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De la monogamie au couple polyamoureux

Poly/Mono
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Olivier22

le mardi 23 août 2022 à 17h27

Coucou tout le monde,

C'est un peu ému que j'écris car c'est la première fois que je m'adresse directement à des polyamoureux-ses depuis que ma vie a changé il y a 6 mois....

Je suis en relation monogame avec ma compagne (A) depuis 8 ans. Je l'aime, nous avons une super belle relation, très complice, notre couple a souvent été un petit havre de bonheur. On est aussi hyper connectés sur notre ressenti par rapport au monde et ses obligations, et ses contraintes, on essaie toujours d'être plus libres dans notre boulot, nos relations, par rapport à la famille, etc. Cette complicité, cet amour, et cette même vision du monde, le tout en même temps, rend notre relation - à mes yeux- exceptionnelle.

Nous avons aussi beaucoup de proximité physique mais très peu de relations sexuelles (même si elles sont de qualité). Sur ce dernier point, on a souvent abordé comment améliorer notre vie sexuelle, mais sans grands avancements. J'ai aussi essayé, mais avec peu de courage, d'aborder l'idée de relations libres. En effet, depuis quelques années, j'en suis venu à la conclusion que j'aimerais aller voir ailleurs, et que cela ne me gênerait pas du tout que cela soit aussi le cas pour A. J'essayais de planter de loin l'idée dans les discussions mais cela n'a jamais vraiment pris car je voyais que A bloquait tout de suite avec cela.

Au début de cette année, j'ai décidé de franchir un pas. Je voulais avoir des relations sexuelles ailleurs, et je n'allais pas le dire à A... Je me suis donc inscrit sur un site mais cela a été plutôt un échec et je ne me sentais pas trop à l'aise. Mais j'avais ouvert une porte dans ma tête...

Quelques temps plus tard, et sans avoir du tout voulu provoquer la situation (le hasard a fait que nous étions deux à un certain moment...), j'ai couché avec B (je connais bien B qui est une amie depuis quelques mois). Et B est tombée amoureuse de moi, et moi je suis tombé amoureux de B. La sensation que j'ai eue, c'était que le ciel me tombait sur la tête, tant je ne pensais pas que je pourrais tomber amoureux de quelqu'un d'autre que A. A s'est rendu très vite compte (quelques jours) que je la trompais avec B. Cela a été un énorme coup de massue pour elle et nous avons vécu séparés quelques temps. J'ai aussi été presque choqué par sa réaction car même si j'avais brisé notre contrat (et je me suis excusé), je ne pensais pas qu'elle réagirait de manière si négative...

Les semaines ont passé, j'ai revu B et j'ai proposé à A et B de vivre dans une relation polyamoureuse, ce qu'aucune des deux n'est au départ. Les deux, chacune à leur manière, ont accepté. Et je les remercie tellement pour ça... Mais il y a eu énormément de moments durs depuis 6 mois. Si avec B cela s'apaise, avec A il y a encore beaucoup de conflits et de disputes. Nous vivons séparés (on se partage pour le moment notre appartement à moitié moitié). Et nous devons faire le deuil de notre relation monogame...

Au niveau concret, je vois autant B que A. Je n'ai jamais voulu établir une hiérarchie. En fait, je voudrais rendre les choses plus faciles pour A, pour qu'elle puisse s'adapter plus facilement. Mais cela vient en contradiction avec ma vision égalitaire des relations; je trouve que de faire des règles avec A concernant ma relation avec B, c'est pas correct pour B (je trouve d'ailleurs que de ce que je lis, on fait encore trop peu de cas des nouvelles relations et du ressenti de ces personnes face à un couple socle). On est donc un peu bloqués : A veut essayer le polyamour mais aurait voulu que cela se fasse plus lentement, elle souffre donc énormément pour le moment et ça me rend ultra triste, moi j'aimerais aussi faciliter tout ça, mais c'est en contradiction totale avec mes valeurs de laisser B comme une personne de seconde zone dans ma vie...

