Participation aux discussions
Discussion : Polyamour y a t’il eu tromperie ?
Siestacorta
le mardi 22 novembre 2022 à 20h42
Oui, tu as été trompé.
Son cadre poly antérieur ne change rien à l'affaire, si entre vous l'accord était "définitivement " exclusif, elle en est sorti.
Désolé, parce que c'est nul. Je pourrais pas te donner tort de trouver ça inacceptable.
Le reste c'est à toi de voir : peux-tu refaire confiance ?
Sans la défendre : si, par amour (une excuse insuffisante mais nécessaire) tu te sens l'envie de continuer avec elle, la question que tu peux avoir, c'est "pourquoi ele a fait ça comme ça".
Autant le mensonge que sa partenaire qui fait la révélation à sa place.
Est-elle un peu lâche ? Ou, (c'est possible aussi, et même en même temps pas c'est pas obligatoire) a-t-elle très peur que vous rompiez, et elle espérait, comme toi, que les choses iraient "d'elles-mêmes" plutôt vers son fonctionnement que vers le tiens, comme sans un sens tu espérais l'inverse de ton côté ?
Vraiment, je dirais pas que sa recherche serait entendable pour toi. Je veux juste dire que si tu trouves à ton attachement une force plus grande qu'à ton sentiment d'avoir été trahi, ça me semblerait des questions utiles.
Discussion : Comprendre le polyamour
Siestacorta
le mardi 22 novembre 2022 à 14h45
Bonjour @Chacha46
Chacha46
Bonjour,
Je suis nouvelle sur ce forum , je viens ici pour comprendre le polyamour...
Je suis folle amoureuse d'un homme qui es poly , mon passé fait que je n'arrive à comprendre mais j'ai réellement envie de comprendre et d'essayer d'accepter car je ne veux pas le perdre , il m'apporte l'amour et la stabilité tout en étant un homme exceptionnel avec qui je veux plus qu'une amourette .
Comment comprendre ?
Que faire pour accepter ?
Comment gérer la jalousie naissante ( jamais je n'ait été jalouse) ?
Un premier conseil t'a été donné, et même s'il ne venait pas de quelqu'un ayant souhaité tenter le coup, il est valable : si tu souffres à chaque pas, si tu n'y vois aucune satisfaction personnelle (pas forcément pour tes propres rencontres, ça peut être aussi un rapport à l'autonomie, une forme de stabilité qui viendrait de toi et serait confiante en sa mobilité à lui), ne va pas là-dedans.
Avant de comprendre le polyamour, tu peux décider de le comprendre lui. Savoir si tu peux lui faire confiance dans sa façon d'être là et de revenir, savoir si, aussi, la disponibilité qu'il t'a montrée à un moment, donc la façon qu'il a de montrer de l'amour, ne vient pas aussi d'un rapport aux liens qui ne peut pas être gardé pour soi, mais plutôt partagé.
Bref, un angle, c'est d'aimer la personne telle qu'elle est, comprendre qu'elle est aussi quelque chose qui peut nous faire doute, mais que ce même quelque chose est source de ce qu'on apprécie.
Tu peux trouver en toi une ressource à te dire qu'aimer quelqu'un, c'est l'aimer tel qui veut être, aimer ce qu'il peut devenir. On nous parle d'amour entier, je trouve que ça correspond assez bien, de regarder quelqu'un comme ça.
Je te pousse ceci-dit pas à te sacrifier : si tu souffres tout le temps ce sera pas la preuve que t'aimes plus fort mais la preuve que tu as besoin de quelque chose d'autre.
Chacha46
Je ne parle pas facilement de mes émotions et encore moins de mes doutes ou colères.
L'homme de qui je suis dingue m'a vue dans des situations très compliquée , il m'a beaucoup aider à resté calme et à réfléchir mais parfois quand je suis blessé je peux mettre une énorme distance entre lui et moi et je lui fait mal sans le vouloir
Tu demandes comment comprendre, et tu dis ne pas parler facilement de tes émotions, encore plus quand elles sont pénibles.
Avant même qu'il soit question de polyamour, votre rencontre est peut-être celle entre toi, émotive qui se rétracte face aux émotions, et lui qui semble plus facile, plus patient avec le rapport émotion/parole ?
