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Discussion : Comment les gens perçoivent le polyamour...

Siestacorta
le vendredi 11 avril 2014 à 18h49
Ca dépend aussi beaucoup de ta coeurd'artichautitude.
Personnellement, tomber amoureux m'arrive pas souvent. Ëtre amoureux deux fois en même temps, ça m'est arrivé, j'aurai bien aimé être plus aguerri à ce moment-là. Mais ça reste rare.
Aimer, au sens très large qui va de "mon ami important pour moi" à "rhomondieu j'ai dû prendre un truc" en passant par "nous sommes bien ensemble depuis pas mal de temps", et "on est très bien, quand on se voit" oui, ça, je me sens plus souvent concerné.
Est-ce que aimer = avoir de l'Hâmour ?
Est-ce que aimer fort = relation impliquée ?
Est-ce que s'impliqur = quotidien, partage, construction ?
J'avoue que si aimer c'était toujours "la totale", les papillons dans le ventre, le crédit dans la voiture, le teckel dans la niche et le polichinelle dans le tiroir, je serais encore plus insistant à plus parler de non-exclusivité que de polyamour....
Tout en trouvant totalement abusif qu'on me dise "en fait c'est un couple avec des plans culs à côté".
Que des relations sérieuses, ou une relation primaire et des relations jetable, pour moi, c'est deux fois l'affirmation qu'aimer c'est le top, et que le reste, ça compte pas...
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Suis perdue sans collier.

Siestacorta
le jeudi 10 avril 2014 à 11h05
LuLutine
Oui et non. J'ai vu des poly très solitaires.
Et des "mono" entourés par plein d'amis.
Il ya deux choses :
- la vie sociale, et nos appuis amicaux, qui ne dépendent pas d'être mono ou poly, effectivement. Mais ça peut aussi bien continuer à jouer en faveur des poly... Il y a des gens qui viennent au poly parce qu'ils sont indépendants déjà, le poly ne les rend pas comme ça. Le mode de vie poly vient consolider un acquis d'indépendance, dans ce cas.
- l'esseulement amoureux. Il y a des poly qui n'avaient pas d'autres amants au moment d'une rupture. Et là, oui, ils vivent la même chose que les monos. Mais si, par notre vie polyamoureuse, on un/d' autre(s) partenaires, l'esseulement de "je ne peux pas aimer/ être aimé" se trouve nettement tempéré. La rupture représente toujours un manque et une blessure, et en soi ce n'est jamais mineur ; seulement il y a plus de façons de le combler, là avec un partenaire, ou dans les demandes qu'on fera les jours suivants Parce qu'on a décidé que ce n'était pas un recherche de LA pièce complémentaire, mais un rapport aux rencontres et interactions sociales - et coup de bol, on connait d'autres poly qui peuvent comprendre ça.
Notre mode de vie, qu'il soit poly concrètement ou polyready, ça rend moins puissant l'isolement amoureux - en dehors d'autres réalités d'isolement social.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Suis perdue sans collier.

Siestacorta
le mercredi 09 avril 2014 à 19h10
Satori
je vais célébrer ça en n'attendant plus rien de personne ( oui je sais c'est pas ce qu'il faut croire,
Ben pourtant c'est presque ça. C'est pas vrai qu'on attend rien, qu'il n'y a rien à attendre d'une relation amoureuse, mais disons qu'on doit se rendre compte que c'est notre attente, que l'autre, il n'a rien promis, et que si il a promis, ça n'engage que nous si on y croit dur comme fer plutôt que de se fier à ce que l'on voit.
Et puis aimer les gens pour ce qu'ils sont, pas pour "ce qu'ils pourraient être idéalement, avec leur potentiel".
Beaucoup d'histoires se passent mal parce qu'on décroche pas de nos attentes, au point de ne plus voir ce que l'autre nous donne. J'attend que tu sois ma princesse, et je ne vois pas le bien que me fait ta déjanterie, par exemple.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Suis perdue sans collier.