J'ai vraiment envie qu'on continue notre relation avec A... je suis un peu perdu sur comment je pourrais faire: laisser passer le temps, changer mon fusil d'épaule? On discute énormément, on va voir un psy de couple, mais cela reste toujours très dur pour le moment. Je me sens aussi fort coupable par rapport à comment cela s'est passé, je sais que cela aurait été beaucoup mieux de d'abord de définir ensemble les possibilités de polyamour. En fait, je suis un peu devenu polyamoureux malgré moi (je suis tombé amoureux de deux personnes et je n'y ai pas vu de problème éthique)....

Voilà, si quelqu'un aurait des conseils ou des expériences de vie à partager. Un très grand merci d'avance, et merci pour tous les témoignages apportés ici, ça me réchauffe le coeur!

O.

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bonheur

le mardi 23 août 2022 à 19h02

Bonjour @Olivier22. Il manque une étape dans le titre. Celle de l'adultère. Ce n'est pas une critique, mais un constat. Je pense que tu désires minimiser cela. Personne n'est parfait, sauf que c'est un plus difficile de faire une transition mono à poly en étant passé par l'adultère.

Pourquoi la sexualité est-elle si importante ? Sans sexualité, pas d'amour ? Je pense qu'il y aurait à décortiquer de ce côté là.

Courage pour la suite.

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Olivier22

le mercredi 24 août 2022 à 09h32

Bonjour bonheur, merci beaucoup pour ton message. Je pense que tu as raison concernant l'adultère et le fait que j'essaie de minimiser.... Je crois que je dois bosser là dessus et en reparler avec A. J''ai passé pas mal de temps sur des sites à essayer de trouver (pour me rassurer) des couples polyamoureux qui sont passés par l'infidélité (de 1 des 2) et j'ai aussi pu constater que, très souvent, ça ne marche pas...

Mais ce n'est pas une fatalité. Nous nous sommes toujours soutenus mutuellement dans les moments durs avant, cette confiance et ce soutien ont toujours été là. Et depuis la découverte de l'infidélité, nous dialoguons énormément et j'essaie d'être le plus transparent possible.

Je pense que j'ai évoqué les exe pour justifier sans doute l'adultère. (ça justifie mon besoin mais pas l'infidélité)... En fait, le sexe est important pour moi individuellement pour mon épanouissement. Mais en couple, c'est juste un bonus.

Bonne journée.

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bonheur

le mercredi 24 août 2022 à 10h41

Le polyamour, si je le compare aux comportements écologiques, c'est ne pas s'acheter une conscience sous couvert que l'indélicatesse est l'exception. Je ne sais si je suis compréhensible ?

Loin de moi l'idée d'indiquer que l'on doit être parfait. Aucun humain ne l'est. Après, si l'on sait que l'on foire, et que l'on agit tout de même... et que finalement on se trouve intérieurement une bonne excuse pour s'alléger la conscience... Ca c'est un énorme beug. Aujourd'hui, ce qui est fait est à affronter. C'est la rançon du beug. Je considère que l'on apprend autant de ses erreurs, les petites, les grosses, et surtout des conséquences.

Olivier22
Et depuis la découverte de l'infidélité...

Euh ? Ce n'est pas toi qui a eu mauvaise conscience, c'est elle qui a découvert ? Je demande cela parce que ça change tout.

Olivier22
Au début de cette année, j'ai décidé de franchir un pas. Je voulais avoir des relations sexuelles ailleurs, et je n'allais pas le dire à A... Je me suis donc inscrit sur un site mais cela a été plutôt un échec et je ne me sentais pas trop à l'aise. Mais j'avais ouvert une porte dans ma tête...

Quelques temps plus tard, et sans avoir du tout voulu provoquer la situation (le hasard a fait que nous étions deux à un certain moment...), j'ai couché avec B (je connais bien B qui est une amie depuis quelques mois). Et B est tombée amoureuse de moi, et moi je suis tombé amoureux de B.

Là encore, je crois que tu minimises. Tu ouvres une porte, tu désires inviter par le biais de sites de rencontres, et tu t'étonnes que quelqu'un y soit entrer ?

