Le/la mono polycompatible
#

Siestacorta
le mardi 12 septembre 2023 à 12h00
Je viens de tomber sur un article poly en anglais, qui demande si la monogamie existe, finalement. Ou plutôt, qui pose que la monogamie, c'est peut-être quand on est poly-saturé avec un seul partenaire.
(Pour les gens pas habitués : poly-saturé.e, c'est quand en pratique et sentimentalement, on ne peut plus commencer de relation supplémentaire. Être poly-saturé et mono est un oxymore que la réflexion de l'article rend plus sensé).
https://www.discoveringpolyamory.com/blog/does-mon...
Je trouve, pour ma part qu'ya pas de quoi pousser si loin. Quand quelqu'un rejette toute relation pour un.e partenaire il est pas saturé, il est dans un rapport exclusif.
Et puis, même si tout le monde n"a pas eu à se poser l'exclusivité comme une simple option ni meilleure ni moins bonne, ce serait un proselytisme un peu bouché de considérer qu'il a juste pas vu la Lumière ni lu le vocabulaire.
La vie sentimentale est question d'individus, d'experiences, occasionnellement d'un parcours intellectuel. Et c'est valable pour les monos, on va pas nier la pertinence de leur parcours et de leurs attentes sous prétexte qu'on en connait des différents.
Donc faire de la monogamie un cas particulier de la non-exclusivité me semble exagéré.
Mais là où je vois un bon intérêt à la question, c'est que ça peut aider à comprendre des gens ou des moments dans une relation ouverte et asymétrique : une personne peut ne pas vouloir de relation supplémentaire parce qu'elle est déjà relationellement saturée avec une seule, mais comprendre que lea partenaire a plus de disponibilité.
Et ça remet une couche sur l'un de mes leitmotivs, le fait que le polyamour se definit plus par comment on réagit aux relations des autres que par notre propre disponibilité amoureuse.
(Corollaire : quelqu'un qui ne cherche que ces monos polycompatibles est classiquement polygame)
Message modifié par son auteur il y a un an.
#

LeGrandStyle
le mardi 12 septembre 2023 à 14h41
Siestacorta
une personne peut ne pas vouloir de relation supplémentaire parce qu'elle est déjà relationellement saturée avec une seule, mais comprendre que lea partenaire a plus de disponibilité
N’est-ce pas plutôt, une personne souhaite avoir des relations multiples, mais ne peut pas étant déjà saturée avec une relation ? Pour ma part, je pense que ces situations peuvent être très frustrantes pour les personnes impliquées, et il faut être doté d’une certaine maturité pour se réjouir que l’autre jouit de ce que nous désirons nous-mêmes.
Si la personne n’a pas de volonté d’avoir des relations multiples, et qu’elle laisse la liberté à son partenaire d’en avoir, alors c’est de la polyacceptance.
A mon sens, le polyamour se différencie de la polyacceptance par la volonté d’avoir des relations multiples. Après, on peut éventuellement dire qu’être polyamoureux, c’est aussi parfois passer par des stades de polyacceptance, mais on encule des mouches à ce point.
La monogamie, je la vois personnellement sur deux axes: un schéma sociétal (mariage etc.), et des besoins récurrents (se sentir le plus important, se sentir suffisant etc).
Comme dis dans le poste, les besoins dit « monogame » ont toute leur légitimité, et s’expriment en partie par l’exclusivité sexuelle.
Au final, dire que la monogamie c’est être relationnellement saturé revient à balayer du revers de la main des besoins aussi légitimes que ceux des non-monogames :/
#

Siestacorta
le mardi 12 septembre 2023 à 15h15
LeGrandStyle
il faut être doté d’une certaine maturité pour se réjouir que l’autre jouit de ce que nous désirons nous-mêmes.
En vrai ça je sais pas.
Pour quelqu'un ça dans sa majorité sexuelle, peut être une configuration ou un acquis, mais je crois pas que ce soit en soi difficile, et pas pour tout le monde pareil. Je veux dire : on peut se comporter en personne immature sur plein de trucs et être peu sensible à l'exclusivité, on peut être mature et exclusif parce qu'on se connaît.
J'ai du mal à définir le PA par la maturité, les gens poly se prennent le chou pour des queues... de cerises tout pareil, et j'ai vu des monos plutôt adultes ensemble, si, si, j'invente pas.
Compersion et désirs multiples ne sont par ailleurs pas des sentiments liés, pas tant que ça ; même si les deux ensemble rendent le polyamour nettement plus envisageable, on peut avoir l'un sans l'autre.
Pour moi, le compersif, ou même simplement la personne pas concernée par un besoin d'exclusivité, est plus quelqu'un qui rendra une relation poly possible que celle qu'a juste un kheur si Fort qu'il lui faut le faire battre plus souvent : la seconde peut parfaitement vivre sans polyamour, l'adultère, la polygamie ou la monogamie en série seront suffisants.
Je maintiens, le polyamour, comme pratique autant que configuration d'affects a surtout besoin de la part centrée sur l'autre pour être une proposition bien comprise.
Message modifié par son auteur il y a un an.
#

