[Lexique] Polymonogamie ou Poly-Monogamie
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artichaut
le mardi 31 janvier 2023 à 21h15
J'appelle Polymonogamie (ou Poly-Monogamie) le fait de vouloir avoir plusieurs relations amoureuses et sexuelles.
Le terme peut sembler étrange, pourtant c'est bien de celà qu'il s'agit la plupart du temps dans ce que l'on entend souvent derrière le mot "polyamour" : non pas détruire la monogamie, mais la démultiplier.
Il s'agit en fait d'un genre de polygamie, mais qui généralement ne s'assume pas comme tel. La Polymonogamie élargit la monogamie, sans forcément multiplier le mariage (ce qui est de toute façon interdit en France).
Les notion de trouples, de hiérarchie relationelle, de relation socle, ou le fait de chercher à dénombrer ses relations, entre autres… appartiennent à la polymonogamie.
La polymonogamie a ses thèmes récurents : l'emploi du temps, la jalousie, la frustration, éventuellement la famille ou encore le coming out… qui tous ont en commun de chercher à élargir la monogamie en multipliant un certain type de relations.
Les café polys sont souvent très axès autour des questions de la polymonogamie car de fait la polymonogamie rencontre beaucoup de difficultés (sociétales, matérielles, relationnelles…)
La polymonogamie a besoin d'une certaine reconnaissance sociale pour pouvoir exister, car elle cherche à transformer le modèle adultère en un modèle plus éthique.
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Voir aussi :
- le Lexique du site et sa page discussion.
- Définition(s) du polyamour
- le fil générique : Décortiquons la Monogamie, sept 2020.
- Monogamie(s) — définition(s) —
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kibizu
le mercredi 01 février 2023 à 07h48
Bonne idée ce terme...
J'ai du mal justement à dénombrer les relations (question fréquemment posée...) depuis 4ans, parce que je fonctionne ainsi que s'il y a sentiment d'affection/amour, cela ne signifie pas automatiquement "couple" ou "escalator relationnel".
J'ai remarqué que chez d'autres, s'il n'y a pas escalator, ça les perturbe d'utiliser le mot polyamour ou amour.
Ou ça peut être aussi une manière de se situer à cheval sur la monogamie et la polyamorie pour être un peu accepté par les deux.
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Lili-Lutine
le mercredi 01 février 2023 à 13h09
Dans cette configuration de polymonogamie, il pourrait y avoir, si je comprends bien, plusieurs escalators relationnels qui fonctionneraient ensemble, comme côte à côte ?
Peut-être même dans l’intention d’être tous le plus égalitaire possible ? ( je ne dis pas équitable exprès)
Pas facile j’imagine ?
Bref notre jargon est toujours en mouvement, et il va continuer de s’inventer pour nous proposer certainement une meilleur compréhension de nos fonctionnements et de nos façons de nous aimer, de nous parler, de nous comprendre, et surtout de nous entendre !
Les mots souvent nous aident à donner + de sens à nos pensées, à nos choix, en nous offrant aussi bien plus de clarté et l’opportunité de plus de tolérance
L’ important pour moi étant toujours de faire en sorte de ne pas créer, ou de cocréer, avec nos divers mots, nos diverses définitions, théories et concepts, de la culpabilité en + ou de la honte en + , en soi et chez autrui, comme par exemple de ne pas pouvoir faire autrement, ou de ne pas y arriver, à ne pas être polymonogame ou polyautrechose
Tout est beau et bon à vivre, quel que soit le format de nos relations, tant que l’on se sent bien et au bon endroit, tant que l’on se respecte soi dans nos besoins et limites, et que de la même manière on fasse pareil avec toutes les personnes en lien avec nous, sans aucune exception !
Là de suite je dirai, que ce qui peut-être grince souvent dans nos relations non-monogames et il me semble que c’est pareil pour les relations monogames, c’est tout ce que l’on souhaiterait imposer à l’autre, ce que l’on attend de l’autre en étant campé sur ce que l’on considère être de notre droit ou de son devoir, toutes nos menaces déguisées, tous nos implicites par manque de courage et de volonté pour affronter cet autre de façon plus explicite voir frontal, et peut-être prendre le risque de lae perdre, tous ce que l’on se cache à soi-même et à l'autre, nos petits mensonges et nos petits arrangements avec la réalité, nos vérités .... etc etc
C’est tellement vaste !
