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Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le lundi 19 septembre 2022 à 07h45
Mashkwa
J'entends ses peurs, ses craintes, ce qu'elle me dit. À chaque jour. Plusieurs fois par jour.
J'entends sa détresse et sa tristesse.
J'entends son appel à l'aide comme quoi tout cela va trop vite pour elle, finalement.
J'entends ses demandes répétées à prendre mon temps, du recul.
Mais même si je l'entends, je ne sais pas quoi, ou surtout comment, faire pour l'apaiser, la rassurer plus que je ne le fais présentement.
« Entendre » veut dire « tendre vers », c’est une intention, c’est déjà une attitude positive.
« Écouter » vient de « auscultare », c’est littéralement « ausculter » l’autre comme le médecin ausculte/écoute le corps. Cette dimension du corps me paraît essentielle et fait toute la différence.
Je vais te raconter l’épisode de ma vie qui m’a fait comprendre cette différence. Je sortais d’un stage de je ne sais plus quoi où une intervenante nous avait montré comment écouter l’autre avec son ventre. Pour faire court, il s’agissait d’imaginer un « huit » entre le ventre de l’autre et le sien. Une circulation entre les deux corps, en qq sorte. A l’époque, j’étais aux prises avec un ex-mari père de mes enfants dans une colère inapaisable depuis plusieurs années. J’étais dépitée, épuisée, sans espoir d’amélioration. Je suis allée récupérer mes enfants chez lui et affronter une énième fois le déballage de tous ses reproches. Je me suis assise en face de lui et j’ai décidé de tester le « truc » de l’écoute du corps. J’ai fait circuler le « huit » pendant dix minutes, cerveau débranché. Je n’ai rien écouté avec ma tête, rien suivi de son discours. Une fois qu’il a fini, il s’est tu, m’a regardé intensément, et m’a dit : « « c’est fou j’ai l’impression que c’est la première fois que tu m’écoutes. » Autant te dire que je suis littéralement tombée des nues (je n’avais littéralement rien « écouté » justement !!)
Le contexte est différent, je ne dis pas que tu dois rien écouter du texte, moi je le connaissais par coeur le texte, mais c’est pour dire qu’il se passe vraiment qqc quand on entre dans la dimension du corps. Et peut-être que c’est une piste pour vous, de revenir dans le corps. Quand tout semble verrouillé, c’est souvent que l’on est bloqué dans le mental. On tourne en rond parce qu’on cherche la sortie avec notre intellect, mais « Un problème créé ne peut être résolu en réfléchissant de la même manière qu'il a été créé » (Einstein)
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Comment lâcher prise

Ayna
le samedi 17 septembre 2022 à 21h28
Gah
Tu pourrais développer ta vision de ces étapes. Bien qu'elle reste, je pense propre à chacun, il doit y en avoir des ... élémentaires.
Il vaudrait mieux demander à qqn qui est polyheureux depuis longtemps, moi j’en suis à m’appliquer à trouver mes propres étapes pour être douce avec moi-même.
Mais sans doute existe-t-il déjà plein de posts à ce sujet il faut faire une recherche ☺️
Perso les étapes que j’identifie pour l’instant c’est:
1) Bien se connaître soi-même. Quel est mon système d’attachement ? Sécure? (Si t’en connais fais-moi signe) Anxieux? Évitant? Ambivalent? De cette connaissance de mon fonctionnement je vais comprendre mes besoins pour dans ma relation me sentir la plus sécurisée possible. Je pense que sans aucun développement personnel, tenter le polyamour c’est aller au casse-pipe direct (en mono aussi ça prendra juste un peu plus de temps!)
Les 4 styles d’attachements:
https://virginieeducatricelarochelle.com/2021/04/0...
2) Identifier et exprimer clairement mes besoins. Quand il est avec une autre (au début des temps très courts), observer ce qu’il se passe mentalement, émotionnellement et physiquement en moi. S’il y a des manifestations, quel est le déclencheur ? En parler et demander clairement que la fois d’après on teste avec telle ou telle stratégie de réassurement. Franchement ça marche bien pour moi. Je suis hyper précise et il respecte super bien parce qu’il est content que je ne panique plus.
