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La parole est d'argent mais le silence est d'or ?

Monogamie
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Juliejonquille

le samedi 24 mai 2014 à 02h43

Bonsoir,

C'est encore une histoire banale de couple marié poly/mono, 15 ans d'âge... J'ai opté pour parler, rassurer, convaincre mon mari.

Cette attente est assez terrible, je n'ai pas de relation secondaire qui attend dans l'ombre, pas d'urgence mais je sais que je ne pourrai pas rester indéfiniment dans ce cadre. C'est justement le moment où un dialogue est encore possible.

Mon mari est contradictoire, il m'avait dit qu'il allait venir dimanche au pique-nique poly mais juste pour voir, il voulait bien regarder un livre "pour me faire plaisir" alors j'avais de l'espoir.
Par contre, il m'a dit tout à l'heure que pour lui, si je couchais avec un autre homme, notre couple était fini, qu'il préférerait rompre. Il n'arrive pas à m'expliquer pourquoi.

Ce soir, j'ai peur, vraiment peur de perdre l'homme que j'aime, juste pour ma liberté et mon épanouissement. Et aussi de faire éclater l'univers de ma petite fille de 3 ans.

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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LuLutine

le samedi 24 mai 2014 à 04h20

Bonsoir/Bonjour Juliejonquille,

En ce qui concerne ta fille, je dirais qu'on voit depuis longtemps plein d'enfants de parents divorcés qui sont tout-à-fait épanouis, alors que parfois, des enfants de parents qui sont restés ensemble coûte que coûte, "pour les enfants", ne vont pas si bien que ça...

Une séparation n'est pas la fin du monde si elle est gérée correctement par les adultes, en faisant attention aux intérêts de l'enfant.

Et puis je dirais que pour l'instant, ce n'est peut-être pas utile de s'inquiéter de ça ; comme tu le dis tu n'as pas d'urgence, pas d'autre relation qui attendrait dans l'ombre. Vous avez donc le temps.

Et justement pour ton mari, il va nécessairement lui en falloir, du temps. Tu ne peux pas espérer qu'il devienne poly comme ça du jour au lendemain. Je vois que ça fait un mois que tu es sur le site...et d'après ton profil, environ un an que tu as commencé à remettre en cause l'exclusivité...?
Un an, ce n'est pas long. (Non, un an, c'est rien du tout.)

Qu'aujourd'hui, l'homme avec qui tu as été exclusive 15 ans, te dise qu'il ne supporterait pas que tu couches avec un autre, c'est très très compréhensible.

Son ressenti ne peut pas changer du jour au lendemain. Et s'il ne peut pas l'expliquer, c'est parce que c'est viscéral, et/ou que les raisons inconscientes sont bien enfouies : on vit dans une société où l'exclusivité n'est pas remise en question, "c'est comme ça" et si tu fréquentes sexuellement et/ou amoureusement quelqu'un d'autre "c'est un manque de respect"... Se défaire de ce fonctionnement, c'est pour le moins ardu (même si certains y arrivent plus facilement que d'autres).

Je lis sur ton profil :

Juliejonquille
J'espère que nous deviendrons un couple libre polyamoureux.

Et j'ai envie de dire "attention". Oui bien sûr on peut espérer, mais là fais bien attention que tu es en train d'espérer pour deux.

Et comme me l'a si bien appris Clémentine (qui fréquentait ce forum à ses débuts), on ne peut pas vouloir pour les autres. Franchement s'il y a une leçon que j'ai retenue en devenant poly c'est bien celle-là...

Oui bien sûr on peut manipuler, mentir, tromper (je pense même que certaines personnes se disant poly le font ; mais surtout, je vois beaucoup de "mono" le faire pour obtenir quelque chose de leur partenaire). S'arranger pour obtenir voire extorquer ce qu'on veut...

Mais je ne suis pas sûre que tu sois dans cette démarche ?

Bref, tu ne peux pas vouloir pour lui, je comprends ton désarroi et je compatis, mais à mon avis seul le temps vous dira si votre histoire peut continuer. Une seule chose est sûre, elle ne continuera pas telle quelle, elle évoluera...mais la vie, c'est l'évolution.

