Rencontre vs Relation (dynamique de rencontre vs dynamique relationnelle)
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artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 01h25
J'ai envie ici de parler de Rencontre vs Relation.
Et peut-être d'inverser quelque chose, ou de me détacher de ce terme de "Relation".
[Avertissement pour les personnes qui me connaissent ou me rencontre dans la vraie vie : sur ce site j'aime théoriser un monde meilleur, j'aime étudier comment vivre des relations plus saines, etc. Pour autant il y a en général un fort écart entre ce que je peux ici prôner, et ce que concrétement je réussis à vivre dans la vraie vie, dans de vraies interactions, là où mon individualisme ou mon égoïsme, prennent bien souvent le dessus.] / J'ai senti que cet avertissement pouvait être utile pour ce fil en particulier. Et tant qu'à faire, je l'ai ajouté de manière générique sur mon profil.
J'ai déjà ici proposé de remplacer Relation par Rencontre dans l'expression Énergie de la Nouvelle Relation.
Et récemment, un post de @Alastor m'a inspiré… et donné envie d'aller un peu plus loin encore.
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On considère généralement que la rencontre précède la relation.
En un sens c'est vrai. Surtout si l'on pense la rencontre à l'aune des "sites de rencontres", comme un rencard, un date… qui bien souvent à pour objet justement d'aller vers quelque chose d'autre : amourosité, sexualité, relation et tout ce qui s'ensuit, escalator oblige.
Mais admettons un instant que l'on désactive cet escalator, et qu'il n'y ai plus cette question de transformer la rencontre en Relation.
Et regardons ce qu'il se passe.
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Le terme Relation me plaît de moins en moins.
Certes il m'a été utile, fût un temps, pour remplacer de manière générique les mots : couple, amoureux, sexuel, etc. Voire amitié, pote, famille, etc. Il m'a permis de ne pas nommer ce que contenait le lien, de ne pas présupposer si c'est du polyA, de l'anarchie relationnelle, une relation hétéro-homo-bi, etc. Bref d'utiliser un langage plus inclusif pour nommer les choses de manière plus large, plus ouverte.
Mais d'une part j'ai constaté avec le temps que le mot relation finissait toujours par désigner ce que je cherchais pourtant à défocaliser : la RAS (relation amoureuse et sexuelle). Les amitiés, potes, famille… n'ont généralement pas le droit d'accéder au vocable de Relation, qui par défaut désigne quelque chose d'intime (sexuel), d'intense (amoureux), de stable (couple & co).
D'autre part je ne voyais pas que ce mot de Relation contenait en lui-même un fort taux de monogamie résiduelle. Dans ce qu'il connotte de ce qu'est une "vraie" relation, en ne défocalisant pas grand'chose, en multipliant des relations de types monogames.
Enfin je ne voyais pas que ce mot de Relation implique une idée de stabilité, d'inscricption dans la durée voire dans le marbre, et même une manière de compter sur des acquis. Je ne vis pas des échanges qui peuvent s'arrêter demain, donc je n'ai pas trop besoin de me remettre en question, je vis une relation, sous entendu presque un truc linéaire, homogène, solide ; un peu en mouvement certes, mais pas trop non plus. Remettre cette stabilité en cause, c'est risquer la rupture relationnelle.
Au biais de progression (l'escalator), s'ajoute un biais hiérachique (la primauté de la RAS), et un biais de stabilité (la relation, qui s'oppose à la rupture).
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Et si on désactivait la relation, pour rester dans la rencontre ?
Rencontre sera entendu ici au sens du rapprochement de deux mondes qui vont s'observer et comme le dit @Alastor s'intéresser à essayer de [se] connaître, [se] comprendre et [se] respecter.
Une rencontre n'a pas de progression définie, ne se compare à aucune autre, et est toujours en mouvement.
Une rencontre est un mouvement de curiosité empathique vers l'autre, et non pas le fait d'attirer l'autre à soi.
Si cette curiosité empathique disparaît, alors à la limite il n'y a plus que… relation.
