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Besoin d'aide
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Myrille

le samedi 31 octobre 2020 à 10h59

Bonjour,

Les choses n arrivent jamais vraiment par hasard. Je me posais beaucoup de question et je suis tombée sur le site.

40 ans,mariée depuis 20 ans, 4 enfants.
Notre plus grand peur, que le coup de foudre tombe sur l autre.
L histoire a été bien différente, nous sommes tombés amoureux de la même personne.
Imaginer vous entre le cœur et la raison, le tournoiement,la joie, les doutent, l amour etc
Aujourd'hui nos sentiments sont là, les questions de relations, de temps d'acceptation du tierce pour le coup.
Comment gérer tout cela? Comment ne pas se perdre? Comment faire?
Nous discutons tout le temps, nous avons établi des codes de com ( péage, contact....)
Nous apprécions tous les moments à trois. Les moment à 2 (du coup avec le tierce) sont difficiles à vivre pour autre ( couple) car tout est remis en question, jusqu'à note propre engagement. On ne peut enlever 20 ans de sa vie avec qqun. Il fait juste accepter son bonheur dans les bras d un autre, mais c est compliqué en ce moment.
Pour pimenter la situation, j ai toujours eu dans ma vie des abandon réguliers et subis. Toutes ces blessures refont surface, et me déchirent le cœur. Mes doudous souffrent aussi de me voir si mal. Je ne sais pas comment faire pour enfin m aimer pour vivre pleinement ce que la vie m envoie
Merci de m aider à y voir plus clair.

*

Tout est chaos dans ma tête.
J essaye de contrôler de tout mon être les sentiments qui m habitent (peur jalousie solitude abandon). Je culpabilise et souffre de cette situation car mes doudous souffrent. Je suis la plus émotive des 3. Ils aiment mes mots tendres et le fait de vivre à fond mes émotions telles qu'elles soient.
La vie n a pas été toujours tendre avec moi. Abandon, Adultère, Mensonge. Il ma fallu du temps auprès de mon être aimé de 20 ans pour que toutes ces insécurités disparaissent, s effacent peu à peu. Mais notre effet WHAOU est entrée dans notre vie et me sort de ma zone de confort.
Comment affronter ( mot très fort!) le bonheur de l autre?
Comment faire pour enlever la solitude ou vivre avec?
Comment savoir si mon époux ne souffre pas de nous voir ensemble.
Nous sommes unis nous avons traversé tant d épreuves, la vie nous a fait un cadeau, et nous ne l apprécions pas à sa juste valeur.
Je suis perdue, profondément seule, une âme orpheline entourée de mes doudous mais rien n' y fait. Cette mélancolie constante me ronge, mes bouffées mes tripes. Les vagues mélancoliques sont de plus en plus dures à assumer pleinement. J ai l'impression d être une enfant qui doit réapprendre à aimer.
Quand il y a pas de solutions c est qu'il n y a pas de problème non?

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oO0

le dimanche 01 novembre 2020 à 10h19

Salut Myrille,

sur le site, la question du consentement libre, éclairé et enthousiaste s'est imposée et c'est à travers cette question que je vais aborder ton besoin d'aide.

Avant tout, je vais d'abord émettre une nuance de taille. Un forum est un lieu d'écoute entre pairs où tu ne trouveras pas une écoute professionnelle. Il y a sur le site des personnes qui offrent cette écoute ou connaissent des personnes qui offrent cette écoute. L'absence de réponse à ta situation peut s'expliquer par le fait que, d'expérience, c'est usant de réponse à la détresse des autres ou encore, à leurs angoisses existentielles. Pour ma part, c'est l'une des raisons pour laquelle je ne suis plus que de passage d'autant plus que, en ce qui concerne mes propres besoins d'être rassuré n'ont été que rarement rencontré bien que j'aie fait mon cheminement seul bien avant l'existence de ce forum. Cela ne veut pas dire que ce que l'épreuve que tu traverses ne mérite pas d'attention, mais que la question de réorienter ton besoin d'attention me semble devoir se poser. Probablement que, sur le forum même, reconnaître ses limites et réorienter certaines demandes se pose ...

... genre une rubrique spéciale.

Ta situation ? D'après ce que j'ai lu de ce que tu as partagé de votre vie, vous étiez en couple avec des enfants lorsqu'une personne est entrée dans votre vie de manière presque totalement imprévue comme une révélation. A priori, du point de vue du consentement libre, éclairé et enthousiaste, vous semblez vous être engagé une relation à trois de manière libre et éclairée, ce qui ne veut pas dire que vous n'ayez pas à gagner en clarification. Par contre, du point de vue de l'enthousiasme, même si vous ne vous voyez pas revenir en arrière, en ce qui te concerne le sentiment de détresse de ton message - please help - montre que cet enthousiasme est affecté. C'est l'avantage de la condition de l'enthousiasme, pouvoir considérer le degré d'accord ou de consentement de nos choix en dehors de problèmes de rapports de force ou d'obscurité.