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LuLutine

le samedi 24 mai 2014 à 04h30

Oh, je voulais revenir aussi sur ce qui peut paraître incohérent dans son comportement (il te dit qu'il va venir aux rencontres poly, qu'il veut bien lire des livres...mais ensuite qu'il ne supporterait pas que ce soit concret).

C'est tout-à-fait compréhensible et courant. Comme toi il veut le mieux pour tout le monde et il tient à votre relation et votre famille. D'où lectures et participations éventuelles à des rencontres poly. Mais accepter d'un coup que toute sa relation change...c'est autre chose !

Je peux te dire que j'en ai vu des "mono", dire "Y a pas de souci, c'est ok pour moi" et ensuite "Oui mais non là en fait ce truc que tu as fait, ça dépasse les limites pour moi" alors que le poly pensait avoir sa bénédiction...!

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Green-Man-Outside

le samedi 24 mai 2014 à 05h38

LuLutine
Bonsoir/Bonjour Juliejonquille,

En ce qui concerne ta fille, je dirais qu'on voit depuis longtemps plein d'enfants de parents divorcés qui sont tout-à-fait épanouis, alors que parfois, des enfants de parents qui sont restés ensemble coûte que coûte, "pour les enfants", ne vont pas si bien que ça...

(+)

LuLutine
Oui bien sûr on peut manipuler, mentir, tromper (je pense même que certaines personnes se disant poly le font ; mais surtout, je vois beaucoup de "mono" le faire pour obtenir quelque chose de leur partenaire). S'arranger pour obtenir voire extorquer ce qu'on veut...

Je me permets d'insister sur le fait que manipuler, mentir ou tromper sont des comportements dont aucune des deux catégories évoquées n'a le monopole. Ce sont des comportements humains.

Je ne dis pas que l'exclusivité ne pousse pas à mentir, hein, puisque par définition quelqu'un qui joue la carte de la transparence n'aura pas à le faire - ou moins - par rapport à sa sexualité ou ses entiments. Je dis qu'on peut mentir, manipuler, tromper et aussi espérer pour deux (voire plus) dans des tas de domaines autres que celui de la sexualité, et que tout le monde est concerné. Parce que Homo Sapiens possède ce registre de comportement en stock, qu'il choisisse l'approche "mono" ou l'approche "poly".

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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LuLutine

le samedi 24 mai 2014 à 07h59

Green-Man-Outside
Je me permets d'insister sur le fait que manipuler, mentir ou tromper sont des comportements dont aucune des deux catégories évoquées n'a le monopole. Ce sont des comportements humains.

Tout-à-fait d'accord.

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Juliejonquille

le samedi 24 mai 2014 à 08h20

J'ai l'impression d'une bonne douche froide après l'euphorie... C'est bon pour moi. Je prends mes désirs pour des réalités parfois.

Et clairement, j'essaie de le convaincre, voire de le manipuler à mes fins... :-( parce que je le sens/crois capable de comprendre. Je rêve peut-être, je l'idéalise ! C'est fou comme quand on aime quelqu'un, on croit le deviner, le comprendre, surtout après 15 ans de vie commune. Je suis aveugle.
Mais quelque part, je nous sens plus vivants en ce moment que pendant ces années en "pilotage automatique".

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bouquetfleuri

le samedi 24 mai 2014 à 08h48

C'est bon la douche froide, ça raffermit...

Au delà- d'une mauvaise boutade, ce sont les conditions de la douche qui sont bonnes : tu as envie de parler, tu précises ton projet personnel et vous communiquez tous les deux. Que les termes de la communication ne ressemblent pas à ceux que tu espérais ou que tu dictais dans ta tête est assez normal et plutôt encourageant pour essayer de voir dans quelle direction vous allez vous orienter ensemble.
C'est ce "ensemble" qui est important, que la destination finale soit une séparation ou la prise en charge d'une nouvelle orientation de votre ou vos schémas amoureux.

