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Discussion : Dire je t’aime

Siestacorta
le jeudi 23 janvier 2020 à 11h35
artichaut
Le « Je t'aime » est à mon sens trop souvent pris comme une promesse « …et je t'aimerais toute la vie » ou au moins « longtemps », alors que pourtant il est conjugué au présent pas au futur.
Et il attend son incontournable —pour ne pas dire obligatoire— « moi aussi ».
Je comprend bien la partie "n'est pas une promesse", ou pas censé signifier l'attente d'une réciproque, alors qu'en pratique...
artichaut
Dans « Je t'aime » comme dans une caresse il y a une adresse. C'est pas juste soi avec soi. C'est soi avec l'autre. Je t'offre une caresse… et tu as le choix de la recevoir ou non.
C'est là où je crois que la perception comme caresse facilite moins la déclaration que ça n'en a l'air. Se dire qu'on caresse c’est aussi se dire que ce n'est que gentil, que bon, que bonne intention.
Encore une fois : c'est souvent le cas.
Mais en fait, c'est aussi déterminé par notre culture amoureuse que l'aspect promesse. Et sans un rapport de confiance et de consentement entre les gens concernés par cette parole (rapport qui suppose notamment qu'à ce moment-là, chacun sait bien ce que "aimer" dit), alors l'aspect caresse ne cache pas moins de rapport de force que l'aspect promesse.
Artichaut
Je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux dire par "on a besoin de ce que fait l'autre avec".
Je veux dire que le côté "unilatéral" d'un je t'aime, même chargé de bonnes intention, me semble faux. Il y a le sens de celui qui le dit et celui de celui qui l'entend. C'est pour ça que je parle de consentement : on se pose la question, au moins on se l'est posée dans l'histoire de la relation - et on la laisse ouverte - de comprendre que le moment d'un je t'aime n'est pas forcément le moment pour que l'autre l'entende. Et c'est nettement moins évident que c'en a l'air.
Après, je crois qu'on peut diffuser de l'amour de plein de façons pour que celle-ci ait un sens et une pertinence et une fertilité et une ouverture chaudoudesque... Mais en l'état, sans contexte, c'est trop chargé.
Et puis, ce passage-là de la chanson de Dominique A. me semble aussi bien parler du doute sur le côté "gratuit" de l'amour.
"Qui connaît les portes que l'on ouvre ?
Qui sait les espoirs qu'on réveille ?
Par incident dans le sommeil
À l'endroit où quelqu'un se trouve."
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Dire je t’aime

Siestacorta
le jeudi 23 janvier 2020 à 07h35
artichaut
…entendu au dernier café poly de Rennes :Dire « Je t'aime » n'est pas une promesse, c'est une caresse.
Je vais être un peu pisse-froid, désolé... Mais cette métaphore peut dans ce cas être poussée jusqu'au consentement.
Et, encore plus pisse-froid : ça peut être compris comme une caresse qu'on se fait à soi-même, si on pense que ça ne parle que de nous et que ça ne demande rien à l'autre.
Ya rien de mal, mais si c'est pas une promesse (je dirais : pas toujours, pas toujours une question non plus, mais c'est pas des sens qu'on peut écarter totalement), ça reste une parole qui qualifie le lien, donc on a besoin de ce que fait l'autre avec.
Et ça peut être très beau. Ça l'est souvent. Ça ne l'est juste pas "par définition".
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Notre opacité paradoxale

