Entre libertinage et polyamour
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gdf
le lundi 07 décembre 2015 à 14h30
Le-retour-du-prince-charmant
On ne reste pas 18 ans avec une personne alors que cela ne nous convient pas. On reste 18 ans avec une personne, tout en disant que cela ne nous convient pas (mais en réalité, cela ça nous convient très bien). Si on veut sortir d'une situation qu'on n'aime pas, on ne prend pas 18 ans pour le faire!
Je ne suis pas d'accord, il ne faut pas sous estimer le pouvoir de dénégation de l'être humain. On se raconte que les choses vont bien pour survivre malgré les difficultés, et ce n'est qu'après être sorti qu'on se rend compte à quel point l'environnement était néfaste.
Dans un monde idéal, les gens prennent des décisions libres et éclairées, mais dans la vraie vie, on fait ce qu'on peut avec ce qu'on veut bien voir.
Je ne dis pas que tout le monde est aveugle, je dis qu'il est tout à fait possible d'être malheureux et de ne s'en rendre compte qu'après.
Gdf
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bonheur
le lundi 07 décembre 2015 à 15h08
GDF
Je ne dis pas que tout le monde est aveugle, je dis qu'il est tout à fait possible d'être malheureux et de ne s'en rendre compte qu'après.
Je trouve cela dommage et triste :-/
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bonheur
le lundi 07 décembre 2015 à 15h53
Personnellement, je pense comme L.R.P.C. Si l'on reste dans une situation, sans chercher à en sortir, c'est qu'elle nous convient d'une certaine manière.
Je considère qu'il en va de notre liberté individuelle de s'accorder le droit de s'extraire de situations qui ne nous conviennent pas, à chacun-e de jouir de sa liberté, ou pas... mais ne pas se plaindre.
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gdf
le lundi 07 décembre 2015 à 18h31
bonheur
Je trouve cela dommage et triste :-/
Sans aucun doute, c'est dommage et triste, mais je crois bien qu'il y a plein de gens à qui ça arrive. Sans aller jusqu'à l'extrême des femmes battues, il y a des gens qui restent en couple simplement parce qu'ils ne se rendent pas compte qu'une autre vie et possible. Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir exercer sa liberté.
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bonheur
le lundi 07 décembre 2015 à 21h09
Il y a une différence entre les personnes sur lesquelles on exerce une pression et les personnes qui restent pour ne pas faire un autre choix.
Je crois que la vie est à la fois longue et courte. Pas assez courte pour que personnellement je ne vive qu'au présent, mais de là à me pourrir plusieurs années de ma vie, je trouve cela inconcevable. Je reste convaincu que toute personne qui ne s'extrait d'une situation désagréable, vis finalement pas trop mal cette situation. Nous avons tous nos choix de vie. Ce qui me fait mal, c'est quand ces choix sont maintenus, juste parce que l'on s'était promis que ça réussirait et que l'on doit se tenir à ce choix coûte que coûte. Nous évoluons tous, alors ne jamais faire de remise en question, ne jamais s'adapter, c'est s'empêcher d'avancer. C'est ce que personnellement je retire des propos ci-dessus.
Cette liberté, on se l'octroie, et je ne dis pas que c'est facile, mais ce n'est en aucun cas, à mes yeux "une chance". La volonté d'être heureux ne s'alimente pas avec de la chance. Evidemment, ce n'est que mon optique, à cet instant T.
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LuLutine
le mardi 08 décembre 2015 à 00h23
bonheur
Après, ce livre ne retrace pas ma vie, mais celle d'un autre,
Tu as tout dit, et pour ma part je n'ai pas dit le contraire.
Vous n'habitiez ni sur le même continent ni en fréquentant le même milieu...ça fait beaucoup de différences !
Le-retour-du-prince-charmant
Si on veut sortir d'une situation qu'on n'aime pas, on ne prend pas 18 ans pour le faire!
Tu serais étonné.
En fait, pour le cas évoqué, disons que ce n'est pas qu'il n'essayait pas d'en sortir. Très schématiquement, c'est une histoire assez classique de monopoly (non pas qu'elles soient toutes comme ça mais beaucoup le sont, d'après mon expérience) : Franklin pensait sûrement que sa femme (pas complètement exclusive certes mais quand même au fond assez mono) allait finir par le comprendre, pendant que cette dernière pensait probablement que Franklin allait "devenir raisonnable"...
C'est du moins une hypothèse que je peux faire à la lecture de The Game Changer.
Donc, oui ils essayaient d'en sortir, de cette situation...
Mais ils ne voyaient pas, probablement, qu'ils se dirigeaient à chaque fois dans des culs-de-sacs (à long terme), et que la seule sortie était la séparation.
Et voilà comment on reste 18 ans dans une situation non satisfaisante, en étant persuadé qu'on va bientôt en sortir.
On est humains, on n'a pas la science infuse, alors l'omniscience...encore moins ! :)
bonheur
ne jamais faire de remise en question, ne jamais s'adapter, c'est s'empêcher d'avancer. C'est ce que personnellement je retire des propos ci-dessus.
Alors, si tu parles du livre de Franklin que j'évoque (The Game Changer), tu as très mal interprété, car l'ayant lu en entier je peux te dire qu'il décrit bien comment leur situation a évolué tout au long de ces années, et toutes les remises en question justement qui ont eu lieu.
