Polyamour.info

Paul-Eaglott

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Paris (France)

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Discussion : Thérapeute de couple pour poly en difficulté ?

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Paul-Eaglott

le mercredi 21 octobre 2009 à 08h06

Cette question avait déjà été abordée il y a quelques mois, et nous avions hélas constaté que personne n'avait la moindre piste à proposer dans ce domaine.
Si, dans ta démarche, tu trouves un thérapeute parisien qui semble ouvert à la question du polyamour, n'hésite pas à en parler ici ! (Et sa fortune est faite :-/ )

En attendant, je te souhaite de pouvoir résoudre au mieux les difficultés que tu rencontres...

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Discussion : [Musique] Chansons, poèmes, divers poly

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Paul-Eaglott

le vendredi 16 octobre 2009 à 11h47

Etonnant : Jean-Jacques Rousseau a connu des situations polyamoureuses.
On apprend dans le livre 5 de ses Confessions que Mme de Warens (dont il était "amoureux" depuis longtemps) l'a initié à la sexualité et a vécu avec lui alors qu'elle vivait aussi avec un certain Claude Anet. Jean-Jacques et Claude nouèrent une solide amitié, tout en poursuivant leur liaison avec Mme de Warens. Un véritable ménage à trois, en fait !
Plus tard (livre 6), après la mort de Claude Anet, et pendant un voyage de JJ, Mme de Warens se lia avec un nouvel amant, sans s'en cacher lorsque Rousseau revint. Rousseau n'appréciait pas ce nouvel amant, et souffrit un peu de la baisse de l'attention que Mme de Warens lui portait, mais ne mentionne pas de réaction jalouse dans ses Confessions.

En revanche, lorsque Rousseau eut une liaison (pendant le voyage évoqué ci-dessus), il n'en dit rien à Mme de Warens... Pas totalement polyamoureux, donc ! :-D

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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Discussion : Est-ce une atteinte à ma liberté ou une concession?

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Paul-Eaglott

le jeudi 15 octobre 2009 à 15h00

Je ne serais pas aussi catégorique que Clémentine, chère Simplity.
Entre polyamoureux déjà convaincus et aguerris, une rencontre à trois est peut-être la meilleure solution, mais en l'occurrence, ton ex-compagnon n'est pas demandeur d'une telle rencontre, et il ne s'agit pas de la lui imposer.
Dans ces conditions, ça pourrait davantage le crisper et le bloquer. (J'ai traversé une situation semblable, ou -- même si nous étions apriori tous d'accord -- la rencontre à 3 a été désastreuse.)
Donc, au risque de contredire les amis qui t'ont répondu ci-dessus, il me semble qu'un dialogue serait une assez bonne solution pour commencer : un dialogue visant à détricoter ce qui provoque un sentiment douloureux chez ton ex-compagnon à l'idée de contacts entre toi et ton ex-mari. A essayer de comprendre à quelle peur, à quelle insécurité profonde le renvoie cette idée, à essayer de voir ce qui peut être fait pour que tes rencontres avec ton ex-mari ne se transforment pas en souffrance pour ton ex-compagnon, en sollicitant aussi sa bonne volonté à lui, son désir d'accéder à cette tranquillité d'esprit vis-à-vis de tes désirs et amours en-dehors de lui.
Mais dans la mesure où l'idée de te savoir avec un autre ne lui est pas insupportable, le "plus dur" est fait, et l'étape visant à inclure ton ex-mari dans le champ des possibles ne devrait pas être infranchissable...
Mais bon, c'est du boulot ! :-)
Bonne chance, en tout cas...

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Discussion : [Livre] Aimer plusieurs hommes de Françoise Simpère, 2004

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Paul-Eaglott

le lundi 05 octobre 2009 à 14h46

Moi, je l'ai, le livre de Françoise !
Il est consultable chez moi, avec quelques précautions : des gants de protection pour tourner les pages, sous la surveillance de deux caméras laser et d'un vigile armé d'un gaz monogamisant.
Visites au Livre limitées à 30 minutes par jour. Facilités de paiement pour tout abonnement à l'année.
Une telle révélation, ça se soigne ! ;-p

En attendant, bienvenue à toi, Simplity !

