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Discussion : Le féminisme devrait-il dénoncer la norme monogame ?

Anarchamory
le samedi 31 août 2013 à 10h43
marco1003
MetaZet, tu résumes bien ma pensée ! Pour moi, notre essence masculine ou féminine ne détermine pas notre point d'arrivée, mais plutôt notre point de départ : des points de départ différents pour chaque individus, qui nous n’empêchent pas d'évoluer vers des buts qui, eux, sont gérés par notre nature consciente.
Ben justement, je ne pense pas qu'il y a une essence masculine ou féminine, ni à l'arrivée, ni au départ. Il y a, bien sûr, un concept du masculin ou du féminin, mais pas une essence (= un concept "réel", qui existerait en dehors de notre monde de représentations). En revanche, je suis d'accord que le concept du masculin ou du féminin est imposé à notre point de départ (tu as un zizi => tu joueras aux petites voitures ; tu as une zézette => tu joueras aux poupées ; heureusement, il est possible de s'arracher plus tard de ce déterminisme culturel). Mais cette imposition est liée à notre culture, non à une réalité extra-mentale. On pourrait imaginer un type d'éducation où il serait proposé, aux enfants, quelque soit leur sexe biologique, de jouer soit aux voitures, soit aux poupées, soit etc., selon ce qui leur fait plaisir (et ça peut être plusieurs choses, ou une chose un jour et autre chose un autre jour). D'ailleurs ce type d'éducation est déjà mis en place dans certains milieux libertaires si je ne m'abuse.
Cela n'est pas nier le réel : c'est au contraire en tenir compte, la réalité étant plus complexe que les pseudo-essences masculine ou féminine. Il ne s'agit donc pas de nier l'influence de la biologie (contrairement à ce que j'ai cru comprendre lorsque j'ai entendu parler pour la première fois des gender studies, mais peut-être que mes sources d'information étaient biaisées), mais de reconnaître que cette influence n'est pas l'équivalent d'un simple mécanisme. Testostérone n'implique pas "j'aime le foot" et œstrogène n'implique pas "j'aime les bébés". Il y a, c'est sûr, des tendances statistiques, mais les individus ne sont pas des populations, et ce qui est vrai d'une population en moyenne peut être complétement faux d'un individu en particulier (par exemple, tout homme que je suis, je ne suis absolument pas attiré par le football ; alors que je connais des femmes qui adorent ça...). Et surtout, on ne voit pas ce que l'éthique vient faire là-dedans (en n'aimant pas le football, est-ce que j'agis mal parce que je ne réaliserais pas ma véritable nature d'homme ?...).
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Le féminisme devrait-il dénoncer la norme monogame ?

Anarchamory
le vendredi 30 août 2013 à 23h43
marco1003
Dans ce cas là, c'est pas une relation entre individus qu'il faut construire, mais réellement une relation saine entre hommes et femmes, tout en reconnaissant leur nature respective masculine et féminine.
La relation homme-femme n'est pas une relation anodine : il y a pas mal de composantes instinctuelles et inconscientes que rentrent en jeu, et que rendent les échanges beaucoup plus complexes. S'afficher uniquement comme individus équivaudrait à nier ces composantes inconscientes, et à construire des relations en apparence saines, mais fausses au niveau de l'inconscient.
Marco, il me semble que tu nous réintroduis là un soupçon d'essentialisme, l'air de rien :P Un individu, qu'est-ce que c'est ? Ce n'est pas un être abstrait, désincarné, un point mathématique qui ne se distinguerait d'un autre que par ses coordonnées spatio-temporelles. C'est un être concret, incarné, qui va présenter telles ou telles qualités tangibles. En cela, les relations entre individus peuvent être tout à fait authentiques, ne pas nier les composantes instinctuelles et inconscientes, que tu peux appeler "féminines" et "masculines", si tu gardes à l'esprit qu'il ne s'agit là que concepts descriptifs pour nous aider à organiser notre représentation du réel, et non d'essences platoniciennes qui détermineraient notre être et notre finalité. Rien n'oblige absolument, sur un plan logique et/ou éthique, tel ou tel être humain à être féminin (par exemple).
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Anarchamory
le vendredi 30 août 2013 à 17h26
LuLutine
Quand j'étais petite, et que mes parents ramenaient des pâtisseries pour le dessert, ils me demandaient laquelle je voulais....je répondais toujours : "Un peu de chaque !"
C'est ma faute si j'aime le fondant au chocolat ET la tarte au citron ?? ? :)
Mince alors, moi une fois une mamie m'a proposé — je devais avoir 5 ou 6 ans — une tablette de chocolat blanc et une tablette de chocolat noir et m'a demandé laquelle je voulais. Je lui ai répondu : "Les deux !" :P
La poly-tude serait-elle décelable dès l'enfance ? ^^
Discussion : Le féminisme devrait-il dénoncer la norme monogame ?

