Le polyamour implique t il des relations moins fortes ?
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Agapi
le vendredi 16 décembre 2022 à 01h19
Coucou le forum
Je me pose plein de questions.
En effet je me demande comment arriver à une vie poly chouette
Mon problème est : est-ce que pour être poly je dois choisir des amants qui ne sont pas hyper impliqués/fusionnels avec moi.
Je prend l'exemple de mon chéri actuel. Nous sommes très importants l'un pour l'autre. Le gros hic là dedans est que lorsque nous vivons ensemble si je veux aller voir quelqu'un d'autre je dois lui rendre des comptes. Au fond je n'aime pas du tout ça, je pense que je devrai trouver vite une solution car ça me donne juste envie de vivre seule.
Et j'essaye d'imaginer, si je vivais seule, je pourrais avoir plusieurs amants, sans devoir m'expliquer à personne, ce qui me plairait bien.
MAIS si je pense par exemple à un amant avec qui c'est très intense (donc vers qui je me dirigerai sans doute rapidement) au fond je sens qu'il me voudrait pour lui tout seul... Et que ça serait compliqué avec lui aussi. Je retomberais si vite dans le même piège, c'est scandaleux hahaha !
Et lorsque je visualise des hommes avec qui j'ai des relations de type plus sexfriend, je me dis que tout irait comme sur des roulettes car ils ne me demanderaient pas de comptes.
À ce moment là pour avoir plusieurs relations en toute tranquillité est ce que ça voudrait dire que je ne dois choisir que des hommes qui ne sont pas ... Amoureux ? Et où on a juste une complicité+sexe ? Mais à ce moment là ça ne s'appellerait plus du polyamour ^^...
Est ce juste que c'est possible mais que les gens qui arrivent à aimer et partager sont trop rares ?
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Mark
le vendredi 16 décembre 2022 à 01h36
... et voilà pourquoi de plus en plus de personnes préfèrent dire ENM.
(Non Monogamie Ethique)
... encore une autre étiquette pour dire qu'on veut pas... d'étiquette.
second degré hein, ma minute caustique du jour ;-)
Pour répondre au titre de ton post, pas pour moi.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
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Hawkeye
le vendredi 16 décembre 2022 à 06h37
Pour continuer dans les étiquettes je dirais qu'avec ton chéri actuel tu es en polyamour hiérarchique et que tu voudrais plutôt vivre de l'anarchie relationnel.
Qu'est ce que tu entends par rendre des comptes ?
Si tu vis avec quelqu'un et que le soir il t'attend pour dîner et que tu ne rentres pas parce que tu passes la soirée avec un amant et que tu ne l'as pas prévenu c'est du savoir vivre. Par contre s'il contrôle tes sorties, leurs fréquences, exige des choses de ta part en contrepartie, là ça doit être plus compliqué à vivre.
Quand à la profondeur des relations, ce que chacun met derrière le mot amour/amoureux. Le réflexe monogame te diras que si tu es amoureux tu veux passer plein de temps avec une personne jusqu'à fusionner donc tu prends le contrepied de ce réflexe. Pour ne pas tendre vers la fusion, je dois avoir des amants qui ne sont pas amoureux.
Tout est une question d'équilibre, fragile, entre les besoins et contraintes de chacun. A 2 c'est déjà compliqué parfois alors à 3, 4 ou 5 sans compter ceux des metamours.
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Neels
le vendredi 16 décembre 2022 à 07h14
...j'ai bloqué sur le titre et il me vient des questions:
Aime-t-on plus un de nos enfants que l'autre ?
Allumer une bougie avec une autre bougie fait-il diminuer la taille de la flamme de la première ?
Bref, je vous donne mon avis par rapport non pas à mes idées mais une expérience.
On peut être poly dans sa tête et ne pas le pratiquer, je veux dire par là aimer une personne sans sortir avec et être heureux, non jaloux(se) de ses amours sans souffrir et en tout compersion... on peut aussi être non exclusif sans être poly... Personnellement ce qui m'a fait réaliser que polyaimer est possible, c'est de réaliser la complémentarité de mes 2 chéries et la compersion ressentie.
Donc c'est possible ! C'est JUSTE le fruit d'un gros travail sur soir et à mon avis seule le vivre nous convaint que cela peut exister.
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Alabama
le vendredi 16 décembre 2022 à 09h04
Le polyamour n’implique pas des relations moins fortes.
Mais je dois dire que ce n’est pas toujours si simple de trouver le bon équilibre entre indépendance et intensité relationnelle avec une forme d’engagement (pour moi engagement veut dire investissement émotionnel et matériel dans la relation).
J’ai eu plusieurs expériences avant mon amoureux actuel ou je tombais sur des personnes que ça arrangeait bien le polyamour en raison de leur difficulté à investir le champ émotionnel, ou alors sur des personnes investies mais monogames.