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Discussion : Amours à sens unique

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Paul-Eaglott

le lundi 31 août 2009 à 09h25

Euh... Juste une petite chose tout de même importante, quand on parle de polyamour : il s'agit d'aborder la question des sentiments (ou des désirs) pour plusieurs personnes avec FRANCHISE et avec RESPECT pour CHAQUE partenaire.
J'ai le sentiment, Walter, que tu n'as pas bénéficié de tout le respect dont tu aurais pu rêver. De la part de ta compagne, il aurait été plus "polyamoureusement correct" (je rigole, là, mais il y a tout de même des différences entre "polyamour" et "adultère avoué") de dire "Mon doux Walter, il faut que je te dise : je ressens pour un autre homme une attirance certaine, qui ne retire rien à l'amour que j'ai pour toi, et avant de me laisser aller à mes envies, j'aimerais en parler avec toi, pour construire ensemble les conditions qui nous permettraient de vivre une forme de liberté sexuelle et/ou sentimentale en minimisant le risque que l'un de nous souffre."
Là, apparemment, Walter, tu as été mis devant le fait accompli, et ça peut être dur. Ca peut même sembler dramatique (on est en tout cas conditionnés par notre culture Occidentale à ressentir une telle situation comme effroyable), alors que -- comme tu le dis toi-même -- ressentir des désirs pour d'autres, ça arrive à tout le monde, et est donc profondément humain.
Walter, il serait assez logique, si vous n'aviez pas auparavant dialogué sur la question pour aboutir à vous accorder une telle liberté, que tu te sentes trahi, bafoué... -- ce qui peut mener à une boule dans le ventre.
Mais tu peux "choisir" (moyennant un petit effort de zénitude) de ne pas te crisper sur ce ressenti négatif et douloureux, et de faire la démarche (quelque peu héroïque, mais dont tu serais le premier bénéficiaire) de considérer que cette situation ne te prive de rien, et est même riche de libertés futures et de plaisirs insoupçonnés. Plutôt que d'être en révolte contre le comportement de ta compagne, si tu parviens à éprouver de la compréhension envers elle, ça peut même vous rapprocher (complicité, gratitude pour celui qui ne juge pas négativement, qui ne cherche pas à emprisonner ni à posséder, etc.)
En tout cas, maintenant que la situation est ce qu'elle est, il peut t'être utile de trouver ici ou ailleurs des outils pour "désamorcer" le côté douloureux de la chose. Et une piste, bien avant de penser à "rencontrer l'autre", serait peut-être d'aller plus loin dans l'introspection (comprendre pourquoi ça fait mal, et voir si changer un tout petit détail du tableau permettrait que la douleur cesse...) et dans le dialogue avec ta compagne, non pas pour contrôler ce qu'elle fait, mais pour mieux évaluer votre situation mutuelle et trouver des voies d'accès non-douloureuses à l'épanouissement de ses désirs et des tiens...

Dernière chose : le polyamour (liberté sexuelle et sentimentale accompagnée d'un dialogue franc, cherchant à respecter les désirs et les ressentis de tous les partenaires) ne convient pas à tout le monde. Si rien ne permet d'apaiser la douleur que tu ressens face à la liberté que souhaite ta compagne (ni le dialogue, ni l'amour qu'elle te confirmerait, ni l'aménagement de telle ou telle règle négociée entre vous pour faciliter ou "indoloriser" cette liberté, ni la possibilité négociée de ta propre liberté, etc.), bref si rien ne t'apaise, alors peut-être que le polyamour n'est pas une solution pour vous et que vous êtes face à une crise grave dans votre relation.

Mais que le polyamour vous convienne ou non, la transition que vous vivez actuellement est sans doute le passage le plus difficile à traverser. Be strong !

Message modifié par son auteur il y a 16 ans.

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Discussion : [Lexique] "Metamour" et la relation avec lui/elle

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Paul-Eaglott

le dimanche 23 août 2009 à 13h16

Si ce n'était un franglicisme mâtiné de latin, et s'il fallait vraiment un mot pour ça, je dirais bien un truc comme "colove". Mon colov', c'est plus rapide que l'amant de mon amante...
Mais bon, c'est juste une idée comme ça, hein :-)

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Discussion : Créer d'autres relations en présence d'un/e amoureux/se

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Paul-Eaglott

le dimanche 17 mai 2009 à 11h07

Emi, je te donne ci-dessous un exemple différent de celui d'Interpelee. Ca illustre que chacun doit trouver sa propre façon d'aborder la question.

Avec une amoureuse, nous nous étions mis d'accord sur le fait que nous étions libres lorsque nous n'étions pas en compagnie l'un de l'autre, mais que nous évitions les situation où l'un serait directement témoin d'une attirance de l'autre pour une 3ème personne.
En effet, nous craignions que ce soit là une source de souffrances trop difficiles à affronter.

