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Discussion : S’interdire d’aimer

artichaut
le mardi 14 mai 2019 à 12h40
bidibidibidi
pour moi, la question du consentement est centrale (consentir à quoi et comment).
Oui c'est certain.
D'où l'importance d'énoncer clairement ses envies, ses limites, etc. Sinon le consentement n'est qu'un truc abstrait et théorique.
Mais, malheureusement, il faut aussi tenir compte qu'énoncer clairement ses envies et ses limites n'est pas facile de la même façon pour tout le monde.
Du coup, c'est un vrai travail à faire. Et qui peut prendre beaucoup de temps.
bidibidibidi
Oui, c'est aussi pour ça que j'ai réagi. J'aime assez peu la lâcheté masculine et autres concepts genrés qui m'éclaboussent, de fait.
Je trouve ça bien que tu le dises comme ça.
(De savoir que tu réagis avec cette virulence aussi à cause de ça, peut permettre de relativiser le mépris ressenti.)
Mais tu avouera qu'il y a une différence entre se sentir éclabousé par un propos généralisant, et être attaqué nominativement.
Ça reviens souvent sur ce forum, la protestation contre toute pensée généralisante (…enfin surtout quand elle concerne les mecs-cis-hétéros).
À la fois ça me semble une bonne chose (il n'y a pas de vérité générale qui vaille, parlons plutôt de nos vécus, etc), à la fois je ne peut m'empêcher d'analyser ça, comme une erreur conceptuelle.
Parler de lâcheté masculine ne veut pas dire que tout les mecs sont lâches, encore moins que toi Bidi tu es un lâche.
Quand on se sent visé (je m'inclue dedans) par un propos généralisant sur un groupe dominant auquel on appartient, qu'est-ce qui nous dérange ?
Si je sais que je ne suis pas lâche, où est le problème dans le fait que quelqu'un parle de "lâcheté masculine" ?
Pour moi ça rejoins le travail sur la jalousie. Si entendre parler de "lâcheté masculine" nous blesse, c'est peut-être qu'on à quelque chose à travailler à cet endroit là. (Le ver est aussi dans la main qui prend la pomme).
Et j'aurais envie de dire qu'il faut peut-être savoir se saisir de ces occasions là (magnifiques occasions), comme avec la jalousie, pour nous interroger sur nous-même, comprendre nos mécanismes de défense, et donc nos mécanismes tout court.
Mais à mon tour, je ne voudrais pas être mal compris. Je ne dis pas du tout @bidibidibidi que tu es lâche. Ni même que tu a quelque chose à travailler à cet endroit là. Je n'en sais strictement rien. Et même ça ne me regarde pas.
En revanche ce que je peux dire, c'est que j'ai souvent constaté ça chez moi (aussi bien de la lâcheté, que de me sentir blessé par un propos généralisant parce que ça touchait à quelque chose que je ne voulais pas voir).
Au final ça se rejoint je trouve : il y a des choses qui parfois, rendu là où on en est, avec notre bagage sociétal, avec notre parcours de vie, avec nos recherche d'identité, avec nos fragilités particulières et/ou structurelles, avec nos susceptibilités, avec notre exaspération… ne sont pas entendables.
Discussion : S’interdire d’aimer

artichaut
le mardi 14 mai 2019 à 12h00
bidibidibidi
ne parle pas d'amour, mais de sentiments.
Amour ou sentiment. Oui la nuance peut se faire et elle peut être pertinente et intéressante à faire.
Cela-dit on parle souvent de "relation sentimentale" pour désigner les "relation romantiques" …qui pour moi sont juste d'autres mots pour dire "relation amoureuse".
C'est d'ailleurs intéressant de voir ce que ces mots véhiculent comme sens. (Le terme "romantique", un peu désué et taxable de réappropraition historique…n'aurait-il pas été inventé par les détracteurs de l'amour ? Bon en l'occurrence il vient surtout de l'anglais…)
Mais oui, pourquoi pas, on pourrais dire que les sentiments viennent d'abord et que l'amour vient ensuite.
Et oui "tomber amoureux" en couchant une seule fois, ou même sans coucher d'ailleurs, pour moi ça relève du pathologique.
Mais chacun·e son pathos.
(d'ailleurs pathos est un mot grec qui signifie « souffrance et passion »)
Mais ce n'est pas forcément moins pathologique que de croire qu'on peut nier ses émotions pour ne pas en souffrir.
Ce sont juste des pathologies différentes qui se confrontent.
bidibidibidi
je pense qu'on est pas obligé d'être aussi extrême (le mariage avant le sexe, c'est un peu vieillot comme précepte).
Je n'ai pas parlé de mariage, hein…
Enfin oui j'ai parlé de monogamie, mais pas pour la défendre.
Le mariage avant le sexe avait vocation à brider la sexualité, à enfermer les gens (surtout les femmes) dans une morale culpabilisante, et même pire.
Ce dont je parle en priorisant l'amour, c'est tout le contraire. Il s'agit de reprendre le contrôle de sa vie. De choisir ses propres priorités. D'arrêter d'attendre de l'autre ce qu'il ne veut pas nous donner (et donc arrêter de lui donner ce que lui veut qu'on lui donne). Etc.
Ce n'est finalement pas si loin de ce que tu préconises (ne coucher que si on en a envie). C'est juste une manière, il me semble, +entendable de le dire.
Discussion : S’interdire d’aimer

artichaut
le mardi 14 mai 2019 à 11h38
Pourquoi @bidibidibidi penser qu'on ne te comprends pas (on peut par exemple te comprendre sans forcément être d'accord).
Être au clair avec soi-même. ne pas coucher si on n'en a pas envie. Ne pas marchander les sentiments. Tout cela est louable dans une société idéale.
Mais encore faudrais t-il que tout le monde soit à égalité, qu'il n'y ai pas d'injonctions, etc. Le consentement n'est malheureusement pas un truc facile qu'il suffirait d'appliquer. En tout cas pas dans ce monde là.
Pourquoi aussi ne pas chercher à comprendre @Aiemama ?
Elle dit qu'ils se connaissent depuis plusieurs mois. Elle est mieux placé que nous pour savoir si ce mec louvoie ou non.
Il est possible que "les tords" viennent aussi (ou complétement) d'Aiemama, mais pourquoi le pointer ? De surcroît avec autant d'insistance (voire même de violence, puisque tu utilise toi-même ce mot) ?
Je pense que ton message est largement passé.
Après personne n'aime trop s'en prendre plein la gueule.
Discussion : S’interdire d’aimer