Ce que l'on vit et ce que vous vivrez ne ressemblera jamais à ce que vous pouvez imaginer, et heureusement, même si on peut le décrire d'une manière ressemblante.
Le mode du poly-amour est aussi l'apprentissage de vivre ensemble, de vivre plus ensemble, c'est à dire de se désaliéner de l'autre, des autres pour le rencontrer, les rencontrer.

C'est très exactement le contraire de la manipulation, et je suis content de pouvoir te l'expliquer de vive voix tout à l'heure, si vous venez...

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(compte clôturé)

le samedi 24 mai 2014 à 11h42

Je plussoie tout ce qui a été dit précédemment (+) .

Je suis poly depuis 2007 (enfin dans les faits, car intérieurement j'y ai toujours été, découverte tardive pour moi). Surtout ne pas imposer, expliquer, mais pas imposer. On n'obtient rien d'une personne qui ne veut pas, ou alors de mauvaise grâce et tôt ou tard on le prend en pleine gueule.

Juliejonquille
Mais quelque part, je nous sens plus vivants en ce moment que pendant ces années en "pilotage automatique".

C'est un sixième sens autant qu'une affirmation. Profite de cela. Il a besoin de temps, alors laisse lui du temps. Ta fille a trois ans, elle s'adaptera, sans se poser plus de questions, du moment que papa et maman ne se déteste pas, que l'air ambiant est sain et VIVANT. Un enfant trouve sa place dans un environnement vivant, pas dans un environnement automatique. Moi, cette phrase me dit que lui aussi, il sent cela, simplement il a du mal à accepter ce bienfait. Surtout, ne te remet pas en mode automatique, profite de cette dynamique, même s'il n'y a personne d'autre. Je dis souvent qu'avant je dormais (c'est facile de dormir) et qu'aujourd'hui je me suis réveillée et que je l'ai réveillé en même temps que moi. Une fois réveillé, chacun vit à sa manière, sauf que dans une vie commune, il faut que chacun s'adapte à l'autre.

Juliejonquille
Par contre, il m'a dit tout à l'heure que pour lui, si je couchais avec un autre homme, notre couple était fini, qu'il préférerait rompre. Il n'arrive pas à m'expliquer pourquoi.

Ton compagnon n'accepte pas quoi : Que tu aimes quelqu'un d'autre ? Que tu es une sexualité avec quelqu'un d'autre ?
Si c'est le sexe qui le dérange, je le rassure, on peut aimer sans coucher. Enfin, certains le vivent très bien.
Tu vois Juliejonquille, moi par exemple (je ne suis pas la seule), je n'arriverai pas à être polysexuelle. C'est presque viscéral chez moi. Je n'ai pas de désir en ce sens et ceux qui ont pensé trop longtemps que c'était un compromis avec mon mari (compromis n'ayant jamais existé, et n'ayant jamais été débattu). Je vis très bien le tactile (caresse, baisers, etc) mais le sexe me donne envie de prendre mes jambes à mon cou et de m'enfuir. Je n'en veux pas.

Apparemment, toi tu le vis bien, donc ça posera problème. Peut être peux tu discuter d'un compromis à ce niveau là ? J'ai horreur des compromis, des concessions, sur dans ce domaine, mais si cela permet de garder un bon équilibre. Et puis, qui sait, sans sexe, tu trouveras cela peut être bien également. Ce sera autre chose, beaucoup plus dans d'autres formes de ressentis, mais je t'assure que c'est génial.

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Juliejonquille

le samedi 24 mai 2014 à 12h34

gcd68
Si c'est le sexe qui le dérange, je le rassure, on peut aimer sans coucher.

Je sais bien, c'est presque comme ça que je vis avec mon mari depuis des années. On doit faire l'amour 6 fois par an et sur ma demande et il n'est pas tactile. Ca doit faire dix ans qu'il ne m'a pas vraiment embrassée, et ça ne m'empêche pas de l'aimer. (petits bisous chastes uniquement)
Il y a mille façons d'aimer et je tiens à lui et à notre relation mais elle ne me suffit pas, j'ai l'impression de n'avoir pas vécu. Je refusai de le voir jusqu'à récemment, je m'épuisais dans des activités anexes, je sublimais...

