Polyamour et société : où en sommes-nous à votre avis ?
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LuLutine
le samedi 22 mars 2014 à 15h34
BenjaminL
Je propose une etape terminale : l'integration au capitalisme.
De meme que le le greenwashing qui a succede a la conviction ecologique et a une volonte de modification sociale reelle, on va finir par voir apparaitre le polywashing, epure de conviction, et servant de pretexte a vendre plus.
Tssss, ça m'étonnerait même pas tiens !
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LuLutine
le samedi 22 mars 2014 à 15h37
aimerplusieurshommes
J'adorerais un "café poly" où on se verrait pour parler de nos autres centres d'intérêt, pour mieux se connaître. Si ça vous dit aussi, je suis prête à l'organiser.
Me rappelle d'un café poly il y a quelques années où l'on a parlé de tout sauf de polyamour.
Faut dire qu'aujourd'hui il y a un thème de discussion, c'est un peu formel, à l'époque on était une quinzaine dans le bar, on s'était retrouvés pour boire un verre et puis c'est tout. :)
Il n'était pas interdit de parler de polyamour mais le fait est que le côté de table où j'étais assise avait parlé de sites web, de la Terre qui de plate était devenue ronde, et autres sujets plus ou moins passionnants... ;)
En fait comme dit Benjamin, pour ma part je viens surtout croiser des amis, et je rajouterais que souvent le temps de l'après-débat permet des conversations sur d'autres sujets...
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Caline
le samedi 22 mars 2014 à 18h33
aimerplusieurshommes
La "culture sourde" aussi est un curieux concept...
Pouvez-vous expliquer davantage pourquoi vous dites cela? J'aimerais approfondir. Merci bcp.
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oO0
le dimanche 23 mars 2014 à 04h00
Bash-?trash?-wash ?
Ce qui m'inquiète le plus, c'est le repli communautaire et identitaire sur un sentiment d'oppression. Je peux comprendre ce sentiment pour l'avoir moi-même éprouvé, mais je ne peux que constater qu'il mettait nombres de personnes à qui je n'avais rien à reprocher - que du contraire - en position d'oppresseur et personne n'aime se retrouver dans cette position. Exception faite des conflits que j'ai pu connaître à l'intérieur de mes relations, je n'ai pas connu de situations qui s'approchent un tant soit peu d'une forme d'oppression violente. Oui, l'argument d'une société majoritairement exclusive a souvent été soutenu à l'intérieur de mes relations, mais aussi à l'extérieur. Certes, oui, mais cela me semble un minimum de sens critique que d'accepter ce genre d'argument lorsqu'il s'agit de discuter de relation.
Le plus souvent, le simple fait de montrer que dans le principe, les relations non-exclusives ne menacent pas les relations exclusives suffit à calmer le jeu des peurs et des préjugés. Comme les relations non-exclusives nécessitent le consentement de chacune des personnes impliquées, elles ne sont pas sensées représenter davantage de menaces pour les relations exclusives qu'elles n'en représentent les unes pour les autres entre elles.
Pour ma part, après une quinzaine d'années de réflexion sur le sujet, je ne vois pas de nécessiter de s'armer, mais au contraire de désarmer des peurs. Cependant, je n'en ai pas moins peur des mouvements traditionalistes réactionnaires.
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Green-Man-Outside
le dimanche 23 mars 2014 à 04h54
RIP
Ce qui m'inquiète le plus, c'est le repli communautaire et identitaire sur un sentiment d'oppression.
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bouquetfleuri
le dimanche 23 mars 2014 à 08h18
RIP
"Ce qui m'inquiète le plus, c'est le repli communautaire et identitaire.../..."
Et c'est vrai que ce repli fonctionne mieux dans l'oppression, même fantasmée.
C'est d'autant plus étonnant que le discours est libérateur, que l'expérience est reconnue ou proclamée comme une expérience individuelle et différenciée.
Je me demande de quoi a besoin un polyamoureux et qu'il cherche dans le collectif, cela l'aide-t-il pour faire un travail qu'il n'arriverait pas à faire par lui-même ?
Autrement posée la question est : le polyamoureux a-t-il vraiment besoin d'une société pour devenir polyamoureux ?
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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ScottBuckley
le dimanche 23 mars 2014 à 09h39
Bon matin,
Chères et chers vous,
( - ma réponse est longue, et j'en suis désolé : ne la lisez pas et zappez si ça vous ennuie - )
les mots qui me viennent à l'esprit, par rapport à cette conversation en ligne et dans cette société, sont : ' handicap ' , ' identité ' , et ' bulles d'oxygène ' .
