Participation aux discussions
Discussion : Compersion, et vous ?

aviatha
le jeudi 11 juillet 2013 à 01h49
J'aime beaucoup ta dernière question. Pour ma part, j'attire beaucoup, depuis des années, j'ai eu pas mal de déclarations qui n'étaient pas partagées et cela me mettait toujours très mal à l'aise. Dernièrement, un ami m'a fait une déclaration amoureuse qui dépasse de loin ce que j'ai entendu auparavant. Et ce n'est pas réciproque. Et cela me met atrocement mal à l'aise. Je ne sais pas, l'idée que quelqu'un puisse ressentir quelque chose d'aussi fort, d'aussi intense, et que ce soit "dans le vide", comme quelque chose qui ne sera jamais partagé, me rend très triste pour lui. Et j'ai du mal avoir comment quelque chose comme ça ne provoquerait pas un "malaise instantané", cela reviendrait à dire "ok, tu ressens tout ça, moi absolument pas, et tout cet écart ne m'atteins pas plus que ça". Je pense que le sentiment de malaise, en tout cas chez moi, viens plus de cette empathie que d'une construction quelconque.
Discussion : Autre coming-out

aviatha
le dimanche 07 juillet 2013 à 22h20
Très bien, prenons occidentale alors. Tu veux que je te parle des femmes vikings ? Ou des femmes de croisés qui les accompagnaient sur le champ de bataille ? J'ai fait la soutenance de Licence là-dessus, je pourrais en parler pendant des heures.
En fait, je pourrais aussi parler des femmes Yanomamis, ou Masaï, ou amérindiennes, ou népalaise, peu importe où j'irais sur le globe, il y a des tas de cultures et des tas de sociétés qui mettent en défaut ce que tu prétend sur le comportement de la femme qui "singe" l'homme. Parce que c'est "bullshit". Voilà. :-)
Discussion : Autre coming-out

aviatha
le dimanche 07 juillet 2013 à 21h32
Comportement typiquement masculin ? Au Japon très cher, les femmes guerrières ou combattantes étaient légions, elles avaient même leurs armes et leurs races de chevaux réservées que les hommes ne pouvaient ni utiliser ni monter, là où d'autres étaient unisexes. La violence, surtout lorsqu'on est poussé à bout, n'est pas l'apanage des hommes, crois-en mon sensei, mon senpaï de 100kg à qui j'ai fait plusieurs fois manger le tatami, et mes grades de ninjustu.
Tu veux prendre mon bôken dans la figure pour avoir une démonstration ? Il paraît que ma maîtrise du sabre est très féminine ^^
Discussion : Le dire ou pas ?

