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Siestacorta

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Discussion : Couple mono/poly, quels risques ?

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Siestacorta

le samedi 26 octobre 2013 à 10h15

Lou54

Au fond, je crois que c'est ça mon problème. Ma vie sentimentale a toujours été une recherche de la femme que j'épouserai(s) et qui sera(it), dans une vision presque machiste du couple, la mère de mes enfants. Et cette vision des choses (qui est davantage pathologique que pensée et réfléchie, il me semble) n'est pas franchement compatible avec l'idéal de vie des polyamoureux (apparemment). Le peu de jalousie que j'arrive à éliminer chaque jour revient de plus belle le lendemain, c'est sans fin, car si je tiens à mon bonheur, à un bonheur plein, je dois me projeter dans l'avenir.

Bon, tu as de la chance de commencer à te poser les questions poly/mono avant.
Bravo d'y réfléchir et de pas foncer bille en tête.

Pardon de dire ce que tu ne voudrais peut-être pas entendre, du coup...
Les polys ont tendance à le rester. Ils ne cherchent pas toujours quelqu'un en plus, ils ne vont pas toujours vers des engagements doubles ou triples ni ne passent leur temps à aborder de nouveaux partenaires, mais il ne faut effectivement pas partir de l'idée qu'ils vont faire le mono, se mettre dans un comportement qui t'épanouirait plus toi qu'il ne les épanouiraient eux-mêmes.

Ils peuvent s'adapter, respecter ta sensibilité pour que matériellement tu ne subisses pas les situations poly où tu serais mal à l'aise, mais ce sera quand même un cadre défini à deux où ils verront d'autres gens.

Admettons que, par amour pour l'autre, tu souhaites essayer ça.
Ce que tu décris de toi, ta "vision pathologique" comme tu dis - moi je dirais "conditionnée" - et la jalousie, tu as du pouvoir dessus. Je dis pas que tu dois inhiber ta personnalité, mais si tu as une histoire qui a laissé quelques "blessures à vif", c'est certain que t'ocupper de les panser et de les faire cicatriser le mieux possible fera que tu pourras envisager l'avenir sereinement.
Autrement dit, le moteur principal de la jalousie est la peur. Il y a des peurs "saines", la plupart sont parfaitement justifiées par comment on a dû créer sa personnalité pour avancer dans la vie, mais la plupart aussi sont des peurs qui ne prennent pas en compte que depuis l'époque où elles étaient utiles, nous avons grandi assez pour faire sans elles.
La peur de l'abandon, le penchant pour une sécurité qui nous défende du monde (ainsi que celui pour une fantaisie en l'autre qui nous émanciperait sans prendre nous même les risques), on peut s'arranger pour qu'elles soient pas celles qui prennent nos décisions à notre place.
Ca demande une confiance en soi qui ne soit pas juste une confiance combative, mais un bien-être. C'est ce bien-être là qui fait qu'on se sent pas agressé par des "peut-être que ce coup de fil était un plan drague", "peut-être qu'elle m'aime plus".

Que tu tentes un plan mono/poly ou un plan mono traditionnel, c'est avec ce bien-être personnel que tu pourras être bien et faire du bien dans un couple.
Si en couple tu te mets une pression et t'en mets à une autre, il y a de grande chance que tu doives baisser ta pression en interne, de ton côté.
Comprendre d'où la pression interne vient, et trouver des moyens que ton moteur arrète d'en fabriquer tous les jours.

Selon ta personnalité, ça peut être à travers un travail sur le bien être du corps, par exemple la sophrologie, ça peut être plus sur l'équilibre intérieur, par la méditation, ou ça peut être par le travail sur ton passé, en psycho.
Le dialogue en couple est clairement indispensable, mais il peut être limité dans des moments critiques par des conditionnements "anti-dialogue", et ce côté, si tu le ressens, il change pas au petit-bonheur la chance, mais en s'y attelant avec persévérance : on change pas des réflexes vieux de plusieurs années en faisant juste un peu plus attention de temps en temps...