' * handicap ' , parce que quand je suis, en tant qu'homme (et poly, en +), soupçonné ou trop souvent "(p)résumé coupable" d'être :
> " volage / macho / dominateur / harceleur de rue / possessif / indécis - profiteur / lâche / qui ne veut pas s’engager / pas casé - pas dans le rang / pas-comme-dans-la-pub " (n'en jetez plus),
.... je ne peux pas dans ces cas-là me faire une juste & sereine place auprès des femmes & autres êtres que j'aime
(dont beaucoup rêvent de rencontrer "LE prince charmant" ... même si beaucoup ont du mal à l'admettre-car ça fait ridicule genre p'tite fille-à diadème-qui croit-encore au père-noël),
... et encore moins auprès de certaines féministes (mâle = mal, potentiel) ; je suis obligé, de par mon caractère, de crier ' Objection votre honneur ! ' et de prendre ma défense, d'être mon propre avocat ; et c'est ce sentiment personnel de ' handicap ' et de "présumé coupable" qui expliquerait, à mon humble avis, la tentation de se replier dans l'entre-soi "communautariste" .
' * identité ' , parce que comme je ne rêve plu(s) de trouver " LA-femme-unique-de-Ma-vie " chantée + scénarisée mille et une millionième fois façon " Only Yoooooooouuuu " ou " Without you i'm nothing " ( soupir )
.... en tant qu'être humain essayant d'être au plus juste de moi-même, je dois couper le cordon ombilical qui m'attache à une société encore très patriarcale ( "gérez votre entreprise en bon père de famille", dit la loi ), et me construire ma propre identité plurielle, ma propre pyramide de valeurs personnelles (hello Maslow! ;) ) ma propre éthique personnelle (face à une pseudo "morale collective" défaillante qui semble parfois préférer " l'adultère " caché/pas assumé, aux relations affectives plurielles réciproques & Visibles + assumées ! ) ;
' * bulles d'oxygène ' , parce que étant très indépendant, je ne me reconnais dans aucune "communauté", dans aucun "parti politique", et dans aucun "groupe où c'est les grandes gueules et esprits étroits et peureux qui font la loi" ;
or, - notamment mais pas que - lors de rencontres polys (par dizaines depuis 2009, sans compter les belles discussions bienveillantes en ligne sur le forum), j'ai reconnu de nombreuses belles âmes, avec leurs blessures de corps de coeurs & leurs forces assumées ;
et j'y ai trouvé non pas une "communauté" (au sens français = je n'en veux pas, je suis un félin trop libre pour ça), mais une humble ' famille en + de mes autres familles affectives ' (et non pas "LA famille unique") , avec qui passer de beaux moments ici ou là en France ou ailleurs, où je me sens comme chez moi, où l'on m'héberge ou que j'héberge à la maison comme un ami d'âme, avec une aura de confiance tissée du plaisir d'être pleinement soi & accepté ! ;
sans peur du jugement parce que je parle - notamment, mais pas que ;) - de mes amours plurielles, ou lorsque je parle fraîchement et franchement, de façon parfois crue, des erreurs courantes dans les relations amoureuses et affectives . ( <-- vous avez lu cet article ? il est excellllent (+) )
Avec des êtres ayant une belle maturité relationnelle, et avec des conversations riches subtiles & sans tabou, il me semble que l’on arrive à mieux avancer qu’en se cachant derrière des masques ou des uniformes de sorties de bureaux.
Et vu que je ne suis pas "casé-avec-Ma-chérie-pour-la-vie", Oui! ces questions là et parler de nos erreurs affectives me prend parfois du temps, beaucoup de (bon) temps, mais je l'assume parce que, tout comme certain*es d'entre vous, j'ai décidé de placer l'amour & les amours au centre de ma vie (et non pas "avoir un poste de chef + Ma-femme à-tout-prix quitte à écraser les autres dans la course") .
Il en existe combien, de beaux lieux & des belles adresses où on se sent à 200% soi entier & chez soi, ici et maintenant, dans la vie ?
Comme dans la chanson ' Ma maison ' d'Emily Loizeau * , pour y passer du bon temps, pour se ressourcer, en compagnie de belles personnes (loin de certains bruits et peurs extérieures), au chaud près d'une cheminée .