artichaut
le mardi 14 mai 2019 à 10h05
Aiemama
La lâcheté masculine existe
Oui, il y a sociétalement, une grande lâcheté masculine, particulièrement en ce qui concerne le fait d'exprimer ses/des émotions (mais pas que).
Le masculin qui dans notre société "symbolise la force et le courage", en recèle souvent bien peu du courage (courage d'affronter ses émotions, de les extérioriser, de se mettre en jeu, de se remettre en question, de reconnaître ses erreurs, d'avouer ses faiblesses, de comprendre ce que l'autre peut ressentir, etc, etc).
Et oui aussi il y a une tendance à "l'aromantisme" dans notre société qui peut être une manière de vouloir de se protéger : ne plus rien ressentir = ne plus souffrir.
Cette tendance, autrefois très masculine, me semble de +en+ partagée entre les genres.
Après dans le cas présent, malgré l'indéniable possibilité qu'il s'agisse de lâcheté, il a le mérite, comme dit @bidibidibidi, d'être clair avec toi. Donc inutile d'aller chercher ce qu'il ne veut pas t'offrir (même si c'était pour de mauvaises raisons qu'il ne veut pas t'offrir ça). Envoie le bouler. Point barre. Et explique lui pourquoi tu l'envoie bouler (s'il te court après ce sera la preuve qu'il se ment à lui même ou qu'il était dans la manipulation, sinon c'est qu'il était au clair avec toi et avec lui-même, …quelque soit ce qu'on peut penser, par ailleurs, de ses choix et comportements).
Au vu de ce que tu semble rechercher (de l'amour), je t'inciterais à le prioriser, sur ce que beaucoup semblent rechercher (du sexe), à savoir : cherche d'abord à mettre de l'amour dans tes relations, et ce avant d'y mettre du sexe.
N'y mets du sexe, que quand, il y aura de l'amour. T'as un doute sur l'amour qu'on te porte ? : retire le sexe (tu sera très vite fixée). L'amour est au beau fixe ? : mets y du sexe (si t'en a envie). etc.
Tu aura moins de sexe dans ta vie, mais +d'amour. N'est-ce-pas finalement ce que tu cherche ?
Il faut changer le paradigme selon lequel « c'est avec le sexe qu'on conquière l'amour ».
Le sexe est une chose, l'amour en est une autre. Ils vont (trop ?) souvent ensemble. La monogamie à décrétée qu'ils ne pouvait aller que et obligatoirement ensemble. C'est un mensonge.
C'est peut-être cela "chercher au bon endroit" : être clair avec ce que l'on cherche en priorité, envoyer bouler les injonctions sociétales (et les relous par la même occasion), configurer sa vie telle qu'on a envie qu'elle soit.
Discussion : [Musique] Chansons, poèmes, divers poly

artichaut
le lundi 13 mai 2019 à 04h22
La célèbre chanson de Joséphine Baker « J'ai deux amours » (1930) ?
Joséphine Baker
J'ai deux amours
(…)
Par eux toujours
Mon cœur est ravi
Certes la chanson parle de son amour pour deux endroits (Paris et les Usa), mais difficile de ne pas prendre ça pour un aveu de polyamoureuse…
Discussion : Polys renommé.e.s, personnalités célèbres, etc

artichaut
le lundi 13 mai 2019 à 04h14
Comment ne pas prendre la célèbre chanson de Joséphine Baker « J'ai deux amours » (1930) pour un aveu de polyamoureuse…
Certes la chanson parle de son amour pour deux endroits (Paris et les Usa), mais difficile de ne pas prendre ça pour un aveu à demi-mots :
- à minima de bi-sexualité,
- et sans doute aussi de polyamour
Source 1 :
Wikipédia #
Mariée à plusieurs hommes, elle maintient également des relations amoureuses avec des femmes tout au long de sa vie adulte. Elle n'a cependant jamais révélé au grand public cet aspect de sa personnalité. Parmi ses amantes célèbres figurent l'écrivaine française Colette et Frida Kahlo.
Sachant que Colette et Frida Kahlo, en plus d'être Bi, sont sans doute elles-même poly.
Source 2 :
Pénélope Bagieu
Joséphine avait un peu plus de que "deux amours".
(Source : Culottées 1, p 79)
Et tant qu'on y est, dans le même livre Culottées 1 (p 15) il est dit à propos de la Reine du Ndongo et du Matamba, Nzinga :
Pénélope Bagieu
Tant qu'elle y est, elle se fait également proclamer "homme", et décrète qu'elle ne prendra jamais de roi (Mais aura de nombreux concubins).
Avoir de "de nombreux concubins" ne fait certes pas d'elle une poly, les femmes riches ou accédants au pouvoir, ont, comme les hommes, la possibilité facile d'avoir plusieurs amant·e·s, et le refus de la monogamie ("ne prendra jamais de roi") peut être justement une façon de garder le pouvoir, comme ce peut tout aussi bien être le contraire. On ne peut pas savoir.
Discussion : Reconnaissance du polyamour dans la société ?