3) Y aller super progressivement. On n’augmente pas la fréquence ou la durée tant que je le vis pas bien. Et on ne mélange pas tout. Perso je bosse moi d’abord sur mes émotions et lui sur comment fonctionner pour que ça aille bien pour moi. On verra plus tard pour mon côté si un jour ça se passe (pour l’instant de toute manière j’ai pas d’envie). Mais franchement je suis sûre qu’il est dans une meilleure capacité à m’écouter et avancer tranquillement avec moi du fait qu’il n’y a que lui qui ouvre pour le moment.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le samedi 17 septembre 2022 à 09h16
Je voudrais ajouter une chose aussi, qui je pense joue un grand rôle dans mon « réassurement », c’est l’écoute de mon corps, par mon chéri. L’attention à mon corps. Depuis qu’il voit cette autre femme - je ne dis pas qu’il ne le faisait pas avant, il l’a toujours fait, mais c’est d’autant plus important en ce moment et mes besoins sont décuplés - il est hyper disponible pour moi physiquement, charnellement. Il me caresse beaucoup, longtemps, me fait des massages, nous faisons l’amour comme si on venait de se rencontrer, parfois on passe la moitié de la journée au lit, bref il y en a qui passent 4h par jour sur leurs écrans (ou plus), nous on les passe à se papouiller… 😉
Je ressens que ça joue énormément sur mon sentiment de sécurité affective. L’attachement est renforcé et c’est dans mon corps que ça se passe, pas dans ma tête. L’ocytocine m’aide à dépasser les effets angoissants du « partage ». Je vois dans un miroir grossissant les bénéfices et dans un miroir rapetissant les désagréments. En quelque sorte il me fait revivre une NRE en même temps qu’il vit l’autre (parce que je sais qu’il vit l’autre, vu comment ils ont envie de se voir tout le temps).
Vous allez me dire on n’a pas beaucoup le temps de faire l’amour avec les enfants, le boulot, etc… j’ai envie de dire: que te dit ton rapport hebdomadaire de temps d’écran? Oui, t’es pas sur ton écran que à la maison ok, mais t’y es qd même aussi à la maison non?
Beaucoup de peau à peau augmente considérablement l’ocytocine, et ça c’est pas difficile: on s’enroule dans une couverture torse nu devant un film, même les enfants ça les dérange pas.
Bref voilà. Une idée comme une autre pour aller vers plus de légèreté ❤️
Pour ceux que ça intéresse ce podcast sur les hormones de l’amour est très intéressant :
https://www.radiofrance.fr/franceinter/l-amour-aur...
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le samedi 17 septembre 2022 à 08h08
Mashkwa
Par contre, si tu entends par là de mettre fin à ma relation avec (C), alors c'est plus difficile.
Non, je ne dis pas ça. De toute façon je ne me permettrais pas de donner ce genre de « conseils », ni dans la « vraie vie », encore moins à qqn de la vie duquel je ne connais que quelques aspects.
Je dis « écoute-la » dans le sens de l’écouter, pas d’obéir. Écoute active. Écoute profonde. Écoute de chaque partie de son corps. De chaque signe intérieur ou extérieur qui te donnera le « la », la tonalité de ce qu’elle est capable ou non de jouer sur la partition.
J’ai l’impression qu’il y a trop de passif qui vient interférer dans votre relation actuelle. Comme si vous essayiez de réécrire une partition alors qu’il y a encore plein de notes de l’ancienne. Pourtant la nouvelle partition vous l’avez en vous, mais l’écouter demande de faire silence.
Mon chéri m’écoute comme jamais personne ne m’a jamais écoutée. Je découvre en ce moment ce que c’est d’être écoutée. Pleinement. Longuement. Patiemment. Avec une présence longue. Pleine présence. La tête qui n’est pas ailleurs. La tête qui n’est pas embrouillée de résistances (oui mais si tu me demandes ça c’est de la vengeance etc… non… vierge).
Il a déconnecté la situation actuelle de toutes les situations qui l’ont fait souffrir ces derniers mois et il regarde la situation actuelle avec des yeux neufs. Mais pourquoi est-il si disponible pour écouter ? Parce que j’ai lâché. Je me suis rendue disponible moi aussi.
