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Siestacorta

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Discussion : Découverte, polyamour, libertinage et question qui fusent

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Siestacorta

le samedi 07 janvier 2017 à 00h02

Hello,

halors, je crains que mes réponses ne puissent pas aller beaucoup beaucoup plus loin, dans le sens où visiblement, tu fais déjà pas mal de boulot sur toi, ou que les choses te travaillent déjà fortement. Et ces changements en cours sont forcément plus pertinents, même si parfois difficiles, que ceux auxquels je peux penser en quelques échanges.

Je vais donc juste tenter de mieux exprimer ce qui ne t'as pas paru clair dans mes réponses - désolé, mes qualités d'écriture sont intermittentes, je peux avoir des passages plus obscurs que d'autres.

Tu parlais de ton amant qui exprimerait :
blablabla "vouloir profiter des gens mais du temps qu'il passe avec eux"
Et tu te demandais quel sens y donner.

J'y vois deux sens possibles.
Le premier... c'est que c'est un avertissement. En disant quelque chose qui signifie "je profite du temps présent", il dit "je ne projette pas de relation". C'est cohérent avec le fait qu'il souhaite rester marié, avoir une autre maîtresse... Donc il ne s'investira pas, il n'est pas aussi tourmenté que toi parce qu'il ne s'engage pas plus que dans le présent.
Le deuxième sens "plus profond", est moins dans son contexte à lui : on peut décider justement que seul le présent existe, qu'aimer se fait sans promesses, que projeter autre chose c'est décider à la place des autres quand, dans le fond, "je t'aimerai demain aussi" n'a pas forcément autant de valeur que "je suis en train de t'aimer".

Je pointais le double sens parce que le second peut s'inscrire dans certaines philosophies de vie compatibles avec le libertinage ou le polyamour. Mais le premier sens me parait psychologiquement déjà juste, dans le contexte : te dire ça sur son fonctionnement, c'est t'encourager à ne pas t'investir avec lui au delà du présent. Je pense que même s'il a une philosophie, cette intention existe, dans le contexte.

Grevan

Pour quelles raisons suis je dans 2 situations adultères? Et en quoi une seule dépend de moi? La encore, je suis perdue.

Si j'ai bien compris, ton mari n'est pas au courant qu'il y a une relation. C'est un adultère.
Tu es la maîtresse d'un homme marié. C'est un deuxième adultère.
Je peux avoir surinterprété...
Mais j'insiste sur ces repères parce que le polyamour signifie qu'on ne ment pas à ses partenaires, pas seulement qu'on en aime plusieurs.

Seul la partie dans ton couple dépend vraiment de toi : tes décisions, ce que tu diras, cacheras, tentera de transformer. Mais tu n'as pas ce pouvoir sur le couple de ton amant. Même si tu allais voir son épouse, ce serait quand même pas à toi de décider.

Enfin, je reviens sur

Grevan
il est très secret dès qu'il ne s'agit pas de notre relation...et c'est ce qui me fait penser que je suis un vulgaire PC...ce qui réduit à néant mon estime pour moi...alors que lorsque j'en parle avec mon amie, elle me certifie que non, nous partageons plus!

Le secret te dit, comme l'histoire de "seulement profiter du présent", qu'il limite son investissement. Ca ne veut pas dire qu'il y a zéro ressenti autre que le désir sexuel. Donc oui, vous pouvez partager autre chose... sans pour autant que ça devienne une relation constructible.
Il y a des adultères, semi-avoués, qui sont des arrangements presque poly - sauf que souvent, un des deux prend son mal en patience pendant que l'autre s'épanouit. Et l'amant ou la maîtresse sont bloqués dans une petite case de la vie, un présent, ou un futur ultra précaire ("j'avais dit que je viendrai mais finalement je peux pas, tu comprends, c'est l'autre" est toujours possible, ainsi que "oui mais deux minutes après je te laisse").

Ce pouvoir de celui qui demande le secret est fort. Et ton amant demande déjà le secret à une maîtresse, si j'ai compris (le mot "maîtresse" dit ça, au masculin, "amant" est plus ambivalent). Il ment déjà à sa femme sur cette première maîtresse, j'imagine. Le côté "secret" servirait à protéger ce type de mensonge. Du coup, tu sais qu'il est capable de mentir, donc, pourquoi ne te mentirait-il pas aussi à toi ?
La plupart des maîtresses pensent que leur homme leur réserve une honnêteté particulière, qui compenserait le système de mensonge qui va avec.

