Pourquoi diable, faut-il tout avouer ? (Edit : en particulier une nouvelle relation)
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LuLutine
le mercredi 12 février 2014 à 01h05
PolyEric
A mon avis, tel qu'il est présenté, avec des devoirs (avouer spontanément ses relations et même ses sorties...) et avec des valeurs (dialoguer, avoir de l'empathie, etc...), le polyamour est une atteinte pure et simple à la liberté, donc à l'amour (surtout en présence d'emmerdeur/euse).
On ne m'a jamais présenté le polyamour comme impliquant automatiquement le devoir "d'avouer spontanément ses relations et ses sorties".
Au contraire, il a toujours été question que ce genre de "conditions" soit discuté entre les partenaires.
Et par défaut, quelqu'un qui ne m'a rien demandé de particulier n'entendra pas nécessairement parler de mes rencontres, qu'elles aient eu lieu avant ou pendant notre relation... (Même si de fait, j'aime bien en parler, et j'ai parfois tendance à faire plutôt le contraire, à savoir en parler jusqu'à ce qu'on me dise : "Stop, je ne veux pas savoir" ;) )
Après, je suis bien d'accord avec toi que quelqu'un qui demande à savoir affirme implicitement qu'il est capable d'entendre ce qu'il demande à entendre.
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Raphaelle
le mercredi 12 février 2014 à 05h10
La liberté absolue n’existe que seul, et encore… Mais à quoi bon être absolument libre si nous n’avons personne avec qui partager l’exaltation que procure cette liberté ? C’est ce que le personnage principal d’Into the wild comprend trop tard.
Envisageons que A soit dans une relation avec B.
A entame une relation avec C, sans en parler à B.
A fait des projets avec B. A fait des projets avec C.
Et alors ?! Il y a des chances que les projets de B et de C soient incompatibles. Et, même si ce n’est pas le cas, de part le caractère secret de la relation entre A et C, donc de part un manque d’information de B sur les disponibilités souhaitées de A, sur les envies non exprimées de ce dernier, les projets de B et de C avec A, même s’ils ne se révèlent pas nécessairement incompatibles, risquent fort de ne pas être optimisés. Le secret total entraînera fatalement des mécontentements, d’autant plus si l’on sait qu’il y a une politique du secret. Si B et C se connaissent, ils/elles peuvent discuter directement ou par l’intermédiaire de A. B et C peuvent alors potentiellement trouver un terrain d’entente (et la logique voudrait qu'ils/elles en trouve un... c'est beau la théorie...).
Je me rends compte que je suis en train d’adapter à ma sauce la thèse défendue par un personnage de roman de SF… Bon, cette fois-ci, vous n’allez pas y couper, je vais chercher le bouquin… Voici :
« Quand Eron imposait à ses méthodes prédictives un coefficient de secret élevé, chaque nœud, qu’il soit communautaire ou individuel, avait tendance à n’optimiser que son propre avenir. L’altération non optimale des prédictions négatives devenait la norme.
Un éleveur prévoit de s’enrichir en élevant des vaches.
Le cultivateur voit arriver le troupeau et prévoit que ces bêtes vont se repaître de ses récoltes. Il les empoisonne afin de pouvoir prédire un profit dû à la vente de son blé.
L’éleveur relève cette modification circonstancielle et prédit sa faillite, mais il contre cette prédiction en incendiant la grange du cultivateur pour pouvoir prédire un profit rapporté par le bétail qu’il élève dès l’année suivante.
Le cultivateur déroule des barbelés et installe un nid de mitrailleuse dans son château d’eau, ce qui lui permet de prédire un profit grâce au blé qu’il récoltera l’année suivante.
[…]
Quand Eron réduisait suffisamment le coefficient de secret pour que tous les nœuds partagent les prédictions négatives des autres, une dynamique très différente prenait la relève : l’accélération de l’itération prévisionnelle était plus rapide que celle des actions correctrices. Le cultivateur qui voulait empoisonner les vaches prévoyait l’incendie de sa grange avant même d’avoir acheté le poison, chaque nouvelle itération conduisant à une autre prédiction négative avec laquelle elle formait une boucle sans fin, un enchaînement qui ne pouvait être interrompu que par une correction bénéfique pour les deux parties en présences. »
(Donald Kingsbury, Psychohistoire en péril, II, Paris, Gallimard, Folio SF, 2004 [Psychohistorical crisis, 2001], p. 318-319)
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LuLutine
le mercredi 12 février 2014 à 07h40
Vaniel
Le secret total
Tu parles de secret quant au fait même d'entretenir d'autres relations, ce qui n'entre pas dans le cadre du polyamour (à mon sens).
