Help: comment devenir poly yes?
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zoraP
le dimanche 12 décembre 2021 à 15h49
J’ai 46 ans, suis séparée avec 2 ados.
Je suis en couple ( non cohabitant) avec un polyamoureux depuis bientôt 6 ans. Nous nous aimons profondément. Nous nous voyons entre 6 et 10 jours par mois, surtout le weekend et les vacances. Nous partageons nos amis, la famille. Après plusieurs petites relations sans lendemain pour lui et pour moi, au début de notre histoire, et 4 ans de totale monogamie, il a rencontré quelqu’un, sur un site de rencontre, il y a 8 mois avec laquelle il vit une belle histoire, semble-t-il.
Après avoir traversé le ventre de la baleine, connue une intense jalousie et failli le quitter à plusieurs reprises, j’essaye d’accepter la situation.
Je pensais être polyamoureuse, c’est même moi qui lui ai parlé du concept.
Je trouvais l'idée belle, je l'ai confondu je pense avec l'amour libre. je pensais ( pense? ) qu'il ne faut enfermer personne et que chacun doit pouvoir faire ses choix y compris en couple mais en fait, après des mois d'introspections, je ne suis « que » polysexuelle ( et encore je ne suis pas sûre de ça), et mono amoureuse.
J’esperais pouvoir avoir au moins une relation hiérarchique ( c’est plutôt le cas pour le moment) mais Il souhaite arriver à des relations anarchiques ou en tout cas avoir deux relations équivalentes, ce qui pour moi est la goutte d’eau. Je sais que cette idée sert surtout à me protéger mais c'est avant tout parce que j'ai envie de partager beaucoup avec lui et que le temps n'est pas extensible.
Je n’arrive pas à me faire à l’idée de le quitter, on s’aime terriblement tous les deux, nos moment sont géniaux, voire fusionnels. Et pourtant je n’arrive pas à dépasser la souffrance qu’il est une autre amoureuse (et qu’elle prenne la même place que moi). Je vis l’enfer depuis des mois passant d’un extreme à l’autre. Je travaille sur moi, mais j’ai l’impression de ne pas avancer. Nous restons dans le dialogue, mais c’est très compliqué émotionnellement parlant.
Pour information, il m’accompagne,est à l'écoute, présent quand j'en ai besoin, essaye d’aller à mon rythme, me réaffirme son amour tous les jours mais je sens que tous ces efforts supplémentaires, ça ne durera pas éternellement.
Je suis censée rencontré son amoureuse en janvier pour essayer de dédramatiser la situation. Nous avons pris contact.
Je me dis que je peux apprendre à supporter cette situation mais ce n'est pas satisfaisant. cela implique de souffrir dans cette relation tout du long, qu'il faut prendre sur soi, avoir toujours ce poids sur le coeur? Ce que je lis en ligne ne me rassure pas.
j’ai beaucoup lu sur le polyamour, mais je ne connais personne de polyamoureux. Donc le soutien affectif de mes amis ne m’aident pas, au contraire, je suis la victime et on me dit de le quitter. J’ai aussi fait des séances de psy qui ont abouti à : le poly ne correspond pas à votre besoin affectif donc quittez le ! La société, les médias, les livres ne m'aident pas à changer de paradigme. Je suis totalement perdue...et malheureuse.
Donc je m’adresse à vous, j’ai longtemps hésité à écrire ce message mais là je ne sais plus comment avancer. Je n’ai pas envie de baisser les bras, je ne veux pas être une "poly-pas-le-choix" et souffrir indéfiniment, alors help… Je prends tous les conseils , merci d’avance
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Topper
le dimanche 12 décembre 2021 à 19h11
Bonjour @zoraP, comme je disais dans un autre post à @Constance86 (Mon mari en aime une autre...aussi), "tu n'es pas première à évoquer le fait que les psys n'ont pas une écoute bienveillante lorsqu'il s'agit de non-monogamie. Dans le meilleur des cas ils ne réagissent pas parce que ça les dépasse (et c'est pas plus mal dans ce cas là), dans le pire des cas ils sont jugeant et influencent leur patient en suggérant la monogamie comme seul modèle acceptable. Il faut donc trouver quelqu'un d'autre de plus ouvert sur ce type de situation ou contourner le sujet en faisant une partie du travail que le psy ne fera pas, à savoir faire le lien entre nos émotions négatives et nos insécurités, puis travailler sur les insécurités identifiées avec le psy."
