Polyamour.info

Siestacorta

Siestacorta

Paris (France)

mastodon.parleur.net/@Siestacorta

Participation aux discussions

Discussion : Mes peurs

Profil

Siestacorta

le mardi 14 mai 2019 à 12h37

Truc77


je crois que je veux bien le partager mais pas le partager entièrement j'ai peur de ça
si il partage avec une autre les mêmes loisirs que nous avons (musique / concerts) - il m'a déjà dit que oui
le sexe comme avec moi - ça je ne sais pas et ne veux pas savoir c'est trop intimes
les câlins comme avec moi - là aussi c'est le cas
qu'est ce que j'ai de plus ? suis je interchangeable ? pourquoi moi et pas l'autre ?

Généralement, on cherche pas à obtenir deux fois plus de la même chose, en relation. Avoir des relations plurielles dans cette optique, ce serait une mauvaise stratégie, parce que ce serait plus simple d'approfondir ce qu'on a déjà que de s'exposer aux demandes de plus de gens. Donc s'il trouve une raison à vouloir deux relations, c'est qu'elles sont pas interchangeables.
En tout cas, tu peux lui faire confiance au moins sur le fait qu'il a envie que tu sois aussi là, quelles que soient ses raisons.
Tu n'as pas forcément quelque chose de plus, mais tu es nécessairement quelqu'un d'unique. C'est pas grand chose, mais ça suffit à ce que les sentiments se vivent, tous, individuellement, même si on fait les mêmes choses.
"On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve" d'une baignade à l'autre, d'une relation à l'autre, tout est pareil en apparence, sauf le contenu et le moment, et ça fait toute la différence.

Après, tu décris quand même quelqu'un qui est à l'aise avec le mensonge. Et s'il ne voit pas (pour l'instant...) l'intérêt de te mentir, il peut quand même voir l'intérêt de mentir à d'autres, ce qui amènera les mêmes difficultés au final : tu ne seras pas forcément dans une position plus sûre que s'il te mentait à toi aussi.
Bref, dans ce que tu décris, je devine un pragmatopportunisme du mec, qui peut être dangereux pour la sentimentale que tu sembles être. Parce qu'il est probablement touché par ton attachement, mais qu'il ne réagira pas forcément avec la compassion que tu pourrais espérer.

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : S’interdire d’aimer

Profil

Siestacorta

le mardi 14 mai 2019 à 11h42

Aiemama
Jouer avec les sentiments des autres pour obtenir du sexe c’ est Monnaie courante chez certains/certaines. Et je trouve ça foncièrement degueulasse.

Vrai. Faut pas (se) mentir sur ce qu'on cherche, pas jouer avec les coeurs et les corps sans que les conditions ne soient explicitées. Les non-dits complices, c'est la joie jusqu'au moment où "ah mais moi j'avais pas compris ça".

Mais si le mec joue égoïstement l'ambiguïté pour obtenir ce qu'il veut, de ton côté tu ne dois pas laisser d'ambiguïté sur ce qui se passe pour toi ; parce que dans l'autre sens aussi - vivre, sans le dire, l'aspect badinage et sensualité pour obtenir de l'amour - c'est de la dissimulation, même si la perspective amoureuse semble (sur le papier...) un but plus noble.
Dans la relation, deux personnes peuvent participer à fabriquer le malentendu et tenter d'y voir ce qui les arrange...
J'admet ceci dit qu'être déçu sur l'attente sentimentale est plus éprouvant et plus courant, et qu'il y a pas équivalence hommes-femmes sur le scénario.
Tu exprimes cette critique sur ce comportement masculin, à raison, mais pour pas rester dans un genre fatalité, faut aussi trouver tes propres stratégies.

Dans les deux cas, on devrait pas considérer comme bon, évident et partagé ce qui fait notre recherche propre.

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : S’interdire d’aimer

Profil

Siestacorta

le mardi 14 mai 2019 à 07h26

Je pense qu'il peut y avoir un mélange entre la bonne foi et l'hypocrisie, chez tes partenaires

- de bonne foi, oui, ils s'interdisent, ils veulent pas (se) faire mal, donc ils investissent pas ce qu'il se passe. Ils n'aimeront pas d'amour amoureux, et histoire de pas s'emmêler les pinceaux, ils parlent pas d'aimer plus largement.