artichaut
le samedi 11 mai 2019 à 03h38
Siestacorta
- pas de festival culturel poly (ça tient qu'à nous),
En matière de festivals j'ai trouvé ça sur le forum :
• "Non-Monogamies and Contemporary Intimacies", Lisbonne, 25-27 Sept 2015.
> ça avait l'air très chouette
• "Queer" et polyamour. Suisse, juin 2009
> deux conférences dans un festival Queer
• Festival : "Le vent se lève à Job" à Toulouse, mai 2019
> café poly et café sexo pendant un festival d'édication populaire
• Xplore Paris (sexualités créatives), août -septembre 2013.
> pas spécifiquement poly, mais pas trop loin non plus :
Xplore Paris
Xplore est un festival berlinois consacré aux sexualités créatives. BDSM, tantrisme, rituel et autres pratiques corporelles trouvent leur place à Berlin, chaque fin juillet. La première fois, c’était en 2004...
En 2013, Xplore s’installe pour la première fois à Paris du 30 août au 1er septembre 2013
• 1er festival "Au nom de l'Amour", août 2014 à St-Parthem en France.
> pas vraiment un "festival" :
Lysliane34
- Le contenu : ma proposition –née dès mon retour de la Grange, en août dernier- n'a d'autre ambition que de réunir des personnes toutes plus ou moins « hors des sentiers battus », ayant envie de partager quelques jours en toute simplicité…. et créativité, globalement dans le même esprit que celui de la Grange.
- ‘Le 1er festival de l'amour’ : un mot très ambitieux, qui me fait sourire aujourd’hui. Je vous invitais et vous invite toujours à être co-créateurs de ce festival ;
• Poly festival à Lyon septembre-octobre 2013
> projet de festival annulé
Du coup des choses existent à l'étranger (comme le festival à Lisbonne) mais non francophone, semble t-il.
Et je repère 2 tendances :
- se greffer à un festival existant et proposer des temps courts (café poly, conférence…)
- faire un truc vraiment poly, mais qui tend à n'être "que" (sans connotation péjorative) une rencontre entre polys et pas vraiment un "Festival" (pas ouvert au "grand public" quoi)
Alors oui, peut-être que c'est dans ces deux tendances là qu'il faut continuer à explorer (en attendant de peut-être un jour organiser un "vrai" festival en France)…
Discussion : [Série] Élaboration d'une Filmographie commentée des séries ou épisodes sur le polyamour.

artichaut
le samedi 11 mai 2019 à 00h54
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Purgatoire :
( à voir pour savoir si c'est poly)
• The Magicians (ou Les Magiciens au Québec), série télévisée fantastique américaine créée par Sera Gamble et John McNamara, 2015-2016
Basée sur le roman Les Magiciens de Lev Grossman.
• Big Love (Mari et Femmes au Québec), une série télévisée américaine en 53 épisodes de 42 minutes, créée par Mark V. Olsen et Will Scheffer, coproduite par Tom Hanks, diffusée entre le 12 mars 2006 et le 20 mars 2011
Synopsis : Cette série met en scène une famille polygame de l'Utah, membre de l'Église fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours, un mouvement religieux issu du mormonisme.
Commentaire : Plutôt pas certain que ça rentre dans le sujet…
• Steven Universe, série d'animation américaine créée par Rebecca Sugar. 2014
Synopsis : L'histoire de Gemmes de Cristal, extraterrestres humanoïdes.
Commentaire : La fusion se produit lorsque deux pierres précieuses ou plus atteignent un état d'harmonie émotionnelle. C'est une manifestation physique de la relation entre individus fusionnés.
• Lost Girl (ou Baiser fatal au Québec), série tv canadienne en 77 épisodes de 45 minutes, créée par Michelle A. Lovretta. 5 saisons (2010-2015).
Synopsis : Relation entre une succube bisexuelle et des humain·e·s.
Commentaire : Bo, Dyson et Lauren ont une relation complexe et évolutive.
• Faking It (ou Jouer le jeu au Québec), série tv américaine en 38 épisodes de 22 minutes créée par Dana Min Goodman et Julia Wolov. 2014-2016.
Synopsis : Deux lycéennes, Amy et Karma, décident pour devenir populaires de faire semblant d'être lesbiennes. Seulement, tout ne se passera pas comme prévu car l'une d'elles va éprouver de vrais sentiments amoureux pour son amie...
• Océan, série documentaire en 10 épisodes.
S1 E6 : Polyamour
Synopsis : "Je suis invité à présenter mon film "Embrasse-Moi !" à San Francisco. Là-bas, je tombe amoureux de Charlie, une femme queer et polyamoureuse qui va m’apprendre les bases du polyamour ... : pas facile pour un débutant ! " (source : france.tv, (2))
____________________________
Si vous les avez vues, n'hésitez pas à donner votre avis.
Discussion : Lexique

artichaut
le vendredi 10 mai 2019 à 23h59
Je viens de découvrir ce fil (de 2013) Aimer & communiquer autrement avec à la fois
- plein de mots proposés
- un débat (avec des pour et des contre) et des réflexions sur l'intérêt de ce nouveaucabulaire
J'y ai découverts par exemple :
- jalousie neigeuse (qui peut facilement fondre si la confiance de la personne est retrouvée, réchauffée).
Discussion : [Lexique] Origine du mot polyamour

artichaut
le vendredi 10 mai 2019 à 19h30
artichaut #
En anglais, le terme « polyamory » semble apparaître pour la première fois aux États-Unis en 1961, dans En terre étrangère (Stranger in a Strange Land), un roman de Robert A. Heinlein, auteur américain de science-fiction
Bon alors j'ai voulu vérifier cette info qu'on trouve un peu partout (comme sur wikipedia ou ici) et en fait cette information est… fausse.
J'ai fait une recherche dans l'ebook du livre, et il s'avère que le terme n'apparaît nulle part.
Le préfixe « poly » apparaît, mais dans 4 autres mots qui n'ont rien à voir : monopoly, polyglot, polytheistic, polynesian.
________________
Voir aussi le fil :
- [Lexique] Définition(s) du polyamour, fév 2009
- le Lexique du site et sa page discussion.
Discussion : Alexandra Kollontaï (1872-1952)

artichaut
le vendredi 10 mai 2019 à 17h26
Siestacorta
Je sais pas si c'est bien possible, dans le sens où il y a toujours des dispositions psychologiques qui nous enferment, nous excluent et nous poussent à enfermer les autres avec nous, même quand il s'agit pas d'exclusivité : du coup, des gens seuls, yen a toujours.
C'est ma limite à l'idée d'un PA collectiviste. Je pense pas que la libre circulation des sentiments suffise. On peut crever la dalle à côté d'une quantité infinie de nourriture, pour peu qu'on soit infoutu de la digérer.
Ça me fait penser au texte de Solène Hasse « Tu sais, bébé, mon cœur n’est pas sur liste d’attente ».
Et c'est sûr que c'est pas du tout pris en compte dans Place à l'Éros ailé ! . Mais l'époque n'était pas la même.
Discussion : [Texte] Responsabilité affective : « Tu sais, bébé, mon cœur n’est pas sur liste d’attente », par Solène Hasse (26/11/2011)