Siestacorta
le mercredi 22 janvier 2020 à 19h04
artichaut
Une chose qui perso ne m'aide pas a savoir quoi raconter/livrer ici (sur moi-même et/ou impliquant d'autres personnes) c'est de ne pas savoir par qui je suis lu.
Mon rapport perso à l'écriture est que je ne me presse jamais aussi bien le citron qu'à condition d'être lu. Par quelqu'un d'identifié ou non. Tu te sens égoïste dans l'usage, et pourtant, l'écriture, encore plus sur des espaces ouverts ou des réseaux sociaux, est la preuve permanente de notre incomplétude et de notre envie de faire du lien.
D'autant que même lorsqu'on a l'habitude de prendre de la place (mea maxima culpa...), faut se rappeler qu'on est soit-même lecteur tout à fait identifiable, partie-prenante pour que d'autres se sentent appuyés - même qu'on leur répond, sur des trucs persos, avec vraiment l'envie de leur donner de la substance. Quand on répond à quelqu'un qui s'expose un peu ici, on prend de la place, oui, mais on agrandit ou maintient ouvert l'espace d'accueil (enfin quand on y met la bienveillance). Alors, on met peut-être moins de croustillant que les gens qui se confient ici, mais il en reste, en creux, une ou deux lignes ou un adjectif précis sont déjà un don de soi, malgré l'opacité bien réelle.
Je sais qu'il y a un côté "substitut de social" dans cette pratique, puisque dans mon rapport au monde, j'en abuse...
Les vrais gens qu'on peut toucher, je peux en connaitre un peu, mais pour compenser mon besoin de retrait, j'ai des espaces extimes, comme celui-ci. Ça a pas mal plus de sens parce que je suis un minimum rencontrable (minimorum, mais baste) ; mais en soi, ça n'est de toute façon, même comme substitut, pas du vide - c'est juste quelque chose qui correspond à ma façon d'échanger.
Ça va paraitre un peu capillotracté, mais je rapproche ça d'un autre sentiment que j'ai.
Ça m'avait toujours semblé un peu injuste que les amoureux romantiques aient seul "droit" de vivre de l'amour, au sens : du quotidien dans l'affection. Parce que c'est ce qui nous est vendu comme plus authentique, plus constituant, vraiment la norme humaine.
Et qu'en attendant d'avoir pu créer ce lien, ben on pouvait toujours crever, et au mieux baisouiller. On aurait pas d'existence "amoureuse" (sens super large). L'économie de pénurie, le pur monde de froid-piquants dans le conte des chaudoudous.
Et puis j'ai roulé ma bosse dans la non-exclusivité, j'ai lu la brochure sur la fabrication artisanale des conforts affectifs. Une perspective modeste, peut-être insuffisante, mais un possible qui fait nettement plus de bien que l'isolement forcé des gens qui sont pas dans un moment ou un état d'esprit propre à l'Hamour.
Alors les bouteilles à la mer sous pseudonymat, les échanges à destinataires méconnus, c'est ça aussi, c'est un plus, un début, un truc incertain mais de temps en temps ou durablement indispensable.
Tfaçon je ne sais pas vraiment faire sans, et ya quelques fois de l'écho, ça fait plaisir... ça fait quelques bons indices pour savoir si ça a une valeur.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Notre opacité paradoxale

Siestacorta
le samedi 18 janvier 2020 à 12h01
artichaut
polyconcernés ?
Pourquoi pas... mais c'était plutôt pour parler de la mention des regards de personnes "actualisés" par le texte et sa lecture, qui concernent un.e forumiste au moment de sa lecture d'une réflexion ou d'un témoignage.
Du coup le participe présent me semble mieux d'écrire la perception de la présence des autres et de leur effet sur nous que les autres eux-même.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Notre opacité paradoxale

Siestacorta
le samedi 18 janvier 2020 à 10h56
dans le contexte : amoureux, métamours, amis des gens pris dans la relation. Inventé juste là de suite, pas du tout voué à être récupéré... Il était tard et je n'ai pas trouvé plus clair sur le moment.
Discussion : Notre opacité paradoxale

Siestacorta
le samedi 18 janvier 2020 à 02h17
Siestacorta
Du coup, je faisais l'hypothèse que si un Loft poly devait être filmé, il y aurait peut-être pas beaucoup de grandes scènes du deux, avec cris, reproches, choix entre un camps ou un autre...
Force est de constater que mon hypothèse ne tient pas pour l'instant : j'ai entendu énormément de témoignages prouvant précisément l'inverse.
J'y vois pas un problème endémique au poly, je crois que de toutes manières, amours, politique, rapports marchands, les gens se foutent sur la tronche facilement, d'autant plus dans une société où ils sont pas contraints à se supporter ad vitam (une fois quelques paramètres ajustés dans les applis et les réseaux sociaux...).
Et paradoxalement, dans un univers social de prise de parole où chacun, - mais vraiment chacun et pas juste les trois énervés germano-pratins qu'ont jamais rien trouvé de plus grand que les querelles entre modernes et classiques - entre dans une escalade d'armement rhétorique, on dit encore plus des mots qui restent et qui blessent. Il faudrait après les remous pouvoir, savoir, vouloir s'échapper d'une course à la posture de morale outrée pour, même pas arriver à se ré-apprécier ou s'aimer autrement !, juste pas considérer que c'est l'apocalypse de croiser son ex dans un bar. Ou des polyconcernants sur un forum.
Oui, je sais : nos relations nous blessent en vrai, ce qu'on lit s'écrire sur nous, présent ou même passé, aussi.
Et puis aussi, nous laisser aller à aimer plus souvent peut, pour certains, s'accompagner d'un caractère à fleur de peau qui joue contre la suite.
C'est un peu décevant, le next level de civilité semble pas beaucoup plus accessible aujourd'hui.
C'est ça qui me chagrine (et depuis longtemps) : je pense que l'éducation sentimentale poly, si riche, devrait au moins permettre de dépasser ça, plutôt que de renforcer nos cuirasses émotionnelles.
On verra avec les enfants de nos micro-révolutions, d'ici une ou deux générations ?
T.Rex
Well you can bump and grind
If it's good for your mind
Well you can twist and shout
Let it all hang outBut you won't fool the children of the revolution
No you won't fool the children of the revolution
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Vos pseudonymes !