Le fait de dire simplement qu'on entretient d'autres relations permet de dire : "Je ne peux pas tel jour, j'ai des projets avec quelqu'un" par exemple, sans avoir à se justifier nécessairement de qui il s'agit, si c'est une nouvelle ou une ancienne relation, etc...
Il me semble que ce que tu appelles "secret total" n'est pas le cas de figure qu'envisageait Eric.
Evidemment, si la personne vis-à-vis de qui on garde le "secret" était jusque-là l'unique partenaire fréquenté(e), on ne pourra pas lui cacher une nouvelle relation.
Mais dans le cas où il y a déjà plusieurs relations, elle n'a a priori pas de raison de demander des comptes sur le fait qu'une indisponibilité par exemple, soit due à une ancienne ou nouvelle relation...et donc, pas de raison de savoir s'il y a une nouvelle relation.
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Caline
le mercredi 12 février 2014 à 07h43
@ Vaniel, oui, le héros de Into thé Wild est désespérément seul, face à lui- même. Pourtant, son désespoir devient une béatitude devant l'existence qu'il sent jusqu'au vent dans son corps... Je ne me souviens plus s'il se suicide à la fin de l'histoire. Mais là n'est pas l'important.
La liberté est faite pour être partagée avec les autres, c'est le propre de l'existence humaine. Ton histoire d'éleveur et de cultivateur est un exemple de médisance et de méfiance par rapport à l'ennemi car ils sont ennemis, au départ.
Commence t- on une relation tierce quand on considère son partenaire comme quelqu'un dont il faut se méfier?
Je pensais qu' au contraire, les discussions et les enrichissements personnels au travers d'une expérience polyamoureuse encourageaient les relations entre les principaux partenaires à prendre une autre dimension, dans le respect de l'autre , dans la confiance mutuelle. Ou une rétention d'information momentanée ne nuirait en rien cette relation, dans la certitude de le savoir à un moment où l'autre, choisi en toute liberté.
Autrement dit, si l'on partage le vécu des sentiments négatifs tels que: " je me dois de tout lui dire sinon je ne respecte pas la chartre mais je n'en ressens pas le désir car il - elle pourrait ne pas réagir comme je le voudrais ", c'est foutu d'avance!
Ou alors je n'ai rien compris;-)
@ gdc68, je suis une personne qui a écrit avant de pouvoir communiquer de façon compréhensible par l'autre ( de ma surdité de naissance ) d'où une préférence pour ce mode de communication. Mais je peux m'exprimer oralement mais ce ne sera pas pareil.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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Siestacorta
le mercredi 12 février 2014 à 09h23
PolyEric
Bref. Le mot Polyamoureux/Polyamoureuse est loin de qualifier une relation, c'est beaucoup plus lourd que ça.
Si je rencontre trois personnes :
- un femme, son époux et son amant adultère/caché
- une femme, son époux consentant et son amant assumé
Dans un cas, je peux dire que c'est du polyamour, dans un autre, c'en est pas. La situation, et la forme des relations a changé.
PolyEric
Et quand on parle de l'amour, on ne s'en sert que très peu pour qualifié une relation
Malgré la polysémie du terme amour (conjugal, filial, Bol de Soupe Universelle...), il s'agit à chaque fois d'un lien.
Je suis partisan de dire qu'effectivement, ce lien est lui-même qualifié, non pas par un concept extérieur mais par ce que chacun met dans le sentiment qu'il appelle amour. Mais c'est pour ça aussi que "je t'aime" est une expression performative, un truc qui décrit en même temps qu'il fait, comme "je vous souhaite la bienvenue". En le disant à quelqu'un, ça désigne d'abord notre sentiment, mais aussi le lien qu'on veut établir.
C'est souvent un problème, puisque l'effet miroir ne fonctionne pas magiquement.
Donc il y a du sentiment dans amour (et lequel est presque aussi discutable que ce dont on peut parler dans polyamour), mais, quand on parle de son Grand THamour, des jeux de l'amour, des amours mortes et des amours empêchées, on parle aussi de la relation, de sa qualité et de son histoire.
