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Discussion : La relation poly hiérarchisée : une structure soumise à fortes tensions

Siestacorta
le mardi 07 janvier 2020 à 09h17
J'adhère à l'analyse, je la crois juste et utile.
Je crois qu'il est difficile de n'en rester qu'à la conséquence d'un choix binaire entre anarchie relationnelle et hiérarchie descriptive très rigide (ex : le libertinage, parfois de façon impensée, parfois consciente, ou certains triangles super pas équilatéraux (on parle bien des relations au quotidien, pas des sentiments, - même si la tension vient justement de l'impossibilité d'isoler systématiquement les deux aspects)).
Déjà en mettant des pluriels à anarchie relationnelle et à hiérarchie descriptive, on approche de plus de complexité, donc des amours vécus...
Mais aussi, je crois que dans ce regard critique, on peut ajouter quelques observations sur les bénéfices de la hiérarchie.
Dans le milieu poly qui se voit en cafés, il y a pas mal d'injonctions à l'anarchie... Et bon. Une fois écartés les convertis récents enivrés par les parfums des terres inexplorées pendant les sales saisons, et les gens qui oublient de mettre très centralement la question de la responsabilité personnelle dans "anarchie" (ce sont parfois les mêmes, mais pas toujours), on peut discuter... pour voir que les anarchies sont rarement anomiques (sans forme d'ordre, sans règles communes...).
Et je me demande si ya pas la possibilité de lister et situer un éventail d'accords, qui, selon leur précision, permettrait de placer clairement la description et les besoins de chaque projet relationnel dans des univers éthiques et pratiques, et imaginer de là les travaux à prévoir, les échecs et réussites possibles.
Bon, bref, mégalo théoriste du matin.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Un peu septique ne sait plus quoi penser

Siestacorta
le lundi 06 janvier 2020 à 01h36
Idealj
je me pose juste la question un poly-acceptant est il vraiment heureux ?même si il fait croire à son/sa partenaire que sa va il n’y a pas de soucis qu’il le vit bien etc dans le fond de sa tête j’ai du mal à croire (a tord peut être) qu’il/elle ne se dit pas si seulement elle/il n’était pas poly.
Ca dépend. Il y en a pour qui c'est un martyr, d'autres qui écartent ça de leur tête efficacement mais qu'aiment pas trop y penser, et d'autres pour qui c'est une totale bénédiction parce qu'ils peuvent enfin finir Zelda. Ou voir des potes. Ou passer du temps avec un enfant d'une première union. Du temps pour soi, un peu plus que dans une relation classique.
Idealj
De même pour le/la poly je suis sûr que y a bien de moment ou il y a un sentiment de culpabilité non ? Je parle vraiment de la relation poly-mono
Ça dépend... Ça va de la culpabilité "mon dieu je fais un truc moche, je mens pas et c'est comme si je mentais" à "ça ira, je vais être à l'écoute et avancer prudemment le temps que ça se décante et je communiquerai bien", et même jusqu'à "youpi on me laisse faire, si jamais ya un soucis on me préviendra, en attendant YOLO".
Idealj
De même que se soit homme/femme il y a ce jours on l’on veut des enfants comment voyer vous vu que vous êtes deux femmes j’imagine se qui a fait que votre homme avait ce plus pour être le père de vos enfants enfin j’arrive pas à tourné ma phrase mais je me dis qu’il y a quelque part une hiérarchie de vos sentiments du moins j’espère nan ?
Ça... dépend !
Oui, souvent, qu'elle soit volontaire ou pas très assumée. Le fait que quelqu'un occupe une place importante depuis longtemps, ça crée des priorités, pratiques souvent, et aussi des "ancrages" dans nos rapports... qui peuvent devenir des privilèges pas bien cools envers les gens qui s'attachent à nous plus tard que le/la premier.e arrivé.e.
Mais on peut aussi être très volontaire pour que chacun se sente pris en compte. Pas égalitairement parce que tout le monde a pas besoin des mêmes choses, mais avec l'idée de faire des efforts pour chaque relation.
Ca c'est les relations. Les sentiments vivent leur vie, comme mono t'es bien placé pour savoir que tu fais pas exprès que ton inquiétude exclusive passe avant ton envie que ton amoureuse soit heureuse avec toi quelle que soit la façon dont ça se passera.
IdealJ
On était ensemble hier soir j’avoue que je n’ai pas osé en reparler, je reste à me posé pas mal de questions je préfère me focaliser sur l’instant présent quand je suis avec elle.
Ya pas le feu, mais garde pas trop ça sous le boisseau... Si le PA aide pour quelque chose pas mal de gens, même ceux qui ne le choisiront finalement pas, c'est en poussant à communiquer clairement sur ce qu'on cherche, ce dont on a besoin.
Communiquer honnêtement peut amener à conclure qu'une relation ne durera pas, mais ça peut aussi, parfois en même temps !, offrir une compréhension aimante de chacun, qui fait qu'on le respecte et se respecte encore plus...
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Un peu septique ne sait plus quoi penser