Parce que pour le comprendre, comprendre son polyamour, comprendre son rapport aux gens, comprendre les autres personnes qui pourraient être dans sa vie, parler de soi et des émotions est utile.
Et comme je disais, peut-être que rencontrer quelqu'un comme lui, poly ou non, pour toi c'est l'occasion d'avancer sur ce rapport à toi-même. Devenir poly dans le même mouvement c'est très exigeant, mais puisque c'est ça qui pique, ça peut te motiver.
Comme tu parles d'émotions pénibles et de moments compliqués où il t'a accompagné, je te recommande de profiter de l'occasion pour dénouer en toi ce qui fait mal, et d'apprendre à être à l'aise avec ce qui est toi et puis tant pis c'est comme ça, avec ce qui te traverse mais ne restera pas... Tu peux le faire avec certains bouquins ("cessez d'être gentil, soyez vrai", par exemple, pour ce rapport à soi et aux autres), mais si ça remontre à loin trouver un thérapeute t'aidera sans doute beaucoup.
En gros, ce qui pourrait, dans ton cas, être bénéfique d'abord pour toi et, peut-être mais rien n'est sûr, pour ouvrir la relation, c'est justement ce travail sur toi. Le polyamour avec ta sensibilité peut représenter un risque, mais si ton partenaire est particulièrement patient et délicat, si toi t'as envie de moins te recroqueviller, les difficultés de ce choix peuvent être une occasion.
Je me répète : c'est assez peu facile pour certains pour affirmer, après avoir bien fait le point, qu'on ne se lancera pas.
Donc continue à lire des articles et des livres sur le sujet, voir de quoi ça parle, discutes avec ton partenaire si c'est raccord avec ce que tu comprends, explore comment tu te sens avec ses réponses à lui... Et si tu ne peux pas, tu ne peux pas, si tu peux, comment ?
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Être Polyamoureux·se (en couple) et "Non-Pratiquant·e"
Siestacorta
le lundi 21 novembre 2022 à 17h39
GeorgyPorgy
Mais j'ai beau chercher, je ne trouve aucun témoignage de personnes (en couple) ayant compris, accepté d'être polyamoureux.se - tout en décidant de ne pas pratiquer "in real life" de relation concrète. Or, je me dis que ça doit bien être plus répandu que ce qui est visible, représenté dans le forum ou ailleurs.
On peut être polyamoureux ( = souhaiter du polyamour, à soi et aux autres) et choisir un mode de vie exclusif.
Je me dis que ça peut aussi bien être pour un partenaire qui le demande ou même, soi-même, parce qu'à ce moment-là de sa vie on ne saurait pas forcément vivre en poly.
Je peux même te dire qu'on peut être poly et choisir de vivre célibataire, pour quelques raisons en commun avec le choix de rester exclusif.
Ca peut poser par ailleurs la question de "quelles exclusivités". A priori je me dis que certains atavismes monos font que la réponse courante est souvent l'exclusivité sexuelle, mais en réalité quand on gratte un peu, les histoires ou moments d'histoire où c'est telle intimité qui est impossible et pas telle autre (dormir chez, faire des sorties avec...) m'ont semblé plutôt moins rares qu'il n'y parait - mais c'est une vision cafés+forums sur le long terme, en lisant des passages dans des témoignages où ce n'est pas le premier sujet.
Plus généralement encore, "non-pratiquant", je l'ai plutôt entendu souvent. Je ne sais pas où ça mène, à quel point le choix demeure ou évolue.
Dans mon histoire de poly, après des histoires poly, j'ai eu des époques d'exclusivité. J'étais moins bloqué par un manque de pluriel que par le manque de possible, la crainte pas tellement de commettre une faute envers mes partenaires que d'une incompréhension de fond.
Après, il y avait une différence, c'est que ma réflexion poly n'arrivait pas après la mise en route de l'escalator.
Mais quand même, je veux dire que se reconnaitre poly fait de l'exclusivité l'objet d'un véritable choix.
(digression en fait l'exclusivité valorise l'idée de choisir les personnes "toi mieux qu'un.e autre, c'est sans doute ça qui fait que beaucoup de gens ont l'impression que la liberté existe sans non-exclusivité et basent sur ce choix-là un enjeu narcissique important - tu m'étonnes que quand on leur dit "je te choisi toi ET un.e autre, ça dissone).
