Ouverture d'une relation (en cours) - notre histoire - mes doutes
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Ctrdsr
le mercredi 05 janvier 2022 à 22h38
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Message modifié par son auteur il y a un an.
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Topper
le jeudi 06 janvier 2022 à 10h23
Bonjour @Ktrdstr,
La première chose qui me saute aux yeux dans ton récit, c'est que je vois une succession de relations qui se terminent parce que l'un ou l'autre tombe amoureux d'une autre personne. C'est autant valable pour toi que pour ta partenaire actuelle. Je trouve ça tellement représentatif du fonctionnement monogame qui implique une rupture de la relation précédente lorsqu'une nouvelle relation se crée, alors que parfois, elles pourraient coexister dans un fonctionnement polyamoureux. C'était un aparté, passons...
En ce qui concerne ta situation, la chronologie est assez vague. On ne sait pas à quel point les évènements que tu relates sont rapprochés. Cela a pourtant son importance dans la gestion des peurs. Avoir des craintes, c'est quelque chose de naturel face à des nouvelles situations. Certaines personnes vont êtres stimulées par la nouveauté et l'inconnu et ne pas se poser de questions. D'autres vont beaucoup se projeter, en particulier dans des situations qui pourraient mal se passer, ce qui génère des angoisses.
Les peurs, c'est quelque chose qui se gère, voire se digère, qui se rationnalise, qui demande de faire une introspection pour comprendre d'où cela vient dans notre construction. C'est un processus qui prend un certain temps. Ce temps est très variable selon comment notre vie est chargée et nous permet ces moments de réflexions. Je rajoute également que les peurs peuvent aussi s'apaiser ou trouver une cheminement plus efficace en communiquant avec son partenaire. Là encore, c'est quelque chose qui demande de dégager du temps en sachant que nous ne sommes pas toujours disposés à se lancer dans des discussions chargées émotionnellement.
J'en reviens donc à la densité des évènements auxquels tu es confronté. Non seulement l'inconnu peut faire peur car on n'a absolument aucun contrôle dessus, mais ce qui peut être ressenti comme de la précipitation est un excellent carburant à angoisses, car là aussi on peut sentir que l'on a aucun contrôle sur ce qu'il se passe. Ce sentiment est exacerbé par le fait de ne pas avoir bien le temps de réfléchir à ce qu'il se passe et où on met les pieds.
Soyez attentif au rythme que vous avez dans vos expériences et qu'il soit en accord avec vos besoins.
De ce que vous semblez projeter jusqu'à maintenant, cela ressemble plus à du libertinage qu'à du polyamour. Ce sont deux modes de vie complètement différents même si l'un n'empêche pas l'autre. Dans les habitudes, les personnes polyamoureuses vont plutôt être indépendantes, rencontrer d'autres personnes seules, et vivre leurs expériences et leurs relations de leur côté. Rien n'interdit de le partager ensuite (attention au niveau de détails qui est un équilibre délicat) à ses autres partenaires.
En ce qui concerne tes peurs, tu resteras unique. Chaque partenaire que tu as eu dans ta vie est unique. Chaque relation qui s'est créée avec chaque partenaire est unique. Si ta compagne a 5 autres relations que toi, elles seront toutes uniques et tu ne sera pas moins unique pour autant. Les autres relations de ta compagne (comme pour toi), seront plein de nouvelles fois, parfois intenses, parfois fades. Vous aurez aussi des nouvelles fois en tant que couple, ce ne sera simplement pas comme une nouvelle rencontre, et cette euphorie de découvrir une nouvelle personne. Il y aura sans doute de l'ENR qu'il faudra bien gérer, que ce soit pour elle et pour toi.
Et oui, tu as raison, elle aura moins de temps à te consacrer et c'est normal. Ce sera également ton cas si tu développes d'autres relations. C'est délicat, mais ça se gère également, notamment en communiquant. Dans un couple, lorsque nous passons beaucoup de temps ensemble, nous ne passons pas du temps de qualité en permanence. Le plus important est justement de conserver du temps de qualité. Si elle voit un nouveau partenaire cela ne va pas te faire perdre plus de temps avec elle que si elle faisait une sortie avec des amies.