Siestacorta
le mercredi 09 avril 2014 à 14h37
Satori
Bon eh bien je viens donc de perdre la personne que j’aime le plus et c’est parce que j’étais mono.
(...)
Je ne voulais tout simplement pas être dans ce « care » dont j’ai pu bénéficier auprès de mon ancien amant, vis-à-vis du nouveau… ( trop fastouche, et puis quoi encore, oui je suis pas la vierge marie la bonne copine et l’amante retrouvée tout en même temps, s’il veut juste trempliner il ira ailleurs :P profiter c’est à deux ! )
Je suis pas bien sûr d'avoir tout bien suivi l'enchaînement des évènements et décisions, mais si j'ai bien compris : un garçon arrive avec beaucoup de demandes.
Et toi, comme tu as eu l'impression que tu te retrouverais dans le rôle de ton ex qui était poly d'une façon excessivement "aidante", tu t'es dit que tu ne saurais/ voulais pas aimer de cette manière.
La tension étant : d'un côté il est en demande et ça te convient pas, ça induit un rapport de pouvoir (ne vouloir ni servir ni guider, toussa), et en même temps c'est quelqu'un de très important, historiquement, c'est ça ?
Bon, pour la fierté qui te fait repousser ces rapports de force et de dépendance, c'est un nœud que je sais pas trop démêler.
Mais ça vaudra le coup d'avancer dessus, de pas en rester à un principe de fierté trop autarcique, quitte à t'inventer ta manière de faire : parce que je crois que dès qu'on aime, on s'expose, on est dépendant d'autre chose que notre propre regard. Disons que jouer à "seuls sont les indomptés" et se lier amoureusement, ça peut amener un tiraillement - qui peut se résoudre en assumant qu'il y a des "dépendances nécessaires", que ça dit rien sur la qualité des personnes.
Sinon, je propose une réflexion hors-piste.
Le polyamour, c'est à la fois plusieurs personnes qu'on peut aimer, mais aussi plusieurs façon d'aimer des gens. Plus un jeu de (nombreuses) clés qu'un jeu de règles.
Je ne sais pas quelle relation te proposait cet homme dont la demande t'a semblée si exigeante, mais il est possible de donner "un peu" d'amour, pour un poly. Pas un truc léger à défaut d'un truc grand, mais juste ce qu'on peut donner à quelqu'un à un moment donné.
Et ça ne détermine pas nécessairement la forme de la relation sur la durée - c'est là qu'il y a plein d'aventures et de piquant - on peut changer, se rapprocher et s'éloigner, changer de format amoureux sans que ça soit donner/pendre tout ou rien. Il s'agit pas de nivelage et de pragmatisme nécessairement, c'est aussi un genre de biotope affectif, plein de mutations, de nouveautés, de surprises. C'est un peu expérimental/ empirique.
Discussion : Suis perdue sans collier.

Siestacorta
le mercredi 09 avril 2014 à 12h15
Je sais pas si on peut éviter tous les rapports de force dans une relation.
On peut s'arranger pour qu'ils nous dynamisent plus qu'ils ne nous contraignent, j'imagine...
Discussion : Suis perdue sans collier.

Siestacorta
le mercredi 09 avril 2014 à 11h53
Satori
So, vive le chaos ! C’est parti ;)
Hail discordia.
(wow, en ce moment, je tape dans le mille souvent ! Faudrait que je sorte mon greatest hits.)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Merci!

Siestacorta
le mercredi 09 avril 2014 à 11h36
monsieurpirate
Je retrouve pas mal de choses dans vos retours qui me réconforte mais je dois avouer que j'ai encore parfois du mal à gérer cette situation. Je suis encore jaloux, même si je le suis moins, je le suis encore.
Une grande partie des polyamorueux le sont aussi, tu sais ? C'est pas ne pas être jaloux, le but, ne pas la ressentir, refuser d'y donner un sens.
Beh non ! Le but c'est de savoir faire avec, comme on sait faire avec une douleur. Si tu te fais mal, est-ce que tu renonces à vivre cette chose qui peut faire mal, ou est-ce que tu apprends à faire mieux en tenant compte du danger ? Si tu te casses la figure a vélo, est-ce que ça veut dire qu'il faut jeter le vélo ? Est-ce que tu demandes à ce que toutes les routes soit tapissées de mousse ? Non, tu apprends à jauger le danger, tu l'élimines pas.
Ca représenterait un trop gros effort pour toi.
Et comme je te disais, beaucoup de poly ne songent pas à "ne pas ressentir de jalousie".
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Plaisir énorme lors des premiers rapports amoureux...mais seulement lors des 2 premiers !