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Ma compagne veut ouvrir le couple
Siestacorta
le samedi 19 novembre 2022 à 21h25
L'humour se décrit aussi selon de, et avec qui on rit.
Tu peux polir tout ce que tu veux, ça rend pas moins tranchant, c'est pas parce qu'il y a un calembour que te faire marrer est plus important que te dire ce que je pense sérieusement.
Autre occasion de pas être binaire.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Ma compagne veut ouvrir le couple
Siestacorta
le samedi 19 novembre 2022 à 20h58
Tranchant
Eh bien, quand on n’est pas poly, en général, on est plutôt mal élevé
Je peux me montrer peu discriminant dans les occasions de nourrir ma misanthropie. Donc on est tous plutôt mal élevés, selon moi
Comme la majorité des poly ont été monos, je crois pas que cette orientation sentimentale soit corrélée à une meilleure qualité d'éducation.
Les généralités sur poly ou monos, c'est si facile que ça ne peut pas être pertinent.
On peut essayer de réfléchir au situations personnelles, et pas avoir les mêmes réactions selon les cas, même si ça commence souvent par "ya un.e mono et un.e poly qui rentrent dans un bar..."
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sortir de la peur
Siestacorta
le vendredi 18 novembre 2022 à 18h46
GeorgyPorgy
Il y a une partie de mon expérience où ces éléments de l'escalator relationnel ont eu un effet "empêchant". Comme si ça aurait pu être l'unique voie possible de ma nouvelle relation, et ça s'est matérialisé des 2 côtés :
- avec cette nouvelle amoureuse, qui, je pense n'a pas pu / su / voulu envisager qu'on puisse batir un engagement relationnel reposant sur ses bases propres
- avec ma compagne, qui a mis du temps à se défaire de l'impression que l'existence d'une relation tierce passerait forcément par l'application de cet escalator relationnel, et pas sur des dimensions d'engagement autres
Et même en ayant déjà pratiqué, en rencontrant des personnes poly, en ayant posé des accords bien honnêtes, il suffit de rien pour avoir des réflexes et des impressions qui sont valables pour l'escalator. On peut culpabiliser avant qu'il y ait un problème, ou un problème poly nous fait recroire à l'escalatore. On perd sa confiance, momentanément.
Je crois qu'on peut à la longue se sentir moins coincé avec ça, mais cet escalator a peu de pannes, zut.
Discussion : Sortir de la peur
Siestacorta
le vendredi 18 novembre 2022 à 16h55
Bah, ça donne l'occasion de dire que le PA a un contenu positif, que ce soit un rapport aux engagements (effectivement, l'Engagement au singulier c'est plutôt celui dans l'escalator), à l'expression et à l'écoute des sentiments...
Je crois pas que ce contenu positif soit forcément pesant, par ailleurs. Mais il n'est, à minima, pas moindre par rapport à ce que propose le couple.
bidibidibidi
Donc je répondrais : Non, le polyamoureux n'a pas peur de l'engagement, il le remet en cause.
Voilà. On s'engage à quelque chose qu'on écrit avec les gens, pas à un truc que tout le monde y fait pareil alors c'est simple et je connais personne personne à qui ça suffise pas, tous les couples sont immortels, mécréants !
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sortir de la peur
Siestacorta
le vendredi 18 novembre 2022 à 12h44
Bonjour Aimée
Aimée
Ne croyez vous pas que revendiquer le poly amour n’est qu’une façon de rationaliser une peur extrême de l’amour et de l’engagement ?
Une peur de choisir une femme ou un homme? De s’engager? De construire et d’inventer du temps dans la durée ?
Tombée amoureuse d’un homme se disant poly, c’est le triste constat que je suis amenée à faire. Peur de dire je t’aime, peur de s’investir, de prendre le risque d’aimer.
J’en ai eu marre d’essayer de me faufiler entre toutes les peurs de cet homme.