Anarchamory
le vendredi 30 août 2013 à 17h22
Oui, en fait une hypothétique "norme poly" où tout le monde serait obligé, pour être bien vu en société, pour être "normal", d'avoir (ou au moins de rechercher) plusieurs relations amoureuses et d'accepter celles de leur(s) partenaire(s), ça serait tout aussi navrant... (mais c'est rigolo à imaginer et ça peut permettre aux monogames de comprendre ce qu'on vit ! :P )
Discussion : Le féminisme devrait-il dénoncer la norme monogame ?

Anarchamory
le vendredi 30 août 2013 à 13h00
LuLutine
Oui, plus que jamais !
Mais si on construisait juste des relations entre "individus", plutôt qu'entre "hommes" et "femmes" ? :)
Tu me coupes l'herbe sous le pied, je voulais justement dire que, peut-être, c'est le mot "féminisme" qui pose problème. Au fond, ce que les féministes, les polys, les LGBT, etc. défendent, c'est la même chose, à savoir la liberté et l'autonomie individuelles, sauf que chacun, en fonction des problèmes spécifiques qu'il rencontre relativement à sa condition, ses choix, etc. va mettre en lumière plus particulièrement l'un ou l'autre domaine d'application de cette liberté et autonomie individuelles. On pourrait englober tout cela dans une seule philosophie : l'individualisme. Bien sûr, dans le bon sens du terme qui n'a rien à voir avec l'égoïsme : oui, ce sont les individus qui sont les plus importants, mais tous les individus, et même chaque individu ; et non des abstractions comme : "les femmes", "les hommes", "les homosexuels", "les hétérosexuels", "les polyamoureux", "les monogames", etc. Et évidemment, il ne s'agit pas d'exclure la possibilité de l'association, à partir du moment où elle est libre.
Discussion : Polyamoureuse pas assumée

Anarchamory
le vendredi 30 août 2013 à 12h35
LuLutine
Lorsque j'étais exclusive
N'étais-tu pas, finalement, surtout fusionnelle, plutôt qu'exclusive ? A la limite, j'ai l'impression que ça ne t'aurait pas dérangé que ton amoureux ait eu une autre copine, du moment qu'il te prenait avec pour aller la voir :P
Me trompe-je ?
Discussion : Aimer & communiquer autrement

Anarchamory
le vendredi 30 août 2013 à 00h57
Len
Quand je dis souvent parsque j'exclus les relations basées sur une attirance sexuelle exclusivement, le coup d'un soir ou même se rencontrer juste pour faire ça et tchao l'ami....l'amour est comme tué dans ces cas de figure :-(
S'il n'existe pas (tu parles de relations basées sur une attirance sexuelle exclusivement) alors comment peut-il être tué ?
Len
D'ailleurs en retournant plus vers le sujet, au tout début de la relation, quand 2 êtres s'attirent, se plaisent, qu'il y'à attirance, on devrait dès le début mieux communiquer pour savoir, confirmer que nous sommes bien destinées à vivre cette relation et à quels points nos idéaux se rejoignent. Il faut réussir l'exercice difficile de la confrontation à la réalité et aller vers toujours plus de vérité.
Et avec sérénité, douceur, laisser les choses se déployer. Le temps devrait révéler les choses.
Ça dépend du type de relation envisagée.
Pour une relation d'amour amical ou d'amitié amoureuse (l'amour véritable, donc, selon moi), je suis d'accord.
Pour une relation où seul compte l'aspect sentimental ou passionnel, ce n'est pas nécessaire, à partir du moment où on est très clair avec soi-même et avec l'autre sur la nature et les attentes de ce genre de relation.
Après, j'avoue que je trouve que ce dernier type de relation est d'un intérêt très limité et est souvent éphémère par nature sans la composante amicale.
Discussion : Aimer & communiquer autrement

