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Vos plus belles ruptures, séparations, etc.

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Lili-Lutine

le mardi 30 janvier 2024 à 14h17

artichaut


Lili-Lutine

Puisque t'insistes, j'ai envie de dire :
- Racontes-nous ce que tu entends par «  la capacité à reconnaître quand une relation ne nous convient plus et à agir en conséquence * », quels sont ces signes ? comment aiguser cette capacité ? comment la mettre en application ? comment agir en prenant soin de soi et de l'autre ?

*extrait de la citation de ton message, dans le 2ème post de ce fil

Je vais partager une petite part intime de moi-même, une réflexion personnelle, un bout de mon cheminement, qui je l’espère, continue de s'améliorer, tout comme moi d'ailleurs, ahaha !

Depuis des années, j'ai la chance d'avoir près de moi des personnes très proches et une thérapeute qui supportent tous les aléas de ma vie et les dommages qu'ils occasionnent en moi

Leur présence est un soutien inestimable et une source de réconfort !

Aujourd'hui, j'ai de moins en moins peur de prendre des décisions radicales, car ce cercle de soutien est présent dans ma vie et m'a prouvé maintes fois son empathie, son soutien et son amour, que j'ose qualifier d'inconditionnel
Je me sens incroyablement chanceuse ! <3

Dès que je ressens du stress dans mon ventre, de la colère dans ma gorge, dès que mon rythme cardiaque s'accélère sous l'emprise de la peur, je sais !
Je sais maintenant qu'il est temps d'agir, ou de partir, qu'une limite a été franchie

Sur le moment, je ne comprends pas tout, c'est trop d'informations et d'émotions à assimiler d'un coup, mais avec du temps, du soutien et de l'écoute, je parviens à démêler l'écheveau et à comprendre !

Je sais alors que j'ai eu raison de mettre le poing sur la table, ou un terme à une relation, même abruptement

C'était la bonne décision, pour moi, pour ma santé mentale et pour ma survie

Parfois, c'était même pour préserver la personne qui venait de me décevoir au plus haut point ; dans ces cas-là, il vaut mieux que je m'éloigne rapidement

J'ai affiné cette capacité en thérapie, en vous lisant ici, en marchant vers ce que je ne veux plus vivre

Aujourd'hui, je perçois beaucoup mieux les signes annonciateurs d'une inévitable séparation ou modification

Pas toujours, malheureusement
Cela dépend du contexte, du moment, de ma forme, de la personne avec qui je suis…

J'applique cette capacité en m'exprimant clairement et franchement à la personne concernée sur mes besoins immédiats, en demandant de l'écoute et de l'empathie

Je ne reçois pas toujours l'accueil que j'espérais

Dans ces moments-là, je vis cette expérience comme une trahison plus qu'une déception

Cher @artichaut, tu fais partie de ces proches et tu étais à mes côtés lors d'un de ces événements, sans ta présence, ton écoute et ton soutien pendant un long moment, je n'aurais pas pu m'en remettre aussi rapidement <3

Personnellement, je peux prendre soin de l'autre uniquement si l'autre prend aussi soin de moi, si je me sens respectée dans mon besoin de compréhension et de soutien

S'il arrive que je me sente malmenée, niée dans mes besoins, il y a peu de chances que je sois en mesure de prendre soin de qui que ce soit, vu ma détresse à ce moment-là…

Heureusement, je ne connais pas que des ruptures fracassantes dans mes relations

Il y a aussi toutes celles, plus douces et jolies, qui permettent de modifier une relation, voire même de se quitter définitivement

Quand je les vis ainsi, c'est que la personne en face de moi est dans l'amour, ou continue de m'aimer même si le moment est venu de transformer notre relation

Elle souhaite mon bien, je souhaite le sien, et ce n'est pas un changement dans notre relation, aussi significatif soit-il, qui nous transformera en êtres sans cœur, voire méchants !

