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Discussion : Peut-on être heureux après avoir jeté l'éponge et quand la culpabilité du désir nous tenaille ?

aviatha
le mercredi 15 janvier 2014 à 18h28
Déjà, je ne sais pas vraiment si ça rentre dans le cadre de la discussion sur "jeter l'éponge" ou si c'est un problème d'un autre genre. Je m'explique. Il me semble que GMO parlait surtout d'avoir fini par renoncer au polyamour face à un conjoint mono qui, s''il comprenait parfaitement les attentes et le fonctionnement de l'autre, était juste incapable de vivre ça à son côté sans souffrir (un peu comme c'est le cas pour Durga, homme parti ou moi-même sur ce forum). Or, là, je n'ai pas l'impression que ton conjoint ai compris vraiment de quoi il en retournait. Du coup, j'ai l'impression que c'est peut-être moins un problème de "compatibilité" qu'un problème de réflexion. Et peut-être qu'il y a une part de solution là.
Ensuite, à part qu'il pense à une forme pathologique, tu ne nous parles pas vraiment de ses réactions. Qu'est-ce qui lui pose problème vraiment ? Un aspect en particulier, un passif avec ça, quelque chose de plus global ? A moins qu'il te croit vraiment malade, auquel cas son rejet est logique, il a tort, certes, mais c'est logique dans son chemin de pensée.
Enfin, deux choses concernant la culpabilité.
1-c'est un cercle qui s'entretient et qui fait de grandes montagnes de pas grand chose. Si tu rencontres un ami à lui, et que d'en ta tête tu te dis "mon dieu qu'il est beau, j'en ferai bien mon quatre heure !", soyons franc, ça passe par la tête de tout le monde, ne serait-ce que par plaisir esthétique. Mais entre se dire ça et chercher à lui sauter dessus dans la cuisine en fin de soirée (je grossis le trait pour que ce soit plus frappant bien sûr), il y a un monde, qu'on ne veut pas forcément franchir en plus. Donc, si toi tu te fais une montagne toute seule d'une seule pensée, en ayant pas forcément plus que ça en tête, il va le ressentir, et ce dire que si tu culpabilise, y a une bonne raison et partir en vrille. Donc premier conseil : arrête de culpabiliser pour des sujets qui n'en sont même pas. Il ne supporte pas l'idée que tu en aimes d'autres ? Soit, je suis mal placée pour le juger, mais je ne crois pas qu'il vive mal le fait que tu trouves mignon le conducteur du bus (ou alors c'est qui a un sérieux problème...).
2-contrairement à ce qu'on dit, la culpabilité a une utilité, une vraie : c'est un sentiment qui nous empêche de faire du mal aux autres. Quand un gamin en maternelle pousse un autre dans une flaque, que ça le fait rire mais qu'il voit que l'autre pleure, il devient tout penaud, et tu peux être sûr qu'il va se passer un moment avant qu'il refasse la même bêtise. Donc elle ne doit pas servir à nous pourrir la vie "oh mon dieu je suis tellement vilaine puisque je pourrais faire ça dans un futur hypothétique d'un univers parallèle" (moi je me verrai très bien en maître du monde maléfique, ça en fait pas un de moi pour autant), elle doit nous servir de guide "je veux ça, ceci et cela. Ah oui mais ceci passe mais ça et cela font du mal à l'autre. Bon, est-ce qu'on peut essayer de trouver un arrangement ? J'ai vraiment très envie de ça, mais je préfère renoncer à cela plutôt que faire du mal à l'autre. Bon, si je lui propose ça mais plus cela, est-ce que ça passe ?" Et ainsi de suite.
Sers-toi en comme d'un outil, un outil qui te sert à chercher à accomplir tes désirs sans bousiller l'autre, qui te dit à quel rythme avancer, à quel moment s'arrêter, à quel moment on peut continuer. Mais ça vaut pas la peine de se noyer dedans :-)
Discussion : Dormir chez vous - quelle symbolique ?

