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Discussion : Entre la tête et le coeur, une lutte intense contre vent et marée

Siestacorta
le mercredi 21 septembre 2022 à 11h00
Je valide beaucoup de ce que j'ai lu chez @Ayna (dans l'autre fil) et @Topper, ya du bon sens et de bonnes questions.
J'ai tenté de le dire sur le fil ouvert par @Mashkwa , l'historique des évènements joue beaucoup sur vos bonnes et mauvaises volontés actuelles.
Je résume, chronologiquement
- à une époque, après le 2e enfant, il ya eu un moment où votre couple a patiné. Votre intimité semble avoir manqué de joie, et de sensualité. Tu as beaucoup géré les enfants à ce moment-là, je crois l'avoir lu (le fil d'origine est riche), Mashkwa s'y est remis sur le tard (sauf si je confonds avec un autre témoignage publié ces derniers temps).
- des émois pour R. et des messages
- découverte de ceci par Mashkwa, il en souffre beaucoup.
- prise abusive de contrôle par lui (espionnage puis message par dessus ta tête)
- (là je me trompe peut-être : ) première fin des attentes avec R.
- simultanément, tensions entre toi et Mashkwa (sujet de l'adultère projeté versus espionnage et intrusion)
- Mashkwa chemine sur la question de l'exclusivité. Il dialogue avec C.
- il te laisse une option pour R., mais R. décline. (je ne sais plus s'il se passe quelque chose avec l'autre collègue, ni si c'est à ce moment-là).
- Mashkwa intensifie ses contacts avec C. au même moment où tu te paies déjà une blessure narcissique de t'être faite jeter par R. (et à mon sens, Mashkwa va trop vite à ce moment-là, son cheminement vers la non-exclusivité ne semble pas assez avancé pour prendre en compte que ça n'avancera sans doute pas bien dans ton état).
- tu consens à une modalité légère de leur relation, avec en tête une probable limite dans le temps. (Je note que tu es plus motivée par la culpabilité que par le projet).
- mais ça ne passe pas, d'autant que cette nouvelle relation prend plus de place
- et d'autant que matériellement, la liberté de mouvement que @Mashkwa ne semble pas avoir d'équivalent pour toi (vous organiser pour que toi tu aies du temps pour toi), et dans le cadre actuel, être concurrente sur les temps de loisir famille.
- tu souffres nettement de l'arrangement en cours
- tu tolères mal ce que tu peux percevoir de ce qui se passe, tu fouilles les affaires
------------
(je suis interrompu dans la rédaction, donc je peux que mettre brièvement mes remarques)
- il y a eu une logique assez pernicieuse de compensation de "tu as eu une aventure, à mon tour" quand il s'est agi se mettre à égalité, par culpabilité et par volonté de résoudre par la symétrie le problème sans revenir aux données de départ. C'est pas la seule motivation de rencontre de Mashkwa et C., mais ça joue sur votre perception.
- la façon dont ça s'est passé a beaucoup abîmé le dialogue entre vous. Il reste un tri à faire entre ce que vous pouvez vivre sentimentalement et les peines que vous vous êtes mutuellement faites à partir de ce qui précédait la "période R." jusqu'à aujourd'hui (je passe probablement à côté de pas mal de points dans mon résumé chronologique). Je dirais, faire le chemin pour vous comprendre de nouveau, pas sur les désirs extérieurs, mais sur les reflexes de défense et les attitudes irrespectueuses entre vous. C'est pas que c'est pas mérité, pas compréhensible... C'est qu'en fait, pur moi, pour arriver à votre situation d'aujourd'hui, avant même les rencontres, vous étiez différents des gens qui se sont mariés. Vous n'êtes pas des inconnus, mais vous devez vous redécouvrir un peu.
Le polyamour c'est un changement, les nouvelles relations modifient des équilibres. Mais il faut voir aussi dans ce changement un révélateur. Ce qui fait que le polyamour est possible, c'est quand une relation contient des forces équilibrantes (par le caractère des personnes, par leurs approches et par ce qu'elles sont capable d'apprendre de nouveau). Quand ça ne se passe pas bien, ça peut être que la non-exclusivité n'est pas possible là par elle-même, mais ça peut être comment vivait la relation, les "compétences" qu'elle a à apprendre avant même d'en apprendre face à la non-exclusivité. Le dialogue ça semble être bon pour vous, le respect de l'intimité, des marges d'indépendance, des répartitions de responsabilité un peu moins (je donne pas de détail mais c'est les impressions que j'ai en vous lisant).
- il y a des deux côtés des sujets sur les désirs et besoins sexuels, qui remontent à avant les rencontres, et une autre sur votre routine familiale (tous ne sont pas liés), mais ça se passe en même temps.
- vous assurez tous deux continuer à vous projeter ensemble dans l'avenir. D'autres l'ont écrit avant moi, il vous avez apparemment besoin de vivre votre couple au présent : faire des choses qui incarnent de façon encore plus consciente qu'avant que vous y tenez et pas juste par habitude, sans mettre ces temps et activités en pause en attendant vos solutions sur le reste. S'attaquer aux questions nouvelles oui, mais aussi prendre soin l'un de l'autre, de la relation, et cultiver ce qui marche, qui pouvait être sous-valorisé en étant considéré comme normal plutôt que comme heureux.
- je crois qu'à un moment vous avez été accompagnés par un conseiller conjugal. Je sais que c'est difficile de leur parler quand ils rejettent d'emblée la non-exclusivité. Mais je vous encourage fortement à reprendre vos recherches dans ce domaine. Pas en cherchant à faire exister ou non le PA, mais en cherchant à remettre d'équerre une relation qui soit assez bonne pour ne pas la subir et ne pas choisir ce que vous en ferez dorénavant. Et ça répond en partie à ce que je disais plus haut sur "se redécouvrir".
- prends soin de toi. Reprend ou continue le psy, trouve des points où tu t'épanouis, fais des petits projets. C'est pas seulement sur tes besoins d'amour que joue une transformation de relation, c'est dans le respect ou une réinvention du respect de tes besoins en général.
Je crois que tu es assez lucide sur les attentes amoureuses de C., sinon.
Je ne peux pas te promettre que la rencontrer t'aiderait à relativiser.... Mais, prends-le comme ça : au pire, ça ne fera que mettre plus en évidence ce qui ne marcherait pas et, donc ne changerait rien au fond ; au mieux ça offrira une occasion de poser des limites et des réalités. Donc autant essayer, tout ce que tu as à perdre, ce sont des bulles imperméables qui ne disparaissent pas mais ne trouvent pas leur place non plus. Chercher à éjecter une relation peut très bien arriver à détruire aussi l'autre. Donc autant faire ce qu'il est possible pour voir...