Je ne connais pas le monsieur et votre situation. Mais le poly comme évitement de l'engagement, c'est à la fois compréhensible, si on se réfère à un idéal de couple qui ne convient pas à quelqu'un qui souhaite en sortir sans être encore précis sur ce qu'il veut, et illusoire, si on considère qu'en réalité, avoirs plusieurs relations c'est souvent fabriquer plusieurs engagements et s'impliquer dans un rythme de vie, un rapport à soi et aux autres assez exigeants.
Donc peut-être que cet homme est bien dans l'évitement mais peut-être aussi que plus génériquement vous ne pouvez pas faire rencontrer ce que vous cherchez, l'exclusivité n'étant pas forcément la question réelle.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Décalage dans les besoins/disponibilité et jalousie
Siestacorta
le jeudi 17 novembre 2022 à 14h27
@Alabama : ton feedback m'évoque des propos tenus dans cette brochure, La fabrication artisanale des rapports affectifs, notamment l'intervention "A la recherche des conforts affectifs"
extrait
un paquet de trucs à changé dans la manière que j’aie de penser mon rapport à la question des conforts affectifs. Aujourd’hui, la pensée en termes de « relation(s) privilégiée(s) », comme la pensée en termes de « couple », qu’il soit « libre » ou « non-libre », ne me convient vraiment plus. Ce que je sens plus juste, c’est l’idée que j’entretiens, avec des personnes, des relations. Ces relations se déclinent sur des modes différents en fonction de mes partenaires et en fonction des moments. Je peux, à un instant T, parler des pratiques qu’engage pour moi la relation avec telle ou telle personne – et encore, même ça n’est pas facile, ou alors il faut aller dans du très factuel : décrire ce qu’on fait, ne pas se contenter de dire « on partage de l’intimité », « on a des formes de sensualité », mais parler de nos pratiques, de nos gestes…Ces relations, ça n’a pas de sens de les hiérarchiser. Il y a les pratiques que je peux avoir avec X à ce moment là. Ca n’est pas mieux avec ou sans sexe, avec ou sans cunni, avec ou sans baiser, avec ou sans la langue, avec ou sans balade à vélo, avec ou sans échange de monnaie, avec ou sans discussions à bâtons rompus, avec ou sans écoute de musique. Il y a des pratiques contextualisées. C’est pour ça que je n’ai pas l’impression de fabriquer du confort affectif avec certaines personnes en particulier. C’est une problématique transversale à tous les rapports un peu nourris que je peux entretenir avec des personnes. Que nous soyons directement en présence ou pas, que ces personnes soient géographiquement proches ou éloignées, si je me figure ma vie de manière imagée, c’est d’abord à un tissu que je pense, comme un canevas brodé où chaque point est une forme de lien.
Si ça met des mots et ouvre des pistes...
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Piratage du site??
Siestacorta
le mercredi 16 novembre 2022 à 22h55
Reçu le même, signalé avec le lien en fin du message transmis par ke site.
Discussion : Le romantisme anticonformiste
Siestacorta
le mercredi 16 novembre 2022 à 12h48
Le romantisme, c'est une question d'intensité et d'esthétique.
Ya des clichés parce que tout le monde réinvente pas le diner aux chandelles, et des clichés monos parce que, historiquement, la monogamie a souvent été racontée.
Ca demande des efforts quand on vit une vie amoureuse un peu hors-norme d'investir des formes qui semblent plus partagées que nos pratiques.
Mais on a nos intensités et nos envies de belles choses pour les incarner, alors l'effort en vaut... la ? la ?
Oui.
Discussion : Quelques difficultés à vivre le poly
Siestacorta
le mercredi 16 novembre 2022 à 12h43
Bonjour, merci de tenter de réfléchir par ici, j'espère que ça aidera.
As_c
De plus, cette jalousie est inégale car je ne la ressens pas pour mon nouveau partenaire. J'imagine que le fait d'avoir eu une relation monogame de deux ans joue beaucoup. J'ai aussi un très gros problème avec la sexualité qui est, je pense, trop importante pour moi. Et je me dis que ça ne devrait pas l'être autant.
Même pour ce qui est de l'espace, de l'intime. On avait l'habitude de se voir chez lui car j'habite un peu loin et désormais toute les filles qu'il côtoie vont chez lui et occupent l'espace, le lit etc, je me sens comme souillée, je ne me sens plus dans une bulle à part.