artichaut
le vendredi 10 mai 2019 à 17h20
Je m'interroge : Pourquoi tous les textes sur la responsabilité affective disparaissent les uns après les autres de la toile ?
En plus de ce « Tu sais, bébé, mon cœur n’est pas sur liste d’attente » (26/11/2011), dont le blog à été réinitialisé… et d'ailleurs en réponse à ce texte-ci, il y a eu sur la toile :
- J’emmerde votre liberté (2012) par Joao Gabriell :
negreinverti.wordpress.com/2012/05/11/jemmerde-vot... (lien périmé)
negreinverti.wordpress.com/2012/05/19/jemmerde-vot... (lien périmé)
negreinverti.wordpress.com/2012/06/06/jemmerde-vot... (lien périmé)
> blog supprimé
- Dossier : Le « Marché Romantique et Sexuel », Partie 2 : La Responsabilité Affective, par Zerhariel (25 mai 2015) :
www.pimentduchaos.fr/2015/05/25/dossier-le-marche-... (lien périmé)
> retiré du blog
- Trois textes sur les privilèges dans les relations affectives, par le Troll de jardin (2016) :
https://trolldejardin.wordpress.com/2016/01/10/le-... (lien périmé)
https://trolldejardin.wordpress.com/2016/01/10/le-... (lien périmé)
https://trolldejardin.wordpress.com/2016/01/10/pri... (lien périmé)
> retirés du blog
Je sais bien que l'internet n'est pas un truc pérenne, mais quand même je trouve ça dommage que ces textes disparaissent les uns après les autres.
Je me dis que c'est un sujet sensible. Souvent peu ou mal traité. Qui prête facilement le flanc aux critiques, etc.
Et je trouve ça courageux de publier des textes sur ce sujet.
Discussion : [Texte] Responsabilité affective : « Tu sais, bébé, mon cœur n’est pas sur liste d’attente », par Solène Hasse (26/11/2011)

artichaut
le vendredi 10 mai 2019 à 17h19
Argh le lien est mort.
Un bruit de grelot…
C’est fini ce blog.
On y trouvait des pensées féministes & trans, balancées en vrac entre 2009 et 2013.
Mais maintenant on n’y trouve plus rien. Désolée.
Big Bisous Bien Baveux.
SH.
Le voici sur l'indispensable WaybackMachine.
Discussion : [Livre] "Les sentiments du Prince Charles" ? de Liv Strömquist, Rackam 2012

artichaut
le vendredi 10 mai 2019 à 15h10
Merci @laurent59
C'est vrai que c'est précieux d'avoir des retours sensibles sur les oeuvres.
laurent59
Sauf utilisations volontaires du noir plat je suis en général 'plombé' (au sens de déprimé, impression de lourdeur, de fatalité, idées noires) par une surcharge de cette couleur dans les planches et trop de texte. Ce fut le cas.
Ce passage ne me semble pas hyper clair, alors je précise : c'est une BD entièrement en noir&blanc.
Quand Liv Strömquist utilise de la couleur (cf L'origine du monde, super BD également) c'est le +souvent par ajout ponctuel, ce que je trouve très pertinent.
Sinon, moi aussi j'ai été gêné par son style avec beaucoup beaucoup de texte (c'est vrai que ça fait assez fanzine… anarcho-féministe, en l'occurrence), bardé de références (même si oui, on est content de les avoir, quand on veut creuser le sujet, au moins elle cite ses sources !). Parfois le livre m'est tombé des mains, m'a fait mal a la tête. Je l'ai posé, puis repris +tard. C'est sûr, c'est pas une BD "facile à lire" et qui s'avale d'une traite et oui "faut la digérer" au fur et à mesure qu'on la lit. Autant être prévenu.
Par moment ça ressemble même à des vidéos YouTube, par exemple quand elle fait ses Tops (« Top4 des petits amis les plus provocateurs de l'histoire »), ou de la fausse télé (« Prix bobonne »). Celà dit j'ai trouvé ça marrant de faire de la "vidéos YouTube" en BD.
Aussi, tant qu'on est dans le formel, je regrette aussi qu'il n'y ai pas de numéros de page. Ça aiderai à citer tel ou tel passage (elle qui adore les citations, elle aurait pu y penser… mais peut-être est-ce une erreur… de d'éditeur).
Je trouve aussi qu'elle est un peu trop dogmatique parfois, qu'elle ne va chercher que les références qui appuie son propos, etc… et donc oui ça donne une vision assez orientée et négative des relations humaines et du sentiment amoureux.
Pour autant, si on garde en tête que c'est une vision un peu exagérée (car un propos peu audible, a souvent besoin de forcer le trait pour être entendu), à prendre plutôt comme des tendances dominantes que comme des vérités absolues, alors oui, c'est précieux.
La gente masculine, notamment médiatique (les stars américaines de la télé) ou célèbre (Picasso, Einstein, Bergman, etc), en prend pour son grade, mais ce n'est que mérité. Même la Suède (souvent cité comme exemple de pays à la culture moins sexiste) en prend pour son grade. Et on en attendais pas moins de Liv Strömquist.
La gente féminine, n'est pas épargnée non plus, dans sa complaisance à ne pas sortir de son conditionnement.
Et quand même y'a beaucoup de pertinence, elle documente vraiment son sujet (c'est pas juste des affirmations en l'air), elle ne se contente pas d'énoncer des pseudos-vérités (au contraire elle décortique et explique les mécanismes internes), y'a plein de leçons à en tirer, et ça déconstruit efficacement la monogamie à travers les âges ou les cultures.
Alors oui, moi aussi, je conseille ce livre. Et en effet que l'on soit poly ou non.
D'autant que les dernières pages (pas que la dernière je trouve) remonte la pente, propose des pistes, etc. Même si c'est vrai y'a pas d'exemples positifs, et je suis d'accord ça manque.
Par exemple, j'ai aimé les citations d'Eckhart Tolle et Bell Hooks.
Et aussi ce conseil tout simple, qu'elle donne vers la fin du livre, aux mecs qui auraient envie de dépoussiérer le patriarcat :
Liv Strömquist
Offrez du soin et de l'amour à une femme au hasard, ne serait-ce qu'une fois par jour.
Ça a l'air naïf, comme ça. Mais replacé dans le contexte, et amené comme elle l'amène, je trouve ça assez puissant.
Il ne s'agit pas, de devenir un "sauveur", ni d'aller faire chier les femmes dans la rue, mais juste d'avoir autour de soi (et pas que au sein de nos relations de couples) des comportements tout simples, activement moins sexistes et qui vont participer à "donner de la confiance-en-soi" à l'autre, juste ça.
En l'occurrence, faire juste une part infime aujourd'hui et dans ce monde, de ce que font la plupart des femmes à longueur de temps et depuis des siècles : la charge affective et relationnelle.
Et ce n'est pas présenté comme LA solution qui va changer le monde, juste comme une proposition aux mecs qui auraient envie de dépoussiérer le patriarcat (et qui donc implique d'agir sur ses propres comportements).
En tout cas Liv Strömquist mène son chemin dans le monde de la BD. Et ses autres BDs sont également passionnantes à lire, et jamais très éloignées du sujet de ce site.
Discussion : [Livre] élaboration d'une Bibliographie, commentée, sur le polyamour

