Polyamour/polyrelations et relations toxiques
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MPB
le mercredi 31 mai 2023 à 18h22
Bonjour à toustes,
Voilà, j'ai une question à vous poser, et je me doute bien que les avis seront divergents, mais toute réponse m'aidera, je crois, à avancer. Un peu de contexte d'abord, c'est parti !
Vous connaissez sans doute ou avez entendu parler du fameux cadre "je suis poly, je rencontre une personne mono, et cette personne aimerait que je quitte ma ou mes relations pour elle". J'ai été dans cette situation (enfin, si ce n'est que je ne sais toujours pas si je peux me définir comme "poly", mais je penche sur le oui !), en relation socle avec ma femme, j'ai fait une rencontre qui nous a amenées à ouvrir notre couple. Aujourd'hui ma femme relationne avec deux personnes dont une amoureuse, pour ma part j'ai été prise dans une relation toxique avec une personne mono qui voulait absolument une relation avec moi, au départ soi-disant "acceptant" ma relation avec ma femme, mais m'ayant avoué plus tard qu'elle aurait voulu que je la quitte (je pense qu'elle l'a espéré jusqu'au bout). Je vous passe les drames, les multiples séparations (mais si ça vous intéresse, tout est ici : /discussion/-cKa-/Un-enieme-temoignage-aka-j-aime-... ).
Ma question est la suivante : pensez-vous que le polyamour créé des situations toxiques de par le contexte "d'insécurité"/jalousie, surtout pour des personnes ayant été mono toute leur vie sans vraiment de déconstruction à ce sujet, ou dans tous les cas ces relations toxiques auraient trouvé d'autres "prétextes" pour l'être ? Ma question est peut-être bien vague, et dépend sûrement des contextes, des histoires, des casseroles, des personnes...Je crois que je cherche à me dire que mon histoire avec cette personne était vouée à l'échec, polyamour ou non, pour pouvoir avancer sans regrets. Que nos blessures n'allaient pas bien ensemble, et que la phase de NRE passionnelle aurait laissé la place à...du rien.
Dans tous les cas, merci de m'avoir lue, n'hésitez pas à partager vos expériences sur le sujet =)
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
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Eon64
le mercredi 31 mai 2023 à 21h48
Je ne pense pas que ce soit le polyamour le problème dans une relation toxique, je pense au contraire que ce sont les personnes elles même qui apportent la toxicité dans une relation. C'est le refus d'accepter l'autre tel qu'il est qui y amène, polyamour ou pas, je veux dire que quel que soit le contexte, dès lors que l'on attend de la personne avec qui on est en relation quelque chose d'autre que ce qu'elle est afin que cette dernière corresponde à nos désir, alors oui la toxicité se répand.
Il serait bien plus sage de renoncer à la personne que de vouloir à tout prix la changer et pire de la conserver pour soi. J'imagine qu'une part des toxiques le serait par dépit, par misère affective peut être que sais je, peut être y aurait il des "évangélistes" de ce que devrait être pour eux un couple "bien comme il faut", que sais je.
Je m'égare là peut être.
En y regardant de plus près, prenons le cas d'une personne mariée et adultère, si l'amant ou la maitresse exige une relation exclusive, peut être est ce parce que cette dernière est convaincu que c'est son amour qui doit être le plus fort. Qui doit on blâmer? La société qui nous incite à suivre la norme? Ou simplement la force des sentiments qui dans certains cas peut pousser à se comporter de façon irréfléchis?
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louluna
le jeudi 01 juin 2023 à 02h08
Très intéressante cette question...
Je me rends compte que c'est pour ça que je viens ici, pour tenter d'y répondre...
La seule relation toxique que j'aie connue, et dans laquelle je suis encore totalement ensevelie puisqu'elle s'est terminée de la façon la plus tragique qui soit il y a tout juste un an, a été une relation teintée d'infidélité d'abord (ce n'était pas la première fois mais la première fois que ça n'y mettait pas un terme) puis d'amour "libre", puis de polyamour, bref, une tentative de relation "ouverte"...
