Polyamour.info

Raphaelle

Raphaelle

Liège (Belgique)

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Discussion : Compte-rendu du café poly du 27 janvier 2015 à La Cantada

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Raphaelle

le samedi 31 janvier 2015 à 17h29

Deux sujets ont été abordés. Beaucoup de questions hors-sujets ont été posées ; elles ne sont pas retranscrites ici.

1. Polyamour : en parler à son entourage professionnel ?

L’autocensure, par peur d’être jugé-e ou stigmatisé-e, est fréquente. La difficulté réside, en partie, dans la nécessité de produire de longues explications pour que notre position soit correctement comprise.

Le fait de parler de son polyamour à ses collègues peut être perçue comme une volonté de transparence de notre part, ce qui peut effectivement être le cas. Cependant, il arrive régulièrement que les collègues soient mis au courant non parce que nous voulons à tout prix leur en parler mais parce que nous ne désirons pas (leur) mentir.

Si nous disons à nos collègues que nous sommes poly, certain-e-s répondent qu’ils/elles sont OK avec ça (même si ce n’est pas une validation de leur part qui était recherchée) mais nous constatons parfois que nous leur avons donné « trop » d’informations, que nous avons partagé avec eux des morceaux de notre intimité auxquels ils/elles ne souhaitaient pas être confronté-e-s. Cette réaction n’est en rien propre au milieu professionnel ; elle se rencontre souvent avec nos parents.

La réception va, dans une large part, dépendre du milieu professionnel en question, de la manière d’en parler, de notre sexe et du sexe de l’interlocuteur/interlocutrice. Les réactions dépendent beaucoup de l’écho que nos paroles trouvent chez la personne en face de nous. Cette dernière réagira en fonction de son milieu sociogéographique, de son histoire et de sa situation actuelle ; cas fréquent de jalousie d’une personne seule ou d’une personne dans une situation mono se passant mal ou peu épanouissante : en d’autres termes, ce qui dérange, c’est l’étalage de (trop) de bonheur… quand on part du principe qu’il faut mieux éviter de parler de son polyamour dans un moment où nous le vivons mal, ce qui reviendrait à tendre le bâton pour nous faire battre.
S’inquiétons-nous trop de la réception ? Peut-être que « nous sous-estimons la capacité des gens à s’en foutre ».

Il est souvent plus difficile de communiquer sur le polyamour sur un plan théorique que sur un mode anecdotique. Parler de soi, de sa manière de vivre le polyamour, est aussi une approche qui évite « d’écraser » la personne en face de nous sous des concepts (perçus comme) abscons (ex : NRE, compersion, escalator relationnel, etc.).

Nous insistons souvent sur la nécessité de ne pas nous mettre dans une position de justification. J’ai l’impression que nous ne mettons pas suffisamment en lumière le travers inverse qui consiste, consciemment ou non, à se poser comme supérieur ou à présenter le polyamour comme un mode relationnel plus évolué. Peu importe ici nos considérations personnelles sur la question. Ce qu’il importe est d’éviter de braquer la personne en face qui pourrait bien accepter nos paroles si elle ne se sentait pas agressée, décrite comme inférieure par le choix d’un mode relationnel différent du notre.

Il a été décidé d’élargir la question à l’ensemble de la sphère sociale. Le débat s’en est trouvé recentré sur le choix et la manière de parler du polyamour aux enfants en général et à ses enfants en particulier, ce qui nous a amené à aborder, dans une moindre mesure, les différentes manières de communiquer sur notre mode de vie poly avec nos parents.

Dans la majorité des cas, ce n’est pas les enfants qui doivent être prêt à entendre mais les parents qui doivent être prêts à en parler quand ils ont accepté leurs choix, quand ils sont au clair avec eux-mêmes (sinon, ils prennent le risque que leurs paroles sonnent comme des aveux ou une demande de validation).
Généralement, plus les enfants sont jeunes, plus ils vont être réceptifs.

Les parents ont-ils la responsabilité de casser les normes ?