- mesquinement, ils peuvent très bien savoir ce qu'ils cherchent là, ne pas l'appeler 'aimer" même quand ça l'est un minimum, et hypocritement, jouer sur le drama "notre amour est impossible" alors qu'ils veulent quelque chose avec toi. Pas forcément que du cul, mais ça joue. Donc ils pourraient ne pas dire "s'interdire", se la jouer tourmentés pour pas cher, mais juste dire ce qu'ils veulent, même si ça contient plutôt des câlins que des châteaux en Espagne.

Maintenant, responsabilise-toi quand tu commences et poursuis une relation : c'est à dire, si c'est pas déjà fait, apprendre à distinguer un mec qui s'intéresse sincèrement à toi d'un mec qui te trouve "seulement" à son goût, et surtout, apprendre à en tenir compte quand il commence à se passer des trucs (et partir le cas échéant).

Tu fais ce lien entre le sexe et le sentiment amoureux.
C'est pas rare, mais c'est pas universel. Donc si leur simultanéité est importante pour toi, c'est quelque chose que tu devrais afficher relativement tôt, de la même manière que les poly affichent tôt qu'ils ne sont pas exclusifs, pour pas décevoir ni être déçus de la suite.

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Alexandra Kollontaï (1872-1952)

Profil

Siestacorta

le jeudi 09 mai 2019 à 22h07

C'est sans doute un obstacle à une diffusion large... Mais en même temps, ce serait un peu trahir, d'adapter. Même quand l'articulation entre société future et amour semble artificielle, faut pas oublier qu cette perspective, c'était une Foi, quelque chose qui donnait du sens au reste.

A la rigueur, s'inspirer, faire le lien avec un développement politisé du polyamour, comme le fait parfois F. Simpère.

L'idée que si l'amour et les attirances circulent ("volent") plus facilement, le "froid de la solitude morale" se fera moins sentir, me plait.

Je sais pas si c'est bien possible, dans le sens où il y a toujours des dispositions psychologiques qui nous enferment, nous excluent et nous poussent à enfermer les autres avec nous, même quand il s'agit pas d'exclusivité : du coup, des gens seuls, yen a toujours.
C'est ma limite à l'idée d'un PA collectiviste. Je pense pas que la libre circulation des sentiments suffise. On peut crever la dalle à côté d'une quantité infinie de nourriture, pour peu qu'on soit infoutu de la digérer.
Je suis en revanche tout prêt à considérer que ça améliorerait quand même nettement les choses, que les raisons de ne pas créer de liens se feraient moins nombreuses, et j'espère comme A. K. qu'on apprendrait une attention fertile aux autres...

Même si c'est contré, y compris dans les réseaux poly, par tout le côté "chacun sa bulle" de notre époque, je vois aussi se développer des délicatesses (de moins en moins) rares, et des efforts égalitaires touchants.
Il y a encore un côté "il faut être psychologiquement blindé" pour bénéficier du truc, mais il y a des gens pour partager un peu de leurs forces là-dessus, et c'est encourageant.

Voir dans le contexte

Discussion : Voltairine de Cleyre (1866-1912)

Profil

Siestacorta

le jeudi 09 mai 2019 à 21h34

D'acc...
Mais j'ai bien l'impression que "libre", pour elle, ça veut dire "pas poussée par la Loi ou la norme à se marier", " pas enfermée dans le statut de Madame Machin, qui doit passer derrière Monsieur".
Et aussi "libre" en général, de faire des choix autonomes. Ca s'arrange parfaitement avec de la monogamie en série...

Mais la part non-exclusive, je sais pas, j'ai l'impression qu'on peut lire ce texte sans considérer sérieusement que c'est une option.
Ça parle pas de tiers, même quand ça parle de sexe.
Je pense qu'elle fait une différence entre l'amour-couple et l'amour-marié, et que ce qui fait sa liberté sexuelle, c'est de pouvoir faire l'amour sans se marier.
La garantie d'exclusivité semble pas remise en cause. Elle casse pas l'union libre (si on se fie au passage sur l'éducation des enfants), mais elle s'en fout un peu...