Je ne soupçonnais auparavant pas ce que pouvait être une relation toxique, j'avais connu des souffrances amoureuses, bien sûr, mais différentes et en rien toxiques car pleines de respect et de prévenance.
Je pense pour ma part que les déflagrations que ce mode relationnel peuvent entraîner sont parfois trop grandes et insurmontables, oui...
Les relations amoureuses peuvent nous mettre à terre sans la question de la non exclusivité, alors avec cette donnée en plus ça me semble personnellement trop destructeur.
Mais certains ont une autre expérience.
Il y a des cas où je le comprends très bien, quand le couple est ensemble depuis de longues années, décennies par exemple, que des intérêts communs tels que familiaux, financiers sont trop lourds à perdre...
Je comprends tellement bien qu'on ne puisse se résoudre à perdre son enfant une partie du mois, ou à perdre ce qu'on a mit une vie à construire...
Pour avoir vécu deux histoires de trouple très jeune je ne peux que le comprendre dans ce cas également, la jeunesse est faite pour expérimenter...
Mais dans certains cas je trouve (par la force des choses) que c'est...suicidaire...meurtrier...
Heureusement que ce n'est pas le cas de tout le monde...
Pour ma part, si j'arrive un jour à tenir sur mes jambes sans fléchir, je reprendrais mon mode de "monogame en série", c'est celui qui me va bien, mais comme je vieillis je peux plus facilement imaginer que la série se transforme en long terme puisque le long terme ne sera peut être plus si long...j'avoue que c'est facilitant...mais en regardant ma vie, je ne regrette pas d'avoir relationné ainsi, c'est celui qui me va même s'il a son lot de tristesse aussi.
Je dirais que c'est ça la vraie question, quel mode relationnel nous va, et qui pour le partager avec nous...
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
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MPB
le lundi 05 juin 2023 à 10h17
Je vous remercie @Eon64 et @louluna pour vos réponses, finalement complémentaires ! Quelque part, j'ai l'impression de penser comme l'un.e et l'autre, de par mon histoire.
@Eon64, pour répondre à ta dernière question, je suis de plus en plus convaincue que la société a une grande part de responsabilité dans la jalousie pouvant survenir dans toute forme de relation, notamment romantique/amoureuse, avec cette idée que "l'Autre" doit tout nous amener, et qu'en échange nous devons être LA personne toujours là pour lui/elle : l'amour romantique est placé comme étant supérieur à toutes les autres formes d'amour, et de manière exclusive. Certaines personnes cependant savent très tôt qu'elle ne correspondent pas à ce schéma. Pour d'autres, malgré toutes les tentatives de déconstruction, une trop grande insécurité entraine dans tous les cas des comportements possessifs, des peurs irrationnelles d'être abandonné.e.s ou oublié.e.s et dans ce cas-là, polyamour ou pas, subsisteront des difficultés, c'est sûr..
@louluna, tu sembles traverser une période assez douloureuse, et j'en suis désolée pour toi. Comme tu le dis, le polyamour/les polyrelations ne peuvent pas convenir à toutes les personnes...Et se forcer à y rester entrainera sûrement de la toxicité, peut-être celle-ci aurait-elle été présente de toute façon dans une relation monogame (car frustrations, ou comme je le disais plus haut insécurités trop marquées). Je lis beaucoup sur l'amour passionnel en ce moment, ou plutôt les passions destructrices, teintées de possessivité, d'un désir exacerbé, d'une volonté de fusionner avec l'autre et d'un manque très fort lorsqu'il/elle n'est pas là. Alors forcément, si cette autre personne est dans d'autres bras, ça ne peut qu'exploser...
J'espère que tu vas aller mieux en tout cas, je sais que le temps fait des miracles, mais qu'il paraît parfois bien long...
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artichaut
le lundi 05 juin 2023 à 15h54
Ton histoire avec cette personne était vouée à l'échec, polyamour ou non.