Je crois que tu touches du doigt l'origine du soucis : pendant ces deux ans, ce qui a défini la sécurité de votre relation était le cadre mono, c'est à dire une pratique mono dans un cadre de gens qui vivent chacun de leur côté. Donc votre changement de vie peut te sembler symboliquement plus fort, parce que le lieu de votre intimité n'a jamais été autant le tien que le sien.
Un des bouts par lequel prendre, c'est définir, au moins le temps de prendre confiance, les moments de votre intimité qui font que vous vous considérez en relation, et s'arranger pour q'un certain nombre d'entre eux ne changent pas, que les partager dans de bonnes conditions te confirme la relation. Donc ça peut vouloir dire que quand il te voit il n'est pas disponible pour ses échange de messages avec d'autres, que vous prévoyez des rendez-vous et des séjours communs qui par défaut ne devraient pas être annulés...
Bref, vivre les moments-bulle plutôt que les espace-bulles.
Quelque chose qui pourrait peut-être aider, pas forcément te rassurer à court terme (le temps que ça travaille, que vous sachiez où vous en êtes...) mais peut-être un peu plus par la suite, ça peut être, en dehors des moments privilégiés dont je parle, de décompartimenter assez pour croiser les vos métamours (faut de meilleur termes : les amoureux de nos amoureux).
Tu sens votre intimité trop imperméable, c'est peut-être parce que cette imperméabilité "comme avant" que tu voudrais n'existe plus. Ca ne veut pas dire que tu ne peux pas en créer une (mon exemple des moments-bulles), mais pour que tu ne souffres pas d'un imaginaire double (votre couple avant // ce qui se passe loin de tes yeux), c'est possible que rendre ces amoureuses plus concrètes (pas forcément beaucoup, mais juste les croiser, les voir), t'aide à définir ta place. Elles savent que tu existes, vous vivez tous un moment où chacun doit faire avec les autres - et parfois, c'est non seulement pratique mais joyeux.
Discussion : Mono-Culpabilité
Siestacorta
le mardi 08 novembre 2022 à 11h46
Bonjour @hazel,
c'est étrange parce qu'en te lisant, n'importe qui peut se dire "eh, culpabilise pas, visiblement tu fais déjà de ton mieux et tu n'es coupable de rien".
Mais on est pas toi, donc si tu parles de culpabilité c'est que tu as ton regard là-dessus.
Pourtant, quand tu parles de
- pas pouvoir t'empêcher de ressentir la jalousie
- impuissance à le soutenir parce que tu peux pas être "à fond" dans son sens
- difficulté à protéger ton partenaire, ressentie dans l'effort d'échapper à des schémas classiques (donc il serait pas bien dans votre cadre)
- ta pensée, "Est-ce qu'il finira par décider que ne faisant pas assez d'efforts pour lui montrer au quotidien que je suis digne de notre relation, il finira par me quitter."
derrière la culpabilité, je ressens plutôt ta peur d'être quittée, ou que cette relation se crashe. Tu t'en fais porter la responsabilité, parce que tu as choisi de continuer. Mais ce choix doit aussi se baser, quand tu le renouvelles en maintenant la relation, sur sa capacité à lui t'accompagner - à se montrer ton compagnon comme tu te montres sa compagne.
La culpabilité, c'est pas te dire "c'est moi qu'ait signé, c'est à moi d'assurer", alors qu'en fait, s'il trouvait avec toi le moyen de te rassurer sur la pérennité de votre lien, tu ne culpabiliserais moins de ta part compréhensible de vulnérabilité ?
Ce que tu dis dans ton post, c'est que tu fais beaucoup d'efforts, et qu'ils te semblent encore potentiellement insuffisants.
Hypothèse : tu te juges toi en prenant des repères persos très (trop) exigeants, et tu remplaces ton espoir d'être reconnue dans l'effort par une recherche de performance concrète. C'est peut-être plus faisable pour toi de te mesurer "en solo" que de lui dire carrément "je fais mon possible et quand je fais pas risette j'aimerais que tu me remarques, autant dans mes efforts que dans mes attentes à moi". Tu mettrais dans ce cas un regard critiqiue sur toi-même à laplace dwun regard aimant d'e ton partenaire (quitte à ce qu'il ne soit pas mono mais au moins compréhensif).