Forcément, je cherche autre chose que du platonique avec mes éventuelles relations secondaires... et mon mari le sait bien et ça lui fait peur.

Là, en me voyant parler de polyamour, d'avoir des amants, il me dit qu'il va faire des efforts et ça me donne envie de pleurer. Queille misère... Je voudrais qu'il soit lui-même, qu'on passe de bons moments sans que l'un de nous se sacrifie ou se force.

Là aussi, je confonds mes rêves et la réalité.

Mince, le pique-nique c'était aujourd'hui pas demain !!!

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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(compte clôturé)

le samedi 24 mai 2014 à 13h07

Ah ouais, on ne s'accomplit rarement totalement dans une seule relation. Finalement, c'est peut être sur le point faible qu'il faut travailler et non sur la recherche d'un complément au sein d'une nouvelle relation. Tu l'as dit, rien ne presse. Maintenant que vous êtes vivants, aborder ce sujet de "distance" qu'il semble avoir vis à vis de toi. Est-ce dans sa nature ou est-ce par blocage ? C'est à lui de se poser la question. Après, je comprend mieux pourquoi le fait que trouve cela auprès de quelqu'un d'autre l'insécurise. Dans l'inconscient de l'individu lambda qui vit dans notre société occidentale, aimer c'est couché et la notion de réussite est assimilé à la notion de performance. Il a peur que d'autres arrivent là où lui pense échouer et que l'autre te rende ainsi plus heureuse que lui. Evidemment, pour les gens qui se sont un déconstruit, la performance sexuelle n'existe pas vraiment. Le bonheur, aboutissement de l'acte est important, mais pas la performance. Par contre, certains ont besoin, pour leur équilibre personnel, d'activité sexuelle. Il faut le comprendre.

Je ne vois aucune misère ici, simplement un déséquilibre entre tes besoins physiologique et les siens. Ton besoin n'est lié à aucun manque de volonté de sa part, si lui n'en n'a pas besoin naturellement. Ce que vous "combattez" tous les deux c'est l'insécurité, créée par un déséquilibre. Le lien lui, est là, et c'est avec lui, grâce à lui, que vous pourrez y arriver, ensemble !

Evidemment, c'est ma vision des choses, elle est peut être erronée.

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Anarchamory

le samedi 24 mai 2014 à 14h01

Juliejonquille
J'ai l'impression d'une bonne douche froide après l'euphorie... C'est bon pour moi. Je prends mes désirs pour des réalités parfois.

Et clairement, j'essaie de le convaincre, voire de le manipuler à mes fins... :-( parce que je le sens/crois capable de comprendre. Je rêve peut-être, je l'idéalise ! C'est fou comme quand on aime quelqu'un, on croit le deviner, le comprendre, surtout après 15 ans de vie commune. Je suis aveugle.
Mais quelque part, je nous sens plus vivants en ce moment que pendant ces années en "pilotage automatique".

Si je me base sur mon expérience personnelle forcément limitée (je n'ai pas essayé de convertir à la poly-acceptance 36 femmes dans ma vie ;) ) je dirais que cette démarche peut être extrêmement décevante, déprimante, contre-productive, conflictuelle, chronophage et énergivore... Je pense que si le polyamour est quelque chose qui, chez toi, est fondamental, constitutif de ton identité profonde, etc. alors y renoncer sera impossible pour toi sans te nier, t'aliéner, te rendre malheureuse, etc. Mais si l'exclusivité est pour ton compagnon quelque chose de fondamental, constitutif de son identité profonde, etc. alors y renoncer sera impossible pour lui sans se nier, s'aliéner, se rendre malheureux, etc. et d'ailleurs, tu le sais déjà —en l'état actuel des choses, et à supposer qu'il te dise la vérité— il ne renoncera pas à l'exclusivité. Il dit que si tu couches avec un autre homme, que ça en sera fini de votre couple (au fait, ne serait-ce pas, plus ou moins inconsciemment, quelque chose qu'il dit en espérant te faire changer d'avis ?). Il tient donc davantage à l'exclusivité qu'à la femme avec qui il la partage présentement, c'est-à-dire toi. Je crois qu'il faudra que tu examines attentivement la question de savoir si tu préfères renoncer à toi-même ou à ton mari ;) (tu es, pour toi-même, la seule personne à laquelle il ne faut jamais renoncer, àmha).
Moi, ce qui m'a fait un déclic, c'est ce message, posté par quelqu'un qui n'en avait jamais posté d'autres et qui n'en a jamais plus posté d'autres :
/discussion/-Er-/Besoin-d-aide/page-1/#msg-48631