Je l'ai vécu récemment, et durant plusieurs jours après cette prise de conscience, nous n'avons cessé d'échanger nos plus beaux mots d'amour et de gratitudes pour ce que nous avions vécus ensemble !
Les derniers mots furent les plus intenses et généreux, et nous les avons échangés à ce moment-là, et on savait chacun·e, à cet instant précis, que nous nous reverrons certainement plus jamais

Que veut dire AMOUR pour moi :

Ma conception de l'amour est peut-être singulière : déjà je ne suis pas romantique pour un sou, comme le disent mes proches, mais je ressens fortement le sentiment et l'émotion d'affection partagée, la gratitude, la sérénité et la sécurité émotionnelle avec certaines personnes
Pour moi, l'amour, c'est ça : être soi-même, ne pas se cacher, se nier, ni s'oublier, c'est savoir écouter, s'entraider et parfois se câliner, même si par moment on n'est pas d'accord sur un sujet, c'est prendre soin de soi et de l'autre
Et cela ne se construit pas en cinq minutes dans une relation
Rien à voir avec l'état amoureux de la NRE
C'est plutôt un sentiment émotionnel sécurisant et doux qui m'ancre fortement dans la réalité et qui s'installe dans le temps, que ce soit avec mes ami·e·s ou mes chéri·e·s
J'aime beaucoup cet aspect de mes relations
Qu'est-ce qui pourrait nous arriver, vu tout ce que l'on a vécu, traversé ensemble, avec la capacité empathique de chacune ?
Ce ne sont pas quelques fâcheries ou désaccords qui vont briser la relation
Naturellement, la relation a appris à se promener à sa guise sur le grand spectre de l'amitié à l'amour

En cela, j'aime les relations longues
Elles me permettent d'être en sécurité dans mon présent et de vivre de l'éphémère et de nouvelles expériences ailleurs, le corps, l'esprit et le cœur légers <3

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Topper

le mardi 30 janvier 2024 à 15h45

Merci @artichaut d'avoir lancé ce sujet. C'est très intéressant et c'est quelque chose auquel je réfléchi beaucoup et sur lequel on ne devrait pas faire l'impasse lorsqu'on parle des relations polyamoureuses. Ce n'est pas quelque chose qui est propre au polyamour et aux autres types de relations non-monogames. Les monogames expérimentent la même chose à un rythme beaucoup moins régulier. D'ailleurs, est-ce que la volonté d'être monogame n'est pas en partie une manière de se protéger au maximum des ruptures ?

Lorsqu'on se lance dans les relations non-monogames, nous questionnons de nombreuses difficultés qui nous paraissent évidentes et nous déconstruisons les mécanismes qui nous viennent de la monogamie : la jalousie, la possessivité, la dépendance affective, l'organisation dans le couple, la sacralisation de lieux ou d'activités, etc.

Finalement, la rupture n'est pas un sujet. Cela peut être parce qu'on ne se projette pas du tout là dedans. Ce n'est clairement pas la partie la plus fun. L'ambition est de vivre de jolies rencontres, pas de jolies ruptures. C'est peut être aussi parce que ce n'est pas l'évènement qui arrive en premier et qu'il faut apprendre à gérer dans l'urgence. Probablement qu'on se dit aussi qu'une rupture, c'est une rupture. On en a connu avant et on sait ce que c'est. Enfin, il y a un a priori assez récurent qui est de croire que lorsqu'on a plusieurs relations, en perdre une ce n'est pas si grave. La rupture est alors minimisée et considérée comme "un problème de riche". Pour la personne qui est en train de la vivre, cela rend la détresse encore plus difficile car elle est incomprise.

Je ne me suis rarement senti aussi seul (dans ma tête) que lors de ruptures en étant polyamoureux. J'avais tellement besoin d'extérioriser des pensées et ressentis que personne n'étaient en mesure de comprendre. Je pense que ça a rendu le deuil encore plus long, plus difficile, plus impactant.

LeGrandStyle
Ma plus douleureuse rupture fut, aussi ironiquement, une rupture où il y avait eu qu’une étincelle. On s’était (fortement) embrassé sans aller plus loin. Sa personnalité était «   unique » à mes yeux, et ne jamais pouvoir vraiment la connaître fut un deuil difficile.