Tu t'es mis en disposition de tromper et tu es surpris que ça t'arrive ?

Je ne juge pas du tout. Simplement, je t'offre une vision plus poussée que celle de ta conscience. Tu veux justifier ton attitude sous le couvert du mot polyamour alors que ton envie initiale était l'adultère. Tu avais fait un choix et aujourd'hui, il faut déjà assumer celui-ci avant de poursuivre. Ne pas masquer cela en l'amalgamant le fait que tu sois tombé amoureux (pour le coup, pas de chance).

Une problématique supplémentaire, pour arriver au polyamour. Tu proposes à ta compagne officielle en semant de vagues graines que de toute façon elle ne plantera pas. Après, que feras tu si un jour elle sème, comme ça pour voir (après tout) et qu'elle se découvre un appétit pour une sexualité de qualité et en quantité avec quelqu'un d'autre ?
Là encore, tu minimises. Tu lui offres une option en ayant calculer qu'elle ne la saisirait pas ?
L'égalité (ou plutôt équité, pour moi) comme justification, ce n'est pas sain.

Pour toutes ces raisons, mes déductions (exactes ?), je crois que le polyamour est encore éloigné de toi, de vous deux, de vous trois.

Courage et prend conscience de toi et des autres. Dans quelle situation est ton autre amoureuse ?

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AlexisB (invité)

le mercredi 24 août 2022 à 11h12

Bonjour,
Si je peux me permettre je pense également que tu minimises un petit détail, tu as l’impression que VOUS vivez dans le polyamour…. En réalité c’est un peu plus complexe.
De fait, tu vis dans le polyamour pleinement, mais elle ne le sont pas… elles s’autorisent à essayer de te permettre de vivre ce que tu as à vivre mais ce n’est pas forcément l’issue qu’il leur faut.
De plus pour B c’est forcément plus facile à apaiser et à vivre que pour A. Je pense ne pas avoir besoin d’entrer dans le détail surtout que comme le dit @bonheur il y a eu adultère / tromperie. Tu sembles être étonné de sa réaction excessive quand elle l’a appris… mais tu n’as pas conscience de la destruction que cela provoque et du mal que tu lui as fait.

Je te souhaite que les choses s’apaisent et fonctionne pour toi, mais de fait j’espère que tes 2 compagnes feront le choix qui les épanouira et qu’elles ne subiront pas surtout À que tu as mis face à ta décision et tes choix (Je pense que B était au courant que tu étais en couple donc elle avait les éléments de décisions)

Bonne continuation

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GeorgyPorgy

le mercredi 24 août 2022 à 17h35

Bonjour @Olivier22

Ton histoire ressemble un peu à la mienne, tout en étant différente sous certains aspects - je me permets donc de réagir...

En effet, en couple relativement heureux depuis une vingtaine d'années, je me suis moi aussi trouvé dans une situation adultérine il y a quelques années. Je suis moi aussi tombé (à nouveau) amoureux à cette occasion. Cette relation a été rapidement révélée et n'a pas duré, pour plein de raisons. Au départ très confus par la situation, j'ai progressivement réussi à comprendre que j'aimais en fait ces deux personnes (sentiments qui perdurent aujourd'hui encore). Cela a été un long chemin.

Là où notre histoire diffère, c'est que ma compagne a elle aussi eu une histoire à peu près au même moment (commencée avant en fait semble-t-il). Ca a donc contribué dans la manière dont les choses se sont passées, ensuite.

Concernant cette situation d'adultère vs le polyA, comme tu as pu le constater en lisant ici, il est souvent dit que c'est peut-être le "pire" terrain de base pour ouvrir un couple existant sur ces questions. C'est probablement vrai. Il y a un scénario "idéal" qui dit : on s'en parle avant, on prend le temps, et si tout le monde est d'accord on se lance ensemble. Probablement, la réalité est différente pour * beaucoup * de monde. Combien ont constaté que leur histoire sentimentale était en fait marquée par des "infidélités" chroniques & se comprennent finalement plus à l'aise dans la non-exlusivité? Combien se sont ouvert au polyA suite à un adultère?