artichaut
le vendredi 10 mai 2019 à 05h19
…et faut-il nommer les livres à potentialité poly ? qui tente le polyamour mais ne vont pas jusqu'au bout…
tel Aglavaine et Sélysette de Maurice Maeterlinck, pièce de théâtre créée en 1896.
Discussion : [Livre] Aglavaine et Sélysette de Maurice Maeterlinck, pièce de théâtre créée en 1896

artichaut
le vendredi 10 mai 2019 à 05h14
Aglavaine et Sélysette de Maurice Maeterlinck, pièce de théâtre créée en 1896.
in Œuvres II. Théâtre, Tome 1, Éditions complex, Bruxelles, 1999.
ou L'Avant-scène théâtre, N° 1361, avril 2014
Ce n'est pas un livre, une pièce, complétement poly, dans le sens où l'histoire finit mal. Mais néanmoins, ça fait partie de ses œuvres qui voudraient (auraient voulu) y croire.
Présentation de l'œuvre par Célie Pauthe :
« Aglavaine et Sélysette est une pièce peu connue et rarement représentée de Maurice Maeterlinck datant de 1896. Étrange et surprenante, elle opère une rupture par rapport à la brièveté, au caractère haletant et angoissé de ses oeuvres antérieures. Il l’écrit véritablement contre son “premier théâtre”, avec la ferme volonté de “se désimprégner de la force aveugle du destin” qui avait été, de La Princesse Maleine à La Mort de Tintagiles, l’horizon des drames symbolistes. “Je sens que j’en ai fini avec les drames pour marionnettes, avec les Maleine et les Pélléas. C’est un cul de sac.”, note-t-il dans ses carnets.
La démarche est courageuse: il remet ainsi en question les principes esthétiques qui avaient pourtant fait de lui, à 33 ans, l’un des chefs
de file les plus respectés et influents du mouvement symboliste. D’après sa correspondance, il cherche un nouveau souffle poétique capable de témoigner de l’émotion et de l’espoir nouveau que représente pour lui la découverte de l’amour.
La genèse de la pièce est en effet indissociable de sa rencontre avec Georgette Leblanc, cantatrice et comédienne, pour qui il décide d’écrire le rôle d’Aglavaine, figure originale dans son paysage féminin: “être de vérité profonde et de pure lumière”, puissante et agissante, capable de tenir tête au destin ; d’elle doit venir une révolution pour ceux qui l’entourent. Elle est venue pour convaincre les autres personnages qu’ils sont libres et peuvent aspirer au bonheur.
Seulement voilà : l’équation de départ n’est pas sans poser d’emblée question. C’est en effet auprès d’un jeune couple marié que l’auteur décide de propulser sa nouvelle héroïne. Méléandre et Sélysette vivent ensemble depuis quatre ans en retrait du monde, entourés de Méligrane et Yssaline, grand-mère et petite soeur de Sélysette. Leur amour semble doux et calme, mais lorsque, dès la première page de la pièce, une lettre prévient de l’arrivée d’Aglavaine, veuve du frère de Sélysette venue leur demander l’hospitalité, Méléandre annonce à Sélysette que grâce à elle, ils vont s’aimer mieux encore :
Maurice Maeterlinck
Nous nous sommes aimés autant qu’on peut humainement s’aimer, semble-t-il. Mais quand elle sera là, nous nous aimerons davantage ...
Tel est le troublant et dangereux dispositif dans lequel Maeterlinck projette les personnages de ce trio amoureux, embarqués dans un pari fou qu’ils vont, chacun à leur manière, tenter de relever de toutes leurs forces: s’aimer au-delà du couple, inventer ensemble un “au-delà de l’amour qui devrait ignorer les petites choses de l’amour”, une nouvelle utopie qui consiste à croire que l’amour est transmissible et non exclusif, irradiant et non destructeur.
L’œuvre entière est en effet traversée par cette haute idée de l’Amour qui devrait pouvoir nous faire déplacer la ligne d’horizon du possible, voir plus loin que l’ordre moral en s’élevant tant au-dessus des conventions que de nos faiblesses humaines...
Sous l’impulsion d’Aglavaine, qui parvient à émouvoir et convaincre Sélysette elle-même, tous trois vont donc tenter de travailler à ce projet, malgré la jalousie, la culpabilité et la souffrance, avec exaltation et “ivresse d’âme”.
Mais peu à peu le projet utopique déraille, échappe à son auteur : alors qu’on peut penser sincère l’espoir que Maeterlinck engage dans ce personnage solaire et combattant qu’incarne Aglavaine, c’est en fait l’autre personnage féminin, Sélysette, être du repli, de la modestie et du désarroi, qui manque autant de confiance en elle qu’Aglavaine en est pleine, être de peu de mots, qui appartient plus à la première famille, celle des “démunis du langage”, qui va progressivement capter, malgré lui, son empathie et sa tendresse. C’est à elle qu’il va en effet confier in fine l’acte d’amour le plus radical, le plus absolu, acte comme seul un enfant exalté peut l’entreprendre et dont le courage et la violence laisseront les deux autres désemparés et perdus. Éveillée et enflammée, tant spirituellement que sensuellement, par Aglavaine, Sélysette sera au final celle qui sera allée le plus loin sur le chemin de cet extrémisme amoureux...
Au point que Maeterlinck demandera pardon à Georgette, qui devait être sa muse, de ce tournant auquel il ne s’attendait pas lui-même.
“Mes personnages font ce qu’ils veulent, je ne peux rien sur eux.
[...] C’est la force des choses, lui dira-t-il, qui a voulu que le drame soit presque la défaite d’Aglavaine.”
Il ne s’agit pas pour autant, de trancher entre l’une et l’autre, pas plus que ne parvient à le faire dans la pièce Méléandre, double à peine masqué de l’auteur lui-même. Elles sont toutes deux, dans l’âme du poète, aussi indissociables, complémentaires et pourtant non réunissables que les deux faces d’une même pièce, elles sont l’origine d’un dilemme intérieur et d’un conflit esthétique générateurs d’une vitalité incandescente.
Sans le glaive d’Aglavaine, la mort ne serait peut-être pas survenue si vite, mais la vie non plus, dans sa violence, son désordre, et son intensité.
Maeterlinck se peint à nu à travers cet exercice hautement périlleux, et notre enjeu est de tenter à notre tour de nous mettre à son école, en envisageant à chaque instant autant l’espoir que l’effroi qu’ouvre toujours l’apparition du nouveau. »
(Source : Célie Pauthe)
Maurice Maeterlinck
Sélysette. – Tu t’en vas demain ?Aglavaine. – Oui, demain, Sélysette; et c’est cela que j’avais à te dire... j’avais voulu d’abord te le cacher et te mentir peut-être afin de retarder ta peine... mais je te vois si belle et je t’aime si haut, que je n’ai pas le coeur de t’épargner une souffrance qui te rapproche encore de nous... Et puis, lorsque des êtres ont essayé de vivre un peu selon la vérité, comme nous avons vécu tous les trois ce mois-ci, l’atmosphère est changée et l’on ne peut plus dire une chose qui n’est pas réelle... Quand j’ai pensé à toi, j’ai senti tout de suite que ce n’eût pas été possible... Et c’est pourquoi je viens te dire que je m’en vais demain pour que tu sois heureuse, et je viens te le dire simplement, afin que tu saches bien ce que je souffre en m’en allant ainsi, et que tu aies ta part du sacrifice ; car nous faisons tous trois un sacrifice à quelque chose qui n’a même pas de nom, et qui pourtant est bien plus fort que nous... Mais n’est-ce pas étrange, Sélysette ? je t’aime, j’aime Méléandre, Méléandre m’aime, il t’aime aussi, tu nous aimes l’un et l’autre, et cependant nous ne pourrions pas vivre heureux, parce que l’heure n’est pas encore venue où des êtres humains puissent s’unir ainsi... Et je m’en vais en te priant d’accepter ce départ du même coeur dont je l’offre... En l’acceptant ainsi Sélysette, tu feras une chose aussi belle que celle que je fais, et un sacrifice peut-être plus grand que le mien ; puisque celui pour qui l’on se dévoue n’est pas aussi heureux que celui qui s’est dévoué... Je t’aime, ma Sélysette, et je veux t’embrasser le plus étroitement que je pourrai... Ne te semble-t-il pas quand nous sommes ainsi dans les bras l’une de l’autre et dans la vérité la plus simple de l’âme, ne te semble-t-il pas que nous touchions à quelque chose qui est plus grand que nous ?...
Voir aussi :
- la Bibliographie, commentée, sur le polyamour ;
- la liste des Spectacles abordant le sujet du polyamour.
Discussion : Alexandra Kollontaï (1872-1952)

artichaut
le jeudi 09 mai 2019 à 21h29
Siestacorta
J'aimerais récupérer des bouts de texte pour FB, mais faut avouer que le côté marxiste d'entre-deux guerres, c'est pas ultra-polyglamour :-)
Siestacorta
Ah, si, j'ai une citation qui passe bien.
Oui, il faut aller chercher dans Place à l'Éros ailé !
Les citations que moi j'ai donné ce sont dans des textes où il y a très peu de choses sur le sujet, donnant en revanche les références des principaux textes.
Et oui je partage cet avis sur le « pas ultra-polyglamour ». Je me suis même posé la question d'adapter des bouts de ces textes en langage d'aujourd'hui, le discours marxiste de l'époque ayant un peu perdu de sa verve sous la poussière du temps.
Après ça m'a posé question (et je l'ai pas fait) car le risque est d'en faire un discours petit-bourgeois à l'opposé même de sa pensée.
Mais il serait peut-être possible de conserver la finesse de ses réflexions sur les rapports de classe, sans pour autant conserver les "grande famille prolétarienne" et autres "société communiste de demain".
Discussion : Voltairine de Cleyre (1866-1912)