aviatha
le mardi 14 janvier 2014 à 19h29
Sans doute que la démarche est un peu similaire, mais pour moi le principe de préférer, de donner une priorité à, c'est que ça ne s'applique qu'à une personne. C'est comme le code de la route, la priorité, y en a une et c'est à droite. Si un jour on se rend compte que ce serait mieux de l'autre côté, on la mettra à gauche, ça demandera un temps d'adaptation mais il faut ce qu'il faut. Pour moi la question a du sens posée comme ça. Dire "la priorité est à droite, mais elle est aussi à gauche", ça a pas beaucoup de sens et ça fait beaucoup de dégâts.
Mais trêve de métaphore routière. Puisqu'on parlait de succomber à un désir, je reviens là-dessus. Je pense qu'on succombe à ce qu'on veut, tout la question est "est-ce que je sais ce que je veux ?" Si je veux une cohorte de copains de lit ou un amoureux, ce n'est pas du tout la même chose. Dans un cas, je n'avais pas à me poser la question, je voulais, je le mettais au parfum, et ça marchait. Dans l'autre, il n' y a pas vraiment de "désir" (au sens attirance) auquel succomber, puisqu'il faut vraiment quelque chose de surpuissant pour interférer avec mon désir profond d'avant une relation unique et particulière avec cet homme et celui-là uniquement.
Et pour revenir au sujet des lits, je m'aperçois que j'ai toujours été chez mes plans culs, je ne les ai jamais acceptés chez moi, là aussi, il y a quelque chose à creuser
Discussion : Un Naufrage

aviatha
le mardi 14 janvier 2014 à 00h49
Déjà, je ne sais pas pour Durga, mais te t'en fais pour moi, la psychiatre me maltraite bien plus que tu ne peux le faire ^^
Ensuite, et là je me détache de l'histoire de Durga je pense, le mien n'a pas pensé que j'allais naturellement abonder dans son sens. Seulement, je crois que nous faisons partie de ces gens qui se connaissent si bien que c'est comme si l'un pensait dans la tête de l'autre : dès lors qu'il a compris qu'il était amoureux d'elle, il ne pouvait pas me le cacher. Quelques jours avant qu'il m'en parle, j'avais déjà senti que quelque chose se passait, quelque chose que je percevais comme très lourd, même si j'ignorais quoi. Il ne pouvait que me le dire, et espérer que je ne me mette pas en colère (mes colères sont rarissimes, mais dévastatrices), et même temps, il me connaissait assez bien pour savoir que s'il avait le courage de m'affronter pour me dire ça, je ne pourrais que reconnaître un acte franc et honnête chez lui (et j'accorde beaucoup d'importance à l'honnêteté).
Enfin, s'il m'a laissé le champ libre de mon côté par souci d'égalité, il a aussi été le premier à reconnaître que "personne de nous trois n'a fait autant d'efforts et de sacrifices que toi" et que "si la situation été inversée, je crois, je serais malheureux". Donc, il ne le prend pas non plus comme un acte naturel, ou normal, il sait ce que ça implique, et que peut-être lui n'en serait pas capable.
Discussion : Un Naufrage