... encore un peu trop peu à mon goût .... mais ça avance !
Et c'est parce qu'il existe cette ' bulle d'oxygène ' possible ici & là, ces espaces suspendus & libres, aériens, ailleurs, que je peux ensuite repartir en train et retourner là où je vis, gorgé d'énergies dans mes poumons, à nouveau prêt à affronter la belle vie qui nous attend, .... y compris les jugements et préjugés hâtifs que je reçois trop régulièrement, dans une société que je perçois moins "oppressante" qu'hypocrite, dans ses désirs salement refoulés/expulsés, ses mensonges et secrets de polichinelle, ses non-dits faussement silencieux... mais furieusement bruyants et permanents .
Donc pas de "communauté" pour moi (encore moins celle de "l'anneau - de mariage"), non merci, mais encore + de belles personnes ouvertes d'esprits à rencontrer, et de nouveaux espaces & terres libres, de + en + vastes & riches, à tous niveaux . Pour non pas "se rePlier", mais juste se relier à d'autres âmes entières .
( ce n'est que mon humble ressenti )
* Venez dans ma maison,
N'ayez pas peur,
J'ai mis dans ma maison,
Vos âmes soeurs...
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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LGAM
le dimanche 23 mars 2014 à 13h25
D'après des discussions à ce sujet avec des personnes de mon entourage et de mon âge (20-25 ans), j'ai quand même l'impression que le polyamour est pas vraiment à la mode. Avoir des sex-friends, des amants, des amantes, tout ça c'est plus ou moins accepté mais quand on parle de plusieurs relations affectives/sentimentales/amoureuses, "là, c'est le drame".
Et j'ai souvent été surpris car ce sont souvent des jeunes qui sont plutôt libres aux niveaux des moeurs (genre hippies-babas-cools) qui défendent le plus la vision de l'amour traditionnelle avec un partenaire fidèle à la fois.
Donc pour l'instant j'ai pas tellement l'impression d'un mouvement de fond de la part des jeunes. Reste à suivre l'évolution de la société.
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(compte clôturé)
le dimanche 23 mars 2014 à 14h57
LGAM
Et j'ai souvent été surpris car ce sont souvent des jeunes qui sont plutôt libres aux niveaux des moeurs (genre hippies-babas-cools) qui défendent le plus la vision de l'amour traditionnelle avec un partenaire fidèle à la fois.
De mon experience, suivant le milieu, il peut y avoir deux choses qui poussent dans ce sens la.
Pour certains milieux de babzouilles neo-ruraux, ou j'etais avant, il peut y une idee du "retour a l'etat de nature" qui peut parfois avoir des cotes assez neo-reacs. On peut en voir une forme d'exemple dans certains Rainbow Gatherings, ou l'homme et la femme sont respectivement fortement essentialises dans leurs roles.
Dans le milieu squat urbains, ou je suis actuellement, il peut y avoir le fait que se retrouver "a la marge", "en deconstruction" pour tellement de choses, ca fatigue, et en contre-coup il peut y avoir un besoin retour a certains grands classiques de stabilite, et le couple en est un.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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(compte clôturé)
le dimanche 23 mars 2014 à 15h21
C'est vrai que les jeunes semblent plus "tradi" que des couples plus âgés, ça n'a rien d'étonnant. Comme l'avait répondu ma fille à un journaliste alors qu'elle avait 17 ans: "Je trouve formidable que mes parents vivent comme ça, mais moi, pour l'instant, je n'ai pas assez confiance en moi pour y arriver." Effectivement, les amours plurielles xdemandent d'avoir un ego assez fort pour ne pas se sentir diminué si une personne qu'on aime en aime (un(e) autre, et un ego assez humble pour accepter de n'être pas le ou la meilleur(e) et pour ne pas se sentir en compétition. A 20 ans, et notamment en période de crise économique qui n'est pas tendre pour les jeunes et les dévalorise, je comprends que l'idée d'un couple où on est l'Unique peut être nécessaire pour se construire, mais cela n'exclut aucunement une évolution ultérieure. On le voit sur ce site: beaucoup de gens se mettent à réfléchir sur le polyamour après des années de vie mono, juste parce que l'un des deux, ou les deux, sont tombés amoureux ailleurs tout en continuant à s'aimer. Ils découvrent que c'est possible.
