Polyamour.info



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Le poyamour subi

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Popol (invité)

le dimanche 07 août 2011 à 12h05

De zèbre à zèbre, j'appuie le discours d'Antilogus, c'est fort bien dit tout ça, et reflète avec acuité mes propres recherches de mieux-être en amour.

Autant le monoamour (et ses implications, ses modèles fonctionnels tant qu'ils ne sont pas foireux) me met fondamentalement mal à l'aise, autant je reste perplexe devant ce que je ressens la plupart du temps devant ce qui se dit sur ce forum, même si le concept polyamour l'emporte à mes yeux - mais comme la solution la moins pire, pas la solution idéale.

Rares sont ceux qui n'y viennent pas sur le mode justificatoire de quelque chose qu'ils subissent, de leur fait ou de celui de quelqu'un d'autre, et qu'il faut bien chercher à digérer: souvent, je sens l'aura de l'Alka-Seltzer planer sur les interventions, que ce soit l'intervenant qui prenne le médicament, ou qu'il ou elle cherche à faire avaler la pilule à un(e) partenaire, avec emphase et une poésie assez mièvre parfois.

Ce qui rend d'autant plus délicieux à lire un trouple qui manifeste que son histoire marche, qu'elle va plus loin, vers une vie de famille, et sans dire que c'est tout-merveilleux: les accrocs, il y en a. C'est la manière de les gérer qui est nouvelle et rafraîchissante.

Une grande partie de ma fascination pour le polyamour vient de tout ce qu'il est capable de remettre en question sur les rapports humains, à l'égal de la fin de l'esclavage ou de l'Habeas corpus: reconnaître un droit fondamental ne fait pas s'installer de facto le respect, ni de celui-ci, ni des personnes... Y'a du boulot après, ô combien.

C'est l'intérêt de la démarche, le parcours plus que le but en soi: continuer à gratter pour débusquer les merdes-au-chat qu'on met sous le tapis, les envolées lyriques pour sublimer la souffrance. Le processus m'en apprend, à moi, énormément sur tout ce que je peux remettre en question concernant les idées reçues, les valeurs héritées dans ma famille, le choix du partenaire comme une sorte de pansement sur des plaies de l'enfance, au contact de parents qui ont fait de leur mieux, juste de leur mieux. Et de le faire avant que mon petit monde ne vole en éclats, comme celui de ma copine dont je parlais plus haut.

Ce que je souhaite, c'est trouver un équilibre entre un prudent "ne rien espérer, mais s'attendre à tout", et la valse-hésitation critique qui me fait renâcler devant des ébauches d'histoires amoureuses, quand elles me paraissent des sparadraps sur la peur de la solitude.

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(compte clôturé)

le dimanche 07 août 2011 à 14h04

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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(compte clôturé)

le dimanche 07 août 2011 à 16h11

Pour répondre à Françoise. Certes, les couples qui s'établissent à l'origine sur la base du respect du polyamour sont probablement rares. Si le désir polyamoureux peut se manifester après la constitution du couple (c'est un fait semble t-il majeur), est-ce à dire qu'il n'existait pas en gestation bien avant ?

Je crois - peu - à la révélation inopinée d'un tel désir. La fin de la puberté, l'adolescence et l'état de jeune adulte génèrent l'explosion des sens mais aussi de la réflexion sur soi et des autres. C'est à ce moment, selon moi, que les germes des désirs apparaissent nettement. On ne veut seulement pas les voir éclore pour toutes les raisons du monde (culturelle, affective, pression de la société etc...)

C'est une étude canadienne il y a quelques années qui révélait que l'époque de sa vie où une personne mentait le plus, c'était les 6 premiers mois d'une relation amoureuse. L'apparat de la séduction, qui est un mécanisme normal, fait que l'on prétend être "plus" que se que l'on est réellement pour gagner la relation amoureuse et l'autre vous perçoit "plus" également en rapport à ses projections intimes de vous voir comme il l'entend, désir irrépressible de sublimation nécessaire au sentiment amoureux.
Tout cela tombe en carafe en général dans les 3 années qui suivent ; c'est le mécanisme d'acceptation de l'autre pour ce qu'il est réellement et non pour ce que vous voulez qu'il soit qui s'enclenche et qui assure le passage à la maturité du couple.