Le désir que nos parents connaissent notre manière de vivre peut manifester le souhait qu’ils nous aiment pour ce que nous sommes et non pour l’image qu’ils se sont fait de nous.

2. Polyamour et relation(s) à distance

Par « relation à distance », il est souvent sous-entendu « distance géographique » alors qu’un éloignement géographique ne signifie pas nécessairement une fréquence de rendez-vous plus faible que celle avec une personne habitant à faible de distance de nous. La relation à distance peut donc se caractériser non seulement par la distance géographique mais aussi par la distance temporelle.

Beaucoup de personnes ont mentionné que le polyamour leur avait permis d’envisager de vivre une relation à distance, qu’elles n’auraient pas souhaitée ou qu’elles ne se seraient pas senties capables de vivre dans un cadre mono.
Dans un couple exclusif, une relation à distance peut être perçue comme « une manière d’entrer au couvent tout en étant en couple ».
Le polyamour n’est pas une solution miracle pour vivre une relation à distance mais il peut être un cadre qui, pour certain-e-s, fonctionne (mieux).

L’importance d’une correspondance régulière, voire quotidienne, a été plusieurs fois notée.
L’obligation d’une régularité stricte des contacts peut être à l’origine de tensions, surtout si les attentes sont asymétriques.

Pour certain-e-s, une relation à distance nécessite une confiance plus importante en raison du contrôle moindre.

Une relation à distance, dans les premières phases de développement de cette nouvelle relation, peut facilement engendrer un effet de halo, une perception biaisée, idéalisée de la personne en face de nous qui devient, en partie, un support pour nos projections.

Il peut être difficile de s’investir émotionnellement dans une relation à distance. La seule pensée de la distance peut mettre un frein à l’investissement émotionnel. Des effets de yoyo peuvent se produire : la force des sentiments amoureux varie, dans ce cas, au gré des mises en présence et des éloignements successifs. Les sentiments sont ici à géo-métrie/graphie variable.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Je suis amoureux de la meilleure amie de ma copine

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Raphaelle

le mardi 06 janvier 2015 à 19h34

Oui, avoir des sentiments pour les ami-e-s de sa/ses partenaire(s) est fréquent.

Si tu parles à ta compagne de tes sentiments pour sa meilleure amie, ce ne sont pas des aveux que tu feras puisqu'il n'y a rien de blâmable. Rien à avouer donc, juste des sentiments à exposer afin de voir comment il est possible de faire ou non avec. Cependant, cette discussion pourrait se révéler houleuse.

As-tu réfléchi à ce qu'impliquerait le fait que ta compagne soit favorable à la non-exclusivité ? Serais-tu d'accord pour qu'elle aussi soit non-exclusive si elle le désirait ?

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Ma femme a une attirance pour les femmes

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Raphaelle

le samedi 27 décembre 2014 à 14h11

unmaledanslemal
Cependant elle a toujours eu une attirance pour les femmes. Et du coup elle n'a jamais réussi a réellement prendre son pied au lit avec moi.

Tu articules ces deux phrases comme si c'était logique mais, pour moi, ça ne l'est pas. Comme vous avez des relations sexuelles, j'en déduis que ta partenaire est, a priori, aussi sexuellement attirée par les hommes. La présence d'une femme lui est-elle nécessaire ? Le fait qu'elle "ne prenne pas son pied" avec toi vient-il uniquement du fait que tu sois un homme ?

Autres remarques formulées comme des questions. Ta partenaire a-t-elle déjà émis l'idée de plan à trois avec une autre femme ? Exprimes-tu ici un désir qui te sembles partagé ou un fantasme qui t'est propre ? Enfin, envisages-tu qu'elle puisse vivre ses désirs avec des femmes en ton absence ?

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Discussion : Compte-rendu du café poly du 28 octobre à la Cantada

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Raphaelle

le samedi 20 décembre 2014 à 18h43

J’avais envie de rebondir sur ce fil depuis un moment.