A noter : il se peut que le côté hyperséducteur de l'autre soit aussi un truc sur lequel elle soit pas que à l'aise, et sur lequel elle peut travailler. Si vous êtes deux à avoir fait des efforts de remise en cause, ça peut aussi marcher. Mais j'imagine que selon le plaisir que nous apportent certains réflexes, on vois plus ou moins facilement l'utilité de changer...

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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Siestacorta

le vendredi 25 octobre 2013 à 15h35

Ben j'en suis pas le proprio originel, donc bon, si jamais il réagit et vient défendre ses biens, on coopère.

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Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

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Siestacorta

le vendredi 25 octobre 2013 à 15h33

Vaniel : "inné" et "naturel" ne sont pas équivalents ici. "naturel", pour l'éthologue, c'est une observation d'espèces reproduite dans le temps, pas d'un individu seul.

Du coup, monogamie et polygamie sont liées à la reproduction de l'espèce, dans cette grille de lecture.
Bon, pour l'humain, on peut dire qu'elle est un peu moins en danger, que la reproduction est plus maitrisée (de la contraception à l'accouchement) donc favoriser ses tendances poly est plus facile.

Cependant, aviatha, tu parles de sentiments, donc finalement de psychologie ? Mais du coup, si tu indentifie des personnalités chez les animaux, ça revient pas à dire aussi que leur comportement n'est pas forcément significatif par rapport au groupe ?

Et sinon, si le débat vous intéresse, vous voulez bien le continuer là, svp ?

Parce que les questions que je pose sont en partie liées à ça, certes, mais déjà assez tordues et pas simples pour pas croiser les deux thèmes...

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

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Siestacorta

le vendredi 25 octobre 2013 à 14h44

Ben pour l'éthologie, je sais pas si on considère que l'homme est un animal similaire aux autres, ou si on peut considérer qu'il a quelques comportements spécifique et qu'il a un point de vue sur le monde au point de pratiquer et penser l'éthologie ?

Et, si par l'éthologie on peut vérifier qu'il y a des comportements exlcusifs et vindicatifs, ne vérifie t'on pas aussi qu'il y a des comportements de sociabilité poly ?
Je pense pas qu'aux bonobos, mais aussi à cette histoire où une femelle singe (chimpanzé ? Je sais plus.) couchait avec plusieurs mâles quand elle était enceinte pour que les mâles, dans le doute, ne s'en prennent pas au nouveau-né (et si c'était le mien, au fait ?).

Par ailleurs, la fidélité de l'animal "en deuil" associe-t-elle toujours un comportement mémoriel et un comportement exclusif ?

Les comportements exclusifs comme les comportements souples seraient donc tous deux naturels. Du point de vue humain, choisir entre les deux serait culturel et psychologique.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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Siestacorta

le vendredi 25 octobre 2013 à 14h30

Bon, sinon, aviatha et l'homme parti, je tenais à vous rappeler que si parfois je (sans doute "on", menfin le je j'en suis sûr) tend à critiquer certains point de vue, c'est pas une prise de parti en faveur de vos partenaires, hein. C'est pour considérer la bienveillance dans un amour poly... Et qu'il n'est pas injuste parce qu'il peut faire souffrir, pas plus que l'amour exclusif serait nécessairement un oppresseur pour les gens sur lesquels il se porte.

Je pense que polyamour et monogamie peuvent tous deux être le cas de bienveillance/malveillance, écoute/négligence, domination / coopération, et que dans le cas poly/mono, il n'y a pas de bon et de mauvais camp.

Ca va sans dire, ça va mieux en le disant....

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

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Siestacorta

le vendredi 25 octobre 2013 à 13h31

LuLutine
Je dirais que oui, il peut y avoir une "domination", mais pas forcément volontaire, et qu'elle n'a lieu que s'il y a dépendance, justement.
Plus de dépendance, plus de domination.