Je suis pas en train de te dire de faire pareil. Chaque situation est différente et les protagonistes sont des êtres uniques aux besoins différents. Je dis juste que je constate que ce qui permet aujourd’hui une évolution spectaculaire dans MON ressenti lorsqu’il voit son autre amoureuse, c’est la disponibilité que nous nous sommes donnée pendant ces deux derniers mois. Tant qu’on était lui ou moi dans une forme de résistance, de maintien volontaire de nos convictions et envies, il n’y avait pas de réelle écoute. Elle n’était pas pleine, cette écoute. J’imagine que mes parents « m’écoutaient » comme ça, avec cette partielle indisponibilité, quand j’étais enfant. L’écoute de mon chéri me guérit, m’apaise, me donne une place tellement pleine que je n’ai plus peur d’être remplacée.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Comment lâcher prise

Ayna
le vendredi 16 septembre 2022 à 22h33
GeorgyPorgy
Terra (=Donald?)
😂
Gah
J'ai envie d'arriver au stade, a être réellement heureux, et a ressentir de la joie, quand elle me dira qu'elle a aimé passer du temps avec bidule. J'aimerai être heureux quand elle me dira qu'elle a peut passer une super nuit avec machin, et que ca c'est super bien passé.
J'ai envie d'être heureux quand elle me dit qu'elle va voir truc.
Ça me fait penser à un truc drôle (pour mettre un peu de légèreté, je sais c’est dur!) : un groupe de potes de ma fille ado qui voulaient sortir un album alors qu’ils venaient de s’acheter la guitare…
Mon ressenti est qu’il y a un certain nombre d’étapes avant d’en arriver là ! Et mon hypothèse (je te dirai un jour si elle est validée) est que tout mélanger c’est pas une bonne idée. Plus il y a de triggers émotionnels dans tous les sens, plus c’est dur d’identifier leur réelle source, et donc de travailler dessus. C’est comme tirer sur le fil de la pelote en prenant le bout du milieu…
Perso j’ai choisi de décomposer. Il y a un objectif : on s’y rend pas à pas. Qui va lento va sano… 😇
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le vendredi 16 septembre 2022 à 22h06
Alors écoute-la.
Tu seras peut-être bien content un jour de recevoir la même chose quand toi tu seras en difficulté.
Car crois-moi, tu n’es pas « rendu » plus loin qu’elle. Elle n’a juste pas interféré dans ta relation avec C et elle se sent coupable, fautive, la responsable de cette « évolution » de votre couple.
Tu seras « rendu » plus loin qu’elle en polyamour le jour où ELLE aura une autre relation et que tu lui diras frétillant comme un gardon : « bonne soirée ma chérie amuse-toi bien avec ton amoureux ! »
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le vendredi 16 septembre 2022 à 21h48
Mashkwa
Mais aussi un problème, car on a de la misère à pouvoir partager l'autre.
Moi, avant.
Elle, maintenant.
Tu ne la partages pas. Actuellement. Tu ne l’as en réalité jamais partagée.
Je lis sans intervenir depuis que j’ai lu la version des faits de @Bluedahlia qui m’a plongée dans un état dubitatif. Sur ce forum je suis toujours gênée par le fait de n’entendre qu’un protagoniste qui rapporte soit disant des « faits ». Je salue vraiment votre démarche.
Quelle horreur cet espionnage électronique, ce gps Google « pour faciliter la vie de famille », mon dieu mais où va-t-on avec ces outils ?? Mon chéri est du métier aussi et sa maison lui obéit au doigt et à l’œil… Et en plus c’est une balance (la maison) ! Je peux même pas lui cuisiner des cookies surprise sans qu’il le sache! je lui dis souvent que son rêve doit être de m’ajouter moi dans ses paramètres domotiques. Ça me rappelle une bd érotique tiens: « le déclic » ! Votre histoire m’a fait frémir sur ce sujet.