Autant je suis pour prendre au maximum conscience de ses sentiments, autant je ne suis pas pour leur acceptation totale ! Certains sentiments me semblent devoir être combattus et je crois pouvoir me passer d’exemple.
L’exemple des sentiments amoureux non partagés est délicat et, parfois, symptomatique d’une absence de prise en compte des sentiments de l’autre. Ne pas être responsable de nos sentiments ne signifie pas que nous devions nécessairement en faire part. La personne face à nous, qui ne partage pas notre sentiment amoureux, pourrait ne pas avoir envie d’entendre ce que nous souhaitons lui dire, ce qui serait tout aussi compréhensible que notre désir de lui dire. Pourquoi la question d’un potentiel déplacement du malaise n’est-elle quasiment jamais posée ?

A mon sens, le fait de vivre plusieurs relations en « solopoly » nécessite également de porter attention aux sentiments autres. Ce n’est pas parce qu’on ne vit pas avec eux (et leurs partenaires) et que les répercussions de nos actions nous serons souvent invisibles que nous ne devons pas essayer de les prendre en compte.

Cette discussions me donne envie de partager quelques notes prises à la volée en écoutant La Grande table, 2nde partie, du 17.12.14, « ce que nous enseigne la torture » (cf. ici).
Vers 14 minutes, Catherine Perret explique que les humains tentent de se défendre narcissiquement de tout ce qui peut constituer des dépendances. Selon elle, la civilisation occidentale, en particulier, à tout fait, à travers le Christianisme notamment, pour ériger l’idéal de l’individu purifié de ce qui le lie aux autres. La promotion de la solitude individuelle, de l’autonomie de l’individu, de sa responsabilité exclusive est la conséquence (ou peut-être un écho) d’une volonté d’oublier que nous ne sommes pas seuls, que nous sommes profondément dépendants des autres, de notre espèce.

Ca correspond bien à cette impression de déresponsabilisation générale que je perçois chaque jour à différents niveaux, parallèlement à la montée des pseudo-responsabilités individuelles que nous nous devons d’endosser sous peine d’être qualifié-e-s d’inciviques ou d’immoral-le-s.

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Discussion : Compte-rendu du café poly du 25 novembre 2014 à la Cantada.

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Raphaelle

le samedi 20 décembre 2014 à 17h14

Mes remarques persos, post-café, sont entre crochets.

1] La NRE (New Relationship Energy)

Il n’existe pas une NRE étalon mais autant de NRE que de manières de les vivre.
La NRE est une phase, passionnelle ou non, pouvant se déclencher avec une nouvelle relation.
Dans un cadre mono, une NRE aboutit fréquemment à une rupture (quasi-systématiquement dans les fictions télévisuelles et littéraires où la rupture est souvent présentée comme l’unique possibilité).
Dans un cadre poly, si une NRE n’est pas synonyme de rupture (mais peut aussi y conduire), une NRE n’est pas toujours facile à vivre (d’un côté comme de l’autre), notamment dans le cas où, pendant longtemps, deux personnes ont vécu ensemble sur un « contrat » poly sans vivre d’autre relation. Si passage de la théorie à la pratique peut s’avérer délicat, certaines personnes ont été aidées par une réflexion théorique préalable continuée sur le moment.

La NRE n’est une étape ni nécessaire ni systématique. Certaines relations ne connaîtront jamais de NRE [ce qui ne signifie absolument rien de positif ou de négatif en soi]. Si NRE il y a, celle-ci n’intervient pas toujours au tout début d’une nouvelle relation ; une NRE « à retardement », au bout de plusieurs mois, est possible (d’autant plus que, dans les relations poly, il est fréquent d’avoir une relation avec une personne depuis plusieurs mois en l’ayant très peu vue).

Une NRE partagée entre deux personnes peut être asymétrique et, s’il existe une relative symétrie il y a au départ, une asymétrie plus ou moins grande se développe fréquemment dans la durée.

Plusieurs personnes ont mentionné que voir l’un-e de ses partenaires vivre une NRE entraîne souvent une crise de confiance en eux-mêmes.
Une NRE peut-être un moment délicat à gérer vis-à-vis de sa/ses relation(s) préexistante(s). Une NRE ne devrait pas pouvoir servir à excuser des indélicatesses et une défense du type « je suis en NRE, débrouille toi avec tes sentiments. Comment ça tu ne comprends pas, toi qui est poly ! ».

