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Discussion : Pour vous quelqu'un de sexy ressemble à quoi ?

tentacara
le samedi 20 septembre 2014 à 00h41
Intéressant, pour moi, l'assurance ne signifie pas qu'on ne doute pas mais que l'on a pas peur de se tromper. Je ne connais pas de personnes "trop sûres d'elles", j'en connais des arrogantes, mais ce n'est pas ce que j'appelle l'assurance. Pour moi, l'assurance, la confiance en soi, c'est avant tout ne pas craindre de se présenter tel que l'on est, ne pas chercher à se cacher derrière des masques.
Discussion : Pour vous quelqu'un de sexy ressemble à quoi ?
Discussion : Pour vous quelqu'un de sexy ressemble à quoi ?

tentacara
le vendredi 19 septembre 2014 à 18h30
Fille à pédés et fille à butch! Ma Junon, depuis le temps, on le sait qu'on a les mêmes goûts. On se retrouve bientôt sur un tatamis (ou sous une couette, c'est toi qui choisis) ? <3
Discussion : La grossesse, ça change quelque chose ?

tentacara
le vendredi 19 septembre 2014 à 16h29
Il est bien son parrain parce qu'on voulait nommer sa place dans un référentiel existant et que ce lien soit direct avec notre fille. Mais oui, nous sommes ses trois parents, son papa, sa maman et son parrain, qui l'élevons ensemble, qui nous distribuons les sorties d'école, qui nous investissons dans son épanouissement et dans ses activité extra-scolaires. "Parrain" est un titre, "parent" une fonction, et je crois pouvoir parler pour lui comme pour nous, cette fonction est sa plus grande fierté.
Discussion : La grossesse, ça change quelque chose ?

tentacara
le vendredi 19 septembre 2014 à 13h36
Je pense que c'est ma plus longue contribution à ce forum depuis des années :) Désolée d'être aussi bavarde, j'espère que vous en tirerez quelque chose.
Je conclus donc :
Oui, la grossesse change des choses, différentes selon chacun, chaque situation. Il est essentiel de parler, parler, parler, trouver des compromis, s'accompagner mutuellement. Mais une grossesse ne dure que 9 mois.
Un enfant, on en prend pour 20 ans
Et ça change bien plus de choses encore. Laissez vous le plus possible de portes ouvertes, avancez pas à pas, rien ni personne ne sera parfait, tout prendra du temps à s'installer, à s'équilibrer. Gardez à l'esprit que c'est l'amour qui vous a amenés là et que malgré les difficultés, il n'est jamais loin.
Elever un enfant à trois est la plus merveilleuse expérience que j'aie vécue jusqu'ici. La plus difficile, mais vraiment la plus belle. Chacun de nous se découvre chaque jour des ressources insoupçonnées d'amour, de patience, de rêves, de détermination..Notre fille est une merveille et ses trois parents l'aiment inconditionnellement.
Bonne route à vous
Discussion : La grossesse, ça change quelque chose ?