"plus de dépendance", c'est de l'autonomie.
S' il y a relation, donc interdépendance, deux autonomies qui ne s'influencent pas mutuellement, ne réagiraient pas l'une à l'autre, ne seraient pas en relation.
La dépendance au sens subjectif - notre relation au ressenti - peut être partiellement maîtrisée, choisie, refusée.
Mais tant qu'on considère qu'il y a une relation avec quelqu'un, notre vie n'est plus totalement indépendante de la vie de la relation.
C'est pas dépendre au sens toxicologique, mais au sens "ça dépend".

C'est parce que je vois que la part d'interdépendance qui définit la relation n'est ni bonne ni mauvaise que je pense que les rapports de domination ou de forces ne sont pas bonnes ou mauvaises intentions, mais un jeu d'action réaction.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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Siestacorta

le vendredi 25 octobre 2013 à 11h53

Bon, même si ça ne ferme évidemment ni le débat ni n'invalide les affirmations des uns ou des autres, ce petit texte va assez bien avce mon souci de questionner l'avant du changement.

Par contre, l'article, par défense de la non-exclusivité, est "à charge" sur le comportement conjugal à long terme, alors que de mon point de vue, il s'agit seulement de le questionner et de le comprendre.

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Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

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Siestacorta

le vendredi 25 octobre 2013 à 11h39

demeter
Tu cherches à identifier des phases dans le processus, comme par exemple les phases que l'on peut identifier dans le processus de deuil, mais identifier dans le cours de l'évolution de la relation ? C'est du reste probablement l'interaction entre deux phases de deuil qui sont en jeux, non ?

Peut-être que ça y ressemble, mais je crois que le deuil est une réalité "unique", tandis que la relation amène à un point de vue dédoublé sur une même réalité, et l'enjeu est de partager de nouveau la situation.

Si je veux vivre ça, je fais ça, face à l'autre qui fait ceci, en voulant vivre cela.
Dorine sort plus souvent, Cléante l'appelle du coup beaucoup sur son portable : Dorine veux de l'oxygène, l'autre manifeste sa présence encore plus activement.
Cléante parle beaucoup de ce qui arrive pour pouvoir mettre des mots sur le changement qu'il désire, Dorine se ferme complètement pour ne pas valider par la verbalisation les évènements et son implication dedans.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Polyamoureuse pas assumée

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Siestacorta

le vendredi 25 octobre 2013 à 01h44

Désolé si j'ajoute quelques mots sur un fil déjà hmmm tendu...

1) modifier le contrat, y ajouter un avenant polyamour, c'est pas le détruire, à moins que l'exclusivité en ait été l'unique article.

2) le fait que le contrat passé est modifié unilatéralement est à modérer par le fait que le contrat exclusif est le contrat par défaut proposé par la société. Le contrat traditionnel est de parti-pris exclusif par défaut ; se rendre compte qu'il ne nous convient pas personnellement ne se réduit pas à un irrespect de la parole donnée, parce qu'on a donné une parole qui se fait passer pour la seule envisageable. Comme en réalité ce n'est pas la seule, le risque que cette parole puisse être remise en cause est déjà présent dans l' ignorance de la possibilité qu'elle puisse l'être.

Non, c'est pas qu'un paradoxe sémantique, je crois que je touche vraiment une réalité des situation de changement.

Ça n'affaiblit en rien la force du désarroi de celui qui continue à désirer que soit respecté le contrat initial, et ça ne déresponsabilise pas du tout la personne qui a modifié son comportement avant de modifier le contrat.

3) mais je crois qu'il ne faut pas négliger que le non-exclusif ne veut sincèrement pas annuler le contrat ; qu'au contraire, il le considère comme une base de son nouveau comportement : il s'est mis dans une situation où il voit que ce qu'il vit est bien sentimental, est une continuité de ce qu'il vivait auparavant, mais... ça n'est pas décrit dans le contrat. C'est de bonne foi qu'il peut avoir cru que changer le contrat ne revenait pas à remettre en cause la nature du lien que le contrat décrivait.
Même si l'expérience de la souffrance de son partenaire le fait revenir souvent brutalement sur l'apparente évidence de son constat.