C’est aussi cela qui est beau et bon
Cheminer de notre mieux, en faisant des essais, des erreurs, en ayant des réussites, parfois de merveilleuses réussites !
On n’échoue pas, ce n’est pas un échec de se tromper parfois, de partir ou de choisir une autre voix
L’important pour moi c’est d’être en mouvement, de chercher, de réfléchir, de s’arrêter parfois, et d’avancer dès que c’est possible, avec humilité et gratitude pour tout le travail sur soi déjà réalisé !
Tant que l’on bouge on est en vie ahah
Et en +, polymonogame ou pas, avancer à plusieurs, ensemble, par moment sur des bouts de chemins communs, c’est quand même plus sympa je trouve <3 <3 <3 <3 <3 <3 <3 <3
<3 <3 <3 <3 <3
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
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artichaut
le lundi 16 juin 2025 à 12h58
De même qu'il y a la monogamie sérielle (plusieurs relations qui se suivent dans le temps), je me dis qu'il y a la monogamie spaciale : plusieurs relations qui s'additionnent dans l'espace (dans la même temporalité). Ce que d'autres appelent le polyamour.
On supprime l'unicité, mais on conserve les autres attributs de la monogamie : primat des RAS (relation samoureuses et sexuelles) sur toutes les autres, constitution et maintien de privilèges, hiérarchisation de fait, surfocalisation sur la sexualité et les sentiments dits amoureux, surfocalisation sur la jalousie, scripts et escalators relationnels, capitalisme relationnel, exacerbation de la frustration et des inégalités, forcing relationnel, individualisme libéral, etc.
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Aki
le lundi 16 juin 2025 à 17h54
Qui est ce "on" dont tu parles ?
S'agit-il des polyamoureux-ses en général ou des "polymonogames" ?
Si j'ai bien compris, tout ce que tu décris dresse un tableau bien sombre du polyamour.
Que proposerais-tu comme modèles/modalités relationnelles alternatives pour éviter ces horribles écueils et avoir des relations plus saines/éthiques/justes/etc ?
Y aurait-il, parmi les personnes qui sont polyamoureuses, une tendance générale plutôt "polymonogame" (= monogamie multipliée, acceptable, avec tous les problèmes liés) et à l'opposé une tendance plus déconstruite (proche de l'anarchie relationnelle) ?
Message modifié par son auteur il y a 3 mois.
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Alastor
le lundi 16 juin 2025 à 21h48
Je suis assez d'accord sur cette notion de polymonogamie et le fait que c'est ce qui pose un gros problème dans nos relations qu'on dit polyamoureuses...
Ce qui entraîne hiérarchie , conflits, jalousie comparaison, compétitions et pousse à l'echec de ses relations et la souffrance.
Tout le dilemme est de sortir de ça...mais comment faire?
J'avoue que moi je n'y parviens pas...
Dès que les sentiments de type amoureux s'en mêlent je deviens une autre personne et j'ai d'un coup beaucoup d'attentes...
D'ou la micro-rupture que j'ai essayé de vivre...puis une rupture de la relation dite amoureuse que je vivais avec un de mes partenaires...
Finalement "la solution" à été d'arrêter de parler de relation amoureuse pour moi afin d'être dans une dynamique plus saine pour moi et ce partenaire...
Et si on arrêtait de parler d'amour amoureux ??
D'ailleurs moi j'ai de l'amour pour mes amis individuellement et en groupe.
Est-ce que privilégier les relations amicales et étendre les possibilités de celles-ci ne seraient pas une solution ?
Je ne sais pas mais je me pose la question
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Tiao88
le mardi 17 juin 2025 à 10h49
Alastor
Finalement "la solution" à été d'arrêter de parler de relation amoureuse pour moi afin d'être dans une dynamique plus saine pour moi et ce partenaire...
Et si on arrêtait de parler d'amour amoureux ??
D'ailleurs moi j'ai de l'amour pour mes amis individuellement et en groupe.
Est-ce que privilégier les relations amicales et étendre les possibilités de celles-ci ne seraient pas une solution ?