aviatha
le dimanche 07 juillet 2013 à 21h26
Je rejoins totalement Janis et je me permet d'apporter un bout de pierre à l'édifice. Parce que, étant plus dans la situation de ton conjoint, je sais ce qu'il peut ressentir.
Premièrement, et si cela n'a pas été établi dès le départ (ce n'est pas un reproche, il y a des gens qui se découvre, comme mon compagnon, mais c'est plus dur à gérer que lorsque les choses sont comme ça depuis le début), il risque de voir là une "rupture de contrat". Parce qu'il n'a pas signé pour ça, et peut-être même (ce n'est pas sûr mais il peut te le dire, autant que tu sois préparée) que s'il avait su dès le départ que les choses étaient comme ça, il n'en aurait pas voulu. Il peut avoir l'impression d'avoir été "floué", "trompé sur la marchandise", "abusé", et il vaut mieux que tu te prépare à entendre ça, parce que sinon ça secoue.
Deuxièmement, garde bien en tête que tu n'as pas pu changer pour lui. Il n'est pas tenu de changer pour toi. Mieux encore, s'il le fait, il vaut mieux que ce soit pour autre chose que toi, sinon cela nourrit un sentiment de "dette", et cela mène à l'amertume, à la rancune (et au côté obscur dirait Yoda).
Troisièmement, ne prend pas au premier degré tout ce qu'il va te dire. Non pas que tu ne dois pas le croire s'il te dit qu'il souffre ou qu'il a peur ou qu'il est contre. Mais fais bien la part des choses. Il va souffrir, et les gens qui souffrent s'en prennent à ceux qui les font souffrir pour se défendre. Il peut dire des choses très dures, ou méchantes, et les regretter une heure plus tard. Il peut dire qu'il t'en veut et qu'il te déteste de lui faire ça, mais ce n'est pas vraiment vrai, c'est de la colère parce qu'il a mal, et tout le monde sait qu'on peut être fou de rage contre quelqu'un pendant deux jours et l'aimer toujours.
Enfin, fais bien, toi, la hiérarchisation de ce qui t'importe. Cela te permettra de savoir où céder, où tenir bon et pourquoi. Mon compagnon je veux vivre avec lui. J'ai céder parce que ce projet, ce désir, avait plus d'importance à mes yeux que d'éviter la souffrance que sa deuxième relation me causait. Il arrivera un jour où ce ne sera plus le cas, je le sais, il le sait, et ce jour-là ce sera à lui de savoir ce qu'il vaut sacrifier, ce qui compte vraiment pour lui. Hiérarchiser les choses, c'est non seulement pouvoir prendre une décision, mais surtout savoir pourquoi on la prend.
Discussion : Paumée avec un polyamoureux
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le mercredi 03 juillet 2013 à 14h01
Ce n'est pas une relation spécifique comme condition vitale, c'est la gestion du chagrin qui est vitale. J'ai eu le même problème, il y a des années, lors d'un deuil particulièrement violent.
Et, pour y avoir longuement réfléchi avec ma psychiatre, le suicide n'est pas une logique, un besoin de totalité ou d'absolu, c'est une réaction extrême qui a pour but (du moins dans mon cas, je sais, il y a des suicides idéologiques, pour cause de maladie incurables et autres) de mettre un terme à une souffrance extrême. C'est comme préférer dormir quand on a la migraine plutôt que de continuer à bosser, il y a un stade de douleur au-delà duquel on ne voit pas trop quoi faire d'autre.
Je ne sais pas si je "vois" ma relation d'une certaine façon. En fait, j'ai essayé d’interpréter et de mettre des mots sur ce que je ressentais naturellement, sans y penser, parce que avec cette histoire le ressenti calme, confiant et apaisé que j'avais s'est mué en une sorte de cancer, comme si j'étais en permanence rongée de l'intérieur.. Mais tout est donc interprétation a posteriori, ça vaut, ce que ça vaut.
Après, je le reconnais, je suis quelqu'un de "total", et je veux les choses entières, mais c'est ce qui fait que les choses marchent : je ne voulais pas me contenter d'une demi-guérison, d'une demi-réussite, de bien m'entendre avec l'autre, je voulais une autonomie totale, une réussite totale, je le voulais lui en entier, même si c'était avec tous ses défaut (et c'est aussi ce besoin de totalité qui fait que je l'ai accepté comme il était et dans ce qu'il faisait, et pas que je me suis braquée dès qu'il a parlé d'une autre fille). Maintenant que cela m'a abimée, j'ai dû prendre une décision. Les deux autres fois de ma vie où cela c'était manifesté, j'avais choisi d'abandonner, de fuir, de laisser tomber, et les conséquences pour moi ont été dramatiques à chaque fois. J'ai appris. Cette fois je ferais face, je ne pars pas.
Quand à la souplesse et la tendresse... je crois qu'elles sont à la hauteur de mes exigences et de mes crises d'autorité volcaniques ^^ Les gens qui travaillent avec moi le savent, je suis d'une grande tendresse avec eux parce que je suis très exigeantes et, étrangement, je leur explose au visage parce que je leur fais confiance. Je n'ai que des extrêmes, il me semble...
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le mardi 02 juillet 2013 à 20h37
Une chance que je sois dans un bon jour... (Hier il m'a emmenée au ciné et au resto, donc je suis dans un bon jour)
1- On utilise pas des mots au hasard comme ça. Le suicide émotionnel ou suicide psychosomatique est un phénomène particulier, et je n'aime pas qu'on me l'attribue alors que je traite ma dépression, merci.
2- Le principe de l'amour, c'est qu'on ne rend pas et qu'on attend pas de retour. Tout parent qui a élevé des ados le sait, on se plie en quatre pour eux pendant des années et ils le rendent plus que mal, mais ce n'est pas ce qu'on leur demande, et l'amour n'est pas un prêt bancaire.
3- C'est fou ce que je fais, sans doute. Moins fou que ce que je faisais quand j'étais suivi en psychiatrie, moins fou sans doute que ce que je finirais par faire si je n'avais pas pris cette décision. Et sans doute moins irréparable...
4- Si tu as étudié un peu la dialectique de l'esclave, tu sauras que c'est justement l'esclave qui a le pouvoir dans la relation. Et je le vois au quotidien. Bien sûr que j'ai accédé à sa volonté, mais je vois comment il guette chacune de mes réaction, scrute le moindre froncement de sourcil, s'inquiète du moindre soupir, demande mon aide ou mon accord pour la plus petite chose... je ne suis pas sûre que cela sois beaucoup plus reposant pour lui.
5- En revanche, je trouve ce genre de phrases lapidaires (et erronées) que tu balances ainsi dangereuses. Si elles avaient été assénées à quelqu'un d'émotionnellement fragile, psychiquement instable ou ayant des pensées suicidaires, elles auraient pu être dévastatrices... une chance que je sois dans un bon jour.
Discussion : Le dire ou pas ?

