Monogame en relation Poly
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crest
le dimanche 12 janvier 2025 à 12h45
Désolé pour ce que tu traverses. Suite à cet appel tu avais certainement besoin d'être rassuré, ou en tout cas d'avoir de la clarté sur comment ça se passe pour elle.
Les éléments que tu donnes dresse le portrait de quelqu'un qui se désinvestit de la relation, à un moment de ta vie où tu en as spécialement besoin (de cette relation... ou bien de tout autre relation affective dans un moment où tu traverses des épreuves dues au contexte de l'entrée dans un univers professionnel, ce qui me fait te demander : quelles sont tes autres sources de soutient et confort affectifs actuellement, dans ta vie quotidienne ou à distance, au-delà de cette relation ?).
D'un autre côté à lire ton récit j'ai l'impression (certainement erronée) que tu attendais ou espérais que votre configuration évolue vers une relation exclusive, sans qu'il y ait de signe de son côté allant en ce sens (à part le fait qu'elle ne se documente pas sur le polyamour... mais cela n'a sans doute rien à voir).
Je ne comprends pas dans cette phrase ce qui "s'est bien passé" :
Ça s'est super bien passé, j'avais l'envie et le désirs de changer pour être quelqu'un plus enclin à dealer sur mes traumas (j'ai commencé à voir une psy Dieu merci). Cependant j'étais très vite trigger par le fait quelle voit son autre amoureux.
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
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Elariel17
le dimanche 12 janvier 2025 à 13h49
Salut Crest !
Merci beaucoup de ta réponse.
Pour répondre de comment je traverse l'épreuve de passer de la jeunesse à une forme de jeunesse plus adulte, je dirai que je suis bien entouré. J'ai beaucoup d'ami sur qui je peux compter mais ces amitiés sont éparpillés partout en France.
C'est bien la première fois que je subis la solitude là ou avant j'y trouvais joie confort et intimité. Je pense que je mise beaucoup sur la relation amoureuse comme idéal (ce qui est questionnable). J'ai du mal à me sentir légitime d'être aimé (dans le sens large) par des ami.es et même de la famille.
Je pense que j'espère que la relation évolue vers une forme d'exclusivité. Ce n'est pas très joli à entendre et à écrire. Je ne crois pas que le polyamour soit une identité mais je pense que c'est aussi une réalité matérielle qui dépasse l'identité "sexuelle".
Je ne comprends pas dans cette phrase ce qui "s'est bien passé" :
Je voulais dire que le début de notre relation à distance s'est bien passé et que je me suis beaucoup informé et réinterrogé pour vivre au mieux la relation polyA. J'étais dans une chouette dynamique de guérison psy et de déconstruction (je suis un homme cis hetéro). Mais que malgré tout, quand elle voyait son autre amoureux j'étais mal de nouveau et que cela me plongeait dans des épisodes de déréalisation, de trouble de l'appétit et de déprime.
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Topper
le dimanche 12 janvier 2025 à 14h08
Bonjour @Elariel17,
Elariel17
J'ai voulu m'engager plus en étant exclusif à elle et qu'elle aime du coup deux personnes différentes.
Cette phrase me pose question. Qu'est-ce que l'engagement pour toi ? Comment ça se matérialise, et qu'est-ce que ça représente pour toi ?
Que tu relies ça a l'exclusivité me donne l'impression d'une perception très monogame. Cela ne me surprendrait pas que tu aies des mécanismes monogames qui entrent en total contradiction avec ton mode relationnel. Cela pourrait expliquer qu'il y ait des choses qui se confrontent en toi et que l'envie soit en décalage avec la pratique.
Tu ne peux pas vivre sereinement une relation non-monogame en pensant comme un monogame. Ce changement de paradigme se fait sur le temps long. Il faut être patient même si c'est difficile.