(puisque c'est ça que tu cherches à te dire, autant te le dire)
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artichaut
le lundi 05 juin 2023 à 16h15
Le mot toxicité (relations toxiques, voire même personnes toxiques) est à la mode.
Moi j'ai l'impression qu'il y a surtout des insécurités. Assumées ou non, conscientisées ou non, acceptées ou non.
Guérir de ces insécurités est un vaste chantier.
Le polyamour (comme la monogamie) peut aider à en guérir certaines et en exacerber d'autres.
Par exemple, le polyamour peut aider à guérir l'insécurité lié aux émotions de jalousie, mais exacerber celle liée à la possessivité de l'autre, il peut aider à guérir l'insécurité liée au mensonge, mais exacerber celle liée à sa propre frustration, il peut aider à guérir ou exacerber celle lié au sentiment d'être remplacé ou remplaçable, il peut aider à guérir notre propre souffrance mais exacerber celle de l'autre, etc.
J'ai le sentiment que bien souvent les problèmes arrivent lorsque l'un des protagonistes veut vivre quelque chose qui n'est pas là. Lorsqu'il ou elle colle un schéma (normé ou non) sur ce qui devrait être vécu, au lieu de faire avec l'existant.
La norme implicite (monogamie la plupart du temps) a de fait tendance à venir calquer ce schéma. Et ce qui est vécu, très vite ne correspond pas aux attentes fantasmées.
Mais le polyamour peut tout aussi bien fabriquer la même chose (soit comme effet repoussoir "je ne veux pas vivre ça") soit comme effet mirage ("je veux vivre ça").
Lorsqu'il y a ce déni de réalité, ça produit me semble t-il, forcément à des incompréhensions, des frustrations et des difficultés, voire quand ce déni est très fort et très inconscient, à ce que vous appelez, me semble t-il une relation toxique.
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Siestacorta
le lundi 05 juin 2023 à 17h40
artichaut
Le mot toxicité (relations toxiques, voire même personnes toxiques) est à la mode.
Moi j'ai l'impression qu'il y a surtout des insécurités. Assumées ou non, conscientisées ou non, acceptées ou non.
Guérir de ces insécurités est un vaste chantier.
Il est sur-utilisé, comme il y a quelques années "pervers-narcissiques".
Difficile de savoir dans quelle situation c'est une désignation abusive. Il n'y a bien sûr pas un monde avec d'un côté les toxiques et de l'autre les bienveillants, et miracle, on est toujours du bon côté quand on en parle.
Mais il faut faire attention, quand on prend du recul et tente de mettre de la rigueur pour comprendre les situations, à pas se précipiter sur un autre raccourci et renverser la prise de responsabilité : "ya pas de comportements toxiques, ya que des gens insecures, pas assez bien dans leur basket pour tout prendre bien tout le temps".
Ben non.
Ou plutôt, ben évidemment. Bien sûr que la plupart des gens ont des fragilités, des impensés, des habitudes, des besoins.
Mais ça n'empêche pas que qu'il y a certains comportements inacceptables, à changer, que certains ne le f(er)ont pas, et qu'une fois fait le tour de nos sensibilités, une partie de travail, on peut dénoncer chez quelqu'un l'absence de désirs ou d'efforts de faire mieux.
Bref. En disant "toxiques", c'est vrai qu'on a encore pas dit grand chose, et pour autant ça vaut le coup de pas simplifier la réponse. Si ça se trouve, la relation ou la personne en question a pu être toxique, vraiment.
Bon, avec ça j'ai à peine lu le post d'origine...
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bidibidibidi
le lundi 05 juin 2023 à 17h50
Quand je vois comment mon fils maintient avec nous (ses parents) une relation qu'on pourrait clairement qualifier de toxique (il fait ce qu'il veut, demande une présence et une énergie maximale de notre part et ne se sent jamais redevable) on pourrait se demander si la toxicité c'est pas l'état de base de l'humain. Et comme on manque cruellement de manière de grandir dans le domaine (il n'y a pas d'école de comestibilité), ben on serait tous toxiques...