artichaut
le mardi 12 septembre 2023 à 16h09
Siestacorta
Quand quelqu'un rejette toute relation pour un.e partenaire il est pas saturé, il est dans un rapport exclusif.
Le pendant du poly-saturé, c'est le poly-frustré, dont on parle moins, alors qu'il est carrément plus fréquent.
Les poly me semblent d'ailleurs plus consciemments frustrés que les mono (puisque les monos en couple peuvent facilement avoir le sentiment de ne pas être frustrés, là où le poly pense qu'il peut avoir toujours plus).
Sauf les mono-célib' bien sûr, qui se retrouvent dans la même config' qu'un poly.
En fait, dès qu'on veut plus que ce qu'on a on est de facto frustré.
Et le polyamour c'est donc en quelque sorte une extension du célibat.
Finalement le "poly-saturé" (ou mono-saturé) ne serait rien d'autre qu'une personne heureuse dans ses relations.
Siestacorta
Donc faire de la monogamie un cas particulier de la non-exclusivité me semble exagéré.
Moi à la réflexion, ce qui me semble exagéré c'est de prétendre que la monogamie existe.
J'ai tendance à penser que la monogamie (ou en tout cas le mono-amour) est une invention.
Personne n'aime qu'une seule personne sur terre.
Ou alors ce sont soit des égocentristes mégalomaniaques qui n'aiment qu'eux-même (il doit bien y avoir quelques uns), soit des personnes tellement blessée par la vie qu'elles remplacent l'amour de soi par l'amour unique d'un alter-ego ou d'un avatar miroir d'eux-même, et sont incapables d'aimer qui que ce soit d'autre, obnubilé qu'elles sont par la quête d'elles-même (ce qui finalement est une variante du cas précédent).
Hormis ces égocentriques pathologiques —et je ne pense pas en avoir rencontré en vrai—, je ne connaît personne sur cette terre qui n'aime qu'une seule personne, donc qui soit mono dans la pure acceptation du terme.
À moins de distinguer la gamie de l'amour. Mais dans ce cas mettre en parallèle mono-gamie et poly-amour, n'a aucun sens.
Siestacorta
Et ça remet une couche sur l'un de mes leitmotivs, le fait que le polyamour se definit plus par comment on réagit aux relations des autres que par notre propre disponibilité amoureuse.
Pour te rejoindre sur ça, je dirais que la Monogamie, c'est une manière contractuelle d'interdire à l'autre d'avoir d'autres relations que soi, ou en tout cas d'avoir un droit de regard et de contrôle sur les relations de l'autre.
Ça n'a rien à voir avec l'amour (la soit-disant capacité d'aimer une ou plusieurs personnes).
Tout au plus, ça a à voir avec l'amour de soi, et comment on deale avec ses propres failles affectives et autres syndromes d'attachement.
#

