Question pragmatique pour les poly avertis, ça court pas les rues les poly non ?
#

(compte clôturé)
le jeudi 15 décembre 2011 à 22h45
.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

Lilly
le vendredi 16 décembre 2011 à 00h33
(Et en lisant cette question, j'imaginais des poly-animaux sauvages lâché·e·s dans les rues... L'image est marrante...)
Hello !
Est-ce qu'il y a beaucoup de polyamoureuse·reux ? Non, l'immense majorité des gens vit de façon monogame.
Mais je ne crois pas que ce soit pour autant si problématique. Des personnes capables d'accepter le polyamour, de questionner leur vision des relations ou d'accepter de vivre une relation avec quelqu'un·e de poly il y en a déjà plus. Il y a aussi des polyamoureuse·reux capables de compromis. ;) Ce n'est pas parce que tu es polyamoureuse que tes partenaires doivent nécessairement l'être aussi. Il faut simplement trouver un arrangement qui convienne à tout le monde, où les désirs de chacun·e sont pris en compte.
D'un point de vue plus personnel, je préfère ne "m'attaquer" qu'à des gens déjà poly ou au moins familiarisé·e·s avec ces questions. Parce les relations non-exclusives sont pour moi un choix conscient, politique, féministe, d'émancipation. Alors les gens qui m'entourent ne sont pas là par hasard et ont des choix de vie compatibles. Je vis dans une bulle poly-friendly quoi ! Et je ne me sens pas forcément le "droit" d'aller déranger dans leurs convictions des gens qui ont envie d'une vie à deux.
Enfin, sur la question du choix de qui on aime, je vais te tenir le même discours que sur la jalousie. C'est une formulation qui revient souvent ici : on ne choisit pas ses sentiments mais on peut décider de ce qu'on en fait. Un·e poly qui ressent de la jalousie n'est donc pas forcé·e de l'exprimer mais peut chercher à lutter contre, à comprendre, à faire avec, etc.
On peut être soudainement fasciné·e par quelqu'un·e et n'en rien faire, non ? Moi, j'avoue, je suis souvent attirée par des garçons très prétentieux, de ceux qui se rendent même pas compte que j'existe tellement ils ne s'intéressent qu'à leur nombril ou par des filles franchement hétéros... alors je me contente de rêvasser. Et j'tente ma chance avec des gens avec qui j'ai des points communs et des choses à partager. Je parle aussi très vite de ma vision des relations, afin que l'autre sache à quoi s'attendre avec moi.
#

Popol (invité)
le vendredi 16 décembre 2011 à 03h57
Difficile de rencontrer des PA, non; il y a assez d'événements capables de rassembler des poly.s.
Difficile de tomber amoureux exclusivement de personnes qui ont les mêmes vues, ça, oui, c'est beaucoup plus dur.
Parfois, je vis ces rencontres comme le lieu et l'occasion de pécho au marché des gens qui mettent leur sacro-sainte liberté au-dessus de tout; comme une facilité, une diminution de la prise de risque; une occasion de clamer à la face des autres qu'on est disponible, voire d'étaler son carnet de bal.
[C'est pour ça que je n'y vais plus, je m'y emmerde terriblement.]
Je préfère me laisser charmer, et découvrir ce qu'une rencontre offre de liberté intrinsèque.
Un a priori sur le genre de personnes qu'on veut bien laisser entrer dans notre vie, ça reste un a priori: le polyamoureux psycho-rigide sur ce point, ce n'est pas une denrée rare.
#

(compte clôturé)
le vendredi 16 décembre 2011 à 12h07
.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

(compte clôturé)
le vendredi 16 décembre 2011 à 12h12
.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

Popol (invité)
le vendredi 16 décembre 2011 à 12h45
Polypseudo, j'ai lu avec grand intérêt ton dernier post, ça parle de laisser un peu d'oxygène pur nous chambouler - ça me rappelle le cocktail de gaz hilarant puis d'oxygène soûlant que l'orthodontiste m'administrait ... :-) . Même un pétard n'a pas le même effet!
Et puis cette amie qui ne donne plus signe de vie, ce n'est pas tant toi qu'elle rejette, qu'une partie d'elle-même.
#

(compte clôturé)
le vendredi 16 décembre 2011 à 13h23
.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