Même chose pour les connaissances qui ont une conception monogame des choses. Tu ne peux pas t'attendre à te sentir comprise, avoir des conseils et du soutien sur quelque chose qu'elles ne comprennent pas ou alors qu'en surface.
Tout ça plonge dans une solitude profonde. Tu as des ressentis intenses, des doutes, des angoisses et personne à qui partager ça.
C'est possible de le faire avec ton partenaire même si il n'y a pas la neutralité dont tu peux avoir besoin. Communiquer et réfléchir ensemble peut néanmoins t'aider si ce n'est pas déjà le cas.
Te rapprocher des communautés poly est une bonne chose également.
Tu dis ne pas te sentir polyamoureuse, éventuellement polysexuelle. Pourquoi penses-tu y voir un problème ? Chacun vit les relations multiples différemment. Certaines personnes ne vont avoir qu'une relation amoureuse, puis quelques amitiés sexuelles, d'autres vont avoir surtout des relations basées que sur le sexe, d'autres vont avoir plein de relations amoureuses.
Non seulement il n'y a pas de règles, mais en plus cela peut évoluer au fil des années, et enfin nous ne devons pas avoir forcément la même façon de vivre les relations que nos partenaires.
Ce qu'on y trouve et ce que notre partenaire y trouve n'a pas réellement d'importance. Ce qui importe est d'y trouver son équilibre.
Est-ce que de ton côté tu as d'autres partenaires, d'autres histoires à explorer ?
Message modifié par son auteur il y a un an.
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zoraP
le dimanche 12 décembre 2021 à 20h17
Bonjour @Topper
merci d'avoir pris le temps de me répondre car la solitude face à ces angoisses, ces doutes est bien réelle. Parfois je vois poindre l'abattement ou je me dis " à quoi bon, je n'y arriverai pas ..." puis j'essaye de respirer, de me raccrocher à l'amour pour ne pas perdre espoir.
Pour la psy, elle n'a pas été si tranchée que ça mais ses conseils tenaient compte de mon ressenti je pense. Comme tu le dis, j'ai décidé de travailler seule sur mes peurs, mes blessures. J'avance à mon rythme.
Oui nous échangeons beaucoup avec mon partenaire, la communication a toujours été un appui dans notre couple.
Mais effectivement je n'y trouve pas de neutralité et pas de conseils non plus puisqu'il n' a pas plus de recul que moi sur la situation.
Je vois un problème à être mono ( enfin surtout mon partenaire) car j'ai l'impression que les couples mono/poly ne fonctionnent pas si bien que ça. et surtout parce que mon partenaire aimerait que je sois comme lui, poly, car il culpabilise de la situation et me voit malheureuse. Il est aussi très ( trop) militant sur le fait que ce soit la "bonne" façon d'aimer et sur ce point nous sommes en désaccord. Pour moi, chacun aime comme il veut ( peut?) et c'est ok.
Effectivement, j'essaye de trouver mon équilibre dans ce nouveau système après avoir passé les phases de déni et de colère ( enfin pas tout à fait) mais j'ai l'impression de lui en demander beaucoup en ce moment, beaucoup de présence, de marque d'attention pour avoir cet équilibre.
Je n'ai pas d'autres partenaires, j'ai essayé d'explorer d'autres histoires depuis 3 mois mais je vois que j'abime les personnes que je rencontre car je ne suis pas suffisamment libre dans mon cœur.
Je sais que mes peurs sont surtout liées à l'inconnu. Je ne sais pas comment leur relation va évoluer et personne ne le sait mais je vois, j'entends leur envie de plus. Et là je ne parle pas d 'amour mais de temps et plus de temps pour eux c'est moins de temps pour nous.
Je veux bien entendre que l'amour est extensif mais a priori dans notre univers pas le temps. Lui me dit que l'important c'est la qualité de nos moments . Moi je trouve quand même que la quantité est aussi importante.
