley) qui l'avait quitté car elle était infidèle et n'assumait plus de lui mentir, et deviendra un parfait-petit-poly.
J'avoue les scènes de polyamour convivial (à partir de 43') m'ont ému, même si elle sont évidemment traité sur le ton de l'humour parodique. Rien à faire, j'aime le polyamour convivial. Le voir, le vivre, etc. Et la tendresse à plusieurs et par ricochets.
Suivra tout un tas de péripéties rocambolesque avant… un fatal retour à la normale, tout est bien qui finit bien, c'est la monogamie qui gagne à la fin.
Discussion : [Film] Libre échange, de Michael Angelo Covino, 2025
artichaut
le samedi 27 septembre 2025 à 01h46
Extrait (à 38’)
(Carey revoit Julie à la fête foraine)L'ami : Je sais que vous êtes sophistiqués et tout le tralala, mais quand tu couches avec quelqu'un, ton corps fait une promesse, que tu le veuilles ou non.
Discussion : [Film] Libre échange, de Michael Angelo Covino, 2025
artichaut
le samedi 27 septembre 2025 à 01h37
Extrait (à 32’)
(Paul et Carey assis côte-à-côte face à Julie qui mène une scène d'excuses mutuelles)Le Mari : Désolé.
La Femme : Et pourquoi t'es désolé ?
Le Mari : D'avoir si mal réagi. J'avais pas le droit de mal réagir à ça.
La Femme : D'accord. Bien. Carey, tu souhaites t'excuser pour quoi ?
L’ami : D’avoir baisé avec toi. (elle lui fait non de la tête) Non ? D'avoir blessé mon meilleur ami ?
La Femme : Et moi, je suis désolée de pas avoir réalisé l'effet que ça a allait avoir sur toi.
Le Mari : C'est vraiment pas si grave que ça, quand on y pense. Ça part sous la douche.
L’ami : Ça veut dire quoi ?
La Femme : Paul… on n'a pas besoin de continuer comme ça.
Le Mari : Non, ma chérie, ça me va.
La Femme : Je ressens pas le besoin d'être avec d'autres personnes.
Le Mari : Non, t'en fais pas, je peux gérer. Et je suis sérieux, ça me va. T'en fais pas. Je veux qu'on continue. J'admets que j'ai réagi de façon excessive. J'étais littéralement hors de moi, je me suis pas rendu compte de ce que je faisais avant qu'il soit trop tard. Comme si j'étais possédé, comme un loup-garou. C'est passé.
La Femme : D'accord.
Le Mari : Peux-tu juste ne pas recoucher avec lui ?
La Femme : Entendu.
Le Mari : Promis ?
La Femme : Promis.
Discussion : [Film] Libre échange, de Michael Angelo Covino, 2025
artichaut
le samedi 27 septembre 2025 à 01h35
Extrait (à 20’)
(Carey est resté loger chez leur amis. Julie et Carey passent une soirée seul à seule, tandis que Paul, le Mari est à New York)
La Femme : Paul est souvent à New York.
L’ami : Ouais. Il travaille beaucoup, ça l'obsède.
La Femme : Non, c'est faux. Il voit une autre femme.
L’ami : Comment tu sais ça ?
La Femme : Quand Paul va en ville pour le travail, c'est... C'est pour aller baiser. C'est correct, puisque c'est permis,
mais en ce moment, il choisit ça plutôt que d'être ici.
L’ami : Ouais, Paul est un imbécile. C'est clair. (…) Pourquoi tu le laisses continuer ? Tu devrais lui dire que ça te plaît pas.
La Femme : Tu sais pourquoi les couples se séparent ?
L’ami : Ils sont infidèles.
La Femme : La culpabilité. Mais si on permet l'interdit, alors pas de coupable.
Discussion : [Film] Libre échange, de Michael Angelo Covino, 2025
artichaut
le samedi 27 septembre 2025 à 01h04
Extrait (à 14'30)
(Paul le Mari et Julie sa Femme, révèlent être en couple libre à Carey l'ami de la famille)Le Mari : Je sais que ça te semble terrible, mais quand c'est permis, c'est pas tromper, ça passe.
L’ami : Tu trouves ça correct ?
Le Mari : J'ai lu un livre.
La Femme : C'était un article.
Le Mari : Peu importe. On est ouverts.
L’ami : Vous vous foutez de ma gueule, là ?
La Femme : Hum... On n'est pas monogames nous. Il peut faire ce qu'il veut, je veux pas en entendre parler. À moins que, si je me sens curieuse, je n'ai qu'à lui demander et il me dirait tout volontiers.