Mon expérience personnelle de l'adultère est relativement nuancée. D'abord je mets beaucoup de complexité dans l'expérience en tant que telle, du sens que ça a au fond (il en existe de toutes sortes, chaque histoire est différente, les intentions des gens impliqués jouent beaucoup, et ca peut signifier beaucoup de choses - cf le bouquin d'Esther Perel "The State Of Affairs" qui est très bon sur le sujet je trouve).

- Je n'ai pas "provoqué" la situation, dans le sens où je ne me suis pas tourné vers un adultère pour "vivre" quelque chose dont je ressentais le manque préalablement

- J'ai fait une rencontre, qui m'a progressivement conduit à me trouver dans cette situation. (Peut être par faiblesse? Ou peut-être parce que mon éducation de garçon ne me faisait envisager cette unique option pour vivre cette histoire?)

- le fait est qu'au final ça a été une expérience à la fois riche & traumatisante, belle & moche, suivant l'angle depuis lequel on la regarde. Belle car j'ai vécu une connexion particulière, vécu des émotions positives, que ça m'a profondément transformé. Moche car j'ai fait souffrir, j'ai menti, j'ai détruit des choses au fond.

Mais c'est précisement cette expérience qui m'a amené à m'interroger, à questionner, à déconstruire, à grandir & faire évoluer ma manière d'envisager la relation amoureuse.

Aujourd'hui, je sais, j'ai admis que je suis polyA en moi-même & je l'ai clairement exprimé aux personnes concernées. Mais je ne le "vis" pas dans la réalité, en tout cas pas de la manière dont on pourrait le penser, dans le sens où je n'ai pas de relation en dehors de mon couple. J'ai juste accepté le fait que j'aimais 2 personnes, et j'ai fait évoluer ce que je mets dans la relation amoureuse ainsi que mon comportement dans ce contexte.

Par rapport à ce que tu exposes de ton histoire, et malgré le fait qu'on ne suive pas tous le même scénario idéal décrit plus haut, je t'inviterai peut être à prendre un peu de recul & à ajouter de la "prudence" dans la manière dont tu te comportes vis-à-vis de ces deux personnes A & B.

La souffrance de A est légitime. Malgré tes probables bonnes intentions, tu l'as fait souffrir et continue de le faire si je comprends bien. Se voir confronté.e à l'arrivée de cette thématique dans un couple pré-établi peut être très très très compliqué. Ca bouscule les fondations, souvent intuitives, sur lesquelles s'est structurée la relation. Ca questionne quasiment tout, du sol au plafond, ce qui a fait votre lien depuis le départ. D'autant plus quand c'est lié à un adultère qui met à mal le rapport de confiance. On dirait que A a accepté ta relation polyA pour préserver votre lien. Mais la question à se poser vis-à-vis d'elle & à clarifier explicitement avec elle est : en a-t-elle vraiment envie? Est-ce qu'elle le fait par contrainte? ou avec un certaine attirance pour cette façon de relationner? J'ajouterai que tu dois tenir compte de son ressenti, de son vécu profond et de ses intentions authentiques et t'y adapter. Tu n'es pas responsable de tes sentiments / émotions, mais tu es responsables de tes actes dans ce contexte. Miser sur son acclimatation à la nouvelle situation à terme, sans t'adapter toi-même à son vécu ne me semble pas une stratégie saine.

Aussi, par rapport à ta phrase : "Cela ne me gênerait pas du tout que cela soit aussi le cas pour A." => Peut-être faut-il rester prudent sur ce point. Il est difficile de se faire une opinion "par avance" sur cet aspect avant d'y avoir été effectivement confronté. Te dire cela, c'est peut-être un moyen pour toi de te rassurer sur ta propre culpabilité. Tu veux vivre une non-exclu, et du coup tu te dis que ce serait okay si elle aussi le souhaite & c'est plus simple comme ça. Simplement, peut-être que ça n'est PAS DU TOUT ce à quoi elle aspire. Elle seule peut exprimer cela.