Il a freiné pour m'attendre mais ce ne peut pas être infini.
J'ai l'impression qu'avancer un pas vers l'acceptation, c'est se voir demander plus. Jusqu'où ?
Equilibre, où es tu ?
Bref, c'est vite insoluble. Et cela oblige à des concessions auxquelles je ne suis pas prête. je trouve cela injuste de devoir laisser la place alors que je n'ai rien demandé. voilà voilà ...
bonne soirée à tous
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Alinea7
le dimanche 12 décembre 2021 à 20h52
zoraP
Je veux bien entendre que l'amour est extensif mais a priori dans notre univers pas le temps. Lui me dit que l'important c'est la qualité de nos moments . Moi je trouve quand même que la quantité est aussi importante.
J'ai reçu cet argument de la qualité du temps qui est plus importante que la quantité par le passé et moi aussi je ne suis pas d'accord.
Puisque parfois on lit ici ou ailleurs que l'on n'aime pas moins un enfant parce qu'on en a un autre, je vais garder cette analogie pour appuyer sur le fait que le lien entre deux personnes ça n'est pas fait que de temps de qualité : j'avais vu passer un article qui militait pour la garde partagée en cas de séparation, en s'appuyant sur des données chiffrées qui montraient que plus un enfant passait de temps avec un parent plus il avait de chance de garder un contact avec lui plus tard à l'âge adulte. Un weekend de temps en temps et les plus belles vacances du monde, ça n'apprend pas à se connaître profondément ni créer un lien intime. Et les pères majoritairement lésé là dessus militaient pour une vraie place dans la vie de leurs enfants.
Tout ça pour dire, pour moi le lien entre deux personnes il est fait de ce que les deux mettent dedans. Y compris en temps, y compris pas de qualité.
Ça doit être difficile de sentir une pression pour accepter et avancer. En as-tu discuté avec lui/eux ?
Message modifié par son auteur il y a un an.
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zoraP
le dimanche 12 décembre 2021 à 22h21
merci @alinea
pour la pression:
je vais en rediscuter c'est une bonne remarque. La pression pour accepter, c'est je pense surtout car il me voit malheureuse. La pression pour avancer, je peux la comprendre, même si je n'arrive pas à m'y faire c'est parce que ça fait déjà 9 mois de leur coté, que leur relation s'est enrichie et qu'ils m'attendent ?
On dit qu'il faut aller au rythme du plus lent ? mais combien de temps ?
Pour la qualité.
Je trouve ta remarque juste et c'est sans doute pour ça qu'il veut aussi mettre plus de temps avec l'autre, pour créer davantage de lien. Et c'est ça aussi qui me fait peur, me peine. Cette envie de créer du lien, l'envie que je lui vois d 'être avec l'autre.
Il essaye de me montrer que son envie existe aussi pour notre relation mais je pense que s'investir dans deux relations, ça demande beaucoup de temps et d'efforts. Jusqu'à quand pourra t-il faire ça ?
Moi je suis quelqu'un d'entier. J 'ai l'impression que se disperser ce n'est pas une bonne idée. On m'a toujours dit qu'à faire 2 choses en même temps, on le fait mal.
Je trouve qu'une relation, l'amour ça demande qu'on en prenne soin, qu'on l'entretienne, .. et cet investissement ne peut pas être un mi temps ( de mon point de vue).
J'ai un meilleur ami, une meilleure amie, 2 enfants et ces relations multiples ( je ne compte pas les amis tout court) demande de l'attention, du temps. On ne peut pas toujours être là pour eux comme on le voudrait, à mon grand regret, même les enfants parfois sont frustrés qu'on passe du temps avec l'un ou l'autre. Les amis on ne peut pas non plus être toujours là pour eux, au bon moment à moins de se dédoubler. Bref pour moi, il n' y a qu'avec la personne aimée qu'on peut faire bien son job sans se disperser. Et maintenant on me dit que non...
:-(
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artichaut
le lundi 13 décembre 2021 à 11h52
Bonjour @zoraP et bienvenue ici.
Déjà, comme tu le dis toi même, la souffrance n'est pas acceptable, en tout cas pas sur le long terme, et encore moins comme mode de vie. Si la souffrance perdure trop, il y aura des conséquences à tirer, et des mersures à prendre (à toi de savoir lesquelles).