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Siestacorta
le lundi 05 juin 2023 à 18h10
MPB
Ma question est la suivante : pensez-vous que le polyamour créé des situations toxiques de par le contexte "d'insécurité"/jalousie, surtout pour des personnes ayant été mono toute leur vie sans vraiment de déconstruction à ce sujet, ou dans tous les cas ces relations toxiques auraient trouvé d'autres "prétextes" pour l'être ?
Pas le polyamour "en soi". Ça peut bien se passer, en tout cas pas plus mal que d'autres relations.
Mais "le polyamour qui se découvre en ce moment à un/ un et demi/ deux / plus" dans une société aux habitudes monogames, société pour laquelle la référence à un.e troisième personne c'est l'adultère et le loup dans la bergerie, oui ça tape vite dans les insécurités et les attentes mal calibrées qu'évoque @artichaut
Et c'est pas que la faute à une personne mono. Elle n'est pas la seule que la norme a formaté : une persone poly, dans sa perception de ce qu'elle doit/peut faire, a encore pleins de perceptions définies par la norme, même quand elle a sa propre expérience. On a souvent un passé mono, des parents monos, une culture mono... Difficile d'avoir complètement fait table rase. Et même, difficile d'en vouloir à quelqu'un qui l'a moins fait.
Je recoupe avec lui, finalement ce qui est toxique c'est d'avoir des attentes inadaptées, impensées.
Après, quand on aime, on espère que l'amour va nous rendre souple.
Et c'est pas complètement faux. C'est quand même une bonne qualité des émotions à ce moment-là, on a une motivation et une situation qui rendent du mouvement et des changements possibles. Même les amours exclusives ont besoin de ça pour exister.
Il va falloir pousser le curseur plus loin, puisqu'en polyamour y a plus de monde concerné. Plus d'occasions d'être mis face à ses croyances, ses besoins, ses limites et avec un effet "boucle", puisqu'un soucis d'un côté peut faire écho sur le reste (on change pas de coeur en passant d'un temps avec A à un temps avec B, donc pareil quand c'est souffrant, ça peut se transmettre (ou se compenser sur un temps, mais on parle des difficultés, là)).
Et autant je crois que l'amour lubrifie pas mal les caractères, autant il ne suffit pas. L'illusion amoureuse reste pour moi la même, poly ou mono.
Pas parce que l'amour serait illusoire, ya en général trop de ressentis là-dedans pour dire qu'ils sont indifférents pour chercher à vivre quelque chose.
Mais de n'y voir que cette force qui ne demande que d'être embrassée pour que tout se passe bien, non. Ça suffira pas si on est pas honnête sur qui on est, les efforts possibles et ceux que nous ne désirons pas faire, et ne désirerons jamais faire.
Bon.
Des généralités, sorry, j'aurais aimé avoir une réponse concrète à une question floue, pas facile ! (8E
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
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Hawkeye
le lundi 05 juin 2023 à 19h12
bidibidibidi
Quand je vois comment mon fils maintient avec nous (ses parents) une relation qu'on pourrait clairement qualifier de toxique (il fait ce qu'il veut, demande une présence et une énergie maximale de notre part et ne se sent jamais redevable) on pourrait se demander si la toxicité c'est pas l'état de base de l'humain. Et comme on manque cruellement de manière de grandir dans le domaine (il n'y a pas d'école de comestibilité), ben on serait tous toxiques...
Il a 5 ans ?
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Topper
le lundi 05 juin 2023 à 20h06
MPB
Ma question est la suivante : pensez-vous que le polyamour créé des situations toxiques de par le contexte "d'insécurité"/jalousie, surtout pour des personnes ayant été mono toute leur vie sans vraiment de déconstruction à ce sujet, ou dans tous les cas ces relations toxiques auraient trouvé d'autres "prétextes" pour l'être ?