La grande évolution, c'est qu'au lieu de dire "je l'ai trompé(e) (ou je suis trompé(e), c'est impardonnable, ça prouve que ça ne va plus entre nous", de plus en plus de couples s'interrogent: "Je l'ai trompé(e) alors que je l'aime toujours, si on y réfléchissait ensemble?" C'est parfois au départ qu'on est polyamoureux, mais bien plus souvent on apprend "sur le tas"!
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Boucledoux
le dimanche 23 mars 2014 à 16h07
RIP / Green-Man-Outside
Ce qui m'inquiète le plus, c'est le repli communautaire et identitaire sur un sentiment d'oppression.
Oui le communautarisme c'est le mal. Bon, évidement, à part le communautarisme male-blanc-mono-hétéro qui écrase ou rejette dans les marges à peu près toute autre expression d'envie ou de forme de vie en s'assurant un monopole absolu de la parole sociale. Mais ça c'est pas pareil, c'est l'identité nationale, la vraie culture en quelque sorte...
non mais sérieusement, vous êtes plus inquiet du "repli communautaire sur le sentiment d'oppression" que de l'oppression elle même ??? Bah moi je crois qu'on a encore de la marge et que par contre jugements et préjugés eux sont bien réel et bien là. Bon, je ne sais pas s'il faut parler d'oppression (le mot est facilement mis à toutes les sauces) et je suis d'accord on est sur des processus plus soft pas sur de la violence et je n'ai encore jamais entendu d'histoire de poly agressés physiquement dans la rue pour ce qu'il sont ou empêchés de monter dans des bus (là et là pour des références récentes...). Mais est ce que c'est une raison ?
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bouquetfleuri
le dimanche 23 mars 2014 à 16h15
Si on peut faire le constat que la majorité des jeunes remettent moins en cause qu'avant (avant c'est à dire ce qu'on a pu connaître depuis 68) des valeurs "confortables" comme le couple, l'amour chimérique à une tête ou le mariage, on peut aussi rencontrer dans les cafés poly des jeunes impressionnants de maturité et qui produisent une réflexion sur leur vie ou leurs relations amoureuses que peu d'anciens avaient le loisir sinon la capacité de faire.
J'ai le sentiment que la richesse des informations, la variété des propositions politiques au sens large, le volume grandissant des sources, internet, télévision et autres médias produit un agrandissement de l'horizon sur lequel peuvent se positionner les jeunes. Ce qui, inévitablement, augmente l'écart entre la majorité et les quelques individus qui prennent en charge le sens de leur vie.
On doit retrouver le même écart chez les moins jeunes, avec la variation que souligne aimerplusieurshommes liée à la vie et à son expérience qui ne ressemble jamais à ce qu'on imagine.
Un des critères pertinent de cet écart (à mon sens) est le travail que cela demande, l'introspection et le courage de s'affirmer en dehors des outils sociaux mis à disposition.
Pour moi, c'est une image assez fiable de ce qui va perdurer. Je ne crois pas du tout que le monde va devenir polyamoureux. Tout simplement parce que le polyamour est un schéma de relation choisi, et que cela demande du courage par rapport à soi. Il sera simplement plus facile de savoir que cela existe, et c'est déjà pas mal...
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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bodhicitta
le dimanche 23 mars 2014 à 16h18
GreenPixie
Il en existe combien, de beaux lieux & des belles adresses où on se sent à 200% soi entier & chez soi, ici et maintenant, dans la vie ? Comme dans la chanson ' Ma maison ' d'Emily Loizeau * , pour y passer du bon temps, pour se ressourcer, en compagnie de belles personnes (loin de certains bruits et peurs extérieures), au chaud près d'une cheminée .
... encore un peu trop peu à mon goût .... mais ça avance !
J'en connais des endroits comme ça, c'est vrai surtout chez des chéris (qui sont donc poly)
et chez moi j'éspére de tout mon cœur que c'est l'impression laissée par un passage chez moi, dans ma jolie campagne, ou j'ai graff un beau "CARPE DIEM" à droite de ma porte d'entrée de maison...
GreenPixie
parce que étant très indépendant, je ne me reconnais dans aucune "communauté", dans aucun "parti politique", et dans aucun "groupe où c'est les grandes gueules et esprits étroits et peureux qui font la loi" ;
moi non plus je ne me reconnais dans aucune de ces communautés ou l'on perd de la liberté.
