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Siestacorta

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Discussion : Ceux pour qui la jalousie fait partie de l'amour, et les autres...

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Siestacorta

le mercredi 07 septembre 2016 à 18h20

Je pense que ce ne sont pas deux façons différentes d'aimer, mais deux façons de traiter la jalousie, c'est à dire, de faire avec ce qu'on ressent.
Les polyams sont poly pas parce qu'ils ne ressentent jamais de jalousie, mais parce qu' ils pensent que ressentir ça ne veut pas dire que c'est à l'autre de ne pas faire ce qui rend jaloux.
Comme ce qui rend jaloux ça peut être juste regarder ailleurs dans la rue, les gens qui surveilleraient ça au millimètre seraient ceux qui aiment le mieux pour tous les monos, tandis que ceux qui sont indifférents à ce que vit leur partenaire seraient ceux qui aiment le mieux chez les polyams.

Comme la jalousie ou son absence ou son degré ne fonctionnent pas pour tous et dans tous les cas de la même manière, ça peut pas être une preuve qui vaudra à chaque fois, les preuves qui prouvent pas le même truc à chaque fois c'est un peu bizarre... même entre deux personnes qui peuvent éprouver de la jalousie, il y aura des différences, or elles aiment pas moins. Ou dans un couple de jaloux, ça sera un concours du plus jaloux pour savoir qui aime vraiment, indépendamment de ce que chacun ferait d'aimant à part ça.

Pis il y a des formes de jalousie (celles liées à l'envie) qui peuvent avoir lieu sans aimer.
Parfois, les gens confondent, et alors qu'ils n'avaient plus de sentiment, un montée de jalousie leur fait croire qu'ils (ré-)éprouvent quelque chose de positif envers quelqu'un qu'ils ne traiteraient pas mieux à moyen terme.

J'admet que souvent, la jalousie a lieu quand il y a de l'amour, mais c'est plus une corrélation, pas un rapport de cause à conséquence ; et par la suite, contraindre l'autre (ou non) n'est pas une conséquence systématique, c'est un choix.

Le ressenti d'amour existe aussi bien que la jalousie, la preuve c'est pas de ressentir les deux... Je ne peux pas dire à quelqu'un "non tu ne ressens pas de jalousie", "tu n'a pas à ressentir de jalousie", c'est pareil pour l'amour, on peut pas décréter à la place de l'autre ce qu'il ressent ni pourquoi. Du coup... la preuve valable pour nous-même, est en nous, celles qu'on peut faire valoir pour l'autre sera dans les actes et les dialogues qui suivent.

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Discussion : [TW Propos homophobes, violents...] Questionnements d'hommes cisgenre, et des autres

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Siestacorta

le mercredi 07 septembre 2016 à 15h30

Un privilège est un droit ou un avantage qu'on a pour des raisons arbitraires, c'est à dire qu'on l'a sans mérite et que ceux qui ne l'ont pas n'ont pas mérité de ne pas l'avoir.

Se faire aborder, draguer... n'est pas un privilège :
- ce n'est pas un droit. Le droit que les autres nous apprécient, ça existe pas.

- ce ne serait un avantage que dans la mesure où le bénéfice final tendrait vers le systématique et les conséquence négatives tendraient vers le nul
Or, le bénéfice est soit inexistant (pas envie) soit incertain, et les mauvais conséquences sont fortement probables : un mec qui se comporte mal, qui n'écoute pas quand on lui a dit non, qui voulait baiser mais ne fera ensuite qu'être désagréable dans la relation humaine, qui peut aller jusqu'à la contrainte (juste en créant une situation où la fille est coincée avec lui) c'est... courant. Avec l'option qui n'est pas rare que ce soit poussé jusqu'à une violence physique et/ou un viol. Ca n'arrive pas une majorité d'occasion, mais c'est courant. Et c'est pas de la part d'un taré dans un parking avec une tronçonneuse, c'est souvent de la part d'un type avec qui elle eu eu "la chance" d'échanger, voir de se marier, qui merdoie, une fois, quelques fois... plus ou moins dans la zone grise.