Je crois que la routine est encouragé par la monogamie, mais je crois qu'il suffit de ne pas vouloir sortir de ses habitudes relationnelles pour en vivre une, et s'étonner ensuite que l'un ou l'autre s'y sente jamais vraiment à son aise...
Moi, solo-poly et même vieux-garçon, j'ai des routines. Des poly avec leurs hiérarchies bien rangées ont des routines.
Elle a raison de dire que ce sont des chaînes difficiles à briser. Mais elle envisage pas clairement qu'au delà du mariage, c'est l'idée même de couple qui respire si peu.

Bon, tout ça se passe avant la première guerre mondiale, donc elle a déjà pas mal d'avance sur son temps ! Et pour tant de gens qui se demandent encore si c'est bien grave de découcher de temps en temps, elle est en avance sur le nôtre aussi :-)

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Alexandra Kollontaï (1872-1952)

Profil

Siestacorta

le jeudi 09 mai 2019 à 19h04

Ah, si, j'ai une citation qui passe bien. Généraliste, mais hé : c'est une femme qui écrit ça en 1923.

A. Kollontaï - Place à l'Eros ailé

Une femme peut aimer un homme par « l'esprit » seulement, au cas où ses pensées, ses aspirations, ses désirs s'harmonisent avec les siens ; et elle peut être attirée vers un autre par un puissant courant d'affinité physique. A l'égard d'une femme, un homme éprouve un sentiment d'une tendresse pleine de ménagements, d'une pitié pleine de sollicitude, et dans une autre il trouve un appui, la compréhension des meilleures aspirations de « son moi ». A laquelle de ces deux femmes doit-il accorder la plénitude de l'Éros ? Et pourquoi doit-il s'arracher, se mutiler l'âme si la plénitude de son être ne peut être atteinte que s'il maintient ces deux liens ?

Voir dans le contexte

Discussion : Alexandra Kollontaï (1872-1952)

Profil

Siestacorta

le jeudi 09 mai 2019 à 18h57

J'aimerais récupérer des bouts de texte pour FB, mais faut avouer que le côté marxiste d'entre-deux guerres, c'est pas ultra-polyglamour :-)

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Voltairine de Cleyre (1866-1912)

Profil

Siestacorta

le jeudi 09 mai 2019 à 18h47

J'vois bien la critique du mariage, mais elle arrive à la non-exclusivité à un moment ?

(merci pour le partage de références, au fait)

Voir dans le contexte

Discussion : [Presse] Le Polyamour, aux racines d’une sexualité plurielle, Le Monde, mai 2019

Profil

Siestacorta

le mardi 07 mai 2019 à 20h12

artichaut

Morning Glory Zell aurait fait de même en 1990 également avec son article “A Boquet of Lovers.” (Un bouquet d'amoureux ou Un bouquet d'amants).

Je crois comprendre que "bouquet of lovers" est l'article paru dans Green Egg...

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : C'est terrible ce polyamour

Profil

Siestacorta

le mardi 07 mai 2019 à 19h21

Désolé de lire ça...

Je te recommande de faire ton deuil de cette relation.
Pas forcément de tes sentiments, de ton passé, mais de la relation. Considérer que c'est mort, vraiment, qu'il a une maladie qui le rend incapable de te voir.
Etre triste, à fond, en colère, pas comprendre, et admettre que c'est Passé.
Passer non pas les sentiments, mais l'espoir à l'acide.

Et si un jour, alors que tu as décanté colère, tristesse, nostalgie, deuil, vous vous recroisez et qu'il reste quelque chose de bon malgré tout entre vous, si tu arrives à être sincèrement curieuse de ce qui lui arrive, en empathie désintéressée, émue sans le côté "intoxiquée", ben oui, c'était autre chose que les parties passionnelles / narcissiques de l'amour. Et après cette mort du lien, d'une époque, d'une façon de le voir, tu pourras peut-être penser à ce qui vit encore. On sait pas. Mais en attendant, pour ne pas te torturer inutilement, fait comme s'il habitait désormais dans un pays lointain.
Tu peux essayer un autre parcours, mais celui dont je te parle a le mérite de faire avec la peine sans qu'elle s'infecte...