Siestacorta
le vendredi 17 janvier 2020 à 23h36
artichaut
@ScottBuckley, même en cherchant bien, j'ai pas trouvé le lien avec l'écologie amoureuse ?
L'ancien pseudo de ScottBuckley était GreenPixie, je crois. Autrement dit, lutin vert. L'écologie amoureuse était un thème de Françoise Simpère dans le Guide des amours plurielles, où elle parle aussi des lutins... Voilà. C'est tiré par les oreilles pointues, mais je crois que c'est ça.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Quand le passé revient, gérer et vivre le présent.

Siestacorta
le jeudi 16 janvier 2020 à 22h54
ourscalin
Le plus important est le projet de vie commun, voir que l'on est bien ensemble et que tout seul on ne peut combler l'autre....
Ben ça peut arriver, mais rien ne dit que c'est obligatoire, nécessaire, mieux qu'autre chose...
Discussion : Quand le passé revient, gérer et vivre le présent.

Siestacorta
le jeudi 16 janvier 2020 à 21h48
ourscalin
Beaucoup de chose se sont passées, sans rentrer dans les détails.
Beaucoup lu, introspecté.
J'ai avancé, la jalousie gentillement rangée, beaucoup plus de compersion, de compréhension, d'écoute....
Ce chemin a pris 10 mois environ, je l'écris pour dire que c'est possible.
Coucou à tous. À vous lire
Happy de lire ça :-)
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : La relation poly hiérarchisée : une structure soumise à fortes tensions

Siestacorta
le jeudi 16 janvier 2020 à 21h47
L'anarchie n'est pas l'anomie.
L'anarchie c'est l'absence de pouvoir, l'anomie c'est l'absence de règles. Et c'est très différent...
Une citation connue dit que l'anarchie, c'est l'ordre moins le pouvoir.
Donc oui, les anarchistes aiment au contraire beaucoup se prendre la tête pour préciser les choses, parce que pour que les accords entre individus fonctionnent sans qu'on joue sur des rapports de domination, on a intérêt à être précis.
Discussion : Les critères de satisfaction dans une (ou plusieurs) relation(s)

Siestacorta
le mercredi 15 janvier 2020 à 10h06
critères (non-exhaustifs) :
- je peux me faire une idée de la prochaine rencontre (et je vise large, je peux penser en heures ou en années), j'ai espoir et si possible confiance que l'autre aura cette perspective commune avec moi
- j'ai un ou plusieurs protocoles de communication qui sont explicités (tous les jours ou pas, oral ou écrit...)
- je connais des moyens de satisfaire les besoins exprimés par l'autre dans la relation et je sais quoi faire concrètement, et je n'ai pas à m'oublier pour le faire
- j'ai des besoins exprimés et ils sont possibles à satisfaire sans que l'autre s'oublie pour la relation (et pour moi).
- on espère que ce qu'il y a de bon dans la relation dure, mais ce qui doit changer peut changer, tant que chacun estime que l'entretien du lien répond assez bien à ses besoins.
Discussion : Les critères de satisfaction dans une (ou plusieurs) relation(s)