En gros, beaucoup d'hommes ne se voient jamais offrir de bols de bonbons, s'il en veulent un seul il vont un peu ou beaucoup ramer. Ce qui a tendance à les faire focaliser sur l'aspect bonbon "facile" du truc, par ailleurs, au point d'oublier qu'on parle de relations... Bref, au final, ils seront très très rarement empoisonnés.
Par contre, beaucoup de femmes se voient offrir des bols de bonbons, sachant que dans chaque bol, il y en a au moins une bonne dizaine de confiseries empoisonnées. Doit-elle considérer cette offre de bols comme avantageuse ?

Alleeeez, je t'offre un saladier !
et je te dis "continue à manger, il n'y en a que 10 d'empoisonnés dedans, alors, tu pioches ? Si tu pioches pas ça me ferait me sentir vachement mal, parce que je me sentirait rejeté... Si tu dis que t'as pas faim c'est contre moi que tu en as".

Et si "pas faim" te semble improbable... ben transforme ce fantasme d'abondance de propositions féminines en abondance de propositions masculines. Sérieux, un homme peut les obtenir, s'il sait où aller. Pas envie de ces propositions-là ? Ben ces privilégiées débordées d'offres non plus.
Quoi c'est pas pareil ? Mais tu peux les trouver quand tu veux quand même, hein, ces bols masculins, sans problème ! Si t'en veux pas c'est méchant de ta part, pour les hommes qui les proposent, tu trouves pas ? Ton indifférence, ils pourraient la prendre mal.
Han, c'est le fait que ce soit une femme l'intérêt, parce que ton envie à toi compte... han... alors si il s'agit pas qu'on ait envie de toi de façon univoque, mais que ce soit quelqu'un dont t'as envie qui ait envie de toi. Ah, ben son embarras d'un choix pléthorique (le même que t'aurait sur un cadre de rencontre entre hommes !) peut-être que ça lui fait une situation problématique pour elle, si elle a le privilège des envies lui soient proposées tout le temps, même quand elle n'a pas l'envie qui va avec ? elle aussi c'est envie de qui elle a envie qui compte. Mais c'est pas ça qu'on lui propose. Et on lui dit que c'est un privilège d'avoir des propositions dont elle a pas envie. Comme ce serait un privilège d'avoir des propositions de mecs, pour toi.

Pouvoir dire non et ne pas avoir de problème à cause de ça, et ne pas avoir à le répéter, et même ne pas avoir régulièrement besoin de devoir dire que t'as pas envie (ou d'invoquer d'autres raisons pour pas répéter celle-ci), c'est un privilège genré.

Tu peux bien dire "mais non pas du tout", pas tenir compte du problème, continuer à dire "oui mais moi j'ai envie alors si en face non, ben c'est pas mon problème de mec de respecter ça", ça a plutôt tendance à confirmer la règle...

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Discussion : [TW Propos homophobes, violents...] Questionnements d'hommes cisgenre, et des autres

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Siestacorta

le vendredi 02 septembre 2016 à 11h08

Acajou
Je pense que tout peut s'apprendre.
Si je vois que des personnes arrivent à ne plus subir les emmerdes (en jouant avec sa propre peur), je vais prendre exemple sur ces personnes.

J'ai préféré apprendre à rouler à vélo sur une voie qui n'était pas fréquentée par des engins motorisés.
Apprendre sur les autres routes, c'était pas conseillé. Donc, d'emblée, le besoin de cadres d'exception existe.
Et peut se prolonger, si me donner se moyen ne fait presque rien perdre à personne.

Par ailleurs, on n'apprend pas tout ce qu'on veut.
Bill Gates a peu de chance d'apprendre à être Hussein Bolt, et réciproquement. Donc l'égalité ne tient pas qu'à la bonne volonté de s'adapter à n'importe quel cadre, quels que soient les obstacles. L'égalité des chances pour chacun de s'épanouir dépend non seulement de l'individu, mais de l'organisation d'une société.
Donc, pistes cyclables quand on ne cherche pas à rendre le moteur obligatoire, lieux non-mixtes quand il peut exister un intérêt à vivre autre chose que le cadre patriarcal.