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Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

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Siestacorta

le jeudi 24 octobre 2013 à 18h45

Tcheloviekskinoapparatom
Peux-tu être plus explicite alors ?

Oui, il faudrait !

Peut-être que si j'avais quelques connaissances en psycho ou socio, les bons concepts me seraient venus plus clairement...
Désolé de vous faire ramer avec un bout d'intuition pas pratique à rentrer dans le bittonio.

Bon.
Pour moi, une relation amoureuse, c'est quelque chose que les deux veulent conserver. Parfois, dans ce cadre, on prend des décisions qui changent nos vies, qui ne sont pas celles qu'on aurait prises pour soi seul. On fait un compromis.
Mettons faire un enfant cette année ou dans quatre ans, se marier ou pas, déménager pour un boulot loin. Quand, dans quelles conditions, qu'est-ce que je fais moi,

Ce qui mène à ce compromis, ce n'est pas, je crois, seulement les arguments, ni seulement un concours de confort/ difficultés. Il y a un aspect "personne n'a raison"...
Je crois que face à ça, on tente d'obtenir le statu quo à travers un temps d'opposition entre les deux positions.
Et que, tant que la résolution n'est pas prise, il y a un rapport de forces.
Chacun pousse dans un sens (et parfois ça fait tenir les trucs debout, comme les serre-livres, mais bon, ça doit pas être souvent dans les relations).

Quelles forces utilise-t'on dans le cadre mono-poly pour pousser vers la décision qui nous convient, et pour repousser celle que nous refusons ?
Je parle pas de "convertir", de dire "mais si mon mode de vie est bon", chacun en est convaincu.
Je parle du fait qu'à ce moment là, on est dans une relation qui continue. Les comportements que chacun fait et oppose dans ce cadre, quels sont-ils, comment s'opposent-ils pour qu'il n'arrivent justement pas rapidement à une décision, mais qu'ils maintiennent finalement longuement l'opposition ?
Ca se passe autant entre les deux personnes que dans leur tête, sinon, elles décideraient d'un coup.

Bon, bien sûr, on est obligé de parler de la peine et des motivations. Ca n'empêche, j'ai l'impression qu'il y a une description neutre à faire des mouvements de ces périodes, et que les nommer permet de mieux poser les questions sur "pourquoi il fait ça, pourquoi il fait aussi ça".

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Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

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Siestacorta

le jeudi 24 octobre 2013 à 14h20

dominik
.a la place de dominant/dominé , je verrai plutôt des rapports de dépendance , voire inter dépendance affective dans le couple ... bon , ce n'est que mon pt de vue , et je peux me tromper ...

Merci pour les compliments à reluire, faites très attention avec ça, camarades, vraiment, je vais commencer à croire que quand je pète ça sent le benjoin et la pistache, and you don't want that.
Et puis, hé, tu questionnes ton propre discours en le faisant, à mon point de vue ça enrichit vite le débat (pour le cirage, on partagera la boite...)

Alors, la dépendance , je crois que c'est une autre façon de parler de la chose.
Plus constructive la plupart du temps, puisqu'on en vient à parler des besoins personnels, de l'histoire. Et les interdépendances, en cas de conflits, sont utilisées dans un rapport de force : attention, est-ce que tu es sûr de ne pas dépendre de ceci pour être bien.
Les idées d'interdépendance et de dépendance ont ceci d'avantageux pour certains polys, c'est qu'elle est déjà une validation de leur recherche : par le polyamour, on est souvent critiques quand à l'absolue dépendance vue dans le couple traditionnel, fusionnel : en nommant ces aspects, on est déjà dans la réforme de ce qu'on vit avec.