aviatha
le mardi 02 juillet 2013 à 20h27
Jusqu'à aujourd'hui, j'ai fonctionné comme ton "à côté" ... sans y voir une faute ou un problème.
Point que je n'ai pas mentionné, désolée, il est très marqué par le catholicisme (pas par son éducation, il n'est pas baptisé, ses parents sont athées, mais c'est un cheminement dans sa vie, et je respecte ça), ce qui veut donc dire un certain type de morale (qui vaut ce qu'elle vaut) et les maximes du style "ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu'il te fasse", "aime ton prochain comme toi-même" et autres. Clairement, il ne voudrait pas qu'elle lui fasse ça, donc il considère que le faire lui est une faute (et parfois il s'excuse de m'avoir embarquée là-dedans, c'est dire), et pour lui l'aimer c'est la préserver de la souffrance. Pour lui c'est une faute et un problème, mais c'est un point de vue un peu particulier je pense.
Discussion : Le dire ou pas ?

aviatha
le lundi 01 juillet 2013 à 18h18
Deux points de vue très différents, qui pourront peut-être t'aider si tu te reconnais dans l'un ou l'autre.
Le cas de mon compagnon : Je le connais par coeur et il ne peut rien me cacher, donc je me doutais que quelque chose le tracassait. Il a choisi de me le dire, premièrement pour éviter que je me mette à imaginer tout et n'importe quoi en ne sachant pas, mais surtout parce qu'il n'était pas concevable pour lui d'avoir à se "méfier" de moi, d'avoir peur de moi (que je le découvre, de ma réaction...). Et aussi, sans doute, parce qu'il envisage de faire ça vie avec moi, ce qui pour lui n'a pas de sens s'il doit me mentir sur un truc comme cela. D'abord parce que ça voudrait dire que, peut-être, je ne l'accepterais pas s'il me montrait tel qu'il était vraiment, et ensuite que j'aurais tort de lui faire confiance. Pour lui, ce n'est pas envisageable. Après, bien sûr que j'ai beaucoup souffert de ça. J'en souffre beaucoup, mais je ne suis pas toute seule, il m'accompagne, il veille sur moi et, paradoxalement, je sais que je peux parfaitement lui faire confiance.
Le cas de mon "à-côté" : Je l'ai vu très peu de temps, un peu poussé par mon compagnon qui pensait que cela me ferait du bien de voir quelqu'un d'autre. Ce n'est pas mon truc et j'ai arrêté, mais lui continue à vouloir me voir, je crois bien qu'il est amoureux. Il a quelqu'un, depuis longtemps, et il ne lui a rien dit. Pour lui, ce qui se passe avec moi est une faute de sa part, une rupture dans leur contrat, un coup de canif dans leurs engagement. Il s'estime responsable, et pour cette raison, il ne voit pas pourquoi il devrait soulager sa conscience en lui disant et la faire souffrir. Sa faute, son problème, il gère cela seul avec sa conscience et son reflet dans la glace le matin, et il estime qu'aimer les gens, c'est les préserver, de nous-mêmes parfois, surtout quand c'est nous qui déconnons.
Voilà, je ne sais pas si cela t'aide vraiment, mais peut-être que cela te donnera des pistes à défaut.
Courage
Discussion : La fin de l'amour