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(compte clôturé)
le mercredi 12 février 2014 à 11h23
@Caline : il faut croire que la surdité est moins handicapant que l'hypersensibilité.
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Lili-Lutine
le mercredi 12 février 2014 à 13h39
Je réfléchis avec vous :-/
Il y a dans le tout dire ou le tout avouer quelque chose de dur pour moi, comme l’idée d’obliger ou de contraindre, c’est un peu manipulatoire non ? Et sinon, boum ! C’est la sanction ?…
Je construis, doucement mais sûrement, « mon poly à moa :-D » avec mes partenaires dans un dialogue continu qui nous permet d’avancer ensemble sans nous « cabosser » les uns(es) ou les autres, ou les uns(es) contre les autres.
Le plus souvent nos dialogues sont sereins mais ils peuvent aussi être plus « chauds » :-D
Ce dialogue n’est jamais un combat où l’on abime notre relation c’est un ajustement permanent qui nous permet à chacun(e) et ensemble de trouver la bonne posture au bon moment, de rectifier si besoin quelques traits mais surtout de nous permettre d’essayer de construire une relation durable saine et pérenne pour ce « tous(tes) ensemble » que j’affectionne tout particulièrement dans mes plus belles et fortes relations.
Autrement, mais cela ne vaut que pour moi évidemment, je ne suis pas dans une relation affective particulière, c’est une autre forme de relation qui se présente, et je peux l’accepter ou non, et si non je ne commence pas la relation, ou bien je la quitte.
Je ne cloisonne pas mes relations, comme je ne cherche à dire ou à ne pas dire « tout », ou juste ceci ou juste cela, à tel ou à tel moment, j’essaye d’exprimer explicitement en début de relation ce que je connais de moi à ce moment, et ce que j’aime vivre en relation poly à cet instant précis de mon parcours de vie, comment jusqu'à présent je m’épanouis et ce que veut dire pour moi relationner poly.
Même mon « je t’aime » je le présente et le décortique afin de pouvoir en user et en abuser sans risque de tromper mes partenaires sur le sens donné à chaque fois que ces mots vont sortir de mon être comme l’expression de mon grand contentement ou l’expression extatique de mes émois.
Je pars toujours de moi et de mes possibles du moment pour construire une relation, pas uniquement avec ce que me propose l’autre. Avec l’autre je vais composer un moment certes, mais seulement si cela en moi a du sens et résonne positivement.
Je regarde toujours vivre avec une curiosité avide et une grande attention cet autre qui vient de, ou va peut-être rentrer dans ma vie, quand nous sommes ensemble, et/ou au travers de nos écrits si il y en a, je lui parle beaucoup et je l’écoute énormément, je me laisse libre de ressentir sans déprécier, ou avoir peur de ce qui bouge en moi négativement ou positivement.
En quelques heures ou parfois en quelques semaines je commence à véritablement savoir ce que je vais aimer vivre, ou pas, avec cette personne.
Et c’est seulement à ce moment-là que je peux décider, et pour moi uniquement, ce que je peux et veux vivre, je peux aussi décider d’expérimenter une forme de relation que je ne connais pas encore ou d’autres que je commence à découvrir doucement depuis peu et qui me plaisent bien à vivre en ce moment.
Tout ce temps-là n’est que dialogue continu entre deux personnes qui viennent de se rencontrer, depuis un temps court ou plus long, ce qui va permettre véritablement pour moi l’installation d’une belle relation poly ou d’une belle autre relation d’une autre forme, sans me tromper ni tromper l’autre.
Rien de ce que je vis ne peut n’être pas compris ou n’avoir pas de sens pour moi, jamais.
Je ne peux vivre et même juste exister en tant qu’être humain, par exemple comme une feuille ballottée à droite ou à gauche au gré des vents contraires … sans avoir le pouvoir de décision.
Parfois oui la vie se charge de m' emmener jusque à l’endroit où je n'avais pas prévu d’aller (accident, deuil, maladie, etc..) mais toujours, sauf à perdre l’usage de ma liberté de penser, jamais personne, ni même moi, n’a réussi, à me déposséder de mon libre-arbitre.
Après ce n’est qu’illusion pour moi de croire le contraire, c’est plutôt pour moi dans ce cas-là le signe que j'abandonne ma vie aux décisions des autres ou du plus grand nombre.
