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Nicka

le mardi 17 mai 2022 à 00h36

Bonjour,

Je suis avec mon compagnon depuis 20 ans et nous nous aimons profondément. Il y a quelques mois, je me suis rendue compte que j'éprouvais une forte attirance pour l'un de mes collègues. C'est arrivé comme cela, sans que je ne m'y attende (une crise de la quarantaine pour être originale ?).
Je m'en suis énormément voulue, je me demandais comment une telle situation pouvait se produire, et comment je pouvais m'en sortir, au point de ne plus en dormir. Je savais que j'allais causer énormément de souffrance à mon compagnon, car ce n'est pas la première fois que cela m'arrive.

Il y a environ 15 ans, j'ai éprouvé des sentiments forts pour un autre homme. Mon compagnon actuel m'a laissé vivre cette relation mais celle-ci a été catastrophique, au point qu'elle a faillit détruire notre couple. Sans entrer dans les détails, je lui ai causé beaucoup de souffrance. Nous nous en sommes sortis, nous avons continué notre vie ensemble et je ne pensais plus jamais éprouver des sentiments pour quelqu'un d'autre. J'avais décider de fermer à double tour cette porte en moi qui faisait que je pouvais aimer plusieurs personnes à la fois.

Il y a 6 mois, j'ai avoué à mon compagnon cette attirance que j'éprouvais, et cela a ravivé les blessures du passé. Cependant, il a été très compréhensif, nous en avons beaucoup discuté ensemble. Bien que nous savons que nous ne nous comprenons pas sur le fait qu'il est possible d'éprouver des sentiments pour différentes personnes, nous avons toujours la volonté de continuer ensemble.
Après beaucoup d'échanges, nous avons décidé récemment que nous allions retenter l'expérience. J'ai commencé une relation avec ce collègue, mais cela reste très difficile à vivre pour mon compagnon, qui a énormément de peurs et de craintes.

Nous avons décidé que je ne passerai aucune soirée avec lui et que je me contenterai de certains midi. Ayant une vie de famille et peu de moment à deux, nous ne voulions pas nous enlever du temps. Cependant, le fait que je puisse voir souvent cette personne au travail est compliqué à gérer. Pour moi, d'une part, qui ais énormément de mal à me limiter en terme de temps passé et pour mon compagnon, d'autre part, pour qui il est difficile de savoir que je peux passer plus de temps avec quelqu'un d'autre, même à discuter.

Je souhaite vraiment rassurer mon compagnon et je ne sais pas trop comment m'y prendre pour le faire. Je sais que la question est très subjective, mais quelles seraient les limites à mettre en place ? Est-ce qu'il faut que je limite le temps que je peux passer dans mon autre relation ? Quelle serait la fréquence idéale ?

Merci de m'avoir lue

Message modifié par son auteur il y a 10 mois.

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Geraaldine (invité)

le mardi 17 mai 2022 à 08h14

Vouloir rassurer ton compagnon est une chose difficile. Il faut en premier lieu, de la patience, encore et toujours de la patience. Et cela ne suffira pas.
Vouloir le rassurer, c'est pour lui. Mais il sera dans une incertitude grandissante, surtout au vu de votre première expérience.
Vouloir le rassurer, ça signifie quoi? Que tu puisses vivre ton autre histoire sereinement.? Il ne peut pas comprendre et ressentir ce besoin de vivre cette autre relation.
Vouloir le rassurer est pour toi une priorité, pour lui c'est peut-être une façon de l'amener vers une voie qu'il ne désire pas.
Je vous souhaite d'avancer à deux et surtout de dialoguer pour entendre l'autre.

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GeorgyPorgy

le mardi 17 mai 2022 à 09h49

Bonjour @Nicka,

Je rejoins @Geraaldine sur son constat.

Tu peux mettre en place tout un tas de choses dans ton attitude, ton comportement, tes mots à l'égard de ton compagnon. Cela participera bien entendu à sa ré-assurance, s'il sait les noter, les voir et les recevoir.

Mais, fondamentalement, il y aura une part de la question sur laquelle tu n'auras aucune prise personnellement, qui est difficile à définir / délimiter, mais qui en tout cas le concerne LUI en premier lieu. Qui relève uniquement de son individualité, de son vécu, de ses émotions.