Le polyamour n'a pas forcément le pouvoir de transformer cette situation-là en quelque chose de faisable. Tout le monde n'y trouve pas le même intérêt. Je dis pas : tu ne seras jamais dans une situation honnête avec tout le monde. Mais pour arriver à ça, il faut que tout le monde soit volontaire.

Pour finir sur un note un peu plus optimiste, le "stop" de la jalousie... tu me dis "ce n'est pas parce qu'on voit le paysage qu'on peut avancer". C'est totalement vrai. Et parfois on a raison de ne pas avancer, de prendre une autre route. Mais voir le paysage est la seule manière d'être bien avec les choix à venir, tourner, avancer, un tour de rond-point et demi-tour... C'est pas parce que c'est pas possible d'avancer maintenant que ça ne le sera jamais. En attendant, tu étudies tes choix, tes besoins, tes possibilités "virtuelles", tes jauges d'essence et d'eau, ce que font les autres véhicules. C'est déjà mieux que de sauter du véhicule en marche parce que "ah, je sais paaas !"

(je vais essayer de me calmer sur les métaphores routières).

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Discussion : Liens entre polyamour et genre

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Siestacorta

le vendredi 06 janvier 2017 à 22h42

Maxence_Lascombe
Sauf que pour ce qui me concerne, je ne parle pas au nom des autres,

Ah ?

Parce que, quelques posts plus haut...

Maxence_Lascombe
ils portent la responsabilité de faire fuir toutes les personnes qui arrivent dans les groupes de discussion autour du “polyamour” ou de “l’anarchie relationnelle”.

Et je parle pas du passage ou évoquant les messages privés de tant de gens qui se plaignent. Les masses silencieuses !

C'est pas toujours grave de parler avec ou pour d'autres, faut juste savoir se situer.
Le diable est dans les détails de "chacun ses biais de confirmation", quoi.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Discussion : Dieu est mort...

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Siestacorta

le vendredi 06 janvier 2017 à 18h05

Dieu est mort. On dit que c'est l'archange Michel qui a fait le coup...
Ou Zarathoustra.

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Siestacorta

le vendredi 06 janvier 2017 à 17h56

je-suis-une-princesse
Bof... à la base, ici on voulait justement ne pas parler d'oppression, de privilèges, et de questions de genre...

Mais, premières lignes de la première intervention sur le fil :

je-suis-une-princesse
Ce que j'ai remarqué est que le concept du polyamour a été de plus en plus approprié par des groupes militants féministes-LGBT, qui ont de plus en plus imposé leur questions et leur jargon (tous ces différents concepts d'oppresseurs et oppressés, ces histoires de cis-hétéro-misandrie, etc...).

Pompier pyromane, non ?

C'est à dire que débarquer sur un fil avec un sujet spécifique en disant "yen a marre de telle façon de traiter le sujet", c'est un peu comme si je disais "salut, je vais vous demander de vous concentrer et de pas penser à une licorne rose".
Surtout si je dis ça dans un lieu où je sais pertinemment qu'il y a des gens qui s'intéressent aux licornes.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Siestacorta

le vendredi 06 janvier 2017 à 17h38

gdf

Bref, je veux bien être personnellement un oppresseur qui s'ignore

Oppresseur, j'avoue que je suis prudent. On a nos actes, nos paroles, quel ordre on soutient ou remet en cause...
Mais faire partie d'une classe dominante, ça peut s'identifier. Sans culpabiliser, on en tient compte.

gdf
Marx n'a peut être pas assez parlé des ouvrières, mais on doit pouvoir dire qu'il y avait de l'oppression dans l'air dans les usines même pour les HBCH.
(...)
Bref, je veux bien être personnellement un oppresseur qui s'ignore mais j'aimerais bien qu'on ne mette pas tous les pauvres serfs, mineurs, ou poilus dans le même panier que moi.

Peut-être que ne pas bénéficier de privilèges de classe n'empêche pas de bénéficier d'autres privilèges ? Et qu'avoir été victime d'une oppression et d'abus de pouvoir nous vaccine pas contre une capacité d'oppression. YA rien de contradictoire à être exploité dans une mine et à battre sa famille en rentrant. Par contre, les lois et les coutumes font que c'était moins criminalisé pour un homme que pour une femme. Et dans les rapports de genre, à peine quelques générations après, c'est encore présent.

Et même avoir un privilège de classe peut-être accompagné d'un situation d'oppression ou d'un privilège supplémentaire.