Je l'ai constaté de multiples fois. Pour diverses raisons, souvent de préservation et de sécurité affective, on passe son temps à se mentir et donc à mentir à l'autre. Mais quand le désir que l'on veut bannir pour toutes les raisons du monde explose, il n'y a plus beaucoup de temps pour la négociation : ce désir doit vivre coûte que coûte et rentre en contradiction violente avec les bases même du couple établies dans le non-dit ou le mensonge - conscient ou inconscient du départ.

C'est pour cela qu'il faut tenter, je dis bien tenter car c'est loin d'être simple d'interroger son être en toute honnêteté et d'établir sincèrement désirs et aspirations. D'arrêter de se mentir.
Dés lors, l'autre étant au fait, les "mauvaises surprises" sont plus rares.

Se connaître d'abord pour être honnête avec l'autre. Existe t-il une autre voie dans la construction du couple ?

Popol écrit : Ce que je souhaite, c'est trouver un équilibre entre un prudent "ne rien espérer, mais s'attendre à tout", et la valse-hésitation critique qui me fait renâcler devant des ébauches d'histoires amoureuses, quand elles me paraissent des sparadraps sur la peur de la solitude.
Opiniâtre analyse de ta situation.

La peur de la solitude peut amener à brader son être pour constituer une relation coûte que coûte. C'est un deal entre la souffrance de la solitude et l'engagement dans la compromission. On est ok, ça peut être temporaire, mais c'est sans avenir.

"Ne rien espérer mais tout attendre".

J'y crois pas non plus. Par expérience.

Dans cette posture, il peut se passer du temps avant que se présente le ou les être(s) recherché(s).

Par expérience encore, je pense qu'il faut au contraire, espérer, ou plus précisément se déclarer nettement en allant résolument vers le monde. C'est selon moi la meilleure façon d'être "reconnu" par un autre en recherche.

De par la loi des nombres, en multipliant les expositions, on multiplie les chances de rencontres pertinentes, c'est indéniable. En ne transigeant pas sur ce que l'on est et ses aspirations. Et c'est là que l'on provoque l'extraordinaire combinaison du hasard et de la nécessité qui peut ouvrir à des possibles insoupçonnés.

Utopie ?

Possible. Il ne me reste donc plus qu'à livrer, comme d'autres l'ont fait, mon expérience toute personnelle qui ne vaut rien d'autre que la mienne. Mais si ça peut être utile...

A 20 ans et trois mois, mon couple de l'époque s'éteint (la mort du sens de la relation, l'extinction des sentiments).
Je suis issu d'une famille ouvrière, quatre enfants, père ouvrier, mère au foyer. Divorcés. Enfants, je rejetais les tensions et violences entre mes vieux et surtout celles de mon père sur ma mère.
Je ne veux pas vivre ça plus tard, tout partira de là...

Je rencontre A., 23 ans. Une histoire d'amour naît. L'une des toutes premières choses que je lui ai dite : " Je ne suis la propriété de personne, je dénis le droit à quiconque de me dire ce que j'ai à faire ou à ne pas faire en dehors des cadres et accord établies en commun, où je m'engage résolument et rendrait naturellement le cas échéant des comptes".

Liberté totale de mon être dans mes segments personnels de vie, mais responsabilité totale et engagement dans ce qui est établi en commun. Etre avec l'autre pour ce qu'il est, pas pour ce qu'il vous rassure.

A., après une expérience de couple difficile, en phase de rupture, manifeste son accord avec mes positions, affirmant que c'est ce qu'elle cherche précisément. L'accord était scellé avec toutes ses déclinaisons possibles.

La question du respect de la vie de l'autre incluait la possibilité de disposer de sa vie amoureuse, même si le concept de polyfidélité (avant celui de polyamour) n'avait pas été avancé à l'époque. Nous étions en 1985.

En 2000, je rencontre M., une polyamoureuse déclarée selon elle. Des sentiments avec de l'estime et de l'admiration s'établissaient. L'accord était claire : chacun vit les relations amoureuses qu'il entend. Malgré cela, elle multiplie les tentatives de me faire décrocher de ma relation avec A. Face à des tentatives de manipulation, je rompt net en 2002.
Même avec un accord clair, les contradictions nous amènent parfois à des situations imprévues. La condition humaine...
Cependant cet accord a eu le mérite, de par son existence, de mettre en lumière de malsaines intentions au regard de l'accord..