Ce que je veux dire, c'est que pour que cela se passe relativement "bien" (j'imagine), il faut que ton compagnon en tire quelque chose qu'il ressent comme bénéfique pour lui-même. S'il se lance là dedans uniquement dans le but de te satisfaire, ou dans le but de conjurer ce qu'il perçoit comme un risque que tu t'éloignes de lui si tu n'obtiens pas ce que tu désires, alors il se peut qu'il soit compliqué que cela fonctionne...

Il y a aussi une dimension que tu n'évoques pas du tout dans ton post, qui pourtant est fondamentale & pourrait apporter une couche de complexité supplémentaire à tout cela : quid de cette troisième personne? Cet homme a probablement des attentes, conscientes ou inconscientes, vis-à-vis de cette relation naissante. Echanger autour de tout cela me parait tout aussi important...

Ce que je pense avoir tiré de ma "courte" expérience d'une telle situation, c'est que la personne chez qui naissent ces sentiments pour plusieurs personnes peut développer l'illusion qu'il lui appartient de gérer ces questions & que, par ses actions de sécurisation des autres personnes impliquées, sa communication, elle aura en quelque sorte un certain "pouvoir" pour faire évoluer la situation favorablement. C'est d'ailleurs ce que nous incite à faire les ressources, la litterature sur le sujet - et ça reste bien entendu absolument nécessaire. Mais il faut à mon sens rester prudent.e, conscient.e du fait que tout ne repose pas sur nous. La manière dont les autres personnes vivent la situation est une dimension critique, et il est parfois bien difficile de percevoir cela en toute bonne foi, sans s'encombrer de ses propres attentes (qui sont en plus boostées par nos émotions en cours, un certain souci d'urgence, une NRE ou que sais-je encore).

Il faut apprendre peut être à intégrer un certain lacher-prise là dessus & s'efforcer de se faire aussi une idée plus ou moins claire de ce vivent ces autres personnes, s'assurer que pour eux/elles la balance de cette situation est plus positive que négative (je ne sais pas si je parviens à exprimer mon idée clairement - je l'espère en tout cas :) )

Concernant les limites elles-mêmes, ce forum donne un bon aperçu du fait qu'il n'y a "pas de règle" : chaque histoire est différente, et chacun.e doit pouvoir fixer des modalités qui leur convienne. Cependant, quand tu évoques ce point précis, on a l'impression que ton homme ne vit pas la relation sereinement : d'un côté il semble lacher (uniquement les pauses déj) pour te permettre de vivre cette histoire, d'un autre côté tu sembles t'en accomoder à défaut de mieux (au risque de rapidement t'en sentir frustrée). Soit c'est un moyen d'y aller à petits pas pour, ensemble, se rassurer, ça passe finalement, on arrive à le gérer & vous vous accorderez pour étendre ces limites progressivement vers quelque chose de plus satisfaisant? Soit c'est une tentative de maintenir un contrôle sur le situation afin d'éviter qu'elle n'aille "plus loin", qu'elle n'évolue vers quelque chose de plus engageant émotionnellement?

Message modifié par son auteur il y a 10 mois.

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Nicka

le mardi 17 mai 2022 à 10h30

Merci Geraaldine pour ta réponse. J'ai conscience qu'il sera très difficile de le rassurer.

Je dois avouer que j'ai besoin de vivre cette relation, qu'elle ait un début, milieu et fin pour passer à autre chose. J'ai essayé de prendre mes distances mais cela n'a pas marché. C'est peut-être parce que j'établis rarement une connexion avec une autres personne (e
J'ai un TSA), mais je me questionne tout de même sur le pourquoi j'en ai autant besoin et aussi pourquoi il m'est difficile de me limiter en terme de temps (je me sens un peu égoïste pour tout dire).

Mon compagnon a accepté cette relation parce qu'il souhaite que je m'épanouisse. Cependant, je sais qu'il n'a pas conscience de ses besoins et de ses limites. La question de la fréquence est très présente entre nous. Cela ne causerait pas autant problème si ce n'était pas un collègue, car le fait de se voir et discuter seul à seul pose soucis.

Message modifié par son auteur il y a 10 mois.

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Nicka

le mardi 17 mai 2022 à 12h16

Merci @GeorgyPorgy, ta réponse est claire et me permet de voir les choses sous un autre angle. Il est vrai que j'ai le sentiment de pouvoir agir totalement sur les craintes de mon compagnon et d'être seule responsable de la façon dont il vit les choses... Il n'est pas intéressé par le fait de faire d'autres rencontres de son côté et il fait d'immenses efforts pour essayer de me comprendre, afin que je puisse être moi-même.