Siestacorta
le dimanche 05 janvier 2020 à 16h40
Idealj, c'est ton fil. Tu ramènes à tes questions à toi quand tu veux, désolé si on parasite, faut surtout pas que ça t'empêche d'échanger sur ta situation.
Discussion : Un peu septique ne sait plus quoi penser

Siestacorta
le dimanche 05 janvier 2020 à 16h34
alinea7
Deux choses très différentes qui sont la conséquence d'un choix en terme de fonctionnement relationnel. Donc pour moi les deux sont questionnés dans le même mouvement.
Ils peuvent, mais ils n'ont pas nécessairement à l'être : pour arriver à un fonctionnement poly, on peut vraiment choisir pour soi de n'avoir qu'une relation et ne rien attendre de spécifique de l'autre sur ce sujet.
Il y a "j'ai besoin", pour une des questions, et "j'ai besoin que tu veuilles", pour l'autre.
Dans un dialogue entre deux personnes qui cherchent un cadre différent, les deux ne demandent pas la même chose, même si une décision commune se fera au nom de la relation.
Les deux peuvent choisir de se consacrer à l'autre, mais un seul demande à cet autre de le faire.
L'un ne pose la question de l'exclusivité que pour lui et peut en rester là, l'autre la pose pour lui, pour la relation et pour l'autre.
Pour moi, c'est pas la même catégorie de question, parce qu'elle ne se pose pas aux même personne, mais aussi parce que les besoins interrogés ne sont pas du même ordre. Des besoins affectifs, quelle que soit le choix dont on parle. Mais dans le cas d'un choix à faire pour l'autre, il y a un moment où ce qu'on imagine pas est censé ne pas être imaginable du tout. Concevable, pas désirable, pas faisable, avant que soi l'autre ne vivions la relation. Tu sais déjà : je bloque sur ça :-) . C'est un choix aussi, mais pour moi c'est un choix qui comprend plus de choses, au fond. Je trouve pas le mot précis pour l'instant...
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Un peu septique ne sait plus quoi penser

Siestacorta
le dimanche 05 janvier 2020 à 11h17
alinea7
Tu es taquin là :-)
Oui :-) , je soulignais que si on jouait à un préjugé sur le côté "si on ne peut qu'être plusieurs avec elle, je suis comme les autres, je compte pas", on pouvait aussi bien raisonner "si on ne peut qu'être le seul avec elle, c'est que ce qu'on veut l'autre fasse la même chose que toutes les autres, et donc qu'elle ne compte pas".
Ce serait résumer le sentiment à ces principes... Et mon point c'est de dire que la réalité du sentiment et l'importance de la personne dépend justement pas de ce genre de principes.
Après,
alinea7
Choisir de se consacrer à un seul amour et désirer que l'autre en fasse autant,
pour moi ce sont deux choses très différentes, et le côté égalitaire (comme quand on le pose comme "seul poly possible", d'ailleurs) me semble simplifier et dissimuler que la seconde partie est, comme "chose qui ne dépend pas de nous" et comme norme, une demande qui mérite plus de questionnements que la première.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Un peu septique ne sait plus quoi penser

Siestacorta
le samedi 04 janvier 2020 à 18h59
Idealj
en temps normal j’ai déjà tellement de mal à m’accrocher au choses puis j’ai un côté pas insensible ni dure je ne trouve pas le mot précis mais par exemple lors du décès de mon grand père qui était tout pour moi je n’ai pas pleuré ma mère croyait que je m’enfoutais presque alors que pas du tout mais on va dire que montrer mes émotions de base c’est pas vraiment mon truque.
- c'est marrant que tu évoques ta réaction à la mort de ton grand-père, et que cette fille s'occupe de personnes agées. Coïncidence... peut-être. Mais si c'était justement une zone sensible qui demandait à s'exprimer, et que la découverte ici, la surprise pour toit, ce soit que le rapport de "prendre soin de l'autre" (et l'autre âgé) est important pour tes sentiments ?
- peut-être que tu as changé d'époque de ta vie. Tu es plus autonome, plus seul, et peut-être plus exposé qu'avant. Peut-être que ton cœur a besoin de s'exprimer plus, d'être plus entendu. Pas forcément par le polyamour, pas forcément seulement dans l'Hamour, mais on va dire que l'amour est un évènement qui donne accès à un plus grand ensemble de sentiments, de besoins d'attachement.
Idealj
Et j’avoue que je trouve belle la notion d’âme-soeur ! Est ce que je pourrai accepter ces autres amours si je savais que je reste le plus important ? Ou n’être qu’un de ces amours sur la liste de son cœur parmis Pierre Paul Jacques
D'un autre côté, que ce soit Marie, Julie ou Fanchon, si on doit être le seul qu'elle puisse aimer, c'est que c'est être le seul qui compte plus que la personne... Donc que tant qu'il y en a une séduisante qui veut bien qu'on soit le seul, on s'en fout de qui c'est et de ce qu'elle cherche d'autre.
Je veux dire : Pierre, Paul, Jacques ou toi, vous êtes aimés pour qui vous êtes, vous n'êtes pas interchangeables. Pas plus que Marie, Julie et Fanchon ne sont interchangeables dans des relations monos. C'est des gens, des sentiments, de l'amour, mais ni plus ni moins spécial avec l'exclusivité.
Idealj
Une voix dans ma tête me dit il n’y a que les cons qui ne change pas d’avis mais une autre me dit que je suis entrain de lire un bouquin ou je connaît déjà la fin et que c’est un livre sans suite.
Je comprend bien l'hésitation.
Tu sais, elle aussi, elle a sûrement des scrupules. Une des options pourrait être, pour les deux, de dire "nos sentiments sont vrais, tu es quelqu'un de beau, mais ça marcherait pas". Rompre avec amour, c'est pas quelque chose qu'on fait si souvent que ça, souvent la peine prend le dessus, mais en fait, souvent, il y avait quelque chose qui restait au-delà de la relation, et on peut essayer de se le dire... tout en étant honnête sur ce qui aura lieu après.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Un peu septique ne sait plus quoi penser