Une autre difficulté est de ne pas être bien seul et être dans le besoin de l'autre pour combler un tas d'insécurités. Autant on peut se servir de l'autre comme d'un pansement dans une relation monogame, autant c'est casse-gueule d'être dans une dynamique de dépendance dans une relation non-monogame.
Il faut donc apprendre à rechercher de la validation autrement, par toi-même (accomplissement dans le travail ou d'autres activités) ou par des sources variées (famille, amis, autres relations).
Ainsi, tu pourras prendre un certain recul avec ta relation. Je ne dis pas de t'éloigner émotionnel mais d'avoir un rapport plus sain. Tu accepteras alors mieux ses spécificités, son rythme différent, sa singularité, ses envies. Tu considéreras davantage cette relation comme une personne indépendante de toi et qui fait le choix de vivre une histoire avec toi, plutôt que comme quelqu'un qui doit combler tes besoins.
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Alabama
le dimanche 12 janvier 2025 à 14h47
Troisième année de relation commence. Très dur. Elle souffre de dépression chronique qu'elle a depuis un an (lors de son changement de ville et de vie). Je me sens démuni et seul dans la relation. J'ai l'impression d'être celui qui fait les choix. Je lui dit d'aller consulté mais nos discussions la blesse. On se réveille chacun mutuellement nos insécurités. D'autant plus que je viens de sortir des études et que je suis au moment douloureux de ce lancer dans la vie pro dans un monde toujours moins joyeux.
Elle est en dépression, par principe c’est extrêmement compliqué de savoir ce qu’on veut et de faire des choix dans ce type de période. Tu peux attendre d’elle qu’elle le fasse mais cela sera source de frustration. Si elle refuse d’aller voir un thérapeute tu dois en prendre acte.
Tu dis que tu te sens seul·e dans la relations, que tu fais les choix. Elle te dit clairement qu’elle veut laisser les choses se faire et voir ce qui se passera. De plus apparemment elle n’a pas eu l’envie ou la capacité de se renseigner sur polyamour et santé mentale.
De ton côté tu as réalisé que tu n’avais pas l’espace pour avoir plusieurs relations amoureuses de manière saine et tu as fait le choix de te limiter à une. C’est tout à ton honneur de prendre conscience de tes limites et de les respecter.
Maintenant la question , c’est est ce que cette situation te convient ? Visiblement non. Je vois plusieurs possibilités :
- tu changes la situation de ton côté en ayant peut-être plus de relations pour te soutenir comme il t’est proposé dans d’autres réponses
- tu quittes cette situation, et tu reviens à la monogamie
- tu quittes cette situation non pas à cause du polyamour mais parce qu’avec une personne qui ne sait pas dire ce qu’elle veut et qui ne prend pas soin de sa santé psychique tu te retrouves seul avec tes questions
- tu te donnes une durée limite pour lui laisser du temps d’aller mieux, mais tu ne lui communiques pas cette durée, tu te la donnes à toi même, sinon ça sonne comme un ultimatum ce qui n’est pas le but. Pendant ce temps que tu te donnes à toi même, tu peux travailler à diversifier ton soutien émotionnel en dehors d’elle, tu peux faire le point sur ce que tu veux / ne veux pas dans une relation indépendamment d’elle, etc… bref tu mets à profit ce temps « entre deux » pour te poser les bonnes questions et te centrer sur toi même.
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Elariel17
le dimanche 12 janvier 2025 à 15h11
Merci pour vos réponses claires !
Déjà merci Topper de mettre en lumière cette contradiction entre mon schéma monogame intériorisé et le type de relation que je vis actuellement.
Aussi, par rapport à la solitude c'est quelque chose que je vis seulement récemment et de part mon changement de vie et mon nouveau rythme. En règle général je suis proactif (à outrance) et je m'accomplis dans beaucoup de choses qui me semble importante.
Amicalement, je m'y retrouve aussi malgré tout !