Concernant l'autre homme, il est de son côté polyamoureux depuis plusieurs années (c'est comme cela que j'ai découvert le terme, d'ailleurs) et a plusieurs partenaires, dont une compagne de longue date. Il vit ses différentes relations très librement. Il ne souhaite pas d'engagement plus profond avec moi, il est plutôt bienveillant et il s'adapte à ma situation.

Les limites de temps, je les vois pour ma part comme des petits pas, mais il va falloir que je m'assure que c'est aussi le cas de son côté et ne pas forcer les choses.

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GeorgyPorgy

le mercredi 18 mai 2022 à 15h48

Hello @Nicka,

Je comprends mieux pourquoi tu ne citais pas la tierse personne - compte tenu de ta réponse, c'est donc probablement que cette dimension n'est pas problématique en soi (et c'est heureux de ce point de vue...)

La situation était l'opposée dans ma propre histoire (la personne n'était pas ok avec le polyA), et je pense qu'avec elle, nous n'avons pas su trouver le moyen de nous communiquer "correctement" les attentes respectives... Ou peut-être ont-elles évolué différemment en cours de route... En tout cas, j'en garde un fort sentiment d'inachevé, y compris longtemps après la rupture. Cela a rajouté de la difficulté car j'ai du apprendre à gérer cela sur les deux "fronts" pour moi-même & dans le respect des autres...

Je vous souhaite en tout cas, à toi & à ton compagnon, de trouver les moyens de vous entendre & vous épanouir.

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Nicka

le mercredi 18 mai 2022 à 17h26

Bon, malheureusement, mon compagnon a défini avec moi des limites que je ne devais pas dépasser, comme par exemple ne voir mon collègue qu'une fois toute les deux semaines, et ne pas se parler seul à seul en dehors de cette occasion.

Bien que j'étais prête à les respecter, l'autre personne n'a pas pu les accepter. Je comprends ses raisons.

Je vais devoir gérer tout ça maintenant, en espérant que personne ne soit blessé

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cactus

le mercredi 18 mai 2022 à 18h20

Je ne crois pas que ces "limites" aient été définies de la bonne façon... pour moi, exprimer une limite, c'est le faire par rapport à soi, pas pour exercer un contrôle sur les autres (ce qui, typiquement, ne peut "fonctionner" que sur un temps très court et fini par exploser).

Un exemple, dans un contexte de "je passe du temps physique avec mon amoureux A, et mon amoureux B exprime ses limites"

- limites exerçant un contrôle de la part de B (sur moi, et sur A en plus!) : "pas de plus de x fois/semaine/mois", "pas le soir", "pas le midi", "pas telle activité commune ou pratique", "pas dans tel lieu"...

- limites exprimées par B par rapport à lui : "j'ai besoin d'un temps sans contact physique avec toi après ton retour", "j'ai besoin de temps en tête à tête avec toi plus souvent le midi/le soir", "j'ai besoin de soirées pour mes activités/pour moi seul", ...

La vie de famille ne simplifie pas les choses ok, mais c'est toujours possible de trouver du temps pour chacun.e, quand tout le monde y met de la bonne volonté. Dans le cas contraire, c'est un bon prétexte pour enfermer l'autre, mais c'est à double tranchant.

Après, je vais être franche : de mon vécu, le "no zob in job" reste un conseil à garder en tête, parce que ça complexifie sévèrement les choses. Mais on ne choisit pas nos attirances, et vu le temps qu'on passe sur nos lieux de travail, c'est un peu inévitable qq part.

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Nicka

le mercredi 18 mai 2022 à 18h27

Oui le "no zob in job" est un très bon conseil :) Surtout pour une ouverture

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GeorgyPorgy

le jeudi 19 mai 2022 à 09h20

Bonjour @Nicka,
Désolé de lire tes nouvelles, qui ne semblent pas franchement en accord avec tes attentes :-/

Je reviens donc sur ce que je disais précédemment : ta relation avait effectivement des attentes, son refus des limites fixées (imposées?) en témoigne... Le fait qu'il se définisse comme polyamoureux ne l'exempte pas d'avoir des désirs, des attentes, des aspirations à ton égard & peut-être sent-il que les modalités offertes vont être plutôt source de difficultés / frustrations / souffrances que le contraire.