Je ne sais pas mais je me pose la question
Effectivement, ça me paraît être une bonne piste. Personnellement j'en suis à me dire qu'une relation estampillée "amoureuse/de couple (=RAS) en plus de celle avec mon amoureux, vu le "cahier des charges" traditionnel, ça ne me conviendrait pas car pas sûre de pouvoir le remplir (déjà que je ne remplis pas toutes les cases avec mon amoureux). Bon après c'est tout à fait ok pour moi de ne pas remplir toutes les cases mais faudrait aussi que personne en face n'attende que je ne remplisse ces fameuses cases.
Donc étendre les possibilités amicales (en mettant des sacrés garde fous pour moi pr éviter de m'emballer et les quiproquos) serait peut-être mieux. Surtout en ayant une vie sociale potentiellement bien remplie pour ma part par moments.
Et je me rends compte que je peux être assez territoriale (ou tout cas je le ressens comme ça) avec certain.e.s ami.e.s...
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artichaut
le mercredi 18 juin 2025 à 00h58
Alastor
Et si on arrêtait de parler d'amour amoureux ??
(…)
Est-ce que privilégier les relations amicales et étendre les possibilités de celles-ci ne seraient pas une solution ?
C'est un peu mon chemin aussi.
Je trouve ça de plus en plus compliqué de conserver l'amour amoureux, qui me semble en soi un concept monogame. Et j'aurais tendance à dire la même chose de LA sexualité.
J'aime bien quand tu écrit : arrêter d'en parler.
J'y entends arrêter de focaliser. Défocaliser. Pour oui, par exemple, privilégier les relations dites amicales et plus encore étendre les possibilités de celles-ci.
Aki
Que proposerais-tu comme modèles/modalités relationnelles alternatives pour éviter ces horribles écueils et avoir des relations plus saines/éthiques/justes/etc ?
Je n'ai rien à proposer (sociétalement), mais personnellement j'en vient à vouloir arrêter les relations (terme que j'ai pourtant beaucoup utilisé par le passé). Les liens qui, se pensant comme relation, convoquent quasi inévitablement leur lot d'attentes spécifiques, de "cahier des charges" comme dit @Tiao88, de dynamiques hiérachisantes, d'élection sélective emprunt de normativité.
Accepter le jeu des relations amoureuses et sexuelles me semble impliquer tacitement en accepter les règles (non dites) et les enjeux (non nommés).
Après c'est évidemment compliqué dans un monde où c'est devenu la plus-que-norme. Et c'est probablement quelque part un peu dommage. D'autant qu'étant passé par là, je ne peux reprocher à quiconque d'y être passé, ou d'y croire encore, ou de ne savoir s'en passer.
Perso je tatônne. Je cherche un chemin en dehors de la carte. J'essaie de m'inspirer de comment font les gens en dehors du game (les enfants, les vieux, les déclassés…)
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Crest déconnecté (invité)
le jeudi 19 juin 2025 à 11h33
Je pense aussi que c’est la dimension amoureuse qui rend souffrante la non-exclusivité, et que tout devient magiquement plus simple si on ne convoque plus cette notion qui est faite pour construire de l’exclusivité.
A part la notion d’amitié, il y a aussi la notion de camaraderie qui me semble intéressante car moins centrée sur les individus et plus sur les aspects sociaux ou de groupe, avec une dimension de non-exclusivité évidente et une intensité que n’évoque pas forcément la notion d’amitié.
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artichaut
le jeudi 19 juin 2025 à 22h43
Crest déconnecté
tout devient magiquement plus simple si on ne convoque plus cette notion
Magiquement, je ne sais pas, mais plus simple, ça c'est sûr.
Crest déconnecté
il y a aussi la notion de camaraderie qui me semble intéressante car moins centrée sur les individus
Camaraderie me semble appartenir à un registre historique restreint et aujourd'hui élististe (bien qu'autrefois populaire), mais pourquoi pas, pour les personnes à qui ça parle…
En tout cas le moins centrée sur les individus me semble élargissant, même si pas évident à porter dans ce monde individualiste. Garder le poly (le multiple), sans le mono, et surtout sans la gamie et sans l'amour-amoureux qui engendre cette gamie (cette élection synonyme d'extraction au reste du monde)…