aviatha
le lundi 01 juillet 2013 à 18h05
Déjà tu peux regarder les études sur ce qu'on appelle les phénotypes ambigus, les individus qui ne sont pas XX ou XY mais XXY ou X et XY ou XXYY ou XXXXY ou XXXY, ceux qui sont porteurs du syndrome de Swyer (c'est à dire des individus XY, donc génétiquement hommes, mais qui se sont développés depuis l'embryon comme des femmes, y compris avec ovaires stériles). Rien que ça, ça relativise beaucoup l'inné génétique. Ensuite, tu peux regarder les diverses études psychiatriques réalisées sur les transsexuels, notamment les études pré-opératoires de ceux qui décident de changer complètement de sexe. Là aussi, ça relativise beaucoup de choses.
Ensuite, les études sociologiques sur les parents isolés, hommes ou femmes, qui se retrouvent à devoir jouer le rôle du père et de la mère en même temps, et sur le développement des enfants qu'ils élèvent. Là encore, ça malmène assez la question des "rôles sociaux".
Enfin, en anthropologie, les études sur les rares sociétés polyandres, entre autres au Népal, montrent une inversion quasi-complète des rôles traditionnels homme-femme (au Népal, c'est pour raison biologique, il s'agit de peuplades très isolées, dans lesquelles il nait beaucoup plus d'hommes que de femmes, un rapport de 5 pour 1 en moyenne).
Pour terminer et aller plus loin, les études en psychiatrie-criminologie permettent d'observer les comportements humains bruts, débarrassés du poids social, éducatif, culturel ... comme on dit chez les crimi "on comprend comment est monté un pc quand on le démonte parce qu'il plante, on comprend comment est monté un humain quand on dissèque son esprit parce qu'il déraille".
Pour des références précises, il faudra attendre que je retourne à la BU je te filerai ça par MP si tu veux. :-)
Discussion : Insurmontable jalousie

aviatha
le lundi 01 juillet 2013 à 01h48
Après, bon sans doute parce que je suis moi-même encore le nez dedans, mais je ne vois pas l'avantage personnel (le mot est important) que tire un mono d'une relation poly, à part le fait, bien sûr d'être avec quelqu'un qu'il aime, mais ça, c'est valable pour toutes les relations.
Évidement, il y a un avantage par rebond : être heureux pour l'autre (parce qu'il est épanoui, il se sent libre, compris etc.). Mais d'avantage personnel, je n'en vois pas (attention, je parle ici des vrais monos, ceux qui n'aiment qu'une personne à la fois, qu'on leur autorise ou pas à en avoir une autre).
Pour ce qui est de ton sentiment, en fait, il me fait plus penser à de l'abattement qu'à de la jalousie. Es-tu sûre d'être jalouse de cette femme ? Ou es-tu plutôt triste de la situation dans son ensemble ? Dans le premier cas, eveil-et-sens a raison, il faut que tu comprenne exactement de quoi tu as peur dans cette histoire pour arriver à le "démonter". Dans le second cas en revanche, il s'agit de devoir affronter quelque chose qui te fait du mal, qui te fait violence et qui, de ce que je comprend de Katouchka, t'as été un peu imposé. Et surtout de savoir si tu veux vraiment affronter cela, combien de temps, pourquoi, qu'est-ce qui vaut le coup de faire un effort, et qu'est-ce qui ne le vaut pas.
Discussion : La fin de l'amour

aviatha
le lundi 01 juillet 2013 à 00h44
Mais sur l'ensemble des études en sciences comportementales humaines qui ont été établies et validées pour l'enseignement dans les université, tout simplement :-)
La spécificité sexuelle est très peu présente dans un certain nombre de populations, où la différence est plus entre ceux qui élèvent les enfants et les autres qu'entre celles qui enfantent et les autres. Les distinctions biologiques et hormonales varient autant d'un individu à l'autre que d'un sexe à l'autre. Par exemple, le traitement que je suis fait que mon corps ne fabrique pas d'oestrogène. En cela, je suis bien plus proche sur mon fonctionnement hormonal d'un homme, qui n'en fabrique pas non plus, que d'une femme, qui en fabrique. Et après quoi ? Il faudrait faire des catégories par hormone ? Les hommes et les femmes qui ont leurs règles dans le carré testostérone, les femmes qui ovulent dans un autre et les autres ailleurs ? Et les stériles, ils/elles vont où ? Et les merms, ferms ou herms (phénotype ambigu)? C'est pas des humains car ils ne rentrent pas dans une des deux cases, ou on jouent leur comportement au dosage hormonal ?
Je suis une scientifique, je ne crois rien. Je me pose une question, j'étudie les travaux faits dessus et j'adopte la réponse qui me parait la plus cohérente. Et la réponse scientifique la plus cohérente est qu'on trouve moins de différence entre un cadre sup et une femme d'affaire qu'entre cette dernière et une femme au foyer. Ce n'est pas une croyance, c'est un constat.
Discussion : La fin de l'amour