Jusqu’à présent c’est ainsi que je fonctionne lors de rencontres ou au fil d’une relation, et quelle qu’en soit sa forme.
C’est vital et source d’élan pour moi.
J’ai besoin de savoir ce que je vis, à cet instant précis, avec cette autre personne. Il m’a toujours semblé que c’est uniquement de cette manière que je ne suis pas dans la projection mais bien plus dans l’instant qui seul peut me fabriquer des lendemains joyeux si je m’applique à bien m’en occuper.
Ce n’est pas parce que je vis plusieurs relations de formes et d’intensités différentes que je vais les laisser « se faire » ou « se vivre » toutes seules et dégagées de l’influence de mes émotions et de celles de l’autre.
Mais surtout et à chaque minute je ne le peux jamais sans la conscience de mes actes et donc sans la responsabilité à la fois de l’autre et le respect de nos intégrités à chacun(e).
Donc en résumé je suis une grande bavarde avec tous(tes) ceuxcelles qui me côtoient !
Je suis habitée depuis ma conception par un désir puissant de l’envie de connaître plus encore celles et ceux qui croisent ma route et ainsi de bien mieux me connaître.
Je « relationne » sans cesse et je ne peux exister sans les autres, sans leurs regards et sans nos nombreux et riches partages qu’ils soient verbaux, sensoriels, charnels, émotionnels ou sentimentales, et il y a plein d’autres formes de partages et d’échanges encore que j’affectionne!
Attention je n’ai jamais dit ici que je n’aime pas être seule !
Je nourris souvent mon être intérieur, le répare parfois, et retrouve des forces, dans la solitude et le silence.
Ce qui est sûr à ce jour pour moi, c’est que je peux encore être maladroite, enfin c’est ce que mes relations parfois me disent parfois, dans mes propos et échanges, certainement quelque reste de scories (de culpabilité ?) qui entravent ma volonté d’être au top quand il me semble que je suis pourtant bien là en intention de sincérité !
Car dites-moi comment être avec l’autre ou avec les autres juste « transparente » « sincère » ou « vraie » et j’en oublie… si ce n’est à chaque fois qu’en intention de l’être… transparente, sincère ou vraie…????
Alors oui, c’est sûr je travaille très dur mes intentions, et chaque jour bien plus encore depuis que je suis poly, hihihihi <3
Message modifié par son auteur il y a 5 ans.
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Raphaelle
le mercredi 12 février 2014 à 16h19
Apparemment, j'ai écrit en étant trop dans ma bulle et je n'ai pas été assez explicite. Je vais essayer d'être plus clair (je précise, au passage, que je fais confiance à mes partenaires, que je ne suis pas méfiant envers leurs nouvelles relations et que je ne cherche pas nécessairement à connaître toutes leurs relations).
Lulutine
Tu parles de secret quant au fait même d'entretenir d'autres relations, ce qui n'entre pas dans le cadre du polyamour (à mon sens).
Tout à fait d'accord. Je n'ai pas dit que je parlais d'une dynamique poly.
Et, effectivement, Eric ne parlait pas de secret total. J'ai décrit une situation caricaturale où rien n'est avoué. C'était plus simple à expliquer en postulant un secret total pour éviter de se perdre dans les subtilités d'une relation où le secret est partiel.
Je ne dis pas qu'il faut tout avouer ni qu'il faut tout cacher. Pour beaucoup de personnes, il est salutaire de garder un certain coefficient de secret mais il me semble qu'il faille le réduire à un niveau où les informations essentielles, celles qui vont organiser/structurer une vie, puissent circuler pour avoir la possibilité d'être discutées. Si trois personnes prévoient chacune un futur différent dans leur coin, il est certain qu'aucun des trois futurs ne verra le jour (sauf si l'une des trois veut jouer au tyran). Alors qu'elles pourraient éventuellement, en faisant chacune quelques concessions, s'accorder sur un projet commun.