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Et j'ai le sentiment, justement que dès qu'on quitte la NRE, cette curiosité empathique (si elle était réellement là en NRE, et que ce n'était pas que faux-semblants) tend à s'estomper, voire à disparaître avec le temps, au fur et à mesure que la relation s'installe.
Et que l'on soit en dynamique mono ou poly ne change pas grand'chose.
On connaît l'autre par coeur, ou on croit le/la connaître par coeur.
Il n'y a plus de goût pour connaître, comprendre et respecter l'autre, juste des habitudes relationnelles.
Cette installation dans la stabilité, dans l'habitude, voire dans la moristé, à mon sens, fait partie intégrante de l'escalator.
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Est-ce que rester dans une dynamique de rencontre, c'est à dire de curiosité empathique, sans d'ailleurs forcément aller dans l'intensité et l'urgence de la NRE relationnelle, permettrais de désamorcer l'escalator, et par la même occasion l'inélucatbilité de l'affadisssement du lien ?
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Évidemment ça peut paraître une belle utopie sur le papier, et pas du tout réalisable dans le concret.
On ne choisis pas forcément comment évolue notre curiosité ni notre empahie.
Mais on pourrait se dire aussi qu'on arrête le lien, si cette curiosité empathique disparaît ?
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J'ai aussi le sentiment qu'il y a un fort biais de construction genrée.
Qui s'intéresse réellement à l'autre et sur la durée en ce monde ?
Qui au contraire s'y intéresse, ou fait mine de, le temps d'un rencard, ou d'une NRE, et désinvestit totalement la chose, une fois certaines étapes franchies (sexualité, mise en relation…) ?
Mais aussi qu'est-ce qui des deux côtés de la construction genrée peut nous emmener vers des travers aux conséquences possiblement identiques ?
Bref ça me fait pas mal réfléchir sur les causes de nos échecs relationnels hétéros.
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Peut-on garder la dynamique de rencontre vivante au delà d'un certain stade ?
Si oui, comment ?
Peut-on empêcher que la rencontre bascule — via un mode relationnel — vers un genre d'indifférence (unilatérale ou réciproque) ?
Est-ce que arrêter de chercher à l'aller de l'avant, de chercher à stabiliser la relation, de chercher à hiérarchiser les liens, permettrait de nouvelle modalités interactionnelles ?
La sincère curiosité empathique pour l'autre est-elle viable dans la durée ?
Et comment y accède t-on quand on n'a pas été construit dedans ?
En quoi nos constructions genrées réciproques sont des freins à une rencontre sans cesse renouvelée ?
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J'ai en tout cas le sentiment qu'il y a quelque chose à regarder à la racine.
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artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 11h20
Du coup si je résume,
- il y a d'abord une rencontre, qui s'accompagne éventuellement d'une NRE-rencontre (et qui n'a pas besoin de NRE-relation)
- puis pour prolonger ça, mille possibles (dont la classique relation monogame et/ou poly, amoureuse et sexuelle) et dans ces mille possibles (où l'on trouvera l'amitié, la comète, l'interaction-sans-relation, les liens de Schrödinger, les micros-ruptures assumées, et tout ce qui ne rentre pas dans les clous de la RAS) il pourrait y avoir… une évolution de la rencontre vers… une dynamique de rencontre sans cesse renouvelée.
Cette dynamique de rencontre ne cherche pas à figer quoi que ce soit en relation, assume de ne pas être dans une logique d'urgence (une rencontre, et la dynamique qui s'ensuivra, peuvent prendre tout leur temps), n'a pas d'autre but que poursuivre la dynamique, et de ce fait n'a pas d'attentes, ne craint pas la rupture (puisqu'il n'y a pas volonté de relation), ou plutôt assume les micro-ruptures, est peu affectée par les notions de possessivité, etc.
On pourra m'objecter bien sûr, que c'est une modélisation idéaliste, utopique, qui ne prend pas en compte nos failles, nos dépendances affectives, nos besoins concrets de rassurance et de stabilité, nos jalousies effectives, etc.
Mais en tant que modélisation c'est un paysage, pas un but à atteindre. Une dynamique, pas une solution toute faite. Une construction évolutive, pas un bunker affectif.