C'est pourquoi cette bulle d'oxygène qui vie avec moi (mon nid) est inclassable (comme moi); jardin (à l'arrache) avec source (baba-cool), la bassecour chèvre etc (paysanne), des graf sur le garage et la maison (ça fait moderne)
:-D yy je me lance une fleure, l'ensemble est joli...
et tout ce que j'y organise tourne autour de l'horizontalité, ou certains diront l'anarchie (qui peut être relationnelle)
Mais je suis un cas à part il y a pas mal de baba cool vers chez moi ça aide...
BenjaminL
Pour certains milieux de babzouilles neo-ruraux, ou j'etais avant, il peut y une idee du "retour a l'etat de nature" qui peut parfois avoir des cotes assez neo-reacs. On peut en voir une forme d'exemple dans certains Rainbow Gatherings, ou l'homme et la femme sont respectivement fortement essentialises dans leurs roles.
donc pour toi BenjaminL, les babzouille néo-ruraux (à définir ? :-/ ) défendent le plus la vision de l'amour traditionnelle avec un partenaire fidèle à la fois?
tu penses que le retour à l'état de nature serait incompatible avec le poly d'après ces néo-ruraux?
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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bodhicitta
le dimanche 23 mars 2014 à 17h17
:-D yép! on organisera ça... :-D
pi y a de la place, dont un rez de chaussez que je déstine à m'aider à faire vivre ce que j'ai envie qui vive... :-/ c'est pas joliement dit m'enfin le cœur y est!
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Green-Man-Outside
le dimanche 23 mars 2014 à 17h22
Boucledoux
Oui le communautarisme c'est le mal. Bon, évidement, à part le communautarisme male-blanc-mono-hétéro qui écrase ou rejette dans les marges à peu près toute autre expression d'envie ou de forme de vie en s'assurant un monopole absolu de la parole sociale. Mais ça c'est pas pareil, c'est l'identité nationale, la vraie culture en quelque sorte...
non mais sérieusement, vous êtes plus inquiet du "repli communautaire sur le sentiment d'oppression" que de l'oppression elle même ??
RIP
Cependant, je n'en ai pas moins peur des mouvements traditionalistes réactionnaires.
Tu sembles avoir une lecture sélective, Boucledoux.
Quant à parler de communautarisme mâle-hétéro... C'est d'une part un contresens (parce que si on est hétéro on ne traine pas qu'avec des mâles par définition) et d'autre part une remarque tendancieusement sexiste et ethniciste. Quand une fille lance une sortie "réservée au filles hihihihi" sur ovs, est-ce du communautarisme ou simplement une sélectivité passagère ? (le communautarisme des femelles existe tout autant que celui des mâles)
Dans la mesure où je suis mâle, blanc et hétéro, j'apprécierai qu'on arrête de pointer mes semblables - et donc moi malheureusement - du doigt de l'opprobre. Ce serait intelligent de ne pas "nous" faire porter la responsabilité de tous les malheurs du monde et d'utiliser l'intersectionnalité correctement.
Soit on fait une analyse sociologique, et on peut constater qu'il y a une majorité de blancs mâles au pouvoir... (encore faut-il préciser ce qu'on entend pas "blancs") auquel cas il faut aussi prendre en compte le milieu social (la "classe") ; soit on est dans la généralisation discriminante consistant à accuser bêtement tous les blancs (est-ce que tu mets les ashkénazes dans cette catégorie ?) tous les hétéros (y compris ceux qui ont été favorables au mariage pour tous voire l'ont fait voter ?) et tous les monos dans le même panier... ce qui est du même niveau que "les arabes sont tous des voleurs" ou "les poly sont tous des queutards".
Faut pas confondre l'égalitarisme avec la rancoeur transgénérationnelle. "You're blaming me for slavery ? A hundred years before I was born ?
www.youtube.com/watch?v=wuDx6_PLIVk
Et celui ou celle qui me dit que Ian MacKaye est raciste parce qu'il a le crâne rasé est prié de se racheter une culture illico presto.
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bodhicitta
le dimanche 23 mars 2014 à 18h04
bouquetfleuri
J'ai le sentiment que la richesse des informations, la variété des propositions politiques au sens large, le volume grandissant des sources, internet, télévision et autres médias produit un agrandissement de l'horizon sur lequel peuvent se positionner les jeunes. Ce qui, inévitablement, augmente l'écart entre la majorité et les quelques individus qui prennent en charge le sens de leur vie. On doit retrouver le même écart chez les moins jeunes, avec la variation que souligne aimerplusieurshommes liée à la vie et à son expérience qui J'ai le sentiment que la richesse des informations, la variété des propositions politiques au sens large, le volume grandissant des sources, internet, télévision et autres médias produit un agrandissement de l'horizon sur lequel peuvent se positionner les jeunes. Ce qui, inévitablement, augmente l'écart entre la majorité et les quelques individus qui prennent en charge le sens de leur vie.