A l'époque des serfs, donc, il y avait des nobles. L'aîné héritait du titre. Privilège. Ses frères et sœurs avaient aussi un privilège de classe, et pouvaient vivre un peu mieux que les serfs. Mais la position de jeune frère t'envoie dans des tranchées plus dangereuses que ton ainé, ou prendre l'habit sacerdotal.
Bon, faut aimer, mais c'est déjà quelque chose, un statut qui pouvait s'améliorer par l'action. Quand t'es la sœur, même pas forcément la plus jeune d'ailleurs, tu fais quoi ? Mariée ou non. Cloitrée, parfois, sans que t'aies ton mot à dire.
Et t'es encore une noble, hein ? Avec plus de quoi manger et moins à travailler que le serf. T'as un privilège, pas les autres. Mais t'es aussi oppressée comme ton frère ne le sera sans doute jamais. Parce que ton frère, s'il renonçait à son privilège de classe et partait aux Amériques sous un autre nom, ben il aurait des emmerdes, mais t'en aurais encore plus s'il te prenait l'idée de faire pareil.
Bon, alors quand t'étais ouvrier, ou ouvrière...

On va pas dénier à cette fille que c'est plus pénible que d'être un de ses frères, même pas l'aîné.
Pas plus qu'on va dénier que c'est une saleté d'être mineur, poilu, serf.
Un peu comme bosser aux Amériques, avant l'abolition de l'esclavage. Tu pouvais avoir une vie de paysan super dure (pléonasme, passons), et croiser un noir émancipé. Ben le noir qui avait les même conditions matérielles que toi, il restait dans un cadre d'oppression, tu avais le privilège de pas subir la même. Oué, même les années où on t'avait piqué toute ta récolte.

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Siestacorta

le vendredi 06 janvier 2017 à 11h51

Abolir le privilège de certaines personnes ne signifie pas détruire les personnes qui le détenaient.
C'est seulement dire "c'est injuste, faisons plus juste".

On dit rarement "c'est injuste" comme on dit "pour moi ce sera un sucre dans le thé, s'il vous plait". Donc oui, ça sonne dur. Et personne n'aime entendre "tu es bénéficiaire quand d'autres sont discriminés".

Mais une fois la blessure narcissique distinguée de l'observation sociale, qu'est-ce qu'il est juste de faire ?
Oui, cela, on le fait souvent un peu déjà, dans nos vies...
On est probablement pas méchants. Voilà.

Mais ça suffit pas à dire que l'observation de l'inégalité est inutile et non-avenue, que l'expression militante de recherche d'égalité et d'abolition de privilèges est une monstruosité. L'assimiler à Staline, Mao ou la Terreur est une contre-mesure disproportionnée (et un reductio at stalinum ) : il n'y a que des discussions tendues, pas réellement de camps de rééducation avec barbelés et fouets sur ces sujets. En revanche, il a bien, au quotidien, des discussions tendues liées aux genres des personnes qui s'impliquent, et ces discussions peut aboutir à des violences réelles, qui auraient eu moins de chance d'avoir lieu si on était dans ce monde idéal où ces problèmes seraient seulement des accidents terribles, pas une norme (comme, en temps de guerre, un bombardement peut être une norme, un quotidien).

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Siestacorta

le vendredi 06 janvier 2017 à 00h31

lstelie
Pour info le mot privilège, qui vient du latin juridique privilegium (« loi concernant un particulier ») est à l'origine une disposition juridique conférant un statut particulier (en terme courant c'est un droit accordé aux uns et pas aux autres).
(...)
Il n'y a aucune loi qui impose que je sois payé normalement au titre que je suis un homme, en revanche , le fait qu’une femme ayant exactement mes qualifications le soit moins, juste parce que c'est une femme (alors qu'aucune loi n'impose non plus cette situation) est un scandale contre lequel il faut lutter

Un scandale, c'est quelque chose qui serait à la fois grave et exceptionnel, anormalement problématique.
La discrimination, pour certaines catégories de la population, n'est pas exceptionnelle : elle est banale, répétée. Tu le sais d'avance que ça va arriver. Même si la Loi prévoit le contraire.

Ce qui fait un privilège, c'est d'être à l'abri d'une discrimination banale. On fait partie de la catégorie dominante quand le rapport de force face à une autre catégorie sera en notre faveur avant d'avoir commencé, sans autres raison que l'appui de la société (celle qui se précipite pas pour donner une baraque à un sdf, pas nécessairement celle qui juge à la Cour).
On peut être discriminé ou dominé par un côté, faire partie des dominants par un autre. Ou cumuler.
De toute façon, l'un ou l'autre, on a pas décidé, c'était comme ça avant nous. C'est là où ça ressemble à la définition juridique du privilège... On a pas écrit la Loi qui nous avantage sur d'autres. On a pas décidé nous-même que ça serait moins risqué d'être un mec hétéro blanc qu'autre chose. On fait pas exprès d'appartenir à une catégorie dominante. Par contre, on peut décider de comment on répond à la critique du rapport de domination. Si la violence de cette critique nous fait répondre par la violence, ou si, en nous atteignant, elle nous pousse à faire mieux.