Sinon, ben vaut mieux se réjouir que ça ait eu lieu que pleurer que ce soit fini. Mais ça, on se le dit plus tard.
Bon courage...

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Lexique

Profil

Siestacorta

le mardi 07 mai 2019 à 19h11

Ah, tu pousses super loin la précision, quand même !

J'imagine des tas de situations où des relationnés passeraient très vite par plusieurs lettre de l'alphabet. C'est un peu scrabbleux. Parfois scabreux, pour les plus pudiques.

Sinon, je suis tombé sur une référence, Alexandra Kollontaï.

Elle développe l'idée d'un "amour camaraderie".
J'en tire le mot-valise "camouraderie".
Non, pas la peine de l'ajouter au lexique, mais ça servira peut-être un jour :-)

Voir dans le contexte

Discussion : Lexique

Profil

Siestacorta

le lundi 06 mai 2019 à 11h42

Pour amant, le sens principal, c'est quelqu'un qui aime et est aimé en retour...
C'est quand c'est au singulier masculin que ça met l'accent sur l'adultère, mais le contexte permet généralement de ne pas rester dans l'ambiguïté...
J'imagine que le contexte d'une épouse renforce le sens problématique, mais le contexte d'une épouse poly, ça peut contrebalancer ?

Ceci dit, oui, cette idée renforce le déséquilibre des sexes entre poly, qui vient justement d'On ne dit pas la même chose quand on dit "son amant" et "son amante". C'est pas forcément le mot lui-même, c'est la culture autour : pourquoi considérer d'emblée que si elle aime quelqu'un d'autre et en est aimée, elle fait quelque chose de mal ?
Après, ça peut se revendiquer, affirmer C'est ma vie sexuelle et amoureuse, le fait que les vôtres soient normées ne les rend pas meilleures, donc j'en parle avec vos mots en leur rendant leur sens plein, et j'assume, j'ai des amants...

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Jeune femme de 24 ans. Polysexualité

Profil

Siestacorta

le samedi 04 mai 2019 à 00h40

PolyMel

Tout comme il y a divers degrés d’amour, il y a divers degrés de jalousie...
Tout dépend comment elle se situe dans sa jalousie mais non je reste sur ma position qu’elle n’est pas forcément négative...

Non, c'est une alerte, et une sensibilité. Ca fait partie de la vie sentimentale. En ce sens, elle n'est pas nécessairement une force destructrice, juste quelque chose qui peut se passer en nous, mérite d'être écouté... comme d'autres réactions (et je répète souvent qu'on peut éprouver jalousie ET compersion, plus ou moins en même temps, en tout cas sur une seule et même situation : c'est dire si je veux pas absolument voir la jalousie comme une fin en soi).

Mais c'est pas forcément un signe d'amour : je crois que pas mal de gens ont cru retrouver de l'amour dans une relation en éprouvant de la jalousie, alors que c'était leur ego et leur peur du changement qui se manifestaient...
La jalousie est un sentiment secondaire, c'est à dire, elle mélange plusieurs sentiments primaires. Non seulement, comme tu le dis, elle a plusieurs degrés, mais elle a aussi plusieurs compositions. Et toutes ne sont pas en rapport fort, ni même toujours en rapport avec le sentiment amoureux.

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamour = besoin de contrôle ?

Profil

Siestacorta

le jeudi 02 mai 2019 à 12h55

Caoline
@Siestacorta Je vais recreuser la question, avec toi si tu veux bien d'ailleurs.

J'veux bien, mais comme je répondais @artichaut, j'ai perdu du temps, je dois me mettre à des trucs du côté 4D de l'écran.
Mais j'y reviendrai, et tire-moi la manche si je ne le fais pas.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamour = besoin de contrôle ?