Oui, je pense que le polyamour peut créer des situations toxiques. En reprenant la définition du dictionnaire Larousse, il suffit que la situation soit nocive pour la personne concernée. Et effectivement, le polyamour peut être une circonstance extrêmement éprouvante pour les émotions et la santé mentale. Anxiété, stress, perte d'appétit, perte de sommeil, difficultés de concentration, dépression... Plusieurs fois ici, j'ai conseillé à des personnes dans des situations difficiles d'être attentives à leur santé mentale. Déjà car en prenant soin de celle-ci cela permet d'être dans de meilleures conditions pour affronter les difficultés, mais aussi parce qu'il peut y avoir un impact sérieux sur la santé et cela peut être un signal qu'il faut sortir de la situation.
Au-delà de l'aspect impactant du polyamour en lui-même, la multiplicité des relations et les situations complexes peuvent révéler des comportements toxiques. Ce n'est pas propre au polyamour. Par exemple, une personne possessive, est bien plus confrontée à sa propre possessivité dans un contexte non-monogame que dans un couple monogame.
D'ailleurs, le polyamour peut mettre en évidence des comportements toxiques qui sont intégrés dans le fonctionnement monogame, voire valorisés. C'est le cas de la jalousie (problématique bien connue des aspirants au polyamour) qui est considérée comme une preuve d'amour dans la construction monogame. Pourtant, même dans le monde monogame, la jalousie amène à des comportements violents et malveillants. Les faits divers regorgent de drames qui résultent d'une jalousie mal gérée. Pire, c'est tellement intégré que la jalousie à valeur de circonstance atténuante, on parle alors de crime passionnel.
La monogamie n'est pas exempte de toxicité par ses fonctionnements (en particulier dans un cadre hétéro-patriarcal).
Lorsque je me suis déconstruit à propos de la monogamie, ça m'a fait un effet "pilule rouge". Je ne regarde plus les oeuvres de culture populaire avec le même regard. Par exemple, pour moi, les comédies romantiques sont désormais qu'une accumulation de comportements manipulatoires, malaisants et toxiques.
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bidibidibidi
le mardi 06 juin 2023 à 09h26
Hawkeye
Il a 5 ans ?
3 ans et demi. Mais je m'attends à ce que ça dure pendant la majeure partie de sa jeunesse et même au delà. Quand je regarde la relation que j'ai à mes parents, ce que je leur "rends" par rapport à ce qu'ils m'ont donné, je rentre définitivement dans la catégorie fils indigne.
Je trouve amusant que le terme amour, utilisé pour désigner des relations, ne serve que pour qualifier les relations sentimentales et les relations filiales directes. Il y a une connexion entre les deux concepts qui n'est pas anodines, je pense. Et les relations filiales directes ne sont clairement pas saines : Une personne qui se conduirait avec moi comme mon fils le fait se prendrait mon poing dans la tronche avant la fin de la journée.
Après, j'irai pas rentrer dans la psychologie de comptoir. Je trouve juste amusant que les deux seules relations, les deux seules personnes, pour lesquelles il est attendu qu'on se sacrifie (le summum de la toxicité) ce sont nos enfants et nos amoureux passionnés.
Topper
Par exemple, pour moi, les comédies romantiques sont désormais qu'une accumulation de comportements manipulatoires, malaisants et toxiques.
+1
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
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Siestacorta
le mardi 06 juin 2023 à 10h04
bidibidibidi
Topper Par exemple, pour moi, les comédies romantiques sont désormais qu'une accumulation de comportements manipulatoires, malaisants et toxiques.
+1
Alors il y a de ça, à ce détail près que sur le fond, malgré les péripéties, la relation mono est finalement désirée par les personnages. Ca ne les empêche pas de jouer des cartes en trichant, avec des affects toxiques amatonormés (jalousie, incommunicabilité des sentiments...).
Mais je veux dire qu'on peut pas leur reprocher de se détourner mutuellement de libertés qu'ils n'envisagent pas (pour l'oiseau dans sa cage, voler est une maladie, certes ; mais on va pas se placer comme sage-chants).
Ce qui me fait partager ce recul, c'est que c'est difficile pour moi de n'être qu'heureux pour eux.