Siestacorta
le mercredi 09 avril 2014 à 11h25
Deux réactions :
- Quand tu parles d'hyperactivité, tu parles d'un trait de caractère parmi d'autres, ou de quelque chose de plus encombrant ? Parce que de mon côté...
- peut-être le "trop d'attention" que tu as écrit, et le "manque d'attention" dont tu as l'impression en te posant la question, ça montre que malgré le "moins de plaisir", il ya une question forte, tenace, ressentie. Tu doutes et de toi, et de l'effet que tu fais.
Dans un sens, Jérémy a bien fait de dédramatiser, parce que ça laisse le temps de respirer, l'espace pour continuer à vous aimer sans considérer que le soucis est au centre de tout.
Mais un effet secondaire que ça peut avoir sur toi de vivre surtout une sensualité désexualisée, ça fait deux personnes, lui et toi, qui ne validez plus ta capacité à être aimante par le sexe. En raisonnant de façon pas assez indulgente, tu peux te mettre à te dire "en fait c'est que je mérite pas le plaisir, parce que je sais pas bien aimer". Parce que tu te reproches un peu ta façon de vivre trop autonome, ou quelque chose d'autre ? Ca je ne devine pas bien.
En tout cas, ta façon d'aimer ne semble pas nocive, Jéremy parait très heureux.
Mais il y a peut-être une estime de toi moins solide que ne laisse croire ton côté fétarde, autonome, active. C'est ce qui est différent entre se lâcher, un truc temporaire, un défoulement, et "lâcher prise", c'est à dire être assez à l'aise avec soi pour pas avoir besoin d'être en permanence en prise avec les choses tout le temps- parce qu'on est bien en prise avec soi.
Bon, je tâtonne, tu me diras.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Plaisir énorme lors des premiers rapports amoureux...mais seulement lors des 2 premiers !

Siestacorta
le mercredi 09 avril 2014 à 08h42
Un refuge, une protection - qu'il faut protéger ?
Je ne suis pas sûr de comprendre pourquoi ça demande une "trop" grande force d'attention ?
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Suis perdue sans collier.

Siestacorta
le mercredi 09 avril 2014 à 08h39
Oui, oui :on a nos ruptures et nos pertes. Elles sont pas moins douloureuses. On a juste une chance d'être moins seul dans ces moments-là, je crois que ça joue beaucoup sur l'ensemble de ce qu'on vit.
Discussion : Suis perdue sans collier.

Siestacorta
le mardi 08 avril 2014 à 23h44
Vi, je précise que le rapport de force que je décris n'est pas engagé volontairement, mais dans un cadre "mono-poly", il se joue sans qu'on s'en rendre bien compte. Le privilège inconscient, toussa.
(après, on peut-être poly et fort dépendant d'un amant, c'est juste qu'il y a une assurance relationnelle concrète (pour dire ça froidement (quoi qu'avec le double sens d'assurance ça répond encore plus à Satori)) qu'on ne peut pas négliger quand on parle de mono-poly).
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Suis perdue sans collier.

Siestacorta
le mardi 08 avril 2014 à 22h58
Ben ya une recherche de compréhension de la part d'un poly qui peut être en soi une tension.
Vouloir tout dire, se vouloir capable de tout entendre, et se vouloir capable de "tout essayer", c'est un idéal qui se met peut être parfois un peu plus haut que le partenaire, ou que la relation. Du coup, il peut y avoir pour le partenaire une attitude de "care" un peu omniprésente, c'est peut-être la posture que tu ressens.
Si c'est ça, à mon avis, c'est plus une corrélation qu'un rapport de cause à conséquence entre polyamour et posture. Il est possible que des gens très tendus vers une hyper-compréhension trouvent dans le polyamour un terrain de relation, sans que le polyamour soit voué à se vivre ainsi. Ils auraient été comme ça en monogame aussi.
Autre aspect de ton récit : quand tu as rencontré ton polyamoureux, tu étais monogame.
Derrière cette situation, il y a un rapport de force, dont on a parlé quelques fois ici, qui est en faveur du polyamoureux : c'est le moins dépendant qui est en position de force. Et le monogame dépend de l'unique, le poly peut se sentir "aimer vraiment" sans dépendre d'un seul. Et surtout, face à l'hypothèse d'une rupture, il y aurait un changement fort, de la peine et de la blessure, mais sa vie amoureuse continuerait, et il aurait quelqu'un qui prendrait soin de lui, il se retrouverait (moins complètement) seul avec sa binouze pour faire face.
Du coup, comme mono, tu te sentais plus faible puisque plus dépendante que lui ; comme lui le sentait, il te rassurait, donc il semblait (et se sentait probablement) plus fort, et voici ton rapport parent enfant un peu mieux cerné, non ?
Ceci dit, on s'expose quand même beaucoup via le polyamour, tout n'est pas "pas grave". Si t'aimes le romantisme du risque, t'inquiète, t'en manqueras pas...
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : [Lexique] Champ lexical du polyamour