Je n'ai pas l'impression non plus que dans la relation avec elle, il y ai quelque chose de l'ordre du pansement. Cependant, ce besoin de pansement ne survient que lorsque j'ai l'impression de vivre un schéma d'abandon quand elle voit son autre amoureux. Disons que la machine se dérégule et que je deviens irrationnel et comme terrifié de tout (surtout si comme tu l'as pointé justement j'ai un fort schéma monogame intériorisé).
Merci pour le conseil dur la prise de recul. J'ai lu quelques posts publié sur la question du "désinvestissement" (j'aime pas ce mot mais l'idée est là) qui m'ont pas mal éclairé.
Ce qui me fait une transition pour te répondre Alabama.
Effectivement, elle souffre de dépression et d'anxiété. Je ne veux absolument pas lui jeter la pierre, c'est extrêmement dur. Merci de me rappeler que dans ces moments là c'est très difficile de comprendre ses désirs.
Je pense qu'une des solution la meilleure pour l'instant et vu comment les choses se présentent est de prendre de la distance et du temps pour moi. Je ne suis pas sûr que je veuille lui communiquer une limite de temps mais je comprend l'idée. Je pense qu'il faut me centrer de nouveau sur moi, que mes envies se décantent et qu'il faut que je "désinvestisse" la relation pour me retrouver dans un rapport d'équilibre entre ma disponibilité et la sienne.
J'ai une tendance à m'investir à fond dans les relations amoureuses et à m'organiser autour de ces relations. Mais je ne peux pas le faire tout seul si l'autre n'est pas disponible pour vouloir le faire aussi (et cela peut-être vécu comme des coup de pression inquiétant en plus de voir quelqu'un s'investir alors qu'iel ne peut pas)
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
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Elariel17
le dimanche 12 janvier 2025 à 15h17
Juste pour répondre un peu plus précisément à cette question.
Topper
Cette phrase me pose question. Qu'est-ce que l'engagement pour toi ? Comment ça se matérialise, et qu'est-ce que ça représente pour toi ?
Je pense que l'engagement se matérialise par le désir de devenir quelque chose de commun avec quelqu'un. C'est ce qui met en mouvement les personnes pour qu'elle dégage du temps, de l'espace, de l'énergie tout ça dans quelque de joyeux (si c'est triste c'est un engagement subit quoi).
Je pense que dans les moments vécu avec elle toute ces choses s'y sont retrouvé, entre la qualité des moments passés, l'organisation, la joie et la profonde tendresse que cela génère.
Mais c'est aussi pour la question de comment travailler à l'amour. Créer le cadre nécessaire pour que les choses se passent pour le mieux afin que la relation soit saine, éclairé, choisi et désirer.
Pour moi le "travail de l'amour" est passé par mon désir d'allait mieux dans ma tête pour être mieux vis à vis du monde et d'elle.
Bien entendu cette notion ne consiste pas à compter les bons points mais me sert plutôt comme dynamique à travailler en son intérieur et avec l'autre la relation que l'on a envie de vivre.
Aussi, je relie l'engagement à l'exclusivité car c'était un moment de ma vie ou j'avais de nombreux partenaires différent et j'avais besoin de faire "tabula rasa" pour consacrer plus de temps et d’énergie dans la relation avec elle. C'est pour ça que j'ai choisi l'exclusivité comme manière de relationner avec elle. (Et comme je l'avais dit j'ai vite compris mes limites personnelles quant au fait de vivre plusieurs relations en même temps).
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
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Alabama
le dimanche 12 janvier 2025 à 15h25
Elariel17
Je ne suis pas sûr que je veuille lui communiquer une limite de temps mais je comprend l'idée.
J’ai bien spécifié de ne pas lui dire. C’est à toi même que tu donnes ce temps. Il ne s’agit pas de lui mettre la pression ce qui ne ferait qu’empirer les choses.