La seule acceptation (de la situation), le renoncement, qui va vite vers le déni se soi, ne me semble pas +acceptable (ah tiens marrant que ce soit le même mot qui me vienne) que la souffrance. Il ne sagit pas selon moi d'accepter cette souffrance, mais de trouver comment la transformer en autre chose. Bref pour moi, il n'y a pas à accepter.
Ensuite, ta situation a l'air effectivement difficile à vivre. Entre "On m'a toujours dit que" et ce que te disent tes ami·e·s ou ta psy, tu ne semble entourée quasi que de personnes qui invalident tes (tentatives de) choix de vie. Même ton compagnon, en un sens se retrouve à les invalider, puisque tu le dis "très ( trop) militant". Tu semble donc bien seule dans ce que tu tente.
Et oui comme ça a été dit, je t'invite à essayer de te rapprocher de personnes vivant une situation similaire. Il y en a sur ce forum, il y en a dans les cafés poly, il y en a ailleurs.
Ne pas accepter, c'est aussi ne pas accepter que l'on invalide tes choix de vie, ou tes tentatives de choix de vie. Toi seule sait ce que tu veux et dois vivre, ce que tu veux expérimenter, et ce que en définitive, tu choisiras pour toi. Toi seule à raison. Toi seule peut construire la situation qui fait qu'enfin tu te sentira bien avec toi-même et avec (tous) les autres.
Je voudrais revenir sur un point. Tu dis "Il souhaite arriver à des relations anarchiques ou en tout cas avoir deux relations équivalentes". Pour moi ce sont 2 choses totalement contradictoires.
Vouloir deux relations équivalentes, c'est presque toujours, non pas vivre "l'anarchie relationnelle", mais vouloir dupliquer la monogamie : vouloir avoir une relation monogame +une relation monogame (le beurre et l'argent du beurre). Or oui, généralement ça ne fonctionne pas.
Et bien logiquement on retrouve ici la problématique de la question du temps. Problématique par laquelle à peu près tous les couples monogame cherchant à explorer le polyamour se retrouvent confrontés.
La question du temps est pour moi une question profondément monogame (sans jugement en soi sur mononogamie vs non-monogamie). Et on ne peut, selon moi, "résoudre" cette question sans, d'une certaine manière, quitter la monogamie.
Certain·e·s (qui quitent la monogamie donc) la résolve par la qualité plutot que la quantité, mais effectivement, comme le nomme @alinea7 pour d'autre cette question de la quantité pourra être cruciale. Du reste ton compagnon ne fait t'-il pas que déplacer ce besoin de quantité
, de la quantité de temps passé avec une personne, à la quantité du nombre de relation. Auquel cas non, il ne fait pas passer la qualité avant la quantité.
Pour finir je voudrais dire que tu me semble te comparer (ou que ce que dit ou te fait vivre ton compagnon me semble ammener des comparaisons). Ce qui ne peut que conduire à la peur de perdre la place qui est la tienne.
Ce qui me fait dire ça :
- "Il souhaite (…) avoir deux relations équivalentes"
- "je n’arrive pas à dépasser la souffrance (…) qu’elle prenne la même place que moi"
- "plus de temps pour eux c'est moins de temps pour nous"
Alors oui, rencontrer son amoureuse me semble une bonne idée, car ça peut endiguer ces mécanismes de comparaison. Tu va rencontrer une vraie personne, forcément très différente de toi. Après, à lui aussi de faire (très) attention à ne rien faire/dire qui puisse déclencher ces comparaisons (vouloir être poly c'est un gros gros taf) ; vouloir avoir "2 relations équivalentes" c'est être prêt à y consacrer le +clair de son temps, à en faire LA priorité dans sa vie (est-ce bien son cas, ou prent-il tout ça à la légère, et compte t-il sur vous pour faire le taf à sa place ?), ça peut vouloir dire renoncer à d'autres activités par exemple, pour justement faire de la place dans sa vie et que sa nouvelle relation n'enlève pas du temps pour vous (c'est à lui de gérer ça, pas à toi de le subir).