Ca veut pas dire que les gentils dominés et leurs alliés ont toujours raison (ce sont des êtres humains aussi cons que les autres).
Ca veut dire que leur demander de baisser le ton a toujours un sens de plus que notre propre confort dans le dialogue.

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Siestacorta

le jeudi 05 janvier 2017 à 17h00

Bagheera
Trump a poussé sur un cimetière indien ou quelque chose comme çà...

On peut dire que c'est possible, hein, l'Amérique est bien un cimetière indien, dans un sens.

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Siestacorta

le jeudi 05 janvier 2017 à 16h55

Bagheera
@siesta
bof l'article de libé, désolé c'est pas ma came

La mienne non plus, au fond. Disons que 'boubours" désigne une catégorie qui, en fait, existe surtout par un discours, c'est un concept mal construit à mon sens. Destiné à des bobos, autre catégorie mal construite et trop poreuse pour être opérante.

En revanche, le discours d'inversion rhétorique des oppressions vécues existe bien, c'est cet aspect-là qui à mon sens touche juste, même si l'analyse des causes marque le pas.
Bref, c'était surtout pour illustrer un phénomène récurrent, je tiens moins à l'article qu'à la citation que j'en fais :-)

Trump ne sort pas de nulle part, comme les trolls que l'espace d'expression internaute a révélé à eux-mêmes, il sort d'une frustration. Je ne dirai pas que la frustration est sans cause, mais je ne pense pas que son existence justifie le renforcement d'oppressions déjà identifiées.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Siestacorta

le jeudi 05 janvier 2017 à 15h19

Maxence_Lascombe
C'est tellement confortable de jouer du biais de confirmation.
Les salauds à l’insu de leurs pleins grés ...
Arriver à de tels pratiques autistiques, c'est tomber dans des pièges que seuls les adeptes du courant anacho-extrêmo-genristes peuvent comprendre
Cela me fait penser à cette caricature de faf' du duo Dieudo/Sémoune ou le réac' utilise à tout bout de champs cette litanie «  enfin, j'me comprends».

(...)
Autant de diatribes pour si peu de sens ...
(...)

il s'en faudrait de peu pour trouver dans les traits de ces personnalités cyber-agissantes, des caricatures de pervers narcissiques en mal de proies.

Et ton biais à toi ? Et toi, enfin, tu t'comprends ?

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Siestacorta

le jeudi 05 janvier 2017 à 12h19

Bagheera

as-tu remarqué

Oui et non. Je les ai croisés dans la vraie vie. Ce sont des personnes toutes humaines, pas faites d'un seul bloc idéologique quoi qu'elles en disent, assez actives pour participer à des cadres constructifs et faire du bien à d'autres gens indépendamment des échanges engagés.

Internet polarise.
Oui, on se retrouve souvent à agir et répondre avec non seulement de la subjectivité, mais aussi avec des choix.
Je ne crois pas à une Utopia de lendemains qui chantent, je ne crois donc pas que tout ce qui peut se dire dans cette perspective est béni d'avance.

Je tente, tant que je peux, de ne pas faire de mon contradicteur un ennemi. Je sais que l'ami Dieu peut faire ça aussi, dans d'autres oppositions, et que cette attitude finira bien par mettre de l'huile dans les rouages... En comptant sur les qualités humaines des autres personnes... Je ne sais, modestement, espérer que ça.

Je tente de pas être polarisé... Pourtant, des opprimés, il y en a. Oh, c'est pas des boat-people, des enfants exploités dans des mines de cobalt... Mais il y a bien des rapports de domination et d'oppression, quotidiens, vérifiables, il suffit de se maquiller en une catégorie ou une autre pour les subir. Bien sûr qu'engueuler le concept de domination ne fait que le reproduire sur l'interlocuteur qui l'a, plus ou moins volontairement, porté : on crée un rapport de force, croyant que nos raisons sont assez bonnes pour que le rapport de domination qui en sortira devienne obsolète à terme, parce qu'il aurait eu un effet bénéfique au présent. C'est une croyance fausse, mais seule l'expérience individuelle et commune peut la faire changer, on s'épargnera pas les oppositions.