Certain-e-s souhaitent être « emmené-e-s » par la NRE de leur partenaire. Dans ce cas, ils/elles éprouvent du plaisir à voir l’autre heureux [cf. compersion].
Ce qui n’empêche pas que la NRE soit déstabilisante si la nouvelle relation commence à prendre de la place [la NRE serait-elle, dans ce cas, un facteur accélérateur ?] et que les anciens équilibres sont, plus ou moins, réajustés. Plusieurs personnes ont conseillé de ne pas remettre en cause les projets antérieurs à l’arrivée de la nouvelle relation pendant un an, le temps que la nouvelle relation se stabilise [ici, NRE est synonyme de phase passionnelle]. Une manière de rassurer, si besoin il y a, ses autres partenaires est de leur consacrer le même temps et, dans la mesure du possible, la même attention qu’avant.

Lors de ce café, il a souvent été explicitement question de l’arrivée d’une nouvelle personne constituant la deuxième relation (par ordre d’arrivée). Alors qu’il pourrait s’agir de l’arrivée d’une 3e, d’une 4e, d’une 5e, etc. La situation de base, le nombre de relations préexistantes, est un facteur important qui mettra plus ou moins en exergue les restrictions temporelles [et, parfois, des luttes de territoires]. D’autre part, dans le cas de rencontres peu espacées dans le temps, il arrive qu’une NRE puisse en chasser une NRE, bien que plusieurs NRE puissent être vécues en même temps.
S’il semblerait logique que les relations les plus récentes soient plus sujettes à être déstabilisées, ce n’est pas forcément le cas. Une NRE peut être plus déstabilisante pour la relation préexistante qui peut ressentir le besoin d’un « contrat » peut pour que les engagements antérieurs soient tenus.

L’énergie de la NRE peut être négative ou positive. L’énergie positive peut rejaillir sur les autres partenaires.
La NRE de l’un de nos partenaires peut aussi être bénéfique pour nous en ce qu’elle va nous libérer du temps, ce qui peut être difficile à apprécier sur le moment.

Deux partenaires peuvent chacun avoir une NRE de leurs côtés.

Si la « NRE à répétition » n’est pas le privilège des grandes villes, force est de constater l’importance du géographique qui favorise ou défavorise l’émergence de NRE. [Pas spécifique à la NRE mais aux relations en général.]

Une NRE peut favoriser les rapprochements avec d’autres personnes [« rayonnement » personnel et « effet publicitaire » accru, qui favorisent les NRE en chaîne].

2] Inclusivité et compartimentalisme

[Ne cherchez pas « compartimentalisme » dans le dico, c’est un néologisme siestacortanien, l’antonyme « d’inclusivité ».]

Nous avons manqué de temps pour traiter ce second sujet dont nous avons déjà discuté en juillet (cf. le troisième sujet du compte-rendu ici).

Inclusivité :
- est situationnelle/contextuelle ;
- permet, sur certains points, de gagner du temps ;
- nécessite consensus collectif ;
- peut aboutir à la construction d’une « toile relationnelle ».

Pour certaines personnes, le compartimentalisme est un pis-aller.

HS
Les notions « relation primaire » et « relation secondaire » ne dépendrait pas des sentiments mais de ce qui est construit dans ces relations.

Pas de CR de ma part pour le café de décembre 2014.

Belles fins d’année.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Papillons quand vous nous tenez... comment gérer le déséquilibre mono/poly

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Raphaelle

le mercredi 26 novembre 2014 à 01h48

@ Siesta : Je n'ai pas compris ta première phrase. Qu'as-tu envie qu'il arrive ?
Ne pas en vouloir à la personne mais prendre ses distances me fait penser à l'Eloge de la fuite de d'Henri Laborit.
Plutôt "qu'aime-moi moins", je me dis "qu'aime-moi différemment" serait plus juste.