Quand je parle de dominant/dominé et de rapports de force, je crois que je veux parler des choses qui fâchent, et de ce à quoi nous préfèrerions ne pas penser.
On préfèrerait ne pas y penser, parce qu'on est poly, et que harmonie, développement personnel, liberté, respect de l'individu, le village dans les nuages. Qui à peu de choses près est celui où l'on souhaite être, même comme mono : "tout va bien, nos choix ne peuvent pas être inconscients, ni faits pour de mauvaises raisons, ni mauvais à terme".

demeter, tu réponds

il parle de symbolisation des actions et de la violence ressentie de par la divergence très individuelle des représentations qui crée ce rapport de force apparent, qui ne serait que la partie visible de l'iceberg

Oui, c'est des situations symboliques, et oui, c'est la partie visible.
Pourtant, les gens s'échouent dessus quand même, parlent de comment l'autre leur met une pression, de quels rapports ils vivent comme imposés.
Bien sûr qu'après on va demander "comment ça se fait que cette pression te fait de l'effet ? Pourquoi lui estime que cette pression changera quelque chose ?".
Mais, je remet dix balles dans le crincrin, les forces opposées dans ce moment là de l'histoire ne sont pas innombrables, je suis persuadé qu'il y en a pas tant que ça, et qu'il faut les nommer et les décrire pour poser les questions qui peuvent contribuer à débloquer les systèmes fermés.

(j'ai pas compris le coup de la moquette, je la fume peut-être parfois, ça m'embrouille peut-être).

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Difficultés de mise en pratique...

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Siestacorta

le jeudi 24 octobre 2013 à 13h16

Bravo de pouvoir assumer tes choix publiquement... C'est une vraie force morale que tu as !

Pour répondre à quelque chose que tu demandais plus haut, oui, c'est une étape normale de dire "je suis d'accord en principe mais j'ai la trouille".

Ca vaudrait le coup, en parallèle de la solidité de ton couple que tu sembles bien comprendre et reconnaître, de creuser les sources d'anxiété que tu avais avec elle et, plus en général, avant ça.

Quand tu parles de besoin de démonstrations qui te manquent, et qu'en parallèle tu vois qu'elle va ailleurs... je peux imaginer ta peur. Tu sembles avoir compris qu'il y a un truc qui est en toi, un besoin d'être rassuré que, même mono, elle ne compense pas toujours. Donc, y a probablement un travail à faire là, qui facilitera les échanges, que ce soit pour bien vivre avec une poly, ou, même, pour au contraire être capable de dire "ça (tendresse, sexe, écoute, encouragement... n'importe) j'en ai besoin dans notre relation, je crains que ce soit mis en cause, donc il faut que ça soit consolidé entre nous".

Tu parles beaucoup de son aisance, sa facilité, et comme ici tu es dans l'introspection et le questionnement, je déduis que tu complexes un peu sur ta valeur personnelle. Je me trompe ? En quoi pourrais-tu la trouver insuffisante, dans la relation, et en générale ?

C'est important de s'aimer bien, quand on veut bien aimer les autres... Parce qu'on aime plus les autres pour se rattraper, on attend moins que la relation compense un manque . On aime l'autre pour lui-même, et ces sentiments deviennent plus stimulants que "compléments".

Autre question : au pire, dans la situation qui te rend jaloux, quelle idée en particulier te met vraiment mal à l'aise : que ta femme ait plus de plaisir sexuel avec toi, que l'amant ait des qualités que tu n'as pas, qu'elle s'attache au point de t'abandonner ensuite ?
Si tu as peur de ces suites hypothétiques, c'est peut-être que l'une d'elle (ou peut-être d'autres points que j'oublie) te fait sentir faible. La/lesquelles ? Est-ce que c'est raisonnable ? Rencontrer la nouvelle personne, lui parler, ça te ferait quoi ? Faut savoir que c'est possible et raisonnable, comme demande à un poly... Qu'est-ce que tu pourrais faire pour te sentir moins faible face à ces situations ?

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : [Texte] Quatre préjugés sur le polyamour, du blog Les questions composent, oct 2013

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Siestacorta

le jeudi 24 octobre 2013 à 00h37

Héhé, c'était un piège, j'ai tendu un lien et je me suis dit que si tu te voyais linké, tu viendrais voir pourquoi-comment.
Je suis mâchiavellllique.