artichaut
le jeudi 09 mai 2019 à 20h52
Alors en effet dans la citation de Liv Strömquist la non-exclusivité n'est qu'en sous-texte :
Dans le passé, il m’est arrivé de plaider de façon effusive et sincère pour l’union exclusive entre un homme et une femme
C'est donc que ce n'est pas une évidence pour elle d'avoir plaidé pour ça.
Ou encore :
il faut que les hommes et les femmes restent des personnalités séparées.
Mais on peut revenir au texte « Le Mariage est une mauvaise action » et proposer d'autre citations qui évoque plus la liberté (y compris sexuelle). Et l'on peut comprendre étant donné la condition féminine à cette époque que ce soit la liberté (qui recoupe plein de choses), plus que la non-exclusivité en tant que telle, qui soit revendiquée.
Le fait que Voltairine de Cleyre soit américaine, n'est sans doute pas anecdotique en ce début de XXe siècle.
Voltairine de Cleyre
quel est l’idéal en germe dans notre société, idéal qui n’est pas encore consciemment formulé mais dont on perçoit des signaux et que l’on commence à discerner ?D’après tous les indicateurs du progrès, cet idéal me semble être la liberté de l’individu; une société dont l’organisation économique, politique, sociale et sexuelle assurera et augmentera constamment les possibilités de ses différents éléments; dont la solidarité et la continuité dépendront de l’attraction libre de ses composantes, et en aucun cas ne reposera sur l’obligation, quelles qu’en soient les formes.
la tendance sociale actuelle s’oriente vers la liberté de l’individu, ce qui implique la réalisation de toutes les conditions nécessaires à l’avènement de cette liberté.
Le texte ensuite est une réponse à un autre texte « Le mariage est une bonne action» de la Dr Henrietta P. Westbrook. Voilà pourquoi, sans doute, elle focalise plus sur le mariage, que l'exclusivité-en-soi.
Mais critiquant le mariage, elle fustige aussi la conjugalité et routine, qui sont un principe et une conséquence directe de la monogamie.
Elle ne prône pas pour autant l'union libre (qui semble à l'époque assez présente, ou en tant cas "faire partie du paysage") comme valeur suprême, mais défend plutôt la liberté des individus.
Par mariage, j’entends son contenu réel, la relation permanente entre un homme et une femme, relation sexuelle et économique qui permet de maintenir la vie de couple et la vie familiale actuelle. (…) ce que j’affirme c’est qu’une relation de dépendance permanente nuit au développement de la personnalité, et c’est cela que je combats. (…) la seule façon, disais-je, de préserver l’amour est de maintenir la distance. (…) je ne prêche pas pour autant l’abstinence sexuelle totale. (…) Non, je ne crois pas que l’être humain moralement le plus élevé soit un individu asexué (…) Je souhaiterais que les gens considèrent leurs instincts normaux, d’une façon normale, qu’ils ne les gavent pas mais ne les rationnent pas non plus, (…) En bref, je souhaiterais que les hommes et les femmes organisent leurs vies de telle façon qu’ils puissent être toujours, à toute époque, des êtres libres, sur ce plan-là comme sur d’autres. Chaque individu doit fixer des limites à ses instincts, ce qui est normal pour l’un étant excessif pour l’autre, et ce qui est excessif à une période de l’existence étant normal à une autre. (…)
Que signifie le libre développement de l’individu, s’il n’est pas l’expression de la masculinité et de la féminité ? (…) Je maintiens néanmoins que, du point de vue de l’objectif de la vie, c’est-à-dire du libre développement de l’individu, ceux qui ont réussi leur mariage ont mené une vie moins réussie que ceux qui ont eu une vie moins heureuse. (…)
Le désir de se nourrir, se loger et se vêtir devrait toujours reposer sur le pouvoir de chaque individu de satisfaire soi-même ses besoins. Mais la vie domestique est telle que, au bout de quelques années d’existence commune, l’interdépendance croît au point de paralyser chaque partenaire lorsque les circonstances détruisent leur bel arrangement, la femme en étant généralement très affectée, l’homme beaucoup moins, en principe. L’épouse n’a fait qu’une seule chose dans une sphère isolée, et même si elle a peut-être appris à bien la faire (ce qui n’est pas sûr, parce que la méthode de formation n’est absolument pas satisfaisante), de toute façon cela ne lui a pas donné la confiance nécessaire pour gagner sa vie de façon indépendante. (…) Elle est passée à côté du monde (…), elle ne le connaît absolument pas. (…) Les conditions de travail et la rémunération des services domestiques sont telles que n’importe quel esprit indépendant préférerait être esclave dans une usine: au moins l’esclavage est limité à une quantité fixe d’heures. (…)
rester une personne entière, ayant toutes ses capacités pour produire et se protéger elle-même, un individu centré sur lui-même. (…) l’ascétisme religieux a tellement implanté le sentiment de la honte dans l’esprit humain, à propos du sexe, que notre première réaction, lorsqu’on en discute, semble de mentir. (…)