Tu décris Mashkwa comme quelqu'un qui, par sa sensibilité, répondra toujours aux demandes des gens, sans voir s'installer le long terme. Vous voir à trois peut lui permettre de présenter ses autres besoins de départ avec toi sur place, d'être tous au clair.
C'est qu'un exemple, on ne sait pas trop ce qui se passe, ce genre de rencontre n'est pas la panacée pour rendre facile à vivre ce qui était pénible.
En revanche, ça a le mérite de sortir la situation de l'imaginaire adultère, pour tous les trois. Ces vies ne sont plus des "ailleurs", la rencontre incarne la réalité de ce qui a lieu, avec qui.
Ca permet de voir ce qu'on rejette indépendamment des gens et ce qu'on peut accepter en les voyant - pour toi, mais pour elle, mais pour lui, aussi.
Pour moi ça devient du réel plutôt que des projets et des projections que chacun fait de son côté... Rester chacun de son côté en disant "je gère moi mes ressentis et ça déboule quand ça déboule" ayant montré ses limites. Tandis qu'être dans une situation d'échange où chacun parle pour lui, plutôt que l'un intervenant chez l'autre, fouillant ses messages ou ses affaires, ça permet de marquer le coup et de chacun dire ce qu'il peut et veut dire. Lui pourra dire à C. "ben maintenant tu connais BlueDhalia, notre relation, ceci est possible ou pas possible", C. pourra moins faire comme si t'étais un truc "flou" qui resterait dans le passé et toi tu auras, peut-être ?, une accasion de demander à C. si elle accepte de faire telle chose pour respecter ton couple.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Situation difficile - début relationnel polyamoureux

Siestacorta
le lundi 19 septembre 2022 à 17h51
Bonjour @Bouleau
Bouleau
Je dois arriver à vivre un baiser entre eux qui s'apparente pour moi à une trahison (car je n'étais pas au courant et que la règle jusqu'a présent entre nous etait celle de l'exclusivité)
Avant tout, je voudrais m'assurer que tu comprends que ce que vous vivez n'est une situations polyamoureuse que si tu es consentante : que tu as réellement le choix, non pas seulement de rester ou partir, mais de demander à ce que la relation soit exclusive ou non.
Si ton compagnon ne te laisse pas de choix, il ne cherche pas à être dans une situation de polyamour, il veut juste SA non-exclusivité, sa bigamie, comme ça l'arrange.
Pareil si dans ce cadre tu n'as pas toi l'option d'avoir d'autres relations : ce n'est plus du PA, mais de la polygynie.
Bouleau
Meme si étonnement, c'est moi qui m'empresse de lire sur le sujet, de poser des règles, d'exprimer des sentiments, de chercher à comprendre...
Ce n'est pas étonnant, tu cherches à trouver des mots et un cadre pour que votre relation se poursuive.
Mais il faut qu'il comprenne que lui doit autant et plus que toi prendre en charge ce travail sur la relation.
C'est bien gentil de se déclarer étonné de ce qu'il fait, mais bon, maintenant c'est fait, il doit se mettre... au boulot (désolé).
Je crains pour toi que tu suives le mouvement par peur de devoir rompre. J'insiste : s'il ne te laisse pas le choix, c'est lui le responsable, pas toi : il a amené cela, l'a commencé sans te le dire et souhaite apparemment s'installer dans un cadre sans avoir lui-même beaucoup de propositions pour que toi aussi vives dedans.
Bref. Prends le temps, quand le train sur la montagne russe décélère un peu, de te demander si indépendamment de ton compagnon, tu te vois avec un mode de vie qui peut se montrer très différent du cadre classique.
On n'ouvre pas la relation seulement par amour pour l'autre, mais aussi parce qu'on ressent en soi une vraie possibilité de vivre les relations de cette manière. L'amour pour l'autre motive à explorer, mais si on ne découvre rien de bon pour soi, si on n'y devine pas son propre épanouissement, on peut venir à manquer de bonnes raisons quand le partenaire à l'initiative n'en manquera plutôt pas.
Bouleau
Ma stratégie actuelle est d'aller voir des amis, faire des choses qui me nourrissent moi, qui m'epanouissent. Essayer de me sentir bien seule et dans d'autres relations importantes (amis, famille) et puis je lui ai demander de me rassurer quand il n'etait pas avec moi (un petit message, une proposition d'activité ensemble...), d'être pleinement ensemble quand on est ensemble (et pas au téléphone avec elle), de ne pas se voir dans notre maison... je en sais pas si c'est trop contrôlant, je veux juste sentir notre relation en sécurité.
Ce n'est pas contrôlant (c'est même assez adapté, et dans un sens ça me met une alerte sur tes émotions). En tout cas pas plus contrôlant que ne le sont les autres formes de relation. Sauf que tout ce qu'on fait sous l'étiquette de la monogamie est censé être normal, tout ce qui va être lié à la non-exclusivité et à ce qu'on fait pour s'adapter apparait comme étrange. Alors que non, l'intimité change, donc les actes qu'on fait pour qu'elle existe changent aussi.
Quand tu dis que tu as appris la nouvelle date d'il y a cinq jours... De quand date la relation ? Parce que si elle est toute récente, même s'il y a une place pour ça, tu participes à sa définition.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Siestacorta
le vendredi 16 septembre 2022 à 18h51
Mashkwa
Siestacorta
Aujourd'hui, tu sens comme une petite tension dans son regard quand elle te voit clavarder avec C.
La tnesion ici est due à autre chose qu'une réaction face à la surveillance selon moi.
Lorsque @Bluedahlia communiquait avec (R), c'était par courriel. Très peu. Rarement plus qu'une ou deux fois par semaine.
Il n'était pas très présent. Ce n'était que dans les heures de bureau. Ils ne clavardaient pas ensemble.
Et jamais ils ne communiquaient en dehors des heures de bureau. Il ne voulait pas laisser entrer ma conjointe dans sa vie privée.
Il en est tout autrement avec (C) et moi. C'est une femme disponible.
(...)
C'est vraiment le fréquence des communications ici qui dérange.(...)
Même si elle s'en doutait. Je l'avais averti la veille que je passerait peut-être lui porter ce livre sans m'arrêter.
Elle (@Bluedahlia) m'a dit plus tard hier qu'elle doutait de mes intentions et qu'elle avait été fouiller dans mon sac (où il y avait effectivement le livre des Femmes de Stepford que je voulais prêter). Et qu'elle s'est mise à chercher pour voir si je n'avais pas des condoms dans mon sac, aussi, pensant que je n'irai pas travailler. Les rôles se sont inversés un peu. Ce n'est pas idéal.
Tu as raison sur le fait que les conditions de ces relations jouent beaucoup sur les émotions.
Mais l'histoire de la surveillance entre vous c'est aussi un moment de normalisation de la peur et de la surveillance.
