NeuroAtypie ET Polyamorie
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huaswax (invité)
le samedi 08 juin 2019 à 12h13
Perso je tiendrais à ranger HP dans la case des neuroatypiques, j'ai bien remarqué que malgré des efforts considérables, je suis absolument incapable de raisonner comme la plupart des gens et de me mettre dans le moule. Ça donne un sentiment d'inadéquation considérable. Toute ma vie j'ai eu droit aux "mais toi t'es bizarre", "t'es prétentieuse", "t'es spéciale", etc. J'ai été diagnostiquée assez vite et à part de me sentir encore plus à la marge, ça ne m'a rien apporté. J'aime bien mon mode de voir les choses puisque c'est le seul que je connais, mais c'est socialement très usant. Après je m'en fous de l'étiquette, je me contente de naviguer comme je peux.
J'aurais tendance à dire que j'ai un refus intellectuel de la monogamie et sais qu'une seule personne n'est pas suffisante pour couvrir "tous les besoins" (je suis aussi critique de cette vision là en fait mais passons). Cependant ça rentre en concurrence avec la difficulté de trouver des partenaires adéquats, la neuroatypie résultant pour moi en une forme de demisexualité. Je n'arrive pas à maintenir une relation régulière avec quelqu'un avec qui je n'ai pas une entente intellectuelle assez dense, et ça ne court pas les rues. Les cafés poly sont des endroits qui m'inquiètent parce que l'aspect de groupe social me met mal à l'aise et rentre très fort en contradiction avec mon tempérament... Qui n'est pas discret, mais qui n'est pas facilement social non plus. J'adore parler aux gens en tête à tête et les dynamiques de groupe m'épuisent.
Ainsi je me retrouve plutôt dans des relations ouvertes sur base de Don't ask don't tell où aucun des deux partenaires ne se sent l'énergie de chercher activement d'autres partenaires. J'appelle ça la monogamie fonctionnelle.
J'ai aussi un naturel anxieux sans évoluer dans les troubles du spectre anxieux, et déprimé sans jamais arriver sérieusement à des vrais stades de dépression. Du coup je me perçois souvent comme en demande dans les relations alors qu'en fait il y a moyen de se dire que je m'en fous parce que j'essaie de planquer les insécurités avec plus ou moins de succès.
Honnêtement je ne pourrais pas supporter, fonctionnellement, d'avoir un partenaire qui ne répond pas aux messages sans explication, ne fût-ce que succintement, et ça même si je vois quelqu'un d'autre en même temps. La seule fois que ça m'est arrivé ça m'a plongé dans une angoisse multiforme et je ne peux pas m'empêcher de construire mille théories pour expliquer et remplir ce silence. Inutile de dire que ça évolue rapidement en pensée catastrophiste, et ça a aussi impacté la relation chouette que j'avais avec mon autre partenaire qui heureusement est d'une patience divine. Ce besoin de rationalisation et de d'explications est bien typique des HP et je crois que c'est assez incompatible avec les besoins de silence souvent demandés par les aspies, que je peux complètement comprendre et respecter avec facilité quand il s'agit de mes amis, mais ce respect me fait horriblement souffrir dans les relations amoureuses. Je comprends donc que l'autre ait pu rompre sur cette base; il se connait et comprend que malgré toute l'affection et la compréhension qu'il peut avoir ça va littéralement le rendre malade.
Donc oui pour résumer dans un sens je trouve que c'est logique que les neuroatypiques se retrouvent dans la non-monogamie, et dans l'autre la superposition de problèmes de communication avec plusieurs partenaires simultanés est engloutissante. Pour peu qu'on ait aussi des soucis type trouble de l'attention, les difficultés logistiques des setups poly peuvent potentiellement devenir insurmontables.