Je te comprends tout à fait et merci de mettre le doigt là dessus.

Une de mes ruptures les plus difficiles n'était pas vraiment une rupture. Nous n'étions pas ensemble. Nous étions tous les deux en couple monogame. Nous nous sommes rencontrés un mois avant que je déménage à 500 kilomètres. C'était un coup de coeur, un début de quelque chose, mais avorté aussi vite. Cette histoire n'avait pas d'avenir. Pourtant, je l'ai vécu comme un déchirement intérieur. Nous sommes restés en contact et finalement, elle a tout fait pour venir me retrouver (motivée la fille) et nous sommes en couple depuis.

Une autre rupture difficile concerne une relation qui ne me paraissait pas particulièrement différente des autres dans les premiers mois. Puis, c'est devenu compliqué avec d'un côté une pression pour me voir, de l'autre de la jalousie, moi au milieu qui tente de ménager la chèvre et le chou. Une situation qui n'a rien d'exceptionnel. Là où je veux en venir c'est que j'ai vécu cette relation comme étant maintenue pendant de longs mois dans un statu quo en espérant que ça se débloque. Je me projetais beaucoup dans l'après (aussi pour l'autre) et ce que pouvait donner cette relation. Au final, une dernière crise à tout fait voler en éclats. Là encore, je l'ai vécu comme un déchirement intérieur.

Dans les deux cas, c'était une séparation que je ne voulais pas et que l'autre ne voulait pas non plus. Je pense que c'est un élément important, si ce n'est le plus important, qui fait que je les ai très mal vécues. Il y a une frustration tellement forte que l'acceptation est particulièrement difficile à faire.

A l'inverse, si une personne me dit qu'elle n'a pas/plus envie d'être avec moi, ça passe beaucoup mieux. Je ressens des émotions négatives, mais comme je veux qu'on passe du temps avec moi par envie, si l'envie n'est plus là, moi non plus j'en ai plus envie. Cela me rend la situation plus facile à accepter.

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Lily99

le mardi 30 janvier 2024 à 17h02

artichaut
De même que la compersion n'est pas antagoniste de la jalousie

Une belle rupture n'est pas antagoniste de vivre de la tristesse.

Bonjour,
Je suis d’accord. Ma plus belle rupture à été la plus déchirante.
On s’est adressé l’un à l’autre dans un dernier SMS avec nos petits noms d’amoureux, se souhaitant, nauséeux, du bonheur avec d’autres. Les sentiments étaient intenses, la vie à deux tellement fluide et douce, jamais ennuyeuse. Mais les projets de vie incompatibles…

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Siestacorta

le mardi 30 janvier 2024 à 17h46

Je ne m'étends pas, mais il ya de belles ruptures.
Une difficulté, c'est qu'on soit deux à être d'accord sur celle qu'on a vécue ensemble :-/

Mais oui, dans un coin de ma tête j'espérais que les poly gagnent cette compétence.
Pas pour consommer avec moins de regrets, comme le fantasment les désabusés qui voulaient déjà pas y aller au départ, mais pour inventer soit les liens d'ex qui ne se regardent pas comme des échecs, soit au moins le respect dans l'incompréhension. Bref le respect malgré les émotions.
L'idée ce serait de savoir qu'une rupture a lieu parce qu'on sait qu'on peut plus faire bien. Qu'on s'aime encore ou vraiment plus assez, en tout cas pas assez bien pour que chacun puisse faire autre chose que souffrir. Que c'est pas toujours un peu plus la faute à l'autre, ou une question de courage, de travail pour sauver quelque chose de passé, mais plutôt pouvoir espérer mieux pour l'autre sans soi, ou au moins, sans soi comme ça. Et éventuellement travailler à un après, à ses nouvelles limites qui peuvent être aussi aimantes...