C’est particulièrement le cas avec les femmes. La majorité d’entre elles souhaitent donner l’impression qu’elles sont dépourvues de désir sexuel et pensent se décerner le plus beau compliment lorsqu’elles déclarent: « Personnellement, je suis très froide; je n’ai jamais éprouvé une telle attraction.» Parfois elles disent la vérité mais, le plus souvent, il s’agit d’un mensonge — issu des enseignements pernicieux diffusés par l’Église pendant des siècles. Une femme normalement constituée comprendra qu’elle ne se rend pas hommage lorsqu’elle se refuse le droit d’exister complètement, pour elle-même ou par elle-même; (…) Habituellement, les êtres jeunes et sains des deux sexes désirent avoir des relations sexuelles. Le mariage est-il donc la meilleure réponse à ce besoin humain ?Rapidement ils ne savoureront plus la présence de l’autre. L’irritation commencera. Les petits détails mesquins de la vie commune amèneront le mépris. Ce qui était autrefois une joie exceptionnelle deviendra un automatisme, et détruira toute finesse, toute délicatesse. Souvent la cohabitation se transformera en une torture physique pour l’un des partenaires (le plus souvent la femme) tandis qu’elle procurera encore un peu de plaisir à l’autre, et ce pour une raison simple: les corps, tout comme les âmes, évoluent rarement, voire, jamais de façon parallèle.
Ce manque de parallélisme est la plus grave objection que l’on puisse opposer au mariage. Même si deux personnes sont parfaitement et constamment adaptées l’une à l’autre, rien ne prouve qu’elles continueront à l’être durant le reste de leur existence.
Et aucune période n’est plus trompeuse, en ce qui concerne l’évolution future, que l’âge dont je viens de parler. L’âge où les désirs et les attractions physiques sont les plus forts est aussi le moment où ces mêmes désirs obscurcissent ou réfrènent d’autres éléments de la personnalité.Les terribles tragédies de l’antipathie sexuelle, qui produisent le plus souvent de la honte, ne seront jamais dévoilées. Mais elles ont causé d’innombrables meurtres sur cette terre. Et même dans les foyers où l’on a maintenu l’harmonie et où, apparemment, règne la paix conjugale, un tel climat familial n’est possible que parce que l’homme ou la femme s’est résigné, a nié sa propre personnalité. L’un des partenaires accepte de s’effacer presque totalement pour préserver la famille et le respect de la société. (…)
Lorsque la période de l’attraction physique prédominante prend fin et que les tendances de chaque âme commencent à s’affirmer de plus en plus ouvertement, rien n’est plus affreux que de se rendre compte que l’on est lié à quelqu’un, que l’on va vivre jusqu’à sa mort avec une personne dont on sent que l’on s’éloigne chaque jour de plus en plus. « Pas un jour de plus ensemble!» affirment les partisans de l’union libre. Je trouve de tels slogans encore plus absurdes que les discours des avocats de la « sainteté» du mariage. Les liens existent, les liens de la vie commune, l’amour du foyer que l’on a construit ensemble, les habitudes associées à la cohabitation et à la dépendance; il n’est pas facile de se débarrasser de ces véritables chaînes, qui tiennent prisonniers les deux partenaires. Ce n’est pas au bout d’un jour ou d’un mois, mais seulement après une longue hésitation, une longue lutte et des souffrances, des souffrances très éprouvantes, que la séparation déchirante se produira. Et souvent elle ne se produit même pas. (…)Les êtres humains ne peuvent penser de la même façon et éprouver les mêmes sentiments au même moment, sur une longue durée; c’est pourquoi les périodes durant lesquelles ils nouent des liens ne devraient être ni fréquentes ni contraignantes.
Mais revenons à la question des enfants. (…) Un enfant peut être élevé aussi bien dans un foyer, dans deux foyers ou dans une communauté; la découverte de la vie sera bien plus agréable si elle a lieu dans une atmosphère de liberté et de force indépendante que dans un climat de répression et de mécontentement cachés.
Par contre, je suis convaincue qu’aucune des exigences de la vie ne devrait empêcher un développement personnel et libre dans l’avenir. Les vieilles méthodes d’éducation des enfants, sous le joug indissoluble des parents, n’ont pas donné des résultats convaincants. (Les parents conservateurs se désolent sans doute d’avoir des enfants contestataires, mais il ne leur vient probablement pas à l’esprit que leur système est en cause.) L’union libre donne des résultats, qui ne sont ni meilleurs ni pires. Quant à l’enfant élevé par un seul parent, il n’est ni plus malheureux ni plus heureux qu’un autre.
Si vous voulez que l’amour et le respect puissent durer, ayez des relations peu fréquentes et peu durables. Pour que la Vie puisse croître, il faut que les hommes et les femmes restent des personnalités séparées. Ne partagez rien avec votre amant(e) que vous ne partageriez avec un( e ) ami( e ). Je crois que le mariage défraîchit l’amour, transforme le respect en mépris, souille l’intimité et limite l’évolution personnelle des deux partenaires. C’est pourquoi je pense que « le mariage est une mauvaise action».
En définitive ce que je trouve intéressant, c'est que sans prôner directement l'union libre (on ne sait pas trop pourquoi — il faudrait sans doute creuser sur ce que véhiculait l'union libre à l'époque), elle semble chercher une autre voie, qui n'est certainement pas de la monogamie, et qui met en avant l'individu… ce qui n'est pas sans rappeler « le polyamour solo » ou « l'anarchie relationnelle » d'aujourd'hui.
Discussion : Lexique