Je tire quoi comme analyse ? Que la polyfidélité n'est pas viable ? Non, tout le contraire car j'écoute d'abord mes convictions et aspirations de vie profondes. J'ai établi qu'il y avait de la place dans mon existence pour vivre une belle rencontre indépendamment de celle que je vis avec A. et que je pouvais légitimement correspondre à quelqu'un dans ce monde foisonnant d'incroyables possibilités.

J'ai rencontré d'autres femmes, avec des malentendus persistants "ok pour quelques temps, mais après, tu quittes ta femmes hein".

J'ai décidé d'être encore plus précis et intransigeant sur mes critères.

Le nombre de femmes rencontrées s'est alors écroulé.

Je me suis dit : "Tu es probablement sur le bon chemin..."

Au moment où je m'apprêtais à clôturer mes comptes internet et à arpenter l'humanité, je reçois un mail de L. de cette tonalité en résumé " tes mots déclarés me parlent et correspondent à ma recherche".
Je rétorque " Es tu vraiment sur ? Voyons s'il n'y a pas de malentendus, soyons très précis".

Après de passionnants débats, L. affirme être à la recherche d'une vie avec un mode de fonctionnement et des garanties qu'elle retrouve dans ce que je peux proposer. Je me retrouve dans ce qu'elle propose.

Le plus cocasse dans cette histoire, c'est que c'est elle qui est venu me chercher, sur la base précisément de mes intentions déclarées. Que se serait-il passé si je n'avais pas affiché ces intentions nettement ?

Je ne l'aurais pas rencontré.

Mon couple avec L. part à l'assaut de sa 9ème année aujourd'hui et avons participé au café poly du 3 août à Paris... Mon couple avec A. a 26 ans. Au prochain "Evènement", nous serons surement trois...

Pour moi, c'est aujourd'hui une évidence : n'attendons pas que ça nous tombe tout cuit par je ne sais quel miracle, déclarons ce que nous sommes, dés le départ et allons au monde et au débat ouvert. Après nombre de déconvenues, il y aura bien quelques rencontres de diamant.
Il n'y a évidemment aucun automatisme dans ce que je viens de narrer. Chaque expérience est particulière.

Popol écrivait : Une grande partie de ma fascination pour le polyamour vient de tout ce qu'il est capable de remettre en question sur les rapports humains, à l'égal de la fin de l'esclavage ou de l'Habeas corpus.

Je suis d'accord avec Popol.
La polyfidélité (je préfère dans mon cas à polyamour) ouvre à une posture plus large sur le monde, sur les rapports humains, les rapports sociaux.

Avec L. et A. chacune a sa façon, les bases du couple ont débordé du strict polyamour pour adopter bien sûr une vision plus large du couple, mais inspirée par les principes fondateurs "poly" de respect général, de non appropriation, d'échange ouvert permanent, d'abolition des rapports de forces, de respect de l'altérité. Pas toujours simple de tenir ce cap, la vie et les histoires de chacun peuvent déborder (moi le premier), mais on revient invariablement à ces lignes de conduite grâce à l'échange permanent.

Enfin et pour être tout à fait complet, A. et L. après des tentatives d'expériences poly estiment à cette étape ne pas ressentir le besoin d'une autre relation. C'est leur choix imprescriptible. Toutefois, et sans trahir leur pensées, elles estiment fondamental le "possible" ouvert à tout moment, sans avoir à rendre de comptes.

Que les modérateurs n'hésitent pas à couper s'ils estiment que je suis trop long ou HS.:-)

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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Popol (invité)

le dimanche 07 août 2011 à 16h40

Alterity :

"Ne rien espérer mais tout attendre".

Oups, maldonne sur la lecture du message. Entre "tout attendre" et "s’attendre à tout", il y a une différence énorme, c’est que dans ce que j’ai écrit, il y a la dimension de ne pas déterminer de modèle pour en tomber amoureux quand il croise dans les parages, mais de s’attendre éventuellement à tomber amoureux de quelqu’un à cent mille lieues de ce qu’on imaginait. Bref, de s’en remettre à ce que tu évoques du hasard et de la nécessité.

En tous les cas, sur le reste de ton discours, j’embarque dans l’affirmation de soi, de ses choix, pour rencontrer la qualité au milieu de la quantité des possibles.

Et ce que tu décris de ta vie amoureuse, c'est plaisant à lire, même les épisodes de rupture démontrent une recherche de loyauté pour le moins intéressante.

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(compte clôturé)

le dimanche 07 août 2011 à 17h21

Merci Popol de cette précision sur le "Tout attendre".