LuLutine
le vendredi 16 décembre 2011 à 17h48
Pour donner des éléments de réponse à la question du sujet :
- j'ai découvert le polyamour alors que j'étais en couple avec un amoureux qui avait aussi envie d'une relation ouverte, mais au départ j'étais quand même un peu plus polyamoureuse que lui ;) (lui, il était plus dans l'idée "monogamie en série", quitte à quitter quelqu'un pour revenir avec ensuite ; ou alors dans l'idée "entorse au règlement sous réserve d'acceptation de l'autre" - bon, ça j'avoue que c'était notre idée de départ avant de connaître le polyamour) ;
- par la suite j'ai rencontré un autre amoureux qui avait toujours été exclusif, principalement (je suppose) parce qu'il ne connaissait pas non plus le polyamour ; il savait que j'étais déjà en couple bien sûr et a rapidement rencontré deux autres amoureuses...autant dire qu'il n'agit plus vraiment de façon exclusive depuis qu'il sort avec moi ;) ;
- enfin, j'ai une relation avec un homme qui au contraire est exclusif et a beaucoup de difficultés à accepter mes choix, mais qui d'un autre côté n'a pas envie de me quitter et est prêt à construire quelque chose avec moi.
Si on fait le bilan, depuis que je suis polyamoureuse "de fait", deux de mes amoureux sur trois qui ne l'étaient pas auparavant le sont aussi...
Limiter ses rencontres à la sphère poly, ça me semble dommage parce que d'une part, il y a des poly qui s'ignorent, d'autre part il y a des personnes exclusives mais "polyacceptantes" avec qui une très belle relation est possible et enfin, je trouve qu'aimer quelqu'un m'a toujours apporté quelque chose de positif, même lorsque les sentiments n'étaient pas réciproques ou que la personne ne voulait pas être en relation avec moi parce qu'elle était exclusive.
#

(compte clôturé)
le vendredi 16 décembre 2011 à 19h02
Sur la question de la "bulle", je crois que tout dépend aussi du moment de sa vie, de la situation dans laquelle on se trouve. La question n'est finalement pas tant de savoir s'il y a ou non des poly ou des polytolerants autour de nous. La question est de savoir ce qu'on est capable de supporter en terme de prise de risque - et je crois bien que ce n'est pas une capacité égale dans toute une existence. Il faut quand même pas mal d'assurance, de confiance en soi - et aussi je crois un peu d'expérience quand même - pour arriver à créer les conditions d'une relation ouverte et aborder la question avec des gens dont on ignore totalement où ils se situent sur l'echiquier. Alors en période de découverte ou de fragilité, ça peut être rassurant et même bénéfique de "cibler" ses rencontres. Dans un monde idéal on n'en aurait jamais besoin, mais... On ne vit pas dans un monde idéal.
Mais je confirme qu'il est parfaitement possible de vivre de très belles choses quand on est polys avec des monos assumés, soit qu'on les "convertisse" ( hihi) soit qu'on trouve avec eux un modus vivendi - sachant qu'on est tous des personnes avant tout, et qu'un choix de vie ne saurait suffire à définir une personne à mes yeux...
#

(compte clôturé)
le vendredi 16 décembre 2011 à 19h37
.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

eolemuse
le vendredi 16 décembre 2011 à 20h54
@polypseudo
aller vers qui? Vous même déjà comme vous avez commencé à le faire, vers votre compagnon aussi paradoxalement...
...et ensuite de nouvelles rencontres qui viendront bien fatalement, nées de votre désir de rouvrir les fenêtres...
vous avez déjà fait exploser le coffre fort...plus qu'à repartir avec le contenu (attention c'est super technique mais faisable! Prendre tout son temps et s'y reprendre à plusieurs fois si nécessaire sous divers angles) ;-)
#