Enfin voilà. Je souhaite pas trop donner mon avis ou éclairage ou je ne sais quoi pour le moment. Juste te rappeler que toi, actuellement, tu ne la partages pas. Elle t’es complètement acquise, amoureuse, te souhaitant pour elle seule. Tu n’es pas en dehors de ta zone de confort et si j’ai bien compris, tu n’as jamais vécu ce qu’elle vit actuellement avec toi dans ta relation avec C.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Mensonges et manipulations

Ayna
le vendredi 16 septembre 2022 à 08h42
Contacte une bonne avocate, qui est habituée des divorces.
Contacte aussi un thérapeute qui va te soutenir pendant tout le process de divorce et après.
Mon avocate a posé sur le bureau du juge en fin de séance la liasse des « preuves juridiquement non recevables ». Le juge a dit « c’est quoi ça? ». Elle a expliqué. Il n’y a pas touché parce que ces pièces n’étaient pas présentes dans le dossier, mais mon ex-mari a paniqué, ça s’est vu. La juge lui a posé une question. Il s’est levé et est sorti de la salle. Il n’a rien obtenu de ses demandes.
Lis Marie-France Hirigoyen pour comprendre ce qu’il t’est arrivé ces dernières années et laisse tomber ton côté empathe vis à vis de cette personne pour le moment. Tu sais au fond de toi que c’est une personne probablement fortement blessée dans son enfance et ton amour ne deviendra pas désamour car c’est le père de tes enfants et tu as envie qu’ils grandissent avec un père et une mère intérieurs qui s’aiment. Mais ça, ça doit rester en sous-marin, ta conviction profonde. Dans les actes, il va falloir te défendre. Pour te défendre, tu ne peux pas constamment retomber dans ton empathie et ton souci de ne pas lui nuire, d’être « gentille », complaisante et ta volonté que « tout se passe bien ».
Sois une femme heureuse et forte, c’est le plus beau cadeau que tu puisses faire à tes enfants. Les miens me l’ont dit et redit dix ans après. Ils ne sont jamais devenus les otages de nos conflits parce que je ne me suis pas laissée entraîner dans les manipulations. J’ai choisi d’être heureuse et d’offrir comme modèle ce chemin à mes enfants. Ils n’auraient pas voulu d’une mère sacrificielle. Ils sont heureux d’avoir une mère qui s’est choisie elle-même.
Donne-toi beaucoup d’amour et sois douce avec toi même. La culpabilité est le sentiment le plus inutile qui soit et le plus enclin à devenir outil de manipulation. Reste en amour pour toi-même. Aime-toi. Vraiment. L’univers se comporte avec toi comme TOI tu te comportes avec toi-même.
Ceci est ma vérité.
Chacun a la sienne.
Mais je voulais te transmettre la mienne.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le lundi 12 septembre 2022 à 09h58
J’en suis au même stade qu’elle.
Mon chéri a pris la décision de n’être qu’avec moi pendant 15j. Ce qui me permet de me « déposer » car je ne m’en rendais pas compte mais j’étais en tension intérieure constante de par la fréquence de leurs rencontres. Du coup chaque fois que mes stratégies de gestion émotionnelle étaient mise en échec par une mauvaise compréhension de mes besoins de l’autre côté c’était la catastrophe.
Je suis désolée pour la personne qui est C dans notre trio mais je crois que c’est pas bon pour elle non plus si moi je suis pas détendue. Je suis tellement reconnaissante envers mon compagnon de poser un acte. Les mots ne suffisaient plus. Il lui a aussi formulé à elle qu’il n’avait aucunement l’intention de me quitter, et cela m’a procuré à moi un énorme soulagement d’entendre qu’il ne le verbalisait pas qu’à moi mais aussi à elle.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le vendredi 09 septembre 2022 à 20h07
Mashkwa
On verra comment on gère cela. Mais pour le moment, (C) et moi avons mis les points sur les I.
Et (A) se sent rassurée. Juste ça, c'est bien.
On verra pour la suite.
Bravo. Un pas après l’autre. D’abord retrouver un socle stable où chacun est en sécurité. Ensuite on tente tranquillement des sorties de zones de confort vers la zone d’apprentissage. Des qu’on entre en zone d’inconfort lourd, ça ne peut pas aller très loin sans dommages. Je crois.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le vendredi 09 septembre 2022 à 19h34
GeorgyPorgy
J'aime aussi la personne qui est A dans ma vie et je continue à vouloir continuer, vieillir à ses côtés. Mais j'ai aussi accepté qu'un amour avec une C est possible malgré tout.