Je vois un impact, et une prise de conscience, non pas de la "faute", mais du fait que ça apprend à projeter sur l'autre les sentiments. Il s'agit pas forcément de s'en vouloir d'avoir mal réagi, mais d'avoir intégré qu'on peut réagir comme ça, que votre relation a cette forme, que l'intrusion est un commerce compréhensible pour vous : elle a compris que tu l'aies fait, tu es censé comprendre qu'elle le fasse. L'ardoise ne s'est probablement pas effacée.
Je parle donc de ce point comme signe de ce qui se joue sur votre intimité. Cela a été douloureux et ce souvenir de douleur peut parler à la place de ce que vous pourriez ressentir au présent, puis dans d'autres circonstances.
Je salue le geste d'avoir commencé à changer techniquement les modalités de communications codes, etc. Je suis pas capable de dire ce que ça garantit ou non comme sécurité de la vie privée, mais je trouve les gestes significatifs.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : [Outil] Aide à la discussion sur le Polyamour ABC

Siestacorta
le vendredi 16 septembre 2022 à 17h29
Aki
Dans un sondage récent et très instructif sur la déconstruction masculine en France, on apprend (sans surprise) que 75% des hommes refuseraient "d'entretenir durant une même période des relations sentimentales avec plusieurs personnes en même temps sans le leur cacher" et "d'être dans une relation avec une personne où chacun d’entre vous serait libre d’avoir de son côté des rapports sexuels avec quelqu'un d’autre". Bon, ça laisse quand même 25% de possibles ...
C'est à la fois significatif sur le côté minoritaire de la non-exclusivité et en fait, par rapport au chiffre américain qu'était déjà là il y 10 ans (5 % de personnes se définissant comme non-monogames), c'est presque encourageant !
Bon, après, c'est une réponse sur "vous sentez vous capables de", et donc, dans notre pratique, avec peu d'occasions d'avoir vérifié cet a priori.
L’écrasante majorité des gens qui arrivent dans le PA ont un passif personnel et familial mono, logiquement.
Une bonne partie de ceux qui se retrouvent à tenter le PA n'y arrivent pas.
MAIS : une partie des gens qui tentent le PA et qui finissent par s'en trouver bien l'ont fait en s'adaptant pour un.e partenaire, et n'auraient pas imaginé de le faire avant.
Bref, c'est au pied du mur qu'on voit le maçon (mais parfois aussi, qu'on voit vachement bien le mur).
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : [Outil] Aide à la discussion sur le Polyamour ABC

Siestacorta
le vendredi 16 septembre 2022 à 11h31
Aki
Petite précision : pourquoi C aurait-il/elle un conjoint à qui il/elle ment ? Cette personne peut être célibataire ou en relation plurielle consensuelle avec son/ses autres amoureux-ses.
Je crois que c'est pas l'implicite du questionnaire. On se pose la question de savoir si on est prêt à cette éventualité, mais c'est a priori pas la situation qu'on rencontrera systématiquement.
Peut-être qu'il faut formuler ça un peu mieux, mais c'est ça que je comprend.
-----(développement partiellement hors-sujet, pour comprendre pourquoi je trouve ça bien de poser la question sans a priori sur qui est C et ce que devrait répondre une personne poly :)-----
La question me semble devoir être posée : dans une société majoritairement monogame, une partie des partenaires disponibles à une non-exclusivité seront des personnes en situation d'adultère - on ne peut que le constater dans nombre des témoignages les plus souffrants ici.
Et pour pousser l'honnêteté jusqu'au bout, il peut y avoir un intérêt plus ou moins calculé, pour des polyamoureux, à se lier à un tiers en situation d'adultère ; en réalité, le même qu'a un.e monogame à préférer l'adultère quand il ne veut pas trop changer de vie : la personne qui ment est contrainte par sa situation, donc le cloisonnement par le mensonge donne l'apparence d'une solution pour ne rien avoir à remettre en cause dans le couple historique.
Attention, je tente de pas aller trop loin dans mon jugement de ces situations. Encore une fois, d'abord parce que l'adultère est une nécessité dans la norme monogame, donc que la probabilité de rencontre entre adultères et polys est forte, avant que les enjeux pratiques que je remarque ne se posent. C'est normal que ça puisse arriver.
Et ensuite, moralement... ben le mensonge est pas bon signe, mais je suppose que selon les situations, le jugement éthique peut être à l'occasion différent du jugement moral.
Les toltéqueries, au moins le temps de comprendre les besoins des gens, c'est pas juste gentil, c'est pragmatique.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Siestacorta
le jeudi 15 septembre 2022 à 14h23
Mashkwa
Je me suis transformé en espion.
Je me suis mis à lire les courriels de ma conjointe.
J'ai développe des système de capture d'écrans et du clavier pour capturer ses mots de passe professionnels. J'ai pu entrer dans les courriels de son employeur.
J'ai configuré un iPhone sur le même compte que le sien pour obtenir copie des SMS et des iMessages.
Je suivait ses conversations Messenger. Je suivait les sites qu'elle regardait.
Je savais tout. Je voyait tout.
Je me suis servi de ces information pour tenter de tuer dans l'oeuf à plusieurs reprises les tentatives de rencontres entre ma conjointe et R.
Avant de passer à ma réaction, je te remercie pour l'honnêteté dans le détail. Ca ne suffit pas, dans une situation conflictuelle, de dire "je suis comme ça, je le reconnais, faute avouée à moitié pardonnée", mais c'est au moins un point de départ.
Il y a pas mal de choses à dire en plus que "regarde pas le téléphone de ton partenaire". En vrai, les intimités de chacun ça se construit pas toujours pareil, la façon dont on aborde les difficultés non plus.
Je pense que tu en as conscience, mais c'est grave, cet élément. Même dans le contexte.
Je ne dis pas que ce qui t'est passé par la tête est incompréhensible, mais dans le rapport avec l'autre, c'est une transgression qui n'est pas "seulement" une réponse à celle de l'adultère de départ : au Québec je ne sais pas, mais en France ce que tu décris est punissable par la loi, même avec un conjoint, avec une peine max de un an de prison et une amende max de plusieurs dizaines de milliers d'€.
C'est de l'atteinte à la vie privée, pour dire les mots. Et comme tu es "admin" de ses systèmes de communication, je pense que ça alourdit ta responsabilité.
Encore une fois, tu es au courant j'imagine. Normalement tu devrais savoir bien faire sans qu'on te parle de la loi. Mais c'est une façon de te dire que c'est pas qu'une "péripétie" de l'histoire, ça parle de s'approprier quelque chose de la vie d'un autre.
D'accord, sans doute, "ça c'était avant".
Oui. Mais c'est récent.
Et si on reparle du sujet du clavardage que tu évoquais plus haut, ça prend un sens particulier : quand Bluedhalia a discuté avec quelqu'un, certes avec un contexte adultère, tu t'es transformé en Big Brother domestique. Aujourd'hui, tu sens comme une petite tension dans son regard quand elle te voit clavarder avec C.