Donc, en pratique, si nous sortions ensemble (soirée, bar...), il était exclu que l'un de nous deux se livre à un jeu de séduction ouvertement sous les yeux de l'autre. Si une attirance se faisait sentir, libre à nous de prendre (discrètement) un contact pour revoir la personne plus tard.

Cela, c'était notre accord initial. Toutefois, il a pu évoluer, ponctuellement, pour permettre certaines situations (notamment la coexistence lors d'une soirée de plusieurs partenaires amoureux avérés de l'un de nous), en cherchant préalablement à dénouer par le dialogue et l'attention mutuelle les éventuels "noeuds" que cela risquait de provoquer.

Je pense que la situation que tu décris (partir en vacances à plusieurs, avec diverses possibilités amoureuses) n'aurait simplement pas été gérable entre nous. Nous ne nous y serions donc pas risqués.

Cela dit, tu exprimes déjà dans ton message au moins une partie de ce qui te pose problème : te sentir exclue. Et peut-être que ça peut se résoudre, du coup.
Est-ce que, d'une façon ou d'une autre (par un dialogue avec ton amoureux, par exemple), tu pourrais te sentir rassurée sur ce point, et parvenir à ne plus réagir par un sentiment d'exclusion à une situation où, provisoirement, tu n'es pas le centre des attentions de ton amoureux ? Ca peut être une question intéressante à creuser !
Interpelée parle de "ptit bisous", de regards complices échangés entre elle et son amoureux quand ils flirtent avec d'autres. Dans certains cas, cela suffit à apaiser le sentiment d'exclusion...

C'est à chacun, selon son propre ressenti, en conscience de ses propres fragilités, de choisir d'affronter ou non telle ou telle situation...

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Discussion : Je l'aime, il l'aime...lui pas

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Paul-Eaglott

le vendredi 01 mai 2009 à 21h53

Bonsoir Junon,
ma première remarque (qui ne t'aidera pas énormément à résoudre le problème auquel tu es confronté) est que, me semble-t-il, ta situation entre totalement dans le cadre polyamoureux. Pour cela, ce n'est pas la nature de l'attirance (sentimentale, sexuelle...) qui est un critère, mais le fait que cette attirance ne soit pas vécue comme une "trahison" à cacher à ceux avec qui tu es en relation par ailleurs.
Dans ton cas, me semble-t-il, il y a une clarté limpide : tu dis clairement à ton compagnon que tu as d'autres attirances, lui fait pareil avec toi... C'est donc du polyamour.

Pour la question de fond, ce n'est pas extrêmement clair : est-ce le manque de SENTIMENTS de la part de ton ami-amant envers ton compagnon, qui rend ce dernier malheureux ? Un manque de réciprocité dans une attirance physique ?

En d'autres termes, la souffrance de ton compagnon vient-elle d'une frustration de ne pouvoir vivre certaines formes de relation, certains désirs ?
Ou de quelque chose de plus psychologique (par exemple d'un sentiment "d'insuffisance" lié au fait de ne pas se sentir aimé, ou de se croire rejeté, ou quelque chose de cet ordre) ?

Les deux formes de souffrances n'appellent pas forcément des réponses du même ordre...

Mais c'est sacrément complexe, comme situation, et je vous souhaite à tous les trois de trouver un équilibre, une façon de vivre ce qu'il est possible de vivre sans qu'aucun ne se sente ni forcé ni méprisé...

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Discussion : rencontre trio ...

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Paul-Eaglott

le jeudi 19 février 2009 à 15h08

"mais qu' a t'il pu se produire pour que je sois aussi attirée par elle ? Alors que je ne suis pas bi ? "

Peut-être est-ce simplement que le sexe d'une personne n'est pas un critère si absolu que ça. Je ne suis pas bi, mais il n'est pas impossible que je tombe amoureux ou éperdu de désir pour un homme un jour ou l'autre.

Une de mes amies continue à se dire absolument hétéro (et pas bi) même après avoir vécu une passion amoureuse avec une femme pendant deux ans...

Chaque personne est unique, et peut te toucher à sa façon, t'attirer, t'attendrir... Et il n'est pas nécessaire d'être homo ou bi pour se sentir troublé(e) par quelqu'un du même sexe.