Le renoncement à la relation effective ne signifie pas que j'ai mis de côté cette possibilité dans l'absolu. J'ai déconstruit (en moi) cette partie de l'escalator relationnel. Les autres ne l'ont pas fait, pour des raisons valides. Mais je sais que je peux aimer au pluriel, que ca n'est pas impossible, que ca porte sur des dimensions forcement differentes.
La personne C qui a fait naitre tout ca en moi n'est plus dans ma vie. Mais ca ne signifie pas que cet amour était impossible puisqu'il a existé et qu'il existe. Simplement, chaque personne impliquée ne voyait pas la chose exister de la même façon, et ca je ne peux pas le contrôler.
Exactement pareil pour moi.
Sauf que stade suivant : la personne qui est A expérimente aujourd’hui une deuxième relation. Mais se sent complètement incapable de gérer son émotionnel si je vis moi une autre relation. L’idée des amours plurielles possibles fait son chemin (plus que l’idée puisqu’il tente l’expérience de son côté, sans l’avoir cherché, il a juste cessé de mettre les barrières conventionnelles et c’est arrivé), mais c’est une première étape. Et il n’est pas du tout sûr que ça évolue vers de la polyacceptance. Moi j’accepte de ne pas avoir d’attentes. Je préfère que chacun soit capable de ne pas outrepasser ses limites émotionnelles et que l’idée conceptuelle s’incarne doucement… ou pas.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le mardi 06 septembre 2022 à 18h44
Merci à toi de répondre avec autant d’honnêteté.
Mon histoire est différente mais il y a eu cette partie « marche forcée » et je suis sûre que mon compagnon serait en empathie totale avec A…
Je suis revenue sur le rivage moi aussi parce qu’il n’était pas concevable pour moi de continuer ainsi. Parce que aussi soudain j’ai eu un sentiment étrange de complétude, comme si j’avais complètement nourri pendant six mois mon besoin de liberté absolue, besoin qui passait « par-dessus » tous les besoins des autres… sentiment que si je n’écoutais pas ce besoin j’allais me rendre malade. C’est d’ailleurs ce qu’il se produisait. Dès que je « revenais dans le rang » je tombais malade. Alors j’ai écouté mes besoins, tous, et j’ai prévenu tout le monde qu’il ne fallait pas compter sur moi pour répondre aux leurs. Dans l’histoire j’y ai perdu mon amie la plus chère, et je pensais perdre aussi mon compagnon, mais il est resté. Je considère que j’ai beaucoup de chance, qu’il soit resté malgré toute la souffrance que cela a été pour lui. Il y a eu un moment où il s’est passé un truc étrange. Je sais que t’es plus cartésien que moi mais je vais te raconter qd même. Nous étions en train de parler, sa souffrance était indicible. Et pourtant mon intérieur bataillait comme un diable. « Je ne renoncerais pas à ma liberté, pour rien au monde! ». Notre conversation semblait sans issue, à tel point que je me suis soudain sentie complètement hors de la situation. Hors de ce qu’on vivait. J’ai alors eu une espèce de flash: je me suis vue petite fille et j’ai vu mon père à travers lui. Je l’ai regardé et j’ai dit, comme si je parlais à mon père du haut de mes 6 ans: « je ne suis pas en capacité de prendre en charge ta souffrance ». Qqc s’est apaisé. Nous nous sommes pris dans les bras et avons arrêté de parler. Je crois qu’on superpose des parts de nous dans ces situations. Il y a en tout cas toute une dimension inconsciente qu’on rejoue, j’en suis convaincue.
Je vous envoie tout ce que je peux de compassion, je crois en votre amour, et je crois en l’amour tout court. Tu ne peux pas savoir si tu supporterais bien aujourd’hui que A ait une autre relation. Elle est trop impactée pour être dans cette démarche mais si un jour cela arrive, tu auras toute la compréhension nécessaire car tu auras vécu son côté, et inversement. C’est une étape, ce que vous vivez. Pour C aussi. Les situations tournent, s’inversent, on en explore toutes les facettes et points de vue, cela nous fait grandir, parfois douloureusement, je sens combien c’est une épreuve pour vous trois. Courage.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le lundi 05 septembre 2022 à 09h11
Et je n’ai jamais été aussi heureuse de ma vie ! 🤗
Je ressens une forme d’immobilité dans un couple mono et j’ai déjà vécu 3 couples mono exclusifs de 13, 7 et 4 ans. Enfin le dernier c’était exclusif d’un côté seulement (…).