Bouleversement existentiel - Pour être devenu parents, vous devez savoir que c'est un bouleversement existentiel auquel, cependant, vous étiez relativement préparés. C'est un changement d'existence que vous avez probablement prévu et pour lequel vous vous êtes préparés. Et même comme cela, j'imagine que cela a été en certaines occasions un bouleversement fait de joies, certes, mais aussi de moments difficiles. La responsabilité parentale peut ainsi être source de stress, mais aussi d'angoisse intensifiés par l'affection que vous avez pour vos enfants. Comment ne pas s'inquiéter pour les personnes qui sont le plus importantes pour soi ? À mon sens, pour d'autres raisons, une nouvelle relation - surtout hors normes - implique de tels bouleversement.

Je me trompe certainement sur ce que tu as partagé de ta vie, mais de toute évidence ton signal d'alarme - please help - est le fait de ne plus être en état de donner à tes enfants l'affection que tu souhaites alors que celle-ci reste bien réelle. Emotionnellement, une nouvelle relation apporte beaucoup d'énergie, mais peut en même temps épuiser les ressources émotionnelles. Comme il y a des burn-out parentaux, ne peut-il y avoir des burn-out relationnels ? Peut-être y a-t-il des personnes, ici, sur ce forum qui peuvent te partager une expérience de ce genre.

Entrer en minorité - Une des raisons inconscientes de cet épuisement qui me semble nécessaire à considérer est le fait que votre relation de couple a basculé du côté rassurant de la majorité à celui de la minorité. Vous avez perdu le cadre rassurant de la norme qui aux yeux d'une majorité fait une vie réussie. Et même si dans votre relation et votre nouvelle relation, il n'y a pas de raisons évidentes de s'inquiéter, vous avez perdu la sécurité du cadre rassurant de cette norme. En d'autres termes, tu ne peux plus t'appuyer sur la réassurance de mener une vie bonne - notamment pour tes enfants - selon la majorité, ce qui signifie perdre l'assurance qu'elle pouvait te donner dans vos choix. Cela ne signifie pas pas basculer pour autant dans une majorité jugeante qui peut être au contraire bienveillante, mais avant tout un consentement à un nouveau mode de vie qui, soudain, perd l'une des sources d'assurance d'un choix de vie qui demeure, celui d'une vie parentale et conjugale commune. Tout enthousiasme bien réel ne peut que perdre en intensité, non pas faute de sentiments, mais en raison d'un nouveau sentiment d'insécurité.

Le fait de ne pas avoir prévu et donc, pouvoir s'être préparé.e à un tel changement existentiel - le basculement dans une minorité sociale - peut, après l'enthousiasme des débuts, devenir une source de bouleversement dès lors qu'il faut intégrer ce changement dans l'unité d'une vie qui dépasse la seule vie conjugale : les enfants, les grands-parents, les ami.e.s, la société. Toutes les relations qui pouvaient être source de sécurité auparavant peuvent soudain faire l'objet de l'appréhension de devenir une source d'insécurité, comme si le regard des autres de rassurant, confiant, rassuré dans vos choix de vie pouvaient changer et que, plutôt que de compter dessus, il faudrait soudain leur faire face pour les rassurer plutôt que d'être rassuré dans ce qui constitue un important changement existentiel. Une relation supplémentaire n'est pas accueillie comme un enfant supplémentaire.

Donc, pour te rassurer, comme tu n'as pas été forcée, que vous vous êtes engagés dans ce changement de relation sans vous le cacher, il n'y a pas de problème de consentement libre et éclairé. Par contre, l'enthousiasme peut conduire à ne pas prendre en compte toutes les conséquences d'un tel changement, soit à ne pas mesurer le temps nécessaire pour faire un choix pleinement conscient. Face à l'inconnu et l'enthousiasme du désir de se jeter dans l'inconnu, la nécessité de ce temps nécessaire à un consentement pleinement conscient. Une fois dans l'inconnu, des questions qui ne se posaient pas à l'origine peuvent surgir sous forme de conflit de loyauté avec la spontanéité du début car se fait jour la nécessité de prendre le temps de mâturer les questionnement qui émergent. Cette nécessité de prendre le temps de la maturation n'a pas le même rythme existentiel que la spontanéité et peut être déstabilisant pour une personne dont l'équilibre repose sur la spontanéité.