Bien sûr c'est pas le même cadre, mais finalement, ça parle toujours de votre intimité.
Et ça fait un passif à digérer pour Bluedhalia, en plus de ta relation non-exclusive. Pas forcément ces incidents en eux-même, mais sur ce qu'elle peut projeter à partir de ça.
J'ai l'impression que pour cette question précise de la connexion, de ce qui est libre de communiquer, ya un enjeu un dialogue important à avoir (à mesure du déroulement). Il faut que tu trouves une façon de lui garantir sa vie privée, un cadre où ce qui pourrait arriver un jour serait matériellement, pas juste "moralement" différent. En clair, au minimum, la rendre au maximum indépendante de ton réseau informatique. Oui, c'est probablement plus cher et moins safe dans l'absolu. Mais vu qu'elle s'est déjà prise la plus grosse violation de vie privée numérique... depuis l'intérieur, finalement, ça peut faire relativiser.
Peut-être un smartphone que tu lui apprends à protéger, d'où elle peut reprendre à volonté les commandes sur ses comptes ?
Je trouverais ce genre de démarche, ou votre version, utile et significative, une façon de fabriquer l'évolution de chacun et de votre relation.
(j'ai peut-être d'autres échos à faire, je résume pas tes confidences à ça, mais ça m'avait marqué).
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Siestacorta
le mercredi 14 septembre 2022 à 12h58
Aie, j'avais sauté la ligne qui disait que c'est @Mashkwa qui avait pris contact avec R.
Je suis un peu plus indulgent avec la retraite de celui-ci (même si bon... Je continue à trouver le personnage agaçant, dans le contraste entre la passion et ses propositions un peu froides).
Je trouve effectivement que Mashkwa s'est montré lourdement paternaliste. Je dis pas que n'importe qui aurait fait mieux, c'est faux. Et je peux comprendre sa trouille face l'emballement de Bluedahlia, et peut-être éventuellement que lui aussi ait senti un R. un peu foireux.
Mais c'est une intervention qui met effectivement du ressentiment en plus, un côté très adversaire.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Siestacorta
le mercredi 14 septembre 2022 à 09h51
(ah et aussi : si tu as dit à R. que désormais ton conjoint était au courant, ça a pu faire partie de ce qui l'a décidé à pas y aller. Avec ses petites règles de cinq à sept sans conséquence, il préfèrait sans doute de loin un adultère avec ses contraintes (bien) pratiques qu'une non-exclusivité où il serait obligé de tenir compte de ton mari et n'aurait par ailleurs pas d'excuse pratique pour refuser une perspective qui aille plus loin que des "nuits sans suites".)
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Siestacorta
le mercredi 14 septembre 2022 à 09h44
Bonjour @Bluedahlia
merci à toi, et à tous les deux, pour ces confidences riches, réelles, aussi factuelles qu'affectives.
Je ne crois pas que j'aurai le temps d'être très détaillé de suite, mais je note déjà mes premières réactions.
- votre parole posée ici, à tous les deux, montre qu'il y a un désir de compréhension. Je ne sais pas si ça montre la qualité d'un dialogue, ou si ça compense ses limites... tout en montrant qu'il y en a potentiellement un, et sensible encore.
- une partie de tes réactions à la rencontre de Mashkwa et C. semble se baser sur une interprétation en miroir de ta propre expérience. Si je me trompe pas là, tu t'étais racontée un projet limité dans le temps, et as imaginé celui de ton conjoint comme comparable. Non : ce sont des rencontres différentes ; et par définition, dans une rencontre on sait pas ce que ça donnera, ce qu'on ressentira, et on en décide qu'assez partiellement - de ce qu'on fait plus que de ce qu'on éprouve. On peut à certains moments estimer ce que c'est, avoir une idée de ce qu'on ressent, mais pas le mettre dans un type, une case de "relation supplémentaire qui sera comme-ci comme ça mais pas comme ça", c'est source d'erreurs d’interprétation et d'attentes déçues.
- je crois que tu es à la fois lucide sur ce que tu a (pas) vécu avec C. et moins sur ce que tu as ressenti à ce moment, et ce que ça change pour toi et pour toi dans ton couple historique.
Cela a été très passionnel pour toi, et tu es persuadée que c'était "parce que c'était R. et pas un autre". Quelque chose d'accidentel. Je le crois pas trop. Tu es, je crois, cérébrale et "intense". Et même si tu peux donner beaucoup dans une relation mono avec la même chose comme carburant sentimental, ce que tu évoques de la maternité, de ton couple, de ton travail, du besoin d'évasion : tu voulais à la fois être à la hauteur de tout ça, mais tu avais besoin de plus. Et ton intensité, ta sensibilité, je les vois pas se ranger gentiment avec le linge de maison.
Certes une relation mono, Mashkwa, peuvent ne pas être forcément frustrants - partons pas du principe que la non-exclusivité serait la terre promise de tous les cheminements amoureux. Je veux tout de même souligner que dans le cadre que tu décris, et même avec ce que tu laisses voir de toi en écrivant, ça n'est pas étonnant que d'autres désirs naissent. Même si ce serait différent avec quelqu'un d'autre que R., ta vie affective pourrait te surprendre, si tu ne t'acceptes pas comme "désirante". Il s'agit pas d'être plus honnête sur ton désir pour R., mais d'être honnête et indulgente avec ce que c'est que désirer.
Je crois que la recherche de contrôle dans l'histoire avec R. (une seule nuit, "j'ai pris en compte mes déceptions et ses règles, je me fais mon film mais je coupe quand je veux") est proportionnelle à ta propre surprise de ressentir quelque chose, et répond un peu à ta culpabilité à l'égard de Mashkwa et de votre couple. Tu sembles estimer que ce contrôle et les émotions qui y étaient liées garantissaient une limite à ta situation. Tout en disant que tu as mariné là-dessus pendant deux ans, que tu étais prête à des concessions entre tes désirs et ce qu'on t'offrait, tout en étant bien claquée quand tu as compris que tu aurais "même pas ça". Pour moi, c'est là où tu n'es pas complètement lucide : croire que ce moment passionnel est "à part" de qui tu es et peux être.
C'est pas grave d'être comme ça, mais il faut se connaitre.
J'engageais ton conjoint, il y a quelques pages, à aller avec toi voir un conseiller conjugal. Je crois que c'est encore vrai, et que ce serait aussi utile d'aller toi voir un psy. Pour te connaitre mieux, plus pour que te "soigner" : je sais que t'en as bavé mais votre parole ici me fait penser que vous avez été plutôt solides ; en revanche, pour la suite, ya sans doute du taf pour que ça continue à tenir. Et ce taf c'est aussi se connaitre.