Modélisation qui peut à la limite se superposer, à une réalité plus complexe. Pour venir parfois, dans nos relations existantes, donner de l'air, ouvrir des espaces, ou nous aider à apprivoiser l'impermanence de toute chose.
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artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 11h39
Aussi j'ai envie d'ajouter que dans une dynamique de rencontre, si l'on va quelque part, c'est vers l'autre.
L'aller vers, n'est pas vers une chose concrète pour nourrir des besoins (sexualité…), pas vers une stabilité dans un lien (relation…), pas vers un fantasme holywwodien (amourosité…) mais juste vers… le territoire et le monde (intérieur) de l'autre.
Ça n'empêche pas tout le reste.
Mais ça permet de clarifier ce qui est quoi.
Et de clarifier les mouvements, les dynamiques en jeu.
Ai-je envie de te rencontrer, d'aller vers toi ?
Ou ai-je envie de nourrir mes besoins, d'asseoir mon confort affectif, de vivre mon rêve fantasmé ?
Un peu comme avec la compersion.
Ai-je sincérement envie de ton bonheur et ta liberté ?
Ou ai-je envie de mon bonheur et ma stabilité ?
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Robje (invité)
le mardi 04 mars 2025 à 12h02
En te lisant, j’ai eu le sentiment que certaines réflexions philosophiques ou sociologiques pouvaient résonner avec ce que tu exprimes, notamment sur la distinction entre rencontre et relation, ou sur la manière dont nos liens sont façonnés par des normes. Des penseurs comme Levinas, Buber ou encore certains courants comme l’anarchie relationnelle abordent ces questions sous des angles différents. Peut-être que certaines de ces pistes pourraient faire écho à ta réflexion.
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artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 15h59
Robje
Des penseurs comme Levinas, Buber
Merci pour les réf' (je n'ai lu ni l'un, ni l'autre, même si leur noms me sont familier).
Pour autant, je sens que j'aurais préféré des réf' moins datée ou moins masculine.
Certes il y a plein de choses bien à prendre chez tous ces vieux penseurs.
Mais d'une part ça demande souvent une bonne dose de recul, de contextualisation voire d'indulgence (untel parle depuis son époque et son statut social, logique qu'il y ai du sexisme ou du mépris de classe).
Et d'autre part ça invisibilise d'autres oeuvres moins connues et souvent passionnantes.
Je trouve par ex. beaucoup d'inspiration chez Kollontaï ou Vasallo, pour ne citer qu'elles.
À minima, je trouverais judicieux, dans un souci d'élaboration collective d'une pensée, d'expliquer en quoi ces lectures ont été nourrissantes pour toi, et en quoi elles te semblent apporter de l'eau à notre moulin.
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Robje (invité)
le mardi 04 mars 2025 à 18h17
Je ne connais pas bien tous ces auteurs, mais ce que tu dis m’intéresse. De mon côté, j’avais plutôt vu ça sous un angle philosophique, avec l’idée que la rencontre peut rester ouverte et ne pas forcément devenir une relation figée. Si j’ai bien compris, Kollontaï et Vasallo critiquent surtout la façon dont la société nous pousse à ranger nos liens dans des cases et à leur donner une hiérarchie. C’est intéressant, mais je ne suis pas sûr de bien voir comment ça rejoint ce que tu dis sur la rencontre. Pour toi, sortir de la relation, c’est aussi un choix politique ?
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Tiao88
le mardi 04 mars 2025 à 20h47
artichaut
Cette dynamique de rencontre ne cherche pas à figer quoi que ce soit en relation, assume de ne pas être dans une logique d'urgence (une rencontre, et la dynamique qui s'ensuivra, peuvent prendre tout leur temps), n'a pas d'autre but que poursuivre la dynamique, et de ce fait n'a pas d'attentes, ne craint pas la rupture (puisqu'il n'y a pas volonté de relation), ou plutôt assume les micro-ruptures, est peu affectée par les notions de possessivité, etc.
Non je n'aime pas les ruptures et je les crains clairement. Quand une personne est entrée dans ma vie et dans ma tête (sauf choses extrêmement dures ou abus), j'ai du mal à la laisser sortir, en règle générale. Ce qui ne veut pas dire que les liens que j'ai avec mes relations ne se distendent jamais ou qu'elles ne sont pas appelées à se transformer (mais je ne vis pas ça de la même manière qu'une "rupture").