Et bienvenue.

Bon, c'est pas le meilleur fil pour ça, mais déjà, c'était pour dire que beaucoup de poly ont un sens assez exacerbé de leur individualité, et du contre-pied. Etre classés dans le tiroir, alors qu'en fait on passe pas mal de temps à vivre en dehors d'autres tiroirs, ça nous déplait.
Pour moi, les étiquettes ont un usage très modérable, je pense qu'elle ne résument jamais les choses, elles les situent approximativement par rapport à d'autres étiquette. Mais ce qu'il se passe derrière, les gens, les relations, les antonymes (monos, exclusif...), c'est toujours plus complexe. Comme c'est complexe, bon, on utilise quelques mots locaux, polyamour, compersion, poly-compatible... Mais c'est rarement pour s'arrêter là.

Parler de soi...
Arf, ici on s'étale.
L'expérience personnelle, c'est la base. On parle de sentiments, donc bon, si on parle pas de nous, ça risquerait de manquer vite de substance.

Sinon, j'avais bien aimé la revendication du bricolage, dans ton nom de blog. Il y a quelque chose de modeste dans la démarche qui me parle bien. De pas figé... après, sans en faire des idéologies, définir quelques valeurs qui comptent, pour soi, ça permet aussi de donner des repères à ceux qui veulent nous connaitre.
Je suis moi-même assez velléitaire pour certaines décisions à prendre dans la vie, et je sais que ça a tendance a créer des problèmes pour les autres, au moment où je souhaitais les éviter en me garantissant de la liberté de mouvement, en ne définissant pas trop...

Bref, à tantôt, passe papoter à l'occasion, comme tu auras remarqué, ça nous fait plaisir !

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Discussion : De la culture du viol à la culture du consentement

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Siestacorta

le mercredi 23 octobre 2013 à 23h08

Green-Man-Outside
Je ne suis pas sûr de comprendre : me qualifies-tu de masculiniste ?


SiestaCorta
Donner de l'importance au fait qu'un viol arrive effectivement plus souvent à des femmes victimes d'hommes ne sous-tend pas une inégalité indépassable de nature entre homme et femme


Donc on est d'accord en fait;


Heu, sur certains points probablement (oui un mec peut souffrir, demander la permission de bisou ne tombe pas toujours bien, l'égalité entre les sexes est une bonne base de relation) , mais pas sur l'équivalence de l'autre jour : "un homme ou une femme qui n'est pas très explicite sur son "non" risque un viol", non.
Le risque n'est pas le même, la culture du viol ne fait aujourd'hui pas souffrir de façon équivalente hommes et femmes, je parle d'études sur le genre et pas de "théories" et le patriarcat n'est pas un "roman féministe" mais un ensemble d'inégalités et de rapports de domination tout ce qu'il y a de plus réel.
Ironiser que les féministes ne verraient que des "vils mâles" dans leurs échanges avec un homme, ça rend moins utilisable ce que tu peux dire sur les difficultés des mecs.

Le bon côté, c'est que je crois que tu as mieux à dire que ça !

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

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Siestacorta

le mercredi 23 octobre 2013 à 20h45

Mais sinon, vous avez raison les un les autres de souligner que la force de caractère, la confiance, ça joue beaucoup.
Cela dit, des monos qui sont très confiants en eux, en leur mode de vie mais qui ne font plus confiance à quelqu'un qui sort de ce schéma, yen a beaucoup aussi. On va avoir de la force de caractère pour pas être cassé par le conflit qui a lieu là, menfin un mono en aura aussi s'il y arrive, s'il accepte, s'il essaie, s'il refuse en bloc et met toutes ses forces pour nous oter cette drôle d'idée.
Donc : là, c'est pas qui tient le mieux le choc parce qu'il a un psychisme qui s'en laisse pas conter, et qui se plante parce qu'il tient pas bien sur ses deux jambes. Ca, c'est une approche qu'on fait aussi, bien sûr, et même tout le temps.