Tu parles d'un fleuve tranquille à retrouver... Tu désires la terre ferme au moment de la tempête, mais je suis pas certain que tu ne désireras plus rien une fois en cale sèche. J'en sais rien, mais je veux dire que cette envie de calme arrive maintenant comme l'envie de R. est arrivée à un moment de contraintes. C'est pas une question de vertu de vouloir l'un puis l'autre, ce qui est bon c'est de se comprendre vraiment, être ouvert à qui on est pour avoir le même regard indulgent sur les changements des autres, de la vie.
Je note en passant que @Mashkwa fait la même erreur "miroir" que toi : quand il dit qu'il n'aurait aucun problème que R. soit pour toi ce que C. est pour lui... C'est pas comme ça que ça marche. Les personnes que vous rencontrez, vos réactions, ça peut pas se conformer à ça. Quand on est au début de ses expériences non-exclusives assumées, c'est difficile de dire ce qu'on va chercher soi tout comme ce sur quoi on va bloquer dans les recherches de l'autre. Ici ou dans le forum, il y a souvent des témoignages de "je croyais que comme je le faisais j'aurai pas de problème à ce que l'autre le fasse", et puis ça bute.
- je crois enfin que la culpabilité que tu exprimes influence ton regard (en miroir, comme je dis plus haut) mais aussi la façon que tu as de faire, d'être dans ce ressenti d'être juste ou que c'est pas juste ce que vit ton conjoint. Et je pense que ça te donne une fausse idée des limites que tu as, de celles que tu peux poser, ça inhibe votre dialogue pour parler non pas de ce C. après R., mais tout simplement de ce que chacun ressent.
La situation avec C. a ses propres limites dans le temps. Pour l'instant, tous les deux vous raisonnez en pensant "c'est un moment à passer" - mauvais pour toi, troublant et complexe pour lui.
Peut-être que c'est un épisode et qu'on en reparlera plus... On peut pas savoir ça à votre place.
Mais, là comme pour tout ce que j'ai dit c'est qu'un point de vue très personnel, ça semble dommage (et peut-être pas pragmatique) de regarder ça comme ça. De pas apprendre sur vous. Même pas pour expérimenter le PA lui-même : pour apprendre qui vous êtes, quoi faire pour vous aimer maintenant différemment d'avant, et peut-être comment faire pour continuer à vous aimer alors que vous constatez (comme plein de couples pas poly, le poly accélère juste les ressentis) chacun continue à évoluer différemment de ce qu'il était à votre rencontre - qu'est pas récente dans votre histoire à deux donc vous avez eu le temps de changer ou au moins de vous retrouver, presque 20 ans après, avec un regard sur vos vies différent.
Bon, j'ai été long, et je crains d'avoir loupé des choses, de pas avoir assez mis en valeur les qualités que vous semblez avoir, comme personnes, comme relation.
En vous lisant je sens vos stress, les incertitudes sur vos propres désirs, et je sens aussi le lien vital entre vous. Vous êtes allés chacun de votre côté faire autre chose que ce couple, mais ça ne veut pas dire qu'il n'existe pas : vous cherchez vraiment une prise en compte de l'autre. Peut-être de façon maladroite, en alternant moments égoïstes, moments culpabilisés, moments d'empathie... C'est humain. Votre lien n'est pas juste son histoire, il est surtout votre envie d'être là pour l'autre, et celle-ci est très lisible, ici.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Siestacorta
le mardi 13 septembre 2022 à 12h56
@Mashkwa
Un truc à tenter, c'est te donner des limites tenables pour toi et les proposer à ta conjointe et à ton amoureuse, voir si elles les comprennent. Et ce sont des limites pour toi et C, mais, en creux, c'est aussi la recherche de ce qui est ouvert.
Je suis le plus souvent pas pour donner des limites durables pour trop de choses en PA, selon une logique "plus de règles = plus de situations où vivre ne pourra amener qu'à chercher à les transgresser". Mais par ailleurs, mettre des mots sur les besoins et les demandes permet aussi de savoir où on en est, ce qui va être faisable. Et c'est sans doute plus intéressant de profiter de ce qui est réellement faisable que de ne rien dire en espérant que TOUT est faisable - ce qui, à un moment de changement de "paradigme" des relations comme le votre, n'est pas vrai.
Donc quand tu dis que tu évites de clavarder en présence de ta famille, déjà, ça peut être explicité à A comme à C.
Tu peux préciser des temps où tu te sens capable de vraiment pas répondre : à table, lors de sortie, au lit, par exemple.
Le gros problème "pratique" que je vois, c'est le soir, moment où toi et C n'avez pas la même disponibilité. Tu peux peut-être te donner un temps maxi, des horaires. Ou faire ce qu'on dit parfois aux pré-ados de faire, après une certaine heure, le tel n'est plus dans la main, il est posé quelque part, et on ne le consulte que pour quelques raisons concrètes.
Poser des mimites et s'y tenir, pas pour le principe mais pour dire que tu donnes de la place aux gens, consciemment, explicitement, ça peut être rassurer et au final permettre de faire avec plus de tranquillité ce qu'on faisait de façon "coupable".
Encore une fois, c'est une question de débuts. C'est bien possible que les demandes changent, et s'adaptent parfois en mieux au quotidien, quand à mesure de la prise de confiance, les personnes concernées ont un regard moins stressé sur ce qui se passe.
La discussion sur ces limites au quotidien peut en dire beaucoup sur le confort ou la difficulté du polyamour - à tel moment donné.
Je suis en partie d'accord avec @Noli quand elle t'avertit : si A a un rejet encore fort de la situation, tu vas le sentir dans plein de situations pratique qui peuvent avoir l'air seulement pratiques, mais qui sont finalement l'expression de la situation relationnelle et émotionnelle du moment.
Ca peut bouger : du dialogue, de la bonne volonté, de l'intérêt pour ce genre de relation peuvent laisser espérer que ce soit le cas. Mais il faut effectivement sentir à quel moment un "oui mais mais mais" est bien un "non" qui se cache.
Je parlais plus haut de "consentement enthousiaste", pour différencier d'un consentement plus superficiel. Le consentement marche de toute façon toujours seulement sur le moment, le droit de dire "non" à quelque chose qu'on a accepté avant reste valable. Mais quand le consentement est sans réserve, enthousiaste dans le meilleur des cas, c'est qu'au delà du oui, ce qui motive ce dernier a de la substance, un sens pour la personne.
(bon j'en parle pas mais après, ce consentement est une question de cadre traditionnel des relations romantiques. Dans l'absolu on ne consent pas à la liberté d'un autre quand il vit sa vie : il l'a, c'est tout. En revanche on consent ou non à rester avec...)
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Après 2 ans de polyamour, perdu sur ce que je dois ressentir...