Marin-des-Forêts
Être soi-même, c'est à dire s'identifier à ce que l'on est, mettre en correspondance nos actes et nos idées, n'est-ce pas ce à quoi chacun aspire ? N'est-ce pas à cela qu'on peut estimer une vie réussie ? Dès lors, tout autre choix demande à être sérieusement argumenté et tendre vers un bien-être supérieur.

Vous vous souciez de votre épouse, ce qui montre l'intérêt que vous portez à son bien être... mais qui s'occupe du votre ? Et où se situe t-il ? Aux côtés de votre épouse ou dans la liberté qui vous attire ? Vous seul pouvez percevoir ce qu'il en est.

Manifestement vos aspirations respectives sont incompatibles. Si vous voulez rester ensemble, l'un ou l'autre doit renoncer aux siennes... et en payer le prix. En échange de quoi ? Que pourra vous offrir votre femme si vous sacrifiez cette part de vous-même ? Ou comment vous-mêmes parviendrez à transcender le manque auquel conduit le renoncement ? Inversement, qu'est-ce qui pourrait dédommager votre femme si elle se pliait à votre demande ?

Je note que vous parlez aussi de peur : du divorce, de la solitude... Mettre en évidence ses peurs, les reconnaître, est absolument nécessaire pour bien prendre conscience des enjeux en présence. Si les peurs sont puissantes, on peut choisir de renoncer à une aspiration forte, mais est-ce satisfaisant à long terme ? Est-ce que, là encore, le prix à payer ne deviendra pas excessif ? Pour une décision aussi difficile et engageante, dans la même situation que vous, je me suis projeté vers le moment de ma mort : quel regard porterais-je sur mon choix ? A l'évidence je sentais bien vers où se portait mon choix, malgré les peurs. Mais je n'ai pas voulu que mes peurs me dirigent en ce domaine.

En espérant que cela te sera aussi utile à toi qu'à moi :) Néanmoins, je dois admettre que le choix était incomparablement plus facile pour moi, car cela ne faisait que un peu moins de 9 ans que nous étions ensemble, nous n'avions pas d'enfant, et les conflits étaient récurrents, pour des tas d'autres raisons que le polyamour...

Mais une rupture, ce n'est pas la mort, elle peut être provisoire, et finalement salutaire. Peut-être que ça vous permettra de comprendre certaines choses sur vous-mêmes et d'envisager, à froid, avec du recul, la problématique du polyamour, de voir pour ton mari si finalement ça lui est si impossible que ça, de voir pour toi si c'est si essentiel que ça, etc. Parfois, la mise en jachère relationnelle fait du bien ;)

Quoi qu'il en soit : garde courage et fais pour le mieux <3

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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LuLutine

le samedi 24 mai 2014 à 14h16

Juliejonquille
Et clairement, j'essaie de le convaincre, voire de le manipuler à mes fins... :-( parce que je le sens/crois capable de comprendre.

S'il en est capable, alors tu n'as pas besoin de le manipuler.
Si tu te rends compte que tu dois le manipuler pour qu'il "comprenne", alors c'est qu'il n'en est pas réellement capable (je dis ça sans jugement de valeur, dans le sens factuel).

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(compte clôturé)

le samedi 24 mai 2014 à 14h18

Oui, Dieu a raison.