Et quand je parle de sa dépression et son refus de se faire aider, c’est aussi pour dire que si elle n’agit pas de son côté pour s’entourer d’aide professionnelle, tu ne peux pas pallier à ça et porter seul votre relation.
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Topper
le dimanche 12 janvier 2025 à 17h04
Elariel17
Aussi, je relie l'engagement à l'exclusivité car c'était un moment de ma vie ou j'avais de nombreux partenaires différent et j'avais besoin de faire "tabula rasa" pour consacrer plus de temps et d’énergie dans la relation avec elle. C'est pour ça que j'ai choisi l'exclusivité comme manière de relationner avec elle. (Et comme je l'avais dit j'ai vite compris mes limites personnelles quant au fait de vivre plusieurs relations en même temps).
J'ai l'impression qu'il y a une confusion à ce niveau là.
Il arrive que des personnes polyamoureuses se limitent en nombre de relations. Soit parce que l'un d'elle occupe beaucoup de temps, soit parce que la vie est prenante et il y a peu de place pour une nouvelle relation sans que ça pose problème.
On parle de polysaturation et c'est variable selon les personnes ou les périodes de la vie. On peut être polysaturé à 5 relations, 3, 2 ou 1. Il n'en demeure pas que la personne reste polyamoureuse et il n'y a pas de notion d'exclusivité, même en ayant une relation.
Même si d'un point de vue extérieur ça revient au même, en pratique ce n'est pas le même état d'esprit. On peut se dire que c'est une situation temporaire, qu'il y a une ouverture aux possibilités. C'est souvent qu'une question de personne et de contexte. Toutes les relations ne sont pas chronophages.
L'exclusivité a une signification bien particulière car elle fait partie du contrat moral monogame implicite. Elle est représentative de la possession, que ce soit de posséder l'autre et avoir des droits de contrôle dessus. C'est valable autant pour l'autre que pour soi-même.
C'est un élément central de la monogamie et se rendre soi-même exclusif dans une relation non-monogame alors que la non-monogamie est mal vécue me paraît signifiant.
Tu aurais pu simplement supprimer les relations dont tu ne veux plus, sans changer de position par rapport à ta relation. Aujourd'hui, tu ne veux qu'une relation. Très bien. Si c'est amené à changer, tu fais ce que tu veux.
A la place, tu te déclares exclusif. C'est un autre mode relationnel. Tu te fermes à toutes opportunités relationnelles autres qu'amicales. Si c'est amené à changer, tu devras informer ta partenaire que tu changes de mode relationnel. C'est complètement différent.
Je me demande si cette démarche d'exclusivité ne cache pas surtout ton désir qu'elle te soit exclusive.
Dans le cas contraire, je ne vois pas un autre contexte où tu vivrais si mal lorsqu'elle est avec quelqu'un d'autre ou que son incertitude quant au futur te soit si problématique.
Si effectivement tu attends que vous ayez une relation monogame, vous ne semblez pas avoir les mêmes attentes.
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Elariel17
le dimanche 12 janvier 2025 à 17h18
Cela me force à m'interroger profondément.
Merci Topper pour la réponse. Je vais examiner cette partie non-résolu !
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Elariel17
le dimanche 12 janvier 2025 à 17h50
Une réflexion me taraude malgré tout l'esprit quant à ta façon d'envisager les choses.
Topper
Dans le cas contraire, je ne vois pas un autre contexte où tu vivrais si mal lorsqu'elle est avec quelqu'un d'autre ou que son incertitude quant au futur te soit si problématique.
Je trouve cela étrange que dans ta réponse et même de manière générale sur le forum que la question des schéma d'attachement ne rentre pas en compte dans ta ligne d'analyse.
Je pense que justement on peut vivre mal la relation avec quelqu'un d'autre de part des schéma d'attachement qui ne sont pas sécure. Certaines penseuses le font entrer dans leur reflexion mais c'est comme si en dans la pensée polyamoureuse française ce discours n'existe pas.