Siestacorta
le mardi 08 avril 2014 à 21h34
Non, t'es tombé en plein sur la question que je me pose sur beaucoup de mots cités : "C'est quoi le rapport entre le polyamour et..." ?
Il peut toujours y avoir un rapport. Je chausse du 43, en fait les pieds sont super importants dans ma conception de la sensualité, du coup si vous pouviez chausser du 38 ça serait super pour notre relation. Et même si je suis le seul à le mentionner, je tiens à ce que ça fasse partie du poly par-ce-que-je-vous-dis que ça compte pour moi qui suis poly.
Dans les mots que je vois passer, il y en a beaucoup qui
- se définissent sans parler de polyamour
- ne changent pas du tout de sens selon qu'on parle de monogamie ou de polyamour.
On va pas définir sentiment, chaussure, bien-être, contraception ? Et pourtant, les polyamoureux rencontrent ça dans leur vie. Souvent. Un peu plus que d'autres si on regarde bien. Ben oui, les chaussures aussi yen aura plus...
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Plaisir énorme lors des premiers rapports amoureux...mais seulement lors des 2 premiers !

Siestacorta
le mardi 08 avril 2014 à 21h21
Là de suite j'ai pas les idées assez réactives, mais déjà, un truc, Jérémy, effectivement dédramatiser le "faut que sexuellement ça soit comme-ci comme-ça dans votre couple", dire que "le sexe n'est pas une fin en soi" c'est un très bon réflexe, à mon avis !
Il y a une partie de ça qui n'est pas vraiment inquiétante, tant que vous êtes "bien" ensemble.
Par contre, il y a une pitite nuance entre "ce qui nous lie vraiment l'un à l'autre ne se trouve pas dans l'acte sexuel" et "ce qui nous lie vraiment l'un à l'autre ne se trouve pas QUE dans l'acte sexuel".
C'est à dire, sachant que tous deux avez chacun une vie érotique (concrétisée, ou dans la tête), une capacité au plaisir, et que vous vous trouvez chacun "au goût de l'autre", il serait excessif de dire que rien de votre relation ne puisse passer par là.
Vous pourriez décider que la sexualité de votre couple se sublimera dans cette abstinence, si vous éprouviez tous deux une satisfaction intense à ça, et quand à aucun des deux le sexe ne vous en donnerait.
Mais je suis pas certain que ça vous corresponde, à ce que vous écrivez.
J'ai bien lu l'importance de la tendresse et de l'empathie, mais je lis aussi une aisance sexuelle, dans les mots que vous employez tous deux pour parler de sexualité quand vous ne parlez pas spécifiquement de ce qui définit votre relation.
Celui dont le pseudo est d'être compagnon d'un autre
Notre amour est centré sur cette envie de fusionner l'un dans l'autre lorsque nous nous serrons l'un contre l'autre
Pour moi qui suis un fissionnel convaincu, cette phrase ressort peut-être plus fortement que pour d'autres.
Je pense que vous vous correspondez bien sur des attentes fondamentales, et c'est déjà beaucoup. Et ça a une grande valeur que vous tiriez un bien être sensuel intime de votre façon d'être ensemble.
Cela dit, dans cet idéal de fusion douce que vous avez chacun, sans doutes pour des raisons différentes, je conçois un risque qui fait pendant à sa force "rassembleuse".
Il s'agit pas d'être "performant" au sens sportif du terme, parce qu'il ne s'agit pas de se mesurer au bonheur des autres ; mais il y a une exigence interne, qui, côté Gaëlle, peut alourdir le dialogue sexuel ("comment avoir un plaisir à la hauteur de notre amour ?"), et côté Jérémy, pousser au point que "moi" et "elle" ne soit plus un jeu, un dialogue, un échange mais un "nous" (qui s'empare de la narration de votre histoire), et facilement désexualisé, presque enfantin.
Je vois le mal partout, c'est une sale manie personnelle, donc ne vous inquiétez pas de cette réaction ; mais "si vous ne faites plus qu'un, lequel a disparu ?", redemandés-je.
Et il me semble, en lisant ce soir, que c'est plutôt Jérémy, et de son plein gré. Du coup :"pourquoi aimer disparaitre dans un nous ? Le "je" avant, il était nul (et non avenu) ?
C'est ma question de fissionnel compulsif à Jérémie.
A Gaëlle : qu'est-ce qui, dans l'amour, serait si fragile que tu puisses avoir besoin d'y "porter trop d'attention" ?
(en fait c'est presque la même question, mais à partir d'un bout différent)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : [Lexique] Champ lexical du polyamour
Discussion : Plaisir énorme lors des premiers rapports amoureux...mais seulement lors des 2 premiers !