Et comment ne pas avoir d'attente? Si c'est une personne que je revois (et dont j'apprécie le contact) je m'attends au moins à discuter avec elle et à la connaître davantage, ne serait-ce que ça (et de partager du temps avec).
Pour le côté "urgence", j'avoue ne pas trop comprendre. A part quand je réalise que j'ai une attirance aussi sexuelle mais là aussi j'essaie de prendre mon temps (parce que de toute façon si je ne le prends pas un mimimum j'ai peur que ça devienne catastrophique). Et vu mes dernières réflexions sur le sujet je sens que j'ai besoin de mettre une nouvelle plaquette de freins pour ralentir encore plus... Donc dans tous les cas, j'essaie de prendre mon temps, que ce soit une personne qui deviendra mon ami.e ou... Ben euh bonne question.
artichaut
Un peu comme avec la compersion.
Ai-je sincérement envie de ton bonheur et ta liberté ?
Ou ai-je envie de mon bonheur et ma stabilité ?
Pourquoi l'un empêcherait l'autre? :-)
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artichaut
le mardi 04 mars 2025 à 22h05
Tiao88
Pour le côté "urgence", j'avoue ne pas trop comprendre. A part quand je réalise que j'ai une attirance aussi sexuelle mais là aussi j'essaie de prendre mon temps (parce que de toute façon si je ne le prends pas un mimimum j'ai peur que ça devienne catastrophique). Et vu mes dernières réflexions sur le sujet je sens que j'ai besoin de mettre une nouvelle plaquette de freins pour ralentir encore plus... Donc dans tous les cas, j'essaie de prendre mon temps, que ce soit une personne qui deviendra mon ami.e ou... Ben euh bonne question.
L'urgence, c'est vraiment le truc qui à mon avis charpente la NRE-monogamo-relationnelle (un chouïa moins en version poly, mais quand même) : il ne faudrait pas passer à côté d'un bon coup (dans tous les sens du terme) donc il faut faire vite vite vite.
Perso ça m'a pris du temps de retirer cette urgence-là. De me dire que personne ne menace la rencontre que je vient de faire. Et que peu importe le tempo, on a toute la vie, si on doit vivre des choses chouettes, on les vivra. Dans un jour, un mois, ou un an, qu'importe.
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Alabama
le vendredi 07 mars 2025 à 15h39
@artichaut : autant j'aime tes questionnements et tes réflexions car elles nourrissent les miennes, autant ça me manque que tu ne parles que très très rarement de ton vécu réel, ne serait-ce que pour illustrer comment tu vis concrètement ces questionnements, à quels endroits ce que tu vis y correspond ou pas, etc... c'est possible que tu aies déjà répondu à ça quelque part sur le forum en disant que tu voulais pas trop parler d'expériences perso, mais je réitère, car c'est quand même un biais très masculin de se cantonner au théorique pour ne surtout pas se mettre trop en jeu.
artichaut
Une rencontre est un mouvement de curiosité empathique vers l'autre, et non pas le fait d'attirer l'autre à soi.
Je dois dire que sans cet élément, pour moi une relation n'a pas d'intérêt d'être continuée. C'est la curiosité qui me pousse vers l'autre, et je dois dire que ma curiosité quand elle est satisfaite ne fait que grandir. Je dis cela dans le sens où ce qui a pu me lasser dans certaines de mes relations, c''est que l'autre mette des freins, des limites à ce qu'il est possible de connaître d'ellui, qu'il y ait un moment où on ne peut pas "en savoir plus".
C'est aussi ce qui donne mon incompréhension de la NRE "qui s'arrête". Dans le sens où je suis à peu près la même au moment de la rencontre et plus tard si la relation s'est construite. Et que j'ai pu observer que ce n'est pas le cas pour beaucoup de gens, particulièrement les hommes, mais pas que.