Acajou
Je ne parle pas de la mission impossible, je parle juste d'en accepter l'idée et puis essayer au moins faire comme beaucoup de gens, qui arrivent à faire abstraction du harcèlement de rue. Je connais plein de femmes qui n'ont même pas l'impression que cela existe.

Alors, justement, pour toi ou moi, faire abstraction de ça est si facile que ça se pose même pas.

Les expériences qu'on a pas ou tellement peu eues :
- se faire aborder, régulièrement, pour de la drague (ou de la démonstration narcissique de potentiel de drague) dans n'importe quel contexte
- tomber, dans un lieu public, sur une inconnue qui nous regarde fixement en se touchant le sexe
- se faire suivre dans la rue par une inconnue qui a visiblement rien à foutre que ça nous gêne et qu'on peut raisonnablement voir comme une menace
- se faire injurier parce qu'on a dit "ben non, je ne suis pas disponible", ou "non, je préfère pas te donner mon 06"
- se faire mettre mettre la main au panier dans des transports en commun
- une supérieure hiérarchique qui nous fait des blagues salaces régulière:ment
- avoir été obligé de baiser parce que ça fait des plombes qu'on dit non et que ça passe pas
- connaître plusieurs amis pouvant raconter une agression sexuelle vécue
- savoir qu'à certaines heures, dans des endroits publics, se faire emmerder (même avec 0 violence, injure, juste, contrait de parler) est pas un cas rare.

Bref, pour saisir l'ambiance, un détour par ici.

Tout ça... ben pour nous c'est de l'exceptionnel, pour une femme ou un personne non-hommecis, c'est de l'ordinaire.
On saura probablement jamais ce que ça fait.
Si y en qui en a qui ressentent pas de pression, tant mieux pour elles.
Mais du coup, nous, on a pas l'expérience globale, pour dire que ça n'a pas d'intérêt de vouloir bénéficier d'un lieu public débarrassé de cet aspect-là de la pression sociale. On a que des "principes" d'égalité et d'épanouissement individuel qu'on déconnecte d'un contexte réel, parce qu'il ne nous est pas empiriquement sensible.

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Discussion : [TW Propos homophobes, violents...] Questionnements d'hommes cisgenre, et des autres

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Siestacorta

le jeudi 01 septembre 2016 à 01h44

Les conducteurs d'engins motorisés peuvent aller partout.
Les cyclistes aussi.
Mais ça change quand même leur façon d'avancer, quand les cyclistes roulent sur une piste cyclable où les engins motorisés ne sont pas autorisés.

C'est pas que les chauffeurs d'engins soient tous des chauffards.
Mais voilà, tout le monde va pragmatiquement reconnaitre que le risque est fort, et que même si c'est pas tous les chauffeurs, même si c'est pas méchamment et qu'ils se rendent pas toujours compte, on doit comprendre ce risque et proposer des solutions. Pour des gens qui ne veulent pas d'un permis de conduire, pour ceux qui ne peuvent pas y accéder, pour ceux qui ne s'en servent pas tout le temps.

Ben pour une personne non-hommecis, il y a quelque chose de cet ordre là, dans une société patriarcale.
La pression et parfois le danger sont avérés, vérifiés, constatés, déplorés.
Que ça existe aussi entre hommescis, certes, mais bon, entre bons chauffeurs et chauffards aussi, et le cycliste s'en fout un peu - même si un motard écrit clairement sur son casque "no worries, je suis cool", ça change pas grand chose aux risques qu'il peut envisager.

Si les cyclistes peuvent parfois rouler plus tranquillement, pourquoi pas ?.
Ca ne ferme pas le reste des routes aux autres. Elles continuent à être le cas général et la piste cyclable le cas particulier (en attendant la décroissance :-) ).
Pareil les café-poly mixtes continueront sans que les petites marges de non-respect organisé du Principe d'Egalité Absolue et fasse plus mal vivre qui que ce soit.

(L'analogie ne tient que sur le risque en situation, pas sur des "natures", mais elle me semble parlante).