@ Caline : L'histoire du cultivateur et de l'éleveur n'est pas la mienne. Elle sert d'exemple pour illustrer une certaine dynamique poussée à son extrême. Le cultivateur et l'éleveur sont-ils vraiment ennemis au début ? Ils le deviennent parce que leurs objectifs s'opposent. Dans un contexte différent, ils pourraient être amis. Leur opposition se cristallise non en raison d'une incompatibilité entre leurs personnalités respectives mais à cause d'un impératif de croissance qu'ils se sont fixés. S'ils discutent entre eux, (en partant du principe qu'ils ne sont pas butés) ils vont se rendre compte qu'en pratique leur objectif d'un profit maximalisé ne se fera pas au détriment de l'un des deux mais des deux. Trouver un accord pacifique leur permet de gagner plus que dans le cadre d'un conflit, sauf si l'un des deux est définitivement écarté par l'autre (ce qui pose d'autres problèmes qui sortent du cadre restreint de cette histoire). Le cultivateur et l'éleveur n'ont pas besoin de tout se dire, seulement les grandes lignes de ce qu'ils souhaitent entreprendre. Ils peuvent ainsi prédire la spirale infernale qui se dessine s'ils campent sur leurs positions initiales et choisir de modifier leurs aspirations en conséquence.
Heureusement, la plupart des relations poly se vivent dans un cadre moins conflictuel. Cependant, en diminuant l'intensité du conflit raconté par D. Kingsbury, il en ressort une lutte de territoire dont l'envenimement résulte, en partie, d'une absence de dialogue, d'un manque d'information concernant les désirs de l'autre. Dernièrement, les discussions sur les problèmes de territoire à l'intérieur des relations poly ont été nombreuses sur le forum et en dehors.
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coquelicot
le mercredi 12 février 2014 à 17h36
En voulant se preserver on peut apparaitre comme u tyran ou un dictateur , mais ilfaut savoir aussi que tout n est qu evolution et changement .
Une situation qu on croit definitive peut se decanter .....un jour par un gros travail sur soi et beaucoup de compersion.
Je lis je relis et je reflechis a tou ca ,
Je sait aussi que quelque soit l age on murit et on grandit que du jour au lendemain en etant soi meme plus "heureux" on peut s appercevoir qu une situation bouchee peut s eclaircir en une fraction de seconde.
Il ne faut jamais dire jamais ....
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Caline
le mercredi 12 février 2014 à 17h49
@ Vaniel, ok, je comprends mieux le choix de tes exemples, je vois dans l’anecdote de l’éleveur et du cultivateur une histoire digne des formations en médiation... Je me comprends ; -p
C’est clair que si les deux parties se parlent (dialoguez, dialoguez , on ne le dira jamais assez), il y aura une clarification dés le départ quant aux objectifs de chacun. Tout sera plus facile à ce stade là de la communicaiton.
Dis-moi, Vaniel, le héros de Into the wild, il se suicide à la fin ou pas? Je me souviens d’un jeune gars ayant tout abandonné pour partir seul voyager au travers le monde, qui élit domicile dans un vieux bus laissé pour la carrosserie mais le reste... Le film m’avait beaucoup plu, à l’époque.
Cette question me poursuit depuis ce matin:-D
@ gdc68, oui, sans doute, je suis une grande sensible malgré ce que je peux laisser paraître.
Disons que mon jardin secret est une partie de moi que je soigne chaque jour avec amour et que je ne voudrais pas dévoiler à n’importe qui et n’importe quand...
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Boucledoux
le mercredi 12 février 2014 à 19h36
Lili-Lutine
Je construis, doucement mais sûrement, « mon polyamour à moa :-D » avec mes partenaires dans un dialogue continu qui nous permet d’avancer ensemble sans nous « cabosser » les uns ou les autres, ou les uns contre les autres.
Le plus souvent nos dialogues sont sereins mais ils peuvent aussi être plus « chauds » :-D
Ce dialogue n’est jamais un combat où l’on abime notre relation c’est un ajustement permanent qui nous permet à chacun et ensemble de trouver la bonne posture au bon moment, de rectifier si besoin quelques traits mais surtout de nous permettre d’essayer de construire une relation durable saine et pérenne pour ce « tous ensemble » que j’affectionne tout particulièrement dans mes plus belles et fortes relations amoureuses.
Ca me parle bien ça, j'aime bien.
Si je cherche ce que je mets moi pour moi de fondamental dans polyamour, il y a avant tout autonomie des personnes (je préfère ce terme à celui de liberté), consensus et consentement, respect. Ça veut dire que le dialogue et le comment, quoi, jusqu’où dire c'est un moyen pour y arriver et pas une fin en soit, c'est quelque chose qui s'adapte et se règle en fonction des personnes impliquées.
Et pour rebondir tardivement sur des trucs que disait Eric il y trois pages de fils, ça veut dire aussi que la définition telle qu'elle est affichée sur polyamour.info est peut-être à a ajuster un peu....