tentacara
le vendredi 19 septembre 2014 à 13h31
Je voudrais aussi ajouter que la grossesse est une étape mais qu'après la naissance, des problématiques se nouent, tout aussi délicates, d'autant plus même que le stigmate évident du gros ventre n'est plus là.
En ce qui me concerne, après l'accouchement, l'allaitement et le sevrage, cela m'a pris près de deux ans pour retrouver une "vie normale".
Dans mon corps, déjà : je ne me reconnaissais pas, n'arrivais pas à m'aimer dans cette silhouette alourdie. C'est un moment où j'avais besoin d'autant plus d'attention que ma fille monopolisait la mienne, de désir que ma libido avait touché le fond et commençait à creuser.
Mes amoureux, eux, ont pu retrouver une activité normale. Non pas, (loin de là) qu'ils m'aient laissée me débrouiller avec le bébé sur les bras, mais les deux premières années sont celle du lent apprentissage de l'autonomie pour l'enfant qui lui permet (symboliquement) de quitter la mère (le foyer, la protection, la nourricière) pour aller vers le père (le lien social, la mobilité, l'extérieur). Je précise que ces champs sont symboliques, alors même qu'en tant qu'individus aucun de nous ne se reconnaissait dans ces caricatures de rôles freudiens, il a bien fallu admettre que c'était au besoin de l'enfant qu'il nous fallait répondre et que c'était ainsi qu'il s'exprimait.
Au bout d'une quinzaine de mois, alors que je me préparais doucement moi aussi à retrouver une vie sociale, professionnelle, sexuelle, sentimentale (liste non exhaustive) un peu plus proche de mes aspirations personnelles, je me suis aperçue que le fossé s'était très largement creusé entre la perception que les uns et les autres avions de la contrainte que représentait cette enfant.
Du coup, alors que le papa qui s'y était préparé jusque là était prêt à bondir sur l'occasion de prendre le relais et de nouer avec sa fille les liens dont il rêvait tout en me laissant la plus grande marge de manoeuvre possible pour "remonter à la surface", mon autre amoureux avait reçu mon manque d'attention pour lui et ma libido fluctuante comme une atteinte personnelle et s'était éloigné.
Cela peut arriver à tout le monde. Chacun d'eux a eu une réaction hyper classique et prévisible. Mon couple avec le père de ma fille s'est consolidé autour de cet équilibre que nous parvenions à trouver. Mes relations avec mon autre amoureux se sont dégradées d'autant plus vite que c'est évidemment à ce moment-là qu'il a commencé une relation avec une personne de 10 ans notre cadette qui ne manquait pas de lui rappeler combien pouvait être simple et douce la vie sans enfant, qui n'a pas manqué non plus d'investir les terrains que nous avions négligé pendant ces quelques mois depuis la naissance, et bien sûr précisément au moment où nous aurions pu de nouveau nous en occuper.
Un obstacle de plus, donc, et des mois de doutes ensuite sur la faisabilité de cette famille à trois adultes, deux couples et un enfant.
Nous avons pour en sortir dû réaffirmer nos choix et faire en sorte qu'ils se reflètent enfin dans nos comportements respectifs. Cela ne s'est pas fait sans mal, mais je crois que nous tenons le bon bout après bientôt 4 ans (grossesse comprise) de douloureux tâtonnements.
Discussion : La grossesse, ça change quelque chose ?

tentacara
le vendredi 19 septembre 2014 à 13h07
Je reviens avec un peu plus de temps pour répondre.
La grossesse change beaucoup de choses, pendant et après.
La base, le fondement même de l'injonction d'exclusivité sexuelle aux femmes est la crainte des hommes d'élever un enfant qui ne serait pas le leur et son corrolaire, que leurs enfants soient élevés par un autre. La grossesse est LE moment de la vie d'une femme où son conjoint se sent "légitimement propriétaire" d'au moins une partie de son corps (son utérus puisqu'il porte son enfant), en général, cette possessivité se transfère sur l'enfant après sa naissance.
Lorsque le père de ma fille et moi avons décidé d'avoir un enfant, la question qui a immédiatement suivi était "quelle place donner à l'autre homme qui partage ma vie".
Je lui ai posé cette question en laissant le maximum d'options ouvertes. Il a pris le temps d'y réfléchir et a choisi d'embarquer dans l'aventure avec nous. C'est ainsi que nous pouvons dire aujourd'hui que nous avons fondé cette famille à trois, parce que nous étions trois à en avoir exprimé le désir.
Cela a posé beaucoup de questions ensuite.
Je passerai sur les questions qui anticipaient la répartition des rôles après la naissance. Chacun a pu exprimer ses désirs et ses craintes et nous avons avancé doucement mais sûrement vers un réel équilibre.
Heureusement pour moi, le père de ma fille n'a jamais émis le moindre commencement de "recul" sur ma liberté à aimer ailleurs, et notamment sur la vie que je continuais de partager avec mon autre compagnon.
Nous avons mis en place des balises de sécurité afin de ne pas mettre en danger la santé du foetus in utero par nos pratiques, notamment sexuelles. C'est là, en fait que nous avons rencontré des problèmes.
Pour le papa, pas de problème, l'enfant était le sien, il était autant que moi responsable de sa sécurité et s'est plié de bonne grâce aux règles temporaires que j'avais demandées : Aucune autre relation non protégée, éviter le libertinage et s'en tenir le temps de la grossesse aux relations déjà existantes en maximisant les précautions.
Mon autre compagnon l'a ressenti comme une ingérence dans sa vie sexuelle et une négation de sa liberté. Il venait d'entamer une relation forte avec laquelle il avait envie d'explorer plein d'horizons que mes restrictions lui fermaient.
Ce désaccord a créé un conflit de plusieurs mois, très dur à vivre pour moi dans l'état d'hypersensibilité émotionnelle où me mettaient les hormones. Il y a eu des conséquences sur ma santé qui auraient pu être graves, mais heureusement, tout le monde s'en est sorti à peu près indemne et lorsque ma fille est née, le miracle a eu lieu.
Mes deux amours sont restés avec moi les premières semaines après la naissance et nous nous relayions à trois pour s'occuper du bébé. Il nous a tout de suite paru évident qu'être trois dans cette situation était un luxe rare, une chance immense pour nous et pour l'enfant. Trois ans après nous en sommes plus que jamais convaincus et les doutes de la grossesse sont depuis longtemps dépassés.
Discussion : Pour vous quelqu'un de sexy ressemble à quoi ?