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Discussion : Polyamour et crises d'angoisse

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Siestacorta

le jeudi 14 juillet 2016 à 13h27

Je connais peu de témoignages similaires qui parlent de crises, mais il y en a en revanche beaucoup qui parlent de tensions, de peurs, de jalousie qui ronge.

Je me dis que si tu emploies cette expression, si tu dis "je ne suis jamais sereine", et si tu parles de pensées toxiques déclenchées, c'est que tu connais ce terrain anxieux chez toi en dehors du polyamour...
Si c'est le cas, le travail sur tes émotions sera de toute façon important, que ce soit pour le poly ou pour autre chose. Méditation, thérapies cognitives, etc.. Tout moyen de faire décélérer le petite vélo intérieur sera bon.

Mais évidemment, c'est pas l'unique problème. Le PA nous confronte à des situations nouvelles, à beaucoup d'inconnu, plus souvent qu'à notre tour : se sentir réagir intensément et fortement, c'est pas incongru...
Je pense que beaucoup de gens ont éprouvé ce que tu appelles crises en parlant de jalousie. Peut-être que toi, tu ne te sens pas jalouse au sens "propriétaire", ou que tu sais que moralement la non-exclusivité c'est compréhensible, mais tes tripes peuvent avoir beaucoup plus intégré les normes, ou vouloir se défendre contre un danger "identitaire" que ta raison minimiserait d'habitude.

Donc face à ces montées d'angoisses, tu as peur de te perdre, dis-tu.
De une, comme je te dis plus haut, c'est pas totalement irrationnel, au départ : c'est des changements et c'est difficile de renoncer à la maitrise qu'on a dessus.
De deux, si le danger c'est la vie "extérieure" de ton mari, qu'il s'y passe des choses qui changeraient votre relation, qu'est-ce qui fait que tu te sens incapable de l'affronter ? Selon toi, qu'est-ce qui en toi serait fragile au point de se sentir incapable d'avancer dans cette vie ?

Je souligne, en parlant de tout ça, que je ne te jugerai vraiment pas sur les réponses que tu pourras donner... Ce que tu ressens est de toute façon légitime, que ce soit quelque chose auquel je m'identifie ou non.

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Discussion : Anecdotes plurielisantes, amoureuses ou amusantes

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Siestacorta

le samedi 02 juillet 2016 à 16h13

Y doit se dire que t'as un drôle d'accent :-)

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Discussion : [Musique] Chansons, poèmes, divers poly

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Siestacorta

le lundi 27 juin 2016 à 16h16

Dans la série Silicon Valley, S1 E06 , un personnage informe un de ses colocataires que sa partenaire est intéressée par lui et, pour le convaincre, lui donne la définition de compersion.

Dans le cadre de la série, ça fait très technique, très geek, comme les personnages principaux, du coup on a un peu ce sentiment de jargon, de "machin pour un groupe de gens marginaux". D'autant que le personnage qui fait la proposition et sa partenaire s'affichent comme satanistes Laveyens (des gens biens sisisi, ils évitent de se garer sur les places réservées aux livraisons), ce qui, étant donné l'hédonisme qui va avec, est assez cohérent.

Le concept arrive dans l'épisode et je l'aurais vraiment pas vu venir, étant donné que le cast est essentiellement masculin (ce qui n'est probablement pas quelque chose de déformant par rapport au milieu social mis en scène...)

MàJ :-D et SPOILER : il s'avère que, comme le personnage à qui cette proposition est faite, j'ai marché dans une arnaque : il n'y a pas d'intention de la partenaire de son colocataire à avoir une une liaison avec lui.
Mééééheu ! c'est pas bien de se moquer des naïfs.
Bon.
Du coup la compersion est présentée comme un truc absurde à proposer... Puisque c'est entre geeks qui se la jouent rapports de force machoïdes par foutage de gueule.
Dommage.... d'un autre côté, je dirais, c'est normal au point qu'on fasse des blagues dessus. Je sais que je serai pas suivi sur cette interprétation par les partisans d'une communication et d'un humour 100 % safe.
(hello, Mickey, comment va Donald ?)