Au début j'ai sincèrement pensé (et je continu de le penser toujours) que mon type d'attachement ne permet pas de relationner sereinement moi vis à vis des autres avec plusieurs personnes. Je ne dis pas que c'est impossible je dis juste que la chose devient beaucoup plus compliqué.
Ce que je ressens n'est pas de la jalousie mais bien un sentiment profond d'abandon qui s'enclenche dans ma tête comme un scénario catastrophe.
Bref, cela me semble curieux et plutôt triste tout de même que la réflexion ne soit pas plus en avant sur le lien entre difficulté psy et relation polyA.
Il y a un côté assez essentialiste dans la manière dont est pensé la chose !
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
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crest
le dimanche 12 janvier 2025 à 18h57
Elariel17
J'étais dans une chouette dynamique de guérison psy et de déconstruction (je suis un homme cis hetéro). Mais que malgré tout, quand elle voyait son autre amoureux j'étais mal de nouveau et que cela me plongeait dans des épisodes de déréalisation, de trouble de l'appétit et de déprime.
Comment ça se passe ces moments où elle est avec son autre partenaire, étant donnée la distance ? Tu es au courant que ces moments arrivent, avec une date de début et une date de fin ? Elle reste un peu joignable pour toi dans ces moments? Elle tente de te rassurer sur votre lien pendant ces moments, ou juste avant, ou pas du tout?
Ou bien le deal implicite ou non est-il que chacun doit être autonome affectivement et se débrouiller de son côté pendant ces moments?
Est-ce que tu attribues tes difficultés à une insuffisance de ton côté (ou même à un trouble psy) ou bien à la situation particulière où tu te trouves vis-à-vis de cette personne ? Ou bien encore à ta perception du monde qui est comme tu le dis de moins en moins joyeux (ce avec quoi je suis teeeeellememt d’accord) ?
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
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Intermittent
le dimanche 12 janvier 2025 à 19h46
Elariel17
Je suis entré un peu malgré dans cette façon de relationner (sachant que je voulait absolument éviter ça sortant déjà d'autres relations ouverte complètement chaotique). J'ai fait cependant le choix de m'engager avec elle.
.../...La première année de notre relation était ouverte. Elle avait son amoureux et je voyais quelques personnes à côté. (C'est a ce moment là que j'ai réaliser que j'étais enclin à aimer plusieurs personnes mais que je n'avais ni le temps, ni les compétences, ni l'énergie et ni la santé mentale pour le faire bien !)
Être "enclin" à aimer plusieurs personnes (on notera ce terme qui signifie une tendance plutôt qu'une volonté) n'est pas être polyamoureux.
Ca arrive à tout le monde d'avoir des attirances multiples y compris aux monogames.
Je ne comprends pas que tu continues dans les relations multiples vu le nombre de problèmes que ca génère chez toi.
Qui plus est, cette relation n'a pas l'air d'être facile à gérer.
Puisque tu te définis comme monogame, le plus simple serait probablement que tu te cantonnes dans les relations monogames au moins pour le moment.
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crest
le dimanche 12 janvier 2025 à 23h09
Topper Tu ne peux pas vivre sereinement une relation non-monogame en pensant comme un monogame. Ce changement de paradigme se fait sur le temps long. Il faut être patient même si c'est difficile.
Une autre difficulté est de ne pas être bien seul et être dans le besoin de l'autre pour combler un tas d'insécurités. Autant on peut se servir de l'autre comme d'un pansement dans une relation monogame, autant c'est casse-gueule d'être dans une dynamique de dépendance dans une relation non-monogame.
Il faut donc apprendre à rechercher de la validation autrement, par toi-même (accomplissement dans le travail ou d'autres activités) ou par des sources variées (famille, amis, autres relations).