Quelque chose de frappant dans la manière dont tu écris, retranscris les choses ("mon compagnon a défini avec moi des limites que je ne devais pas dépasser"). Je ne sais pas si la tournure de la phrase est faite à dessein, ou si c'est juste sorti comme cela, mais en tout cas elle laisse clairement transparaitre ce que décrit @cactus & ce que je questionnais dans une précédente réponse. A savoir : est-ce que les "limites" en question relèvent de la tentative de contrôle ou d'une approche prudente des petits pas. Ta tournure de phrase laisse penser que les limites te sont imposées, et que tu les acceptes à défaut de mieux. Dans le fond, elles donnent l'impression de te laisser une possibilité de vivre la relation, quand dans les faits, elles auront probablement l'effet de t'en empêcher (peux-tu vraiment te contenter de voir quelqu'un qui t'attire au délà du platonique dans ces circonstances, sans jamais partager un moment de proximité seule à seul?)

Il y a une phrase que j'aime beaucoup sur ce sujet (que je traduis ici de l'anglais) : "Les murs permettent de garder les intrus dehors. Les limites enseignent aux gens où se trouve la porte".

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Geraaldine (invité)

le vendredi 20 mai 2022 à 06h15

'Il y a environ 15 ans, j'ai éprouvé des sentiments forts pour un autre homme. Mon compagnon actuel m'a laissé vivre cette relation mais celle-ci a été catastrophique, au point qu'elle a faillit détruire notre couple. Sans entrer dans les détails, je lui ai causé beaucoup de souffrance.'

De cette expérience citée ci-dessus, il n'est pas exclu que les limites demandées par ton compagnon soit plus une protection pour lui plutôt qu'une restriction.

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GeorgyPorgy

le vendredi 20 mai 2022 à 10h58

D'accord sur ce dernier point. Le distinguo entre "protection" & "restriction" que tu fais Geraaldine dépend peut-être du point de vue où l'on se place. Pour le compagnon, on comprend bien qu'il va s'agir de mettre en place des moyens qui vont lui permettre de ne pas (re)vivre des souffrances déjà endurées. Pour @Nicka, dans la mesure où elle est en quête de plus d'ouverture, la tentative de geste de son compagnon (d'accord mais uniquement comme ceci, comme cela, et pas dans ces conditions...) sera probablement perçue comme une restriction.

Ca renvoie à un échange qu'on avait avec @lau93 sur une autre conversation & qui évoquait globalement "l'incommunicabilité" (appelons ça comme ça) entre deux individus qui vivent une même situation de manière très différente. Je parlais de dialogue de sourds, @lau93 évoquait l'image du caillou dans la chaussure... Ce qui est certain, à mon sens, c'est que bien souvent on ne se trouve pas là dans un dialogue, une conversation (au sens propre du terme), mais plutôt dans un débat - où des points de vue divergents se confrontent. Ce qui se transmet entre les 2 qui communiquent relève plus d'arguments (j'essaie de te convaincre, d'obtenir ce que je souhaite, de me protéger, de défendre ma position) que de l'expression de ce que je ressens en mon for intérieur. On est plus dans une dynamique de pouvoir (qui aura gain de cause?) que dans une dynamique de communication (comment j'essaie de te & me comprendre, comment tu essaies de te & me comprendre, et est-ce qu'on est capable de faire quelque chose de tout ça?)

Tout l'enjeu ici, est probablement de trouver une voix de communication entre eux, qui permettent à chacun à la fois de s'exprimer & de se sentir écouté.e de manière authentique.

On a parfois l'illusion d'être dans la communication, quand en fait on n'y est pas. Au lieu de cela, on se trouve dans un boucle qui se répète & qui entretient une souffrance de part et d'autre.
Avoir le sentiment "d'avancer", de progresser à l'issue d'échanges est ici essentiel.

Savoir trouver ou retrouver une forme d'empathie honnête & désinteressée vis-à-vis de son partenaire peut-être très difficile à mettre en place, d'autant plus quand on ne s'y est jamais habitué par le passé, qu'on n'a pas cette compétence émotionnelle, cette culture (?) ET d'autant plus quand cela doit se produire dans de telles situations (qui rajoutent toutes la couche d'émotions désagréables, souffrantes qu'on leur connait).