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Discussion : Nous sommes un couples ♂ / ♀ et recherchons des Polyamoureuse ♀ supplémentaires

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Siestacorta

le mardi 21 juin 2016 à 17h04

Bon... Si vous êtes prêts à un peu de lecture, je vous passe le lien vers un document PDF que je viens de fabriquer.

C'est une trad' pas du tout pro du lien vers l'article en anglais.
C'est super long (bon ya beaucoup de sauts de lignes dispensables aussi), mais je crois pas trop chiant à lire, et je suis sûr que ça touche plein de questions qu'on peut se poser quand on fait ce genre de recherche.
Le lien ne tiendra pas plus d'une semaine, parce qu'un jour j'aimerai en publier une meilleure version.

Voilà donc.

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Discussion : Nous sommes un couples ♂ / ♀ et recherchons des Polyamoureuse ♀ supplémentaires

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Siestacorta

le mardi 21 juin 2016 à 08h12

Les liens donnés par mon camarade, qui ont pas survécu à son propre copiécollé :

Lien 1

Lien 2

Lien 3

Lien 4

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Discussion : Nous sommes un couples ♂ / ♀ et recherchons des Polyamoureuse ♀ supplémentaires

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Siestacorta

le mardi 21 juin 2016 à 08h03

Bonjour.

Bon, j'avais fait une réponse dans une autre colonne, ya un temps, en parlant surtout d'une demande d'exclusivité et de relations internes systématiques, "en circuit".
Et pour dire comment l'attente qui va avec est nommée "chasse à la licorne".

Je le copicolle un peu paresseusement, parce qu'une partie des questions soulevées sont les mêmes.
On va passer le thème de l'exclusivité sexuelle qui pourrait être demandée ou pas dans votre configuration, en rappelant vite-fait que l'égalité des droits pour chacun et le choix d'avoir, ne pas avoir ou de chercher une nouvelle relation sont significatifs pour définir la liberté réelle des personnes dans un cadre poly...

Allez, gogogadgetàlautocitation
===========>

Un des points qui différencie le polyamour de la polygamie, c'est que les critères pour la troisième personne liée aux premières ne sont a priori pas choisis plus en fonction d'un des membres du couple historique que de ceux de l'autre membre.
Et, par exemple, c'est valable pour son identité sexuelle.
Or, dans le cadre contemporain, si on a pas pris le recul, il semble tellement plus naturel que ce soit la fille qui soit bisexuelle, qu'il s'agit pas de trouver un tiers qui soit, par exemple, un garçon bi.
Bref, dans l'absolu les gens font ce qu'ils veulent, mais en pratique, pour notre trouple, ben évidemment, ce sera un homme et deux femmes (ou plus)...
Voilà. Je pousse le raisonnement pour montrer en quoi une exclusivité doublée d'une bonne part de conformité avec les normes sexuelles aboutit facilement à quelque chose qui tend plutôt vers des pratiques polygames traditionnelles (polygynes) que vers l'équité proposé dans le PA (chacun est susceptible de consentir à des choses équivalentes) : ça peut être du poly, ça peut être choisi, consenti, informé, se passer naturellement, mais ça se rapproche assez de pratiques beaucoup moins progressistes pour qu'on dise qu'il peut facilement exister des rapports de force impensés masqués par une intention d'ouverture si spécifique.

En pratique toujours, cela peut mener à avoir des attentes déjà fortes sur ce que devrai faire ou non la troisième personne, avant de l'avoir rencontrée et qu'elle ait exposé ses propres besoins. Il s'agit de tomber sur : une femme, qui soit bisexuelle, qui ait les caractéristiques qui font qu'elle va plaire à deux personnes, qui cherche telle intensité amoureuse et pas telle autre, et qui elle-même devra tomber amoureuse de cette situation et de deux personnes. Et on a pas encore abordé les spécificités alimentaires ni les goûts personnels.
Déjà qu'en amour, par rapport au nombre de partenaires qu'on rencontre, il y en a une petite minorité avec qui ça va coller et être réciproque, ajouter les critères spécifiques ci-dessus, ça fait que l'individu est déjà contraint à être beaucoup de choses avant de vous connaitre. Il existe probablement des gens qui correspondent pour devenir "le +1 idéal à notre 2 déjà très précis", mais ils sont rares.