Siestacorta
le samedi 04 janvier 2020 à 17h44
Idealj
plusieurs fois tout au long de sa vie sa lui été arrivé d’éprouver de l’amour pour plus d’un homme à la fois.
Sais tu comment ça s'est passé, en pratique ? Pourquoi elle appelle ça "polyamour" : tous les gens concernés étaient au courant ?
Idealj
Bref la conversation a été longue et difficile pour ma part.
Elle m’a dit et je veux la croire que actuellement je suis le seul homme qu’elle côtoie sa lui arrive d’avoir des nouvelles d’un de ses amoureux avec qui elle est resté en contact mais c’est vraiment juste des nouvelles de se que j’ai compris
(...)
Donc oui j’ai peur du futur et de finir par souffrir de tous sa et j’ai cru comprendre que plusieurs de ces relations c’était terminé sur ce genre de motifs.
La rencontre est récente.
Vous êtes encore à un moment où vous pouvez choisir, non pas sans souffrir, mais sans vous pourrir la vie.
Choisir si
- c'est tellement pas ok que même si elle promettait qu'elle rentrerait dans le rang, des envies pourraient rester pour elle, des soupçon pour toi.
- c'est pas ok mais on peut passer à autre chose, elle accroche...
- c'est pas ok mais ça vaut le coup que ça le devienne, parce qu'elle a une liberté et en offre une, et que ça aussi, ça pourrait être bon, quitte à beaucoup bosser.
Idealj
sa lui arrive d’avoir des nouvelles d’un de ses amoureux avec qui elle est resté en contact mais c’est vraiment juste des nouvelles de se que j’ai compris et d’ailleurs je ne veux pas le savoir je crois.
Hm... Ca te ferait pas plaisir de savoir, mais d'un autre côté de toute façon tu te prends déjà la tête. Alors il s'agit pas de la contraindre à donner des détails que tu aimerais pas avoir, mais d'apprendre à pas l'obliger à cacher...
Je veux dire, si tu choisis l'option "d'acc on va polyamourer".
C'est intéressant que tu viennes en parler ici, plutôt que d'envoyer bouler, lui dire qu'elle est pas normale, qu'en fait elle connait rien à l'amour. Intéressant, et on peut t'en féliciter.
J'ai le sentiment que tu admires cette fille, que t'es pas tout à fait dans tes repères, pas seulement relationnels, mais même sociaux.
Je peux me planter, hein, si ça se trouve des gens qui font les musées t'en connais plein... Et si je me trompe, désolé pour les préjugés.
Mais je parle de ça, parce que ça peut jouer sur ta perception des choses... Tu peux aussi te demander, exclusivité à part, si ça collerait. Et pourquoi t'es si épris, alors que d'habitude, tu accroches pas.
Et le polyamour, ça pourrait faire partie des trucs en plus, des façons de vivre différentes qu'elle connait... Et ça pourrait faire partie des choses différentes qui t'ouvrent des perspectives. Il y en a qui t'intéressent, qui te changent, et t'as envie de mouvement visiblement (je veux dire : "génération tinder", ça veut aussi dire que t'as besoin de vivre plein de trucs). Et certains changements peuvent déconcerter, mais ça veut pas dire qu'ils seraient vraiment mauvais. Quand t'apprends à nager, les tasses font pas plaisir, mais tu te jures pas de jamais remettre un pied dans l'eau.
(Bon, et sinon, en tant que poly, je veux pas aimer les femmes ni cette femme, mais ces femmes. Les aimer un peu comme toi tu l'aimes. C'est, à quelques détails formels près, le même amour (quel que soit le sens du mot "amour").
Le fait d'avoir une relation exclusive ne signifie pas que j'aime plus la personne que les autres gens. Ca le fait croire artificiellement, mais en vrai : j'aime quelqu'un, je fais des choses pour qu'on soit heureux ensemble, qu'il y ait d'autres gens ou pas ne rend pas ces choses différentes, je les vis et les fais. Et par ailleurs, il y a des relations exclusives où l'amour est moche, donc ça vaut pas grand-chose comme garantie.
Désolé pour la minute militante).
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Un peu septique ne sait plus quoi penser