aviatha
le lundi 01 juillet 2013 à 00h02
Non ce n'est pas "normal". Il y a bien souvent plus d'écart d'une femme à une autre ou d'un homme à un autre qu'entre un homme et une femme qui ont des points communs.
Pour la philosophie japonaise, il n'y a pas de "les hommes sont différents des femmes". Il n'y a même pas de frontières entre ceux qui sont yang et ceux qui sont yin. Il y a une graduation entre les yang, les yang de yin, les yin-yang, les yin de yang et les yin, mais tous peuvent être de n'importe quel sexe, c'est la personnalité profonde qui compte. Les hommes et les femmes n'habitent pas sur des planètes différentes, il n'y a pas des qualités masculines, des qualités féminines, des défauts sexués ou des traits de caractères réservés à l'un ou à l'autre.
Et d'un point de vue des sciences du comportement, ce qui est quand même un de mes domaines d'étude, considérer qu'il existe des choses spécifiques aux hommes et d'autres spécifiques aux femmes est une grave erreur scientifique.
Discussion : Paumée avec un polyamoureux
Discussion : La fin de l'amour

aviatha
le dimanche 30 juin 2013 à 17h19
C'est terriblement occidental comme façon de voir (et étroit aussi, et bizarre un peu, mais bref), et ça ne s'applique qu'à une vision très particulière dans une culture très particulière.
Prenons la culture japonaise, que je connais bien, d'autant plus que j'ai une très bonne amie japonaise. "Homme", "Femme", ça ne veut rien dire pour eux. Chaque individu est différent selon sa quantité de yin et de yang. En eux même, yin et yang sont des principes féminins et masculins (et beaucoup d'autres choses aussi, mais c'est pour simplifier), mais un individu de' sexe masculin peut très bien avoir plus de yin que de yang et se comporter plus selon des principes que nous trouverions féminins. Pour les japonais ce n'est absolument pas incompatible, celui-là n'en est pas moins un homme, il n'est pas efféminé ou diminué ou faible ou que-sais-je encore, il est "yin de yang".
Souvent, cette même amie m'a dit que j'étais en grand excès de yang, pas seulement dans mes comportements mais aussi dans mes goûts musicaux, visuels, culinaires, mon fonctionnements ect. et je n'ai jamais entendu de sa bouche les "garçon manqué, "homasse", "gouine" ou "bourine" que j'ai entendu dans mon enfance et mon adolescence. Pour elle je suis "yang". C'est assez rare pour une femme, mais pas exceptionnelle. Bref, petite dérivation, pour dire que à mon sens, la relation amoureuse s'établit entre personnalité (homme, femme, trans peu importe) et non pas entre stéréotypes de genre que-même-ma-marraine-qui-a-83-ans-elle-m'a-jamais-sorti-des-énormités-pareilles-d'abord....
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le dimanche 30 juin 2013 à 00h14
Je me comprend bien, j'ai commencé cet apprentissage très tôt. Je fais (heureusement ou malheureusement, je ne sais pas trop) partie de ces gens qui ont dû apprendre vite à "survivre à soi-même". Remarque, comprendre est peut-être excessif, cela voudrait dire pouvoir anticiper tous nos mécanismes. Disons plutôt que je me connais. Par cœur. Avec ce que cela comporte de bon (connaître ses capacités, avoir confiance en soi, savoir s'écouter pour dire où s'arrêter, savoir comment se motiver...) et de mauvais (je ne peux pas me mentir, je ne peux rien me cacher, je suis quelqu'un de dur avec moi-même...). Et je sais, justement, que j'ai parfois du mal à prendre soin de moi. Alors j'essaye en ce moment. Ou parfois je permets aux autres de le faire, ce que je fais rarement d'habitude.
Encore une fois, je n'ai pas peur. Rien ne m'effraye dans cette histoire. Je n'ai plus peur. Ni de l'inconnu ni de l'instabilité ni de l'abandon ni de rien de tout cela. C'est comme dire qu'on est malheureux pendant un deuil parce qu'on a peur. De quoi ? Il est mort, c'est arrivé, il y a plus de raison d'avoir peur. A la rigueur, certains peuvent avoir peur qu'il ne trouve pas le repos ou être angoissés par la perspective de leur propre mort. Certes. Mais ce n'est pas cela qui nous rend malheureux. C'est le chagrin brut. On a perdu quelqu'un, quelque chose qu'on aimait et qui ne reviendra pas. Quelque chose est cassé dans notre monde qui ne se réparera jamais vraiment. Et on a pas peur. On a "juste" un immense chagrin.