Seulement, justement parce que je sais pertinemment qu'un poly qui arrive au croisement avec un mono introduit une situation de conflit probable,qu'il est souvent décrit comme décisionnaire avant mais aussi pendant la situation, et parce que je lis et réponds ici, je dois avoir des outils. Savoir situer les quelques approches les plus communes de ce rapport de force.

Je pense que démonter les ressorts récurrents permet de pas être faux-culs sur notre action - on fait pas ça juste en dansant sur des arcs-en ciels, on se met dans des situations conflictuelles, lesquelles, et une fois les schémas dynamiques en main, on peut commencer à creuser les personnalités, les parcours (quand les étiquettes ne sont plus que des descriptions partielles, pas des rôles).

Donc, vous vous en tirerez pas en disant que la question est mal posée, petits malins :-D
(même si en fait c'est plus une problématique qu'une question, et que désolé).
Quelles forces sont utilisées, consciemment ou non, dans l'opposition entre quelqu'un qui veut avoir d'autres relations en plus et quelqu'un qui ne veut surtout pas que ça arrive ?

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

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Siestacorta

le mercredi 23 octobre 2013 à 20h18

demeter


Prétendre que les actes des uns ne sont pas les responsables du mal que l'autre ressent me fait bondir. Quand la maison brûle, c'est bien l'incendie qui est responsable de la destruction, de ma souffrance. Il ne s'agit pas de l’intentionnalité de l'incendie, mais de la privation de maison.

Oui et non : si la maison est un projet personnel, il est brûlé, certes. Si c'est la vie que nous partageons, la considérer comme détruite est parfois abusif, nous n'en sommes privés que si nous le décidons ainsi.

Et pour ce qui est de l'intention, je crois pas qu'on puisse l'omettre dans la résolution. Oui, je suis responsable d'avoir laissé traîner mes allumettes, non, j'ai pas voulu que la maison brûle ;et quand même, pour le suite, ça compte un peu.
Ceci dit, il ne s'agit pas de nier sa responsabilité dans les évènements, ni la souffrance de l'autre.
A la rigueur, pour continuer la métaphore de l'incendie, il s'agit de faire face au feu de la façon la plus pratique : dans ce cas qui choisit d'éteindre comment, qui sauves les meubles, qui alimente l'incendie de quelle partie de la maison ? Si le feu dure, faut-il l'éteindre, abandonner telle partie, fuir sans laisser d'adresse, le confiner dans une pièce et dire qu'il est éteint ?

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Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

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Siestacorta

le mercredi 23 octobre 2013 à 18h48

Je déduis peut-être trop vite, mais ça voudrait dire, bouquetfleuri, que le poly est souvent dans une démarche d'affirmation de soi et d"mancipation(empowerment ?) pour pouvoir être poly, quand aller vers la monogamie (ou y rester) ne requiert pas ce mouvement ?

Bon, si c'est le cas, oui... Disons qu'aller vers le poly demande un élan supplémentaire, et dans un sens, le poly vit avecet utilise cette vague dans un rapport avec un mono.
Remarque : c'est peut-être bien de distinguer justement une dynamique d'émancipation personnelle, qui fait qu'en général on aime aller vers des ouvertures, du neuf, et même des défis, et le ressenti qui fait que "il y a/ il peut y avoir une autre personne dans mon champs affectif".

C'est probablement intéressant pour un autre fil, en quoi l'émancipation nécessaire à la pratique poly est elle un but ou un moyen du poly, ou les deux, avec de la chantilly.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Siestacorta

le mercredi 23 octobre 2013 à 17h36

aviatha

Et là, le rapport de force est mobile. Il est en fonction de celui qui a le plus à perdre, qui est le plus fragile peut-être, le plus prêt à céder à l'autre pour ne pas le perdre, et ça varie selon les circonstances et les évènements. Ça fait un peu équilibre de la terreur j'ai l'impression. "A l'amour comme à la guerre"

Justement, je crois que les mécanismes de ces oppositions ne sont pas infiniment nombreux.
J'aimerai les démonter, parce que je crois que c'est à la fois trompeur sur la personne qui fait jouer une force (on ne fait pas ça parce qu'on est le méchant) et que pour comprendre la personne, il faut déterminer l'intentionnalité du jeu de forces.