Pourtant ce genre de demande est récurrent.
Ca se comprend, hein, c'est expliqué dans les cinquième et sixième recommandations de cet article, "Ne vous attendez pas à ce que quelqu'un développe la même relation avec vous qu'avec votre partenaire" et "Ne pensez pas que vous allez éviter la jalousie en vous arrangeant pour que vous et votre partenaire fréquentiez la même personne " : il s'agit souvent de chercher à sécuriser la situation sans tenir compte des sentiments réels d'une personne réelle qui va vous rencontrer.
C'est ce fait que la personne "possible" soit imaginée d'avance avec tant de critères, qu'elle soit un peu chimérique plutôt que facile à rencontrer dans la réalité, et que ce soit une demande récurrente dans le monde poly, qui explique l'existence de l'expression "chasse à la Licorne". C'est si courant qu'il faut un nom pour ça.
Alors , peut-être que la rencontre se fera, mais elle aura plus de chances de fonctionner si ça se passe naturellement, sans forcer le pavé cubique à rentrer dans l'ouverture en forme de triangle.
Je vous envoie sur cet article qui développe bien la question - et la développe même très longuement, menfin, puisque le questionnement porte dessus, autant creuser.

Nori

Pour trouver notre 3éme personne, notre amoureuse à nous

J'attire l'attention sur cette formulation. Elle ne signifie pas nécessairement que les comportements seraient en pratique néfastes, mais elle dit bien quelque chose sur lequel je bute, dans n'importe quelles relations amoureuses : il y a un glissement courant entre le "notre" qui veut dire "spécifique, amoureux" et le "notre" qui est exclusif et possessif. Et c'est pas que le sentiment de jalousie, ça se recoupe avec ce que je disais plus haut sur le fait qu'une attente très précise avant la rencontre + de l'exclusivité c'est, en partie, ne pas tenir compte qu'il y a plein d'attentes possible chez la personne à rencontrer, qu'elle peut être "notre" personne, "à nous", parce qu'on est (consciemment ou non) si spécifique qu'on a déjà commencé à décider à sa place.

Voilà, j'espère que vous ne prendrez pas trop mal ma réponse. Bien sûr ce ne sont que mes valeurs qui s'expriment dedans, et qu'on puisse ne pas être d'accord ne signifie évidement pas pour moi que vous n'avez aucune valeur que j'apprécierais...
Mais je tenais à poser ce raisonnement sur les risques possibles de cette recherche spécifique, sur les questions qu'elle soulève et auxquelles on ne pense pas forcément en mettant la priorité sur l'accord entre partenaires déjà liés plus que sur "on verra qui on aura rencontré".

<===============

Voilà !

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Discussion : Rupture et jalousie

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Siestacorta

le jeudi 16 juin 2016 à 08h54

crahu

Je vois plusieurs éléments possibles dans cette jalousie particulière. Ce sont les ingrédients ordinaires de cette émotion, mais comme ils arrivent ici bien après le choix poly, ils sont forcément différents pour ton histoire

- la tristesse. Pas tout à fait de la jalousie, mais son contexte. Vous vous quittez (au moins affectivement), et cet épisode où il n'y a plus de vie sexuelle ni de tendresse incarne ce changement. Du coup tu peux te mettre à anticiper et donc craindre une séparation durable. Une intimité, des liens peuvent survivre à ça, si chacun de vous en a besoin, mais ces changements là font généralement de la peine. Etre poly ne nous en préserve pas... Et même si ça fait pas du bien, ça peut aussi vouloir dire qu'on a un coeur qui vit. Qui a naguère battu plus joyeusement pour l'autre. Et ce passé plus tendre, on y était, l'autre aussi, et on peut être heureux de l'avoir vécu, il nous restera.

- l'envie : ta compagne et un autre amoureux vivent quelque chose que tu désirerais vivre. Tu ne veux pas empêcher ta compagne de vivre ça, mais tu n'y a plus accès... On veut ce qu'on a pas, c'est humain. Il n'y a pas de réponse à ça à part cultiver tes propres joies.

