Amours pluriels ou manques pluriels ?
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titane
le dimanche 31 janvier 2010 à 10h24
Il parait que j'ai manqué à quelqu'un récemment. J'en ai été touché. Et cela la fait demander si finalement aimer au pluriel ce ne serait pas se retrouver davantage dans le manque... Et question subsidiaire: qui dit amours multiples dit aussi fins multiples d'amour...
On multiplie nos "deuils" ... Aimer au pluriel serait alors apprendre à aimer en disant: "va... Vers les autres...et vers toi-même... Je reste quand même avec toi..."
et si je poursuis, juste pour vous casser mes pieds, aimer au pluriel serait mourir au pluriel... Accompagner les autres que l'on aimer à "mourir" lorsqu'ils perdent un amour...
C'est sur je ne parle pas de cul, mais je vous sentez pas intimidés... ;-)
ce devrait être un sujet d'infirmieres, non?
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amorgen
le dimanche 31 janvier 2010 à 11h03
Curieusement je crois, et dans ma vie cela s'avère pour l'instant exact, qu'aimer au pluriel diminue le nombre de ruptures. Je m'explique.
Dans un monoamour les motifs de ruptures sont légion, en vrac incompatibilité pour la vie commune, perte de désir et envie d'aller voir ailleurs, projets de vie qui divergent etc. En polyaimant on découvre le nombre incroyable de facettes que prends l'amour et celui ci n'ayant pas un sujet unique et exclusif, il est moins difficile et moins douloureux de faire muter une relation pour qu'elle demeure enrichissante pour les deux parties.
Si par exemple une perte de désir sexuel advient dans une de mes relations, dois-je pour autant mettre un terme à cette relation sachant que par ailleurs la possibilité nous est offerte de combler ce désir en toute transparence ?
Dans mon cas, pour l'instant, il n'y a pas de deuil mais des relations qui mutent, qui évoluent. Il va de soi que cela n'est possible que si les deux parties ont le désir de continuer une relation sous une autre forme.
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(compte clôturé)
le dimanche 31 janvier 2010 à 12h33
C'est pas un sujet spécial-infirmières... mais je suis d'accord avec amorgen, ça fluctue, ça ne s'arrête pas (idéalement); tout dépend de ce qui s'est bâti.
C'est sûr que si j'entame une relation sur une base fuckfriend, et que le désir s'absente, si mon fuckfriend et moi ne sommes pas entretemps devenus des amis, il ne reste pas grand'chose pour qu'on continue à se voir.
Par contre, avec ceux qui le sont devenus, ou dans une relation plus engagée et plus complice, ce que j'ai déjà entendu et dit, aussi... c'est "C'est trop dur de te voir sans pouvoir te toucher". Corollaire: on ne se voit pas pendant un moment, le temps de faire le deuil de cet aspect de la relation. Une façon de gérer le manque, c'est de ne pas se torturer inutilement.
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Lilie
le dimanche 31 janvier 2010 à 14h06
Je suis plutôt d'accord avec Clementine et amorgen sur ce point.
En fait, pour moi, le polyamour a totalement changé mon rapport à la rupture (c'est pour l'heure tout ce que ça a changé dans ma vie, mais c'est énorme.)
Dans mon histoire (en gros) : Un couple qui a rompu à cause d'une autre relation, qui elle même s'est terminée à cause de la première, je devais mettre fin à deux amours. Or mettre fin à l'amour, c'est... heu... pas trop possible! Alors que bouleverser les règles dans un couple, parce qu'une situation évolue, c'est parfois douloureux, mais faisable.
Depuis que j'ai accepté ma "condition" de polyamoureuse, je ne me considère plus comme devant rompre deux fois, mais amoureuse de deux hommes avec qui je cherche des moyens de fonctionner. Et même si nous n'avons pas vraiment trouvé depuis, une chose est beaucoup plus simple : ça n'empêche pas de s'aimer, même sans avoir trouvé le moyen de vivre cet amour.
C'est douloureux quand même (faire le deuil d'une relation) mais beaucoup moins violent que devoir faire le deuil d'un amour.
Ca revient à ce que vous disiez : les situations évoluent, et on leur donne cette possibilité-là. Les choses sont moins cristallisées, et donc moins facilement cassables!!
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titane
le dimanche 31 janvier 2010 à 16h34
Mais si ce sont les autres qui s'en vont et qui n'aiment plus pour les mêmes raisons soit-disant monoamoureuseS énumérées par amorgen?
L'amour multiple ne nous protège pas de la lassitude, des empêchements divers et variés et que nos autres amours passent à autre choses. Après ou avant d'avoir essayer tous les arrangements possibles.