J’aime travailler sur moi, j’aime que l’autre travaille sur lui, j’aime qu’on avance ensemble vers plus de communication claire, plus de prise en compte des besoins spécifiques et inattendus de soi et de l’autre.
Là j’ai répondu à un fil car il y a des choses que j’ai faites ou que mon chéri a faites qui peuvent éventuellement leur servir puisque ça nous fait évoluer nous. Je ne raconte pas les parties de mon histoire qui ne sont pas en rapport avec le fil.
Je n’ai nullement la prétention de dire que « c’est génial le polyamour » ou que « c’est génial la monogamie ». Pour moi il y a des humains en évolution et toute relation est une occasion de grandir. Ma quête à moi n’est pas de trouver le bonheur car je l’ai depuis longtemps, ma quête est de grandir en amour. D’être capable d’aimer au delà du fantasme de possession et d’appartenance. Je ne suis pas un objet et l’autre non plus. Je cherche à l’aimer en tant qu’être. Et à ce qu’il m’aime en tant qu’être aussi. C’est un chemin et mes choix sur ce chemin sont les miens. Ils n’ont pas à être jugés. Je partage dans ce même but d’apporter du soutien et de l’écoute à d’autres en chemin. Polyamoureux ou pas. Je ne cherche à convaincre personne d’un mode de vie. Je m’en fous comment vivent les gens. Nous n’avons pas tous le même chemin ni la même mission sur cette planète et heureusement !!!! Vive la diversité et l’exploration de tous nos possibles ❤️
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le dimanche 04 septembre 2022 à 10h25
Mashkwa
N'empêche, j'ai peur de comment elle va gérer ses émotions la journée où elle va savoir que je vais aller voir (C) plus que pour un verre dans un restaurant. Notre train de vie est bien rempli. Et je ne peux lui mentir. Elle va le savoir. J'espère juste qu'elle saura bien gérer ses émotions.
Quand c’était moi qui avais d’autres relations (ponctuelles et très espacées) et que c’était hyper souffrant pour lui, j’ai prêté une grande attention à offrir des moments de grande qualité à notre relation : des we en amoureux, des moments sportifs tous les deux, des massages.
Durant cette période, j’ai expérimenté que ces relations (l’une avec des sentiments, les deux autres n’ont pas eu le temps d’aller jusque là) n’enlevaient aucune once d’amour que j’ai pour lui. Et quand j’analysais ce que chaque relation nourrissait chez moi, j’aboutissais à la conclusion qu’il n’y avait qu’avec lui que je me voyais vivre au quotidien. Les autres m’apportaient des choses que de par sa personnalité il ne peut m’apporter (poésie, créativité, échanges sur le développement personnel /psycho), mais en aucun cas une vision de partage quotidien.
Je raconte ça pour ta compagne car aujourd’hui la situation est inversée : mon chéri est en lien fort avec une autre femme (j’arrive pas à dire « est amoureux » ça me fait mal, j’ai encore un peu de job) et ils se voient toutes les semaines, ce qui est beaucoup pour moi. Néanmoins la période précédente m’aide beaucoup pour celle-ci. Chaque fois que je doute ou panique intérieurement je me raisonne en pensant à mes propres sentiments de ces six derniers mois. On peut aimer plusieurs personnes. De façon différente, avec des sentiments parfois plus proches de l’amitié (dans mon cas) mais une amitié avec intimité parce que c’est comme ça qu’on « rencontre » vraiment cet autre. Ça ne s’explique pas. Mon chéri (qui le vit pourtant lui aujourd’hui) ne comprend pas du tout pourquoi j’ai eu besoin d’aller (selon lui) « au-delà » de l’amitié avec ces hommes et a beaucoup de mal à ce que je continue à les voir en amis car il dit « qu’il y a maintenant des antécédents ». Pourtant moi je suis sûre de moi: je n’aurais jamais rencontré ces autres pleinement si je n’avais pas partagé un lien fort et intime avec eux. Ils se sont ouverts, je me suis ouverte, et à travers eux j’ai rencontré des parts de moi-même qui me permettent aujourd’hui d’être dans une plénitude que je ne connaissais pas avant. Je suis aujourd’hui capable d’offrir à mon chéri ma pleine présence alors que j’en étais incapable il y a six mois. Donc pour moi notre relation telle qu’elle est aujourd’hui n’aurait jamais pu exister sans mes expériences amioureuses.