Parfois on sera seul à vouloir tout ça, et on peut encore aimer quand même, parce qu'on nous a dit merde et que c'est bête, que la fin ne résume pas l'histoire.
Parce que même cette douleur qui restera peut-être encore, si on la regarde trop de traviole, elle sera matière première pour les amours en cours ou à venir. Autant se dire qu'on aime encore. Sans facilité gnagnan... parce qu'aussi sans facilité amère.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Tuya

le mardi 30 janvier 2024 à 21h31

Siestacorta
Pas pour consommer avec moins de regrets

Bin en vrai quand même il y a un peu de ça. C'est plus rassurant d'avoir plusieurs personnes, enfin pour moi en tout cas !

Siestacorta
au moins le respect dans l'incompréhension

On peut respecter l'autre même si c'est pas une belle rupture.

En vrai, j'ai vraiment zéro belles ruptures amoureuses. À chaque fois après coup je me suis dis que j'avais été une belle truffe.
Et quand c'était l'autre la truffe, bah c'est moi qui faisait de la mer** et j'étais en vrai pas ou plus amoureuse pour que je prenne vraiment en compte les catas que j'allais créer.

Les "belles" ruptures, c'est celles avec des amis sexuels, mais c'est pas du tout possible de comparer. On arrête une relation mais c'est pas une rupture dans le sens commun. Juste on prend nos distances.

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Siestacorta

le mardi 30 janvier 2024 à 23h10

Tuya
Bin en vrai quand même il y a un peu de ça. C'est plus rassurant d'avoir plusieurs personnes, enfin pour moi en tout cas !

Ca n'en fait pas une consommation au sens "compulsif" ou au sens de faire de l'autre un objet consommable plutôt qu'une personne dont on tient compte. Il s'agit pas de quantité numérique de gens, mais d'équilibre affectif qui se fait dans une façon de se lier.

Le fait que certains vont trouver cet équilibre avec une seule personne ne rend pas forcément le cadre mono plus "sobre", puisque relations en séries ou adultères y sont courantes (pas systématiques, faut pas exagérer) et qu'on peut aussi regarder la fusionnalité comme une forme de consommation de l'autre (au lieu de le considérer comme quelqu'un avec ses propres besoins et potentiels).

D'autres part, maintenir un équilibre à plusieurs c'est aussi souvent maintenir plusieurs loyautés plutôt qu'une conditionnée à son unicité. C'est pas forcément pénible, mais ça demande sa forme d'effort.

Enfin, comme on le dit dans un des fils cités par artichaut, la "réserve" n'est pas à l'abri de ses propres déséquilibres.
/discussion/-cIe-/L-effet-domino-ou-la-reaction-en...

Oui idéalement on sera rassuré par une relation qui se maintient quand une autre se délite, mais c'est plus compliqué en pratique. Voir seulement une accumulation, c'est partir du principe que les gens sont interchangeable, que la diversité n'a pas sa propre valeur.
Donc encore une fois, l'économie affective ici n'est pas nécessairement capitaliste, c'est plutôt une question d'écosystèmes sentimentaux aux équilibres différents selon les personnes (comme les familles à 0, 1, x enfants, d'ailleurs sur ce point : le désir de ce genre d'amour là n'est pas non plus seulement compulsif, c'est un rapport à soi, aux autres... Et ce qu'on peut en dire de plus n'est pas "comptable").

Je ne dis pas qu'aucun poly n'a jamais été une personne en accumulation compulsive, mais que ce n'est pas le cadre poly qui demande/permet ça plus qu'un autre.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Tuya

le mardi 30 janvier 2024 à 23h24

J'ai jamais bien compris ce qu'était le capitalisme.

Sur wiki : "Le capitalisme est un système économique caractérisé par la propriété privée des moyens de production et la liberté de concurrence. Par extension, le terme peut également désigner l'organisation sociale induite par ce système ou un système fondé sur l'accumulation du capital productif fondé sur la recherche du profit."

De ce que je comprends c'est l'accumulation de biens au service d'une personne donc les relations polys sont en plein dedans non ?