C'est peut-être cette perception qui faisait que je me sentais poly avant d'avoir mis un mot dessus, j'étais déjà agacé par l'état d'esprit de ces films (pas seulement la naïveté, les perspectives et les enjeux faussés).
Enfin j'ajoute que le no-drama supposé des relations poly, même poly-poly, me semble une illusion.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
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Topper
le mardi 06 juin 2023 à 12h49
Siestacorta
Enfin j'ajoute que le no-drama supposé des relations poly, même poly-poly, me semble une illusion.
Loin de moi l'idée de penser qu'il n'y a pas de drama dans les relations polyamoureuses. Par exemple, les relations interconnectées, c'est pour moi une situation qui favorise le drama. C'est juste pas le même que dans les relations monogames.
On a néanmoins ce biais en tant que poly de voir du drama monogame qui pourrait ne pas exister en ayant un mode de pensée poly. Cependant, dans la pratique ce n'est pas si simple.
A noter qu'une part de drama polyamoureux vient quand même des constructions monogames de chacun dont il peut être très difficile de se défaire.
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Siestacorta
le mardi 06 juin 2023 à 13h23
Topper
Loin de moi l'idée de penser qu'il n'y a pas de drama dans les relations polyamoureuses.
Je précise que c'est plus une cliché que j'ai entendu souvent dans les espaces d'échanges poly qui me fait réagir plus que ce qu'on dit précisément ici sur le fil.
Topper
On a néanmoins ce biais en tant que poly de voir du drama monogame qui pourrait ne pas exister en ayant un mode de pensée poly. Cependant, dans la pratique ce n'est pas si simple.
Oui. En fait, souvent, dans un scénario de film romantique, ya déjà une question de temporalité, aucun partenaire n'est prêt au même moment que l'autre.
Faut se dire qu'en polyamour, ça va se multiplier, ces besoins qui peuvent pas se rencontrer au bon moment. Ou il va falloir reporter, planifier... et ça décevra peut-être. Devoir dire souvent, à chaque partenaire, "pas ce jour là, je suis avec un.e autre", sans la confiance nourrie collectivement que chacun finira par y trouver son compte, ça peut faire plein de dramas, de difficultés transformées en choix symboliquement surchargés symboliquement.
Et oui aussi, le référent normé à une disponibilité entière dans la monogamie va accentuer ces attentes et déception, même entre poly confiants dans leurs choix et penchants.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
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bidibidibidi
le mardi 06 juin 2023 à 16h35
Siestacorta
Alors il y a de ça, à ce détail près que sur le fond, malgré les péripéties, la relation mono est finalement désirée par les personnages.
Il y a du y avoir une incompréhension, peut-être même est-ce moi qui ait mal compris la remarque de Topper.
Je réagissais ainsi parce que les comédies romantiques se basent en général sur une grande quantité d'illusions, de non-dits et des tas d'aberrations qui pourtant construisent et façonnent l'univers amoureux sociétal (monogame, mais c'est pas la monogamie qui est en cause nécessairement, elle n'est qu'une partie de tous ces composants).
Les mariées s'enfuient toujours pendant leur mariage (best rupture ever), les nerds piquent les pom-pom girls aux quarterbacks (qui s'avèrent toujours avoir un énorme vice caché totalement plus inacceptable que l'appareil dentaire et les boutons desdits nerds), bien entendu y a du racisme, sexisme et homophobie, la sélection sexuelle est tellement extrême que Darwin en aurait des sueurs froides, le patriarcat est omniprésent (les filles sont toujours belles, et si elles ne le sont pas on découvre qu'elles le sont à la fin du film), etc...
Donc je disais +1 aux comportements manipulatoires, toxiques et définitivement malaisants. Certaines comédies peuvent me faire sourire, pas mal me mettent mal à l'aise, certaines transmettent des idées vraiment néfastes. Globalement, elles participent à construire un univers amoureux sociétal plutôt glauque.