Siestacorta
le mardi 12 septembre 2023 à 16h59
Oui, un usage du terme "exclusivité" peut par ailleurs changer le sens lexical de "monogamie".
Comme tu sais, je suis peu gêné par amour dans polyamour, parce que ce mot supporte bien la polysémie, et témoigne a minima de relations auxquelles on accorde poids et intensité.
Ya effectivement plein de pratiques non-exclusives où ces formes de sentiments et de relations seront trop lestées de "gamie" pour faire les cheminements qui supposent des levels d'émancipation inédits.
Pour moi, les "🌸💕🎻grands sentiments📺🎪 🌸" font partie, certes du problème, mais aussi de l'existant, du vécu.
Il ya une philia/storgé "déjà-là" aussi dans la vie des gens, oui on peut se baser sur ça ; mais les chaudoudoux empêchent pas les attachements de se cristaliser et de se vivre plus personnels, pour moi.
Même en ayant filtré les normes (ce qui pourrait bien s'exprimer en dynamique de pouvoir le temps de le faire, par ailleurs 🤔), une relation devient une histoire, chacun espérera rester un personnage important.
Aimer sans que ce soit dans des relations qui prennent et gardent forme, dans la société et dans le temps, c'est probablement à la fois quelque chose qui peut se faire et se fait déjà. Il ya des pratiques aimantes sans dénominations officielles. Mais perso le polyamour me donne des repères suffisants pour décrire mes aspirations à des gens avec qui j'imagine pouvoir relationner.
C'est peut-être un confinement conceptuel, mais pas forcément un impensé. Au contraire, je crois que c'est faire avec là d'où je viens.
Message modifié par son auteur il y a un an.
#

artichaut
le mardi 12 septembre 2023 à 19h57
En quittant la monogamie, on enlève la donnée mono (considérer n'avoir qu'un·e seul·e partenaire) et la donnée gamie (le package contractuel).
Quoique certaines personnes ont du mal à (ou font le choix de ne pas) quitter la gamie (par ex. en maintenant la dimension couple, ou contractuelle) et d'autres ont du mal à quitter le mono (le besoin d'une relation prioritaire, socle ou autre).
Du coup, oui, du point de vue des personnes ayant quitté la monogamie, la monogamie n'existe pas (et on peut la définir comme une sous-catégorie des relations non-exclusives).
Mais de fait, du point de vue des personnes qui vivent la monogamie, soit elle semble ne pas exister, car on ne voit pas toujours le bain dans lequel on nage, soit elle existe de fait, puisqu'on la vit, puisqu'on y croit.
C'est un peu comme Dieu finalement. Il existe est n'existe pas à la fois.
Dieu ou la monogamie sont des données quantiques (Schrödingeriennes).
Le polyamour c'est possiblement pareil, il n'existe que pour celles et ceux qui le vivent, et pour qui il est efficient.
Quitter le polyamour serait peut-être alors quitter le poly et quitter l'amour (ou une certaine forme d'amour).
Pour moi ça va avec le fait de renoncer à chercher à obtenir un certain type de lien (généralement pré-défini), ou d'attribuer de l'importance au nombre, ou au fait d'en avoir plusieurs (de ces liens, pouvant par exemple, être qualifié de "relation" selon nos critères). Ce peut être renoncer à une sorte de modélisation relationnelle (donnant de la valeur à l'existence dudit modèle, et à son occurence dans notre vie).
Donc le/la mono peut être polycompatible, mais le mono et le poly, peuvent aussi être [autre chose]-compatible : appartenir à une façon plus vaste d'imaginer les liens entre les êtres.
#

Alinea7
le mardi 12 septembre 2023 à 21h51
artichaut
Pour te rejoindre sur ça, je dirais que la Monogamie, c'est une manière contractuelle d'interdire à l'autre d'avoir d'autres relations que soi, ou en tout cas d'avoir un droit de regard et de contrôle sur les relations de l'autre.
De mon point de vue, la monogamie, c'est une manière contractuelle de s'interdire d'avoir d'autres relations que son partenaire. Comme preuve d'amour et d'engagement.
Tous les monos ne sont pas jaloux contrôlants et possessifs par défaut, ils se soucient uniquement de leur part du contrat.
#

de passage aussi (invité)
le mardi 12 septembre 2023 à 22h51
"personne n'aime qu'une seul personne sur terre".
"J'aime" ce genre de déclaration définitive ....
Il y a plein de monde qui n'aime qu'une seule personne sur terre ... à la fois. Ce qui ne les empêche pas de pouvoir en aimer plusieurs .... mais successivement.
C'est même la tendance majoritaire même en Occident
Cela dit, on peut tout à fait être attiré par plusieurs personnes même quand on est monogame et c'est assez banal.
Mais ça s'étiole assez vite, comme la NRE ....
#