On doit retrouver le même écart chez les moins jeunes, avec la variation que souligne aimerplusieurshommes liée à la vie et à son expérience qui ne ressemble jamais à ce qu'on imagine.
Un des critères pertinent de cet écart (à mon sens) est le travail que cela demande, l'introspection et le courage de s'affirmer en dehors des outils sociaux mis à disposition.
Pour moi, c'est une image assez fiable de ce qui va perdurer. Je ne crois pas du tout que le monde va devenir polyamoureux. Tout simplement parce que le polyamour est un schéma de relation choisi, et que cela demande du courage par rapport à soi. Il sera simplement plus facile de savoir que cela existe, et c'est déjà pas mal...
ça rejoint complétement "ma" phrase qui dit que :la seul chose qui nous limite c'est notre imagination!
si les gens y pensent plus facilement, savent que ça existe, peuvent donc l'imaginer, ça devient possible pour eux si il découvre que ce genre de relations leurs conviendraient le mieux.
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Boucledoux
le dimanche 23 mars 2014 à 18h11
Green-Man-Outside
Dans la mesure où je suis mâle, blanc et hétéro, j'apprécierai qu'on arrête de pointer mes semblables - et donc moi malheureusement - du doigt de l'opprobre.
Pauvre. Ça va c'est pas trop dur la vie ?
quelques références sociologiques donc : très intéressantes réflexions sur la rhétorique « anti-communautaire » par l'excellent Louis-Georges Tin
sur le communautarisme de la "France d'en haut"
Enfin, je n'y résiste pas, pour les pauvres mecs blancs hétéro scandaleusement stigmatisés par les discours radicaux qui contestent leurs privilèges, un article plutôt bien écrit et rigolo qui explique ce qu'on veut dire par là (spécial dédicace geek et gaimers inside)
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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Boucledoux
le dimanche 23 mars 2014 à 18h18
Sinon, il y a un point sur lequel tu as parfaitement raison, si on veux faire le profil rigoureux de la communauté invisible qui nous gouverne et maintien fermement ses privilèges, il faut ajouter un certain nombre d'axes de domination dont la classe mais aussi, par exemple, la distinction valide/handicap. Pour préciser la formulation, ça donnerait donc male-blanc-bourgeois-mono-hétéro-valide.
J'avoue que ce que j'en disais se voulait plutôt une réaction à chaud sur un discours qui m’énerve qu'une démonstration scientifique rigoureuse, désolé pour cette légèreté.
J'ajoute pour préciser d'ou je parle que je suis moi même un mec blanc, pas bourgeois mais plutôt aisé néanmoins et valide. Cela étant, ça n'empêche pas de réfléchir à sa position pour éviter justement ce communautarisme là, un communautarisme de dominant.
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.
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ScottBuckley
le dimanche 23 mars 2014 à 19h59
@ LuLutine :
Pour tenter de répondre à ta question initiale (et désolé pour ma looongue digression), peut-être faudrait-il non pas des cas isolés, mais des regards croisés bien plus larges & panoramiques sur l'évolution de nos sociétés (occidentales, mais Pas seulement) depuis 10 à 40 ans au moins.
> Droits des femmes, liberté d'avortement, droits des personnes LGBT, place des gender studies dans les lieux de lectures + écoles & universités, autorisation (ou pas) de lire ou voir ' Persépolis ' en BD ou film, de Marjane Satrapi ....
+ Est-ce qu'internet dans certains pays facilite certaines évolutions, côté moeurs, libertés, amours plurielles ?
Chez l'une d'entre vous, ou en librairies indés, il y a ce livre quelque part, à feuilleter, sans doute :
l'atlas mondial des sexualités .
Ce serait intéressant aussi de savoir si localement, dans les pays où des ' printemps arabes ' ont eu lieu, les femmes & autres habitants de ces pays ont le sentiment que lentement, les choses progressent positivement (ou pas ?) depuis quelques années.
( à suivre ... )
Message modifié par son auteur il y a 11 ans.