Siestacorta
le samedi 04 janvier 2020 à 12h57
Idealj
Sauf que voilà au bout de deux moi et demi un soir elle se met presque à pleuré sans que je comprenne vraiment le pourquoi du comment et là elle m’a tout déballé de sa vie de poly amoureuse
Elle a dit quoi, pour être précis ?
Elle a plusieurs relations, ou, en plus, elle a un fonctionnement ouvert concernant ces relations ?
Qui connait qui, parmi les personnes concernées par ton aimée ?
Je suis étonné qu'elle pleure en te parlant de polyamour. Enfin ça peut arriver, les émotions... elle est pas forcément triste. Mais je veux dire, a priori, elle souffrait en t'en parlant, alors que le polyamour c'est souvent chercher à être bien quand on ne cache pas ses relations. Donc si elle souffre, c'est qu'elle est encore un peu tendue avec ça... Ou qu'il y a des gens qui le sont (toi et probablement un ou d'autres).
C'est pas insurmontable, mais faut savoir bien de quoi on parle, ce qui est vécu, ce qui est possible...
Discussion : Un non PA du moins pour l'instant et en difficulté

Siestacorta
le samedi 04 janvier 2020 à 12h41
A peu près même réaction que les autres : non, elle est pas poly, en tout cas c'est pas ce qu'elle montre. Elle a besoin d'amour, et en ressent. Comme beaucoup de gens. Pour plusieurs personnes ? Comme beaucoup de gens. Mes lignes que citaient Cactus plus haut sont valables, je crois, pour comprendre qu'éprouver des sentiments pour plusieurs, c'est une condition nécessaire mais pas suffisante.
On va dire que c'est assez intense chez elle, ce besoin d'amour. Un peu plus pressant que pour d'autres.
Vous n'êtes pas dans un cadre poly, mais il y a déjà des expériences de poly qui peuvent vous bénéficier, pour pas vous dire "han, ce qui nous arrive est fatal et tragique".
- toi, savoir que c'est pas toi qui est moins aimé.
Pouvoir être content qu'elle s'épanouisse : tu n'étais pas naïf quand elle ne faisait que se confier, tu étais dans l'empathie. Elle mentait, parce que c'était pas votre arrangement, mais, dans le fond : tu lui souhaitais et lui souhaite encore du bien.
- elle, se rendre compte qu'elle fait rien de "Mal".
La suite dépend par ailleurs de comment le mec "libre dans ses pensées", là, se comporte.
C'est très possible qu'il soit heureux d'un regard intense sur lui, donné par une femme qui ne se montre pas réellement disponible : ça limite les responsabilités. C'est possible aussi qu'il veuille un vrai truc poly, mais s'il est pas con, il aura aussi bien compris que toi que ta compagne n'est pas poly. Disons : s'il l'expose elle à sa liberté à lui, à savoir rencontrer d'autres personnes, comment elle réagirait ?
Bref : le poly peut arriver comme ça aussi, en faisant votre expérience et en concluant que ça se passe bien. Mais pour l'instant, j'y vois plus un épisode compliqué, qui permettrait peut-être de faire un point sur l'évolution de votre relation et de vos personnalités (besoins, recherche).
Tu m'a l'air plutôt capable de réfléchir clairement, sainement, généreusement. Mais je crois qu'il y a plein de petits nœuds intérieurs (chez elle et sans doute chez toi, même si t'as réglé des trucs, tu peux t'interroger sur pourquoi tu la quittes pas, pourquoi tu te poses la perspective poly alors qu'ils n'ont pas l'air de la revendiquer absolument d'eux-même) qui mériteraient d'aller voir un conseiller conjugal, pour aider la réflexion et pas empêcher le dialogue et la recherche du nouveau compromis - quel qu'il soit, peut-être pas textbook poly mais peut-être plus textbook mono non plus.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Un non PA du moins pour l'instant et en difficulté

Siestacorta
le samedi 04 janvier 2020 à 12h26
(zut, j'ai justement modifié ce passage ce matin. Ma première version est plus efficace, mais j'étais embêté de dire qu'on fait exister des gens, comme si... Bref. J'ai utilisé "relations", du coup)
Discussion : Besoin d'éclairage: mon mari se dit poly