Je parle ici d'amour au delà du fuckage friendly (pour ça ma main gauche est ma meilleure amie!)...
Sinôn se lance dans le polytruc pour éviter les ruptures ou les minimiser dans la consolation par les autres amours restants, n'est-ce pas un peu réducteur ou superficiel tel le libertinage? Je prends tant que je prends et si s'asseche je vais voir ailleurs?
Je parle d'amour simples et sincères qui pour des raisons quelconques doivent se terminer ou même sans raison...
Cela reste un deuil... Non? Et comme tout deuil il s'agit de bien vivre ce "passage"...
Ou alors accepter de laisser aller l'autre vers d'autres et vers soi-meme même si sans moi...
Message modifié par son auteur il y a 16 ans.
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Lilie
le dimanche 31 janvier 2010 à 17h51
Des deuils, il y en a toujours, et rien ne nous enlèvera ça... le choix est un deuil...
Si tu t'impose d'aimer une seule personne à la fois, tu dois bien faire le deuil de quelque chose aussi!
C'est infini...
Je pense que ce n'est pas plus risqué d'être mono ou poly à ce niveau-là.
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titane
le dimanche 31 janvier 2010 à 18h52
Suprême réponse en effet... Des deuils partout, comme autant d'opportunites de grandir ou de se libérer de nos attachements egotisues et nevrotiques...
Pour moi le deuil est la dernière chose à éviter puisque inévitable... C'est au contraire une opportunité de vue unique et intime par excellence... Mourir pour mieux renaitre!
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amorgen
le dimanche 31 janvier 2010 à 19h54
Mouais alors là je ne suis pas convaincu...
Le deuil n'est pas l'unique expérience de vie qui nous fasse "grandir" ou nous déconditionne de nos névroses. Quand à l'égo...vaste sujet.
En ce qui me concerne le polyamour est un choix libertaire, je peux me satisfaire d'un seul amour mais je refuse le packaging habituel qui va avec : vie commune, fidélité exigée, possessivité etc. parce qu'il m'est insupportable de "posséder" quelqu'un autant que d'être "possédé".
Cela n'exclue ni l'engagement, ni la constance des sentiments.
Je n'estime pas avoir fait un choix de vie égotique, névrosé et superficiel.
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titane
le dimanche 31 janvier 2010 à 20h21
Moi je suis très peu convaincu par un polytruc réfléchis et surtout en réaction à autre chose. Une fuite?
L'amour au pluriel n'a pas besoin de se justifier en accord ou en oppostion à aucune idée préconçue, principe ou idéologie aussi légère que le libertinage...
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Siestacorta
le dimanche 31 janvier 2010 à 20h35
titane
Moi je suis très peu convaincu par un polytruc réfléchis et surtout en réaction à autre chose. Une fuite?
C'est curieux de pas s'intéresser à la réflexion quand on a une telle tendance au questionnement, non ?
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titane
le dimanche 31 janvier 2010 à 20h57
Au questionnement et aux réponses toutes faites du style yaka...
Je vous aime!
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(compte clôturé)
le dimanche 31 janvier 2010 à 21h04
Nein, pas mieux... c'est pas une question de personne, mais de réponses à l'emporte-pièce.
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Siestacorta
le dimanche 31 janvier 2010 à 21h04
Fokon, yapuka, ifokeu, onnaka.
Et c'est ainsi qu'Allah est grand.
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Siestacorta
le dimanche 31 janvier 2010 à 21h08
Non mais de temps en temps, emporter la pièce... Ca fait plaisir. Je te le dis, moi qui suis au chomedu...
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Romy
le dimanche 31 janvier 2010 à 21h21
Bien moi (et moi et moi et moi) qui me plaît à répéter que je suis une actrice, je vois la fin de mes amours comme des petits deuils effectivement. Mais je vois ces deuils comme une répétition générale pour le théâtre de la vraie mort des gens que j'aime. Apprendre à aimer même si on ne peut pas toucher, pas voir, pas entendre. Puis comme le polyamour m'apprend surtout à être bien avec moi-même, la fin de mes amours n'est jamais autre chose essentiellement qu'une occasion de grandir, un bagage. (Vous avez bien dit que c'était un sujet d'infirmière...)
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amorgen
le lundi 01 février 2010 à 08h34
titane
Moi je suis très peu convaincu par un polytruc réfléchis et surtout en réaction à autre chose. Une fuite?
Oh baby on est toujours en réaction, y compris ta déification de l'amour qui est probablement une réaction à quelque chose. une fuite ?
Et personne ne cherche à te convaincre, mais si l'expression d'opinions, de convictions ou de choix philosophiques différents des tiens te heurte, il est peut être temps de bâtir ta chapelle et de recruter des fidèles.