Il est extrêmement bouleversant pour un.e partenaire de se confronter à l'émergence chez son/sa conjoint.e de sentiments amoureux pour autrui. Cela renverse des "certitudes", cela révolutionne tout un eco-système émotionnel qui a pu se mettre en place tout au long des années passées ensemble. J'ai lu ce matin un post sur le "poly-bombing" qui résume bien ce que traverse le.la conjoint.e, qui se retrouve du jour au lendemain, propulsé dans quelque chose qu'il n'a pas souhaité, dans un monde émotionnel totalement inconnu de lui/elle, qui renverse les bases de son histoire, c'est une véritable tempête. Sans parler des nombreuses situations où a eu lieu préalablement de la dissimulation, du mensonge etc.

Confronté.e à cela:

- Soit il/elle peut totalement rejetter toute forme d'évolution de la relation (et c'est totalement valide, il/elle a ses raisons quand a été faite la démarche d'y réflechir "pour de bon").

- Soit il/elle peut, malgré la tempête, entrevoir ne serait-ce que des bribes de positif dans ce grand flou, des bénéfices dans une ouverture potentielle (la remise en cause de certains aspects installés intuitivement dans le passé peut présenter un semblant de sens pour lui/elle, malgré les souffrances occasionnées). Il/elle peut se mettre à simplement questionner son rapport à notre "monogamie internalisée" pour tenter de donner un sens plus personnel à sa manière de vivre son sentiment amoureux, ses relations etc.

L'enjeu est peut être d'arriver à déterminer si, quand tout cela a été mis sur la table, la dynamique globale se situe d'un côté ou l'autre de ce spectre. Et de continuer à entretenir la communication, préciser en soi et pour les autres ses motivations profondes, dans des moments propices et bienveillants, en se basant sur cette dynamique.

Un autre élément intéressant à considérer est le fait que, dans notre culture "romantique" occidentale, il y a une dimension de sacrifice pour l'autre, pour l'amour de l'autre...Ca peut être très inconscient. Mais il faut rester prudent sur l'acceptation "en apparence" de gestes d'ouverture qui font abstraction ou trahissent des besoins, émotions, limites réelles. Et qui s'avèrent être au fond des tentatives désespérées (vaines?) de protection personnelle. En cela, je trouve que la manière dont @cactus présente l'expression des limites est plus saine, car elle permet l'expression réelle des attentes & non pas une pseudo-autorisation à l'autre qui n'apportera de toute façon pas satisfaction (au risque d'entretenir le dialogue de sourds cité plus haut).

Au final, la politique des petits pas passe peut-être d'abord par essentiellement de la communication, plutôt que par la réalisation effective dans la pratique de la relation souhaitée, même si cela peut être difficile à digérer (car impliquant de la renonciation, une rupture du fait de sa relation qui cherche aussi à se protéger ou qui refuse de maintenir un lien).

Message modifié par son auteur il y a 10 mois.

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(compte clôturé)

le jeudi 26 mai 2022 à 07h39

Je reprends une phrase écrite plus haut que je trouve très juste : si l'autre ne voit aucune plus value à ouvrir son couple, pourquoi le ferait il ?

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Jack Haddy (invité)

le vendredi 27 mai 2022 à 14h24

Conserver la relation historique, éventuellement.

Parce que ça en vaut très souvent la peine.

J.

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(compte clôturé)

le vendredi 27 mai 2022 à 15h59

Mais oui. Aussi. Est-ce suffisant ?

Je suis plutôt mal placé pour critiquer négativement cette vision des choses, mais je me demande dans quelle mesure le passé justement ne pèsera pas. Il faut que j'y réfléchisse. Cela me revient à l'instant mais je fais peut-être erreur, la construction de l'amour éthique est un mythe pour Spinoza. Le passé ne représente donc qu'une idée de l'amour, une représentation inexacte, polluée.
Faut que je fouille...

Message modifié par son auteur il y a 10 mois.

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lau93

le vendredi 27 mai 2022 à 20h34

Bonjour Nicka

nicka
malheureusement, mon compagnon a défini avec moi des limites que je ne devais pas dépasser, comme par exemple ne voir mon collègue qu'une fois toute les deux semaines, et ne pas se parler seul à seul en dehors de cette occasion.