Le Mari : Ouais, on ne s'engage auprès de personne d'autre. C'est pas une relation polyamoureuse, on réinvente pas la roue. J'ai pas une deuxième famille avec un autre aquarium.
L’ami : Ça, c'est majeur comme nouvelle.
La Femme : On est réalistes, c'est tout. On est des amoureux. Notre amour est physique et émotionnel et spirituel, et le lien spirituel et émotionnel, c'est le plus important. Alors... on est un peu plus flexibles avec le physique.
Le Mari : T'es vraiment flexible avec ton physique.
La Femme : Je fais du Pilates.
L’ami : D'accord, mais un instant. C'était l'idée de qui, au juste ?
Le Mari : Bah, nous deux.
La Femme : Ouais, nous deux.
L’ami : D'accord. Ça veut dire que... Disons qu'elle décide de sortir, elle fait une rencontre, le gars est de son goût, alors ils se disent que ce serait sympa de s'envoyer en l'air à l'arrière du camion du gars. Tu serais d'accord avec ça ?
La Femme : Wow, c'est si romantique, le rêve.
Le Mari : Si elle est d'accord, je suis d'accord.
L’ami : OK. Et si tu connais le type ?
Le Mari : Rien à foutre de qui c'est.
La Femme : C'est vrai ?
Le Mari : Ouais, pourquoi je m'en ferais ? Je suis un homme accompli, je m'autoréalise. Elle pourrait coucher avec toi, ça me dérangerait pas.
La Femme : Wow ! Bien, puisque j'ai ta permission, je vais tout de suite me rapprocher de la bête. (elle se colle à l’ami sur la canapé).
Le Mari : Wow, wow, wow, wow ! Wow, wow, wow, on se calme.
Discussion : [Film] Libre échange, de Michael Angelo Covino, 2025
artichaut
le samedi 27 septembre 2025 à 01h02
Libre échange, un film de Michael Angelo Covino
Titre original : Splitsville
USA, 2025
Liens : Wikipédia, AlloCiné.
Le Pitch de départ : Alors que sa femme vient de demander le divorce, Carey court chercher du soutien auprès de ses amis, Julie et Paul. Il découvre alors que le secret de leur bonheur est qu'ils sont en couple libre.
Comédie américaine sur le thème du couple libre.
— si vous n'aimez pas le spoil, ne lisez pas la suite —
Discussion : Egalité entre demande mono et demande poly ?
artichaut
le vendredi 26 septembre 2025 à 13h45
Un des problèmes majeur que je vois aujourd'hui à l'éthique polyamoureuse, c'est quelque chose du genre on se doit d'accorder à l'autre ce que l'on exige pour soi.
Je veux plusieurs relations (amoureuse et sexuelle bla bla bla) donc j'accepte que l'autre, je concède à l'autre, d'en avoir aussi. Et souvent je me ment à moi-même sur ma capacité réelle à encaisser ça de l'autre.
C'est un peu comme le consentement. Ce terme si mal choisis. On n'est pas dans un enthousiame compersif mais dans quelque que chose que l'on concède que l'on octroie (comme si c'était à nous d'octroyer !) à l'autre. Tout est biaisé dès le départ.
Et l'on veut tellement, que c'est facile de se croire capable de la réciproque et de faire du bon gros déni là-dessus.
C'est pas du polyamour, c'est juste du libéralisme et du marchandage relationnel (vouloir plus, donc éventuellement accepter quelques contreparties).
*
Désolé @quest si tu as l'impression que je dévie le sujet de ton fil. Mais poser les questions que tu poses me semble difficile, en faisant l'impasse de telles considérations.
Discussion : Egalité entre demande mono et demande poly ?
artichaut
le vendredi 26 septembre 2025 à 13h14
quest
Alors pour répondre à Artichaut sur ma situation perso, non ce n'est pas moi qui veut changer les règles du jeu, on a commencé en mode poly (parce qu'elle voyait quelqu'un d'autre), et elle a voulu changer les règles quand moi j'ai eu une autre histoire. J'ai accepté alors de m'engager pendant 6 mois en mode mono, mais pas après. On s'est déjà séparé une fois au bout des 6 mois et elle est revenue vers moi en connaissance de cause.
Il y a quelques années j'aurais (presque) pu penser/dire/écrire : « Vous n'avez pas vécu de polyamour, ce n'est pas du polyamour que vous viviez. Tant qu'il n'y a pas compersion réciproque, et vécue dans les faits, il n'y a pas polyamour. »
Car dans ma logique le/la poly c'est pas celui/celle qui a plusieurs relations, mais celui/celle dont le/la partenaire à d'autres relations, et qui est heureux de ça. C'est ça l'amour, être heureux pour l'autre, vouloir le bonheur de l'autre, non ?