C'est peut-être que je rebondisse sur "consommer" qui t'a gêné ? T'aurais pu mettre un autre terme : je parlais surtout de "avec moins de regrets"

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Siestacorta

le mardi 30 janvier 2024 à 23h29

Tuya
J'ai jamais bien compris ce qu'était le capitalisme. De ce que je comprends c'est l'accumulation de biens au service d'une personne donc les relations polys sont en plein dedans non ?

C'est peut-être que je rebondisse sur "consommer" qui t'a gêné ? T'aurais pu mettre un autre terme : je parlais surtout "avec moins de regrets"

J'ai augmenté mon raisonnement pendant que tu publiais, tu me diras si ça te parle.

Le capitalisme traite de l'accumulation de richesses.
Ce que je dis, c'est que plus tu multiplies les liens, plus tu donnes aussi de toi, les gens n'étant des ressources que d'un point de vue de patron, pas d'amoureux.

L'enrichissement n'est pas prévu en PA pour n'être qu'individuel ; si on prête de l'importance au fait que c'est plutôt la non-exclusivité de l'autre qui définit qu'on est bien avec la non-exclusivité, et à ce que les relations ne s’arrêtent pas au moment où elles nous demandent du travail (le capitalisme c'est notemment le moment où tu tires et accumule la richesse à partir de la valeur du travail des autres : l'accumulation permettant d'en acheter beaucoup sans travailler soi, et d'en acheter encore plus après).

Je dis donc que j'aimerais apprendre à rompre bien moins pour moins regretter que pour reconnaitre tout ce qui est plus vécu que perdu - rupture comprise.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Tuya

le mardi 30 janvier 2024 à 23h36

Bah oui les gens ne sont pas des objets.
Et le patron donne aussi de plus en plus de richesses selon qu'il a son nombre d'ouvriers qui augmentent et qu'il ressoit de plus en plus de richesses.
Le mot lien il est employé dans plein de sens différents, dont richesse (c'est riche un lien ou pauvre).

En vrai elle est où au final la différence au delà des mots ?

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Siestacorta

le mardi 30 janvier 2024 à 23h55

Tuya
Bah oui les gens ne sont pas des objets.
Et le patron donne aussi de plus en plus de richesses selon qu'il a son nombre d'ouvriers qui augmentent et qu'il ressoit de plus en plus de richesses.

Oui mais il ne donnera pas proportionnellemnnt plus de sa force de travail par rapport aux nombres de gens qui bossent pour qu'il accumule la valeur : c'est bien le capital, la propriété, qui augmentera vraiment, plus que son travail à lui.

Alors que si tu fais pas plus d' efforts /don de toi pour plus de relations, le liens ne pourront pas se développer.

La différence, c'est comme tu dis : les gens ne sont pas des objets.
Donc ils s’accumulent pas pareil, c'est pas la même forme de richesse, donc pas ordinairement résumable comme un capitalisme ou une consumérisme.

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Tuya

le mercredi 31 janvier 2024 à 10h41

Siestacorta
Oui mais il ne donnera pas proportionnellemnnt plus de sa force de travail par rapport aux nombres de gens qui bossent pour qu'il accumule la valeur

D'accord mais là encore je vois pas la différence avec le capitalisme : on donne pas proportionnellement aux personnes qu'on aime (ou qu'on met dans la case amis dans mon cas). On hiérarchise forcément. Il y a le manque de temps, les pensées plus occupées par quelqu'un et tout et au final on accumule pas de la valeur financière mais on accumule de la valeur sentimentale pour nous même parce que ça nous fait du bien.
Ca existe pas les relations où on se met avec quelqu'un qui nous apporte rien sur le plan sentimental. On le fait pour nous.

Siestacorta
c'est bien le capital, la propriété, qui augmentera vraiment, plus que son travail à lui.

Bah s'il veut développer son entreprise le patron doit bosser à fond. J'ai la chance (non c'est pas de la chance ils sont cons :-D ) d'avoir une partie de ma famille qui sont patrons. Ils bossent à fond tout le temps et c'est pas des petites boîtes à 3 ou 5 salariés, c'est plus gros.