Tu n'as pas pu faire que votre relation corresponde à tes attentes originelles. Mais celles-ci reviendraient peut-être, un peu par la porte de derrière, en réclament, via ton sentiment de culpabilité, d'être reconnues ? La culpabilité a le mérite de donner une échelle d'efforts, même difficile à atteindre, face à un partenaire qui ne précise pas le cadre commun où il pourrait être bien.
Bon, sinon, je sais que tu prends un exemple pas tout à fait précis quand tu dis
hazel
Parler d'un manque de partage des tâches ménagères et entendre son partenaire râler de ne pas être compris dans sa relation plurielle. Très exagéré, mais elle me permet d'illustrer à quel point à certains moments la communication coince, et j'ai du mal à savoir si c'est parce que la personne veut le beurre et le cul de la crémière, ou si vraiment au moindre conflit la personne se sent attaquée dans sa façon de concevoir la relation.
et que tu parles des épreuves que ton compagnon traverse, j'ai du mal à pas lui imaginer une relative immaturité affective.
Ton témoignage me donne l'impression d'une partenaire maternante avec un partenaire gamin.
Je ne sais pas quelles sont les raisons qui font que vous avez actuellement ces postures - encore une fois, si je vois quelque chose : j'utilise mon imagination donc elle peut me tromper - mais elles ne vous mettent pas, dans le soin que demande une relation aimante, dans la même prise de responsabilité.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Problème de Communication
Siestacorta
le mardi 08 novembre 2022 à 09h52
louluna
Je ne comprends pas où serait la manipulation?? Au contraire, je le trouve très clair. C'est un fait, tu ne peux pas avoir "tout ce que tu souhaites" (comme tout le monde), il connait ses limites, il ne te prend pas en traitre, au contraire, je trouve ça limpide. Si tu as une relation extérne à votre couple il ne se sent peut être pas de continuer et te le signifie, je trouve que ça vaut mieux que de te dire d'y aller et de ne pas supporter après.
Pas tout à fait d'accord. C'est pas de la manipulation, mais c'est plus ou moins de la menace.
"Si cela se passe mal, il faudra en subir les conséquences", c.a.d tu perdras les enfants, la maison, nos amis, c'est pas juste donner sa limite de ressenti, c'est dire qu'il se comportera en brute après. Or si on a pas le choix de ses ressentis, s'ils sont toujours légitimes, on a toujours le choix de ce qu'on fait en réponse, surtout à moyen-long terme.
Comme par ailleurs il a son propre confort dans sa forme de non-exclusivité, il y a un côté "moi ce que je fais c'est fun, toi ce que tu ferais c'est inacceptable".
Maintenant, pour être moins à charge, ça semble être un modus vivendi entre eux.
Je trouve celui-ci boiteux, c'est de l'ordre du don't ask don't tell qui est rarement une bonne solution, et un peu patriarcal (ça sort pas tellement de la face cachée du mariage classique et c'est monsieur qui dit ce qui est acceptable ou non et ce qui est acceptable, c'est les plans cul).
Néanmoins, il y a sans doute des raisons et des choix qui font que ce deal se maintient.
Je crois qu'on peut à la fois dire qu'ils sont deux à avoir une responsabilité, et reconnaitre que c'est possiblement des "choix contraints", que décider de sortir d'une case sociale très normée est difficile (ce qui explique aussi le désir de secret du monsieur : pas afficher aux amis, car pour lui aussi ce serait sans doute devoir changer de braquet sur l'image que le couple projette dans son environnement social (mon hypothèse étant qu'ils sont tous les deux dans un environnement, probablement familial, où l'image du couple marié est survalorisé, mais je peux facilement me tromper sur ces ressorts externes)).
.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Problème de Communication
Siestacorta
le lundi 07 novembre 2022 à 12h55
Pour ce qui est de la communication, je peux t'accorder qu'il semble menaçant, passif-agressif.
Mais il semble que cette communication était déjà médiocre sur le sujet, c'est assez attendu dans un accord "don't ask don't tell".
Je ne relis pas tout, mon souvenir est peut-être déformé, mais si c'est vrai que sa tolérance t'oriente vers l'adultère sur longtemps, il est pas très droit de te menacer des conséquences sans prendre lui une part de responsabilité, d'être resté et d'avoir posé cet accord si mauvais soit-il.