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Popol (invité)

le dimanche 07 août 2011 à 18h03

Hé hé hé, que tout ça devient intéressant, dites donc... :-)

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demeter

le dimanche 07 août 2011 à 21h43

ciloubabigro
...je souhaite le rendre heureux...

Essayer de rendre heureux quelqu’un qui te fait du mal ne me semble pas un très bon début. Commence par te rendre heureuse toi-même, le rendre heureux en sera peut-être une conséquence,…ou peut-être pas. Dans tous les cas il faudra te le pardonner.

Cela n’exclut pas la possibilité de réfléchir à la nature de la relation et à ce que tu cherches et veux, toi, dans ta relation, mais ne te trompe pas de sujet de réflexion.

Les réflexions sur l’amour ne permettent pas d’aimer, peut-être permettent elles parfois d’aimer de manière différente, manière qui inclut en plus grande part la réalité des moteurs qui tiennent le couple uni…

Le "polyamour" se veut un concept sous tendant une notion de légitimité et de reconnaissance sociale de comportements, discutable, alors que l’amour est un sentiment qui a d’autres réalités que le concept d'amour lui-même. On mélange trop souvent bonheur, amour, sexualité comme une seule et même entité. Ils sont à mon sens liés, mais aucun d'eux n'est la cause des deux autres. Alors polyamour... si tu veux, mais seulement si tu veux....

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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Jena

le lundi 08 août 2011 à 00h38

Antilogus
Nos vécus sont effectivement radicalement différents, d'autant qu'en dehors de l'aspect "poly" existe chez moi une autre problématique majeure qui n'est pas citée dans mes contributions, (sans rapport avec le sujet de ce forum) mais qui est incontournable dans ma perception du "lutinage", et quelle que soit l'ampleur de votre expérience, elle ne pourra jamais vous permettre de comprendre cette particularité dans ma perception des amours plurielles (et je ne remet nullement en cause votre intelligence, il s'agit plutôt d'une question de nature)

Allez, raconte, au lieu de nous mettre l'eau à la bouche. Explique ce qui fait que tu peux comprendre et pas nous.

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(compte clôturé)

le lundi 08 août 2011 à 02h39

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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Siestacorta

le lundi 08 août 2011 à 10h36

Antilogus, Aurélien : Antilogus, je crois pas que c'était sarcastique seulement... "Vous ne pouvez pas comprendre, mais moi je peux", c'est exactement ce que tu dis dans ta phrase.
Et finir sur la question de la "nature" des intelligences de tes lecteurs, ou de tes lecteurs eux-même (pas sûr de savoir à quoi nature se rapporte dans la phrase), bon, ça exclue beaucoup d'interlocuteurs possibles !

Mais je prend sur un mode bienveillant : tu ne voulais peut-être pas dire "vous ne pouvez pas comprendre" (ce qui est pour le coup un jugement infondé), mais "mon expérience, par sa nature, me semble tellement particulière que je ne pense pas qu'elle soit compréhensible par d'autres".

Ce à quoi, je répondrais : en même temps, c'est le principe de ce forum de venir parler de situations pas bien comprises à l'extérieure. Après, qu'un témoignage soit apprécié ou pas par les uns ou les autres, c'est le risque, mais disons qu'au moins tu trouveras du répondant un peu différent qu'ailleurs.

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Siestacorta

le lundi 08 août 2011 à 10h54

Note d'après :
oh, Antilogus, tu sembles dire que tes deux relations (ou plus) ne sont pas de la même "nature" amoureuse.
Alors, seulement pour préciser : ben c'est une des raisons pour lesquelles je suis poly, en fait, meme si je me doute bien que nos natures amoureuses multiples ne sont pas du même ordre.
.
.
Poly - amour, c'est plusieurs partenaires concernés, mais poly c'est aussi plusieurs formes amoureuses.
Que changer de forme ait été un genre de révélation double pour toi, avec la possibiltié d'une pratique honnête, que la problématique se mélange...
Ben, si, ça fait bien partie des sujets du forums.

Tu as sûrement des pudeurs que je n'ai pas, ou plus, et vraiment, c'est pas un problème, il suffit de dire ça gentiment "je préfère ne pas parler de cette partie là" plutôt que "ce forum n'est pas le lieu", formulation impersonnelle / généralisatrice, qui forcément t'amène des commentaires personnels de gens qui fréquentent le lieu !