Siestacorta
le dimanche 11 septembre 2022 à 00h07
Aldeas
Le vrai soucis... C'est que je me sens en conflit avec ce que je ressens. J'ai l'impression depuis le début de notre relation d'être une sorte de troisième roue. Non pas à cause de ce qu'elle, ou lui font, au contraire ils ne me laissent jamais sur le côté... Mais à cause du coté "concret" de notre relation. Elle et lui sont pacsés, vivent ensemble, ont des projets immobiliers à deux, sont la relation "officielle"... Et moi je suis l'autre, tout le monde n'est d'ailleurs pas au courant que j'existe (Mais ca c'est d'un commun accord, notre entourage n'a pas toujours été bienveillant à l'annonce de cette relation et on sait qu'il faut aussi se préserver), et en fait... je sais que je ne peux pas construire ce genre de projet avec elle. Je ne peux que me "greffer" aux projets qu'ils sont en train de faire. Et de manière générale, j'ai l'impression que notre vie à deux se greffe toujours autour des disponibilités de leur vie à deux et j'ai un peu cette impression de ramasser "des miettes".
Bonsoir @Aldeas
Je réagis de deux façons :
- est-ce que ce paradoxe entre le fait de pas désirer réellement mettre en place tous les engagements d'adultes et une amertume que, par ailleurs, ce genre de vie ne t'est donc pas disponible, ce serait pas moins un ressenti envers eux qu'un appel à trouver ta propre cohérence ? Tu sembles pas déçu sur les sentiments, et semble te sentir bien accueilli, avoir une place (faut voir laquelle, voir plus bas). Tu peux le lire sur ce forum, beaucoup peuvent se sentir plus intensément tiraillés dans le triangle amoureux. Je suppose que tu dis pas tout, mais tu pointes un "soucis", pas une blessure.
Donc soit derrière ta réaction à cette organisation il y a un besoin sentimental différent envers ton amoureuse, pourquoi pas ; soit c'est plus d'avoir obtenu quelque chose de logique avec ta vie et constater que du coup, vraiment non, tu es pas parti pour les projets amoureux "classiques" en général, et ça te fait quelque chose, t'as pas fait ton deuil (ceci-dit les deux ressentis peuvent coexister). Et en fait, il s'agit moins de savoir si cette relation va bien que de savoir si cette vie te convient.
Peut-être un bout de puzzle pour aider à réfléchir, pour t'y identifier ou trouver ce qui t'en différencie : le terme solopoly.
- d'un autre côté : tu évoques leur long-terme et leur organisation. Je me demande si c'est envisageable pour toi et elle d'avoir, de temps en temps, des projets à moyen terme ? C'est à dire, un gros w-e, un bout de vacances à vous. C'est pas seulement le contenu qui compte, mais le fait d'avoir un mini-projet dans un horizon assez lointain pour que, tout le temps qu'on y va, on se sent pris dans quelque chose de plus que les bisous du jour. Et bon, c'est aussi une question de durée de l'intimité partagée, une nuit et trois jours trois nuits c'est pas tout à fait pareil.
Peut-être que c'est quelque chose qui est déjà en place, et si c'est le cas ton ressenti pour ça est intéressant.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Siestacorta
le vendredi 09 septembre 2022 à 14h36
Mashkwa
On verra comment on gère cela. Mais pour le moment, (C) et moi avons mis les points sur les I.
Et (A) se sent rassurée. Juste ça, c'est bien.
On verra pour la suite.
Merci!
C'est vraiment ce sur quoi j'insistais. On rassure les partenaires par les mots, c'est souvent indispensable. Mais aussi, il faut leur montrer qu'on prend en compte ce qu'ils nous disent, que ça a des conséquences sur nos actes et nos choix. Faut rendre ça cohérent avec ce qu'on désire faire. Tout n'est pas possible. Mais quand on trouve ce qui l'est et qu'on le fait,on va dire qu'on fait ce qu'il faut !
J'espère que la confiance entre vous va pouvoir être cultivée et récoltée :-)
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Aidez nous svp !

Siestacorta
le vendredi 09 septembre 2022 à 14h27
@Capi :
bonjour !
La première chose que j'ai envie de te répondre, en te lisant, c'est que le polyamour n'est pas une solution pour "réparer" une relation, pour soigner un mal-être par rapport à un partenaire.
Tu parles de "vous" aider. Je peux tenter de le faire en te répondant sans te juger sur tes désirs et tes besoins, mais a priori pas en te proposant une méthode d'installation du polyamour dans votre relation. Je trouverais ça imprudent, parce que le polyamour ajoute des situations auxquelles s'adapter.
Si tu te sens enfermée, il faut faire une différence entre oxygéner avec de l'air frais, aller te promener, et refaire toute une façade pour pouvoir y mettre plusieurs portes.
Avoir plusieurs relations augmente le nombre de petites décisions que tu dois prendre, au rythme de celles-ci. Si tu as déjà des recherches et des décisions importantes sur lesquelles tu as des difficultés, ça va pas t'aider de devoir en prendre plein de nouvelles avec en plus un partenaire réticent.
Un truc que Napoléon à appris, c'est que si tu comptes t'attaquer à la Russie, tu évites de le faire en hiver.
Donc avant tout, fais le point sur ce qui ne va pas dans ta relation actuelle - faites ! le point, même, surtout.
Fais (toi) le point pour savoir si de nouvelles envies changent d'emblée, avant que tu cherches à les satisfaire, ta perception de votre vie commune.
Faites le point sur ce que vous attendiez de celle-ci, et que vous n'avez pas, et est-ce que c'est encore important, ou est-ce que ça a changé.
C'est juste des façons de parler de vous, mais il s'agit bien de ça, parler.
L'autre chose à laquelle je réagis, c'est que visiblement tu es en train d'explorer tes désirs, et ça pour le coup je ne peux que t'encourager. C'est avec ça que tu vas apprécier de vivre ta vie.
Et s'il te dit ne plus aimer ce que tu es... C'est très dur à entendre, très bête à dire si on ne se parle pas déjà assez. Mais c'est possible aussi, de ton côté, que tes aspirations aient changé, ou ne soient pas assez prises en compte pour que vous puissiez vous aimer : l'un l'autre ET ensemble (c'est différent).
Est-ce que tu veux "vous" sauver ? Te sauver ? (je reprends un peu la même idée que @bidibidibidi ) Parce qu'il se peut aussi que tu craignes de changer de vie, que par ailleurs il y ait un amour/attachement réel avec ton mari, mais que tu ne fasses pas encore la distinction entre te sauver en gardant ça et partir pour ton bien. Je veux dire : quand tu dis "nous sauver", ça peut être l'expression de ta détresse affective (ce serait un grand changement, c'est normal de flipper) plutôt qu'un regard pragmatique sur "est-ce qu'un changement serait forcément plus pénible que bénéfique".