Or certaines paroles normatives sont vraiment du côté du plus fort. Volontairement ou non, en pleine conscience ou non, elles proposent à d'autres dominants de ne pas s'en faire quand ils doivent faire face à des situations pratiques déterminantes.
Et on peut pas se ranger de ce côté là. Il y a ici même, dans ce fil, des propos qu'on sait trollesques avec le minimum de recul, mais qui jouent sur le fait qu'ils provoquent une minorité sociale réactive et soutiennent des membres plus ou moins fortement privilégiés de la société (telle qu'elle est en dehors de ces pages). Ca leur donne un air raisonnable facile, puisque bien sûr, celui qui tentera de les décrypter aura l'air d'un petit colérique qui s'entête et s'emporte contre des montagnes.

J'ai pas la prétention de rééduquer ceux qui émettent ces injonctions ré-normatives. Le fantasme satiricautocritique, oui, hein ; ça me dit en partie ce jusqu'où je n'irai pas en vrai. Par contre, j'ai la prétention de dire que ces interlocuteurs tentent de "faire passer pour contestataire le rétablissement d'un ordre immobile" (la phrase, si bien tapée, n'est pas de moi). Que ces gens cherchent à re-normaliser d'autres, les rééduquer eux aussi.

Et si les généralisations et la polarisation réflexes d'internautes confrontés à un monde complexe m'indiquent bien sûr que j'ai intérêt à penser plus fin et plus individuel, je ne suis pourtant pas capable d'être neutre face à certaines affirmations ultra-normées.
Si je trouve le moyen de tracer une route de respect sans passer par des tranchées barbelées d'auto-défense, je préviens.
M'attendez pas trop.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Discussion : Liens entre polyamour et genre

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Siestacorta

le mercredi 04 janvier 2017 à 22h30

Pourquoi on parle tant d'oppression et de rapports de genres complexes dans des lieux dédiés au polyamour ?
Parce que beaucoup de polyamoureux ont pour soucis une égalité, qui, dans les faits, n'existe pas. C'est un idéal, une perspective, une recherche, mais au présent, dans la société telle qu'elle est aujourd'hui, ça pêche encore et pas qu'un peu.
Si cette attente égalitaire envers le cadre polyamoureux est présente déjà dans son code, alors elle se met à l'épreuve d'une société inégalitaire. Et cette épreuve, on finit par en parler.

Pourquoi le genre prend de la place ? Ben un peu comme les rapports parents-enfants ça prend de la place dans les échanges sociaux, on a tous de quoi parler et se questionner dessus. Même quand on a pas d'enfant et qu'on se pose pas de questions, et qu'on voit pas l'intérêt du sujet, on a des parents. Ou leur absence. Bref, un sujet qui va impliquer tout le monde.

Alors voilà, les rapports de genre se passent pas si bien aujourd'hui, on a un cadre de relations qui présente une opportunité de changer ça, ça se présente dans les échanges.

Le ton monte... parce que les attentes sont fortes et les expériences qui font chercher une autre façon de faire peuvent être dures. Et ces attentes et expériences viennent pas d'un monde facile ou il suffirait de moins en parler pour qu'il y ait plus tellement de problème.

Ah, on peut pas parler gentiment du miel et des abeilles et des bonnes vieilles histoires normales de papa-maman ? C'est forcément prise de tête ?

Etonnant, non, que ces disputes se passent si facilement sur internet, ce genre de discussion. Dans un espace de discussion. Comme si l'humanité était pas cette masse raisonnable qu'on aurait toujours connu.

Ah mais ya des gens ils se fâchent alors que c'est pas grave ?

Oui oui oui, comme ça tout seuls - ça vient de nulle part. C'est forcément des salauds malades radicalisés de mauvaise foi. Je vois que ça comme explication raisonnable.
Ou bien, ya un sujet important sur un lieu de discussion où ce sujet est posé, c'est possible, aussi.

Pourquoi ça me tombe dessus, je suis pas méchant ?

Probablement pas. Ca veut pas dire qu'il y a rien à apprendre et que ce qui se passe ici sera comme tu le veux, ou comme t'as l'habitude.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Discussion : Les Anarchistes Relationnels... Et les autres.

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Siestacorta

le lundi 02 janvier 2017 à 23h40

lenajane

Vivre c'est choisir, et choisir c'est renoncer...

Jusqu'à la prochaine occasion de faire un choix.