Réserve [Révocabilité, rétractibilité] Dans l'enthousiasme des débuts, il est possible de s'engager sans réserve avec, parfois, avec un souci d'égalité qui, dans les faits, est difficilement possible. Ne fut-ce que, par exemple, parce que les années d'engagement dans une vie parentale n'a pas de commune mesure. Si un besoin de réserve se fait jour, ce besoin peut être vécu comme une trahison des valeurs et des sentiments partagées entre vous, bref, un conflit de loyauté par rapport aux personnes que tu aimes, voire ta manière d'aimer. Si un tel besoin de réserve peut donner le sentiment de trahir vos débuts, il ne fait en fait qu'indiquer une autre condition du consentement : pouvoir revenir sur un choix d'une manière ou d'une autre - la révocabilité ou la rétractabilité. Les contrats reposent sur le principe du consentement et ceux-ci rendent manifeste cette possibilité de revenir sur un choix : tout contrat doit pouvoir avoir une clause de rétraction - contracter >< se rétracter. C'est d'ailleurs ce que vous avez fait en vous ouvrant à une autre relation.

De tout évidence, ton état affectif n'indique plus un consentement enthousiaste. Même si les sentiments à l'origine de cet enthousiasme demeurent et peut justifier la possibilité de continuer à vous engager dans ce choix, ton bien être et ton équilibre affectif suggère la nécessité d'interroger ce choix commun ...

... car il y a un risque de te perdre, toi-même et que les personnes que tu aimes te perdent. Ton équilibre affectif est - tu le perçois bien - la condition de ta présence parmi elles, à commencer par tes enfants. Généralement, un tel choix de vie relationnel nécessite des mois, des années de maturation pour trouver son équilibre existentiel et il est important de respecter ton rythme, votre rythme. Il s'agit, ici, de prendre en compte ta vulnérabilité, votre vulnérabilité qui est aussi la condition de l'épanouissement de ta sensibilité. Il ne peut y avoir de suite sereine pour toi sans que tu puisses être entendue dans cet état de vulnérabilité.

Même s'il me semble y avoir pour vous la possibilité de continuer, sans la possibilité réelle de pouvoir arrêter, je doute que tu puisses vivre sereinement le choix de continuer. Comment ne pas se sentir prisonnière d'un choix voulu, certes, mais qui n'en est plus un sans la possibilité du choix contraire : pas de "oui" sans "non" possible. C'est une possibilité qu'il faut d'abord t'accorder à toi-même. Tu es probablement une personne très généreuse, notamment dans ta personne de mère qui a besoin de pouvoir donner sans compter, mais ton état montre que tu as atteint certaines limites et un besoin de limites ... bien malgré toi. Bref, même si dans l'idéal tu voudrais dire "oui", personne ne choisit les limites de sa sensibilité, sa vulnérabilité et pourtant, c'est une réalité qu'il faut écouter pour pouvoir se réaliser et s'épanouir dans ses choix.
_____

Je reviens à ma réserve du début, à savoir qu'un forum ne peut t'apporter les conditions d'une écoute professionnelle et encore moins, l'écoute des personnes avec lesquelles tu partages ta vie. (Accessoirement, ce que j'ai écrit doit être pris avec énormément de réserves qui font très certainement défaut.)

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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Profil

Polyamour.info

le dimanche 01 novembre 2020 à 10h44

Bienvenue ici @Myrille
Ton message de Bienvenue, posté séparément, à été intégré ci-dessus à ton post Please help (pour ne pas trop éparpiller les infos).

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Profil

artichaut

le dimanche 01 novembre 2020 à 10h49

Bienvenue @Myrille

Myrille
nous sommes tombés amoureux de la même personne.
(…)
Nous apprécions tous les moments à trois. Les moment à 2 (du coup avec le tierce) sont difficiles à vivre

Pourquoi c'est difficile à 2 ? J'ai pas compris.

Myrille
Quand il y a pas de solutions c est qu'il n y a pas de problème non?

Oui, ce sont des choses qui arrivent.

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Profil

oO0

le lundi 02 novembre 2020 à 12h41

Voilà une liste centralisée par @artichaut en collaboration avec les membres du forum : /discussion/-ccZ-/Liste-de-therapeute-psy-sexologu...

Myrille
Quand il y a pas de solutions c est qu'il n y a pas de problème non?

Je dirais plus de peur que de mal, car s'il ne semble pas y avoir de problèmes en soi dans ce que vous vivez ...