J'aime beaucoup l'idée de remplacer relation par rencontre, car tout de suite, le terme "NRE" me parle infiniment plus. J'ai eu de nombreux coups de foudre dans ma vie, qu'ils soient amicaux ou amoureux. J'aime bien aussi le terme "aventure", bien que plus connoté du côté de la sexualité, car je trouve que toute rencontre est une forme d'aventure : c'est l'inconnu, la curiosité, l'inattendu, des bonnes et des mauvaises surprises.
Pour moi la NRE est synonyme de grande curiosité, et de soif de connaître l'autre.
artichaut
Est-ce que rester dans une dynamique de rencontre, c'est à dire de curiosité empathique, sans d'ailleurs forcément aller dans l'intensité et l'urgence de la NRE relationnelle, permettrais de désamorcer l'escalator, et par la même occasion l'inélucatbilité de l'affadisssement du lien ?
Je pense que oui, et il me semble que toutes les traditions philosophiques et spirituelles vont dans ce sens, quand elles parlent de l'amour, ainsi que certains courants de thérapie de couple (je pense à la thérapie Imago, mais aussi au néo-tantra). C'est en tous cas ce que j'ai toujours recherché dans toutes mes relations je crois. Avec bien sûr, des bagages mono. Mais je crois qu'une de mes aspirations les plus fortes, c'est de rencontrer des personnes avec qui on continue tout au long de la vie de se rencontrer, de se mettre à jour, et de déconstruire ensemble nos présupposés culturels type "mono" "hétéro" et toutes les cases.
artichaut
Mais on pourrait se dire aussi qu'on arrête le lien, si cette curiosité empathique disparaît ?
Je crois que je fais ça, en fait. Quand je sens que je n'ai plus suffisamment d'accroche dans une relation, qu'il n'y a plus suffisamment de renouveau, je reste un peu en tentant d'inverser la tendance, et si ça ne prend pas je m'en vais. Cependant, je sais aussi que pour d'autres, la routine est sécurisante, c'est la garantie que s'il n' ya pas de suprise, il n'y a pas non plus de mauvaise surprise.
artichaut
J'ai aussi le sentiment qu'il y a un fort biais de construction genrée.
Je ne te le fais pas dire :-D
artichaut
Est-ce que arrêter de chercher à l'aller de l'avant, de chercher à stabiliser la relation, de chercher à hiérarchiser les liens, permettrait de nouvelle modalités interactionnelles ?
Je pense cependant que stabiliser une relation, permet la confiance réciproque suffisante pour continuer l'exploration mutuelle. Je ne crois pas que la curiosité se développe correctement dans une relation où il y a trop d'insécurité. Comme pour un peu tout, il me semble qu'il faut un juste équilibre entre stabilité (absence de surprise) et mouvement (aventure/curiosité).
Tiao88
Et comment ne pas avoir d'attente? Si c'est une personne que je revois (et dont j'apprécie le contact) je m'attends au moins à discuter avec elle et à la connaître davantage, ne serait-ce que ça (et de partager du temps avec).
Je suis assez d'accord avec ça. Je ne pense pas que l'absence d'attente existe dans une rencontre quelle qu'elle soit. Au mieux elles sont juste inconscientes, ou suspendues, mises sur pause car la rencontre et l'excitation qui la caractérise les supplantent dans l'instant T.
Même un chat a des attentes.
Je crois vraiment que c'est un horizon peu désirable que de vouloir ne pas en avoir. Il me paraît beaucoup plus intéressant, et riche, d'apprendre à les nommer. Et une rencontre qui se poursuit, est pour moi une rencontre où ces attentes peuvent être dites, prises en compte, discutées.
Message modifié par son auteur il y a 6 mois.
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Alastor
le samedi 08 mars 2025 à 22h02
artichaut
L'urgence, c'est vraiment le truc qui à mon avis charpente la NRE-monogamo-relationnelle (un chouïa moins en version poly, mais quand même) : il ne faudrait pas passer à côté d'un bon coup (dans tous les sens du terme) donc il faut faire vite vite vite.
Perso ça m'a pris du temps de retirer cette urgence-là. De me dire que personne ne menace la rencontre que je vient de faire. Et que peu importe le tempo, on a toute la vie, si on doit vivre des choses chouettes, on les vivra. Dans un jour, un mois, ou un an, qu'importe.
