Et la tristesse bordel ? (bis)
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Cendre
le jeudi 20 décembre 2012 à 14h06
Même si mon sujet est proche de celui de Phanero, je préfère le dédoubler, parce que les situations sont assez différentes.
Je suis triste depuis hier soir. Et je gère de moins en moins bien.
Mes yeux rouges ont mis la puce à l’oreille de mon chef, qui a soupçonné un problème de couple ! Je dois avoir une tête à faire peur. Heureusement, j'ai du boulot et je pense que je vais pouvoir mettre tout ça de coté à 14h00, mais d'ici là, je voulais prendre le temps de vous expliquer un peu mon ressenti, pour le bénéfique catharsique de m'obliger à le verbaliser, et la certitude que vous aurez des mots réconfortant pour moi (j'ai vraiment confiance en vous sur ce coup là !)
Donc, que ce passe-t-il ?
C'est cruellement banal :
Il est parti avec sa femme passer Noël chez sa mère.
Une fois décrit comme ça, le contraste entre la banalité de la chose et ma réaction émotionnelle est délirant.
Je sais qu'il m'aime, je sais qu'il pense à moi. Je sais qu'il aime sa femme, sa mère ses neveux, qu'il se réjouissait de les revoir tous. Passer un bon moment en famille !
Je sais que j'aime mon mari, que je vais passer moi même de bonnes fêtes avec nos familles respectives.
Je sais même que l'on va trouver le moyen de s'envoyer des mots doux. Même si on ne va plus passer nos journées avec la messagerie allumée comme quand on bosse tous les deux, on peut s'écrire des mails, et je connais d'avance notre jubilation commune quand on se retrouvera connecté ensemble par hasard.
Il n'y a rien de grave dans la situation, aucun danger. (c'est ce qui me différencie fondamentalement du post de Phanero). Et surtout, rien de plus qu'hier.
Récapitulons : je suis heureuse (bonheur global), ça ne fait aucun doute. Je sais qu'il est heureux aussi, ça ne fait aucun doute non plus.
Alors pourquoi ces larmes ?
Avez vous connu cela ?
Quelle est cette douleur qui s'exprime par cette voie ?
Est-ce que je dois réprimer ces larmes ? les laisser couler ?
Vivre pour moi ?
Carpe Diem. Je peux cueillir chaque jour même si mes chances d'avoir un mot de lui sont faibles.
J'ai de quoi m'occuper l'esprit et le corps. Du boulot, des projets perso, la relecture de nos échanges, passer du temps avec mon mari, préparer les fêtes...
Je devrais être soulagée : je préfère largement dealer cette année avec cette tristesse qui n'est que la couche superficielle de mon bonheur actuel plutôt que mon état d'esprit de l'année dernière, fatiguée à l'avance de ce que je considérais alors comme des corvées familiales imposées par la société de consommation...
Donc, je ne suis pas à plaindre, ça fait des années que je n'ai pas abordée les fêtes de fin d'année aussi bien. Et je comprends encore moins ma réaction...
Petit tour sur le web sémantique....
« Chagrin. Réaction à une perte. » Ok, jusque là, je veux bien, j'ai effectivement perdu le confort de l'avoir chaque jour par messagerie. Mais bon sang, c'est pas la fin du monde ! (enfin si, demain ! enfin, il parait. mdr. )
« Les émotions ou sentiments associés au chagrin peuvent être la colère, la rage, la peur, la perte d'espoir ou encore la culpabilité. » Rien de tout cela :
La colère, je connais très mal, je la fuis avec attention depuis toute petite. La rage encore plus. C'est pas ça.
La peur. J'en ai eu, bien sur. La peur de détruire mon mariage, la peur de préférer mon amant. Mais là, c'est vraiment pas celles-là qui sont en cause.
La perte d'espoir. Non, personne n'est mort, et sauf catastrophe, on se retrouve en janvier...
La culpabilité. Même chose que la peur. J'en ai eu. D'avoir brisé mon image du couple monogame exclusif qui était très forte en moi. Mais rien à voir dans mon problème là.
« soulager les tensions psychiques fortes ».
Je suis donc en tension.
...
Bon, il est 14h00. J'ai au moins un peu rigolé à écrire tout ça, et beaucoup souris aussi. Et cette certitude, cette confiance : « ça va aller ». Evidemment. ça fait trois mois que tout va toujours bien. Pourquoi en serait-il autrement aujourd'hui, demain ?
Merci pour cet espace de liberté où je peux écrire tout ça.
Je vous tiens au courant !
Message modifié par son auteur il y a 10 ans.
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coquelicot
le jeudi 20 décembre 2012 à 14h26
Je pense que les fetes de fin d annee nous mettent tous sous pression.
Je detient LA solution :
On se couche le 23 decembre et on ne se releve que le 2 janvier!!
Avec un bon whisky une boite de "mon cheri" et une boite de mouchoirs!!!!!
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bouquetfleuri
le jeudi 20 décembre 2012 à 15h23
Pleure, Cendre, pleure et va au bout de tes larmes.
Il te manque, quoi de plus normal que d'avoir envie en permanence de le voir même si tu sais que ce n'est pas possible ?
Pleure, et rigole en pensant à un truc ridicule que vous vous êtes dit, marie tes larmes à tes sourires pour bien savoir que ce n'est pas que de la tristesse.
Pleure et demande toi aussi si tu n'es pas sous pression, si tu n'es pas trop fatiguée, si tu n'as pas vécu ces temps-ci quelque chose de très fort qui te demande un peu de décompresser.
Et puis, écris-lui, en secret, tous les jours, tous les matins, tous les soirs de petits mots que tu lui montreras comme un cadeau et comme un trophée : voilà ce qui m'a aidé à t'attendre et à te faire exister encore plus en moi.
Imagine le bonheur que vous aurez de lire ensemble ce que tu lui écris, mais pour cela, il faut qu'il soit absent.
Alors pleure, et souris, souris et souris.
Bon courage, il revient bientôt !
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(compte clôturé)
le jeudi 20 décembre 2012 à 17h05
La tristesse, qu'est-ce que c'est ?
C' est une émotion. On éprouve de la tristesse lors d'une privation de quelque chose qui a de la valeur à nos yeux, lorsque on rate une occasion importante. Il y a alors présence d'un besoin affectif, il y a un manque.
Accepter de pleurer, c'est accepter la part vulnérable de nous-même.
La tristesse, à quoi ça sert?
C'est comme un indicateur de besoin affectif. Son rôle est de nous informer que notre besoin est toujours en souffrance. Si elle disparaissait, tu ne distinguerais peut-être plus tes besoins, ce qui n'est sûrement pas bon, selon moi, et tu aurais du mal à les gérer/satisfaire.
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Cendre
le jeudi 20 décembre 2012 à 17h56
Merci à tous les trois,
Je savais que je pouvais vous faire confiance pour me réconforter. Vous êtes formidable. Merci.
Bonheur mêlé de larmes.
Distiller des mots d'amour à son intention.
Accepter la vulnérabilité, accepter le relâchement de la tension.
J'ai mal dans le dos depuis hier aussi. Oui, j'ai besoin de me reposer.
Du coup, sur vos conseils, je fais sauter ce soir une réunion (réunion passionnante mais toujours un peu éprouvante pour moi)
J'ai trouvé à la place une super émission à regarder en VOD avec mon mari, pour nous rappeler notre voyage de noces. Calme, reposant, et blindé d'excellents souvenirs, propice au dialogue, difficile de trouver mieux !
Larmes mêlées de bonheur.
C'est juste que je suis vivante.
Merci.