Souvent, chez un hétéro, ce qui bloque le rapprochement avec quelqu'un du même sexe, c'est l'idée d'une sexualité, et l'éventuel dégoût (héritage de notre culture, en général) que ça peut susciter. Or, dans ton cas, Troublée, tu as déjà connu la sexualité avec d'autres femmes, lors de tes aventures avec des couples (sans attirance pour elles, mais sans dégoût, je suppose), et ce blocage ne te concerne donc pas. (Tant mieux pour toi ! )

A partir de là, même si ton attirance va en général vers des hommes, il n'est pas impossible et pas incompréhensible que tu te sentes attirée par la personnalité de quelqu'un qui, par ailleurs, est de sexe féminin...

Ne t'inquiète pas, en tout cas, ce n'est pas grave du tout ! ;-)

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Discussion : rencontre trio ...

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Paul-Eaglott

le jeudi 19 février 2009 à 13h46

Chère Troublée, je réagis d'abord à ton premier message.

Tu te demandes "si je peux dire que j' ai ete troublée par les deux jours passes chez eux ? Ne vais je pas leur faire peur ? Vont ils garder l' envie de me revoir si c' etait le cas ?"

Je reconnais dans ton inquiétude un trait de "caractère" que je partage apparemment avec toi : l'idée que l'amour de quelqu'un puisse être reçu comme encombrant, comme un problème plutôt que comme un cadeau.
Je dis trait de caractère, mais je le vis plutôt comme un handicap, depuis toujours. C'est de l'ordre de la névrose, ou au moins du manque de confiance en soi, et je rejoins ceux qui te conseillent de travailler sur toi (ce que je fais de mon côté, exactement pour cette raison).

Mais pour raisonner "normalement : ton amour pour eux n'est pas une agression ! :-)
Et je me dis que des personnes "saines" ne peuvent pas t'en vouloir de les aimer. Le pire qui puisse arriver, c'est qu'ils te disent "c'est adorable, mais nous ne pouvons pas répondre au même niveau de sentiment. Cela dit, ça n'empêche pas une forme de compatibilité sur un autre mode (amical, sexuel...) Vivons ce que nous pouvons vivre ensemble, et laissons nous la possibilité d'évoluer en nous connaissant mieux..."

Toutefois, avant de leur dire "Je vous aime, je vous veux, revoyons-nous souvent et arrêtez d'en voir d'autres", tu peux peut-être simplement leur dire quelque chose de souriant. Par exemple, leur dire que tu as été très agréablement troublée par ta rencontre avec eux, et que si l'envie de te revoir leur vient, tu ne demandera pas mieux que de les retrouver...

De leur côté, savent-ils que tu serais prête à les revoir ? Se peut-il qu'un manque de communication entre vous les conduise à une même inquiétude que toi ? Que par exemple, de peur que tu ne les trouves lourds ils choisissent d'éviter de te relancer ? Ce serait bêta ! :-)

Et, l'air de rien, j'en suis venu à la question du polyamour. Plus j'y réfléchis, plus je me dis qu'en fait le polyamour ne définit pas des choses qu'on fait, mais une façon de les faire.
Etre polyamoureux, c'est ETRE CLAIR envers soi-même et envers ses partenaires sur ses propres attirances et sur le fait qu'on peut envisager la non-exclusivité, que ce soit en matière sentimentale ou sexuelle.

Donc, ce n'est pas le fait que tu vois d'autres couples en même temps que ta troisième et troublante rencontre qui décidera si tu es polyamoureuse ou non, c'est la façon dont tu "gèrera" cette situation qui permettra de répondre à la question que tu poses plus loin : "suis- je une polyamoureuse envers ces trois couples ?"

Si par exemple tu dis au troisième couple "vous me plaisez vraiment, je crois même qu'il y a une forme de sentiment qui m'attire vers vous, mais sachez que je ne m'interdis pas d'autres histoires", et que tes deux autres relations plus légères sont clairement informées que tu ne te réserves pas pour eux (un malentendu, ça arrive ;-) ), alors c'est du polyamour.

Mais si tu cèdes à la peur de parler de tes sentiments, si tu caches à tel ou tel partenaire ce que tu es ou ce que tu ressens, ce n'est pas vraiment du polymaour. (Et ce n'est pas une critique ! On peut très bien vivre en-dehors du polyamour :-D )

Un dernier mot, plus général et plus théorique. Comme je disais au-dessus, "polyamoureux" désigne plutôt une façon de faire. Et comme je ne crois pas qu'on puisse faire une distinction claire entre les mille façons d'aimer (la stricte attirance sexuelle est aussi une façon d'aimer, différente mais pas moins vraie qu'une passion sentimentale et chastement platonique, par exemple...), j'aurai tendance à en conclure qu'on peut être libertin de façon polyamoureuse... ou pas, selon la façon dont on communique avec ses partenaires. Et qu'on peut parfaitement être monogame d'une façon polyamoureuse. (Exemple : "Pour l'instant, je ne suis qu'avec toi parce que je n'ai rencontré personne d'autre qui me plaise, mais si un jour ça se présente, je ne m'interdis pas d'avoir d'autres partenaires en plus de toi...")