Pour, soit t'encourager, soit te faire comprendre que les doubles, triple, multiple-jeux sont un des aspects évoqués ici, il a été dit parfois qu'un bon nombre de polyamoureux (pas un majorité, juste une partie conséquentes) s'intéressaient à des pratiques sexuelles/sexuées sortant de l'hétéronorme :
homosexualité, échangisme, SM, célibat sensuel, pansexualié, caudalisme, asexualité, tantrisme, néo-familles... Les pratiques un peu minoritaires ne se ressemblent pas, mais elles se touchent. On est contre elles, mais alors tout contre, tu vois ?

Perso, en plus de la famille décalée, c'est une variante du SM qui m'intéresse. Et pour moi, avoir le droit de vivre ces vies sans me planquer, sans avoir l'impression de m'exclure de la société, ça fait complètement partie de mes besoins de polyamoureux.

Quétendis ?

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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(compte clôturé)

le lundi 08 août 2011 à 11h19

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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LittleJohn

le lundi 08 août 2011 à 11h23

Mouais... Si c'est pas le lieu, tu évites tout simplement d'en parler (surtout pour dire que tu ne vas pas en parler). Parce que là, je vois franchement pas l'intérêt....

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Popol (invité)

le lundi 08 août 2011 à 11h42

C'est pour expliquer pourquoi il ne va pas expliquer ce qu'il ne va pas expliquer... alors pourquoi ne pas arrêter de lui expliquer qu'il doit s'expliquer... ou même arrêter de lui expliquer que ça sert à rien d'expliquer pourquoi il aurait dû ne pas avoir à ne pas s'expliquer...

Ca va bien, les boucles de Moebius et les syllogismes...

Sinon...

Je reviens sur la problématique du « perdre l’innocence, perdre le romantisme » qu’Antilogus a évoqué.

En fait, tomber de haut quand on découvre soit la tromperie, soit le polyamour, c’est kif-kif : c’est une part de naïveté, d’ingénuité et de candeur qui part aux oubliettes. Mais bon, ça commence avec la déception du premier amour, hein, et quasi à la maternelle. Ca fait partie du processus de maturité, et en amour (mettons juste 5’ que le concept existe en tant que modèle universel), on ne cesse de tomber de haut : ce qui marchait bien avec l’un est moyen avec l’autre, on découvre des affinités inédites avec cet autre, sur certains points il vaut mieux se dire que c’est perdu pour toujours (comme ça, si par la suite on retrouve, c’est cadeau !) … bref, le paysage est à réinventer à chaque relation.

Ce qui me fait dire qu’il n’y a pas de modèle, ou alors on peut s’épuiser à chercher, et peut-être (rarement ) trouver, à mon idée – pur hasard. Mais la nature humaine est ainsi faite que ce qu’elle ne comprend pas, elle cherche souvent à le rogner aux entournures pour le faite rentrer dans ses petites cases mentales, donc ignorer délibérément les petites particularités qui devraient lui mettre la puce à l’oreille. Et même si ces étrangetés du modèle percutaient, alors là encore faut-il se donner les moyens de simplement tenter d’accepter, à défaut de comprendre. Là, du zen et du lâcher-prise, il en faut, et par camions.

Entre parenthèses, considérer la fin d’une histoire dès son commencement, c’est juste du réalisme : quelle que soit la raison pour laquelle ça va s’arrêter, un jour, elle va s’arrêter, c’est comme ça, ne serait-ce que parce que nous allons tous mourir et que du coup il y en a bien un des deux qui va rester en carafe. C’est juste du bon sens pour moi, car ça préserve de l’illusion, et ça donne envie de profiter au maximum, sur le mode « carpe diem ». Mais du coup, ça demande de l'entraînement et des efforts constants.

Le processus de maturité en « amour », c’est la perte de quelque chose qui rassure, c’est comme pour le Linus des Peanuts, lâcher sa couverture ; et donc la gestion de cette perte. Parce que les polyamoureux ici évoquent aussi souvent leurs désillusions concernant leur modèle poly qui part en fumée, quand un partenaire réclame tout-à-coup l’exclusivité, ou qu’un nouveau venu s’accorde mal avec le partenaire primaire, ou qu’un partenaire se découvre des envies « mono ». Mono ou poly, de toute façon, tous les jours on perd des plumes et des illusions sur ce que c’est, l’amour - et le poly, du coup! Et c’est très sain, comme le renouvellement du plumage, des cellules, etc.

Ni tout-à-fait les mêmes, ni tout-à-fait des autres.