Siestacorta
le samedi 04 janvier 2020 à 01h52
Il y a pas de mal, en principe, à ce qu'un temps de polyamour soit une transition vers une fin de relation, les évènements permettant parfois de savoir où on veut encore aller.
Mais en pratique, je crois qu'on peut se faire du mal, puisque faudrait déjà tomber à chaque fois sur une ou plusieurs autres personnes poly et très patientes et ayant pas de grosses attentes sur le même temps (et on parle d'années, là...). Alors qu'à mon sens, la liaison de ton mari est juste une amante mono, dans un cadre d'adultère (avoué, mais c'est le bon mot quand même), et que de ton côté t'as pas tellement cherché de mouvements inédits dans ta vie amoureuse : tu as pas ou cherche pas d'amants, tu te sens pas de vivre une relation à trois, ou même une relation où cette personne pourrait passer chez vous pour le café.
Je parle à priori... je vous connais pas. Le peu que je lis est plein de bonnes choses, vous êtes capables de vous parler avec pas mal de sincérité.
Mais bon, l'ouverture poly me semble pas indispensable ici : vous pouvez rompre ou choisir de continuer votre relation sans ça...
C'est peut-être pas le cas de ton mari, mais je crois bien qu'il connait pas plus le polyamour que toi, seulement le fait de vouloir entretenir deux relations... Cachées ou pas. Et ça, les gens pas poly en sont tout à fait capables. Autrement dit : on est pas "polyamoureux" parce qu'on aime deux personnes, mais parce qu'on aime faire co-exister plusieurs relations dans sa vie, qui sont heureuses dans leur coexistence, et où toutes les personnes peuvent commencer et avoir d'autres relations. Donc une des questions à lui poser, en plus de "et moi, je pourrais ?", ce serait : "et elle, imaginons même si c'est pas le cas, elle pourrait rencontrer de nouvelles personnes, si elle voulait, ça changerait rien pour toi ?" (j'insiste sur "nouvelles", parce que si elle a déjà quelqu'un que ton mari considère comme "pas important, ça se finira", ça fausse le truc).
Donc bref : "polyamour", c'est un changement important, en pratique et en vision d'une relation. C'en servir pour assumer un truc qui en fait va créer plein de complications parce qu'à part utiliser le mot, yaurait pas eu tous les changements petits ou gros qui viennent avec (apprendre à réagir quand il s'agit de la/du troisième, la/le rencontrer, en parler en public, aux enfants...), ça peut en venir à reculer pour mieux se planter.
Je vous déconseille pas le poly. Mais si c'est juste un truc pour repousser un choix, autant se l'avouer dès le départ. Ce sera d'ailleurs pas forcément le choix de la rupture entre vous, qui sera repoussé. Ca pourra être le choix de pas garder l'autre liaison, ou même celui de changer plus à fond, plus tard ou progressivement, la relation.
Je crois qu'inconsciemment, c'est pas un changement complet que vous imaginez (qu'il imagine), mais un genre de "faire avec".
Et encore. Lui pourrait accueillir à bras ouverts le "mais oui, on fait ça, on y réfléchira plus tard", soulagé de pas avoir à gérer de suite... Et puis ça fera mal pendant et à la fin quand même, parce de son côté, ce truc de "changer tout" aura pas été intégré.
Autre point : je crois qu'avec ce mode de vie de parents qui se voient pas assez, vous n'avez pas eu l'occasion d'aimer une vie de couple depuis longtemps. Et peut-être que pour plein de raisons, c'était pas, en vrai et pas seulement circonstanciellement, votre priorité. Pour vous, pour l'un de vous deux seulement, je sais pas.
C'est un peu dommage de s'en rendre compte, mais c'est pas grave, il y a sûrement des choses de vous et de votre vie qui ont été aimées et voulues.
Enfin : le retour de flammes face aux difficultés, c'est vachement bien parce que ça aide à les surmonter, mais faut aussi se méfier de leur côté mécanique. Une partie de nous transforme une peur de changement et un besoin de reconnaissance en sentiment vers l'autre. C'est naturel, et parfois ça fait le job, mais c'est pas forcément le critère central pour savoir si cette relation est encore bonne.
Voilà, désolé du côté "vent froid" de la réponse, alors que je connais pas plein de détails... Mais je pense que ça fait des élements pragmatiques à utiliser.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Couple PA / non PA