Et je suis pas d'accord en général avec le fait qu'on considère pas l'autre comme notre propriété dans les relations. On est quand même toujours à un moment, jaloux, on chouine de voir quelqu'un ne pas être dispo pour nous, on arrête une relation parce que ça nous apporte plus ce qu'on veut...
Pour moi on est bien dans une logique d'accumulation.
C'est pas Bourdieu qui parlait de capital économique, culturel et social ?
Bah nous on développe notre capital social et si ça peut se répercuter sur notre capital économique et culturel c'est encore mieux :D

Siestacorta

Alors que si tu fais pas plus d' efforts /don de toi pour plus de relations, le liens ne pourront pas se développer.

C'est pareil pour un salarié ou un patron. Si le patron a embauché un salarié hyper motivé qui se défonce pour faire grandir l'entreprise, il va sans doute lui ajouter une prime à un moment. Et le patron pareil s'il bosse pas son entreprise va couler ou alors il est rentier et il fait faire le boulot par quelqu'un d'autre mais c'est des cas rares quand même.

Siestacorta
La différence, c'est comme tu dis : les gens ne sont pas des objets.
Donc ils s’accumulent pas pareil, c'est pas la même forme de richesse, donc pas ordinairement résumable comme un capitalisme ou une consumérisme.

Les services ça rentre dans le monde économique et c'est pas des objets non plus.
La différence que je fais c'est qu'on n'a pas de façon certaine un retour financier mais on a quand même les cadeaux et la richesse d'une relation.
On se rend des services et la monnaie quantifiable c'est la joie qu'on reçoit et qu'on donne. Et on l'accumule jusqu'à ce que le contrat soit plus possible d'être rempli.

En parallèle, les monos seraient dans une logique de décroissant : une relation qu'ils développent sur leur petit morceau de terre.

Après il y a des gens qui disent le capitalisme c'est mal et tout bouh c'est peut-être ton cas ?
Mais dire qu'en multipliant les relations polys on est pas dans une logique capitaliste je trouve que c'est un peu se mettre des oeillères quand même :D

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Siestacorta

le mercredi 31 janvier 2024 à 10h52

On est tous les deux lourds et HS sur le sujet, même si ça m'intéresse sur le fond.

Mais non, multiplicité affective =/= accumulation materielle et richesse relationnelle =/= captation de valeur par contrats de subordination.

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Tuya

le mercredi 31 janvier 2024 à 11h40

Tu as complètement raison @Siestacorta c'est HS pardon @artichaut je suis toujours embarquée par un truc et j'ai souvent du mal à rester focus sur un sujet.

Je crois que c'est les mots qui posent problèmes Siesta. C'est pas de l'accumulation matérielle (même si les corps humains sont faits de matière donc on pourrait quand même accepter ce terme), mais de l'accumulation sentimentale.
Et la richesse relationnelle se fait pas forcément par de la subordination mais on passe quand même des contrats à l'oral sur nos engagements, ce qu'on n'accepte ou n'accepte pas dans une relation.

Et la subordination se fait même si elle est pas voulue. Si je sors avec toto depuis pas longtemps, gégé aura moins de temps et lulu aussi. Mais si gégé a besoin de plus d'attention, toto aura moins de temps puis après c'est lulu et tout.
Puis si je rencontre zonzon à mon boulot bah je passerais forcément du temps avec lui sur un projet commun donc les autres auront moins de temps.

Désolée j'ai quand même répondue :-D faudrait continuer la conversation ailleurs que sur le topic de artichaut qui est super intéressant même si je trouve que c'est impossible ce qu'il espère

<3

Message modifié par son auteur il y a un an.

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Tuya

le mercredi 31 janvier 2024 à 11h43

Subordination dans le sens hiérarchie des relations.
Mais aussi si moi j'ai plus de relations que lulu, gégé, toto et zonzon qui sont en galères sur tinder bah je serais plus facilement dans le choix de décider de qui je veux voir etc donc quand même subordination même si pas voulue.

j'arrête @artichaut sorryyy promis !