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 23h30
Deneb
(+)
de même que l'amour tout court !
Ouaip. Mais à vrai dire, le truc bizarre que je n'arrive pas à comprendre, c'est que le fait que le monoamour n'ait rien à voir avec le sexe est encore assez bien compris par beaucoup de gens. Mais dès qu'on remplace "mono" par "poly", hop, ça devient forcément en rapport avec le sexe pour la plupart, et même plus du tout à l'amour pour les plus butés... Comme si le seul intérêt de la pluralité en amour, c'était de multiplier les expériences sexuelles. Comme si l'amour était exclusif par essence.
Discussion : Aimer & communiquer autrement

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 23h21
LePolyMasquey
Metazet ou de l'art de juxtaposer les concepts sans les approfondir....
On a lancé une partie de cadavre exquis et on ne m'a pas prévenu ?
]:-|
C'est qui lui ??...
Discussion : Aimer & communiquer autrement

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 23h16
LuLutine
Pourquoi "on ne dirait pas" ?
Parce que le a- de "asexuel" pourrait laisser supposer un appauvrissement, un défaut, un manque, par rapport à quelque chose qui est généralement positivement perçu dans la société : l'attraction sexuelle ; alors qu'en fait ce n'est pas du tout le cas, c'est une façon différente de vivre les rapports humains où, certes, l'attirance sexuelle est absente, mais où, du coup, les inconvénients afférents sont aussi absents, et où, aussi, les rapports humains sont repensés différemment. L'exemple des aveugles qui compensent leur condition en développant leurs autres sens me vient à l'esprit, à titre de comparaison imparfaite (car la sexualité des asexuels fonctionne, contrairement à la vision des aveugles, c'est juste qu'ils ne trouvent personne sexuellement attirant).
Par ailleurs, le fait que des asexuels produisent des analyses et réflexions qui s'appliquent si bien au polyamour va contre l'idée reçue que le polyamour a un rapport nécessaire avec le sexe (comme ce cher Infiny le croit).
LuLutine
Moi j'ai jamais dit ça en tout cas...
Mais je n'ai pas dit que tu l'avais dit. Ne te sens pas visée. C'était une remarque générale.
Discussion : Aimer & communiquer autrement

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 22h06
LuLutine
Ah, merci MetaZet !
Le sentiment dont je parlais dans le fil "Quelle est la couleur de ce sentiment ?", c'est sans doute un squish ! (Enfin si j'ai bien compris la définition)
:)
Franchement, on dirait pas comme ça, mais il y a plein de réflexions et d'analyses très intéressantes chez les asexuels ! :D
Et ce qui est très étonnant c'est que beaucoup de ces réflexions et analyses peuvent s'appliquer au polyamour presque telles quelles.
La notion de relation queerplatonique par exemple, je suis sûr que tu pourrais t'y retrouver complétement. J'y vois un peu une mise en pratique de l'anarchie relationnelle. On pourrait également rapprocher ça de la notion de frontière floue. Voici un lien un peu plus consistant que le précédent (but in english!) :
Discussion : Aimer & communiquer autrement

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 21h52
gcd68
Encore une incompréhension de ma part mon cher MetaZet, l'anglais :-/
J'ai trouvé des définitions en français :
- Pour les crushes et squishes : www.asexuality.org/fr/wiki/index.php?title=Attiran...
- Pour les relations queerplatoniques :
asexualite.wordpress.com/2012/06/22/aromantisme-ro...
Discussion : Aimer & communiquer autrement

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 20h01
Les asexuels ont aussi tout un vocabulaire intéressant potentiellement importable : les squishes et les crushes par exemple, les relations queerplatoniques aussi.
Discussion : Aimer & communiquer autrement

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 20h01
gcd68
Bon, je suis sans doute un peu concon sur les bords et sans doute même au milieu :-D.
Non, je comprends parfaitement ton incompréhension :P
gcd68
Cela désigne-t-il pour toi relation principale et autres relations moins importantes ?
Non, ce n'était pas trop ça mon idée. Plutôt l'idée de plusieurs relations amoureuses vécues "une par une", donc en série.
Discussion : Aimer & communiquer autrement