Je ne veux pas dire qu'on doit laisser en suspens des choses si elles n'ont plus de sens, ça peut être morbide ; mais que si on a le moyen affectif de rester disponible à une personne, si un jour l'occasion se présente, on aura la possibilité d'un choix, parfois contradictoire avec celui effectué antérieurement.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Discussion : Découverte, polyamour, libertinage et question qui fusent

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Siestacorta

le lundi 02 janvier 2017 à 17h51

Bonjour,

en te lisant, je lis pas seulement les évènements et échanges avec cet homme, mais aussi "quand" ça t'arrive.
Tu as eu une évolution, après le déphasage avec ton mari. La drague online t'a mise en contact avec une partie de toi-même, des besoins. La séduction, puis d'autres besoins après une rencontre en chair et en os.

Je veux dire qu'il me semble important de voir que ton déluge d'émotions et de sentiments arrive dans un climat plus global, celui de ta vie sentimentale. Bien sûr, ce que tu apprécies chez cet homme compte, mais pense aussi à ce qui a moins avoir avec lui qu'avec toi comme source, comme origine. Pourquoi c'est important (pas par décision rationnelle, mais par situation historique individuelle) de m'impliquer dans une histoire maintenant.

Tu parlais d'une vie de famille étouffante, avant ton mari.
Je déduis (peut-être un peu vite) de ce passage et de la grande tension que je lis dans ton récit que dans ton histoire personnelle tu as appris à te sentir étouffée et à fuir l'étouffement ; et que, peut-être, il te reste à apprendre des manière de respirer au calme, des manières adaptées à qui tu deviens. Tu as vécu une vie jusqu'ici, mais si tu as un esprit un peu riche, tu as sans doute envie d'autres vies, et t'es en train d'apprendre à les mener.
Au passage, ces autres vies peuvent bien inclure ton mari, j'insiste sur ce point.

Grevan
- la jalousie (par rapport a sa 1ere maîtresse) qui me consume parfois est elle compatible avec le polyamour? Sachant que je suis sincèrement heureuse de le voir heureux d'avoir pu trouver quelqu'un qui lui apporte ce que je ne peut lui apporter..

Le polyamour ne vaccine pas contre la jalousie, on part juste du principe que ressentir la jalousie (enfin, une ou plusieurs des émotions qu'on met dans ce mot beaucoup plus imprécis qu'on ne croit) est une alerte, un truc à comprendre sur soi, sur la relation, mais pas une preuve que la situation doit s'arrêter. Si sur la route c'est marqué "stop", c'est pas que tu dois te garer, juste qu'il faut regarder d'autres éléments de la route avant de voir par où et comment continuer.

Grevan
- pensez vous que cet homme se joue de moi Et me manipule à sa guise?

Aucune idée précise... En revanche, vu qu'il a une maîtresse, je comprend pourquoi tu demandes ça : ça t'informe que lui peut mentir. D'autre part, puisqu'il te sait mariée, et qu'il t'a informée de son mode de vie, il peut ressentir que cette relation ne va pas le mener à changer de vie. Il te manipulerait certainement s'il te disait "je plaquerai tout pour toi, mais un jour, plus tard", mais je ne crois pas que ce soit ce qu'il fait.

Grevan
- suis je réellement une polyamoureuse?

Peut-être peux-tu l'être à un moment de ta vie. A un moment où tes partenaires savent que tu as (ou peux avoir) d'autres relations (à toi de voir ce que tu mets dans "relation"), et si tu sens que tu veux continuer comme ça.

Grevan
- il me dit ne pas vouloir profiter des gens mais du temps qu'il passe avec eux. Cela en fait il plus un libertin ou un polyamour?

Ca ne participe pas à définir ces deux cadres, c'est une perception de ses rapports humains, tel que tu le rapportes.
Dans le contexte, c'est peut-être aussi une façon de dire, par effet miroir "tu ne profiteras que de temps avec moi, pas forcément d'un partenaire au sens classique du terme". A ce point de l'histoire, ça peut être quelque chose de plus profond que ça, mais aussi une façon de dire que l'investissement dans votre relation a des limites de temps (les occasions de vous voir), et que celles ci ne sont pas, telles qu'il les voit aujourd'hui, vouées à disparaître.