Pour résumer : ta recherche de poly existe peut-être, et peut-être bien que tu serais bien avec un partenaire qui lui-même aurait ses propres autres relations. Mais il y a une petite chance que ces envies soient, pas forcément fabriquées, mais très influencées par une envie d'évasion de la situation. Et, si je me trompe pas, ce serait une erreur de détourner le regard au point d'aller vraiment ailleurs, plutôt que de remettre sur le métier cet ouvrage de faire le point sur ta relation actuelle.
J'ajouterais que même si la non-exclusivité libertine, c'est pas les mêmes enjeux à long terme que le polyamour, c'est quand même une indication de votre façon d'être en couple, et peut-être une indication que vous avez de la ressource pour vous adapter, que vous savez vous écouter, même si aujourd'hui les choses sont, en apparence, plus difficiles.
+: je n'ai pas compris
Capi
je m’attendais à ce qu’il ne saute pas de joie mais pas au péril de notre relation, dont il préfère mettre fin
.
Il veut mettre fin à la discussion, il mettrAIT fin à la relation si tu allais plus loin sur ton projet, il a mis fin à la relation juste là ?
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Siestacorta
le mercredi 07 septembre 2022 à 07h15
Mashkwa
. C'est un peu comment je me sens aussi. Mais avec de la difficulté à accepter sa souffrance (à A). Surtout qu'elle m'a laissé comprendre qu'une rupture pourrait être le prix final de tout ceci quand même. Ça me fait peur. Énormément peur.
Sa souffrance est encore plus évidente dans ce signal.
On peut l'entendre comme une mise en demeure, un chantage affectif, mais aussi et je pense que c'est la première intention du message, un constat sur ses propres doutes, échos de ce qu'elle ressent.
En fait, je ne comprends pas ce qui est "impossible" à arrêter, dans la relation avec C.?
Au moins sur la plan physique, puisque je crois que c'est bien là où ça blesse. Qu'est-ce qui fait que tu ne peux pas décider que ça impacte trop de rester sur cette ligne et choisir de faire autrement, là, maintenant, aujourd'hui ?
Autrement dit : en quoi la suite avec C. est-elle plus solidement déterminée que ce que tu peux décider en écoutant A. ?
La question est honnête : il n'y a pas qu'une seule bonne réponse, mais faut passer du temps dessus pour savoir sur quoi tu fondes la tienne.
Comme dit plus haut, je comprends que sentimentalement ça soit pas évident, que le désir, l'attachement sont présents et qu'on s'en débarrasse pas. Mais ça s'est développé parallèlement aux tensions de A.
C'est pas sûr qu'elle serait immédiatement mieux si tu prenais ce genre de décision, mais à chaque fois que tu en parles, ça saute aux yeux que ça pourrait vraiment compter.
Par ailleurs, peut-être que je me trompe, mais j'ai l'impression que tu apprécies une forme de justice dans le fait de continuer, en plus de la joie dans la seconde relation elle-même.
A. n'avait qu'à pas commencer, maintenant moi aussi je vais au bout, et si elle est pas contente la voilà bien attrapée, ha !
Ce serait en définitive elle la seule responsable réelle d'avoir été la première, et surtout la coupable de vouloir être moins compréhensive que je ne l'ai été moi. Doublement punie, d'un râteau d'abord, ensuite des conclusions qu'aura tirées son mari de ses propres actes. Je suis triste pour elle, mais en même temps bien fait ! j'ai souffert, elle souffre, et je vais pas souffrir de nouveau pour lui faire plaisir, c'est bien mon tour de faire ce que j'veux, na.
Je sais bien que ce que tu ressens est nettement plus complexe, même sans parler de ce que tu ressens pour C et pour ce que C ressentirait.
Et je te stigmatise pas d'avoir plusieurs ressentis.
Je sais aussi que renoncer aurait ses propres amertumes pour toi et donc pour ta relation à A.... Et si ça se trouve tout ça tu le ressens pas du tout ou peu, menfin je voulais dire que même si c'est injuste que tu te sois adapté à la non-exclusivité et pas elle alors que c'est au départ son initiative, ça ne rend pas plus sain pour chacun de faire pareil maintenant.
Ce que je cherche dans le polyamour, ce que je vois rechercher, ce sont des cadres où il y a des consentements assez entiers, enthousiastes.
En deçà, c'est pas ensemble qu'on fait ça donc c'est un risque "logique" de pas être ensemble ensuite.
Tu peux vouloir aller au bout de cette logique, mais faut vraiment que tu sois clair sur ce que tu fais, tes motivations pour faire ça plutôt qu'autre chose.
Je le dis car dans beaucoup de ce que tu confies, je vous vois toi et A. actuellement sur des choix sans compromis, des choix faits séparément. Je vous vois chacun accepter avec regret un choix de l'autre, pas en faire de commun. Et je crains que ce fonctionnement séparé a un bon potentiel pour amener une séparation, juste parce qu'on a commencé à réfléchir comme ça, chacun de son côté.
Peut-être que vous pouvez pas faire mieux, et encore une fois c'est carrément pas simple, j'entends, je compatis - moi je ferais pas forcément mieux.
Pourtant j'essaie encore une fois de te dire que tu fais - vous faites - un choix maintenant, là de suite, qui n'est pas seulement de se laisser porter par des sentiments et puis c'était ça être "juste", tant pis les conséquences, rien ne serait pire que de changer d'avis.
Ça mérite d'être pensé.
Désolé, c'est une charge mentale importante, choisir entre une liberté relationnelle qu'on a fini par comprendre et une exclusivité qu'on connait mais qui a perdu un peu de son évidence. La charge, c'est que c'est entre deux responsabilités que ça se joue, deux risques de pas avoir tout ce qu'on veut.
La solution étant dans l'écoute... Ecoute de A. qui peut faire qu'elle se sache entendue puisque tu as fait quelque chose de différent de ce que tu projetais. Si elle se sait entendue, elle pourra t'écouter et décider elle aussi de ce quelle peut faire en compromis, que ce soit pas juste deux concessions.
C'est pas certain qu'elle te donne ce que tu veux. Mais comme tu risques d'obtenir pire encore si tu fais pas ce bout de chemin, peut-être que tu peux au moins commencer à faire le point, pour que la suite quelle qu'elle soit, montre l'amour que vous vous portez.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Les avis positifs sur le polyamour

Siestacorta
le mardi 06 septembre 2022 à 14h37
Un lien vers un témoignage web, qui implique trois poly cohabitants et des enfants.
Jennifer Martin - Démotivateur
Le polyamour est un mode de vie dont on parle beaucoup sans réellement en connaître les contours.
Mais les mieux placées pour en parler restent encore ceux qui le pratiquent et c’est justement le cas d’une certaine Jennifer Martin, dont le témoignage a récemment été publié par le site Insider.Cette autrice américaine raconte en effet à quoi ressemble sa vie de femme polyamoureuse et son quotidien de maman, démontrant ainsi que les deux ne sont pas incompatibles.