tentacara
le vendredi 19 septembre 2014 à 11h34
Je me suis rendue compte avec le temps que la sexytude à mes yeux résidait dans l'ambiguité :
J'aime les garçons qui portent haut une grande part de féminité et les filles de masculinité (selon les critères sociaux normatifs en vigueur). Un mec en talons et une fille en marcel et mon sang ne fait qu'un tour.
J'aime les gens qui sortent des sentiers battus et du confort socio-culturel. Me faire draguer par un grand noir athlétique à qui on a raconté toute sa vie qu'il lui faudrait une femme qui me ressemble (grande, ronde, noire mais avec la peau claire, etc.) me laisse totalement de glace. J'ai l'impression qu'il répond au programme. En revanche, un mec imprégné des canons de la culture occidentale qui me trouve à son goût transgresse quelque chose et ça m'intéresse. J'aime les aventurier(e)s, les indépendant(e)s, les gens qui sortent du chemin balisé.
Après, sur des critères purement physiques et subjectifs et que je ne m'explique pas vraiment, j'en ai surtout envers les garçons : plutôt bruns que blonds, plutôt menus, et forcément, toujours avec des yeux qui sourient. Pour les filles, quelle que soit la taille, la forme ou la couleur de cheveux, je craque sur l'énergie, la joie, l'intelligence pétillante, l'assurance..
Bref, j'aime les gens différents de ce que la société attend d'eux et qui l'assument pleinement.
Discussion : Le polyamory est-il réservé aux ventres pleins ?

tentacara
le jeudi 11 septembre 2014 à 09h32
Au delà de la question de l'aisance financière ou même culturelle, je crois que sur le "marché" des sentiments aussi "On ne prête qu'aux riches". Elle revient souvent la critique selon laquelle pour réfléchir aux amours plurielles, encore faut-il se sentir une quelconque "valeur" en amour tout court. Nombre de gens qui désespèrent de rencontrer ne serait-ce qu'une personne avec qui partager leur vie (oui, ça reste une aspiration très largement répandue), même s'ils ont les ressources matérielles et culturelles pour appréhneder le concept du polyamour se trouvent bien incapables de l'appliquer à une réalité où ils se sentent déjà désavantagés. Je suis parfaitement consciente qu'un grand nombre de poly "philosophiques" ont une vie amoureuse assez solitaire en pratique, mais vu de l'extérieur, pardon pour le cliché mais "Un tien vaut mieux que deux tu l'auras". Oui, c'est une logique de famine, mais ceux qui nous reprochent l'opulence du coeur ou du porte-monnaie se considèrent eux-mêmes bien souvent comme le prolétariat de la séduction.
Discussion : Vos pseudonymes !

tentacara
le jeudi 11 septembre 2014 à 01h32
Han! Tu débarques ici et comme ça, tu nous demandes de révéler nos secrets les plus intimes??? :-D
J'aime bien ta question, donc voici pour moi :
"Tentacara est la contraction de Tentation Caramel, un dessert que j'avais présenté à un concours de cuisine et que j'avais nommé ainsi avec deux références : Oscar Wilde (Je résiste à tout sauf à la tentation), et Coline Serreau (Romuald et Juliette (Daniel Auteuil et Firmine Richard), "Caramel" est le prénom qu'ils envisagent en plaisantant de donner à leur enfant).
Bisous
Discussion : La grossesse, ça change quelque chose ?

tentacara
le samedi 06 septembre 2014 à 22h06
Bonjour Minnie,
J'ai été dans la situation de ton amie il y a quelques années. C'est évidemment très délicat à gérer et dépend beaucoup de la configuration de base. Si ton amie est inscrite sur le forum, elle pourrait m'envoyer un message ici ou sur la page FB (je suis Meta Tshiteya). Je serai heureuse de parler avec elle et d'essayer de l'aider à démêler l'écheveau. (Et pour la petite histoire, mes amoureux, notre fille et moi avons fini par trouver notre équilibre).
Discussion : Comment rentrer dans les cases de la CAF, et de l'administration en général ?