aviatha
le lundi 13 janvier 2014 à 17h47
Je ne sais pas pour Durga, pour ma part j'ai eu surtout à en prendre plein la tronche pour n'en tirer aucun avantage, et je crois que tout le monde se braque un peu en cas d'agression. "Accepté" me semble un terme bien idyllique. J'ai accepté son évolution, comme j'ai dû accepter ma maladie, comme j'ai dû accepté un jour d'être clouée dans un fauteuil roulant, comme j'ai dû accepter de souffrir pendant la rééducation, comme j'ai dû accepter la mort des gens qui m'étaient chers. Ça s'appelle "être mis de force au pied du mur", et si j'"accepte" cela des aléas de la vie, je ne tolère pas ça de la part des gens, surtout quand ils prétendent m'aimer.
Non, ces limites sont fondées sur du ressenti. Je suis avec quelqu'un pour être heureuse. Quand ses actes, ses paroles, ses envies ne génèrent que du chagrin en moi, attaquent ce que j'aime et qui est nécessaire à mon bonheur, ce n'est pas une question de vouloir évoluer ou pas, c'est une question de renoncement "est-ce que pour être avec elle/lui, je suis prêt(e) à renoncer à ce que je veux et à me perdre ?" et pour moi la réponse est non. Et c'est tellement flagrant que ce n'est que depuis que je lui ai posé un ultimatum que j'arrive de nouveau à affronter mon regard dans la glace. Je me retrouve, enfin.
Et je l'ai dit, si jamais j'avais su qu'il était comme ça, je ne l'aurais pas suivi. Je me connais bien, il y a des choses dont je suis incapable, et supporter cela plus longtemps en est une. Au point que je commence à me dire que je regrette de lui avoir un jour accordé ma confiance. Je suis en train de le payer bien trop cher, même au regard de nos années de bonheur.
Bien sûr que les limites sont importantes, et tu parles d'un acte insupportable, de ce qu'on est et de ce qu'on fait, et je ne pense pas que ce soit aussi tranché que ça. Chacun, nous avons des choses que nous pouvons supporter, qui pour d'autres seraient insoutenables, et des que nous ne pouvons tolérer, alors que pour d'autres c'est facile, et même désirable. Et ça n'est pas forcément cohérent avec nos principes ni même logique. S'occuper jusqu'au bout d'un conjoint gravement malade, lourdement handicapé, et regarder la mort en face à chaque fois et rester ? Oui, dur mais oui, je l'ai fait pendant des années. Rester malgré la violence, le danger physique, de soi même et sans contrainte, en sachant que désormais cette foutue cicatrice à l'arcade ne partira jamais ? Aussi, ce n'était peut-être pas la bonne façon, ou pas une bonne idée, mais ça je le peux. Continuer une relation alors qu'il en aime une autre ? Non, ça c'est au-dessus de mes forces, j'ai essayé, je ne peux pas. C'est tout.
Peut-on aimer après un acte insupportable ? Oui, si cet acte est reconnu comme un faux pas, et le prolongement de l'amour comme une deuxième chance. Parce que tout le monde a le droit à un faux pas, et par conséquent à une deuxième chance. C'est ce que je lui propose, sans doute, quelque part. Juste tourner la page. S'il refuse ou considère qu'il est dans son droit, ou conforme à lui même (ce qui est possible et il en a le droit absolu), alors oui, cet acte le banni de mon amour. Et je sais déjà que ma colère sera assez forte pour me protéger du chagrin.
Discussion : Un Naufrage

aviatha
le lundi 13 janvier 2014 à 14h24
Tu oublies un point extrêmement important, et pour ne pas dire crucial à mon sens. C'est valable pour moi mais Durga le dit aussi : ce n'est pas une question de refuser de faire évoluer, ce n'est même pas une question de principe, c'est une question de limite.
Les êtres humains ont des limites et ces limites doivent être respectées, sinon on leur fait du mal. Nous n'avons pas tous les mêmes, nous pouvons parfois les changer, les déplacer, mais si elles sont là, elles sont là, et il n'y a pas grand chose à y faire, à part se faire violence. Et puis si on juge ici violent qu'un poly se soumette à un mono en renonçant à ce qui le rend heureux, en quoi l'inverse est-il plus acceptable ?
Pour ma part, le simple fait qu'il aime, juste aime quelqu'un d'autre maltraite déjà ma limite, mais j'ai voulu essayer, et comprendre. Le fait qu'il couche avec accentue le mal-être, le fait qu'il l'embrasse et encore pire, le fait qu'il lui dise "je t'aime" a crée en moi de si profondes blessures que je sais que je mettrais des années à les panser. Le fait que ça dure est mon extrême limite. Oui, il reste l'amour. J'ai envie de dire "et alors ?". Il y a un degré de chagrin et de violence que l'amour même ne compense pas. C'est comme ces mecs qui tapent sur leurs femmes quand ils sont bourrés et après s'excusent et disent qu'ils sont désolés et jurent qu'ils les aiment. Sans doute que tout est vrai, mais un jour il faut exiger le changement ou partir, pour sa survie.
Discussion : Dormir chez vous - quelle symbolique ?