La question que tu soulèves de « rendre des comptes » est une question primordiale pour moi dans la non-monogamie. Après avoir vécu en couple j’ai décidé de ne plus recommencer. J’habite seule avec ma fille ou en colocation avec des ami.e.s proches mais pas avec un.e amoureux.se pour justement séparer les sphères : partager sentiment amoureux + sexualité + quotidien je trouve que ça fait trop avec la même personne et c’est beaucoup moins pratiques en cas de rencontres plurielles.
Ce dont tu parles a aussi une étiquette: solo poly que j’ai découvert y a pas longtemps. En gros tu vis en célibataire tout en ayant des relations amoureuse/sexuelles mais qui n’impliquent pas l’ascenseur relationnel. Ces relations n’impliquent pas moins d’intensité. Je dirais même au contraire : on choisit ces personnes pour autre chose que le fameux projet de couple et donc chaque pierre de la relation se construit plus facilement en-dehors des modèles pré existants (même si on peut quand même y tomber car on a tous été élevé.e.s là dedans).
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bonheur
le vendredi 16 décembre 2022 à 13h30
Neels
Aime-t-on plus un de nos enfants que l'autre ?
Ma réponse est absolument. La question n'est d'ailleurs pas que ce soit ou non mes enfants. Ce sont des individus et je peux ou non avoir un lien heureux et pérenne avec eux. Sur trois (aujourd'hui adultes), j'ai foutu l'un à la porte et je me moque de ce qui lui arrive. Je l'ai évacuer de ma vie. Ce n'est pas parce que je l'ai mis au monde que je dois tout accepter et tout supporter. Le lien familial traditionnel biaise complètement la donne.
Il en va de même pour les personnes dont je tombe amoureuse. J'ai connu un homme avec qui je ressentais quelque chose d'extrêmement intense, vraiment. Cet homme a à mes yeux une philosophie de vie complètement merdique, qui va à l'encontre de tout ce que je peux entrevoir comme admissible. Je l'ai évacuer de ma vie. Il faut savoir se préserver.
Neels
Allumer une bougie avec une autre bougie fait-il diminuer la taille de la flamme de la première ?
Souffler sur la flamme et l'éteindre. Ca soulage parfois. Mais oui, chaque bougie demande que l'on entretienne la flamme. Le tout étant de ne pas entretenir, pour le principe d'entretenir, mais parce que l'on prend plaisir à regarder la flamme et que cette flamme est belle, qu'elle nous veut du bien.
@Neels. Je rebondis sur tes propos car ils m'ont interpellé et ont suscité ma réaction. Ca va dans le bon sens (+)
Neels
On peut être poly dans sa tête et ne pas le pratiquer, je veux dire par là aimer une personne sans sortir avec et être heureux, non jaloux(se) de ses amours sans souffrir et en tout compersion... on peut aussi être non exclusif sans être poly... Personnellement ce qui m'a fait réaliser que polyaimer est possible, c'est de réaliser la complémentarité de mes 2 chéries et la compersion ressentie.
Donc c'est possible ! C'est JUSTE le fruit d'un gros travail sur soir et à mon avis seule le vivre nous convaint que cela peut exister.
(+) Oui, polyaimer est possible (et simple). Le polyamour rend tout compliqué.
@NorahSpinozi
Se poser des questions c'est bien. Bloquer sa vie pour répondre aux questions ? Je suis mitigée. Poser sa vie, la construire autour d'une vue intellectuelle de "réussite" est à mon avis la meilleure solution pour ne pas y arriver. L'amour n'est pas un concept et bien vivre son ou ses amours n'a rien d'une formule stratégique.
Par exemple : il est commun de se rapprocher des personnes avec lesquelles on a en commun. Du coup, mon chéri de vie et moi, qui n'avons rien en commun (ni intellectuellement, ni en activités...) devrions avoir rompu depuis très longtemps. Ce qui nous alimente, c'est justement nos différences et notre capacité à nous nourrir de celles de l'autre. Nous nous sommes connus, j'avais 5 ans et lui 8. Nous vivons ensemble depuis 1988. Je ne suis pas en faveur de maintenir un couple juste pour une le maintenir. Je n'aspire à aucune réussite de longévité. Juste nous vivons vraiment bien ensemble.
Il faut faire la différence entre demander la permission, et exprimer un souhait pour en examiner les possibilités. Pour remédier à cela, j'ai mis en place pour le foyer (donc 4 personnes qui vivent sous le même toit) un tableau de communication. Nous inscrivons nos absences et chacun des autres membres de la maisonnée en prend connaissance. Si c'est acté, on discute de l'acte. Si c'est de l'ordre de la proposition, il suffit de mettre un point d'interrogation et tout le monde sait qu'il peut y avoir un débat général, aussi sur le fondement même de l'acte. Par exemple, une invitation à la maison, doit être soumis à l'accord général avant que l'invitation soit actée.