Je ne suis pas idéaliste, vraiment pas. Dire d'une chose qu'elle est très fréquente ne signifie rien de plus qu'indiquer une probabilité élevée, au vu de l'expérience limité d'un observateur et d'un contexte restreint. Et, même quand il y a 90% de chance que quelque chose fonctionne, d'une certaine manière, il y a toujours une chance sur deux que, dans le cas en question, ça ne fonctionne pas. Rien de dramatique, juste un principe de notre réalité. Ce qui fait mal, c'est de se raccrocher aveuglement ou désespérément aux probabilités les plus élevées (et la chance n'a rien a voir là dedans).

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Compte-rendu du café poly du 28 octobre à la Cantada

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Raphaelle

le mardi 25 novembre 2014 à 18h08

Merci pour le CR (+)

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Discussion : Papillons quand vous nous tenez... comment gérer le déséquilibre mono/poly

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Raphaelle

le mardi 25 novembre 2014 à 18h05

Caline
Mon compagnon depuis 6 ans marque une nette préférence pour sa nouvelle chérie.
J'envisage la rupture...

Nouvelle chérie, donc, probablement, ton compagnon vit une phase passionnelle qui, logiquement, a tendance à te mettre au second plan. Phénomène très souvent observé et qui est, très souvent, temporaire. Il est fort possible que passée cette phase, qui peut être très courte ou relativement longue, il marque, de nouveau, une nette préférence pour toi ou que les sentiments qu'il éprouve pour vous deux se "nivellent", "s'égalisent". Bon, il est aussi possible qu'il conserve une préférence pour sa nouvelle chérie, dans le cas où la relation dure.
Pourquoi envisages-tu la rupture ? Parce qu'actuellement il préfère une autre ou parce que sa manière de se comporter, du fait de sa "nette préférence", est indélicate et t'insécurises ?
En te lisant, j'ai pensé à cette phrase d'André Gide : "Pour moi, être aimé n'est rien, c'est être préféré que je désire." J'avais trouvé cette phrase pertinente, il y a dix ans. Maintenant, être préféré ne me semble pas essentiel, d'autant plus que la personne en face de nous n'a, à mon avis, pas de prise sur ses préférences. Dans un cas comme le tien, j'ai tendance, si cela fait sens (puisque avoir une préférence pour une autre ne change pas nécessairement l'intensité de ses sentiments à ton égard), à choisir cette citation : "aime-moi moins mais aime-moi plus longtemps".

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Compte-rendu du café poly du 23 septembre 2014 à La Cantada

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Raphaelle

le mercredi 22 octobre 2014 à 12h57

LuLutine
Vaniel
Le libertinage peut être vécu dans un cadre possessif de non-exclusivité sentimentale.

Euh, je ne suis pas sûre de la formulation de cette phrase ?
C'est bien ce que tu voulais dire ?

Effectivement, il y a là un contre-sens que je vais corriger. Il fallait lire "exclusivité sentimentale" au lieu de "non-exclusivité sentimentale".

@ Choco : l'idée serait de faire un compte-rendu pour chaque café, si j'ai le temps. Comme je ne serais pas là à celui d'octobre et que personne ne s'est proposé, il faudra certainement attendre novembre pour le prochain CR.

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Discussion : [Le site] Appel à dons automne 2014

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Raphaelle

le vendredi 17 octobre 2014 à 20h05

J'ai passé un ordre de virement cet après-midi.

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Discussion : Compte-rendu du café poly du 23 septembre 2014 à La Cantada

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Raphaelle

le jeudi 16 octobre 2014 à 16h05

Rappel : je ne fais que retranscrire, dans une forme libre, les propos d’autres personnes. Malgré toutes mes précautions, il peut arriver que leurs propos soient déformés. Si c’est le cas, je m’en excuse.
Mes remarques personnelles sont indiquées, dans ce compte-rendu, par l’utilisation des parenthèses.

Par manque de temps, ce CR est moins structuré que les précédents.


1. Polyamour et libertinage

Il convient de prendre en compte que cette discussion a eu lieu dans le cadre d’un café poly où tous les participants ne connaissent pas forcément les subtilités du « milieu » libertin comme ils peuvent connaître celles du polyamour.
Les libertins ont aussi leurs cafés où ils discutent sans pratiquer. Une fois par mois, a lieu l’apéro libertin de M. Chapeau.