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Discussion : Maitresse

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Paul-Eaglott

le lundi 02 février 2009 à 15h06

La question de la franchise de nos amant(e)s vis-à-vis de leurs conjoints ou autres partenaires est problématique.

Comme je l'ai lu sur le forum, je n'ai pas à exiger de mes partenaires qu'ils se tiennent à une ligne de conduite donnée. Je ne me permets pas de dire que le polyamour est "mieux" ou "plus juste" que l'adultère pour d'autres que moi-même...

Mais tout de même, je préfère infiniment que mes partenaires soient aussi clairs que moi vis-à-vis de leurs autres partenaires. La raison de cela n'est pas morale, mais purement "égoïste" : si ma relation avec quelqu'un est cachée à ses autres partenaires, le risque que cette relation soit un jour révélée, par accident ou volontairement, et les turbulences et souffrances que cela peut entraîner risquent d'affecter péniblement ma relation, voire de la détruire. Et c'est aussi moi qui souffrirai de la situation.

Un conjoint "trompé", s'il découvre un jour la vérité, après le préjudice qu'il a subi, se sent en droit d'exiger réparation. Et possiblement, un élément de la réparation sera la fin de la relation adultérine...

Si mes partenaires sont clairs vis-à-vis de leurs autres partenaires (et encore plus si je les connais et qu'on s'apprécie), cela crée un environnement bien plus "sûr" pour moi : si la relation prend fin, ce sera parce qu'elle ne convient plus à l'un de nous deux, et non parce qu'elle gêne une autre personne.

Si j'évite d'entrer dans une relation avec quelqu'un qui tromperait son conjoint, ce n'est pas par jugement moral, mais pour éviter l'épée de Damoclès que cela représenterait pour moi.

Maintenant, il faut l'avouer, le désir et l'amour peuvent frapper sans prévenir, et pas forcément là où on choisirait si on n'écoutait que sa raison. Et cette préférence que je viens d'exprimer, rien ne me garantit que je la respecterai toujours...

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Discussion : Poly Camp international cet été

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Paul-Eaglott

le dimanche 01 février 2009 à 23h28

Comme Clémentine, il me semble que le lien "automatique" entre polyamoureux et naturiste ne doit pas être fait.

A l'extrême, on peut même imaginer des polyamoureux sans sexualité (des polyamoureux platoniques), pour qui aucune nudité partagée avec qui que ce soit n'est envisagée... :-)

Mais bon, c'est juste pour contribuer au débat théorique. ;-)

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Discussion : nos regards s'enlaçaient, un doux silence nous enveleppa, les vibrations s'échangeaient de plus en plus...

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Paul-Eaglott

le samedi 31 janvier 2009 à 09h57

Sorelle, si tu veux dire par "arrêter de sous-estimer l'autre" qu'il faut éviter de décider à sa place de ce qu'il ou elle est capable d'accepter, et que c'est présomptueux et infantilisant de prétendre "protéger" l'autre en lui mentant, je suis assez d'accord avec toi.
Même si effectivement on prend parfois le risque de provoquer une crise, en parlant de choses auxquelles nos normes sociales ne nous ont pas préparés (la pluralité amoureuse, en particulier.)

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Discussion : nos regards s'enlaçaient, un doux silence nous enveleppa, les vibrations s'échangeaient de plus en plus...

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Paul-Eaglott

le vendredi 30 janvier 2009 à 18h38

Clémentine :
"ça nous fait une belle jambe d'être polyamoureux, si le conjoint principal ne "suit" pas... Accepter ça pour soi, c'est déjà beaucoup ! "

Là, je ne comprends pas ce que tu veux dire, et je crois que nous retombons sur une question de définition...
Le polyamour n'est pas simplement la capacité d'aimer plusieurs personnes. C'est essentiellement une façon de vivre cette pluralité en ne la cachant pas à ses partenaires (et, idéalement, en travaillant avec eux à la rendre indolore lorsque c'est nécessaire.)

On ne peut donc pas être polyamoureux sans aborder la question avec son conjoint principal (si on en a un ;-) ). L'accepter pour soi ne suffit pas à utiliser le mot "polyamour".