De passage aussi ... (invité)
le mardi 12 septembre 2023 à 23h06
"Tous les monos ne sont pas jaloux contrôlants et possessifs par défaut,"
Tout a fait ....
Comme les polys ne sont tous , par défaut ,ces êtres éthérés toujours mus par de bonnes intentions et totalement dépourvus de comportements manipulatoires, ..
On peut être monogame et avoir pour seule contrainte l'exclusivité amoureuse et sexuelle, tout en vivant à côté des activités tout à fait indépendante de l'autre.
Ce qui dans le cas de la fondation d'une famille remet au premier plan la sécurité affective.
#

LeGrandStyle
le mercredi 13 septembre 2023 à 09h27
Siestacorta
J'ai du mal à définir le PA par la maturité, les gens poly se prennent le chou pour des queues... de cerises tout pareil, et j'ai vu des monos plutôt adultes ensemble, si, si, j'invente pas.
Je te rejoins, et mon intention n’était pas de définir le polyamour a une question de maturité. C'était une observation générale que dire qu'il faut être doté d’une certaine maturité pour se réjouir que l’autre jouit de ce que nous désirons nous-mêmes, qui s'applique particulièrement dans les cas du "poly-frustré".
Je suis d'accord pour dire que le polyamour, c'est principalement prendre en compte les besoins de nos partenaires dans nos decisions.
Cependant le point ou je suis en désaccord, c'est que prendre en compte les besoins de nos partenaires ce n'est pas "comprendre que quelqu'un a plus de disponibilité parce qu'on est déjà relationnellement saturé avec une seule", car dans le cas ou la saturation est en fait de la frustration, cela peut revenir à ignorer nos propres besoins. Il serait plus question, à mon avis, de comprendre que quelqu'un s'épanouie en entreprenant plusieurs relations, bien que nous-même nous soyons satisfait avec une seule.
artichaut
Finalement le "poly-saturé" (ou mono-saturé) ne serait rien d'autre qu'une personne heureuse dans ses relations.
La saturation signifie, à mon sens, ne plus pouvoir entrer dans une nouvelle relation. Je parlerais plutôt de "poly-satisfait" (ou "mono-satisfait") si les besoins d'une personne sont comblés dans la/les relation(s) existante(s).
On peut tres bien etre satisfait sans être saturé, satisfait en étant saturé, insatisfait sans être saturé et insatisfait en étant saturé, i.e. tous les cas de figure sont possibles.
Dire que les monogames satisfaits sont "sature" insinue qu'ils ne peuvent pas entrer dans une relation supplémentaire. Or, il me semble que dans une bonne partie des cas, c'est qu'ils ne veulent tout simplement pas bien qu'ils le pourraient.
artichaut
Mais de fait, du point de vue des personnes qui vivent la monogamie, soit elle semble ne pas exister, car on ne voit pas toujours le bain dans lequel on nage, soit elle existe de fait, puisqu'on la vit, puisqu'on y croit.
Les personnes monogames dans ma tranche d'âge (25-35 ans) sont souvent conscientes qu'elles sont monogames, et pour des raisons claires comme avoir des difficultés avec la jalousie, ne souhaitant pas sortir de la norme ou des besoins de sécurité émotionnelle.
Peut-être que nous fréquentons des milieux différents, mais dire que la monogamie est une croyance ne correspond pas à une réalité dans mon expérience.
#

Topper
le mercredi 13 septembre 2023 à 10h26
artichaut
Finalement le "poly-saturé" (ou mono-saturé) ne serait rien d'autre qu'une personne heureuse dans ses relations.
Ben non. La poly-saturation ne vient pas d'une personne heureuse dans ses relations.
Tu peux être heureux avec une relation, aimer cette personne pleinement, et quand même avoir envie de vivre d'autres histoires. Sinon, ça veut dire quoi ? Que dès qu'on est en couple heureux, on fait le vide autour de soi ? On n'entretient plus de relations familiales ou amicales parce que notre partenaire de vie nous suffit ?
On ne désire pas développer d'autres relations parce qu'on est malheureux dans notre ou nos relations existantes, mais parce qu'on peut le faire. Car on sait que chaque personne, chaque relation, aura ses spécificités, une richesse différente.
Et on peut le faire, jusqu'à une limite de temps et d'énergie disponible à consacrer à ces relations.
Le temps et l'énergie disponible n'a rien à voir avec le niveau de bonheur dans ses relations. Elle est en corrélation avec :
- nos propres activités personnelles,
- notre activité professionnelle,
- notre vie familiale,
- la disponibilité de sa ou ses relations,
- de la teneur des relations notamment vis-à-vis de l'implication au quotidien,
- des besoins de ces relations en terme de contact, de partage, de soutien, d'écoute, d'aide,
- des difficultés et conflictualités dans certaines relations.
J'insiste sur ce dernier point car cela peut radicalement affecter le seul de poly-saturation. On peut avoir 5 relations fluides et sereines et ne pas se sentir poly-saturé. A une autre période, on peut avoir 2 relations, dont une qui occupe un temps et une énergie considérable parce qu'elle demande une gestion très chronophage (jalousies, insécurités, dépendance affective, incompréhensions, mauvaise communication, etc.) et nous rendre complètement poly-saturé. Dans ce cas, ce n'est pas parce qu'on nage dans le bonheur.
#