tentacara
le dimanche 13 juillet 2014 à 10h37
Voilà un sujet qui me travaille depuis un bout de temps. La question pour moi ne se pose pas tellement en termes d'allocations logement puisque nous voulons acheter à trois. Mais si j'ai un deuxième enfant de mon second compagnon, que je suis toujours pacsée avec le premier qui est aussi le père de mon premier enfant et que nous habitons tous ensemble, toutes les questions fiscales et d'allocations familiales vont se compliquer sérieusement.
Quelle que soit notre déclaration auprès des autorités, elle ne pourra être que mensongère : attendu que je forme déjà un foyer fiscal avec mon premier compagnon, nous avons le choix entre déclarer le deuxième enfant à notre charge ou à la charge de son père qui sera alors considéré comme parent isolé. Dans les deux cas, celui des parents qui ne déclare pas l'enfant à sa charge doit verser à l'autre une pension alimentaire.
A la limite, concernant la CAF, il suffit de ne rien demander à personne et on nous foutra la paix. Je précise que nous cotisons tous les trois depuis plus de 15 ans et que nous nous privons ainsi du principe de redistribution des richesses auquel nous avons droit. Pour ce qui est des impôts c'est évidemment beaucoup plus épineux.
Acheter un bien immobilier à trois nous fait passer d'office du droit patrimonial (de la famille) au droit commercial (des sociétés) qui ont évidemment des conséquences fiscales très différentes. Mais élever des enfants à trois de deux pères différents nous fait entrer dans un imbroglio juridique où nous serons considérés comme fraudeurs quelle que soit notre déclaration.
Le fait de ne pas exister dans les cases administratives nous oblige à choisir volontairement l'option fiscale la plus coûteuse possible pour prouver notre bonne foi. Nous irons en personne expliquer notre situation à notre percepteur afin que le montage soit officiel.
Ce sont notamment ces questions qui sont à l'origine de la créations de notre association Polyfamilles, qui nous permet en tant que personne morale de faire valoir la nécessité d'élargir le traitement administratif et fiscal de la famille à toute la diversité réelle plutôt que la restreindre artificiellement à la famille "standard".
J'en profite pour vous inviter à adhérer (gratuitement) à notre association : le nombre fait la force.
Accessoirement, si quelqu'un ici a un conseil pour que notre situation ne fasse pas de nous les pigeons de la République, il ou elle aura mérité notre reconnaissance éternelle et une invitation permanente à notre table!
Discussion : Mardi, c'est Poly (juillet)

tentacara
le mercredi 02 juillet 2014 à 11h20
C'était super de vous voir / rencontrer / retrouver, tous! Y'a pas à dire le café poly, ça fait du bien! Merci et bisous!
Discussion : Marche des Fiertés 2014 - Polyfamilles

tentacara
le mardi 24 juin 2014 à 23h18
Oyez! Oyez!
Pour la première fois de son histoire, la communauté poly est officiellement représentée à la Marche des Fiertés à travers Polyfamilles, l'asso des familles composées.
Nous serons placés en septième position du cortège et ouvrirons la marche des asso familiales. Pour cette première fois, nous avons besoin de vous! Le thème de la Marche cette année étant l'égalité de toutes les familles, nous avons préparé une grande banderole (Ma famille, c'est TOUS mes parents) et des pancartes que nous mettrons à votre disposition.
Nous insistons sur l'aspect famille plus que sur le polyamour, mais des pancartes et banderoles juste poly seront très bienvenues dans notre cortège.
Pour le point de rdv, contactez Thomas en MP, ici ou sur le groupe FB.
Bisous!
Discussion : Nos plus beaux témoignages d’Amours de poly-heureux ☺