IL a défini avec toi c'est à dire dans un partenariat , en cherchant un compromis acceptable pour vous 2?
oubien il t'a fait une demande genre "ok si c'est comme pas plus de 2 fois par mois et pas tous seuls" sans négo possible?
ça change un peu la donne sur les limites données, non?
Pour ma part c'est très compliqué de voir se multiplier les jours et nuits ou ils se rencontrent mais je me dis que décider qu'il pourrait y avoir un nombre défini "acceptable" de rencontres ça me parait renforcer l"insécurité en voulant contrôler ce qui se passe. SOn ancienne compagne venait 1 fois par mois, c'était pas tellement plus facile que la nouvelle qu'il voit 2 à 4 fois par semaine (sur l’intensité de l'insécurité je veux dire). Donc je crois qu'il se leur en pensant qu'en définissant un nombre de rencontre il sera rassuré. En tout cas c'est mon avis
Plein de courage pour la suite

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Nicka

le vendredi 27 mai 2022 à 21h16

Merci à tous pour vos réponses.
Finalement, mon compagnon et moi continuons d'avancer ensemble dans notre cheminement vers le polyamour. Moi qui était prête à y renoncer définitivement, il a préféré que l'on poursuive cette aventure ensemble.

Cela lui tient à coeur que je sois heureuse en étant moi-même. Comme je le disais, nous avons déjà eu une expérience difficile il y a 15 ans. Nous en avons guéri tant bien que mal et, me sentant coupable d'avoir apporter cela dans mon couple, j'avais décidé de fermer cette porte, de renier cette partie de moi-même qui avait causé tant de souffrances. Plusieurs années durant, je ne me suis pas autorisée à m'ouvrir aux autres, de peur de ressentir des sentiments pour autrui. D'ailleurs je me suis persuadée que mon compagnon détestait cette part de moi (je dis bien "je me suis persuadée" car nous n'en avions pas parlé ensemble à l'époque - grave erreur).
Malheureusement, quand on se coupe d'une partie de soi, on y va à la hache et non au scapel chirurgical. On annihile ses émotions, ses envies et ses besoins au point de se perdre. C'est ce qu'il m'est arrivé et aujourd'hui, mon conjoint ne souhaite plus me voir ainsi. C'est la raison qui le pousse à continuer, malgré le tsunami d'émotions qu'il est en train de vivre. De plus, lui comme moi sommes séduit par le concept de compersion. Nous n'en sommes largement pas là mais nous avons une réelle volonté de voir l'autre épanoui et de construire une confiance infaillible en notre couple.

Et même si cette démarche "n'aboutit" pas et que l'on souhaite rester dans une relation monogame, nous en voyons des effets positifs comme une communication plus efficace et plus de sincérité entre nous. Nous analysons et tirons des leçons du passé, chose que nous aurions dû faire plus tôt. Alors oui, c'est difficile, mais cela nous permet aussi de nous redécouvrir et de réinventer notre relation.

Nous savons que nous ne nous comprenons pas encore, mais nous nous aimons profondément et nous essayons d'avancer pas à pas vers l'autre. Pour cela, nous avons remis à plat nos limites, nos besoins et nos attentes par écrit, ce qui permet de pouvoir y revenir régulièrement et de discuter de nos ressentis. Je poursuis ma relation extérieure avec des limites plus réalistes qui conviennent à tout le monde, et mon compagnon n'exclut pas de se lancer pour faire de nouvelles rencontres, bien qu'il ne se sente pas encore près pour le moment.

Message modifié par son auteur il y a 10 mois.

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GeorgyPorgy

le lundi 30 mai 2022 à 12h31

Bonjour @Nicka,

Content de lire ces nouvelles qui semblent plus positives que ta précédente intervention ici.

C'est beau de voir que vous parvenez à trouver un chemin qui semble moins enfermant qu'il n'y paraissait initialement. De constater que malgré un vécu de la situation différent, vous parvenez à écouter le vécu, le ressenti de l'autre en laissant un possible exister là dedans.

Autoriser l'incertitude, en ayant confiance dans la capacité à s'écouter... Chose que j'ai échoué à faire advenir dans ma propre histoire, tout en restant convaincu que ça n'est pas insurmontable, si l'on se donne le droit et la peine de questionner, déconstruire...

On lit entre les lignes que tu poursuis également un lien avec cette relation que tu évoquais, et donc que tu n'es pas acculée au renoncement.

Je vous souhaite que cela fonctionne pour vous, quelque soit la forme que prendra la suite :)

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