Ainsi, tu pourras prendre un certain recul avec ta relation. Je ne dis pas de t'éloigner émotionnel mais d'avoir un rapport plus sain. Tu accepteras alors mieux ses spécificités, son rythme différent, sa singularité, ses envies. Tu considéreras davantage cette relation comme une personne indépendante de toi et qui fait le choix de vivre une histoire avec toi, plutôt que comme quelqu'un qui doit combler tes besoins.
Je trouve tout ce topo dogmatique, normatif, élitiste. Typique des propos qui fait se sentir nulle toute personne le prenant ne serait-ce qu’un peu au sérieux.
Mais là j’ai plutôt envie de déconstruire cette norme poly libérale tellement elle s’exprime de façon pure et décomplexée.
L’individu qui répond à toutes ces injonctions est peut-être polyamoureux mais existe-t-il ?
Un tel individu, qui se contente de quelques amis et de gratifications professionnelles, tellement autonome affectivement qu’il est capable de s’auto-valider (sic), doit sûrement cumuler pas mal de privilèges (et de relations) pour être à ce point à l’aise dans ce monde. A-t-il encore besoin de relations amoureuses ou même de relations tout court?
Merde à la fin.
La personne vient exposer ses vulnérabilités et en réponse on lui fait la leçon de comment théoriquement ça devrait se passer si c’était parfait ? Ça n’a aucun sens désolé.
Message modifié par son auteur il y a 8 mois.
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Elariel17
le dimanche 12 janvier 2025 à 23h31
Merci Crest pour tes messages que je lis avec attention.
Je suis loin d'être irréprochable et je suis bien conscient que je négocie avec moi même un tas de chose complexe de moi mais je suis d'accord que le discours ultra libéral, individualiste et néo-stoïque me pèse et ne prend pas en compte les unicités toute particulière de chaque humain dans la complexité politique, économique et sociologique (et un tas d'autres choses) que l'on charie !
Pour répondre à tes questions :
Lorsqu'elle voit son autre amoureux, on se parle très peu. On a jamais vraiment fixé une manière de relationner dans ces cas là. Mais la communication devient intermittente. Je suis au courant des moments où il se voit et elle me prévient un peu avant :)
Elle me rassure pendant ces moments là ! mais je me sens malgré tout comme de trop, et un peu comme l'autre lurron à qui on pense parfois et j'ai l'impression de devoir raconter ma vie de manière forcée alors que clairement dans ces moments ma vie n'est pas du tout le centre de ses préoccupation (et ça se comprend bien évident).
Comme la communication est intermittente, je me débrouille comme je peux de l'autre côté en prenant ne communiquant pas trop ce que je fais et en essayant d'expérimenter quelque chose de l'ordre "je suis solo et je fais ma vie". Ma vie solo se fait bien mais c'est dans l'intérieur que les choses s'agence mal et se désorganise.
Enfin pour répondre à tes dernières questions : j'associe ça au 3 à la fois actuellement. Au niveau de mon insuffisance et de ma construction psychologique je suis quelqu'un de très anxieux vis à vis de la vie intime et du fait d'aimer les gens et de leur montrer. J'ai grandi dans un foyer où pendant mon enfance/adolescence il y avait une forte instabilité affective. Ce qui m'en reste aujourd'hui c'est la peur absolu de la perte et de l'abandon. D'ailleurs dans les moments où je me sens mal il ne s'agit pas uniquement de jalousie (cela prend peut-être 30% de ma préoccupation) mais qu'elle finisse par m'abandonner, de ne plus vouloir me parler et de ne plus me manifester de son affection et de ne plus vouloir me faire exister dans son monde.
La situation est compliqué malgré tout car c'est la première fois qu'elle vit cela aussi. On est vraiment tous débutant dans le domaine !
Et même si j'ai des conditions matérielles d'exister dignement avec un chez moi un toit et de quoi manger, mon métier est précaire et tend à se précariser. J'arrive dans un monde du travail complètement dévasté (je suis artiste/acteur) par la politique étatique. Autant dire qu'à 23 ans j'aurais aimé vivre la vie insouciante de la jeunesse de 68 mais bon. Ça aussi m'atteint pas mal en ce moment.