aviatha
le lundi 13 janvier 2014 à 01h22
Alors comme c'est moi qu'on cite je me permets de répondre.
Déjà, les amis intimes chez moi, ce que tu appelles ami-famille, ils se comptent sur les doigts (et peut-être même d'une seule main), donc c'est pas la majorité du genre.
Bon. Concernant les autres maintenant. J'écoute mon désir. C'est juste qu'il y en a pas, ou pratiquement pas. Certes, ça m'arrive de trouver des gens attirants. Généralement, ça dure... le temps que je décuve. Plus sérieusement, ça m'est arrivé de me poser des questions concernant un tel ou une telle "et si". Mais là où je lis beaucoup sur ce forum "choisir, c'est renoncer", moi je privilégie "choisir c'est préférer". Et chaque fois que le "et si" s'est présenté, je l'ai mis en balance avec mon cher et tendre actuel. Généralement la prise de décision a pris une minute, pas plus, et je l'ai toujours choisi, c'était d'une évidence... Plus encore, notre relation gagne en valeur à mes yeux à chaque fois, parce que chaque fois je l'ai reconnu comme l'être le plus ajusté à moi. Aussi parce qu'ainsi je sais que je ne suis pas là par habitude, j'aurais pu choisir l'autre, mais c'est lui, c'est lui à chaque fois.
Mais de toute façon, je n'accepte des invitations au même lit (autre que dépannage pur, on est d'accord) que de la part de gens très proches, je suis un peu sauvage sinon, donc des gens dont le cas est déjà tranché, mes amis les plus intimes (je viens de les compter, ils sont 8), et mon amoureux.
Discussion : Un Naufrage

aviatha
le dimanche 12 janvier 2014 à 22h09
Oui, c'est la différence entre s'engager à payer un chèque et signer un chèque en blanc. Les engagements sont valables dans les limites qu'on leur a données au départ, et quand ces limites ne sont plus valables, il y a remise en question, et elle est normale, contrairement à la remise en question juste parce que finalement les engagements sont pénibles à tenir. C'est la différence entre l'équilibrage et le parjure.
Discussion : Un Naufrage

aviatha
le dimanche 12 janvier 2014 à 19h14
Ravie que ce ne soit toujours pas le cas pour toi^^
Toutefois, même s'il s'agit de "respecter une part du contrat", c'est une chose que je considère aussi. Un engagement pris en connaissance de cause et tenu envers et contre tout est un acte que j'estime beaucoup, et j'ai un très grand respect pour la parole donnée et la parole tenue (ça doit être mon côté nindo ^^)
Discussion : Polyamour à l'Elysée...

aviatha
le dimanche 12 janvier 2014 à 18h55
MetaZet
Qu'en pense Mme Trierweiler ?
A priori elle vient d'être hospitalisée pour "mise au repos" et examens complémentaires, après l'annonce. Au risque de tirer des conclusions hâtives, j'ai l'impression qu'elle le prend pas bien.
Discussion : Un Naufrage

aviatha
le dimanche 12 janvier 2014 à 18h49
Tu sais j'ai un peu les mêmes réactions : j'ai suffisamment de reproches à lui faire moi-même pour ne pas laisser les autres lui en faire ^^ Et plus largement, dans notre cas, ça faisait partie de ma part du contrat : le défendre. On peut souffrir du comportement de quelqu'un et rester très protecteur envers lui, ça s'appelle la tendresse. Ou le syndrome de Stockholm...
Discussion : Salope ethique, enfin ! (et pour de vrai)