Pourquoi lui reste dans cette relation avec toi ? C'est communiqué et entendu, ça, entre vous ?
Et : il se permet pas, lui, des plans pas super exclusifs ?
Discussion : Peur d'avoir agit de façon non éthique
Siestacorta
le jeudi 03 novembre 2022 à 11h44
Non, pas de soucis éthique, tu fait quelque chose qui correspond aux engagements et aux désengagements avec les personnes concernées. Celles qui ne sont pas informées, si elles te jugent, c'est qu'elles sont pas assez fair elles-mêmes pour s'informer avant de juger (c'est ni rare ni ta faute...).
Par contre, je prendrais ton malaise comme un signe sur l'état de ton attachement à ton ex. Je te dis pas que ça demande une décision de ta part, mais au moins de savoir qu'il y a des angles où ça te gratouille encore.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Transition et polyA
Siestacorta
le lundi 31 octobre 2022 à 13h28
Bonjour @julie14,
cette situation semble poser au moins deux questions importantes. Tu me diras si je les pointe bien et si tu les identifiais pas déjà, cerner et nommer les difficultés augmente les chances de les dépasser :
- il peut y avoir une peur de perdre ce que tu as sans doute vu comme une des conditions de ton épanouissement et du bon déroulement de ta transition, ton couple. Donc la force de ce lien, visiblement rélle, doit trouver une/ des façons d'être réaffirmée. Pour prendre conscience et confiance qu'il peut durer, même en changeant de forme.
- t'ouvrir toi à des perspectives poly ajoute sans doute une intensité à celle que n'importe qui peut connaître quand iel décide de s'y mettre : est-ce que je vais séduire de nouveau. Sachant que pour toi, la réponse à cette question a l'enjeu supplémentaire de mettre en action ton identité féminine, te confronter à des regards amoureux ou non dessus, et peut-être aussi à des nouvelles recherches pour toi ?
Donc oui, je me présente ta situation comme intense.
Une petite bonne nouvelle, c'est que tu as peut-être un peu plus de chances de croiser des gens ouverts parmi les poly qu'ailleurs (ça signifie pas tu vas facilement bien tomber, juste que tu trouveras sans doute du soutien).
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Amalgames et stéréotypes
Siestacorta
le dimanche 30 octobre 2022 à 10h06
Aki
Un préjugé (qui fait que certaines amies ont été harcelé) : parce qu'on serait polyamoureux, ça serait "open bar" d'interagir et d'entrer en relation avec le premier venu. Par exemple, lors d'un bal, après une danse, un homme a dit à une amie "Je t'ai vu embrasser d'autres gars, tu peux bien m'embrasser aussi" ; il a très lourdement insisté, se sentant dans son bon droit.
Oui. C'est pour ça qu'aux débuts des cafés polys, j'utilisais systématiquement la formule "polyamoureux ne veut pas dire disponible", en précisant ensuite.
Discussion : Amalgames et stéréotypes
Siestacorta
le jeudi 27 octobre 2022 à 23h54
J'ai écrit ça sans prendre beaucoup de recul, j'espère ne pas t'avoir vexée au passage.
Discussion : Je suis mono, et ma copine souhaiterait ouvrir la relation.
Siestacorta
le jeudi 27 octobre 2022 à 14h55
Une impression, comme ça, c'est que les relations à distance demandent déjà une souplesse.
On a des attentes sur la stabilité de la relation.
Elle ne sont pas délirantes, mais elles ne sont pas non plus réalistes : c'est pas vrai que ça change rien, c'est pas vrai qu'on est sûr que ce sera un retour à la norme "après".
Je crois qu'une fois qu'on a intégré ça, avec la possibilité de "mort" de la relation, on perd moins d'énergie à refuser le réel.
La relation peut continuer, mais on ne lui donne pas une obligation de durée, durée qui dépend encore moins de nos attentes que d'habitude.
Dès lors, si on lâche prise là, on a peut être une chance de mieux vivre. Si ça marche, avec ou sans exclusivité, on a plutôt de la chance, si ça ne marche pas, il y a dans ce cadre tellement de raisons pour ça que ça tient pas à comment on s'est aimé à la rencontre.