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A propos des témoignages positifs :
C'est vrai qu'on en a pas autant qu'on voudrait.
Je crois pas que ce soit représentatif du réel pour autant.
Déjà c'est moins facile à raconter, et on pense pense pas trop à le raconter, ce qui marche et sur quoi on se pose pas trop de questions - normal, ça marche.
Et ce qui marche après beaucoup de travail, ça demande plus de temps à raconter sans l'urgence passée... Faut aimer écrire en plus de savoir s'expliquer.
Je pense que comme le forum accueille et écoute des monos et débutants catapultés, c'est donc pas surprenant qu'on se retrouve un peu en "bureau des plaintes", et que les témoignages qui se développent dans ce forum soient bien souvent ceux d'une nage à contre-courant, parlant de courants particulièrement forts.
On lit régulièrement ici que ces échanges donnent une image plutôt décourageante du PA, et certain croient y voir une preuve de sa nocivité en général.
Le forum est pour beaucoup un outil d'entraide, donc on répond souvent à des gens qui ont plus besoin d'aide que d'autres dans des situations pourtant comparables.
Si on veut entendre plutôt des histoires de gens qui sont en bonne santé, on va pas dans une salle d'attente des urgences pour en conclure que la médecine c'est un truc qui rend malade.
Ce fil dédié permet de pas oublier qu'il y a des histoires qui n'ont pas que des épreuves pénibles en commun. Même si je crois qu'on peut avoir des témoignages heureux locaux, on en trouvera sans doute désormais plus dans la presse écrite ou web, ou dans des cadres indépendants (podcasts, blogs) que chez nous.
Je suggère donc qu'on prenne l'habitude de ramener ici ces pêches média...
Message modifié par son auteur il y a un an.
Discussion : [Médias] Appels à témoins, témoignages, médias divers, etc.

Siestacorta
le mardi 06 septembre 2022 à 14h28
artichaut
(...)
Et pour les témoignages positifs il y a ça : Les avis positifs sur le polyamour.
Oui, j'étais en train de copi-coller çalà-bas justement et puis j'ai été discourtoisement interrompu par mon boulot :-)
Je vais doublonner.
Discussion : [Médias] Appels à témoins, témoignages, médias divers, etc.

Siestacorta
le mardi 06 septembre 2022 à 12h23
Ceci-dit je trouve pas ça anormal, hein, que le forum contienne beaucoup de ça, que cette entraide / réassurance aie pour pendant des confidences qui piquent un peu.
Bref. Tiens, histoire de valoriser, je vais mettre mon lien dans le fil "histoires positives" ou je sais plus le nom.
Discussion : [Médias] Appels à témoins, témoignages, médias divers, etc.

Siestacorta
le mardi 06 septembre 2022 à 09h58
Je sais pas où caser les articles de presse à propos de polyamour, donc je case ça ici.
Sachant que je crois qu'aujourd'hui, c'est plus dans la presse qu'on va trouver des témoignages positifs de poly qu'ici, où on fait surtout bureau des plaintes pour les débutants et des monos catapultés dans la situation - d'où la prévalence d'échos pénibles : si tu veux entendre des histoires de gens qui sont en bonne santé, tu vas pas dans une salle d'attente des urgences pour en conclure que la médecine c'est un truc qui rend malade.
Bref.
Donc, témoignage positif là, avec enfants.
Discussion : Besoin que l'on m'éclaire / je me renseigne tout juste sur le polyamour

Siestacorta
le mercredi 31 août 2022 à 20h56
Gaagii
Je vous remercie d'avoir repondu <3 Je suis désolée si je peux paraitre maladroite sur les termes, <3
T'inquiète, c'est pas grave de pas maîtriser un jargon qu'on découvre juste, d'autant que ceux qui l'utilisent peuvent ne pas s'entendre dessus.
Et c'est chouette que tu découvres, que t'explores...
Maintenant, sans vouloir te faire flipper, tu te définis comme très sensible. Le polyamour met, dans beaucoup de cas, du mouvement dans les relations. C'est, pour moi, plus confortable que la rigidité des relations classiques - que ce que je trouve moi rigide en tout cas.
Mais faut vraiment entretenir une confiance forte avec les partenaires. Donc pas juste foncer sur n'importe quelle charmante personne sous prètexte que t'as le droit, parce que ça va être encore plus important pour toi que pour d'autres que ces personnes soient un peu délicates ; et de ton côté, ce sera important d'apprendre sur tes émotions et leur expression, parce que tu vas probablement avoir plus de situations auxquelles réagir.
Mais tfaçon tout s'apprend et tout le monde est en chemin, en matière d'éducation sentimentale. Seulement, sois aussi délicate dans tes relations que tu as besoin qu'on le soit avec toi, parce qu'une bonne partie de ce que tu peux obtenir de bon en relations c'est toi qui as commencé par le mettre.
Chépas si je suis aussi clair que je le voudrais 😅
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : [Lexique] Polyamorie vs Polyamour

Siestacorta
le mercredi 31 août 2022 à 19h18
A propos d'étymologie, et de ma découverte d'ya une minute, et je crois pas l'avoir entendu ailleurs.
J'ai longtemps aquiescé à l'argument "ben en anglais on dit polyamory, pas polylove, amor est une racine latine plus large" et donc abracadabra, on met cet amour bien encombrant en option.
Et sur le fond, sur l'ouverture du champs des possibles sentimentaux, certes. Mais j'ai toujours préféré assumer le côté clairement sentimental et dire polyamour. Pas parce que l'amour c'est facile et bô, au contraire, pour qu'on sache dans quoi on se lance, pour pas croire qu'on se débarrasse du sentiment juste en le nommant pas.
Et après ma petite illumination lexicale, je trouve l'argument étymologique facile et aussi trompeur.
Parce que si amory n'existe pas, amorous, comme dans polyamorous, existe bien.
C'est un terme un peu littéraire, un peu insistant, mais reconnu. Et qui parle tout à fait de l'intensité du sentiment amoureux, et notamment de sa dimension physique. Créer un mot avec amory en anglais et l'utiliser sans penser à amourous me parait difficile, d'autant qu'on multiplie l'usage de polyamorous .
Bref. Pas de soucis si quelqu'un préfère parler de polyamorie, pour dire qu'il s'intéresse plus aux accords non-exclusifs qu'aux raisons d'y arriver : je trouve cette approche importante puisqu'elle donne de la place au cadre, à l'honnêteté, aux autres relations d'un partenaire.
Mais du point de vue du langage, polyamour me parait, maintenant que j'ai tilté, tout aussi légitime, et refuser d'esquiver "amour" (et autres petites contrariétés) également. C'était également le cas quand nos ancêtres les hippies américains à qui on a piqué le terme ont commencé à construire leur vocabulaire pour causer de leurs aspirations.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.