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artichaut

le mercredi 31 janvier 2024 à 12h03

Tuya
faudrait continuer la conversation ailleurs que sur le topic de artichaut

Je ne suis pas le dernier à avoir fait du HS sur ce forum…
Vous pouvez toujours continuer sur un fil déjà existant, par ex sur ce fil qui parle de : Polybéral(isme). Ou créer un fil spécial sur le lien entre capitalisme et (poly)amours.

J'avoue, j'aime quand les choses sont bien rangées.

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Alabama

le lundi 12 février 2024 à 23h44

Je trouve vraiment chouette d'avoir ouvert ce fil, et j'ai envie d'y contribuer.
Pour ma part, je trouve aussi que les ruptures apportent beaucoup de positif. En tous cas, dans mon expérience, les ruptures amoureuses. Certaines ruptures amicales ont été beaucoup, beaucoup plus rudes à vivre, mais toutes m'ont appris des leçons.

Première leçon que j'ai apprise, suite à une double rupture amicale. J'avais deux amies très proches, que je considérais "comme mes soeurs", dans le sens où je les aimais fort et je projetais mon avenir avec elles à long terme. J'ai réalisé à quel point j'avais des attentes fortes en amitié, et que ces attentes n'étaient pas forcément reciproques. Elles m'ont larguée, sans beaucoup d'état d'âme et sans explication (donc "silencieusement"), à une époque de ma vie où j'étais au plus mal, et très vulnérable, et où j'aurais eu besoin de leur soutien. Cela a été extrêmement dur. Mais j'ai compris que j'avais placé trop d'attentes, trop d'espoir, trop de projections, et qu'elles n'étaient pas forcément aussi fortes de leur côté. J'ai appris à y aller plus tranquille dans les relations, à laisser les choses se construire petit à petit, et à ne pas prendre pour argent comptant les rêves exprimés à haute voix, qui sont parfois plus de l'ordre du fantasme que de l'envie concrète. Cela m'a permis par la suite d'avoir des amitiés comme j'en rêvais depuis toujours, et d'accepter plus facilement les aléas de la vie amicale, avec un peu moins de frustrations.

La rupture avec mon mari : meilleure décision EVER. J'aurais pu la fêter au champagne, tellement cela m'a semblé une libération, et l'entrée dans une vie plus libre et plus inventive. Notre relation n'y a pas survécu, même si au cours des 15 dernières années, nous avons eu quelques moments de complicité, perdus au milieu d'un grand écart de valeurs et de beaucoup de machisme de sa part.

La rupture avec mon meilleur ami : il m'a larguée il y a deux ans, c'était dur, et il me manque encore beaucoup. Il l'a fait pour lui, pour se sentir mieux, et ne m'a rien reproché. En deux ans, j'ai eu le temps de réfléchir à quelle pouvait bien être ma part dans cette rupture, dont il s'attribuait l'entière responsabilité. Cela m'a permis de comprendre, lentement, comment mon côté "sauveuse", avait pu avoir des conséquences sur la manière dont il se sentait à mon contact. Je suis encore en compréhension de cet aspect de moi dans les relations, et petit à petit j'apprends à m'en défaire, à moins regarder l'autre qui souffre, de haut, même si c'est avec beaucoup de bienveillance et d'empathie. Ménager l'autre, c'est aussi une manière de se mettre au-dessus. Je désapprends à faire ça. Pas facile facile car je vais presque toujours bien et que je connais plusieurs personnes très proches en proie à des passages à vide, pour ne pas dire des moments de dépression intense.

Les ruptures avec deux de mes amoureux des 10 dernières années: après un temps de pause, sans se côtoyer, ces deux ex-ami-amoureux sont redevenus des amis. Je suis même encore plus amie avec l'un d'eux, que nous ne l'étions avant d'avoir une histoire amoureuse, et je suis super heureuse de cela. Nous avons même eu, au fil des 5 dernières années, des discussions pour revenir sur la fin de notre relation, et comprendre mieux ce qui s'était passé pour chacun·e. En somme, une sorte de méta-discussion d'après coup, que je trouve très enrichissante.