Siestacorta
le lundi 07 avril 2014 à 15h44
Gaelle
SiestaCorta tu es dans le mille !
Ho ?
Bien ^_^
Sur quoi ? :-D
Discussion : Plaisir énorme lors des premiers rapports amoureux...mais seulement lors des 2 premiers !

Siestacorta
le lundi 07 avril 2014 à 12h12
Gaelle, je vais tenter d'expliciter un peu pourquoi je t'ai passé le lien.
J'ai peut-être entendu "ma" version de ton histoire, tu n'as pas beaucoup détaillé, donc je surinterprète probablement.
Je reviens sur deux passages qui me font plus particulièrement réagir :
Gaelle
étonnant de pouvoir s'abandonner durant les premières nuits et ensuite d'être si rationnelle (amoureuse).
Pour moi, derrière ça, il y a une binarité désir=spontané et amour=rationnel. C'est pas toujours faux, mais s'agissant de la question du plaisir, c'est significatif.
La question, c'est, qu'est-ce qui fait que physiquement tu ne lâches pas prise dans un cadre amoureux ?
Dans certain sens, tu y réponds plus tard.
Gaelle
"trop d'attention portée à l'autre ou au couple".
C'est à dire qu'à défaut de t'abandonner physiquement, tu t'abandonnes psychologiquement. Tu t'absorbes dans la présence de l'autre (d'où le lien que j'ai passé).
Du coup, la rationalité et la "retenue" sont en partie un réflexe pour te retrouver toi.
Tu sais, c'est le paradoxe qu'on pose parfois au mono fusionnels : "si en amour on ne fait plus qu'un, lequel d'entre vous à disparu ?"
Tu vas à fond dans ta passion amoureuse et tu as peur de disparaître. Dans une situation de 1ère fois, pas encore engagée, tu n'as pas cette perspective là, donc tu "peux" t'abandonner, parce que la relation, plus précisément ton empathie pour l'autre ne risque pas encore de t'engloutir.
On peut désirer être englouti, on a des compulsions qui tendent irrationnellement vers de désir d'absorber l'autre ou d'être absorbé par lui. Mais plus on est une personne autonome, plus on sait que ce n'est qu'un des aspects de l'amour, pas celui qui le définit.
Parce qu'on peut désirer s'absorber, mais une fois qu'on est complètement absorbé par l'autre ou notre relation, on ne peut plus désirer : on est devenu la relation, ou le désir de l'autre, mais pas notre désir propre.
Voilà, c'est une lecture de ta situation...
C'est pour ça que je voulais t'orienter sur la capacité d'être seule en présence de l'autre.
Pour moi aussi, dans une fête, je me sens le plus souvent seul (et pas forcément mal). Par contre, avec quelqu'un de proche, c'est très difficile. Un lien (imaginaire) me relie à la personne qui est à proximité. Même dans l'autre pièce, ou le jardin.. je me sens en partie "capté" . Rapidement "captif", à l'insu du plein gré de la personne :-)
Pour ma part, je sais que cette façon de ressentir influence ma façon de désirer et de jouir. Je suis un de ses hommes qui a un peu de mal à faire durer le rapport sexuel. Si je me comprend à peu près, sans le vouloir "consciemment", je précipite le plaisir parce que j'ai envie de me fondre dans le moment, sauf qu'en faisant ça je zappe l'autre, au lieu d'être dans un moment où en plus de s'unir, on échange, on croise, on expérimente, on dialogue par la peau (et dans un dialogue on est deux).
Comme je ne sais pas bien gérer ça, que je ne sais pas être seul avec l'autre (retrouver mon moi), je sur-appuie sur la pédale "accélération et oubli de soi", quand quelqu'un qui a un ego mieux équilibré sur ça ne serait pas subjugué, ni assujetti à ce réflexe.
Je sais que ton rapport au plaisir n'est pas comparable, mais je crois que ça se recoupe un peu. Disons que toi, au lieu de t'emporter et t'oublier à fond, tu résous en ne lâchant pas du tout prise, mais au fond, c'est la même idée que le sexe comme relation serait "trop fort" en se cumulant à ce qu'on ressent déjà pour l'autre, qu'il y a un risque de ne plus se retrouver. A partir de là, on a peur, on se pose des question de performance, effectivement, d'esthétique, on imagine le regard de l'autre, et ça pèse sur ce qui se passe.
Mais du coup, c'est aussi la façon dont on écoute déjà l'autre, avant le sexe, qui est trop forte, qui ne nous laisse déjà pas assez de place.
Moi pour échapper au trop plein, je ne m'en donne pas le temps de le subir, toi tu ne peux y échapper qu'aux premières rencontres, mais après tes réflexes défensifs contre ta propre tendance à n'écouter que l'autre reviennent.
Tu me diras.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : Plaisir énorme lors des premiers rapports amoureux...mais seulement lors des 2 premiers !