PS : Vaniel et Caline, c'est pas cool de me spoiler sans prévenir des films que j'ai sur ma short list de trucs à regarder bientôt....
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Siestacorta
le mercredi 12 février 2014 à 20h36
Caline
Dis-moi, Vaniel, le héros de Into the wild, il se suicide à la fin ou pas ? Je me souviens d’un jeune gars ayant tout abandonné pour partir seul voyager au travers le monde, qui élit domicile dans un vieux bus laissé pour la carrosserie mais le reste... Le film m’avait beaucoup plu, à l’époque.
Cette question me poursuit depuis ce matin:-D
SPOILER :
en voulant aller au bout de sa quête de liberté, il se retrouve coincé dans la nature, à cause d'un fleuve qui déborde. La nature et la liberté, c'est cool, mais ya des limites. Du coup, comme il sait pas chasser, il meurt faim.
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Green-Man-Outside
le mercredi 12 février 2014 à 21h44
Siestacorta
SPOILER :
en voulant aller au bout de sa quête de liberté, il se retrouve coincé dans la nature, à cause d'un fleuve qui déborde. La nature et la liberté, c'est cool, mais ya des limites. Du coup, comme il sait pas chasser, il meurt faim.
SPOILER BIS :
Il me semble qu'il mange des baies pas comestibles. Et que certains y ont vu une ambiguïté du style : est-ce volontaire ? Est-ce un suicide ?
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PolyEric
le mercredi 12 février 2014 à 23h16
Dom
...pourquoi rester dans une relation avec quelqu'un qui t'emmerde, personne ne t'y oblige... Cela résolve la question.
A moins que ce soit moi (disons plutôt mes mauvaises habitudes de polyamourex) qui valide, sans m'en rendre compte, une croyance chez mes partenaires, croyance selon laquelle on aurait le droit de m'emmerder au moment ou je joue la transparence. Car bien entendu, à ce moment, là, je m'attend à la crise donc je fais attention, je chouchoutte, etc, etc. Autrement dit, j'encourage la prochaine crise, en pensant éteindre celle-ci.
Autrement dit, en me croyant obligé de dire certaines choses, je cautionne plus ou moins l'idée qu'il y a un problème avec ces choses là, que ma liberté est candidate pour l'écrasement, que les emmerdeuses ont le droit de sévir et peut-être même le devoir va savoir, etc, etc.
Si c'est ça qui se passe, alors le fait de changer de partenaire ne résoudrait pas le problème, sans compter tous les problèmes que ça rajouterait : perdre quelqu'un que j'aime pour si peu.
Je crois que je préfère être emmerdé, ce qui ne veut pas dire que j'aime me faire emmerdé. J'essaye quand-même de limiter les inconvénients sans perdre les avantages si tu préfères.
Je pensais que c'était interessant de partager cette réflexion avec vous, mais on dirait que çà vous emmerde, au point de me conseiller des solutions d'épuration ethnique. Il y a aussi le socth, les boules quies, le promené de chien, la musique à fond, le mensonge, l'excuses bidon tellement impossible que tout le monde sait qu'elle est bidon et qu'il ne faut rien demander, etc, etc. Des solutions dans ce genre, je peux en trouver, ce n'est pas le problème.
J'essaye de raisonner tout haut, de remettre en cause mes croyances de poly éternel.
Moi qui suis partisant de tout se dire, je suis en train de découvrir que le plaisir que j'imagine à tout se dire n'existe pas toujours, car dans la réalité, et dans certains cas, avec certaines personnes à certains moments, c'est plus démoralisant que plaisant de pouvoir (devoir?) parler.
Dom
Plus globalement, j'ai sûrement mal compris, mais cette réflexion me laisse un peu l'impression de vouloir le beurre et l'argent du beurre... "Je veux être libre d'avoir plusieurs relations sans tenir compte des besoins éventuels d'autres (qui seraient d'être rassurés, ou de souhaiter savoir).
Dès lors qu'il y a relation(s), il n'y a plus de liberté absolue, ce ne serait pas tenable. A voir ce qui pèse le plus dans la balance, ta liberté absolue et ne devoir aucune empathie, dialogue etc (y'a les ermites, ils font très bien ça sûrement) ou le bonheur que ta/tes relation(s) t'apporte(nt).