Lorsqu'on aime plusieurs personnes, le polyamour n'est pas la seule solution respectable. L'adultère, par exemple, permet à des millions de personnes de s'épanouir, et je ne me permets pas de le juger (même s'il est très mal vu par la société et par nombre d'entre nous).
Mais l'adultère et le polyamour sont deux approches radicalement différentes de la question.
Le polyamour n'est donc pas la "seule voie juste", mais si on ne parle pas à son conjoint de ses désirs de pluralité amoureuse, ce n'est pas du polyamour.

C'est pourquoi j'ai essayé ci-dessus de donner à Phenix une idée de ce que le polyamour suggère comme approche de la question qui le travaille. Ce n'est pas nécessairement la solution qui convient à son cas (à toi d'en juger, Phenix), mais sur un site consacré au polyamour, c'est plutôt ce genre de réponse qu'il devrait s'attendre à trouver...

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Discussion : nos regards s'enlaçaient, un doux silence nous enveleppa, les vibrations s'échangeaient de plus en plus...

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Paul-Eaglott

le vendredi 30 janvier 2009 à 16h19

Je suis un peu dubitatif sur les conseils de Clémentine et de Siestacorta...
Ce sont des idées défendables (ton corps et tes désirs n'appartiennent qu'à toi -- et pas à ton épouse -- et tu as une part inaliénable de liberté, dont tu peux seul juger de l'étendue. La morale ambiante est très restrictive, mais il n'est pas criminel de "tromper" son conjoint, même si le risque de faire souffrir est réel, etc)
Mais c'est assez loin du polyamour. C'est une forme classique d'adultère, contre laquelle je n'ai pas d'arguments particuliers, à part que si tu viens ici c'est peut-être pour entendre une autre approche de la question... Je m'y essaie donc.

Une autre option, peut-être plus conforme à la philosophie polyamoureuse, serait de faire preuve d'honnêteté intellectuelle vis-à-vis de ta femme. Par exemple lui dire "je voudrais aborder un sujet complexe avec toi : comme bien d'autres humains, il m'est arrivé de ressentir envers quelqu'un d'autre une attirance, que je ne me suis pas autorisé à transformer en actes, par fidélité pour toi. Par ailleurs, j'ai constaté que mon amour pour toi n'était en rien diminué par ce que je ressentais pour une autre. Mais je m'interroge : cette limite, que je me suis imposé par loyauté envers toi, serait peut-être de nature à me rendre malheureux si je devais être conduit à me l'imposer de nouveau. J'aimerais donc parler avec toi pour que nous trouvions ensemble une façon de gérer une situation de cette nature si elle surgissait de nouveau, d'une façon qui nous permette d'éviter que quiconque souffre. Si je ressentais de nouveau une attirance, voudrais-tu que je t'en parle tout de suite ? Voudrais-tu au contraire ne rien en savoir et me laisser décider seul de l'attitude juste ? Considérerais-tu comme un problème sérieux que j'envisage une tendresse en-dehors de notre couple ? Etc."
Je ne suis pas en mesure de t'écrire tout le discours ;-) , qu'il ne s'agit pas de sortir d'une seule traite, mais dont chaque élément doit être une occasion de s'écouter en se respectant, sans "infantiliser" ni "déresponsabiliser" personne : tu ne dois pas "obéir" à ton épouse, mais lui parler en égal, en humain libre et responsable, sensible à son ressenti mais aussi au tien, en lui demandant d'entendre aussi tes besoins... (Pas toujours facile à faire, je sais ! Mais le polyamour a ses exigences :-) )

Bref, le polyamour n'est pas à mes yeux "mieux" que l'adultère : c'est une autre approche, moins classique, plus exigeante en terme de communication, d'efforts d'honnêteté et de patience, avant qu'un accord au sein du couple vienne autoriser une relation extérieure. A terme c'est beaucoup plus apaisant que l'adultère (ne pas avoir à mentir, ne pas avoir peur d'être découvert, quel soulagement !), ça permet bien davantage de possibilités... sauf que ce n'est pas adapté à tout le monde : certains conjoints sont viscéralement fermés à cette possibilité, et le choix sera alors limité : adultère, séparation ou résignation à l'exclusivité en étouffant les autres désirs.

Bonne chance, Phénix !

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Discussion : amertume, déception et colère

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Paul-Eaglott

le mercredi 28 janvier 2009 à 15h34

"Simultanément".