Tout ça pour dire que quand il est avec elle et que mon émotionnel entre en panique, je rassure la petite fille abandonnique en moi: cette relation avec cette autre femme enrichit mon partenaire, le rend plus complet, plus « lui, » l’aide à processer dans des endroits où moi je ne peux pas l’emmener. Et il me reviendra avec une capacité au bonheur agrandie. J’observe que c’est réellement le cas. Je le trouve chaque fois plus beau, grandi, plus homme, et son bonheur de me retrouver est juste un baume à mon cœur qui en quelques instants retrouve toute sa sérénité. J’ai moi aussi besoin d’un petit temps quand il rentre, un peu formel, où l’on parle de choses émotionnellement non impliquantes.
Les premières fois, je suis restée à la maison, pour ne pas fuir mes émotions mais les regarder, observer ce qui me « déclenche ». J’ai compris certains besoins pour que ça se passe bien et que je ne verse pas dans le reproche au retour, je les ai exprimés, c’est encore pas évident pour lui de les respecter, je pense qu’il est un peu « ailleurs » quand il est avec elle, et ce sera ok pour moi dans quelques temps j’en suis sûre, mais pour l’instant j’ai besoin qu’il ne m’oublie pas quand il est avec elle. Un horaire c’est un horaire, s’il y a contretemps on me prévient et pas avec 1/2h de retard, car les minutes deviennent éternité quand tu as plongé dans ta sphère émotionnelle lourde …….. ce n’est pas du contrôle, c’est un accompagnement temporaire de mon process d’acceptation. J’accepte moi aussi de ne pas être « parfaite » du premier coup. J’ai besoin de temps, et c’est ok comme ça.
Maintenant que c’est déjà un peu plus facile, je sors, je vais danser, ma passion, et la soirée passe plus vite (c’est toujours le lendemain matin que c’est dur, seule dans le lit vide, mais là aussi je suis sûre que je vais trouver des solutions, il faut que j’y réfléchisse). Je suis actrice de mon bien-être, je prends soin de moi, je n’attends pas tout de lui. Il prend énormément soin de moi, mais ça ne sera jamais suffisant. C’est à moi de trouver comment prendre soin de moi-même. Aussi. Les deux sont importants. Tu ne pourras jamais la combler complètement dans son besoin d’être rassurée et de se sentir aimée, nous sommes des puits sans fond, il y a 50% du job qui lui incombent.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le vendredi 02 septembre 2022 à 06h48
Siestacorta
pour ça vous devez rétablir la confiance. Et ça peut demander de faire des choix. Pas forcément binaires, mais au moins qui montrent vos intentions.
Je tente cela. A voir si ça te parle @Mashkwa. J’ai un peu la position de ta partenaire, dans le sens où « c’est moi qui ai commencé », mais aussi un peu la tienne, dans le sens où c’est moi qui suis le plus à l’aise dans le polyA.
Après une période qui peut ressembler à la vôtre (de loin, mais niveau déclencheur émotionnels et insécurisation d’un des protagonistes), j’ai fait le choix de rétablir des bases sécurisantes pour (peut-être) une histoire plus sereine.