Ensuite, la même interrogation est valable pour B. Ses intentions vis-à-vis d'une relation PA ont-elles été explicitées? Est-ce qu'elle accepte à défaut de mieux dans l'espoir que la situation change vers une exclusivité en sa faveur à terme? Peut-être qu'elle "accepte" plus facilement ta compagne historique dans le tableau car elle était là dès le départ, mais rien ne dit qu'elle s'en contente vraiment & que ce sera okay pour elle à terme, qu'elle n'a pas au fond envie de vivre une relation purement mono avec toi.

Si tu aimes ces 2 personnes comme tu nous l'expliques, tu dois composer avec leur vécu en tout premier lieu (plus que tes aspirations personnelles) - en tout cas, ce serait ma recommendation.

Il y a un scénario que tu ne sembles pas envisager dans ce que tu nous dis (et qui est probablement le plus "viable"?) : celui où tu assumes ta responsabilité & renonce à au moins l'une des relations pour le bien de tout le monde.

Message modifié par son auteur il y a 9 mois.

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Olivier22

le jeudi 25 août 2022 à 13h53

Bonjour à tous-te-s,

Tout d'abord, je vais répondre à GeorgyPorgy. Ton message et ta sensibilité m'ont profondément touché. Cela me fait du bien aussi de parler avec des personnes qui ont des expériences proches (et je prends celles d'AlexisB et bonheur comme des expériences proches aussi, même si plus lointaines). Entre la psy, la psy de couple, et les amis qui essaient d'aider (ou parfois pas), je cherche des ports d'attache, des personnes qui pourraient m'aiguiller, et me dire justement si je fais très mal les choses, ou pas.

@GeorgyPorgy, je partage ton ressenti sur la notion d'adultère. Je crois aussi que cela dépend des intentions des gens, de l'existence d'un contrat préalable, des valeurs que deux personnes partagent. J'ai pour ma part provoqué la situation (pour répondre à Bonheur) et en suis responsable car j'ai ouvert une porte. Je n'avais pas imaginé, mais pas imaginé du tout, que cette porte ouvrirait à un autre amour (en tous les cas, consciemment). Ca a été et c'est toujours une expérience belle et traumatisante. Je peux dire en toute franchise que je me sentais beaucoup plus heureux juste dans ma relation avec A (on va dire que c'était vraiment un petit bonheur quotidien), que dans la situation actuelle, même si celle-ci a des beaux moments avec A et B, et que j'aspire à que cela aille mieux. Et je peux dire, sans parler trop pour elles, que la situation reste particulièrement difficile pour A et encore difficile dans de nombreux moments pour B. Cela aussi, ça me rend malheureux. Ce que je veux, c'est que A soit heureuse, B soit heureuse, et moi aussi heureux. Sinon cela ne sert à rien. J'envisage aussi de laisser tomber l'une des relations; par contre, je suis un polyamoureux par défaut (je le suis devenu par l'expérience) mais je sais au fond de moi que c'est ce type de relations que j'aspire car elle se situe le plus proche de mes valeurs.
Pourquoi est-ce que je continue? Il y a plusieurs raisons:
- A et B sont tout à fait d'accord avec le concept de polyamour, c'est à dire que ça leur parle comme vision de l'amour ; ceci étant aussi complémentaire avec toute une vision du monde que je partage avec A, et aussi maintenant avec B (je ne pourrais par exemple dire d'aucun de mes amis actuels ou de ma famille que je partage des visions du monde aussi proches que celles que j'ai avec A ou B - ceci étant juste pour vous faire comprendre le contexte "méta")
- A et B me font confiance, du moins en grande partie (en tous les cas elles me le répètent chacun à leur manière): j'ai mis énormément, énormément d'énergie à dialoguer, à leur montrer mon amour, à expliquer, à les remercier d'accepter cette situation (je sais que c'est un cadeau), à recevoir leur tristesse (et à l'accepter) et aussi et surtout à se concerter pour savoir comment gérer la situation concrètement. Pour A il y a eu un blocage tout un moment, et donc on a plus pu "avancer", mais depuis quelques temps nous redialoguons. On essaie de voir plus en profondeur ce qui peut être douloureux pour elle, et voir si c'est possible à chaque fois de changer les choses (ce qui est possible d'ailleurs, même s'il y un concept d'équité qu'elle partage aussi totalement ). Avec tout ça, je suis bien conscient que le point de départ n'a pas été concerté avec A (mais bien avec B). Elles sont bien donc dans l'acceptance et pas dans le polyamour (vous avez raison).
- il ne me semble pas avoir vu de relations de ce type qui puisse émerger facilement; il y a donc une souffrance actuellement mais je le fais dans l'idée (pas la certitude) et la volonté que cette souffrance s'estompera avec le temps (si les choses sont bien faites).