Quoiqu'il en soit, bon courage pour tout ça. Et surtout ne t'oublies pas dans l'affaire. Qu'il ai une, deux , trois amoureuses, le +important sera toujours comment toi tu veux vivre ta relation avec lui, indépendemment de ce qu'il peut vivre par ailleurs.
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Topper
le lundi 13 décembre 2021 à 13h49
zoraP
Je vois un problème à être mono ( enfin surtout mon partenaire) car j'ai l'impression que les couples mono/poly ne fonctionnent pas si bien que ça. et surtout parce que mon partenaire aimerait que je sois comme lui, poly, car il culpabilise de la situation et me voit malheureuse. Il est aussi très ( trop) militant sur le fait que ce soit la "bonne" façon d'aimer et sur ce point nous sommes en désaccord. Pour moi, chacun aime comme il veut ( peut?) et c'est ok.
J'ai beaucoup d'exemples de couples dont une personne est poly-acceptante et qui fonctionnent très bien. Il va de soit que c'est un équilibre qui leur convient.
Je peux comprendre que ton partenaire aimerait que tu vives le polyamour comme lui pour partager un mode de vie. Par contre, si c'est juste pour ne pas culpabiliser, c'est selon-moi un mauvais prétexte.
En outre, il n'y a pas une bonne façon d'aimer. Pour certaines personnes, la monogamie est idéale. Pour d'autre, c'est le polyamour. Et dans la non-monogamie, il y a de multiples façons différentes de vivre des relations qui peuvent convenir ou non.
A chacun de trouver le mode de vie dont il a envie, en sachant que ça peut changer au cours de la vie. Nous pouvons aussi avoir envie de quelque chose en théorie et que dans la pratique ce soit compliqué et que cela demande un travail conséquent avant d'y trouver un équilibre. Enfin, selon les personnes et leur capacité d'acceptation, tous les modes de vie ne sont pas forcément compatibles.
zoraP
Je n'ai pas d'autres partenaires, j'ai essayé d'explorer d'autres histoires depuis 3 mois mais je vois que j'abime les personnes que je rencontre car je ne suis pas suffisamment libre dans mon cœur.
Peut-être devrais-tu prendre le temps de bien définir ce que tu aimerais développer comme autres relations et comment aimerais-tu profiter de la liberté que tu as. Je te parle d'un idéal, sans tenir compte de tes difficultés ou capacités actuelles.
Ensuite, tenter de définir ce que tu aimerais développer comme autres relations en tenant compte de tes contraintes émotionnelles et capacités actuelles.
Si tu arrives à trouver des modes relationnels (par exemple, moins engageants) qui pourraient te convenir dans le second cas, alors tu peux chercher des personnes avec qui tu peux vivre ça, en étant très claire sur la teneur de la relation et sur tes envies actuelles.
Je pense que ça peut être intéressant de mettre face à face un idéal et une capacité raisonnable. Cela permet de prendre conscience d'une différence entre les deux et de présenter aux futures relations ce que l'on a en tête. Cela ne veut pas dire que l'idéal n'est pas atteignable.
zoraP
Je veux bien entendre que l'amour est extensif mais a priori dans notre univers pas le temps. Lui me dit que l'important c'est la qualité de nos moments . Moi je trouve quand même que la quantité est aussi importante.
Vous avez tous les deux raison.
Si l'amour ne se divise pas, le temps, oui. La quantité de temps est bien évidemment importante, mais la qualité aussi. Lorsque l'on passe moins de temps ensemble, nous faisons en sorte que ce temps passé ensemble soit vraiment de bonne qualité. C'est une réalité. Lorsque nous passons beaucoup de temps ensemble, quelle proportion passons nous réellement en interaction avec l'autre ?
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zoraP
le lundi 13 décembre 2021 à 19h09
un grand merci à tous , vraiment cela me touche beaucoup, c'est clair et tellement concret/perspicace. Je répondrai à un post à la fois pour plus de clarté.
artichaut
La question du temps est pour moi une question profondément monogame (sans jugement en soi sur mononogamie vs non-monogamie). Et on ne peut, selon moi, "résoudre" cette question sans, d'une certaine manière, quitter la monogamie.