Il est indéniable que les frontières entre le polyamour et le libertinage sont poreuses. Les zones poreuses peuvent être différentes d’une personne à l’autre.

Le polyamour pourrait s’envisager comme un état d’esprit quand le libertinage désignerait des actes, des pratiques.

En Belgique, une distinction stricte est faite entre polyamour et libertinage. Pourtant, le polyamour peut inclure le libertinage qui est une forme de non-exclusivité sexuelle. Les deux sont potentiellement compatibles et, dans les tous les cas, ils sont censés se fonder sur un consensus.

Le libertinage peut être vécu dans un cadre possessif d'exclusivité sentimentale.

La multiplicité des relations vécues dans le polyamour permet la découverte de nouveaux « univers érotique ».
Le polyamour peut amener plus facilement au libertinage que le mono-amour par le fait de favoriser des sexualités de groupe (avec les partenaires de nos partenaires, par ex.) sans pour autant que coucher à plusieurs signifie coucher tous ensemble.

Le polyamour peut faire vivre des relations qui ne sortent pas d’un cadre libertin ; consentir à une rencontre sexuelle n’est pas nécessairement consentir à ce que la rencontre en question se développe sur d’autres plans. Cependant, une personne poly peut se laisser la possibilité de développer des sentiments. Dans l’absolu, elle ne colle pas d’étiquette indécollable sur une relation (mais elle peut le faire). Dans un cadre poly, l’idée de « responsabilité affective » occupera souvent une place importante même dans une relation libertine.

Le polyamour aura tendance à considérer une personne comme porteuse d’histoire. Le libertinage peut envisager une personne comme un corps avant tout (ce qui en soi n’est pas négatif).
Il ressort souvent que, dans le libertinage, tous les champs des possibles ne sont pas ouverts. Dans le polyamour, en théorie, ceux-ci sont complément ouverts.

Plusieurs personnes ont exprimé leur gêne par rapport au peu de déconstruction de la domination masculine dans les clubs qu’ils ont fréquentés (ce que ne signifie pas que tous les clubs fonctionnent ainsi).
Beaucoup de poly ne conçoivent pas le polyamour sans un rapport égalitaire entre les sexes.

Une relation amoureuse poly, du fait qu’elle soit construite comme une relation amoureuse peut parfois rendre difficile l’ouverture à des rapports libertins.

Le polyamour et le libertinage sont deux façons de résister aux normes. Parfois, la non-exclusivité sexuelle est un premier pas vers une non-exclusivité amoureuse.
Le libertinage serait-il devenu normatif ? Oui, sur certains points qu’il faudrait développer. Nulle opposition ici, puisqu’il existe aussi une « polynormativité ». Le polyamour est-il moins marqué par les normes ? (Possible mais il faudrait le démontrer.)
Le libertinage, pour certain-e-s, est considéré comme une manière « de contrôler l’infidélité ».

Le libertinage se vit à l’écart des regards quand le polyamour peut se vivre devant tous. Le polyamour reste moins connu, plus inhabituel, que le libertinage, ce qui lui vaut parfois d’être plus choquant/dérangeant.
Si le libertinage est concevable par les « autres », qu’au minimum ils en comprennent la théorie, le polyamour est souvent difficile à expliquer.

2. Polyamour et adultère

L’adultère est une norme avec un mode d’emploi facile à expliquer. On ne peut en dire autant du polyamour (ne serait-ce qu’à cause de la diversité des polyamours vécus qui chacun ont leur propre mode d’emploi).

Une position possible pour le poly est de dire : je suis d’accord pour avoir une relation avec toi qui caches notre relation mais tu te débrouilles, je ne me cacherai pas et je ne veux pas que tu annules nos rendez-vous. (Je vous laisse évaluer les chances que ce marché soit accepté par la personne en face de vous.)

Une des limitations à ne vouloir sortir qu’avec des poly est que, souvent, les poly sont moins disponibles qu’un homme marié infidèle.
Dépendre du planning de l’autre n’est en rien le propre d’une relation adultérine.