Profil

Siestacorta

le jeudi 02 mai 2019 à 12h53

artichaut


hum…
Ben moi qui suis un être de contrôle… qui déteste la perte du contrôle de moi-même… et qui du coup a tendance à exercer du contrôle sur les autres… je sais désormais que mon besoin revendiqué de transparence est (entre autre) une volonté de contrôle.


Je plussoie : notre rapport à nous-même se prolonge dans notre rapport aux autres.
Et c'est pas forcément la partie la plus assumée de ce rapport à soi qui est prolongée...
Donc que ce soit parce qu'on a un contrôle sur soi ou parce qu'on rejette beaucoup le contrôle des autres, on peut faire porter aux autres nos injonctions, au moment même où on est soi-même au meilleur de notre propre équilibre.


artichaut

Ça ressemble à ce que dit @Lenah avec son break.
Pour moi, c'est (paradoxalement peut-être) aussi une volonté de contrôle. Exercée d'abord pour soi, mais qui a des incidences sur les autres.

Le "besoin de ne pas se poser de questions" me semble souvent un faux prétexte qui cache d'autres choses.

Prétexte, je sais pas, ça peut être très sincère comme croyance. On pense qu'on fait ça que pour les bonnes raisons qu'on affirme... Et c'est pas totalement faux, on accorde aussi réellement de l'importance à la continuité entre actes et paroles.
Ce qui est caché - le besoin de contrôle et ce qui le motive - par ça ne l'est pas tellement aux aimés avec qui on est en relation (qui souvent nous comprennent mieux que ça), mais plutôt à soi-même, ou à ceux à qui on parle de soi.
Je dirais, plutôt que prétexte, facette parmi un ensemble de motivations plus ou moins assumées.

Et encore une fois : on en est tous là, c'est pas nécessairement méchant, nos partenaires peuvent faire avec ça, peuvent avoir leurs propres intérêts à ce cadre. Mais quand c'est conscient et éventuellement travaillé, ça donne des dialogues et des compromis plus enrichissants pour chacun et plus équilibrants pour la relation.

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Liberté, autonomie affective et amour universel : polyamour vs monogamie

Profil

Siestacorta

le jeudi 02 mai 2019 à 11h47

artichaut


Si j'ai un·e partenaire qui en à plusieurs, et que je galère avec ça, ou que je sois résigné·e, ou que je le vive bien, je suis légitime à me définir comme poly, et à nommer cette relation polyamoureuse.


Et alors oui, une grande partie des relations décrites dans ce forum ne sont pas (ou pas encore) du polyamour.
Et inversement des personnes cataloguées "poly-acceptantes" voire "mono", peuvent se dire pleinement poly (même si elles font le choix, temporaire ou définitif, de n'avoir qu'une seule relation à la fois, même si elles galèrent avec la jalousie, etc).

Hon-hon...
En fait, définir la relation comme poly tient d'un consensus. Essentiellement entre les deux personnes en relation qui en parlent. C'est une question de consentements, sans doute.

Se définir comme poly...
- on est toujours légitime à se définir ou pas, sur quelque qualité que ce soit.
C'est un peu compliqué, ça peut toujours amener une contestation (pas d'objectivité sur soi-même, pas de deuxième point de vue recoupant l'affirmation), et en même temps personne n'est aussi légitime que soi à parler de ce qu'on est...

- en partant du célibat, déclarer "je suis poly" a un sens lorsqu'on prévient qu'on n'offre ni ne demande une exclusivité, et ça vaut la peine d'être précisé dans une société qui prend l'inverse comme standard. C'est la conséquence directe d'une définition de la relation confirmée par la personne avec qui on propose de la vivre.

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamour = besoin de contrôle ?

Profil

Siestacorta

le mercredi 01 mai 2019 à 23h57

Caoline

Pour en revenir à l'idée de contrôle, j'ai moi un besoin de transparence totale, je n'ai sincèrement pas l'impression, je me suis déjà posée la question, que ce soit dans une volonté de contrôle. C'est plus un besoin de ne pas me poser de questions, de ne pas me faire de mauvais films car 'ai tendance à très vite douter, m’inquiéter. C'est un besoin d'être rassurée ou de pouvoir anticiper, voir venir les choses, m'y préparer.