Étant la plus à l’aise, j’ai choisi de le laisser vivre lui la relation multiple de son côté, sans ajouter de déclencheur émotionnel du mien. J’ai donc renoncé à vivre pour le moment d’autres relations et à observer tout ce que je peux faire moi pour bien vivre le fait que lui en aie. Je tiens un journal de ses absences, de mon état, des solutions que je trouve pour être sereine quand il est avec son autre amoureuse. J’espère ainsi mieux le comprendre lorsque peut-être un jour je le confronterai à mes propres absences. Je verbalise beaucoup, et je fais au mieux pour rétablir une confiance qui a été mise à mal (je suis sortie du mode « couple » pendant six mois, il est resté à mes côtés quand même,c’était son choix, mais douloureux.) J’ai conscience que ça peut prendre du temps. Je crois même que le temps est un facteur primordial. Le deuxième étant la réciprocité : « vis ma vie et après on discute ».
Je te souhaite de gérer au mieux cette période où C est encore présente physiquement, pour ne pas trop mettre à mal votre lien avec A. Je sais que ce n’est pas facile, une fois la relation bien engagée, de trouver des solutions d’apaisement car comme dit mon chéri, ça ressemble vite à une « marche forcée » pour l’autre. Aie confiance en l’amour et répète inlassablement des phrases rassurantes à A. C’est ce qui m’aide le plus en ce moment. La répétition de « je t’aime », « je ne vais pas te quitter », « j’ai envie de vivre avec toi », « tu es magnifique », « je reste avec toi », « je suis là », encore et encore… J’en ai jamais assez 😉
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.
Discussion : Pourquoi peut-on chercher à faire des rencontres et pour quel type de relation ?

Ayna
le jeudi 01 septembre 2022 à 17h02
Mon homme mono qui ne veut pas de polyamour en a rencontré deux en un mois, des poly, qui sont en train de le faire réfléchir au concept… Je dois donc considérer qu’il a beaucoup de chances, selon ce que je lis…
Discussion : Sommes-nous sur la bonne voie?

Ayna
le dimanche 28 août 2022 à 07h03
Mashkwa
Cela me fait penser à mon premier amour (unidirectionnel malheureusement) que j'avais eu pour une fille au début de l'âge adulte. J'étais resté dans un état de limérence pendant des années.
Tu as déjà pensé à aller voir un.e kinesiologue? C’est très intéressant. Tu peux lever des mémoires, et tout à coup les situations se libèrent d’une empreinte qui les teintait émotionnellement à partir d’un événement passé.
Ta conjointe pourrait être intéressée aussi, pour démêler cette situation souffrante qu’elle a elle-même mise en scène dans le théâtre de sa vie.
Discussion : De la monogamie au couple polyamoureux

Ayna
le samedi 27 août 2022 à 21h59
GeorgyPorgy
Mais c'est également grâce à cette période que je sens que le regard de ma compagne évolue sur le sujet, beaucoup plus sensiblement et positivement que lors de la précédente "phase".
De la patience… De la lenteur… J’ai choisi le renoncement aussi pour un temps, c’est mon pari pour cette relation en laquelle je crois. Je nourris la sécurité. Le temps qu’il faudra, tant que cela est acceptable pour moi, tant que je vois son attitude évoluer, sa curiosité s’attiser, ses propres expériences devenir plus osées (et me challenger par la même occasion). Pour l’instant l’envie de faire évoluer cette relation et de la garder pèse plus lourd dans la balance que mon renoncement. Vouloir tout tout de suite parce que « je suis prête », ce n’est pas possible avec cette personne, c’est tout. Et elle a le droit de ne pas être prête. Et ce n’est peut-être pas son chemin, mais c’est sûr que le nôtre va très vite s’arrêter et avec beaucoup de souffrance si j’insiste. Pas envie de ça. Je me suis dit aussi que plus j’allais nourrir mes deux autres relations plus ces personnes risquaient de s’attacher et de souffrir elles aussi. C’est peut-être là où tu es déjà rendu @olivier22…
Je crois à l’amour et je crois à la vertu du temps qui passe. Tu peux « faire tout bien comme il faut », si ton timing et celui de l’autre ne sont pas en phase, ça génère bcp de houle. Le risque est que la barque prenne l’eau trop fort. Beaucoup de gens sur ce forum l’ont dit (et je trouvais ça tellement… dur à admettre!) : lenteur, patience…
@Olivier22 est-ce que tu sens un changement dans le domaine relations sexuelles avec A depuis que cette deuxième relation est entrée dans ta/votre vie? Ça semble être un sujet.
Message modifié par son auteur il y a 3 ans.