artichaut
le jeudi 09 mai 2019 à 16h54
bonheur
Artichaut, tu devrais regroupé tout cela pour faire un-des article-s cohérent-s. Ce serait moins épuisant.
hum… moins épuisant, pour qui ??
Je m'étonne @bonheur, éprise comme tu l'est de développement personnel, que tu utilise le "tu devrais"…
N'hésites pas, toi aussi, à regrouper "tout ça" en article(s) si ça te semble mieux.
Moi ce qui m'épuise, c'est de sentir des fois qu'on tourne en rond sur ce forum, à vouloir jouer les thérapeuthes (que nous ne sommes pas), ou en tout cas que je tourne en rond, à toujours ressasser les même trucs, répéter les même conseils, à l'infini…
Je trouve ça vraiment super ces réponses aux personnes qui demande de l'aide et vraiment ça ne courre pas le web un forum de cette qualité, où les réponses sont si personnalisées, si détaillées, si bienveillantes…
Pour autant, en ce moment j'explore une autre façon de contribuer à ce site. Car ce site n'est pas que un forum, mais aussi… un site internet.
Alors désolé si je perturbe parfois momentanément le flux du fil des discussions, ou si tu trouve que je créé trop de liens entre les fils… mais on a pas tou·te·s la même façon d'utiliser ce site.
Pour les gens qui comme moi préfèrent utiliser le moteur de recherche et naviguer dans le corpus du site, plutôt que dans le flux du fil des discussions, ces liens sont précieux, c'est ce qui relie le tout ensemble.
C'est vrai que dans le travail sur les ressources, je m'éparpille un peu ces temps-ci (Biblio, Glossaire, Séries, Site de rencontres, etc) mais sans doute est-ce pour que ce soit mieux rejoignable par qui veux, sur les ressources de son choix.
Mettre ça en articles, oui je trouve ça super. Mais n'importe qui peut le faire. Et perso j'aime ces « fils chantiers » inachevés sur tout un tas de sujet, que l'on peut compléter à l'envie, pour apporter sa petite pierre, qui restera au lieu de sombrer… dans un perpétuel flux continu.
Et je dis pas que tout le monde devrais faire ça. Juste je pense qu'il y a de la place pour plein de modalités différentes sur ce site.
Discussion : [Série] "Family" ... sitcom PA, de Terisa Greenan, 2009

artichaut
le jeudi 09 mai 2019 à 15h47
Y'a-t-il quelqu'un parle anglais et voudrait faire la restranscription des dialogues et/ou la traduction de cette mini-série ?