L'espoir poly, c'est que de toute façon, ces limites existent dans toute les vie : personne ne profite vraiment des gens, pas même les personnes en relation mono et classique, chacun libres de faire ce qu'il veut de son temps quand on est pas avec l'autre (bosser, avoir des loisirs, des amis, rencontrer d'autres personnes).
Mais penser que ce profit du temps n'est pas pour autant un vrai problème, une vraie condition pour vivre sa ou ses relations, c'est risquer une illusion "l'autre me donnera autre chose que du temps demain, parce que je le laisse libre aujourd'hui". Or, c'est pas une liberté temporaire qui détermine ce qu'on peut vivre avec les gens, c'est les gens et ce qu'ils sont à cette époque de leur vie.

Grevan
- dois je lui parler du fait que je me sens polyamour? Et surtt dois je en parler à mon mari qui ne sait rien de cela et qui est un mono pur et dur?

Ben c'est là que le bât peut blesser. Tu es dans deux situations adultère (dont une seule dépend de toi). Ces situations arrivent à plein de gens, et tu as plusieurs possibilités pour en faire quelque chose de bien, mono ou poly. Bref, je ne te juge pas pour là où tu en es, ni ce que t'en feras... Mais ça a forcément des conséquences.
Etre dans une situation poly signifie qu'on est honnête sur l'existence, présente ou à venir, de plusieurs relations. Du coup dire "je suis poly" en mentant à ton partenaire de vie c'est mettre de la confusion, puisque ton amant pourrait se dire "ça veut dire que son mari est au courant". Par contre, dire que tu te sens intéressée par ce cadre, ce mode de relations, et que tu souhaites le vivre, parce que tu éprouves des sentiments pour plusieurs personnes et que tu voudrais pouvoir continuer à vivre avec eux, si c'est bien ce que tu souhaites, pourquoi pas.
Sachant que ça ne l'engage pas obligatoirement lui à être honnête, et que, de fait, tu pourrais rester une maîtresse... Et c'est pas forcément quelque chose que tu vivrais bien (il y en a qui peuvent, on peut même dire que le mariage organise l'amour pour que l'adultère soit une solution, si on se sent un peu taquin).

Grevan
- le fait d'être une personne hyper cérébral et émotionnelle peut il me jouer des tours en tant que poly?

Oui.
Mais :
- ça joue des tours peut-être encore plus vertigineux aux monos, puisqu'ils se retrouvent dans la promesse de ne pas changer de situation quand leurs coeurs changent et rencontrent. Beaucoup préfèrent justement avoir les limites de la monogamie pour pouvoir se maîtriser : avoir la liberté de changer n'est pas facile, ne pas l'avoir peut être sécurisant.
A titre perso, je suis cérébral, compliqué, et le polyamour me donne un cadre adapté pour que ça se passe mieux pour moi. La liberté que mes partenaires me donnent fait que je ne l'utilise pas pour les fuir, mais pour trouver comment rester avec elles ET vivre ce dont j'ai besoin.
- être compliquée et émotionnelle, si ça te fait souffrir, ça ne tient pas à l'amour mono ou poly, mais à toi. Un (des) amoureux peuvent t'accompagner, t'aimer, c'est une chose, mais une autre est que l'essentiel du chemin pour que tu sois heureuse avec toi-même et dans ta (tes) relation(s) dépend de toi. C'est lourd à porter (méheeuuuu, c'est difficile, donc c'est l'autre qui doit m'aider !), mais c'est aussi libérateur, parce que tu es forcément la meilleure personne pour décider de ce que tu peux et veux vivre.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Discussion : Ecriture d'un anti-guide du polyamour : Tout ce qui peut être fait pour que ces relations foirent (puis en miroir pour qu'elles réussissent :) )

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Siestacorta

le mercredi 23 novembre 2016 à 22h22

Il y a quelques bonnes bases sur le site, quand même !

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Discussion : Bla bla bla

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Siestacorta

le vendredi 21 octobre 2016 à 10h26

Bon courage pour la convalescence affective.
Ca laisse des cicatrices, oui.
Je récupère une citation antique : "sois patient et fort, un jour, cette douleur te sera utile".

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Siestacorta

le mardi 18 octobre 2016 à 11h59

Khaleesi89

On va dire que j'ai toujours été ce que les autres voulaient que je sois et pas ce que moi j'aurai voulu... J'ai toujours fait tout dans le sens des autres jamais dans le mien...
Et aujourd'hui j'en ressens le besoin...