Une relation adultérine peut être vécue en dépit du fait que nous ne souhaitons pas nous engager dans ce type de relation quand « la NRE (New Relationship Energy) met sous silence la raison ».
Une relation adultérine peut aussi jouer sur l’excitation du caché.

Selon certain-e-s, une relation adultérine serait plus facile à vivre en tant que poly parce que le/la poly n’attend pas après une seule personne.

Il est souvent plus facile de vivre une relation adultérine si l’on ne connaît pas la personne à laquelle la relation est cachée.

Nous pouvons nous trouver dans une relation non cachée et se cacher, des parents ou des collègues par exemple.

La gestion de la protection vis-à-vis des IST est plus compliquée dans le cadre d’une relation adultérine.

Il peut arriver que tous/toutes les amant-e-s soient au courant des relations d’une personne dont la relation principale/racine ignore tout.

La société pousserait vers l’adultère comme seule échappatoire à la relation conjugale. Autrement dit, l’adultère serait pensé comme étant l’unique modalité de l’extra-conjugalité.

Dans l’ensemble, les relations de poly à poly seraient plus pratiques, moins risquées. Cependant, elles peuvent avoir d’autres inconvénients comme la gestion de partenaires qui ne s’entendraient pas, les complexités liées au partage du temps géré d’une manière transparente, etc.

L’adultère pourrait être un « mode transitoire dans une société majoritairement mono-exclusive ».
L’adultère peut être envisagé comme une « relation utilitaire/secondaire puissance 10 ». (Aux Etats-Unis, chez les poly, il existe souvent un très fort « privilège du couple » primaire/racine ; les relations poly secondaires sont souvent pensées comme aisément sacrifiables.)

« Le mensonge, c’est comme les caniches, plus c’est vieux, plus c’est fragile et méchant. » Ainsi parlait Siesta.

Le fait d’avoir soi-même une relation cachée peut faire penser (à tort ou à raison) à une autre de ses relations non cachées qu’elle est un plan B, celle/celui dont nous sommes « sûr » qu’elle/il reste si l’autre relation se termine.

Certain-e-s ont parlé de « complicité d’adultère », de la facilité qu’il y a à rejeter la responsabilité sur l’autre. Ils/elles préfèrent mettre en œuvre une « responsabilité extensive » partagée par tous/toutes.
Il y a différents degrés de responsabilité : envers la personne dans la relation adultérine et envers ses autres partenaires.

La personne adultère est-elle « responsable mais pas coupable » ? La réponse à cette question divise. Mais, il semble y avoir un consensus sur le fait que la responsabilité devrait être déconnectée de la culpabilité.

A été pointée la facilité avec laquelle les relations adultérines sont rejetées dans un milieu parisien/libéré où il existe plus de choix pour vivre des relations (ce qui, pour différentes raisons, n’est pas valable pour toutes les personnes qui résident à Paris ou à proximité).

Se refuser de vivre une relation adultérine pourrait être une manière de faire perdurer la morale, de respecter une injonction sociétale.
L’injonction de transparence exigée par certain-e-s poly n’est-elle pas trop importante ?

Le polyamour accorde à chaque partenaire son autonomie. Il pourrait donc aussi respecter l’adultère de l’autre en raison de son droit à être autonome.

L’adultère peut permettre d’avoir, à moindre risque, des satisfactions. L’adultère peut être une manière de conserver sa sécurité affective (au moins tant que la relation cachée n’est pas découverte).

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Regards croisés sur l'érotisme et la sexualité tout au long de la vie ☺

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Raphaelle

le mardi 07 octobre 2014 à 21h01

Pour lire une critique sur les trois premières conférences sur billetreduc, cliquez ici . Et n'hésitez pas à donner la votre.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Il (poly) treno...va... Sur le passage de quelques lutins à travers une assez courte période de temps

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Raphaelle

le mardi 07 octobre 2014 à 20h58

J'ai bien ri en lisant ton récit :-D

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Discussion : Trio ?