La question est peut être "que suis-je dans mon couple ?". Pour moi aussi, mais je me considère comme une exception qui confirme la règle, je ne pourrais jamais rien faire comme tout le monde, la question ne s'est même pas posé parce que la réponse m'a toujours sauté aux yeux : j'y suis bien et j'y suis heureuse -même si l'on s'était endormi, à force de routine, de construction des projets communs qui sont énergivores, etc-

Je constate souvent ici que la découverte par l'un des deux remet en cause la notion de couple, ce qui n'a pas été le cas pour moi. Mon mari a cru cela au début, la nouvelle lui ayant donné un grand coup sans prévenir (à moi aussi d'ailleurs, avec juste 15 jours environ d'avance). J'ai très vite compris que là où il imaginait "divorce" moi je lui parlais "amour". Lui faire comprendre que l'un n'entrainait pas l'autre dans mon raisonnement ne fut pas aisé.

Je n'ai jamais non plus eu l'impression d'aller chercher ailleurs ce que je ne trouvais pas dans mon couple, même si mon analyse, après 7 années tendrait à le concevoir et à y donner un semblant de début de réponse, à suivre...

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LuLutine

le samedi 24 mai 2014 à 14h22

gcd68
J'ai très vite compris que là où il imaginait "divorce" moi je lui parlais "amour". Lui faire comprendre que l'un n'entrainait pas l'autre dans mon raisonnement ne fut pas aisé.

Je veux bien le croire, parce que certaines personnes ne le comprennent pas du tout !

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(compte clôturé)

le samedi 24 mai 2014 à 14h47

Je dirais que c'est le premier point que j'ai voulu éclaircir. J'y tenais absolument et j'y tiens toujours, encore plus que jamais. Surtout ne pas laissé CE doute s'installer, faire son petit bonhomme de chemin dans le conscient de l'autre et si possible pas dans l'inconscient non plus. J'ai beaucoup avancé dans le brouillard, lui avec moi, mais sur ce point, aucune hésitation, non jamais.

Tenir plus que tout à son couple (mono/poly) ne signifie pas aller dans le sens d'un choix : il est poly, donc je dois le devenir. Il est mono donc je dois y être. Le "mono" et le "poly" ne sont pas des notions qui doivent obligatoirement s'opposer, surtout si le couple a un lien de valeur. Pourquoi détruire cela ? Pourquoi cela empêcherait l'épanouissement personnel de chacun, quelque soit la nature et l'évolution. Je n'arrive pas à comprendre cela (Je rejoins ici Catherine Ternaux).

Bon après, un lien qui n'avait pas une valeur suffisante, qui perdurait UNIQUEMENT par la routine, ou pour des raisons sécuritaire, n'a aucune chance de survie, c'est évident.

Je "m'accroche" autant à mon couple et à son épanouissement, qu'à mes autres amours et l'épanouissement de ces autres liens. Ils sont différents, et la situation m'a imposé d'en dicter des "limites" claires. J'ai rédigé récemment, puisque l'écrit est mon mode de communication, un document afin d'encadrer TOUTES mes relations et aussi leur interaction. Attention, pas pour imposer quoi que ce soit, mais au contraire pour que chacun puisse s'y reconnaitre et s'y sentir bien, trouver sa place dans mon univers affectif et respecter celle de l'autre. Aussi, pour demander une bonne dynamique entre chaque personne que j'aime... Ce document est trop personnel, inutile de m'en demander la teneur exacte. J'ai eu le tort d'imaginer que tout cela s'établirait de lui-même, sauf qu'il y avait trop d'écueils, ça laissait la place à trop d'incertitudes. J'ai mis 7 années avant de pouvoir commencé à clarifier réellement et à pouvoir enfin adopter une posture de certitudes, pour moi comme pour chacun. Alors, dans un couple mono-poly, si l'un demande du temps, qu'on le lui accorde, mais en l'aidant à le mettre à profit, pas pour retarder les choses en les passant sous silence, enfin, je crois...

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Siestacorta

le samedi 24 mai 2014 à 14h50

Juliejonquille

Forcément, je cherche autre chose que du platonique avec mes éventuelles relations secondaires... et mon mari le sait bien et ça lui fait peur.

C'est normal qu'il craigne l'inconnu, l'imprévisible. Mais dans un sens, il est bien placé pour savoir que ce n'est pas le sexe qui fait que tu veux de lui dans ta vie, donc que c'est pas à cause du sexe que tu le quitterais pour un autre, ou que tu l'aimerais moins...