J'ai l'impression en effet que c'est de ce mot que découle toute une série de malentendus.
Peut-être me gourre-je, mais j'ai l'impression que Man interprète "simultanément" au sens le plus fort et le plus strict, en synonyme de "au même instant et au même endroit", ce qui correspond à ce qu'elle vit.

Alors que la plupart des polyamoureux disent "simultanément" pour dire "sur une même période". Et que, en tout cas, c'est aussi pour parler de ce type de situation que ce site a été créé.

Exemple : Claude aime Dominique et Camille. Claude voit Dominique tous les lundis, et Camille tous les jeudis.
Si Dominique ou Camille se croient l'unique partenaire de Claude, c'est de la tromperie.
Mais si Claude a informé Camille et Dominique de la situation et que Camille et Dominique l'acceptent, c'est du polyamour.

Toutes les questions liées à une telle situation ont leur place sur ce site, dont c'est la raison d'être, me semble-t-il.
Exemple de questions ou de problèmes :
Si Dominique est "d'accord", mais préférerait que Claude soit monogame, comment faire ?
Si Camille ressent de la jalousie les lundis, que faire ?
Si Dominique et Camille sont très à l'aise avec la situation mais préfèrent ne pas se rencontrer... et qu'une occasion se présente où la rencontre aura inévitablement lieu, comment faire ?
La question des enfants (quand il y en a -- que leur dire ? -- ou quand il y a le désir d'en avoir...)
La question de l'entourage familial et professionnel : que dire à qui ?
La question de la protection contre les MST.
La question de la transition : Claude aime Dominique depuis X années lorsque sa rencontre avec Camille a lieu. Comment en parler à Dominique ? quand ? et à Camille ? Comment négocier l'ouverture à une multiplicité ?

Voilà certaines des nombreuses questions que des polyamoureux différents de Man peuvent se poser et auxquelles des réponses (subjectives et personnelles, mais instructives) peuvent être apportées ici.

Man, si tu vois d'un mauvais oeil les relations de "monogamies cumulées" même lorsqu'elles sont pratiquées sans mensonge et dans le respect de la sensibilité de chacun, tu seras en effet heurtée par la plupart des témoignages que tu liras ici. Car c'est là la forme la plus courante des relations polyamoureuses, peu d'entre nous ayant le privilège de vivre à plusieurs amoureux sous le même toit.

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Discussion : Ma femme me trompe et a un regard sur le polyamour

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Paul-Eaglott

le mardi 27 janvier 2009 à 12h14

Bonjour Fred,

pour commencer par la fin, tu es justement sur un site "spécialisé". Sauf qu'il n'existe pas vraiment de "spécialistes" de la question. Des gens vivent des expériences diverses, et peuvent parler ici de ce qu'ils ont vécu, évoquer les difficultés ou les joies qu'ils rencontrent dans des situations qui semblent liées au polyamour.

Pour ce qui est de ton cas, je voudrais te dire que votre histoire est à inventer sans cesse. Il n'y a pas de règle pré-établie. Par exemple, il n'est pas obligatoire que tu aies une amante : si tu te sens bien avec ta femme, partagée entre toi et son autre amoureux, ça peut très bien se passer comme ça.
Mais si en effet, vous trouvez tous les deux que votre vie serait plus belle si tu avais quelqu'un autre, pourquoi pas !

Pour résoudre toutes les questions que tu poses, le seul conseil que j'aurais tendance à te donner, serait de toujours avancer en dialoguant avec ta femme. De toujours prendre les décisions après avoir discuté ensemble, pour essayer de trouver la façon de rendre le moins douloureux possible tout ce que toi ou elle ou vous deux voulez faire.

Et -- autre conseil -- si tu rencontres une autre femme, à elle aussi parle franchement et clairement de la situation : qu'elle sache que tu ne veux ni quitter ton épouse, ni lui mentir sur le fait qu'il y aura une autre femme. Et essaie de trouver quelqu'un qui vive ça bien, qui ne se sente pas "en compétition" avec ta femme.

Ce qui permet à une situation polyamoureuse d'être viable et épanouissante, c'est l'absence de mensonge, le dialogue et le respect de chacun pour tous.

Exemple. Faire un bébé avec une autre femme, si tout le monde trouve que c'est super, personne ne vous en empêchera ! Mais si quelqu'un (toi, ta femme, ton autre amoureuse...) trouve que c'est un problème, il faut discuter et discuter, essayer de comprendre les problèmes que ressentent les autres, etc., avant d'arriver à une décision négociée.