Caoline
le mercredi 13 septembre 2023 à 19h01
Je trouve cette discussion très intéressante mais comme souvent pour les sujets intéressants, très théorique, abstraite. Personnellement je ne sais pas exprimer autre chose que mon vécu et celui de mes partenaires puisqu'ils n'ont pas l'élan d'écrire et sont d'accord pour que je parle d'eux. Je vais probablement répéter des choses que j'ai déjà dites. Les personnes qui en ont assez que je raconte ma vie peuvent zapper.
Pour moi être polyamoureux c'est adhérer à l'éthique relationnelle, "chacun.e peut avoir les relations qu'il ou elle souhaite tant que c'est dans la transparence et le respect de tou.te.s". On peut donc être poly en ayant aucune relation ou une seule, c'est le cas de mes deux compagnons.
Être monogame n'a rien à voir de mon point de vue avec être poly-saturé ou poly-acceptant. C'est souhaiter l'exclusivité réciproque et parfois tolérer qu'elle ne le soit pas pour ne pas perdre la personne totalement.
Mon compagnon historique est clairement poly-saturé avec juste la relation avec moi et ce même depuis que nous ne vivons plus ensembles. Il est tellement bien seul au fond des bois, dans son atelier ou avec nos grands enfants de temps en temps, qu'il n'a jamais eu envie de consacrer du temps à une autre personne. Il n’exclue cependant pas l'éventualité.
Pour le second c'est en grande partie le cas aussi, il travaille énormément et a besoin de temps seul. L'autre élément qui fait qu'il n'a pas d'autre relation, c'est qu'il ne se sent pas capable d'être vraiment transparent sur sa disponibilité, notre relation... donc même si il en a parfois eu envie, même si il a été non exclusif toute sa vie, depuis que ses dernières ex l'ont quitté en apprenant notre ou son autre relation, il préfère se contenter de moi. Finalement il n'en est pas frustré puisqu'il n'a jamais été aussi heureux. Le soulagement de ne plus mentir n'y est pas pour rien, même si j'espère que ma présence dans sa vie y contribue aussi. Je pense que ça évoluera quand il travaillera moins ou plus du tout et plus facilement si il rencontre quelqu'un de poly à qui il serait donc plus simple d'exprimer les choses clairement.
Je suis tout à fait d'accord avec Topper, la poly-saturation n'a rien à voir avec le fait d'être heureux.se dans ses relations. Je suis actuellement très heureuse dans mes relations, je suis bien seule, très bien avec mes compagnons et à l'occasion exceptionnellement, puisque se sont des personnes vivant loin, avec mes amimoureuses et/ou ami.e.s intimes, et aussi avec mes enfants et mes ami.e.s très loin aussi. Je n'ai aps besoin d'autre relation, mais j'ai encore un peu de place dans ma vie que je pourrais apprécier de partager avec un.e ou des amimoureux.ses, mais ça me fait peur car j'espère trouver du travail bientôt et là je crains de ne plus avoir de temps pour chacun.e d'être non seulement poly-saturée mais même carrément poly-débordée et j'ai peur que ces éventuelles nouve.lle.aux partenaires en souffrent. Pour essayer de limiter le risque je ne peux envisager de nouvelle relation qu'avec quelqu'une qui aurait peu de place dans sa vie et peu d'attentes.
#