Récemment, une très bonne amie a décidé de rompre. Je n'ai pas eu très mal, car j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour arranger les choses, vraiment je suis allée au bout de tout ce que je pouvais proposer, et elle a simplement tout refusé, et décidé qu'elle ne pouvait en aucun cas me pardonner ce qu'elle me reprochait. J'ai donc accepté que ça se termine, car je ne pouvais pas non plus me renier pour garder la relation. Cette fin m'a appris à mieux m'affirmer, dans une relation où j'avais parfois peur de le faire à cause du conflit que cela pouvait provoquer.

J'aimerais, un jour, pouvoir "ne pas rompre" et simplement changer la relation, mais je ne sais pas si j'en suis capable, car il y a les idéaux et puis il y a les émotions au jour le jour, et j'ai toujours eu besoin d'un moment de détachement, de détricotage de l'attachement et du sentiment amoureux, de l'apaisement de la colère (oui j'ai quitté plusieurs fois en étant en colère).

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coquelicot

le mardi 13 février 2024 à 10h06

J ai pas tout lu , mais il me viens des sensations des images , des trucs enfouis depuis un certain temps .

J vois une difference entre la rupture qui fait du bien et celle qui t arrache les trippes , j ai tout eu mais j en sort vivante , peut etre un peu abimée , mais ce ne sont que devagues cicatrices avec le temps !

ruptures voulues , celles qu on ressent comme des evidences apres de longues periodes a croire que c est mieux de rester qu avec un peu de travail sur soi ca vas le faire ,que c est moi qui merdoie ....Que je me sois questionnee remise en question ou pas , la vie fait qu un jour c est stop. l impression que c est hors de ma volonté ,une impulsion de mon ame .

La rupture subie c est celle qui vexe le plus parce que si l autre veut plus toi t aurai bien voulu . Apres moultes question et verres de blanc , un jour par miracle aussi tu te dis que c etait ecris et que ca n est pas si douloureux que ca mais ca tient aussi du fait que si tu est poly eh bien tu n est pas un vieil ours perdu sur la banquise !

Et puis avec l age et non par sagesse un jour tu t en fou ,tu t apercois que l important c est d etre en vie ,que tout le reste n est que page blanche a ecrire ou vieux livre a bruler !!!

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artichaut

le mardi 13 février 2024 à 13h48

Merci pour vos partages @Alabama et @coquelicot.
Ça me fait du bien de lire tout ça.

Alabama
J'ai donc accepté que ça se termine, car je ne pouvais pas non plus me renier pour garder la relation.

Ceci touche un point névralgique, il me semble (pour moi et en soi). Je ne vais pas développer là. Mais je reviendrais peut-être le faire.
Et je serais ravi d'en lire plus sur le sujet (par toi ou par d'autres).

coquelicot
que page blanche a ecrire ou vieux livre a bruler !!!

Oui, grave.

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coquelicot

le mardi 13 février 2024 à 16h13

Et voila je reviens par hasard ici et plein de trucs me reviennent , des questionnements enfouis me semblait il a tout jamais ....

Donc je rajoute qu il y a aussi des ruptures que je n ai pas comprises , pas encaissees , pas digerees je les avait jeter au fond d une case pou etre en paix !
DOIS je encore me reposer les questions , les memes qu il y a une dizaine d annees , etant donné que je n aurai jamais la reponse vu que soit ils m ignorent soit je les ai enterres assez profond pour qu ils ne parlent plus........

J ai passé l apres midi a reflechir , resultat je remet tout dans le tiroir je ne reussirai qu a me faire du mal pour rien , ils me manquent ces absents qui vont le rester mais pas assez pour assombrir ce que j ai a vivre avec ceux qui ne m mont pas lachée !

La vie est ainsi faite , c est le karma le destin tout ce qu on voudra comme le dis si bien Francis ; je t aimais je t aime et je t aimerais , meme si tu m aime plus

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Profil

artichaut

le mardi 13 février 2024 à 16h24

coquelicot
je t aimais je t aime et je t aimerais , meme si tu m aime plus

Ah oui, ce fil parle de rupture et séparation, pas (obligatoirement) de fin de l'amour.

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