Siestacorta
le mardi 14 janvier 2020 à 21h25
Je crois qu'un des textes qui, un peu par la bande, parlait pas mal de ça, c'est celui sur l'escalator relationnel.
Que j'avais traduit à la truelle il y a un moment, mais qu'est pas dans un état super montrable...
Discussion : La relation poly hiérarchisée : une structure soumise à fortes tensions

Siestacorta
le mardi 14 janvier 2020 à 21h10
Bon, sinon, moi qu'ai un faible un peu honteux pour les métaphores bien épaisses, j'ai retrouvé quelque chose qu'apporte rien - mais rien - au débat, mais qui me grattait l'oreille depuis le début...
"C'était comme deux rivières,
qui voulaient se croiser
et rouler un hiver,
dans le même lit,
on est comme ces rivières,
qui ont pas trouvé la mer,
qui se séparent
quand l'hiver est fini.
(...)
Je suis l'amant des grands espaces,
qui vous ressemble un peu par goût,
pour votre envie comme une menace,
les nerfs à bout, je rêve aussi.
Je révèle
dans une chambre noire,
l'épreuve de nos vies bancales,
une mise à jour de nos déboires,
le souvenir d'un idéal,
je voulais mourir d'une mort lente,
apaiser mon amour près de vous,
je vais mourir d'un mort violente,
puisque les maris sont jaloux."
Zézé Mago - L'amant - Demain l'impossible
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : La relation poly hiérarchisée : une structure soumise à fortes tensions

Siestacorta
le vendredi 10 janvier 2020 à 11h29
artichaut
Je m'étonne que ce fil omet de signaler que c'est surtout pour le tiers (rabaissé au rang de de secondaire) que la hiérarchie est difficile à vivre.
M'sieur, m'sieur, c'est pas vrai, j'avais répondu bon, @là.
Siestacorta
la promesse d'ouverture poly à un tiers-aimé est quand même souvent vachement trompeuse, et (...) c'est pas la structure qui le paie, c'est les gens. Le tiers, puis les encouplés.
Je m'autocite sans vergogne.
Je décris à la suite de Vaniel un inherent vice du système hiérarchique, mais je pense qu'il trouve son pendant dans l'AR.
Les intentions ne sont pas mauvaises, même pas dans le premier cas. Je pense que parce qu'on vit soi-même ces relations avec tous nos projets ethicsproof, la part d'oppression est impensée. On est les gentils, appliquer à soi-même une grille de lecture critique de notre façon de formaliser les relations est pas gagné, surtout quand on a bien réfléchi au projet sur le papier.
Passer minimum cinq ans en thérapie ou en analyse avec comme sujet "comment je peux aimer", vous le de devez à tous vos partenaires, voilà c'que j'dis.
Avant ça, interdit de câliner, bande de sauvages.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : Comment ne plus mentir?