PolyEric
le vendredi 16 décembre 2011 à 22h29
polypseudo
On m'a dit : "étant donné qu'on ne choisit pas de qui on tombe amoureux...."
A fur et à mesure des années qui passent, j'ai pu remarqué que je tombais de moins en moins amoureux de personnes qui ne me correspondaient pas, c'est à dire qui n'étaient pas faites pour moi, des personnes dont le destin allait, de toute évidence, diverger du mien si je commençais une relation avec elles.
Il y a un truc dans mon cerveau qui affine toute nouvelle sélection en fonction des expériences agréables et désagréables passées, parfois même contre mon gré, alors même que j'essaye de forcer le destin en me contrariant un peu. Au final, mon "instinct" rejoint ma philosophie, ou le contraire, va savoir, toujours est-il que ça converge. Du coup, je n'essaye plus de forcer, je vais même jusqu'à chercher, au fond de moi, ce que j'aime vraiment, pour rester le plus possible sur ma route (car la tendance à s'en écarter est forte, vu la difficulté, et parfois je ne sais plus ce que je veux, ce qui nécessite alors de choisir entre mes aspirations profondes et celles qui résultent de la pression extérieure, ou qui résultent d'expériences traumatisantes).
Concernant le problème du nombre de poly, j'ai passé toute ma vie à essayer inutilement de 'convertir'. En fait, ce n'est pas la peine. Il suffit de s'imposer tout en s'expliquant (pour que ce ne soit pas trop nébuleux pour l'autre). Ensuite, si ça passe, tant mieux, et si ça ne passe pas, tant pis. De toute façon, forcer les choses, aboutit à des années de vie perdues, pour rien.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

(compte clôturé)
le vendredi 16 décembre 2011 à 22h56
.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

Popol (invité)
le vendredi 16 décembre 2011 à 23h52
En effet, poly ou mono, c’est pas plus facile comme ceci que comme cela !
Je te trouve drôlement sévère avec toi-même de te traiter de novice qui sort du couvent :-) . Et même si c’est de ça que tu crois avoir l’air, le grand secret, c’est je crois d’arriver à se fiche de l’image qu’on donne, puisque de toute façon il y aura toujours quelqu’un qui trouvera à y redire. Du bon boulot de renforcement devant toi, plus qu'autre chose, à mon sens.
Engourdie ne veut pas dire gourde, et puis avant de passer au match, on s’échauffe, on réveille ses muscles. Un peu d’indulgence avec toi-même, et pourquoi pas ?
#