tentacara
le lundi 20 janvier 2014 à 11h05
C'est surtout qu'arrive un moment où on ne leur répond pas. En tant que famille, nous avons participé à un projet média par an, en alternant radio/ télé / écrit. Parfois un deuxième nous tentait bien donc on s'embarquait quand même. Pour 2014, nous avons participé au film Lutine, et créé une association, Polyfamilles, qui devrait être un vecteur intéressant de communication plus collective.
Nous avons une fille qui sera scolarisée en septembre prochain et nos apparitions télé devront tenir compte de son droit à l'anonymat. J'espère que pendant ces quatre années où nous avons essayé d'ouvrir la voie à un discours posé et diversifié sur le polyamour,d'autres que nous auront pu le vivre au grand jour et se risquer à prendre la relève de la présence médiatique.
Donc pour te répondre, Driver, non, les circonstances de notre vie personnelle n'ont pas empêché notre participation à divers projets. (En 2013 : 3 projets de recherche universitaire + 1 doc sur culture + les corps intermédiaires sur Inter où j'intervenais seule). Mais nous continuons de choisir avec grand soin les personnes avec lesquelles nous travaillons et nous attachons à ce que ce travail nous apporte autant qu'à elles.
Message modifié par son auteur il y a 12 ans.
Discussion : La phrase "J'aime Pierre et Paul" est-elle exclusive ?

tentacara
le dimanche 12 janvier 2014 à 18h17
"Choisir, c'est renoncer" illustre ce que j'appelle le choix "négatif", qui rejoint l'idée de logique de famine de Françoise : choisir un ou plusieurs candidats parmi plusieurs en "comparant" leurs qualités par exemple.
Ce que j'appelle le choix positif est plutôt le choix dans l'absolu d'avoir une relation avec une personne que je rencontre et qui me plaît. Chaque personne que je rencontre et qui me plaît est un choix possible qui viendra s'ajouter aux précédents sans que soit exclue la possibilité que l'occasion se présente à nouveau.
Je n'aurais pas choisi d'avoir une relation avec les personnes à qui mes choix m'ont fait "renoncer" même si je n'avais pas trouvé de personnes qui me plaisaient.
C'est pourquoi je considère que mes choix sont "positifs" et "absolus" par opposition à des choix "négatifs" et "relatifs", (les guillemets ici sont très importants), en ce sens que je ne choisis pas les gens dans une logique d'étude comparative de l'offre, mais en fonction de la compatibilité des gens que je rencontre avec mes goûts, envies, besoins, et tous les critères complexes qui interviennent dans la notion de choix.
En somme, je choisis souvent, mais le polyamour me permet de ne pas renoncer.
Discussion : La phrase "J'aime Pierre et Paul" est-elle exclusive ?

tentacara
le dimanche 12 janvier 2014 à 16h44
Eric 50
Je ne sais pas si j'interprète bien, mais il me semble qu'il y a là un petit règlement de compte entre des personnes qui ont des façons très particulières de s'aimer.
Ben en l'occurrence, pas du tout!
La contrainte dont je parle est sociale : la règle de discussion qui permet, certes, de laisser à chacun le temps de s'exprimer, mais qui empêche tout le monde de creuser sa pensée. Donc, non pas de règlement de compte : je suis consciente de la nécessité de cette contrainte, mais je constate aussi qu'elle engendre des incompréhensions entre les participants.
Discussion : La phrase "J'aime Pierre et Paul" est-elle exclusive ?

tentacara
le dimanche 12 janvier 2014 à 16h39
Mais la question que tu poses est donc celle du choix :
Le principe du polyamour me semble déroger à l'adage selon lequel "choisir, c'est renoncer". Le choix en polyamour me semble plus s'apparenter à une sorte d'élection sans numerus clausus. Un choix positif, en somme : je ne choisis pas Pierre et Paul (ou Stéphanie) plutôt que Jacques et Marcel(le), mais en tant que Pierre et Paul. L'équation n'a pas le même équilibre. Le fait d'avoir choisi quelqu(es) un(s) n'empêche pas d'en choisir d'autres s'ils-elles trouvent grâce à nos yeux.
Je persiste à considérer que l'amour universel est une idée qui abolit la notion d'élection, même plurielle. Je ne comprends pas bien pourquoi il faudrait que l'on s'interdise de distinguer ("élection") les personnes que l'on aime de la masse des gens pourqui l'on n'éprouve au mieux qu'une bienveillance qui ne tient pas à leur unicité individuelle mais à leur simple appartenance à la même espèce que nous (et encore : aimer tout le monde, ça inclut tous les humains ? tous les mammifères ? tous les animaux ? tous les êtres vivants?)
Discussion : La phrase "J'aime Pierre et Paul" est-elle exclusive ?