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louluna
le mardi 06 juin 2023 à 20h19
Les mariées s'enfuient toujours pendant leur mariage (best rupture ever), les nerds piquent les pom-pom girls aux quarterbacks (qui s'avèrent toujours avoir un énorme vice caché totalement plus inacceptable que l'appareil dentaire et les boutons desdits nerds), bien entendu y a du racisme, sexisme et homophobie, la sélection sexuelle est tellement extrême que Darwin en aurait des sueurs froides, le patriarcat est omniprésent (les filles sont toujours belles, et si elles ne le sont pas on découvre qu'elles le sont à la fin du film), etc...
Donc je disais +1 aux comportements manipulatoires, toxiques et définitivement malaisants. Certaines comédies peuvent me faire sourire, pas mal me mettent mal à l'aise, certaines transmettent des idées vraiment néfastes. Globalement, elles participent à construire un univers amoureux sociétal plutôt glauque.
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
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louluna
le mardi 06 juin 2023 à 20h29
@louluna, tu sembles traverser une période assez douloureuse, et j'en suis désolée pour toi. Comme tu le dis, le polyamour/les polyrelations ne peuvent pas convenir à toutes les personnes...Et se forcer à y rester entrainera sûrement de la toxicité, peut-être celle-ci aurait-elle été présente de toute façon dans une relation monogame (car frustrations, ou comme je le disais plus haut insécurités trop marquées). Je lis beaucoup sur l'amour passionnel en ce moment, ou plutôt les passions destructrices, teintées de possessivité, d'un désir exacerbé, d'une volonté de fusionner avec l'autre et d'un manque très fort lorsqu'il/elle n'est pas là. Alors forcément, si cette autre personne est dans d'autres bras, ça ne peut qu'exploser...
J'espère que tu vas aller mieux en tout cas, je sais que le temps fait des miracles, mais qu'il paraît parfois bien long...
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louluna
le mardi 06 juin 2023 à 20h30
"Les mariées s'enfuient toujours pendant leur mariage (best rupture ever), les nerds piquent les pom-pom girls aux quarterbacks (qui s'avèrent toujours avoir un énorme vice caché totalement plus inacceptable que l'appareil dentaire et les boutons desdits nerds), bien entendu y a du racisme, sexisme et homophobie, la sélection sexuelle est tellement extrême que Darwin en aurait des sueurs froides, le patriarcat est omniprésent (les filles sont toujours belles, et si elles ne le sont pas on découvre qu'elles le sont à la fin du film), etc...
Donc je disais +1 aux comportements manipulatoires, toxiques et définitivement malaisants. Certaines comédies peuvent me faire sourire, pas mal me mettent mal à l'aise, certaines transmettent des idées vraiment néfastes. Globalement, elles participent à construire un univers amoureux sociétal plutôt glauque."
Lol, je te/ vous trouve super courageux de vous taper autant de ces merdes...Je pourrais pas dire les dernières que j'ai vu, je me souviens de ghost (je crois), dirty dancing, (avec le même acteur) et plus tard titanic,(ah oui et le plus niais de tous "pretty woman") qui m'ont tous fait super chier...les derniers trucs "romantiques" que j'ai regardé avaient toutes des composantes polyamoureuses ou lgbt (the L world, sense 8, I love Dick et je me souviens plus des noms du reste)...Pas plus réalistes d'ailleurs, (quoi que I love Dick est bien vu), c'est sûr qu'il faut pas prendre le cinéma pour la vie...
Bon après je suis beaucoup plus une lectrice qu'une visionneuse...
Ca me fait penser qu'il y a un truc assez étonnant sur le forum qui revient souvent, c'est l'idée qu'on n'est pas déconstruits si on est monogame...
Oui, on est (était) construits sur un modèle monogame mais bien des personnes ne suivent pas le modèle globalement (c'est mon cas, pas d'études, pas d'enfants et je le disais déjà à l'adolescence, et pourtant j'adore les gamins au milieu desquels j'ai grandi (tripotée de petits frères et soeurs), pas DE job (plein plein de jobs, dans plein de domaines), vie relativement anarchique... et c'est le cas de plein d'autres personnes.