Siestacorta
le jeudi 26 décembre 2019 à 22h36
HagTcha
J'ai l'impression que je le vie comme une espèce de rupture,
Ce ressenti/interprétration me semble central dans ton processus.
Tu es "triste" et dans le mal-être comme après une rupture.
C'est une rupture avec une façon de vivre, oui, pas avec elle.
Je garde pourtant volontairement toute la violence du mot "rupture", ici. Tu n'avais pas envisagé de vivre ainsi, et ce changement est là, et tu dois vivre avec. Mais tout a changé. Mais la vie continue. Mais tu ne sais pas quoi faire. Mais se poser la question n'a pas l'air d'aider.
Oui, donc, tout comme après une rupture.
Maintenant : est-ce que ce que tu ressens et dis être ton identité correspond à une vision complète de ce qui se passe vraiment là ? Avec quelle partie de la vie tu rompts, laquelle peut encore contenir du bon malgré l'ombre de cette "jalousie" ?
Il se peut que répondre à cela ne t'amène pas à accepter, mais à faire le choix d'une rupture, non plus du mode de vie, mais d'avec la relation elle-même. Quitte à faire dans la prophétie auto-réalisatrice...
Mais bon, si tu ne vois pas le moyen de faire autre chose, pas de bonnes raisons qui suffiraient à se motiver pour poursuivre la relation (comme il pourrait y en avoir après d'autres évènements de la vie : déménagement à l'autre bout du monde, enfant à gérer, se découvrir une vocation où l'autre ne trouve pas sa place (je sais pas, une forme de religion hard-core, l'exploration de Mars...)), bref, si ce qui vous unit te semble trop fragile pour pas tenir la route dans le changement... ça vaut peut-être le coup de se quitter en se disant "ben là je saurais plus faire". Même s'il y a de l'amour. Ce serait triste, pas sans blessure, mais ça peut se faire par respect de soi ET avec respect pour l'autre. Et personne n'a à prendre la responsabilité de faire vivre à l'autre quelque chose dont il ne veut pas / plus.
Autre élément : tu te sens coincé dans l’injonction d'accepter. Et t'aimes pas ça.
Comme je te dis, à la base, vu l'ampleur du changement, c'est normal quand on l'avale pas d'une bouchée.
Mais même, en termes de relation de pouvoir, du jeu entre ton choix et le sien, c'est très, trop gros.
Tu te décris comme pas particulièrement sociable, je m'identifie un peu... Et je veux dire que pas être à fond dans une vie affective diversifiée, pour moi, c'est aussi alléger le poids d'un certain nombre d'exigences et de contraintes.
Je le fais avec un mode de vie un peu "vieux-garçon", mais tu as pour ta part aussi bien pu le réaliser en te construisant une vie de couple peinarde, ou, au moins, une relation où tu as tes repères... Et vlàtypas que l'agitation du dehors revient frapper à la porte.
Et que ta compagne, avec qui t'as bâti cette relation de confiance protectrice, est l'agente double, la traitresse qui annonce qu'elle veut que cette porte reste ouverte ! Qu'elle veut sortir et revenir à sa guise, comme si, ha, mais, c'est le plus le "chez nous" / "nous" que tu avais avant. Bah oué, t'as l'impression d'avoir perdu quelque chose... Je réagirais pas comme ça, mais ça se comprend bien quand même.
Et encore une fois, oui, c'est peut-être trop essentiel pour toi pour que tu sois heureux. Peut-être qu'effectivement ça serait chaud, que les rencontres concrètes remettraient vraiment tout en cause.
Ou peut-être que tu as peur de perdre bébé et eau du bain, alors qu'en fait vous ne jetteriez que l'eau.
Peut-être que tu l'aurais quand même, la sécurité, la confiance. Différemment.
Ça demande de savoir à quoi tient votre relation, ce que vous y trouvez d'assez bon pour vous unir indépendamment de ce qui se vit au dehors. Un mélange de choses basiques (on a tous plus ou moins besoin d'amour, d'attachement...) et de trucs persos (des goûts, des compréhensions, des projets...). Et si ça ça tient, si vous savez comment continuer à le nourrir, et même pourquoi pas, avec plus de conscience de ce qui est précieux et spécial, plus de cœur à le faire dorénavant ?
Voilà ce que j'essaie de poser comme question : est-ce une rupture, ou LA rupture, penses-tu que ta façon de voir fera que tu resterais triste de la même manière pour les deux, et ressentirais exactement la même peine pour les deux cas ?
Bien sûr, moi, personnellement et un peu philosophiquement, je comprend pas comment l'existence d'une relation qu'on ressent tellement importante et par elle même déterminante, pourrait être remise en cause du fait que d'autres relations co-existent. Si elle est si forte, si elle a du sens, si une bonne relation c'est offrir à l'autre la vie qu'il peut aimer, si elle tient, je vois pas ce que l'exclusivité apport ou ce que la non-exclusivité retire ; pour moi c'est abstrait, je trouve que la menace est au moins en amont, plus un imaginaire qu'un évènement.
Mais... c'est moi, mon équilibre psychologique, ma façon de pas douter des gens (ou de pas croire à des choses que je juge impermanentes, donc de pas demander à l'Hamour et aux amoureuses de m'y faire croire,parce qu'au contraire, ça dissone à mon oreille qu'on me dise sisisisi ça tiendra toujours pareil, tiens pas compte du fait que la vie ça bouge).
Tu as sûrement ta façon d'être, de penser, tes besoins, tout aussi légitimes.
Et ce sont avec eux que tu vas faire tes choix... parce que tu en as. Même s'ils semblent difficiles aujourd'hui, en allant au bout de tes motivations, tu feras ceux qui te conviennent, qui ont assez de sens pour ne pas les regretter ensuite.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Le Couple, cette micro-communauté excluante