Je veux pas dire ça trop rudement, mais juste comme contrepoint : même pour des bonnes raisons, on peut être dans le contrôle. Parce qu'on est inquiet de nature, parce qu'on a une Éthique, parce qu'on pense que l'amour ça DOIT aller très loin... Le contrôle, c'est pas la motivation de ce contrôle, c'est la continuité d'une demande, ne pas laisser les choses se faire sans regarder et demander qu'elles se passent plutôt comme-ci ou comme-ça, ou ça ce n'est pas acceptable par moi et pas négociable même si c'est pas rationnel, si tu m'aimes et si tu veux qu'on reste ensemble, tu fais / fais pas ça.

Quand un État surveille des gens, c'est pas pour le plaisir de surveiller, c'est parce qu'il veut être sûr que tout se passe bien, ça lui permet d'anticiper et de rassurer.
Quand un prof fait passer des contrôles, c'est pas pour le plaisir de sanctionner, c'est pour vérifier, continuellement, où lui et la classe en sont.

Je dis pas que ça se comprend pas, hein ?
Et ça peut être consenti, en plus.
Mais je crois que même quand c'est pour aller dans un "bon" sens, c'est une force qu'on exerce, continuellement.

A titre personnel, je crois qu'il y a trop de choses subjectives à décrire d'une vie amoureuse pour que je puisse croire que la personne demandant ma transparence sur tout saura toujours entendre ma parole à mon bénéfice. Je me sentirais jamais vraiment "présumé innocent", si on me demande de rendre compte de ma vie sentimentale au lieu de simplement écouter ce que je veux en dire...
Je n'ai généralement pas grand chose à cacher, mais si je dois tout dire, ce ne sera pas sur des critères objectifs d'indifférent de bénin ou de néfaste, et encore moins sur mes critères : ce sera l'autre qui décidera si ce que je lui dis, tout aussi micromerdiculaire que ce soit en pratique, est inquiétant ou non.

Je suis pas pudique et je suis même exagérément honnête. Mais une demande trop forte de transparence me fera douter de la confiance qu'on me porte, quand j'aurais pourtant accepté une communication à cœurs ouverts déjà exigeante. Et si la confiance a besoin du contrôle, alors je sentirai qu'elle n'est jamais spontanée, que ce que je fais est toujours susceptible d'être une menace.
Je peux comprendre la sensibilité qui fait ça, mais j'ai trop d'imperfections pour faire avec. Humain, trop humain :-)

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Reconnaissance du polyamour dans la société ?

Profil

Siestacorta

le mercredi 01 mai 2019 à 19h22

En relisant mes marqueurs, je vois que je met sans doute dans le même panier "reconnaissance" et "normalisation".
J'ai pas de problème moral avec ça, je m'identifie pas à toutes forces à mon côté poly pour me sentir particulier, mais c'est peut-être un biais...

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamour = besoin de contrôle ?

Profil

Siestacorta

le mercredi 01 mai 2019 à 12h42

Sinon, ta solution "par breaks", c'est une façon d'avoir l'esprit tranquille, pourquoi pas !
Au départ, ça tient plus d'une façon de pas mettre en jeu le contrôle sur l'autre, de s'offrir - mutuellement - des temps de contrôles seulement sur soi...
Mais je crois que les rencontres et les changements dépassent les dates limites, et que c'est après que le sentiment de contrôle ou le renoncement peuvent arriver. Et que des tiers peuvent dire "heu, moi aussi j'ai l'impression qu'on a pris des décisions sans me consulter".
Dans le couple, le tiers est artificiellement mis de côté. Mais qu'il rentre par une fenêtre ouverte ou par une porte de jardin mal fermée, il aura voix au chapitre. Et c'est lui qui dévoilera le désir de contrôle déjà présent avant...