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Topper
le lundi 13 janvier 2025 à 10h24
Elariel17
Au début j'ai sincèrement pensé (et je continu de le penser toujours) que mon type d'attachement ne permet pas de relationner sereinement moi vis à vis des autres avec plusieurs personnes. Je ne dis pas que c'est impossible je dis juste que la chose devient beaucoup plus compliqué.
Ce que je ressens n'est pas de la jalousie mais bien un sentiment profond d'abandon qui s'enclenche dans ma tête comme un scénario catastrophe.
Bref, cela me semble curieux et plutôt triste tout de même que la réflexion ne soit pas plus en avant sur le lien entre difficulté psy et relation polyA.
Il y a un côté assez essentialiste dans la manière dont est pensé la chose !
Il y a des problématiques liées au mode relationnel polyamoureux, qui ne sont pas tant que ça inhérentes à la non-monogamie, mais plutôt à une construction monogame. Si nous ne passions pas par cette phase, tout serait plus simple.
Cette confrontation entre ce que l'on veut dans l'idéal (ici vivre le polyamour sereinement) et des mécanismes monogames intégrés depuis l'adolescence revient tout le temps. Et ce n'est même pas qu'un truc de débutant. Les polyamoureux aguerris trainent des mécanismes monogames même après 10 ans de pratique. On reste dans une société majoritairement monogame qui nous influence malgré nous.
Je ne nie pas les autres difficultés et ma réponse n'a pas la prétention de régler tous tes problèmes. Tu remarqueras que mon intervention ne pointe qu'un seul élément de ton récit. Il porte justement sur le point qui précède et qui est selon-moi une évolution primordiale pour bien vivre la non-monogamie et valable pour qui que ce soit.
Pour ce qui est de ton attachement, c'est un autre sujet. Tu vois déjà une psy avec qui tu peux creuser là dessus. C'est un problème relationnel qui n'a pas de rapport direct avec le polyamour. A toi de voir d'où ça te vient et comment tu peux le gérer. Est-ce que selon tes difficultés propres, tu peux bien vivre le polyamour ? Je n'en sais rien. C'est ton histoire, ton expérience, ton chemin.
En ce qui me concerne, je suis dépendant affectif. Je l'ai toujours été et cela n'a pas de rapport avec le polyamour. Cela me rend ce mode relationnel plus difficile que si je n'avais pas cette dépendance. Quoi qu'il en soit, je vis les choses sereinement aujourd'hui et ce n'est pas parce que j'ai réglé ce problème. C'est parce que j'ai beaucoup travaillé sur les mécanismes monogames que je me trainaient malgré moi. Et ça, si ce n'est pas fait, c'est une certitude que ça ne fonctionnera pas. C'est comme se heurter à un mur en espérant que ça passe un jour. Le mur, faut le casser. Et pour le casser, il faut prendre conscience qu'il est là.
Je t'ai exposé des angles de réflexion qui me paraissent intéressant selon ce que tu as exposé. A toi de déterminer si ça te parle, si c'est pertinent, aidant, ou si c'est à côté de la plaque.
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Alabama
le lundi 13 janvier 2025 à 21h49
Elariel17
Lorsqu'elle voit son autre amoureux, on se parle très peu. On a jamais vraiment fixé une manière de relationner dans ces cas là. Mais la communication devient intermittente. Je suis au courant des moments où il se voit et elle me prévient un peu avant :)
Est-ce que c'est à ta demande qu'elle te prévient ? Est-ce que cela te rassure de savoir ces moments-là ?
Je n'ai pas énormément d'expérience de polyamour dans ce sens-là. En tous cas, je m'étais rendu compte qu'au final, c'était plus insécurisant pour moi de savoir les moments de date tinder de mon amoureux que de ne pas savoir et qu'il m'en parle après coup. Comme je ne savais pas je n'anticipais pas. Peut-être que tu peux tester différents modes pour voir ce qui t'aiderait le mieux?