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Caoline
le samedi 08 juin 2019 à 12h50
huaswax
Honnêtement je ne pourrais pas supporter, fonctionnellement, d'avoir un partenaire qui ne répond pas aux messages sans explication, ne fût-ce que succintement, et ça même si je vois quelqu'un d'autre en même temps. La seule fois que ça m'est arrivé ça m'a plongé dans une angoisse multiforme et je ne peux pas m'empêcher de construire mille théories pour expliquer et remplir ce silence. Inutile de dire que ça évolue rapidement en pensée catastrophiste, et ça a aussi impacté la relation chouette que j'avais avec mon autre partenaire qui heureusement est d'une patience divine. Ce besoin de rationalisation et de d'explications est bien typique des HP et je crois que c'est assez incompatible avec les besoins de silence souvent demandés par les aspies, que je peux complètement comprendre et respecter avec facilité quand il s'agit de mes amis, mais ce respect me fait horriblement souffrir dans les relations amoureuses. Je comprends donc que l'autre ait pu rompre sur cette base; il se connait et comprend que malgré toute l'affection et la compréhension qu'il peut avoir ça va littéralement le rendre malade.
Je me retrouve à 100 % dans ce paragraphe et j'ai mis fin à plusieurs relations pour cette raison. J'entends bien que l'autre peut avoir besoin d'isolement sans pouvoir l'anticiper mais dans ce cas, nous ne sommes pas compatibles car ça crée trop de souffrance pour moi, je ne me sens vraiment pas respectée donc je dois me protéger, la seule solution étant la rupture.
Par contre le "Don't ask don't tell" ne correspondrait pas du tout à ma personnalité.
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bonheur
le samedi 08 juin 2019 à 13h02
A propos de ce même paragraphe mis en évidence par Caoline, je me reconnais aussi. Je sais que mon acceptation d'attente est de 1 semaine voir 2 au maximum. Aussi quand on me répond pour "se voir" après la date, ça me met sur les nerfs. Avec les moyens de communication actuels, ...
Ce fut également une cause de rupture (pas la seule) mais en général il n'y avait pas que cette incompatibilité, y compris si celle-ci existait
Mais oui, c'est important si l'on est à distance un minimum de communication (+) .
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Caoline
le samedi 08 juin 2019 à 15h48
bonheur
Je sais que mon acceptation d'attente est de 1 semaine voir 2 au maximum.
Dans une relation amoureuse forte mon seuil de tolérance de non réponse est très très inférieur à ça, sauf si c'est prévu que la communication ne soit pas possible bien sûr. Au bout de quelques heures si ce n'est pas prévu que la personne ne soit pas joignable je commence à m’inquiéter et si au bout d'environ 12 heures, sauf explication vraiment entendable, je n'ai pas eu de nouvelles je préfère mettre fin à la relation sauf si j'ai une promesse que ça ne se reproduira plus vu l’état dans lequel ça m'a mise. Et si ça se reproduit, c'est de façon certaine la fin de la relation.
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Caoline
le samedi 08 juin 2019 à 16h03
Je précise que c'est vraiment relatif au type de relation, j'ai des relations que je qualifierai plutôt d'amimoureuse où on peut très bien ne pas échanger pendant des semaines voir des mois dans ce cas si j'envoie un message qui attend une réponse si je n'en ai pas et que j'ai besoin d'une réponse je vais relancer mais sans inquiétude au bout de quelques jours.
C'est relatif à la fréquence habituelle de contacts en fait.
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(compte clôturé)
le lundi 10 juin 2019 à 11h36
Lili-Lutine
C’est un sujet dont j’aimerai parler ici avec les personnes qui sont (diagnostiquées ou pas) NeuroAtypiques ET dans l’expérience récente, ou plus installée, de la Polyamorie.
Peut-être encore un peu de théorie...
https://podcast.ausha.co/amours-plurielles-le-debu...
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Poète* (invité)
le lundi 21 octobre 2019 à 22h24
Bonjour,
je suis HQI (ou zèbre, ou "surdoué") et me sens polyamoureux depuis quelques temps... J'ai effectivement l'impression que ce n'est pas forcément sans lien, en tous cas en ce qui me concerne...
J'ai remarqué que ce sont deux "étiquettes" "hors-normes" et difficiles à aborder avec mon entourage...
(j'ai mis le même commentaire dans Polyamoureux et surdoués?!)
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artichaut
le vendredi 25 octobre 2019 à 13h24
je signale aussi ces fils :
- TDA/H chez les adultes
- Aimer un histrionique