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 19h18
gcd68
Peux tu, mon cher MetaZet, m'expliquer la source du mot Kathénogamie, stp ?
Volontiers, ma chère gcd68. J'avais expliqué ça là :
Discussion : Elle veut tout contrôler, et ça vire au cauchemar

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 19h13
LuLutine
En très gros et en résumé, A lui apporte quelque chose qu'il ne vit pas avec les autres, et qu'il ne pense pas pouvoir retrouver chez quelqu'un d'autre.
Oui, les emmerdes ! :P
(désolé, c'était trop tentant...)
(en plus, c'est pas faux... visiblement il n'y a qu'elle qui lui en apporte, parmi toutes ses copines...)
LuLutine
De plus, A en est consciente et je pense qu'elle mise là-dessus pour demander toujours plus.
C'est fort possible en effet...
Discussion : Aimer & communiquer autrement

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 18h45
gcd68
Je voudrais ajouté en nouveaucabulaire "amouritié" inventé par MetaZet.
(+) :-D
J'avais aussi inventé kathénogamie (pour la monogamie en série), mais il est visiblement passé inaperçu...
Sinon, un autre terme que j'utilise aussi parfois, un peu sur le modèle de "amouritié", c'est la notion d'amireux ou d'amireuse, et le fait d'être amireux.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Elle veut tout contrôler, et ça vire au cauchemar

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 18h39
LuLutine,
Il y a une interrogation que j'aimerais partager, parce que je ne crois pas l'avoir vu passer, et que quand même, elle me semble assez cruciale : mais que fait donc B avec une nana comme ça qui lui pourrit la vie ?... Je veux dire, si c'était sa seule copine, je pourrais encore comprendre qu'il reste avec, par crainte de la solitude, besoin de se rassurer sur son pouvoir de séduction, besoin de combler un manque, peur de finir "seul", etc. Mais là, c'est pas le cas, il a plusieurs autres copines, dont au moins une que je connais un peu : toi. Qu'est-ce qu'elle a donc de si spécial, A, pour qu'il juge nécessaire de "s'encombrer" avec elle alors qu'il a toi (entre autres) ? C'est une riche héritière ? :P Elle connaît le Kama Sutra par cœur ?... ??... Non, franchement, je ne comprends pas pourquoi il reste avec cette fille... Ça m'interpelle !
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Puis-je choisir les partenaires de ma partenaire ?

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 12h17
Maxence_Lascombe
Question simple, réponse complexe ?
Puis-je choisir les partenaires de ma partenaire ?
Suis-je en droit de dire si oui ou non j'agréer telle personne, ou telle personne dans le cercle intime de ma femme, de ma compagne, de ma poly-amoureuse ?
Comme dirait LuLutine : "Ça dépend".
Si vous êtes tous les deux d'accord sur ce principe là, pourquoi pas ? Mais pour conserver l'esprit égalitaire du truc, j'ose imaginer qu'il était implicite dans ton discours que ta femme serait aussi en droit d'agréer/choisir ou non tes partenaires, n'est-ce pas ?
Sinon, vous faites bien entendu ce que vous voulez... mais à mon sens, s'il n'y a que toi qui a le droit de regard sur les partenaires de ta femme, et pas elle sur les tien(ne)s, ce n'est plus du polyamour. Le polyamour est fondamentalement égalitaire dans le principe.
Déjà, le simple fait que chacun ait cette possibilité d'agréer ou non tel ou tel partenaire de l'autre, ça me semble vraiment aux limites du polyamour... Je ne sais pas ce qu'en pensent mes petits camarades...
Je n'aimerais pas qu'on me dise quels sont les amis que je peux avoir et ceux que je ne peux pas avoir. Du coup, j'applique ça aussi aux "amours". Pour moi, fondamentalement, le polyamour, ça revient à étendre à l'"amour" et à la sexualité la liberté et l'autonomie dont chacun jouit dans ses autres types de relations (amicales par exemple), sans que ça soit remis en cause par la société.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : Elle veut tout contrôler, et ça vire au cauchemar

Anarchamory
le jeudi 29 août 2013 à 08h30
Bon, au cas où, A ce n'est pas moi non plus :D
Et je ne suis pas B non plus.
Et je ne suis pas davantage LuLutine.
Ni personne d'autre sur ce forum à part : MetaZet.
(Même si quelqu'un avait pu dire qu'on était tous des clones lol)
(Petit trait d'humour pour me donner du courage avant le taf !)
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.