Peux tu préciser ? En quoi est ce monogame ?
j'ai du mal avec l'idée que les moments familiaux que je partage depuis 4 ans maintenant ne soit plus partagés avec moi par exemple car j'aime aussi voir sa famille. Idem pour les amis à qui je suis attachée maintenant.
Ce weekend par exemple, il était avec ses ( nos) amis pour fêter sa dépendaison de crémaillère et avec elle. Je me suis sentie profondément exclue. J'aurais aimé être là, vivre ce moment avec lui. Il le sait mais il a fait un choix "géographique" je pense.
Comment accepter de partager ces moments forts? Ces moments qui construisent le lien, le couple mais avant tout la personne qu'on aime?
Comment faites vous pour les anniversaires ? les mariages des amis?
c'est chacune son tour ? Cela me noue le ventre, rien que d'y penser.
artichaut
Pour finir je voudrais dire que tu me semble te comparer (ou que ce que dit ou te fait vivre ton compagnon me semble amener des comparaisons). Ce qui ne peut que conduire à la peur de perdre la place qui est la tienne.
oui tu as raison, je me compare parce que j'ai l'impression qu'il nous met plus ou moins dans le même rôle. Alors il me dit que non, mais la description de ce qu'il espère- ces deux amoureuses proche de chez lui pour les voir quand il le souhaite- ne me rassure pas. Car son souhait sera lié à quoi?
Ce projet de poly me fait pour ma part plus penser à de la polygamie qu'à du poly. Mais c'est peut être moi qui interprète mal, je ne sais pas.
C'est pour ça aussi que je souhaite la rencontrer, savoir elle, quelles sont ses attentes aussi, en espérant quelles soient différentes des miennes.
artichaut
le +important sera toujours comment toi tu veux vivre ta relation avec lui, indépendamment de ce qu'il peut vivre par ailleurs.
certes mais si ma vision de notre relation n'est pas la sienne? comment fait on?
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zoraP
le lundi 13 décembre 2021 à 19h27
merci encore <3 @Topper ( désolée je ne sais pas faire comme vous le petit coeur avant le nom)
Topper
J'ai beaucoup d'exemples de couples dont une personne est poly-acceptante et qui fonctionnent très bien. Il va de soit que c'est un équilibre qui leur convient.Je peux comprendre que ton partenaire aimerait que tu vives le polyamour comme lui pour partager un mode de vie. Par contre, si c'est juste pour ne pas culpabiliser, c'est selon-moi un mauvais prétexte.
En outre, il n'y a pas une bonne façon d'aimer. Pour certaines personnes, la monogamie est idéale. Pour d'autre, c'est le polyamour. Et dans la non-monogamie, il y a de multiples façons différentes de vivre des relations qui peuvent convenir ou non.
A chacun de trouver le mode de vie dont il a envie, en sachant que ça peut changer au cours de la vie. Nous pouvons aussi avoir envie de quelque chose en théorie et que dans la pratique ce soit compliqué et que cela demande un travail conséquent avant d'y trouver un équilibre. Enfin, selon les personnes et leur capacité d'acceptation, tous les modes de vie ne sont pas forcément compatibles.
merci, ça me rassure que les couples poly/mono existent et fonctionnent. Cela me donne un peu d'espoir.
et moi j'aimerais aussi qu'il comprenne que la monogamie n'est pas moins bien que le poly, et ça c'est un de nos points de désaccord.
j'entends l'idée que c'est un travail conséquent, je le lis partout. Quel intérêt alors de faire ce travail ? Pourquoi ne pas vivre l'amour dans son couple qui fonctionne bien plutôt que d'aller (pendant des années parfois) à la recherche d'un équilibre fragile ? C'est ça qui me dépasse. J'aime les challenges, mais là, j'avoue j'ai l'impression de n'avoir rien à y gagner, que à perdre.
Topper
Peut-être devrais-tu prendre le temps de bien définir ce que tu aimerais développer comme autres relations et comment aimerais-tu profiter de la liberté que tu as. Je te parle d'un idéal, sans tenir compte de tes difficultés ou capacités actuelles.
c'est vraiment un excellent conseil. Pour le moment, j'ai laissé tomber cette idée de rencontrer car je me sens trop en souffrance pour être disponible pour l'autre. Mais à la fois, je me dis que porter mon attention ailleurs m'aiderait peut être à moins souffrir. Après je ne veux pas d'un kleenex.