Pour revenir maintenant à leurs relations avec le polyamour. Comme je l'ai dit, avec A , nous partageons beaucoup de valeurs communes sur le monde, mais aussi au départ sur le couple. On est bien conscient de ce qui a été conceptualisé comme l'ascenseur émotionnel, et nous avons toujours voulu créer notre couple en-dehors de ça (pas d'obligation d'acheter, de se marier, d'avoir des enfants, de passer tout son temps ensemble, etc.). A est profondément d'accord avec le concept du polyamour. Mais elle n'aurait jamais été vers là sans moi. Ceci dit, elle s'y intéresse beaucoup, lit beaucoup sur le sujet. Elle ne sait pourtant pas si elle sera capable de pouvoir être heureuse dans cette situation. Elle dit aussi que cela peut l'aider à travailler sur ses propres peurs et sur elle-même. Depuis ma relation (et pour répondre à bonheur), elle a revu son ex compagnon dont elle était amoureuse avant moi; ils se revoient depuis plusieurs mois et elle me dit redévelopper des sentiments pour lui. Cela lui fait du bien et en même temps la perturbe beaucoup. Cette relation la questionne sur le polyamour mais elle n'est pas sûre que cela soit sa voie. Pour ma part, cela me fait vraiment plaisir qu'elle développe une autre relation parce que je vois que cela lui fait du bien et aussi que je me sens du coup dans un truc plus égalitaire (même si elle tatonne).

Je dois partir (je continue plus tard).

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bonheur

le jeudi 25 août 2022 à 14h33

Merci pour ces éclaircissements. Ce n'est jamais possible de livrer l'intégralité d'une histoire et tous les aspects de chaque personne impliquée en quelques lignes.

Peut être un truc de générations, concernant le standard que l'on met lorsque l'on s'installe ensemble "pour la vie" croit on. Il y a moins la standardisation de l'implicite aujourd'hui que dans les années 80. Pourtant, c'était les belles années et la jeunesse étaient ouverte et curieuse, avant d'entrer dans une vie d'adultes ordinaires (je me regarde et je regarde autour de moi, ma génération, celle des cinquantenaires). Moi la première, je me suis enfermée dans ce qui ne me convenait pas. Alors, toute ouverture est bonne à prendre :-) .

Concernant A et cet ex, je lui souhaite le meilleur. Moi les ex, j'ai fini par me rendre à l'évidence que ce qui fut finalement impossible, demeurera impossible. Aujourd'hui, je fuis cela. S'il y a rupture, ce n'est pas par hasard. C'est vrai que parfois une personne peut évoluer, mais c'est tellement rare.

Sans négatif, on ne se rendrait même pas compte que l'on vit du positif. Une vie n'est pas figée et encore moins "stable".

Je vous souhaite le meilleur à tous les trois, enfin tous les quatre (l'ex de A, il connait le polyamour ?)

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Olivier22

le jeudi 25 août 2022 à 16h20

Merci bonheur!