S'émanciper demande beaucoup de ressources nouvelles, des repères qui tiendront quand les autres seront en train de bouger. C'est pour ça que je t'enjoins à chercher du soutien ailleurs que dans les relations amoureuses et dans ton mode de vie "habituel", quitte à recourir à un professionnel.
En attendant, sur la dépendance affective, tu peux sans doute lire des bouquins pour t'aider à poser les bonnes questions et t'aider à vérifier si tu peux avoir besoin d'aide extérieure pour y répondre (puisque tu considères que c'est là depuis toujours, que tu sais qu'il y a des questions, l'écho que te donnerait un professionnel qui ne te connait pas depuis toujours pourrait de donner du recul, t'aider à explorer ce qui est effrayant de regarder seule et à envisager les perspectives utiles que tu oublies de regarder quand tu es la tête dans ton guidon).

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Siestacorta

le mardi 18 octobre 2016 à 09h22

Khaleesi89

Après je dois avouer que je me suis toujours considéré comme une dépendante affective c'est compliqué à expliquer comme terme mais c'est comme une drogue pour moi (qui ne fume pas et ne boit pas lol)

La dépendance affective, c'est pas un trait de caractère comme "être optimiste" ou "aimer les enfants".
Il y a une part d'inter-dépendance qui est humaine, nécessaire... Mais quand c'est dans la souffrance que c'est vécu, et je crois que c'est dans ce sens que tu en parles, il faudrait travailler dessus pour aller mieux. Etre vulnérable à ceux qu'on aime, c'est plutôt normal quand ça dépend que de ce qu'ils font, mais plus problématique quand ça dépend de la peur qu'on a de ce qu'ils pourraient faire, dans le sens où la projection négative sur l'avenir prend plus de place que le présent avec sa partie positive.

Personnellement, face à une dépendance affective, je conseille de se faire aider par un bon psy, mais tu peux avancer aussi avec la méditation de pleine conscience, le travail sur ta généalogie (comment tu reproduits les ressentis auxquels ta famille t'a exposé, comment ils étaient là depuis avant tes parents souvent), le travail sur l'estime de soi (avec un psy comportementaliste)... Whatever works.
Les relations peuvent t'apporter plus d'expérience de toi-même, mais c'est comme semer des graines, le boulot pour les faire jaillir du sol, c'est toi qui le fais, pas les évènements dans les relations.

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Siestacorta

le lundi 17 octobre 2016 à 21h30

Khaleesi89

Mais une question me vient quand vos relations polyamoureuses ont débutés en avez vous parler directement à votre partenaire ?

Ben quand t'es déjà dans une situation polyamoureuse, tu parles le plus vite possible de nouveaux partenaires.
Quand, comme dans ton cas, qu'est pas rare, on arrive de la monogamie, la difficulté est double : dire "je voudrais avoirs plusieurs partenaires" s'ajoute à "scoop ! j'en ai déjà un autre". Chaque élément étant en soit une remise en question d'un contrat initial, c'est pas facile à entendre, et comme on le pressent, c'est pas facile à annoncer. Ca n'empêche que si tu entames ce chemin, le plus vite reste le mieux, plus tu caches longtemps, plus tu auras des trucs importants à déclarer.

Maintenant, en lisant ton témoignage, ça me semble important de dire que le polyamour est pas une option magique qui permet de dépasser les difficultés d'un changement dans une relation antérieure.
On entre dans le cadre polyamoureux quand le cadre monogame ne convient plus, pas pour régler un autre problème.

Dit pas par moi, dans ce très bon article sur le site :
"Si vous rencontrez des difficultés dans l'une de vos relations, ce n'est pas le moment d'en commencer d'autres. Il est plus probable que cela crée des problèmes dans la nouvelle relation, et que cela exacerbe ceux de la relation préexistante. Commencer une nouvelle relation dans ces conditions est injuste à la fois pour le partenaire existant et pour la personne qui arrive. "

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Siestacorta

le mercredi 12 octobre 2016 à 09h56

Mandala, dans ta boite à mails, l'auteur des messages venant du forum est noté comme "NE PAS REPONDRE", et le titre du mail c'est "message de... untel".
Donc un message envoyé par "NE PAS REPONDRE" intitulé "message de bonheur" est bien un MP de bonheur expédié depuis le forum.

Par contre pas mal de boites à mail considèrent que les message envoyés par le forum sont du spam (on ne peut pas y répondre sans aller sur le site dont le lien est donné dans le message, l'adresse d'origine refuse toute réponse par mail, cette boite mail à sens unique écrit à beaucoup de gens, et les ordis qui accueillent le forum sont pas les plus connus : quatre critères qui font tiquer les robots filtreurs).

Du coup, tu dois fouiller dans ta messagerie mail dans la rubrique spam ou messages indésirables ou corbeille, et paramétrer ensuite pour que ça ne soit plus filtré de cette manière.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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