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Siestacorta

le lundi 08 août 2011 à 11h47

Assez d'acc avec Littlejohn. Je trouve que tu en dis trop ou trop peu, Antilogus..

Le mot "nature" se rapporte donc à ton vécu perso.
Mais il peut parler d'à peu près n'importe quoi : ta nature sexuelle, ta nature genrée, ta nature corporelle, ta nature "morale" (au sens de "personne morale": par ex, quand on est plusieurs à utiliser un même pseudo, qu'on utilise un pseudo comme "fonction", comme "admin"), ta nature affective (moi, je suis un bonne nature, mais assez naturellement chercheur de poux), ta nature psychique (un participant ici a parlé de sa condition de syndrôme d'asperger, qui accentue nettement certains de ses resserntis sur le poly), la nature de ta construction éthique (je crois être illuminé par les centauri, et ils disent qu'on doit se marier qu'avec des rousses, et plusieurs si possible) ou intellectuelle ("j'ai été élevé par des communistes nudistes, vous pouvez pas comprendre")

Le mot "nature" peut être très large, trop flou pour qu'on ne puisse pas se dire qu'une "nature" n'a rien à voir avec nos débats.

Tu es honnête sur ton point de vue, puisque tu dis "ya un aspect perso qui change la perspective", mais tu passes ensuite à "votre expérience ne vous permettra jamais de comprendre", pour finir par dire que yen a "certains qui peuvent lire entre les lignes, question de nature". Tu passes du subjectif au généraliste puis au particulier.
C'est là que tu en dis déjà beaucoup, puisque tu parles de "toi et nous", cette relation très influencée par une nature... sans que "nous" sachions comment.

Comme tu as beaucoup souligné cette différence de nature pour dire "mais il n'y a pas lieu d'en parler ici"... Ca chatouille et ça gratouille nécessairement, "ne pas en parler" n'est pas naturel.

(ai-je dit que j'étais très chiant, quand je vois passer le mot "nature" ?) (ah, on l'aura remarqué ? Bon.)

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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Siestacorta

le lundi 08 août 2011 à 12h15

Antilogus
Ne nous leurrons pas : l'amour est une invention humaine, de fait, par nature, le polyamour n'a vraiment rien de naturel !

J'aurai d'ailleurs dû avoir les poils hérissés plus tôt en lisant cet emploi là de "naturel".
Par sa nature d'invention, le polyamour n'est pas naturel.
Bon, on va essayer de faire avec cette tautologie.

L'amour aussi est une invention, comme tu le soulignes
(une construction sociale, oui, bon, scrabble mot compte triple)
Amour ni polyamour ne se posent donc en termes de nature.
Oké.

Ya quelque chose, chez l'humain, qui se pose en terme de nature ?
Manger, boire, evacuer, dormir, baiser ? Boufbezchidor, quoi. Et après ?
Après, c'est la civilisation qui remplace la grotte originelle. On a construit langage, outils, art, langage écrit, érotisme, rapports sociaux, culture, croyances. Ce sont des choix humains.
Le poly en est un. La nature ne fait rien à l'affaire. On ne se "leurre" pas en aimant ses choix.

Message modifié par son auteur il y a 14 ans.

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(compte clôturé)

le lundi 08 août 2011 à 12h55

Message modifié par son auteur il y a 10 ans.

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(compte clôturé)

le lundi 08 août 2011 à 13h14

Antilogus est un homme, je suis une femme (encore que des tests psy m'aient trouvé 40% de tendances masculines). Je ne vois que cette différence de nature, car pour le reste... je suis capable de comprendre des milliers de gens et de vécus sans rapport avec les miens. Heureusement d'ailleurs car je rencontre plus de gens différents de moi que de gens semblables, et tous m'intéressent. L'empathie, ça existe, Antilogus...

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Clown_Triste

le lundi 08 août 2011 à 13h46

En lisant à l'origine le message d'Antilogus j'ai pensé pour ma part qu'il évoquait la "nature" au sens de ce que celle-ci nous "accorde" au départ dans le jeu de la vie.
Peut-être fait-il référence à un handicap physique par exemple, à une différence d'ordre "naturelle" au sens de "de naissance". Et s'il dit qu'il ne souhaite pas en parler, tenons-en nous là, non ?

C.T.

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Popol (invité)

le lundi 08 août 2011 à 14h04

Ben oui, quelle bonne idée, de s'en tenir là.

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