Concernant B, c'était donc devenue une amie et nous avons aussi cette vision du monde proche. B connait A et savait aussi que mon histoire avec A était très importante (je lui ai dit que A était la personne la plus importante dans ma vie, ce que je pense toujours). B a eu quelques relations importantes dans sa vie, a déjà été dans l'infidélité également. Elle s'en souvient avec le recul comme une expérience très culpabilisante et a depuis réfléchi. Elle est désormais d'accord avec le principe de relation libre et de son application dans le couple. En ce qui concerne le polyamour, elle me dit que ce n'est pas ce qui lui convient (et elle précise tout de même "en ce moment"). Mais elle s'y intéresse beaucoup aussi et ça lui parle conceptuellement. Elle semble tout à la fois attachée à mon bonheur et inquiète aussi que cela pourrait se terminer entre nous. Dans son cas, comme dans B, le temps a quand même eu un petit effet bénéfique, vu que je n'ai pas changé de fusil d'épaule depuis le début : je maintiens que je les aime toutes les deux, de différente manière, et que l'amour que j'ai pour l'une n'empiète pas sur l'autre.
Là je me permets de répondre à GeorgyPorgy sur le fait que je dis que je n'aurai pas de problème à accepter cela chez l'autre. Je ressens profondément mon expérience, malgré toute la douleur, comme une libération. J'ai en effet beaucoup souffert dans mes relations précédentes de manque de confiance, de la peur que je ne sois pas assez bien. J'ai travaillé là-dessus, j'ai repris confiance mais c'est encore plus la réalité d'aimer deux personnes en même temps qui m'a aidé dans cette confiance en moi : et donc, ce qui me fait peur, dans un monde parfait où elles seraient toutes les deux polyamoureuses, ce ne serait pas de perdre A ou B à cause d'une autre personne (car je sais que mon lien avec elles est unique et qu'elles pourraient tomber amoureuses aussi de quelqu'un d'autre en même temps), mais plutôt de les perdre tout court. Ceci dit, malgré que je dise tout ça, il est certain que je ne peux pas être sûr à 100% de cela tant que cela ne m'arrive pas.
@GeorgyPorgy, tu me dis de composer avec leur vécu. Est-ce ce que j'explique en second tiret des raisons qui me poussent à continuer est suffisant? Qu'est-ce que je pourrais faire mieux ou autre dans cette perspective de partir de leur vécu?

Et maintenant, je vais répondre aussi à bonheur et Alexis.
Concernant l'infidélité, A l'a suspecté (elle ne l'a pas découvert) et je lui ai tout avoué. Concernant le polyamour, je suis bien conscient que je suis le seul à vivre dedans. Mais si je pouvais souhaiter un truc sur cette terre, c'est qu'elles deviennent polyamoureuses (et surtout heureuses dans ce concept). L'ex de A ne se définit pas comme polyamoureux (mais il se rend très disponible pour la voir actuellement même si il sait que je suis avec A).

Sinon, merci de me faire prendre conscience de la douleur que j'ai pu provoquer. Je pense que je dois encore faire un chemin là-dessus. Par exemple, je me suis parfois étonné que A pète un plomb comme elle l'avait jamais fait. En effet, j'ai toujours essayé d'accepter la tristesse mais plus compliqué pour les pétages de plomb (qui ne sont pas méchants hein, ce sont plutôt des crises). Maintenant, je me rends compte que ces pétages de plomb, il n'existait pas avant. Et que ce n'est pas propre à A mais à la situation. J'ai déjà discuté de A de cette acceptance de ma part (car il y a eu une crise entre-temps qui s'est beaucoup mieux terminée) et ça a déjà beaucoup adouci les choses....

Et pour finir, avec A, nous nous sommes dits que nous allions travailler justement sur tout l'implicite (et évoquer toutes les situations concrètes en détail pour qu'il n'y ait pas de surprise, et de douleur associée à la surprise).

Merci merci merci pour votre aide.

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Olivier22

le jeudi 25 août 2022 à 16h22

ha oui, encore une raison pour continuer à essayer:
Que ce soit avec A ou avec B, malgré les moments difficiles, nous avons encore beaucoup de moment de bonheur, de cosytude, d'activités fun, de rires...

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GeorgyPorgy

le jeudi 25 août 2022 à 17h17

Hello @Olivier22

Loin de moi l'idée de te dire que tu fais bien ou "mal" les choses :)

Désolé si mon message t'en as donné l'impression, c'était pas du tout l'intention. Basé sur ce que tu racontais, j'essayais de réagir sur des éléments qui m'interrogeaient, j'essayais de t'inviter à envisager les situations sous des angles potentiellement différents.