Siestacorta
le jeudi 09 janvier 2020 à 08h26
Je vais pas défendre le mensonge... Mais les règles que vous avez fixées peuvent manquer de pragmatisme, ou avoir été énoncées sans chercher ou assez intégrer derrière les peurs et les besoins qui les motivent. Vous vous connaissez, donc ça ira tout seul. Sauf que la situation est nouvelle, et que vous vous connaissez pas si bien avec celle-ci. Et qu'en plus, on change un peu, parfois grâce à la relation durable qu'a aidé à nous construire... différemment d'au moment où on est tombé amoureux.
Du coup, on se bute dans les règles, pas mal dites, mais mal comprises, et le cadre d'action et de dialogue prépare les situations où le mensonge sera ressenti comme une solution.
Typiquement, une exclusivité de gens qui veulent ignorer l'impermanence des certitudes sentimentales, elle prépare le terrain aux occasions d'adultère.
Ou une non-exclusivité qui pose ouatmille conditions (pas les personnes chatain qui aiment le vin ou le cinéma ou qui habitent entre chez nous et la prochaine station de tgv et tu me demandes l'autorisation de penser à tes collègues), ou une non-exclusivité qui refuse de penser son organisation ("je ne veux rien savoir mais dès que je devine ce sera l'enfer")....ça favorise les mensonges. Surtout quand on a pas en plus de règles autres que "on se connait bien" pour se parler...
Je ne dis pas qu'on doit s'absoudre pour autant de mentir dans ces conditions défavorables à la simplicité, parce qu'on participe aux blessures et à l'histoire et qu'il y a intention de tromper. Mais je dis que "relation libre", c'est une expérimentation de terrain, yen a peu pour qui ce sera un chèque en blanc dès les premières années avec un passif de couple classique ayant subi des accrocs avant.
Peut-être qu'avant de laisser un nouveau lien naitre, ou avant qu'il se noue, se dire "bon, j'amène cette personne demain au petit-dèj, il se passe quoi" ? Ou une question pratique comme ça, réaliste pour imaginer les impacts des deux mondes... Qui va nous motiver à parler avant de sauter dans l'aventure (faut pas avoir peur, même si c'est pas cette fois-là, l'aventure se représentera sans doute).
C'est pas la panacée, parce qu'on sait aussi que dialoguer en amont c'est parfois titiller des peurs "et elle est jolie, tu dis ?" "et il est super charismatique et il est bénévole aux restos du coeur ?" avant qu'il se soit passer quelque chose... Tous ces dialogues doivent se faire avec pas mal d'écoute, et dans un contexte où on sait consolider la relation, la confiance, de l'intérieur, pas seulement dans le contexte non-exclusif.
Donc comment arrêter de mentir : en continuant à s'aimer, à apprendre à s'aimer de cette façon plus exposée...
En dialoguant, pas pour renforcer et préciser les les règles elles-mêmes, en ajouter à tout va, mais plutôt en en comprenant l'origine (peurs, besoins), et en proposant des façons de dialoguer quand on doute, quand on s'aperçoit que quelque chose met la relation à l'épreuve relation et personnes.
En apprenant à communiquer, donc. Plus facile à dire qu'à faire, mais à moyen terme, moins coûteux sentimentalement que de mentir.
+ : au delà de cette proposition de règles, que veut ta compagne pour elle-même ? Il semble qu'elle soit encore attachée à toi, parce que même déconcertantes, ses demandes et déceptions montrent qu'elle est encore investie.
Mais le contexte de "après que j'ai pas tout à fait été honnête" (heumheumphémisme... : assume, dis les choses telles que tu les a ressenties, le mensonge mais aussi ce qui te motivait, pour pouvoir te connaitre, te comprendre, donc mieux te faire comprendre dans un dialogue constructif. Cache pas la misère et travaille avec pour que ça s'enrichisse), je me demande si ta compagne est pas, peut-être progressivement, en train de se détacher. Ne s'en fout pas encore, mais sait pas trop, et si elle finit par savoir ce serait plus la relaiton qu'elle voulait. Du coup : comprendre que pour l'instant, dans son besoin que tu lui dises, que tu préviennes, il y a son envie, non pas forcément de te contrôler, mais de faire partie de l'histoire.
Il y a probablement des moyens pour que ce soit possible...
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : La relation poly hiérarchisée : une structure soumise à fortes tensions

Siestacorta
le mercredi 08 janvier 2020 à 23h42
bidibidibidi
Mais, au final, un polyamour hiérarchique bien mené et une anarchie relationnelle avec de gros projets doivent se ressembler énormément.
"Doivent", non. Je veux dire, il y a plutôt beaucoup de choses qui empêchent ça, un peu comme "un couple mono qui vit pas dans sa bulle ça finit bien par ressembler énormément à un couple poly"... Non, ya quand même des évènements et des projets qui laissent pas facilement les passerelles se monter.
"Pourraient parfois finir par"... peut-être. Disons : "certaines relations non-exclusives partant de principes différents peuvent évoluer jusqu'à des hiérarchies à marges souples ou des anarchies relativement peu actives à peu de pointes", je peux envisager un peu. Mais si on parle de relations pérennes, on parle alors de choix qui se modifient assez profondément pour ne plus ressembler beaucoup à leur propre passé...
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : La relation poly hiérarchisée : une structure soumise à fortes tensions