Ensuite, ce qui est souvent proposé pour mieux vivre ces moments-là, c'est de prévoir des choses excitantes de ton côté : aller voir un·e ami·e, passer un temps privilégié avec toi-même en prévoyant une sortie ciné ou autre. Est-ce que ça change quelque chose pour toi ou pas du tout ?
Elariel17
Elle me rassure pendant ces moments là ! mais je me sens malgré tout comme de trop, et un peu comme l'autre lurron à qui on pense parfois et j'ai l'impression de devoir raconter ma vie de manière forcée alors que clairement dans ces moments ma vie n'est pas du tout le centre de ses préoccupation
Pour quelle raison est-ce que tu te forces à raconter ta vie dans ces moments-là alors que le coeur n'y est pas ?
Elariel17
Ce qui m'en reste aujourd'hui c'est la peur absolu de la perte et de l'abandon. D'ailleurs dans les moments où je me sens mal il ne s'agit pas uniquement de jalousie (cela prend peut-être 30% de ma préoccupation) mais qu'elle finisse par m'abandonner, de ne plus vouloir me parler et de ne plus me manifester de son affection et de ne plus vouloir me faire exister dans son monde.
Connais-tu tes besoins dans ce domaine ? Quels sont les actes/mots que peut faire ta partenaire pour te rassurer ? Lui as -tu communiqué ? Avez-vous pris le temps de parler de tout ça et de chercher ensemble des manières de faire inventives (faire un brainstorming en citant tout ce qui nous passe par la tête peut aider à trouver des choses qui sortent des sentiers balisés) ?
Avec sa dépression, en est-elle capable ?
Je pense comme toi, que la santé mentale est un élément important de la situation, que ce soit de ton côté ou du sien, pour des raisons différentes.
Je trouve que tu nous communiques très bien tes difficultés, tu as l'air de te connaître pas trop mal et c'est un atout. Maintenant ça vaut peut-être le coup de creuser encore pour être plus au clair sur ce dont tu aurais besoin de manière très concrète, et lister ce que tu peux faire toi-même, ce que ta partenaire pourrait faire, ce que tu peux demander à d'autres personnes de ton entourage de faire.
Je te mets quelques idées en vrac, certaines mises en oeuvre dans ma vie, pour moi ou pour d'autres, et notamment des personnes avec une mauvaise estime d'elles-mêmes (ce qui à mon sens joue dans la peur de l'abandon).
- avoir une boîte à mots doux, dans laquelle des personnes de ton entourage et notamment ton amoureuse, ont écrit les raisons pour lesquelles elles t'aiment (je t'aime parce que tu es généreux, je t'aime parce que tu me fais rire, etc..). Ainsi tu peux relire ces mots doux dans les moments de grand doute/peur. Ça peut aussi être une lettre, ou un doudou, etc.
- avoir des personnes ressource autres que ton amoureuse que tu sais que tu peux appeler (vous vous êtes mis d'accord) dans les moments les plus durs
- avoir toujours une date prévue à l'avance où vous allez vous voir, ça permet de se projeter
etc.
Concernant la dureté de la vie, ça mériterait aussi toute une discussion. La vie n' a pas été facile après 68 non plus. Elle l'était plus au niveau pro, mais moins sur d'autres plans. La précarité joue sur le moral, c'est certain. Que peux-tu mettre en place pour "limiter" cette peur du lendemain ? Tu ne peux pas maîtriser les aléas de la politique et de la marche du monde, mais tu peux à ton niveau trouver des éléments pour te sécuriser le plus possible. Ça peut passer par avoir un deuxième métier qui recrute bien et dans lequel il est facile de trouver du boulot en intérim quand y a besoin par exemple.