Mais qui suis-je pour dire ça ?
Du coup, je me suis plutôt rendu à l'évidence inverse, le polyamour, c'est avoir soi plusieurs relations (sous entendu d'amour et/ou de sexe) [avec évidemment le consentement bla bla bla]. Et ça a peu à voir avec la compersion. C'est ce qu'on fait soi, pas ce que fait l'autre.
On ne peut pas lutter contre la force sémantique du mot, et de ce qu'assez logiquement en ont fait les médias, le cinéma, etc (depuis en gros le début des années 2020).
Du coup chercher l'égalité, l'équité, ou qui a la plus grande légitimité entre mono et poly aujourd'hui ça se complexifie.
Car d'un côté le poly reste encore minoritaire et hors norme, d'un autre côté il valide et démultiplie la norme.
Tantôt il subit, tantôt il impose. Tantôt il est oppressé, tantôt il oppresse encore plus.
Discussion : Egalité entre demande mono et demande poly ?
artichaut
le vendredi 26 septembre 2025 à 12h40
Si j'ai bien compris le propos d' @Alinea7 il ne s'agissait pas de combiner ces deux incompatibilités, mais de comparer ces deux désaccords (de projet de vie).
Mais ce que tu soulève @quest, c'est que sur le papier c'est toujours la monogamie qui empêche. Ce qui est assez logique vu que l'autre, le poly, se place théoriquement du côté de la liberté, de l'ouverture des possibles.
Avec le poly, tout devient possible, pourrait-on dire sous forme de slogan politique ou marketing.
Et on touche là pour moi à une contradiction du polyamour, tel que je le vois souvent pratiqué.
- d'un côté il donne un sentiment magique de liberté, d'ouverture ou réouverture totale du champ des possibles, voire de simplicité apparente, comme une évidence oubliée
- de l'autre je le vois enraciné, englué dans une monogamie persistante, inconsciente ou inassumée la plupart du temps, qui le fait réclamer des choses contradictoires avec ce qu'il prône ou semble prôner, qui ne prend pas en compte la complexité des problèmes, qui recherche ou exige bien souvent une polymonogamie (avec donc des enjeux contradictoires qui se téléscopent), qui se croit toujours plus fort qu'il n'est, etc /ce que je voulais dire notamment quand je disais : ça ne me semble pas vrai que on ne demande rien à l'autre dans une relation polyamoureuse.
Ainsi par exemple d'être attiré par "la magie du polyamour", et de se rendre compte que c'est pas si simple quand c'est l'autre qui à son tour entame une relation, ou intensifie une relation existante. Et que ça vient révéler tout ce qu'on n'a pas vouloir voir dans la "NRE" propre au polyamour. Quand on se retrouve par exemple à son tour délaissé, ou secondarisé et que le "libéralisme" poly prend soudain une autre saveur.
Discussion : Egalité entre demande mono et demande poly ?
artichaut
le jeudi 25 septembre 2025 à 01h08
quest
non ce n'est pas moi qui veut changer les règles du jeu, on a commencé en mode poly
ok, j'étais à côté de la plaque.
quest
Egalité entre demande mono et demande poly ?
Si l'on se place d'un point de vue systémique, la monogamie est la norme, donc du côté de l'oppression. S'il fallait définir une légitimité théorique plus grande, pour moi elle serait — sur ce plan-là, et indépendemment des autres données systémiques en jeu — du côté non-monogame.
Mais la grille de lecture systémique a aussi ses limites et il n'est pas simple de faire des généralités.
quest
Si c'est la même chose de demander que l'autre reste exclusif, et de demander d'avoir une part de liberté, pour soi.
Non, ce n'est philosophiquement pas la même chose.
L'un prône la sécurité (ou l'engagement ?), l'autre la liberté.
Discussion : Egalité entre demande mono et demande poly ?
artichaut
le mercredi 24 septembre 2025 à 16h20
quest
Je veux une relation polyamoureuse, car c'est ainsi que je me sens aligné, la personne que je fréquente veut une relation monogame.
Vous ne voulez pas la même chose. Ça semble donc compliqué.
(Et s'il doit y avoir séparation, c'est plutôt à toi de la poser, vu que c'est toi qui me semble t-il, veut changer les règles du jeu.)
quest
Quel chemin trouvé pour un équilibre entre les deux ?
Quel compromis à égale distance peut-on faire ?
Sachant qu'au moindre écart, l'autre a l'impression que c'est uniquement ma direction qu'on prend (comme si j'avais gagné le bras de fer).