Le polyamour ne donne pas le "droit" de tout faire : c'est juste une façon d'aborder les questions de l'amour et du désir moins cachottière que la façon "habituelle".

Un dernier mot : ton histoire n'est pas banale, et déjà elle a un atout qui donne l'impression que bien des choses sont possibles : cet atout, c'est que ce n'est pas dans le secret que les choses ont avancé, et que tu sembles "ouvert" à l'idée de ne pas être "propriétaire" de ta femme (et réciproquement).

En tout cas bonne chance, et continue de te renseigner, et de parler (ici ou ailleurs) des problèmes que tu rencontres dans cette histoire.

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Discussion : Polyamour, lutinage, et auto-stop

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Paul-Eaglott

le mardi 20 janvier 2009 à 14h09

@ Siestacorta :

Curieusement, j'ai un vécu différent du tien : depuis que je connais le concept de polyamour et que, quand je rencontre quelqu'un susceptible de m'intéresser, je peux dire très tôt "je suis polyamoureux", j'ai davantage de réactions positives -- et même réceptives ! -- que lorsque j'abordais "monogamement".

Cela dit, il est vrai que je réagis à l'inverse de toi sur un point : tu dis <<le rateau "tu ne me plais pas" et le rateau "tu me plais mais tu fonctionnes pas comme je veux", c'est pas la même chose. Le premier, je m'en remet toujours à plus ou moins long terme, selon la recherche, le second me frustre plus foncièrement, assombrit mes perspectives.>>
Pour moi au contraire, je ne me sens pas plus atteint par une réponse du genre "désolée, je suis monogame et entends qu'on le soit avec moi" que si c'était "désolée, je n'aime que les femmes", ce qui fait que je suis à l'aise avec ma nature polyamoureuse et n'ai aucune difficulté à en parler. C'est peut-être d'ailleurs cette aisance qui fait en partie la différence (je m'interroge).

Certes, mes contorsions d'antan ("bonjour, tu me plais, mais je préfère être honnête, je rate toutes mes histoires d'amour, je ne sais pas trop pourquoi, mais en tout cas la vie de couple ne me réussit pas, j'espère qu'on va trouver une entente malgré tout, ce serait miraculeux que ça fonctionne longtemps mais tu veux bien essayer ?") étaient moins rayonnantes et probablement moins attirantes que "bonjour, je suis heureux en polyamour" :-)
Mais sérieusement, je croise bien plus souvent que je ne l'aurais cru des femmes considérant le fait que je suis polyamoureux comme une qualité, et pour qui ce ne serait pas un obstacle (même si ça ne conduit pas toujours -- loin de là -- à une relation autre qu'amicale).

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Discussion : Utopie, projet en l'air, Shortbus.

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Paul-Eaglott

le mardi 20 janvier 2009 à 00h57

Rêve partagé, Siestacorta !

Ce film est une référence absolue pour moi, et la qualité d'émotion et de sensibilité qui émane des scènes y compris les plus sexuellement débridées, m'a fait pleurer de bonheur...

S'il existait un lieu tel que le Shortbus imaginé par James Cameron Mitchell pour son film, je suis certain que nos vies seraient plus belles et plus sereines...

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Discussion : Nos différences, entre les hommes et les femmes

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Paul-Eaglott

le mardi 13 janvier 2009 à 09h23

Difficile de proposer une réponse générale, surtout quand (comme c'est mon cas) on n'est qu'une seule personne à la fois... ;-)
Je peux toutefois donner mon témoignage sur les fluctuations de mon désir.
Bien que n'ayant jamais vécu en couple, bien que presque aucune de mes relations n'ai duré plus de deux ans, j'ai souvent été frappé de cette malédiction : la perte du désir pour une femme que, pourtant, j'aime.
Et les causes de ces disparitions ne sont pas totalement éclaircies, mais une hypothèse semble se dessiner depuis quelque temps, que je crois capable de résumer les différentes situations que j'ai affrontées : je crois qu'un élément central qui suscite mon désir pour une femme est sa LIBERTÉ. Dès lors qu'elle m'apparaît soumise à telle ou telle norme sociale que je perçois consciemment comme une entrave, ou que je la sens prisonnière (de son attirance pour moi, notamment), mon désir se délite.
C'est une des raisons qui font que le polyamour me convient si bien : une femme qui n'aime pas que moi est bien entendu plus libre à mes yeux, et mon désire perdure infiniment mieux.
Mais je ne crois pas être un exemple typique "d'homme", sur ce point...

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