aviatha
le dimanche 12 janvier 2014 à 14h36
J'aime beaucoup cette idée, Metazet. Pour moi aussi, la sexualité commence quand il y a intention de sexualité (dans le désir ou le plaisir, peu importe), et c'est sans doute ce qui fait que j'ai une assez grande capacité à avoir des contacts très proches/intimes/prolongés avec des amis sans me poser la moindre question sur "est-ce que c'est sexuel ? qu'en penserait trucmuche s'il nous voyait ? etc..." parce que tant que l'intention n'est pas là, il n'y a pas de question à se poser pour moi.
Inversement, ça fait aussi de moi quelqu'un de très à fleur de peau à ce sujet. C'est ce qui s'est passé au début de l'histoire avec mon amoureux, il ne s'était strictement rien passé entre lui et elle, rien de rien, mais le simple fait qu'il existait cette intention chez lui me rendait profondément malheureuse.
Discussion : Un Naufrage

aviatha
le samedi 11 janvier 2014 à 23h08
Au contraire, ça vaut dire que je ne fais pas trop "intégriste" dans le paysage XD
Se laisser tenter... cette phrase me laisse songeuse, j'avoue. Parce que si ça te tente, c'est bien qu'il y a quelque chose chez toi qui n'est pas tout à fait content de son mode de vie actuel.
Pour ma part, lorsque mon cher et tendre a eu son autre amoureuse, il m'a proposé de faire la même chose. Honnêtement, ça me donne la même impression que se forcer à manger un truc qu'on aime pas : on va pas en mourir, ça nourrit quand il y a besoin,et on peut parfaitement comprendre qu'il y ai des gens qui aime ça, seulement, plus on s'en tient loin, mieux on se porte. Donc ce n'est pas vraiment un truc qui me "tente" en temps que mono. Du coup cette formulation de ton côté me fait dire qu'il y a matière à réfléchir là-dessus.
Discussion : Un Naufrage

aviatha
le samedi 11 janvier 2014 à 17h18
Euh... je suis une mono convaincue et naturelle, en fait. Voilà :-)
Après, j'admets parfaitement que le fait d'avoir "vécu" avant ou pas influe notre ressenti, sans doute ce serait pire pour moi si je n'avais pas trainé un peu partout avant.
Quand à la jungle de séduction de 40 ans, n'étant pas encore là, je m'incline et bois tes paroles ^^
Et je vis chez moi, et lui aussi, même si on est ensemble depuis plus de 6 ans (et je ne suis pas prête de le supporter dans la maison que moi, j'ai un côté territorial), pour autant, il y a individualité, ce qui est très respecté de part et d'autre chez nous, et déséquilibre de la relation. Parce que la relation, elle, implique 1) que tout le monde s'y retrouve 2) une expression de son individualité dans un cadre commun. Si ce que je veux, c'est qu'on soit à deux, et que c'est ce que tu veux toi aussi, tout le monde s'y retrouve, c'est cool. Si ce que je veux, c'est qu'on soit à deux, mais que toi tu veux être avec moi et elle et elle aussi, moi je m'y retrouve plus, et ça marche pas.
Plus largement, je pense qu'on a tort de résumer la vision d'une relation à "moi+toi" (ce qui fait qu'on se dit "mais tant que ça ça reste, il est où le problème ?"), la vision d'une relation, c'est l'envie d'un mode de vie partagé, et quand on ne partage plus le même désir, peu importe ce qui "reste", ça coince.
Discussion : Un Naufrage