Enfin, pour la peur de perdre l'autre ce que je me dis c'est que pour ne pas l'avoir, il faut toujours faire en sorte d'être une personne bienveillante, soutenante, aimante, qui reconnait ses erreurs, et travaille pour corriger ses défauts. Si ta conjointe t'aime aujourd'hui, fais en sorte qu'elle aime le toi du futur. Il ne faut pas le voir comme une compétition avec d'autres potentiels partenaires. Simplement, fais en sorte de toujours tendre vers une meilleure version de toi-même (ou au moins pas pire). Pourquoi te quitterait-elle alors qu'elle peut t'avoir toi, tout en étant libre de vivre d'autres histoires ? Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas vous séparer dans le futur, mais cela viendra de votre relation, pas des autres relations qu'elle pourrait avoir comme si elle était dans un couple monogame.
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Ctrdsr
le jeudi 06 janvier 2022 à 11h38
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Diomedea
le jeudi 06 janvier 2022 à 12h55
Je ne vis pas moi-même une telle situation, mais je voulais juste t'encourager sur ton chemin de réflexion qui semble positif et aimant.
Je me joins à toi en bien appréciant les pensées de @Topper
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Topper
le jeudi 06 janvier 2022 à 13h13
Effectivement, on ne contrôle pas les sentiments. C'est très bien d'anticiper dans tes réflexions la possibilité que des sentiments puissent faire leur apparition (en particulier si vous avez des relations de libertinage suivies). De trop nombreux couples qui se lancent dans le libertinage ne prennent pas cette possibilité en considération et c'est le drame lorsque cela arrive. Tu as aussi raison de considérer que cela peut arriver dans d'autres contextes. Assure-toi que ta compagne est bien consciente de ça et discutez de cette éventualité.
Un conseil me vient à l'esprit. Je vous invite à éviter des règles qui pourraient régir ce qu'il est possible de faire ou non avec une autre relation. Si vous laissez l'autre libre de développer une relation, alors laissez l'autre libre sans appliquer des contraintes pour ménager vos angoisses. Cela cause un sentiment de contrôle sur soi, de la frustration et si une règle est enfreinte parce mal comprise, sujette à plusieurs interprétations, ou ignorée dans l'euphorie du moment, cela devient un drame à gérer.
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Ctrdsr
le jeudi 06 janvier 2022 à 13h58
Merci @Diomedea pour ta gentillesse et ton soutien.
Merci @Topper pour tes conseils, et les bonnes directions que tu valides.
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Topper
le vendredi 07 janvier 2022 à 11h33
Tu as raison de penser que le "don't ask, don't tell" empêche la compersion. Tu ne peux pas être heureux de ce que vit l'autre si tu ne sais pas ce que vit l'autre, ou alors ce n'est qu'en surface et selon-moi ce n'est pas de la compersion. Telle que je la vis, lorsqu'on me raconte une expérience, que l'on me relate un enthousiasme ou d'autres jolies émotions, je vais me mettre à la place de l'autre et me projeter dans son bonheur. Voir l'autre personne heureuse de vivre des choses fabuleuses, cela me rend aussi heureux par projection.
Je trouve la compersion assez extraordinaire à vivre, néanmoins ce n'est absolument pas nécessaire pour bien vivre une relation non-monogame. On la ressent, ou on la ressent pas. Ce n'est pas quelque chose qui se commande. On peut même ressentir de la compersion pour une relation de ta partenaire, et pas pour une autre. Cela peut aussi être variable dans le temps et être affecté par notre propre état émotionnel.
Beaucoup de gens expliquent la compersion comme une opposition à la jalousie. C'est une image compréhensible par la plupart des gens et qui n'est pas forcément inexacte si l'on considère que la jalousie est une souffrance liée aux autres relations de ton/ta partenaire, alors que la compersion est une joie.
Pourtant, pour moi, il ne faut pas voir ces deux sentiments sur une abscisse où d'un côté il y a la jalousie et de l'autre la compersion. On peut avoir tendance à imaginer que moins il y a de la jalousie, plus il y a de la compersion, et inversement. C'est surtout la jalousie vient en confrontation avec la compersion. Il est possible d'avoir cette dualité en soi qui est d'avoir de la compersion tout en ayant de la jalousie intrusive.
La problématique que je vois au "don't ask, don't tell" est que c'est une attention constante pour cacher les choses et ne pas confronter l'autre à nos relations. Comme on est tous faillible, j'ai du mal à imaginer qu'il n'y ait pas un moment où quelque chose qui nous échappe.
Cela me surprend cette sacralisation du domicile alors que ta compagne prône une totale liberté, une indépendance et non-contrôle de l'autre. C'est en effet beaucoup se compliquer la vie alors que vous avez l'opportunité d'accueillir d'autres personnes dans vos domiciles respectifs.
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