Et puis surtout, même si je voulais, je reviens sur le temps mais je ne vois pas comment avoir une autre relation vu mon emploi du temps.
Et pour finir sur le temps, pour moi nous ne passons jamais assez de temps ensemble lui et moi, qualité ou pas et c'est un gros point de discussion dans notre couple depuis longtemps. Pour moi, je n'ai jamais passé du temps qui ne soit pas de qualité avec lui car ce sont seulement des weekends ou des soirées, et l'interaction y est permanente. Il n'y a pas de " vie quotidienne" pour nous. C'est un temps choisi uniquement. Et perdre ce temps choisi, déjà succinct est un vrai problème pour moi.
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Topper
le lundi 13 décembre 2021 à 20h02
zoraP
j'entends l'idée que c'est un travail conséquent, je le lis partout. Quel intérêt alors de faire ce travail ? Pourquoi ne pas vivre l'amour dans son couple qui fonctionne bien plutôt que d'aller (pendant des années parfois) à la recherche d'un équilibre fragile ? C'est ça qui me dépasse. J'aime les challenges, mais là, j'avoue j'ai l'impression de n'avoir rien à y gagner, que à perdre.
Ce n'est pas forcément un travail conséquent. Cela dépend des personnes. Je parle bien des personnes qui ont une envie de non-monogamie (donc cette envie est bien là) et qui en pratique se retrouvent face à de nombreuses difficultés.
zoraP
c'est vraiment un excellent conseil. Pour le moment, j'ai laissé tomber cette idée de rencontrer car je me sens trop en souffrance pour être disponible pour l'autre. Mais à la fois, je me dis que porter mon attention ailleurs m'aiderait peut être à moins souffrir. Après je ne veux pas d'un kleenex.
Il est certain qu'une nouvelle relation rendrait bien moins dependante à celle existante. Encore faut-il en avoir envie et laisser une chance à cette nouvelle relation de se développer.
zoraP
Et pour finir sur le temps, pour moi nous ne passons jamais assez de temps ensemble lui et moi, qualité ou pas et c'est un gros point de discussion dans notre couple depuis longtemps.
Au-delà de tout le reste, il faut voir si ce problème est réglable. Il semble y avoir une grosse frustration sur ce point que le polyamour exacerbe de ton côté.
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(compte clôturé)
le mardi 28 décembre 2021 à 21h47
Dans tout ce que je lis de ce que tu écris, je vois un problème central qui est là, polyamour ou pas : tu n'es pas satisfaite de la quantité de temps que tu peux avoir avec ton amoureux. C'était source de souffrance pour toi avant sa nouvelle amoureuse, et là ta petite alarme interne s'allume depuis que ton amoureux a une nouvelle relation qui semble prendre du temps. Cette petite alarme ne s'allume pas sans raison. Il n'est pas insensé que d'avoir peur qu'il passe moins de temps avec toi ou qu'en tout cas il n'en passe pas + malgré tes envies et besoins, maintenant qu'il a une nouvelle relation chronophage. Ta jalousie est "justifiée" dans le sens elle existe pour une raison très concrète.
Maintenant, il faut, à mon avis, discuter de cette question du temps avec ton amoureux. Est-ce qu'il pense pouvoir t'apporter au moins autant de temps qu'avant malgré sa nouvelle relation ? Si oui, est-ce que ça te suffit ? Si non, est-ce que tu peux accepter que votre relation perde en temps ? Si tu ne peux pas accepter ça sans que ça te soit trop douloureux, tu peux essayer de te détacher de lui en construisant quelque chose de fort ailleurs, parce que tu arriveras à te sentir moins seule grâce à un hobby, une relation, des amitiés,... Soit ça ne fonctionne vraiment pas et tu as besoin que la personne avec qui tu as une relation de couple soit dispo pour toi + que 6 jours par mois, et tu as le droit d'avoir ces besoins là, ils ne seront peut être pas compatibles avec ton amoureux, mais ils ne sont pas moins éthiques que d'autres.