artichaut
le mercredi 13 septembre 2023 à 19h07
Topper
Ben non. La poly-saturation ne vient pas d'une personne heureuse dans ses relations.
(…)
On ne désire pas développer d'autres relations parce qu'on est malheureux dans notre ou nos relations existantes, mais parce qu'on peut le faire. Car on sait que chaque personne, chaque relation, aura ses spécificités, une richesse différente.
Et on peut le faire, jusqu'à une limite de temps et d'énergie disponible à consacrer à ces relations.
Je comprends l'idée, mais je ne partage pas ce point de vue (sans doute car je ne partage pas l'idée de la limite de temps et d'énergie disponible).
Mais peut-être que du coup, je ne comprends pas ce concept de poly-saturé.
Ou bien je l'associe à un truc poly-monogame (on ne peut certes pas additionner à l'infini les relations monogames). Et cette idée de saturation me semble alors étriquée.
Et si l'on se base sur ce concept de saturation, il me semble que c'est alors le polyamour qui devient un cas particuler de la monogamie, et non le contraire.
Le poly devient monocompatible.
#

GeorgyPorgy
le vendredi 15 septembre 2023 à 14h58
LeGrandStyle
Je te rejoins, et mon intention n’était pas de définir le polyamour a une question de maturité. C'était une observation générale que dire qu'il faut être doté d’une certaine maturité pour se réjouir que l’autre jouit de ce que nous désirons nous-mêmes,
Je me permets de revenir sur ce point même s'il a déjà été discuté :)
Pas sur qu'on puisse mesurer la maturité à l'aune des relations qu'on entretient en effet. Une personne peut être perçue comme très "mature" sur plein de dimensions de sa vie individuelle, mais se retrouver à avoir des comportements qu'on qualifierait (abusivement?) de plus ou moins immatures dans le cadre de telle ou telle relation (amoureuse ou non).
Le choix du mot maturité n'est peut-être pas très heureux dans ce contexte du coup.
Je trouve que ca laisse s'installer l'idée d'un niveau à atteindre, du coup pas loin d'un idéal (et se rapproche mécaniquement d'une injonction...)
Est-ce qu'on ne redevient pas un peu tous "immatures" quand on tombe amoureux.ses ?(cf la NRE)... Est-ce qu'on n'en vient pas à avoir des actes, pensées immatures quand la relation ne nous sécurise pas ou pas encore assez?
Certainement, il n'y a rien de définitif là dedans & chaque relation nouvelle et engageante remet un peu le compteur de maturité à zéro?
(désolé @Siestacorta, ca digresse du sujet du post initial...)
#

Siestacorta
le samedi 16 septembre 2023 à 17h19
GeorgyPorgy
(désolé @Siestacorta, ca digresse du sujet du post initial...)
gné, pas grave, polycompatibilité, compersion, polysaturation, définition du PA par l'acceuil des relations multiples de l'autre... C'est des questions multiples, et en plus j'ai volontairement joué sur la référence de départ pour donner mon éclairage pour avancer mon idée, au lieu de juste rester dans le cadre posé moi-même.
Bref normal que ça parte ailleurs, quand j'ai pas bourriné sur le cœur de ce que je voulais dire.
Qui est : ya assez probablement des gens qui sont monos et poly : ils n'ont pas la sensibilité à d'autre lien, ou pas une réserve d'énergie affective ou de temps pour aller vers d'autres relations suivies mais peuvent concevoir que l'autre soit très différent d'eux sur ce point.
Ça revient peut-être finalement à définir l'ouverture multiple à des relations amoureuses suivies ou renouvelées comme un besoin individuel, non-universel. Et... pareil pour l'exclusivité :-$
C'est d'ailleurs une des difficultés dans un dialogue d'ouverture poly : dans une culture monogame, amour et "gamie" sont trop lourdement confondus.
Pour moi ça se comprend, l'amour engage intensité et pratiques pensées sur du moyen-long terme, donc chercher une réalité d'engagement commune me semble pas juste une erreur de parcours.
Mais c'est passer à côté d'une grande variété d'amours, plus ou moins proches du couple classique, parfois très éloignés, dont la viabilité pratique se définit sur des critères nombreux, certains personnels.
Donc, dans une culture monogame, un partenaire exclusif croit tellement que son besoin d'exclusivité est universel qu'il ne conçoit pas que le lien puisse durer si l'autre ne garantit pas qu'il a le même - quitte à ce que chacun se mente pour pas avoir à gérer cet univers trop complexe.
Je crois vraiment que pour certains monogames pouvant regarder leurs besoins avec un partenaire fiable, cette discussion n'est pas une impasse.
Ca ne justifie en rien que les poly attendent ça d'un partenaire : c'est encore une question de besoins personnels et de construction commune de la relation.
Message modifié par son auteur il y a un an.
#