oO0
le samedi 17 décembre 2011 à 03h07
Salut Polypseudo,
même si je viens aussi d'un milieu très traditionnel, je suis resté longtemps réservé sur ses schémas relationnels avant de trouver à la fin de l'adolescence une voie alternative pour penser en dehors de ces schémas. Bref, je pourrais difficilement me reconnaître dans ton parcours.
Il y a cependant un point sur lequel je reconnais le mien, certains épisodes où le besoin de se dire que s'est possible confine à une envie pressante de le vivre réellement pour se rassurer de la possibilité de le vivre. C'est là que la question de qui fréquenter ou des lieux à fréquenter se posent. Personnellement, ce que je retiens de ce genre d'épisodes, c'est qu'ils exprimaient davantage la nécessité de m'accepter tel que je m'éprouvais. M'accepter m'a aider à mieux accepter les autres ainsi que ce qui était possible ou non avec.
_____________________
Enfin soit, je ne peux donc revenir qu'à ta question de départ, soit le fait paradoxal que peu de personnes sont disposées à plusieurs relations, ce qui ne laisse que peu de possibilité de vivre plusieurs relations et d'autant plus qu'il ne suffit pas d'y être disposé, mais partager une attirance et des affinités déjà plutôt rare à trouver.
Se limiter d'un point de vue pragmatique aux chances de succès de vivre ouvertement plusieurs relations, à l'heure actuelle, c'est aller au devant de grandes déceptions, si le but est plusieurs relations et non, l'ouverture. Par contre, les quelques périodes de ma vie où j'ai eu l'occasion de vivre une ou plusieurs relations ouvertes ont été l'occasion de découvrir une tout autre qualité relationnelle. Ce qui m'amène à penser qu'une relation ouverte, même sans autres relations en vaut la peine.
Pour ce qui est de chercher d'autres relations à l'intérieur de la sphère poly, je pense que cela ne peut que créer un effet ghetto dont le milieu LGBT pourtant bien plus large se plaint. Pour ma part, je n'y ai recontré qu'une fois une personne qui m'ait réellement attiré. Cela en est resté à un silence froid comme souvent ailleurs bien que je pensais que cela aurait pu être pour chacun l'occasion d'aborder le sujet de manière plus concrète sans se sentir obligés pour autant de vivre quoi que ce soit. Une autre fois, je me suis vu prêté des intentions, mais aussi des sentiments que je n'avais pas au point de revivre l'une des pires expériences de défiguration que j'ai connu. Le genre d'expérience qui laisse des traces indélébiles dans la confiance en soi tant il est possible de se sentir complètement dépossédé de ses intentions au profit d'une image de soi qui n'est guère plus bénéfique pour l'estime de soi que pour celle des autres de part et d'autre. Quelles que soient les relations, elles restent fragiles, humainement fragiles. Reste que, à cette dernière exception près, j'ai toujours apprécié les échanges et les rencontres faites dans la sphère "poly".
Bref, si le but est d'avoir plusieurs relations, je pense que toute la différence que peut faire le sujet est manquée. C'est plus efficace de rester fermé sur la question que de s'en ouvrir. Par contre, vivre une relation sans que la possibilité d'autres relations soit vécue comme une menace, cela change profondément la manière de la vivre. Et c'est là que, d'un point de vue pragmatique, je vois la différence. Tout comme la communauté LGBT permet de penser les relations en dehors des conflits d'identités hommes femmes, je pense que le sujet permet de les penser et les exprimer en dehors du conflit du nombre. À l'heure actuelle, ce qui me semble avoir le plus de chance de progresser, ce n'est pas la possibilité d'entretenir plusieurs relations, mais dédramatiser les accents tragique qui entoure cette possibilité. Que ce soit aimer ou simplement désirer, ces accents tragiques semblent oublier que c'est tout le contraire que de vouloir du mal à qui que ce soit. Éprouver des sentiments pour une tiers personne, ce n'est pas vouloir du mal à qui que ce soit d'autre. Tout d'abord, qu'il s'agisse d'amour ou de désir, aucune personne ne choisit ce qu'elle éprouve et ce ne peut donc être vouloir puisque cela ne se choisit pas. Ensuite, l'amour ou le désir vise le bien être et non le mal être. Prendre conscience de cela à l'intérieur d'une relation ouverte ou non, cela ne peut que l'alléger, même si la vie quelle qu'elle soit ne peut nous éviter d'avoir mal. (Cela peut même alléger les rencontres où, pour ma part, une fois sur deux, j'ai l'impression que les personnes ne comprennent pas que je ne leur veux aucun mal, que du contraire, et que si je ne peux aucun bien pour elle, il n'y a rien de plus facile que de ne rien faire si c'est tout le bien que je peux faire.) Voilà ce que j'apprécie apprendre à découvrir avec d'autres dans la sphère "poly".
S'il arrive que des rencontres peuvent donner lieu à des relations, cela n'est pas plus interdit qu'ailleurs, pas plus que ce n'est plus évident. Mais si cela devient le but, l'effet ghetto d'une communauté fermée n'est jamais loin. C'est comme avoir une relation pour avoir une relation, ça craint, peu importe le nombre.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

(compte clôturé)
le samedi 17 décembre 2011 à 17h39
.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

Popol (invité)
le samedi 17 décembre 2011 à 21h34
S'échauffer, oui, se brûler, non. Faut faire ses expériences, mais l'ouverture signifie qu'on peut rencontrer de tout; je vais te dire ce que me dit le psy: laisse-toi sentir, écoute ton intuition, mais avant tout prends soin de toi. La liberté des uns et des autres ne se ressemble pas forcément, découvre la tienne.
#

(compte clôturé)
le samedi 17 décembre 2011 à 21h48
.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
#

p'tite julie (invité)
le samedi 17 décembre 2011 à 23h20
Concernant le problème du nombre de poly, j'ai passé toute ma vie à essayer inutilement de 'convertir'. En fait, ce n'est pas la peine. Il suffit de s'imposer tout en s'expliquant (pour que ce ne soit pas trop nébuleux pour l'autre). Ensuite, si ça passe, tant mieux, et si ça ne passe pas, tant pis. De toute façon, forcer les choses, aboutit à des années de vie perdues, pour rien.
bonsoir a tous, je pense qu'on ne peut pas convertir les non PA, c'est peine perdu ! S'imposer, n'est pas non plus mieux, essaye d'expliquer a un(e) non-poly ta philosophie de vie et il(elle) te prendra pour un(e) extra terrestre.
Je ne pense pas que ce sont des années perdues, si tu trouves la bonne personne, même au bout de 20 ans ou plus de recherches, ça vaut le coup d'attendre, et pour le coup je te trouve bien défaitiste !
Quand tu auras trouvé, tu oublieras ces années,
ne penses tu pas ????
#

(compte clôturé)
le dimanche 18 décembre 2011 à 10h33
.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.