Il y a des personnes "déconstruites" par nature, parce que je sais pas, c'est pas leur nature de suivre, mais c'est leur nature de tout remettre en question, de rien croire de ce qu'on leur enseigne par exemple...Et il doit y avoir d'autres raisons...
Donc on peut aussi être monogame par choix, c'est pas seulement une histoire de déconstruction.
Pour revenir à la toxicité, oui on a peut être chacun une part de toxicité, mais il y a des relations non toxiques, claires, saines, ça existe (heureusement)...
Ca veut pas dire que la douleur n'existe pas, surtout quand ça touche à sa fin, mais le "scénario" est sain, par exemple je t'ai ou tu m'as trompé, je te ou tu me le dis, et on se sépare, et point, et j'en chie, t'en chies (personne ne fait l'économie de la douleur de toutes façons) maiiiiiis je t'ai pas menti, pas pris pour un con, une conne, je te fais pas tourner en girouette à dire tout et faire le contraire, bref, une douleur "saine" qui fait qu'on peut tourner la page quoi, juste la vie...
Avec le polyamour j'ai eu l'impression d'être coincée dans une machine à baffes, donc logique que pas question que j'y retourne, en plus j'en ai autant reçues que j'en ai données, bien malgré moi...
Sans polyamour, on voit tous des personnes à terre pour cause d'infidélité, ou/ et de séparation, et on l'a sûrement déjà tous expérimenté, ou beaucoup ...
Avec le polyamour c'est, parfois (puisque de toute évidence certaines personnes y trouvent leur compte et tant mieux), comme être coincée dans ces "problématiques", donc quand on a ce sentiment et que rien ne nous y oblige (vie de famille, biens en communs), normal de pas avoir envie d'y retourner, ça relève pas d'une histoire de déconstruction....
Message modifié par son auteur il y a 2 ans.
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louluna
le mardi 06 juin 2023 à 20h31
"@louluna, tu sembles traverser une période assez douloureuse, et j'en suis désolée pour toi. Comme tu le dis, le polyamour/les polyrelations ne peuvent pas convenir à toutes les personnes...Et se forcer à y rester entrainera sûrement de la toxicité, peut-être celle-ci aurait-elle été présente de toute façon dans une relation monogame (car frustrations, ou comme je le disais plus haut insécurités trop marquées). Je lis beaucoup sur l'amour passionnel en ce moment, ou plutôt les passions destructrices, teintées de possessivité, d'un désir exacerbé, d'une volonté de fusionner avec l'autre et d'un manque très fort lorsqu'il/elle n'est pas là. Alors forcément, si cette autre personne est dans d'autres bras, ça ne peut qu'exploser...
J'espère que tu vas aller mieux en tout cas, je sais que le temps fait des miracles, mais qu'il paraît parfois bien long..."
Oui, c'est super hard là, c'est vrai, et oui, faut pas se forcer à rester dans une relation, quelle qu'elle soit, pour le coup ça entraine une toxicité à coup sûr à mon avis.
Tu as raison, peut être que ça aurait été la même chose dans une relation monogame mais ça se serait terminé beaucoup plus tôt, plutôt que de "traîner" en longueur", ce qui bien sûr ne fait qu'accroître la douleur...
Je sais pas si c'est tellement lié à la passion par contre, de base je suis plutôt "cool", pas du tout la nana excessivement jalouse, pas plus que ça en dépendance, j'ai eu une relation de plusieurs années avec un anglais (donc à distance) par exemple sans flipper... Si j'ai peut être certains de ces traits à l'occase c'est pas excessif en tout cas...Je pense pas que ce soit ce qui a mené à ce que la relation devienne si toxique, c'est plutôt que la personne a voulu vivre des trucs mais que quand ça a été son tour elle l'a pas supporté du tout, ni ça, ni l'idée d'une séparation...Et moi il était hors de question que je vive pas ça si cette personne se l'autorisait, ça me semblait acceptable seulement si j'en tirais aussi ce bénéfice... On a essayé après de revenir à quelque chose où on n'avait pas tout ça à gérer mais le mal était fait....