La manière dont la monogamie est vécue, ressemble souvent un genre de totalitarisme. J'aurais tendance à penser que la monogamie en soi est totalitaire (elle veut tout ; et souvent veut imposer ce tout à l'autre, exiger ce tout de l'autre ; sans ce tout elle n'existe pas). Donc à moins d'une personne ouverte à repenser (au moins un peu) la norme monogame, je dirais que c'est perdu d'avance.
Être mono c'est souvent se ranger, et ne pas vouloir passer trop de temps à re-questionner sa relation, ou les relations en général, ou les liens affectifs en général. Être poly nécessite de passer beaucoup de temps à tout re-questionner (et à re-questionner le tout). Tu ne peux imposer ça à quelqu'un qui ne le veut pas. Tu ne peut imposer le changement — et même le changement perpétuel — à quelqu'un qui cherche avant tout la stabilité.
J'ai le sentiment que la seule "vraie bonne" méthode, disons la seule méthode vraiment honnête pour ouvrir un couple, serait de :
- poser une rupture et l'assumer (car c'est de ça en réalité dont il est question : rompre avec un fonctionnement précédent, souvent tacite, mais néanmoins là) ;
- devenir poly et s'assumer pleinement comme tel ;
- laisser la possibilité à l'autre de revenir vers nous, en connaissance de cause.
quest
J'ai l'impression quand on veut une relation exclusive qu'on demande à l'autre "je veux que tu" (te comporte comme je veux). Alors qu'on ne demande rien à l'autre dans une relation polyamoureuse, on dit juste "cette part-là, de moi, je ne souhaite pas la mettre dans le pot commun".
Qu'en pensez-vous ?
Oui, alors que le/la poly dit plutôt "Je veux que je…"
Mais pour autant ça ne me semble pas vrai que on ne demande rien à l'autre dans une relation polyamoureuse.
Discussion : Polys renommé.e.s, personnalités célèbres, etc
artichaut
le mercredi 17 septembre 2025 à 13h54
RnR
Georges Brassens qui vécut en trouple avec sa Jeanne et son époux un temps je crois, sa relation avec Joha Heiman? Ils étaient en couple mais pas sous le même toit, ni mariés, et elle devait bien se douter de ses autres amourettes....Mais quid d'elle et des autres?
J'ai suis tombé sur ceci : Georges Brassens : ces anecdotes secrètes que peu connaissent sur la vie du chanteur français, extraits concernant le sujet ici :
Georges Brassens est adepte du ménage à trois
En 1942, Brassens est à Paris où il passe ses journées à se forger une culture littéraire et poétique. Il est logé par sa tante Antoinette dans le 14e arrondissement. Celle-ci lui présente une amie couturière, Jeanne Planche, née Le Bonniec. Elle tombe sous le charme du jeune homme, de trente ans son cadet. S’ensuit une romance qui sera interrompue en 1943 par le départ de Brassens pour le Service du travail obligatoire en Allemagne imposé aux jeunes Français. A son retour, Georges s’installe chez Jeanne. Mais voilà, elle est mariée à Marcel. Qu’à cela ne tienne, ces trois-là vont bien s’entendre ! Dans leur modeste logis, impasse Florimont, Jeanne va devenir sa muse, sous l’œil bienveillant de son mari Marcel. C’est Jeanne qui lui offre sa première guitare et l’aide à éditer ses premiers ouvrages. Tout en faisant preuve d’une jalousie féroce : aucune des conquêtes de Georges n’a le droit de venir à l’impasse. Quand Jeanne se remarie après la mort de Marcel, en 1966, Brassens quitte l’impasse.Georges Brassens vit séparé de la femme de sa vie
Un soir de 1946, au métro Plaisance, Brassens remarque une fille. Elle s’appelle Joha Heiman. C’est une comédienne estonienne, de neuf ans son aînée. Un jour, il ose l’aborder. "On est allé jusqu’au boulevard Brune, il y avait une vieille gare, on ne pouvait plus se quitter, on a parlé, parlé…" raconte-t-elle dans un entretien en 1993. Brassens en tombe fou amoureux. Mais pas question de s’installer avec elle. Il continue d’habiter chez Jeanne et voit Joha trois fois par semaine à 15 heures. "A partir de 14 heures, je suis heureux, j’ai rendez-vous avec elle", raconte-t-il en 1979 dans VSD. Celle qu’il surnomme Puppchen, "petite poupée" en allemand, restera sa compagne jusqu’à sa mort. Elle lui inspire La Non-demande en mariage où il expose son refus du couple conventionnel : "J’ai l’honneur de ne pas te demander ta main / ne gravons pas nos noms au bas d’un parchemin."