Il se trouve simplement que ces évolutions n'ont pas été suffisantes pour que la relation fonctionne, je dirais même que ce sont ces évolutions qui ont conduit à la rupture. (Enfin, surtout la venue d'une "game-changing relationship", une relation qui change la donne.)
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bonheur
le mardi 08 décembre 2015 à 07h31
Je ne parle pas de ce que je ne connais et ce n'est pas moi qui est fait référence à ce livre, mais toi. Si ton premier post ne sert pas de base de réflexion, il fallait préciser que seul le cas de ce livre était évoqué et donc pertinent. Je suis sur d'autres lectures actuellement qui n'ont rien à voir avec le cas que tu évoques.
D'autre part, personnellement, les témoignages ne font office que d'histoire en particulier. Je préfère les livres écrit par des professionnels dans lesquels je prend ce qui justement me permet d'avancer... ou ce qui me permet d'aider autrui à avancer (pas nécessairement avec moi).
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Leolu
le mardi 08 décembre 2015 à 10h36
LuLutine
Franklin pensait sûrement que sa femme (pas complètement exclusive certes mais quand même au fond assez mono) allait finir par le comprendre,
pendant que cette dernière pensait probablement que Franklin allait "devenir raisonnable"...
C'est tout le drame du monopoly, ça, auquel s'ajoute notre conservatisme personnel (ou est tous conservateurs sur quelque chose) : tenter de négocier des petits bouts, dans une vie que l'on voudrait inchangée. Ne pas tenir compte du bouleversement fondamental que consiste un changement de paradigme conjugal, et vouloir à tout prix croire que ce nouveau type de relation n'est qu'une évolution comme les autres qu'il suffit d'intégrer au fonctionnement du couple.
C'est bien souvent illusoire, voire (comme dans le cas présent) mortifère pour le couple.
C'est pourquoi je suis partisan, lorsque la sauce ne prend manifestement pas (il faut quand même le tenter), d'un "divorce-remariage"/"séparation-retrouvailles".
Parce que si l'on ne rebat pas franchement les cartes, ce conservatisme atavique qui nous fait tout accepter pour peu que l'essentiel demeure, n'en finira pas d'enfoncer ce couple uni et aimant dans une situation similaire à la femme battue (la "torture" étant psychologique).
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LuLutine
le mardi 08 décembre 2015 à 12h49
Leolu
C'est pourquoi je suis partisan, lorsque la sauce ne prend manifestement pas (il faut quand même le tenter), d'un "divorce-remariage"/"séparation-retrouvailles".
J'ai (à peu de choses près) vécu ça aussi, et ça n'a pas marché non plus !
Tout dépend en fait qui tu as en face de toi. Tu as des personnes, lorsque tu reviens vers elles, qui se disent (ou continuent de se dire) que tu vas "changer" et donc....malgré la séparation, on se retrouve au point de départ !
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bonheur
le mardi 08 décembre 2015 à 13h13
Il existe des couples mono poly où cette question de "retour en arrière" a été explicitement abordée. En ce qui me concerne je ne laisse aucune illusion planée sur cet état de fait. C'est clair et net et sans équivoque. Si je pensais qu'il y a "illusion" à ce niveau, c'est moi qui lui aurait demandé de prendre ses dispositions pour son bonheur à lui. Il reste à mes côtés en toute connaissance de cause, y compris sur ma vision de mon évolution personnelle.
Relation primaire, comme secondaire, si je me sens un obstacle dans l'évolution d'autrui, je prends la décision de couper les ponts pour offrir à cette personne la possibilité de ne pas me subir. Je m'enquière régulière du fait que personne ne me subit. C'est l'une de mes préoccupations constantes.
Sauf que personnellement, les relations à répétitions c'est définitivement terminé. Je ne reviens pas sur une séparation. J'ai fait l'expérience et oui, on revient au point de départ... sauf qu'aujourd'hui, je sais que l'arrivée restera inchangée. D'où ma volonté de prendre le temps.
Mon mari et moi, nous connaissons depuis notre petite enfance. C'est sans doute un point important et qui fait notre particularité.
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Leolu
le mardi 08 décembre 2015 à 13h17
LuLutine
J'ai (à peu de choses près) vécu ça aussi, et ça n'a pas marché non plus !
Ah ? En effet... C'était le plan B, nous dirons.
Qu'il me semble important d'essayer, dans ces cas là, plutôt que de s'entêter pendant trop longtemps à vouloir concilier les inconciliables (18 ans ?).
Mais c'est vrai que l'inertie est tellement forte, la plupart du temps, qu'il ne reste plus que le choix radical : admettre que rien n'est possible.
Le plan C, donc.
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LuLutine
le mardi 08 décembre 2015 à 14h29
Leolu
s'entêter pendant trop longtemps à vouloir concilier les inconciliables (18 ans ?).
Tu liras The Game Changer et tu te feras ton avis !
Je ne vais pas raconter tout le bouquin mais en le lisant on peut comprendre que ça se soit passé ainsi.
Enfin, pour ma part je ne comprends pas bien (disons, dans mon ressenti, car je le comprends intellectuellement) que Franklin ait accepté des conditions type veto ou "permission de minuit" ; cela dit autre époque, autres lieux...et il était entouré de "poly" qui lui disaient que sa femme était déjà bien sympa de lui "autoriser" des écarts (voire au début, il ne connaissait même pas d'autres poly du tout).
Ce n'est clairement pas la même chose que pour nous ici et aujourd'hui !