Attention, attention : je n'ai rien contre le dialogue. Je m'en prend au dogme selon lequel le dialogue permettrait de sortir de certains problèmes. Moi j'ai l'impression que parfois, le dialogue apporte le problème. Un simple "c'est comme ça, ou rien" serait plus efficace, j'ai l'impression.
Je dis bien "j'ai l'impression".
Si j'en étais si sûr, je ne me questionnerais pas ici en public.
Dom
Sur le fait de demander l'information plutôt que d'attendre de la recevoir, pourquoi pas. Je ne vois pas ce qui l'empêche (mais cela sous-entend d'avoir dialoguer pour arriver à ce fonctionnement, ça t'emmerde pas trop ? :D).
ça serait drôle si c'était bien visé. Mais il se trouve que c'est le contraire qui se passe. C'est le fait de ne pas dialoguer qui m'emerderait. Mais s'il le faut pour me faire globalement moins emmerdé, je pourrais faire un petit effort. Autrement dit, me retenir volontairement de dialoguer sur certains sujets, non pas parce que c'est chiant de dialoguer, mais parce qu'on dirait que c'est moins efficace (dans certains cas, je précise bien).
Dom
Bref, pour le redire une fois pour toute, il n'y a pas de "polyamour tel que présenté" (bon ok, il y a des socles communs à un certain nombre), il y a surtout LES "polyamours" tels qu'ils sont vécus. Dès lors, je ne vois pas où est le problème...
Il ne s'agit pas de voir un problème de plus, mais plutôt une solution de plus, à un problème relativement fréquent en polyamour. Du style un poly et un mono, et le mono se croit fondé à emmerder le poly. Jusque là c'est classique. Mais faut-il que le poly soit complice de cette croyance en se laissant emmerdé ? Ne doit-il pas dire "puisque tu m'emmerde à chaque fois que je te tiens au courant, alors je ne te tiendrai plus au courant, ou alors tu devras venir me le demander avec des "s'il te plait", et des "merci d'avoir bien voulu me dire".
Se faire respecter quoi.
Voilà voilà
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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PolyEric
le mercredi 12 février 2014 à 23h29
LuLutine
Au contraire, il a toujours été question que ce genre de "conditions" soit discuté entre les partenaires.
....
Après, je suis bien d'accord avec toi que quelqu'un qui demande à savoir affirme implicitement qu'il est capable d'entendre ce qu'il demande à entendre.
La "discussion des conditions", moi, je l'abordais toujours en me disant : tout se dire, c'est à la fois ce qu'il y a de plus intime, de plus profond, de plus plaisant, de plus vrai,de plus merveilleux, de plus simple, et j'en passe. Donc je demandais sans même réfléchir à ce que tout soit dit, sans toujours l'obtenir, quoique souvent quand-même.
Mais avec l'expérience, et suite à des remarques judiciseuses et clairvoyantes de Katouchka pour ne pas la nomée, j'en viens à me demander aujourd'hui si cet engouement que j'ai pour le "tout se dire" est si justifié. Il faut aussi voir les effets pervers que ça autorise, puisque le fait de savoir ajoute du pouvoir, un pouvoir qui peut être utilisé avec une bienveillance négative, qu'un bibin moyen dans mon genre, n'imagine même pas.
Merci pour la dernière phrase de ton post, je me sens moins seul.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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PolyEric
le mercredi 12 février 2014 à 23h41
Vaniel
« Quand Eron imposait à ses méthodes prédictives un coefficient de secret élevé, chaque nœud, qu’il soit communautaire ou individuel, avait tendance à n’optimiser que son propre avenir. L’altération non optimale des prédictions négatives devenait la norme.
Oui, je reconnais que c'est ça le risque de ne pas parler.
Surtout en présence d'emmerdeurs.
Vaniel
Quand Eron réduisait suffisamment le coefficient de secret pour que tous les nœuds partagent les prédictions négatives des autres, une dynamique très différente prenait la relève :.....un enchaînement .....interrompu ....par une correction bénéfique pour les ....parties en présences. »
La bonne volonté arriverait toute seule...hum, faut voir.
Suposons que quelqu'un dans le lot, pense qu'il n'a aucune chance, et qu'il ait un certain plaisir à détruire ce qu'il croit ne pas pouvoir avoir.
La connaissance d'un grand ensemble va lui donner le pouvoir de détruire tout cet ensemble, alors que s'il n'en connaissait qu'un petit bout, il ne pourrait détruire que ce petit bout.