Caoline
le lundi 18 septembre 2023 à 09h09
Siestacorta
Qui est : ya assez probablement des gens qui sont monos et poly : ils n'ont pas la sensibilité à d'autre lien, ou pas une réserve d'énergie affective ou de temps pour aller vers d'autres relations suivies mais peuvent concevoir que l'autre soit très différent d'eux sur ce point.
Ça revient peut-être finalement à définir l'ouverture multiple à des relations amoureuses suivies ou renouvelées comme un besoin individuel, non-universel. Et... pareil pour l'exclusivité :-$
Je suis d'accord avec cette vision et mon compagnon historique en est un exemple. Il n'exclue pas que peut-être un jour ça pourrait évoluer mais pour le moment et depuis toujours, et en ayant toujours su que j'avais des sentiments pour d'autre et en vivant d'autres relations depuis 12 ans, il n'a aucun désir d'autre relation. Et comme je l'ai écrit dans mon message précédent il n'en ai pas moins polyamoureux de mon point de vue puisqu'il adhère totalement à l'éthique.
Siestacorta
C'est d'ailleurs une des difficultés dans un dialogue d'ouverture poly : dans une culture monogame, amour et "gamie" sont trop lourdement confondus.
Pour moi ça se comprend, l'amour engage intensité et pratiques pensées sur du moyen-long terme, donc chercher une réalité d'engagement commune me semble pas juste une erreur de parcours.
Oui, pour moi vouloir à tout prix déconstruire pour ne pas dire détruire le couple en tant que relation avec un investissement intense et un engagement n'est pas forcément nécessaire ni même souhaitable dans l'optique d'avoir des enfants par exemple ou même pour répondre aux besoins de sécurité de certaines personnes.
Pour certaines personnes ça entraîne du polyamour hiérarchique, pour d'autres non car elles peuvent vivre plusieurs relations très investies. Plus de 2 je ne sais pas, j'ai essayé et pas réussi sur plus de quelques mois et en fait la tentative découlait du manque d'investissement d'un de mes compagnons. Maintenant que j'ai 2 relations vraiment très investies, aussi bien dans les projets ensemble que dans le temps partagé régulièrement, je sens bien que je n'ai pas la place dans ma vie pour une troisième du même ordre.
Siestacorta
Mais c'est passer à côté d'une grande variété d'amours, plus ou moins proches du couple classique, parfois très éloignés, dont la viabilité pratique se définit sur des critères nombreux, certains personnels.
Ça n'empêche pas, à coté de mes 2 relations de type couples non cohabitants, j'ai petit à petit découvert que je pouvais vivre des relations très différentes, ce que je n'imaginais pas encore il y a 4 ans.
Siestacorta
Donc, dans une culture monogame, un partenaire exclusif croit tellement que son besoin d'exclusivité est universel qu'il ne conçoit pas que le lien puisse durer si l'autre ne garantit pas qu'il a le même - quitte à ce que chacun se mente pour pas avoir à gérer cet univers trop complexe.
J'ai eu la chance que mon compagnon historique se détache de cette norme avec le temps puisqu'à 25 ans que j'ai plusieurs relations lui était inconcevable et à 45 il lui était inconcevable de décider de ce que je pouvais vivre ou pas.
Au delà de la maturité, du recul permis par l'expérience de la vie, je pense que la différence réside aussi dans la confiance, peut-être en lui mais surtout en moi et en notre lien. Avec ce que nous avions traversé en 20 ans de vie commune sans jamais le moindre mensonge ou cachotterie de ma part, il pouvait raisonnablement penser que je n'allais pas le quitter pour un autre puisque je disais que ce n'était nullement mon intention.
Siestacorta
Je crois vraiment que pour certains monogames pouvant regarder leurs besoins avec un partenaire fiable, cette discussion n'est pas une impasse.
Ca ne justifie en rien que les poly attendent ça d'un partenaire : c'est encore une question de besoins personnels et de construction commune de la relation.
Je pense en effet que pour différente raisons dont la principale me semble le sentiment d'insécurité, probablement encore plus importante que le poids de la norme, pas mal de personnes sont incapable de vivre sereinement la non exclusivité, d'autres ont besoin d'un cadre bien précis....