Siestacorta
le mercredi 08 janvier 2020 à 17h52
Oui mais pas seulement pas les mêmes réactions : en l'occurence, en PA, rencontrer d'autres stimuli est, pour les pratiquants, plus que possible comme ça l'est en monogamie, carrément probable et souhaité. Et ces remous de "plusieurs", c'est pas juste remous-monos fois x, c'est vraiment une autre façon de regarder l'horizon, de s'exposer consciemment à la suite. Je veux dire : la réaction, ça vient après le stimuli. L'exploration, c'est un projet en amont.
(on en fait des litres sur la métaphore-fleuve :-) )
J'entends bien que ça remue de toute façon intérieurement, qu'il y a plein de raisons monos de craquer de l'intérieur, qu'on retrouve sans doute dans plusieurs formes de relations. Mais bon, là on parle pas de s'équiper face aux ressentis, mais au changement d'environnement. Je dis pas que l'environnement mono c'est que des eaux mortes, mais que l'exclusivité c'est justement de ne rien changer au cap de toute façon. Les eaux ne seront pas toujours calmes, mais on recommande quand même de chercher ces eaux-là. Il y a un inherent vice commun aux relations amoureuse (croire que le tiers ne changera pas grand chose), mais la relation qu'on engage ou qu'on engage pas avec le tiers change quand même beaucoup ce qu'on peut anticiper (ou renoncer à anticiper) sur le voyage. On va pas prévoir de capote pour une relation exclusive durable, on va pas se demander avec qui on va voir quels amis, on va moins se demander si on peut se voir cette semaine... Bon. Bref. Les stimuli ne sont pas tous inédits, mais leur regroupement en fait un environnement différent.
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : La relation poly hiérarchisée : une structure soumise à fortes tensions

Siestacorta
le mercredi 08 janvier 2020 à 17h13
bidibidibidi
1. La forme de relation influe sur l'eau dans laquelle on se trouve.
Les monogames et les anarchistes relationnels croisent sur les mêmes eaux. Ils n'ont pas les mêmes réactions aux mêmes stimulis, mais considérer qu'ils sont sur des océans séparés me paraît faux. Les monogames ont les mêmes désirs et font les mêmes rencontres que tous les autres. Tout le monde se balade en eaux mouvementées.
Oui menfin quand même, tout le monde regarde pas sur la carte les affluents et les confluents et les canaux en se disant "mouarf, mais si on peut passer".
Discussion : La relation poly hiérarchisée : une structure soumise à fortes tensions

Siestacorta
le mercredi 08 janvier 2020 à 08h03
Vaniel
D’autre part, je ferais une différence entre hiérarchiser (« classer selon un ordre de valeur ou d’importance ») et établir une priorité temporaire dans son emploi du temps en raison de l’envie et la possibilité de passer plus de temps avec un partenaire (le temps passé avec une personne ne signifiant pas ici que cette personne est plus importante que les autres).
Sur ça je suis d'accord a priori, et avec des gens déjà bien autonomes (solos et/ou inscrits dans un réseau affectif déjà suffisamment dense et nourrissant pour eux).
Mais le temps... Je crois qu'il y a un moment où leur temps ordinaire n'est pas que de la disponibilité, mais où il est besoin de la présence d'un.e.tel.le qui compte, comme continuité affective dans notre vie.
J'ai pas mal de souplesses dans ma vie... L'un de mes conforts affectifs constitutifs actuels est une relation à distance, aux accents amoureux légers. Je peux vivre avec ce mélange de lointain et de confiance. Présent dans d'autres de mes relations plus normées plus quotidienne. Mais je sais aussi que "manquer" des choses alors que ces relations ont ont une temporalité malléable, manquer des temps choisis (parfois cachés sous quelques voiles de confiance trop opaques pour voir les mouvements), c'est manquer l'histoire.
Bref : le temps passé, comparativement, ne suffit pas forcément à dire qu'une relation est plus importante qu'une autre, mais il contribue : le choix de prendre ce temps, selon des quantités idoines, et que ce soit sans doute une contrainte plus ou moins admise comme telle, ça définit la forme spécifique de nos esquifs... (et m'amenez pas les catamarans et les trimarans, hein, on est pas là pour la perf, et nos mers peuvent se peupler beaucoup plus que pendant des courses télégéniques. Frimeurs de fond ! Bulldozers à réactions ! Bachi-bouzouks !)
Message modifié par son auteur il y a 6 ans.
Discussion : La relation poly hiérarchisée : une structure soumise à fortes tensions