Pour que le système fonctionne, il faut que chacun pense pouvoir tirer un plaisir de l'ensemble, car la menace de la souffrance ne joue pas beaucoup pour celui qui n'a que des souffrances (ou qui croit qu'il n'a pas droit au plaisir, par le simple phénomène de l'auto dévalorisation, de la fatalité qui s'abatterait sur lui, une pensée très courante chez celui qui déprime, une pensée induite par la société de l'apparence, publicité retouchée, produit idylique, personne idylique...).
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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PolyEric
le jeudi 13 février 2014 à 00h10
Boucledoux
Et pour rebondir tardivement sur des trucs que disait Eric il y trois pages de fils, ça veut dire aussi que la définition telle qu'elle est affichée sur polyamour.info est peut-être à a ajuster un peu....
Oui, oui.
Elle a l'air intouchable, comme si personne n'avait de pouvoir dessus,
Même quand tout le monde à l'air d'accord, rien ne bouge,
ça lui donne un côté relativement peu démocratique,
même en l'absence de dictateur, même en l'absence de gourou,
il y a tellement d'absence qu'on dirait que c'est le vide qui décide de ne rien faire
A qui appartient cette définition, avons nous des droits dessus ?
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bouquetfleuri
le jeudi 13 février 2014 à 10h31
PolyEric
Elle a l'air intouchable, (cette définition)
Peut-être que la définition d'un objet qui est un concept réducteur dans son sens de la vie des gens ne peut pas être une définition de cet objet.
La définition du poly-amour est faite par les milliers de mots, les milliers de gestes et les milliers de pensées et de sentiments que vivent, conçoivent, perçoivent et reçoivent des milliers d'individus qui cherchent à devenir eux-mêmes, en compagnie ou pas d'autres personnes qui elles-mêmes cherchent à être et non à paraître.
Si une définition existait, fiable, entière, elle serait le produit d'un langage construit pour permettre aux gens de paraître, d'exister dans leur apparence aux autres. Le cheminement inverse, en gros
Je crois que c'est ce qui explique que l'on peut très bien parler du poly-amour sans être d'accord in extenso sur une définition, tout simplement parce que parler du poly-amour, c'est seulement parler de soi, partiellement ou totalement, sans que l'on connaisse les ressorts qui se détendent chez les autres
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
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(compte clôturé)
le jeudi 13 février 2014 à 11h05
Je plussoie Bouquetfleuri. Moi je me reconnais le plus dans "vertus du polyamour" de Y.A. Thalmann ; Le Prince-Charmant se reconnais dans "la salope éthique" de D. Easton et J W Hardy & Lulutine je pense se reconnait dans "aimer plusieurs hommes" de F. Simpère. J'espère que vous en m'en voudrez pas tous les deux de vous citer et je crois ne pas me tromper. Trois ouvrages traitant du polyamour, trois ouvrages issus de trois vécus différents... trois ouvrages où l'on décèle de nombreuses convergences mais avec des perceptions concrètes non similaires.
Le polyamour ne peut se définir, qu'en nous mêmes, à un instant T, celui du moment présent. Par contre, comme l'indique "etresoi" sur un autre fil de discussion, il faut trouver les mots pour se définir, s'expliquer, pour l'honnêteté et la transparence... sinon, ce ne serait plus du polyamour. Souvent nous sommes mal compris. Même entre nous, parfois, nous ne nous comprenons pas, ici même.
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Green-Man-Outside
le jeudi 13 février 2014 à 11h12
PolyEric
la menace de la souffrance ne joue pas beaucoup pour celui qui n'a que des souffrances
Sisi, ça peut toujours être pire. ^^
Elle a l'air intouchable, comme si personne n'avait de pouvoir dessus,
J'ai un article sur le sujet dans ma to do list.
Même quand tout le monde à l'air d'accord, rien ne bouge,
ça lui donne un côté relativement peu démocratique,
même en l'absence de dictateur, même en l'absence de gourou,
il y a tellement d'absence qu'on dirait que c'est le vide qui décide de ne rien faire
A qui appartient cette définition, avons nous des droits dessus ?
Bienvenue dans les limites des idéologies de consensus. Cela n'a rien de dictatorial, c'est même l'inverse : tout le monde a le pouvoir, donc personne ne peut l'exercer. Plus démocratique tu meurs.