Siestacorta
le lundi 23 décembre 2019 à 17h59
alinea7
Peut-être que tout simplement c'est l'essence du truc qui est importante pour certains.
Il y aura toujours des personnes qui ont besoin de plus de sécurité relationnelle et d'autres de liberté.
Sur les besoin différents, aboutissant donc à des relations différentes, je ne nie pas.
Et ce que dit Adorno (je crois, et je paraphrase, et j'espère interprète pas trop), c'est que par l'exclusivité sécurisante, on arrive à "manquer l'être aimé en le faisant sien".
On cherche à thésauriser sa tendresse et en boucler l'accès, alors que ce n'est pas quelque chose qu'on peut s'approprier. L'autre vaut moins pour la singularité de ce qu'il exprime tel que ça vient, tel qu'il est, que pour correspondre à une fonction, une qualité de relation (entre en Couple ou pas de relation, donc).
Je pense pas que les gens aiment n'importe qui pourvu qu'il y ait Couple, hein. Mais que si on relationne que comme ça, cette limite occulte les tiers, ainsi qu'une bonne part de nous (et pas en niant seulement des envies, des libertés mineures... Surtout le fait que rester "pareil" tout le temps (pas de nouveaux désirs pour perpétuer l'ancien) c'est chercher à être moins que soi et à ce que l'autre soit moins que lui-même : seulement une partie limitante de ce qu'ont peut ressentir).
Bref, cette exigence fait ou défait la relation, devient le rôle à remplir, quitte à ce que l'interprète soit moins important.
alinea7
construire un espace commun dans lequel chacun trouve sa place et garde l'envie d'apporter au groupe. Je reconnais que c'est basé sur le principe du dedans/dehors et que c'est excluant. Et le fait que ça pose problème est aussi discutable mais juste pour en rester à la comparaison mono-poly, les polys aussi excluent de leurs amours les personnes qui ne les attirent pas.
Les gens qui aiment n'excluent pas par principe les autres de leur attirance, elle est là ou pas.
La communauté des gens qui ne nous attirent pas n'a pas "droit" ou "pas droit" à la relation, parce qu'elle ne serait alors qu'à sens unique...
Ces gens sont rencontrés ou pas, désirés ou pas, aimés ou pas. C'est pas une règle qui s'opposerait à celle de devoir aimer tout le monde, je parle pas d'amour universel comme seul amour non-excluant. Pas ma came du tout :-)
L'exclusion dont je parle, c'est quand c'est un choix, une exigence indépendante des rencontres et imposant un code pré-établi (une promesse) au déroulement des vies qui se croisent et aux variations des sentiments.
Le côté exclusif, mono, c'est que l'exclusion est attendue indépendamment des attirances, justement. Le "dedans/dehors" est défini et décidé d'emblée, c'est là où il devient un choix (et encore une fois, pas le choix entre aimer un ou aimer tout le monde, seulement celui qu'on fait entre aimer "un" et aimer les gens qu'on peut aimer).
Choix durable, permanent.
Quand je choisis un chemin, je choisis effectivement de ne prendre aucun des autres. Prendre tous les autres à la fois serait de toute façon impossible. Mais choisir d'autres chemins à plusieurs croisements, entremêlés, à plusieurs étages, détours, pour aller pourquoi pas dans une même direction globale quand même : on peut savoir où on va, juste pas annoncer qu'on y va QUE comme ça.
Donc en terme social, ne pas interdire les autres vies, ne pas déterminer d'emblée qu'elle ne peuvent qu'être malvenues.
Bien sûr, encore une fois, chacun a bien le droit de désirer une relation unique, individuellement. En permanence, ou pour certaines relations, ou pour certains moments de sa vie.
Je pense pas que l'idée que j'essayais de décrire dans le post de départ et dont j'ai trouvé une continuation dans l'extrait d'Adorno suffise réellement à décrire les motivations des relations uniques et des gens qui les vivent.
Je crois pourtant assez juste cette idée que si l'exclusivité devient la seule modalité acceptable, pour nous, mais surtout de la part de l'autre, alors on l'accepte pas lui dans sa singularité, dans tout ce qu'il peut être, mais juste "de cette façon là". C'est là ou il est moins singulier, plus interchangeable : être dans le rôle est plus déterminant qu'être lui.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Le Couple, cette micro-communauté excluante

Siestacorta
le lundi 23 décembre 2019 à 01h48
J'ai surtout beaucoup aimé le retournement de la logique de dévalorisation de l'autre via une forme ou l'autre de relation, exclusive ou non : l'exigence / l'attente d'exclusivité, c'est justement ce qui rend chaque aimé interchangeable. Pas quelqu'un de choisi et d'aimé pour lui-même, mais pour sa capacité, dans le temps, à être envisagé comme propriété.
Discussion : Questionnaire pour orgas poly, déc. 2019.

Siestacorta
le dimanche 22 décembre 2019 à 20h44
poly-pop
Relance ?
Pas compris de qu'elle relance il s'agit ?
J'ai aussi envoyé un message à l'adresse polypop.
poly-pop
Tu disais ça où ?
Dans une réponse du second questionnaire, dans la première page... Histoire de pas se demander pouquoi ya plein de pages pas remplies dans les deux formulaires !
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : [Outil] Carte de la constellation affective (polycule, metamours, etc)

Siestacorta
le samedi 21 décembre 2019 à 14h39
artichaut
Si quelqu'un·e sait ce que signifie "LDR" et "twb" ça m'intéresse.
Je pense qu'LDR, c'est Long Distance Relationship.
Discussion : Questionnaire pour orgas poly, déc. 2019.