A toi de voir avec ton économie affective, tes équilibres, ce qui est faisable et ce qui te coûte, mais pour certains partenaires, dialoguer est une façon de s'adapter peu à peu... Ca prend de l'énergie, mais ça peut leur en prendre moins que des décisions plus définitives, où ils éprouvent des "manque à vivre" importants.

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Discussion : Polyamour = besoin de contrôle ?

Profil

Siestacorta

le mercredi 01 mai 2019 à 12h35

Ca recoupe ce que disait un article de france q ya pas longtemps :

France Q
Responsabilité, souci de l’autre, attention forcenée à soi et ses sentiments, ce qui est paradoxal avec le polyamour, c’est que tout en voulant suivre l’élan affectif de chacun et tout en s’opposant à l’aspect très rigide de l’institution du couple, il impose tout autant un carcan réflexif, moral et égocentrique.

Obligation à la transparence et à la mise à nu de ses intentions, partage d’une culpabilité, mise en place de règles dans l’espace d’une intimité qui pourrait ne pas en avoir, sans parler de l’organisation serrée de son emploi du temps… Chaque élan de son partenaire ou de son cœur devrait être lisible et immédiatement énoncé, partagé, pris en charge et géré.

Bon, déjà "mise en place de règles dans l’espace d’une intimité qui pourrait ne pas en avoir", je crois que pour la plupart des couples c'est surtout que ces règles sont invisibles car impensées. C'est pas parce que le compromis mono a plus de références disponibles et donc d'options qu'il n'est pas un compromis entre individus, et donc un enjeu puissant qui peut autant frustrer et épuiser que les enjeux non-exclusifs.

Pour revenir à la question du contrôle, je crois qu'au moins une partie de cette perception est lié à certains usages d'une littérature de développement personnel.
Le polyamour est un cadre d'expériences sentimentales et relationnelles riche. Pour le décoder, on utilise tout un vocabulaire de l'amour qui ne sort pas du roman, mais de livres de psycho grand public (ou d'ouvrages psy et socio plus conséquents mais pas toujours bien digérés...).
Ce rapport à soi est, dans ses bons moments, une découverte, une exploration, un soutien à l'affirmation de soi. Mais à d'autres, cette affirmation de ce qu'on découvre sur soi devient une sclérose. Les limites qu'on se découvre, qu'on parvient à nommer, deviennent "Moi" plutôt que "moi à tel moment de ma vie". Exprimer ce qu'on a découvert de soi peu demeurer durablement, un enjeu fondamental, et on se fixe sur cet enjeu plutôt que s'identifier à un devenir.

Ça s'explique bien : on est dans un monde agité, chaotique, envahissant, qui ne cesse de pousser à vivre ceci ou cela. Et en tant que poly, on vient y ajouter les voix de plusieurs partenaires amoureux... Alors on prend beaucoup d'énergie à résister à cela en se définissant méticuleusement, en définissant nos relations, pour que ça au moins ne soit pas emporté par les tempêtes sociales et autres changements de climat amoureux.
Et on se réfugie dans le contrôle, souvent un fantasme de pouvoir, au moins !, avoir vraiment de l'empire sur soi-même.

Je crois que ce n'est pas spécifiquement poly - je relisais le fil et découvrais que c'est déjà ce que je pensais au moment où il a été lancé. Les monos vivent ça. On s'étonne que les poly y viennent aussi parce qu'on confond " se donner la liberté de vivres des choses que d'autres ne vivent pas" et " être plus libre que les autres".
Mais les difficultés se retrouvent d'une situation à l'autre, et nos stratégies de "contrôle" aussi.
Le contrôle mono est juste moins "souvent" visible, pour ceux qui baignent dedans. On se dit que ça coule plus facilement, avec moins de besoin de remettre sans cesse l'ouvrage sur le métier, parce que le modèle est déjà négocié en amont. Mais, un de mes aphorismes favoris, de Brecht, c'est "on dit d'un fleuve emportant tout qu'il est violent, mais on ne dit jamais rien de la violence des rives qui l'enserrent."

Message modifié par son auteur il y a 7 ans.

Voir dans le contexte

Retour au profil