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(compte clôturé)

le samedi 24 mai 2014 à 14h57

L'insécurité du mari de Juliejonquille est un effet, quel en est la cause ? peur de l'abandon ? peur de voir ses illusions partir en fumée ? raison plus profonde encore ? Il n'y a que lui qui peut le découvrir, s'il ne le sait pas déjà. Juliejonquille peut juste l'assister, de par la connaissance qu'elle a (ou croit avoir, des fois on est surpris) de lui, sans non plus forcer le débat. La clé est en lui, pas en elle. Par contre, le mot clé, celui qui fait resurgir, elle peut l'avoir, sans le savoir. C'est peut être pour le trouver qu'elle vient chercher de l'aide ici, simplement enrichir son "vocabulaire", avoir des sources "d'inspiration".

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Profil

Juliejonquille

le samedi 24 mai 2014 à 18h57

gcd68
C'est peut être pour le trouver qu'elle vient chercher de l'aide ici, simplement enrichir son "vocabulaire", avoir des sources "d'inspiration".

Merci vous m'inspirez beaucoup, j'ai beaucoup de chance d'être parmi vous.

Dieu

En espérant que cela te sera aussi utile à toi qu'à moi :) Néanmoins, je dois admettre que le choix était incomparablement plus facile pour moi, car cela ne faisait que un peu moins de 9 ans que nous étions ensemble, nous n'avions pas d'enfant, et les conflits étaient récurrents, pour des tas d'autres raisons que le polyamour...

Oui, ce serait dur de faire un tel choix mais je l'envisage (j'ai même regardé une chambre en collocation dans mon quartier). Ce couple est mon premier amour, nous avons traversé tant de conflits ensemble là où d'autres couples auraient sombré.... Nous avons 5 ans de parcours de PMA derrière nous, des collaborations intellectuelles... Nous avons aussi vécu une relation à distance à une époque (2 ans).
Le jour de ma mort je serais sans doute désolée dans les deux cas : si je renonce à ma liberté et si je renonce à notre couple.

En 2013, c'est exactement cette question qui m'avait poussée au désespoir : "tu as 35 ans, et où est ta vie ? où est ta place ?" Le bilan avait été lourd, je sentais que je m'étais recroquevillée, fossilisée dans cette relation unique...
Je me sens vidée de mon énergie vitale et sans espoir, comme dévorée, une coquille vide... Un fantôme qui s'isole de peur de faire des rencontres...

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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bodhicitta

le dimanche 25 mai 2014 à 00h40

juliejonquille
Le jour de ma mort je serais sans doute désolée dans les deux cas : si je renonce à ma liberté et si je renonce à notre couple.

choisir entre regret ou remord...

Message modifié par son auteur il y a 9 ans.

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Anarchamory

le dimanche 25 mai 2014 à 01h49

Juliejonquille
Oui, ce serait dur de faire un tel choix mais je l'envisage (j'ai même regardé une chambre en collocation dans mon quartier). Ce couple est mon premier amour, nous avons traversé tant de conflits ensemble là où d'autres couples auraient sombré.... Nous avons 5 ans de parcours de PMA derrière nous, des collaborations intellectuelles... Nous avons aussi vécu une relation à distance à une époque (2 ans).
Le jour de ma mort je serais sans doute désolée dans les deux cas : si je renonce à ma liberté et si je renonce à notre couple.

Jusqu'à présent, tu as goûté à ton couple, mais tu n'as pas encore goûté à ta liberté. Peut-être faudrait-il que tu y goûte aussi, pour faire un choix en connaissance de cause. Pour ma part, rétrospectivement je me félicite d'avoir eu le courage (il en fallait, le moment venu) de rompre. Jamais je n'ai regretté mon choix. Et pourtant, si tu lis mes anciennes interventions, tu verras comme je me sentais mal et dans l'impasse...

N'oublie pas qu'une rupture n'est pas nécessairement définitive.

Si tu préfères dire "faire un break" ou "mettre en jachère", tu peux :)

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