Siestacorta
le dimanche 06 avril 2014 à 18h07
Gaelle
"trop d'attention portée à l'autre ou au couple".
Un texte qui m'a fait réfléchir sur quelque chose de similaire.
Discussion : Plaisir énorme lors des premiers rapports amoureux...mais seulement lors des 2 premiers !

Siestacorta
le vendredi 04 avril 2014 à 11h34
Là comme t'en parles, la baisse du plaisir est le symptome, c'est plus dans le désir que tu as l'origine.
Bien que ce ne soit pas comparable, j'ai pour ma part un désir assez facilement, heu, refroidissable. Il me faut pas grand chose pour que le désir soit déçu. Effarouché :-)
Et j'en constate facilement la conséquence sur mon plaisir.
J'ai un désir disponible, ça peut aller, mais c'est (trop) rarement un élan qui me pousse vers le corps de l'autre. J'y résiste en tout cas très facilement.
Et du coup le plaisir partagé est bien là, pas frustrant, mais je le compare aussi à des moments où j'ai été plus emporté, et par le désir, et plus imprégné de sensations plus fortes. Des moments à moi, qui dépendent pas du tout de la personne avec qui ça se passe. C'est valable aussi avec la masturbation... Cette variabilité me permet de comparer et me laisse un peu insatisfait.
Bon, chez moi, ça a des explications (notamment des médocs, mais pas que, loin de là).
(ceci dit, fais attention, la pilule peut jouer beaucoup là-dessus).
Mais ça peut dans ton cas être ce que tu vis par rapport à l'amour.
Tu associe "amour" à "rationnel", ce qui n'est pas absurde du tout, mais assez significatif de ta façon de vivre l'amour.
La question c'est peut-être pas seulement "qu'est qui dans mon plaisir est si perméable à la nouveauté" mais "qu'est-ce qui dans mes sentiments amoureux me rend moins perméable au désir" ?
Qu'en penses-tu ?
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
Discussion : [Lexique] Champ lexical du polyamour

Siestacorta
le jeudi 03 avril 2014 à 13h16
Vivi !
Faudra faire le ramassage des copies avec le fil sur FB et le document google (ya beaucoup qui se recoupe, mais Jerem / Caelur vous dira où il en est de son recueil)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.