- la frustration : ta libido s'épanouissait, et paf, stop... Bon. Ca aussi, c'est humain, "I can't get no... satisfaction...". Ca te dispense pas de chercher des satisfactions ultérieurement, et t'en trouveras probablement.

Je veux dire qu'à quelque chose, éprouver la jalousie est bon.
Pas pour contraindre l'autre pour la compenser, mais pour nous connaître nous-même : si j'ai mal là, qu'est-ce que ça m'apprend sur moi ? Pas sur ce qui me manque dans la minute, mais sur la personne que je suis, sur ses besoins fondamentaux ?

Voilà mes retours.
Bon courage pour ce passage...

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Discussion : Découverte du polyamour ?

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Siestacorta

le jeudi 16 juin 2016 à 08h25

Bird, si tu remontes dans les archives, tu vas peut-être pouvoir tomber sur des rendez-vous café-poly lillois.
S'ils ne se font plus (j'en sais rien, je suis pas) tu peux relancer leurs participants pour une date...

Rencontrer les gens en chair et en os ça soutient aussi.

Sinon, il me semble que pour l'instant on est dans le théorique, dans ton cas ?
Déjà, c'est pas mal que tu te creuses sur le PA avant de te lancer dans une histoire à placards... Ca t'épargne tout un temps de malentendu, où ta compagne pourrait croire que tu rétro-justifies quelque chose.

Maintenant, si je me permet un conseil, si tu te lances par là, fais ça avec le consentement de toutes les concernées (et l'info qu'elles peuvent faire pareil). C'est pas la voie rapide ni facile, souvent, comme tu as pu le constater. Mais même quand ça se passe pas bien, ou pas du tout (et évidemment encore plus quand ça se passe bien), ça emmène vers une bonne dose d'écoute et de respect.

Enfin, si tu commences cette réflexion, je te recommande de lire un peu. Le guide des amours plurielles de Simpère ou La salope éthique de Easton et Hardy si tu veux une approche pratique, Aimer plusieurs hommes de Simpère si tu préfère un récit personnel (à te faire prêter parce qu'il n'est plus distribué), La déliaison amoureuse de Chaumier si tu te sens plus d'intérêt pour décortiquer le couple comme il s'est "enfermé" jusqu'ici, Vers une libération amoureuse de Kerninon si tu veux plus un essai galvanisant sur la liberté et l'éthique en amour.
Il existe d'autres références en français, là je te parle de ce qui me touche moi.

Selon ce que tu apprécies, tu trouveras des arguments, et tu pourras lire ça avec une personne concernée, en fonction de sa sensibilité à elle aussi.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Discussion : Témoignages de secondaires

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Siestacorta

le vendredi 10 juin 2016 à 01h10

Dolly
Une question me taraude.... c'est quoi une relation Schrödinger?
Je connais bien son chat mais ne voit pas le lien avec une quelconque relation ;-)

Si t'as la patience de lire le fil, il y a quelques détails là.

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Discussion : Témoignages de secondaires

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Siestacorta

le mercredi 08 juin 2016 à 22h20

yaya
Et puis, serait il alors dangereux pour l'équilibre de l'édifice d’être la primaire de son secondaire par exemple?

De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins :-)

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Discussion : Couple ouvert, communication extérieure et téléphone portable ? des experiences et 'règles' ?

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Siestacorta

le samedi 04 juin 2016 à 00h45

C'est une application pratique de l'inclusivité : à quel point le quotidien est perméable au tiers, à quel point je suis légitime de demander à quelqu'un de pas répondre...

Ma réponse serait de laisser faire, dans un premier temps d'observation, ce qui vous serait spontané. Partir avec une intention bienveillante : sans dire que tout et n'importe quel comportement sera bienvenu, vous assurer mutuellement de pas vous jeter à la gorge juste après un coup de fil ou une remarque à ce propos, puis exposer après coups (de fil) ressentis et attentes. Si les choses passent bien toutes seules, très bien, si les comportements sont surprenants, c'est pas surprenant :-) : la situation est inédite, donc vous inventez au fur et à mesure ce que vous pouvez faire...
C'est aussi une occasion de ressentir les inconforts éventuels, de comprendre d'où ils viennent et d'en discuter, avec une expérience "pratique" en main.