Siestacorta
le mardi 07 janvier 2020 à 23h03
duncanidaho
Ça me paraît évident que l'anarchie relationnelle a le moins de règles restrictives et le plus de règles permissives.
C'est probablement vrai et pourtant, je crois que ne penser qu'aux règles de la relation limite la vision d'ensemble... En fait, je crois que quelqu'un qui pratique une forme d'anarchie (l'exigence d'être libre sans qu'un autre nous dise comment, mais sans faire chier tout le monde en passant) va se poser des questions de responsabilité où il se met lui-même beaucoup sous tension (respecter l'autre, connaitre ce que je veux et peux). Et cette tension-là, alors que le projet anar est prévue pour libérer, peut facilement dans sa force être ressenti très fortement dans la relation.
Pour exister autrement que comme absolu, se faire histoire, la relation se fait aussi "limite", dans le sens : pas tout ce qu'on veut, juste ce que c'est.
Autrement dit, deux anarels, à un moment, faut qu'ils passent du temps ensemble, jonglent avec des boulots et d'autres gens... Et s'ils veulent que ce soit une relation, pas de Coupleuh forcément, mais assez vécue, goûtée, nourrissante... ben c'est des engagements, des choix qu'on fait. Comme d'emblée on y va ambitieux, on limite pas les possibilités à l'escalator relationnel ; donc chaque fois qu'on fait autre, alternatif et tout, on se pose des efforts particuliers. (ce que dit @bidibidibidi, c'est ptett plus facile de naviguer en obéissant aux lois autorisées, mais à la base naviguer c'est du taf).
Tout ça peut se passer avec fluidité, souplesse... Mais je crois que la structure morale de pas mal des gens capables d'un choix aussi radical (pensé de la racine jusqu'au fruit) a elle aussi ses limites cassantes, parce que la volonté pour faire ça peut être très tendue. Annoncer "non, je n'accepte pas une contrainte concrète X (pour plein de raisons : sa normitude, le fait qu'elle amoindrit trop, pas seulement ma liberté mais celle d'un tiers-aimé, le fait que moi et tel anarel en fait y a des trucs où on cherche pas du tout la même chose, et ça va être un gros rapport de force à certains moments....)" va pouvoir devenir un bon gros drame existentiel, pas moins profond et conflictogène que lorsque dans un Coupleuh l'un dit "et si on mettait le bout de l'orteil dans une autre façon de penser ? Au début elle sera froide, mais après elle est peut-être bonne... - ça va pas non on va mourir je supporterai pas"
Le tout en ayant l'impression, pour l'avant garde superpoly de se salir à chaque compromis, parce que compromis et compromission c'est pareil, et pis que le compromis c'est déjà une règle, et déjà la Société, déjà nul.
Bon. J'essentialise un poil, mais j'espère surtout montrer pourquoi ce qui est trop rigide pour nager c'est parfois le champion fatigué, pas seulement la structure hiérarchique.
D'un autre côté, ce sur quoi @Vaniel insiste pas tant que ça mais qui me parait pourtant important dans la continuité de sa critique de cadres hiérarchiques, c'est que la promesse d'ouverture poly à un tiers-aimé est quand même souvent vachement trompeuse, et que c'est pas la structure qui le paie, c'est les gens. Le tiers, puis les encouplés. En partie parce que les hiérarques ne se reconnaissent pas facilement comme hiérarques et se disent "nan mais sans étiquaitte, libreuh qwa"; en partie parce que, même quand ils ont conscience du truc, et du poids des règles posées, ils voient pas pourquoi les tensions décrites plus haut sont en premier lieu à la charge du tiers gentiment invité, et ensuite à celle du Coupleuh socleuh - qui va se demander pourquoi ça marche mal, et lutter... contre lui-même plutôt qu'en voguant sur le mouvement.
Je pense que c'est pour tenter de ne pas faire une promesse si fragile que beaucoup préfèrent annoncer d'emblée l'état d'anareliude permanent. Et je pense que cela est à son tour une promesse pas mieux tenable... Avec le petit côté "nan mais anarel ça veut aussi dire qu'à un moment je peux hiérarchiser mais super librement", ben les tiers s'en prennent tout autant plein la gueule.
Bref. Je rejoins @Minora : à la base, c'est des relations humaines. Pas simples. Si yavait un moyen de les faire simples, on l'emploierait tous, presque tous avec succès.
Je pense à ces lignes d'un groupe de pop-rock-prog' :
"Bands,
Those funny little plans,
That never work quite right".
"Les groupes
Ces petits projets un peu bizarres
Qui marchent jamais très bien"
On peut dire ça avec "relations" (et avec "recettes de pâtisseries", aussi).
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.