aviatha
le samedi 11 janvier 2014 à 15h47
Encore une fois, mais peut-être suis-je la seule, en quoi l'unicité du couple, "l'union des âmes" (comme tu appelles cela si joliment :-) ) est-elle incompatible, ou au moins un frein, à la nécessaire individualité de chacun ?
Certes, elle peut l'être assez facilement, quand cette union était justement une fuite de l'individualité (peur d'être seul, autonome ou que sais-je), mais c'est à mon sens loin d'être un rapport "automatique".
Je suis dans un couple comme ça depuis... 6 et demi dimanche prochain (ah la vache !), ça n'a en rien gêné mon individualité et mes envies (j'ai fini le conservatoire, j'ai passé les auditions du cours florent, je prépare la classe libre, j'ai passé mon master, je prépare ma thèse, j'ai déménagé, rencontré plein de nouvelles personnes...) ni même, ce que je trouve importe, l'expression commune des individualités (j'écris toute seule, mais on écrit à deux aussi, et on est plutôt bons).
Moi la jungle, je l'ai faite avant de le rencontrer lui. J'ai observé, j'ai vécu, j'ai aimé, j'ai méprisé, je restée, je suis partie. Je ne pense pas que ce soit du coup un "cocon", c'est un choix, le choix de ce qui est le plus adapté à nous, de ce qui nous rend heureux tout simplement, et on a le droit de vouloir être heureux, et de protester quand on arrache ça.
Discussion : Un Naufrage

aviatha
le samedi 11 janvier 2014 à 02h50
Même si j'approuve couple en réflexion, je te conseille aussi (sans doute un peu en parallèle) de jeter un œil sur mon propre (Paumée avec un polyamoureux), qui aura le mérite de se rapprocher plus de ta situation: chez homme parti, tout le monde n'a pas été honnête dès le début, et cela contribue à sa souffrance, ce qui n'est pas mon cas, moi qui est été informée depuis le départ et chez qui tout s'est toujours fait dans la franchise.
Au passage (je sais JE SAIS, je suis une montagne de susceptibilité écorchée, je sais ^^ ) mais certaines réactions (qui reviennent régulièrement dans ce genre de situation ont tendance à m'énerver un piti peu.
En tête, que la résolution du problème dépend avant tout du regard qu'on porte dessus. Non, non, non, non et non, je ne suis absolument pas d'accord, parfois on peut y réfléchir, beaucoup, longtemps, et comprendre l'autre en face (les autres, s'il y a nouvelle histoire, il y a au moins deux personnes à comprendre) et déborder d'affection pour eux et recevoir leurs intentions, leurs ressentis et leurs envies comme parfaitement légitimes, et tout regarder avec bienveillance, et savoir pertinemment que cela ne nous rend pas "moins quelque chose", et qu'on fond ce serait un mode de vie qui pourrait exister, même sur le long terme, on peut parfois porter le regard le plus doux avec la meilleure volonté du monde, c'est toujours les tripes qui auront le dernier mot, et si elles hurlent "non, je refuse" rien de tout cela n'a de poids contre leur révolte.
Et je pense que, quand on aspire à être en accord avec soi-même, il est bon de s'en souvenir.
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