... il n'empêche que toutes tes peurs font partie de ta réalité affective et qu'elles remontent. Cela non plus n'est pas un problème en soi : ce n'est pas toi le problème comme si tout se passait dans ta tête. Ton vécu, avant que de devenir passé, c'est une vie vécue au présent en dehors de ta tête. Je ne parle même pas de toutes les épreuves qui peuvent alimenter ces peurs, je parle surtout de tout ce que vous avez pu construire ensemble de positif comme votre famille qui n'est pas une vue de l'esprit, une réalité limitée à ce qui se passe dans ta tête. Ce que je veux dire, c'est que c'est bien souvent face au risque de perdre le meilleur de nos vies que résident nos plus grandes peurs et c'est uniquement parce que certaines épreuves matérialisent ce risque qu'elles retiennent notre attention. Ainsi, vouloir se couper de ses peurs, c'est comme vouloir s'amputer d'une part de soi-même, d'autant plus importante qu'elle manifeste notre besoin de sécurité, nos sentiments d'insécurité.

Le contraire de la peur, c'est la confiance et l'écoute mutuelle de ses peurs est l'une des conditions nécessaire de la construction d'une relation de confiance. Même fasse au goût du risque, au plaisir de défier ses peurs, comme sauter à l'élastique dans le vide, ce goût là n'est possible sans un sentiment de sécurité, sans le fait de sentir ses peurs écoutées. Qui sauterait dans le vide sans élastique ? L'effet WAAAAOUH dont tu parles vient probablement d'un nouveau sentiment de sécurité qui ...

... cependant bouleverse l'organisation intérieure de tes peurs et peut te donner l'impression de te retrouver la tête en bas, juste après un saut à l'élastique avant de retrouver la terre ferme. Ce qui représentait un danger peut représenter un désir aujourd'hui. Si ça, ce n'est pas se retrouver la tête à l'envers (upside-down), avoir fait un saut dans le vide (leap into the void) qui fait le pari de la confiance en l'autre, je ne sais pas ce que c'est. Soudain, s'ouvre à toi la possibilité de trouver ton bonheur là où, auparavant, tu as vécu dans le malheur. Ce changement soudain à de quoi bouleverser comme l'organisme peut se retrouver bouleversé dans différents changement de situation : la tête en bas, en mer, en apesanteur, de retour sur la terre ferme, face au vide, etc. Est-ce maintenant que tu vis la tête à l'envers ou était-ce avant ?

Ce que tu ressens actuellement n'est pas un problème, c'est ta réalité affective : tu n'es pas un problème, tu n'es pas de trop. Parfois, se réapproprier sa capacité de dire "non" signifie devenir capable de se le dire à soi-même, de le dire à de fausses croyances qui se sont installées par le passé ou encore, dont les bonnes raisons pour lesquelles elles se sont installées n'ont plus lieu d'être activées pour l'instant.

artichaut

Murille
Quand il y a pas de solutions c est qu'il n y a pas de problème non?



Oui, ce sont des choses qui arrivent.

Oui, tout à fait, ce sont mêmes de bonnes choses qui peuvent arriver ... ce qui n'empêche que ce qui t'arrive en même temps est tout aussi réel : tu es réelle.

Voilà, mes propos se traînent en longueurs qui n'ont rien de chaleureux, mais si je réponds, ici, c'est que, votre situation familiale me fait penser à des personnes proches. Longueur et froideur sont une manière d'installer une distance qui assume, ici, le fait que je ne suis pas un proche. Cependant, si j'écris, c'est que chaque fois que j'ai retrouvé ces personnes proches traverser des difficultés existentielles alors que, en effet, non seulement en apparence et objectivement, tout allait bien mieux dans leurs vies que la plupart des personnes, ces personnes n'en payaient pas moins le prix des efforts que cela coûtent pour que cela aille bien. Donc, le fait que tout va bien ne signifie pas que leurs souffrances ne sont pas néanmoins bien réelles, notamment lorsque ces efforts pour que tout aille bien nécessitent de prendre beaucoup sur soi.

Tant mieux que tout va bien, voire mieux dans vos vies, ce n'est pas pour autant que tu es folle si tu ne te sens pas bien. Il suffit d'un retour de flamme de toutes les épreuves traversées. Même si tu viens de te libérer de nombreux poids, ton équilibre passé s'est construit avec ces poids ... il est tout à fait concevable de se sentir désorientée, déséquilibrée sans. Avoir du se construire contre des relations extra-conjugales pour ensuite vivre avec, cela implique un sacré changement de posture.

Message modifié par son auteur il y a 3 ans.

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