J'avoue que cette "urgence" je n'arrive pas a en sortir.
Me dire que personne ne menace la rencontre que je viens de faire c'est vraiment le truc dont j'aimerais me sortir.
Réussir à apprécier le rythme que prend la construction du lien entre moi et quelqu'un sans me dire ça va trop vite, ou bien ça ne va pas assez vite ( alors qu'objectivement il n'y a pas de rythme imposé, idéal sauf si on pense en terme de relation mono selon moi).
Par contre étant sur le spectre de l'asexualité je ne comprends pas du tout toutes les dynamiques dont vous parlez concernant l'urgence au niveau de la sexualité.
Et donc je me demande à quel point ce fait joue sur ma manière de rencontrer l'autre.
Je pense que ça joue énormément, forcément.
La sexualité n'étant pas du tout une attente pour moi quand je rencontre quelqu'un c'est forcément dans un autre but que celui-ci. Si je perçois que c'est un but pour l'autre je lui dit clairement que ça ne sera pas une possibilité avec moi.
L'avantage ça c'est que ça fait vite le tri et ceux qui n'avaient que ce but m'oublie vite.
Bon parfois je ne le vois pas tout de suite et je suis déçue quand je constate que c'était le seul but recherché de l'autre.
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artichaut
le mardi 11 mars 2025 à 18h55
*** Réponse Hors-sujet vis à vis du fil Rencontre vs Relation ***
Alabama
@artichaut : autant j'aime tes questionnements et tes réflexions car elles nourrissent les miennes, autant ça me manque que tu ne parles que très très rarement de ton vécu réel, ne serait-ce que pour illustrer comment tu vis concrètement ces questionnements, à quels endroits ce que tu vis y correspond ou pas, etc... c'est possible que tu aies déjà répondu à ça quelque part sur le forum en disant que tu voulais pas trop parler d'expériences perso, mais je réitère, car c'est quand même un biais très masculin de se cantonner au théorique pour ne surtout pas se mettre trop en jeu.
Non, je n'ai pas dit quelque part sur le forum que je ne voulais pas trop parler d'expériences persos.
Mais oui, de fait, je le fait peu… ici.
Je l'ai fait plus jadis. Je l'ai parfois fait ici sous d'autres pseudos (pour rendre compatible la pudeur, ou l'envie d'anonymat avec le besoin de trouver du soutien ou des réponses).
De fait ici, je suis plus dans la théorie, je range mes idées.
Je ne vis pas trop cet espace, comme un espace de soutien (tels les cafés poly), même si beaucoup viennent ici pour ça. Ni même de solidarité (la quantité de messages relous, pour ne pas dire mascus m'empêchent, je pense, de le vivre ainsi). Ni même affectif (j'ai moins envie qu'avant, de rencontrer dans la vraie vie, les personnes avec qui je discute ici).
J'ai aussi pris un certain recul depuis que je ne me vis plus comme polyamoureux.
Alors j'y développe des idées. Un peu solo, un peu avec les rares personnes offrant du répondant et nourrissant mes réflexions.
J'avoue, je suis friand de ces discussions intellectuelles et théoriques, de ces développement d'idées, de ces recherches sémantiques et lexicales.
J'y archive et y recense des choses (des listes) pouvant être utiles à d'autres (les personnes réfléchissant sur les liens et les relations).
Je comprends que ça puisse être frustrant. Et peut-être que je donnerai un peu plus de personnel dans les temps à venir. Je ne promets pas.
Inversement lire des récits de vie ou des points de vue individuels, peut parfois me lasser. Je ressent parfois le besoin d'un point de vue, non pas généralisant (comme la plétore de posts qui sur ce forum font des généralités à l'emporte pièce), mais tout de même avec une capacité à élargir le champ de vision au delà de son vécu personnel.
Souvent, j'ai le sentiment d'écrire ce que j'aimerais lire.
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artichaut
le mercredi 09 juillet 2025 à 14h37
Je signale ce fil que je viens de lancer : Critique des sites de rencontres qui me semble dans le sujet des réflexions de ce fil.