Sinon, ça me fait penser que l'enjeu n'est pas toujours la conversion de sa place dans la relation, mais peut aussi être la relation elle-même.
Qu'est-ce que je veux : avoir une relation avec untel, avoir une relation de telle forme ? (questions valables pour un mono comme pour un poly)

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Mono / Poly, un déséquilibre de pouvoirs ?

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Siestacorta

le mercredi 23 octobre 2013 à 14h59

Dom


Or les personnes qui arrivent en détresse sont généralement aveuglées par la souffrance. Quand on est dans l’œil du cyclone, je ne pense pas qu'on prenne la peine de se demander "Pourquoi", on essaye de sauver sa peau avec ce qu'on connait, on ne cherche pas un livre sur les cyclones pour savoir quoi faire.

Je comprend bien qu'il y a des moments d'aveuglement, mais je pense qu'il y a aussi des moments de réflexion : les gens qui sont capables de venir écrire ici, se confier, poser des question, répondre, de réfléchir n'ont pas que la souffrance dans le crâne, ils ont aussi accès à leurs autres facultés... Notamment l'empathie pour quelqu'un qu'ils connaissent bien, dont ils apprécient les qualités.
Les gens avec qui la situation est devenue un problème ne sont pas juste des "monos" ou des "polys", ce sont des personnes qu'on a vu réagir, vivre, dont on connait les motivations et les façons de faire dans d'autres circonstances.

(au passage, si l'amour était moins vu comme "le mystère, les passions que la raison ne connait pas, la grande magie, le grand tout qui rassemble l'humanité dans sa marche vers la lumière " mais comme les besoins et les sentiments d'une personne définie, ça engendrerait peut être moins de déceptions... Bref).

Par ailleurs, la détresse peut aussi être exprimée par le poly, et il ne voit pas forcément plus clairement que le mono quelle pression est exercée par qui avec quelle force.

Message modifié par son auteur il y a 12 ans.

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Discussion : Difficultés de mise en pratique...

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Siestacorta

le mercredi 23 octobre 2013 à 12h54

Bravo en tout cas pour tenter de réfléchir.
Ce n'est pas de la rationalité pure, parce que ce qu'on décide de faire, on le fait parce qu'on comprend ses propres ressorts affectifs. On gère pas nos coeurs comme un bilan comptable, on vit avec en tentant de comprendre dans quelles conditions ils vivent bien, qu'est-ce qui les fait souffrir, qu'est-ce qui peut être fait avec cette souffrance, quel bien être change le sens des autres évènements...

Alessandro

je l'ai côtoyée environ 8 mois en poly, puis, à cette époque, n'étant pas près à vivre ça, je lui ai demandé de renoncer à ce mode de vie...comme nous avions des projets sérieux, elle a accepté de faire l'essai et ça a tenu très bien 2 ans.

Donc, elle a parlé d'essayer, ou elle a affirmé que ça pouvait vraiment lui convenir ?
Rebelotte : avant cette période de retour à la monogamie, espérais-tu que le poly ne serait qu'une "passade", quelque chose de pas durable ? L'avais tu exprimé ? Te l'avait-elle fait espérer ?

Et quand après 8 mois de poly tu as compris que tu n'étais pas prêt à le vivre, qu'est-ce qui t'a fait penser que rester avec une poly virtuelle était préférable à vivre sans ? Son "essai", ou ce que tu ressens pour elle ?

Tu parles de la déconcertante facilité de son retour au poly : la connais-tu comme quelqu'un qui hésite beaucoup à faire quelque chose qu'elle désire ?

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