Siestacorta
le samedi 21 décembre 2019 à 14h33
Relance
J'ai tenté d'envoyer une réponse en deux fois, en fonction du temps que je pouvais donner à ce moment-là.
Les deux formulaires sont-ils passés ?
Ou seulement le second, comme je le crains ?
(je redis ce que j'y disais : estimer à 15-20 minutes le temps de réponse pour répondre à une trentaine de question : tsss-tsss, t'abuuuuses. J'ai tenté de faire ça au boulot, en me disant que ça ferait une petite pause, mais en fait non, fallait vraiment plus de temps).
Discussion : Le Couple, cette micro-communauté excluante

Siestacorta
le vendredi 20 décembre 2019 à 20h27
Sur le groupe Facebook, @Boucledoux a posté quelque chose de vachemon plus creusé que ce que je disais, mais qui va un peu dans le même sens
"La logique immanente à l'exclusivité qui se trouve ainsi posée prend la forme d'une domination qui procède par exclusions, comme dans les groupes hermétiquement refermés sur eux-même, et qui est au fond celle-là même de la grande industrie capitaliste. Rien n'est plus émouvant que l'anxiété des amoureux craignant de voir une nouvelle conquête attirer sur elle l'amour et la tendresse de l'autre - ces biens si précieux à posséder, justement parce qu'ils ne se laissent pas posséder - et ce en raison précisément de cette nouveauté qui est le produit même du privilège de l'ancienneté. Mais ce qu'il y a là d'émouvant, et dont la perte serait aussi celle de tout ce qui peut apporter chaleur et protection, conduit de proche en proche irrésistiblement aux lois sur l'immigration de l'Australie social-démocrate qui ferme la porte à tous les "gens de couleur", et même à l'extermination des minorités raciales par les nazis, en passant par l'aversion du grand frère pour celui qui est né après lui et par le mépris de l'étudiant membre d'une Corporation pour son bizuth : et du coup cette chaleur et cette protection finissent en une explosion nihiliste. Non seulement, comme l'avait bien vu Nietzsche, toutes les choses bonnes ont été autrefois des choses mauvaises ; mais les choses les plus délicates elles-mêmes, abandonnées à leur inertie propre, ont tendance à se réaliser sous la forme d'une brutalité inimaginable.
Il serait oiseux de vouloir trouver une issue à cette situation embrouillée. Toutefois, il est tout à fait possible de nommer l'élément fatal qui met en jeu toute cette dialectique. Il s'agit du caractère d'exclusivité attaché à ce qui est chronologiquement premier. La liaison initiale, dans sa pure et simple immédiateté, présuppose déjà une telle chronologie abstraite. Historiquement, le concept de temps est au reste lui-même fondé sur la base des rapports de propriété. Or la volonté de posséder reflète le temps comme angoisse, comme peur du dessaisissement et d'une perte irréparable. On fait l'expérience de ce qui est par rapport à la possibilité de son non-être. C'est ainsi qu'on vient à en faire vraiment quelque chose que l'on possède et même, dans une telle attitude de crispation, quelque chose de fonctionnel – que l'on pourrait échanger pour autre chose d'équivalent que l'on puisse posséder. Une fois que l'être aimé est devenu complètement un objet que l'on possède, on ne le regarde même plus. L'abstraction en amour va de pair avec l'exclusivité, qui prend l'apparence trompeuse de son propre contraire et se cramponne à tel ou tel individu dans sa singularité. Mais en le retenant ainsi, on laisse échapper son objet précisément dans la mesure où on en fait un objet ; et on manque l'être aimé en se l'appropriant, en le faisant « sien ». Si les êtres humains n'étaient plus objets d'appropriation possessive, ils ne seraient plus interchangeables non plus."
Theodor W. Adorno, Minima Moralia, réflexions sur la vie mutilée, « Morale et chronologie » (payot 2003, p.107)
Discussion : Ma chanson polyamoureuse

Siestacorta
le jeudi 28 novembre 2019 à 22h35
Désolé... :-/ Mais maintenant tu vois, elle est moins cucul, et plus rigolote, la chanson.
Discussion : Ma chanson polyamoureuse

Siestacorta
le jeudi 28 novembre 2019 à 22h11
Heu... La chanson ça parle d'un chanteur qui dit qu'il a dédié chaque chanson à une fille, chacune avec son prénom, et qu'il y a plein de prénoms parce que ça lui fait gagner de l'argent de faire une chanson d'amour pour chaque histoire, on est bien d'accord ?
"song for whoever"
"Deep so deep, the number one I hope to reap Depends upon the tears you weep, so cry, lovey cry, cry, cry, cry Oh Cathy, oh Alison, oh Phillipa, oh Sue You made me so much money, I wrote this song for you"
traduction à l'arrache
"chanson pour n'importe laquelle"
"fort, si fort, le Hit que j'espère faire
Dépend de combien couleront de larmes, alors pleure, chérie, pleure, pleure, pleure,
Oh Cathy, Oh Alison, Oh Philippa, Oh Sue,
Vous m'avez tellement fait gagner d'argent, j'écris cette chanson pour vous"
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.