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le samedi 29 juin 2013 à 00h09
J'essaye très cher, j'essaye. Je ne reste pas seule longtemps, je m'occupe autant que possible et j'essaye de me projeter, de me dire qu'un jour ça ira mieux.
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le vendredi 28 juin 2013 à 00h48
Il y a des soirs où c'est plus dur que d'autres.
Je comprend pas. Pourquoi je n'y arrive pas ? Je sais qu'il m'aime, et que ça ne changera pas. Je sais qu'il veut vivre avec moi. Je sais que je vivre avec lui. Je sais qu'il ne veut pas que la situation dure, qu'il ne fait pas ça pour fuir ou me faire souffrir, qu'il voudrait tellement que j'aille bien. Je sais tout ça. Je dois avoir tout ce qu'il faut pour y arriver. Je n'y arrive pas.
C'est terrible à admettre.
Terrible à accepter.
Je ne peux pas.
Je n'y arriverai pas.
Ce n'est pas de la jalousie. Ni de la colère. Ni de la rancune. Juste une infinie tristesse chaque fois que j'y pense. "Juste" ça.
Ce n'est pas de l'angoisse. Ou de la détresse. Ou de la peur. Juste un immense chagrin.
Je l'aime. Il m'aime. Pourquoi ai-je tant de mal de ce qui le rend heureux ? Pourquoi ne peut-il être heureux qu'en me faisant tant de peine ?
A défaut de savoir pourquoi j'ai si mal, au moins j'ai compris comment. Siesta, tu avais raison, encore :-) Tout est lié à ces grandes blessures, mais pas de la façon que je croyais. Au cours de ma vie, avant de le rencontrer, il y avait deux grands drames, deux grandes cicatrices dans ma vie. J'ai appris à vivre avec elles, à me construire avec elles, à en faire ma force aussi. Je ne comprenais pas pourquoi j'étais à ce point sans arme dans cette situation, pourquoi je souffrais à ce point. Toute cette détresse et ce gouffre avait un air de déjà vu pour moi. Je refusais de l'admettre, je refusais de le voir, mais sans doute que je le pressentais déjà. Cela fait quelques mois que je m'en doute, quelques semaines que je le sais, quelques jours que j'arrive à l'admettre.
Toute cette histoire, c'est ma troisième grande blessure. Je ne sais toujours pas pourquoi, pourquoi il faut que ça me fasse cet effet là quand pour d'autres, pour tant d'entre vous, c'est un bonheur au jour le jour. Mais c'est ainsi. Tout cela a cassé quelque chose en moi, et ça ne guérira jamais vraiment. Comme pour les deux autres, sans doute, ça finira par aller mieux un jour, sans doute, j'en tirerai de la force et des tas de bonnes choses. Mais ça restera une cicatrice profonde, qui sera toujours sensible, qui fera toujours mal dès qu'on l'effleure.
Bizarrement, cela me conforte dans ma décision de rester et de faire face. Je sais que la blessure est définitive désormais. Partir ne servirait à rien, je ne peux pas la fuir, je l'emporte avec moi partout où je vais, dans tout ce que je fais. Alors quitte à passer ma vie avec, je choisis une vie avec lui.Bien sûr que j'ai mal. Mais je n'ai plus peur.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Qu'attendez vous d'une relation de couple ?

aviatha
le jeudi 27 juin 2013 à 19h55
J'ai du mal avec le concept d'"éducation à la vie de couple"...
Pour moi, quelque chose qui atteint son meilleur dans la spontanéité ne peut pas vraiment être éduqué, d'une, et de deux, "éduquer" est un peu synonyme de "formater". Lorsque j'éduque un enfant à la politesse, je le formate sur quelque chose, et c'est vrai que "s'il vous plaît", "merci", "de rien", "après vous" sont des choses extrêmement conventionnelles, mais elles sont nécessaires, donc le formatage sur ce point là ne me paraît pas problématique. En revanche, l'idée d'appliquer la même chose à une relation amoureuse... y a que moi qui y sent comme une odeur de Le Meilleur des Mondes ?
Discussion : Je débute...voici mon histoire et une question

aviatha
le mercredi 26 juin 2013 à 19h41
Je crois que nous avons tous un peu le même problème, pas pour les mêmes termes, pas dans les mêmes situations, mais régulièrement je me fais encore avoir, tu es loin d'être la seule ^^