Après, c'est clair que quelqu'un qui passe trop de temps avec un correspondant (messagerie ou tel), que ces communications prennent trop le pas sur celles que j'ai en direct, ou même sur un temps calme sans communication mais intime... ça peut être lourd. Mais "prendre trop le pas"... "trop" va beaucoup varier selon les personnes. Donc j'en reviens à l'exploration empirique de ces situations...

Quoi qu'il en soit, préférer réfléchir ouvertement à ces situations et en discuter plutôt que faire le gros dos et râler, c'est déjà pas mal !

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Discussion : Couple ouvert, communication extérieure et téléphone portable ? des experiences et 'règles' ?

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Siestacorta

le vendredi 03 juin 2016 à 17h48

Pesphown
> autour du téléphone portable (& ordi)?

Personne ne touche l'ordinateur de l'autre. Jamais.

Ni dans le journal d'appel du mobile.

Non, c'est pas vraiment radical. Ce sont plutôt ces objets qui contiennent radicalement beaucoup trop de choses pour qu'on y accède ou qu'on y donne accès sans en parler. L'équivalent symbolique d'un orifice du corps.
Le consentement sur ça ne peut être implicite, parce que c'est de toute façon intime.

Si la question mérite d'être posée, c'est effectivement que c'est à ce point pas anodin...

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Discussion : Café Poly - Paris - 24 mai 2016

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Siestacorta

le samedi 21 mai 2016 à 12h46

La date approche, on se voit là-bas !

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Discussion : Témoignages de secondaires

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Siestacorta

le mercredi 04 mai 2016 à 00h06

En réalité, quand on parle de relation primaire et secondaire, secondaire ne veut pas dire "superflue", mais seulement qu'elle arrive deuxième, qu'on reconnait qu'il y a certaines priorités qui ne la concernent pas (enfants, domicile, en pratique, mais aussi, certains investissement affectifs).

Et ce ne sont pas les personnes qui sont considérées comme "secondaires", dans cette façon de voir, mais les relations. C'est à dire que ça demande pas de juger combien tel ou tel partenaire mérite de respect ou d'amour, mais de connaitre ce qu'on donne et prend dans la relation avec lui. Et, parfois, bien que deux ou plus de relations puissent être toutes indispensables et nécessaires, on peut reconnaitre que le changement de vie serait plus ou moins grand selon qu'on parle de terminer une relation, ou l'autre.

Ce que je trouve important, moi, dans le discours qui parle d'une hiérarchie des relations, c'est que c'est de l'honnêteté. Quelque chose qui peut être très destructeur, c'est qu'en n'avouant pas (ne s'avouant pas) une hiérarchie quand il y en a une, on crée des conditions pour que tout le monde puisse revendiquer les mêmes droits. Et quand, malgré nos promesses d'anarchies qui chantent, ces droits vont, sur la durée, plutôt à l'un qu'à l'autre, on a juste caché les contraintes... Ce qui les rend plus blessantes, par effet de surprise. Ou parce qu'un secondaire aura bien compris sa place, mais n'osera pas revendiquer certains droits, pour ne pas nous perdre.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Discussion : Amour et propriété

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Siestacorta

le mardi 03 mai 2016 à 23h49

EdK

L'anarchie relationnelle est une manière de relationner selon laquelle les clauses et le fonctionnement d'une relation ne dépendent que des personnes faisant partie de celle ci sans être influencés par la norme ou toute autre intervention extérieure.

Tout est dans " intervention extérieure" : soit on considère que chaque relation est totalement extérieure par rapport à chaque autre (elles sont autonomes), soit on considère que, puisqu'on est impliqué dans chacune, on apporte à l'intérieur de la relation les autres relations qu'on entretient (puisqu'on en fait soi-même partie).

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Discussion : Témoignages de secondaires

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Siestacorta

le samedi 30 avril 2016 à 12h57

Primaire et secondaire riment tous deux avec nécessaire.
(bon là je tourne au mode développement personnel, donc je vais attendre que ça me passe).

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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