tentacara
le dimanche 12 janvier 2014 à 15h18
C'est précisément ce qui me gêne dans le principe de la "concision" des interventions dans les cafés. Nous vivons des histoire complexes, pleines de détails, de nuances, toutes choses qui ne tiennent pas dans une réponse "concise". C'est sans doute un travers personnel, mais j'aime, quand je parle, être sûre d'être comprise dans toute la complexité de ce que j'explique. Si l'on me demande d'expliquer en deux phrases ce que je vis, j'irai à l'essentiel : les gens qui partagent mon quotidien, ma fille, la solidité de nos liens. Si on m'en laisse le temps, je raconterai volontiers tous ceux (et ils sont nombreux) qui au delà de ce foyer que nous construisons m'apportent de la joie, de l'amour, du plaisir, m'ouvrent les yeux sur le monde, et me font rêver. J'ai la chance immense d'avoir une vie riche, qu'il m'est impossible de résumer à "J'aime Pierre et Paul", à moins qu'on m'y contraigne :)
Discussion : La phrase "J'aime Pierre et Paul" est-elle exclusive ?

tentacara
le dimanche 12 janvier 2014 à 14h45
Déjà, la phrase "j'aime Pierre et Paul" est assez vague : Si elle signifie "je suis amoureux-se de Pierre et Paul" elle n'exclut pas que j'aime aussi mes enfants, mes amant-e-s, mes ami-e-s, ma famille, etc. Elle pose un constat à l'instant T de la nature amoureuse de mes sentiments pour ces deux personnes. Si elle signifie "je n'aime que Pierre et Paul", elle peut devenir effectivement exclusive, voire excluante, révélant en filigrane que "tous ceux qui ne sont pas Pierre et Paul, je ne les aime pas".
Comme le dit Houba, se sentir exclu-e par une telle affirmation est uniquement une question de perception, c'est une projection aussi de ce que l'on aimerait entendre (et par extension, une déception d'entendre autre chose). Je suppose qu'on ne ressent pas la même chose si cette phrase est prononcée par une personne pour qui l'on éprouve soi-même de tendres penchants ou par un inconnu total qui nous est parfaitement indifférent, même s'ils peuvent la prononcer exactement avec la même intention.
Lorsqu'une dame au dernier café poly a déduit de ce que je racontais que j'étais dans une relation "fermée", j'ai probablement la mâchoire qui a touché le sol tellement l'idée même me semblait farfelue. Et toute cette conversation était une pure question d'interprétation :
Elle a interprété le fait que je choisisse de vivre avec deux hommes comme le choix de vivre avec ces deux personnes à l'exclusion de toute autre, voire que j'aimais ces deux personnes à l'exclusion de toute autre. Tandis que je disais que parmi toutes les personnes que j'avais aimées, ces deux-là étaient celles (jusqu'ici - qui peut savoir ce que l'avenir nous réserve ?) avec qui j'avais eu envie et décidé de construire mon foyer.
A l'inverse, j'ai interprété sa remarque sur la relation "fermée" qu'elle nous supposait, nonobstant le nombre manifeste de gens, y compris présents dans la pièce ce soir-là, avec qui l'un ou l'autre d'entre nous étions visiblement intimes, comme si elle nous voyait dans une relation "polyexclusive", ce qui ne correspond tellement pas à notre réalité que je me suis demandé où elle était allée chercher une idée pareille. Mais pour autant que je sache, son idée de la relation "fermée" pouvait tout à fait indiquer que notre mode de vie (des partenaires de vie qui construisent ensemble une famille tout en entretenant des relations amoureuses aussi à l'extérieur de ce "noyau" qui peuvent dans l'absolu être amenées à intégrer le foyer si la nature de la relation s'y prête) était l'idée qu'elle se faisait d'une relation "fermée", comme pour moi le serait le principe de la polyexclusivité.
Quoi qu'il en soit, je retire de ta question (et de la discussion de mardi soir), la conclusion qu'on ne doit pas rester sous le coup de son impression sur ce genre d'affirmation : ton intervention Eric mardi, m'a permis de m'apercevoir que même une personne qui nous connaît et connaît notre histoire pouvait avoir la même interprétation. La différence, c'est que justement, nous connaissant, tu t'es aperçu que ton interprétation ne collait pas avec ce que tu savais. Donc tu as fait ce que nous devrions tous faire lorsque nous entendons des propos sujets à interprétation : tu as indiqué que tu interprétais ce que je disais d'une façon qui ne te semblait pas coller avec ce que tu savais. Cela m'a permis de préciser ce que je voulais dire.
Plus généralement, dans le doute, on pose des questions! On a toujours bien plus à y gagner que de repartir chacun avec une interprétation erronée sous le bras!