aviatha
le lundi 06 janvier 2014 à 17h22
@ Siestacorta
C'est une excellente question et je ne te remercie pas de l'avoir posée ^^
Plus sérieusement, je pense que déjà, quand notre choix à nous seul (puisque ce n'est ni ma volonté ni celle de l'autre demoiselle) rend les personnes qu'on aime malheureuses comme des pierres, je ne vois pas comment on peut être heureux.
Est-ce qu'il peut l'être avec l'une ou l'autre seulement, moi je pense que oui, sinon je n'aurais pas posé d'ultimatum, ça rejoint ce que je dis plus haut, être avec quelqu'un de malheureux ne m'intéresse pas.
Vu à quel point il répète qu'il refuse que je sorte de sa vie, je pense que oui, si je décide de mettre les voiles, il va être profondément malheureux et pour longtemps. Quand à moi, bien sûr que je ne peux pas être heureuse sans lui, mais de la façon dont sont les choses aujourd'hui, je ne peux pas non plus être heureuse avec lui dans cette situation, alors, c'est pas comme s'il me restait grand chose à perdre non plus...
@GMO
Ma réponse est en partie dans ce que je dis à Siesta, oui, je vais être terriblement malheureuse si on se sépare, mais aujourd'hui déjà, je suis terriblement malheureuse d'être avec lui alors qu'elle est là. Donc je suis habituée, quelque part, et c'est ce que je dis, je n'ai plus grand chose à perdre, et il faut se méfier des gens qui ont très peu à perdre. Je pense que la plus en danger c'est elle, parce qu'elle est pathologiquement dépendante. Finalement moi j'ai tellement souffert que je suis en position de force : on ne peut plus me faire accepter tout et n'importe quoi, et je n'ai pas peur de tout perdre.
Du coup c'est aussi une question sur la dépendance qui est intéressante. Je pense que les gens très attachés et très patients finissent pas être les plus indépendants, parce qu'on leur en fait tellement voir en partant du principe que c'est dû, que ce sera toujours là, que le jour où ils décident que ça suffit, on se rend compte de tout ce qu'on a perdre à les laisser partir (et ça rejoint ce qu'on disait avec LuLutine sur mon fil : ne jamais demander à l'autre des sacrifices qu'on soit incapable de rendre un jour).
Discussion : Avez-vous déjà jeté l'éponge ?

aviatha
le lundi 06 janvier 2014 à 16h38
Je ne peux que rejoindre ce que dis Siestacorta, même si moi je parle de l'autre côté du miroir, là on sont les gens à qui on peut pas faire confiance ^^
Les rares personnes à qui j'ai expliqué un peu ce qui se passe s'étonnent (du moins au début) que je lui ai pas juste jeté la vaisselle à la figure avant de me barrer, parce que "c'est un principe". Alors que non, justement. Vouloir un avenir commun, c'est pas rester camper sur ses principes, se dire "moi j'ai décidé ça alors c'est comme ça puis c'est tout", c'est aussi essayer de voir comment nos besoins, nos envies, notre bien-être peuvent s'accorder à celui d'en face. Quitte à reconnaître que des fois c'est pas possible.
Actuellement la démarche dans laquelle je suis c'est aussi ça, je suis arrivée au stade où j'ai beau essayer, la non-exclusivité pour moi, c'est juste viscéralement impossible, et pire encore pour lui, pour l'autre demoiselle aussi c'est impossible, au point qu'elle m'a clairement dit que si j'avais pas mis un ultimatum, elle en aurait mis un à peine quelques semaines plus tard.
Donc est-ce que lui va y renoncer ? Je l'espère, ne serait-ce que pour lui, parce que sinon il n'y a aucune de nous deux qui va rester, alors que ça lui arrache déjà le ventre de penser à en perdre une seule...
Discussion : Au secours : polyamoureuse ? Il me propose le mariage… monogame

aviatha
le lundi 06 janvier 2014 à 12h21
*roulements de tambour*
Ladys and gentlemen, player 2 has joined the game !
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le lundi 06 janvier 2014 à 11h46
Et c'est un choix parfaitement défendable. Mais ce n'est pas à moi qu'il faudrait dire ça ^^ Ce n'est pas moi qui ai fait cette demande en premier, je me suis contenté d'accepter, en stipulant bien qu'un jour il lui faudrait me rendre la pareille car je n'avais pas vocation à faire ça toute ma vie. Le reste, c'est une histoire entre lui et lui.
Discussion : Paumée avec un polyamoureux

aviatha
le lundi 06 janvier 2014 à 00h34
Encore une fois j'ai conscience que ce que je lui demande (et à quoi il s'est engagé au passage) est un sacrifice. Mais je pense que quand on demande de lourds sacrifices à quelqu'un, vivre dans la réciprocité implique qu'on soit prêt à lui rendre la pareille, sinon c'est partir du principe que tout nous est dû, et ça, pour moi c'est niet.