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Raphaelle

le mardi 07 octobre 2014 à 13h46

Tu es dans le fantasme. Chercher à faire partie d'un trio amoureux est un bon moyen pour ne jamais vivre au sein de cette configuration. Par contre, rencontrer des personnes en étant ouvert à l'idée d'un trio, en prenant en compte les aspirations et les désirs de chaque personne, peut mener à la réalisation de ton envie. Pour faire simple, faire partie d'un trio ne se cherche pas, ça te trouve, ça te "tombe dessus". Si tu vis avec des personnes que tu apprécies et qui s'apprécient, peut-être que ça se fera. Si tu leur exposes ton envie sans même les connaître, tu risques de biaiser les relations et de faire reposer un poids sur leurs épaules dont elles ne souhaitent peut-être pas assumer le portage.

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Discussion : [Paris] Goûter poly - 11 octobre

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Raphaelle

le mardi 07 octobre 2014 à 13h36

Il se passe que moi ou un autre habitué des goûters/cafés viendra pour te parler et te présenter à d'autres si tu le souhaites. Et ce sera facile de te reconnaître, tu seras "celle qui apporte des meringues" ;) .

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Discussion : Soirée poly « auberge espagnole » chez Lili et Fred à Avignon ☺

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Raphaelle

le lundi 29 septembre 2014 à 19h56

Je me suis inscrit ;) . Tu peux compter une personne en plus pour moi.

Message modifié par son auteur il y a 11 ans.

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Discussion : Mardi, c'est Poly (octobre)

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Raphaelle

le vendredi 26 septembre 2014 à 13h58

Autre idée : Les attentes et désirs implicites dans les relations poly.
On dit souvent que la mise en place d'une relation mono comporte beaucoup d'implicite, notamment la fidélité mais pas que. Or, la mise en place d'une relation poly comporte aussi parfois/souvent/toujours des attentes non-dites, pensées comme allant de soi. Ex : dans une relation poly le champ des possibles est ouvert en grand... mais ce n'est pas toujours le cas et ce n'est pas toujours dit au départ. Une discussion qui ferait la part belle aux témoignages, aux expériences vécues, et qui pourrait faire émerger une variété d'attentes et de désirs implicites peut-être plus importante que nous pourrions le penser. Il serait question uniquement des attentes implicites spécifiques au cadre poly, quoique les autres pourraient être abordées aussi.

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Discussion : Mardi, c'est Poly (septembre)

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Raphaelle

le jeudi 25 septembre 2014 à 13h09

J'essaye de vous écrire le compte-rendu pour dimanche. Peut-être même ce soir si l'énergie est avec moi.

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Discussion : Mardi, c'est Poly (octobre)

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Raphaelle

le jeudi 25 septembre 2014 à 13h06

Une idée de thème pour le prochain café : "Dans quelle mesure sommes-nous responsable des sentiments de l'autre ?" (si on considère que nous le sommes, évidemment)

Il est souvent dit que "nous ne sommes pas responsable des sentiments de l'autre", ce qui me parait devoir être nuancé.
Mon avis condensé pour défendre ce sujet. Nous ne sommes pas entièrement responsable des sentiments de l'autre. Donc, dire que nous n'avons aucune responsabilité dans les sentiments de l'autre est une pirouette effectuée dans une logique de fuite. En effet, comment n'avoir aucune responsabilité dans une relation ? L'absence de responsabilité n'est possible qu'en l'absence de relation, non ? Dire que nous n'avons aucune responsabilité, c'est, il me semble, faire le choix de la facilité (qui n'est aucunement un problème à partir du moment où les deux personnes en relation ont choisi cette dynamique d'un commun accord), le choix d'un désengagement ou d'un non-engagement qui est le reflet d'une tendance de fond individualiste et d'une dynamique de désintérêt pour le politique.

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Discussion : Mardi, c'est Poly (septembre)

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Raphaelle

le mardi 23 septembre 2014 à 11h12

On pourra le traiter une prochaine fois, ce n'est que partie remise. D'autre part, je suis toujours partant pour en discuter de vive voix après les débats.

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