Dans mon cheminement perso, c'est justement ce qui m'a été apporté ici par certains & aussi en thérapie. Faire un pas de côté pour voir les choses différemment, et éventuellement arriver à sortir de certaines "boucles" ou noeuds stériles, désagréables...

Les éléments que tu apportes dans tes réponses me font penser que A & B sont donc plutôt dans une démarche active, voire pro-active quant à l'ouverture, même si elles peuvent en souffrir. Mon point c'était plus de t'inviter à ne pas trop de baser sur des potentielles "intuitions" de leur appétence ou pas pour le truc (= celui qui amène le sujet a forcément un biais car c'est là qu'il désire aller. Il est donc probablement essentiel pour les autres de pouvoir exprimer authentiquement leur volonté de suivre ou pas, et pas de le faire parce que c'est le seul moyen de maintenir le lien). Tu vois la nuance?

J'ai été longtemps dans une démarche de communication active sur le sujet (avec ma compagne, et aussi avec l'autre personne pour qui j'ai des sentiments). On nous invite à communiquer à fond, et c'est vrai que c'est nécessaire - mais à un moment, j'ai compris que ma communication sur ce sujet était inopérante, maladroite voire stérile ou contreproductive. Car en filligrane, je pense que j'essayais de "convaincre", d'amener la personne à rejoindre mon point de vue sur le polyA. Par exemple, ma compagne ayant eu sa propre histoire, inconsciemment je me disais qu'on allait forcément arriver à se "rencontrer" sur le sujet à force d'échanges. Mais j'ai compris que je me trompais. J'ai arrêté d'entretenir une communication sur le sujet (en tout cas de manière active) au moment où j'ai compris que mon expérience / mon vécu m'était propre, et que je projettais sur les autres personnes impliquées. J'ai compris qu'exprimer leurs intentions à l'égard d'une relation ouverte, ou polyA ou non-exclu leur appartenait totalement & que je n'avais aucune prise là dessus. Je ne peux pas changer cela. Et je suis beaucoup plus aligné avec moi-même depuis.

Si le sujet se représente, je suis prêt et dispo pour en parler. Mais je laisse de l'air à la relation.

Il y a aussi eu renoncement à mon autre histoire (ce qui ne veux pas dire que mes sentiments ont disparu, mais j'ai accepté son impossibilité).

Un truc que je peux dire : depuis que j'ai "changé" ma manière de communiquer sur le polyA, que je l'ai mis un peu "à distance" de ma relation de couple, les choses se sont apaisées... Fatalement me diras-tu. Mais c'est également grâce à cette période que je sens que le regard de ma compagne évolue sur le sujet, beaucoup plus sensiblement et positivement que lors de la précédente "phase".

C'est peut être un des trucs les plus forts que j'ai appris dans cette histoire : la prise en compte de l'altérité (ce qu'est l'autre au fond, ce qu'il/elle exprime & l'écoute effective de cela) en essayant de me détacher au maximum de mes projections personnelles. Ca m'a amené à du renoncement (=souffrance) mais je crois que c'est ce qu'il fallait en l'occurrence.

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Ayna

le samedi 27 août 2022 à 21h59

GeorgyPorgy
Mais c'est également grâce à cette période que je sens que le regard de ma compagne évolue sur le sujet, beaucoup plus sensiblement et positivement que lors de la précédente "phase".

De la patience… De la lenteur… J’ai choisi le renoncement aussi pour un temps, c’est mon pari pour cette relation en laquelle je crois. Je nourris la sécurité. Le temps qu’il faudra, tant que cela est acceptable pour moi, tant que je vois son attitude évoluer, sa curiosité s’attiser, ses propres expériences devenir plus osées (et me challenger par la même occasion). Pour l’instant l’envie de faire évoluer cette relation et de la garder pèse plus lourd dans la balance que mon renoncement. Vouloir tout tout de suite parce que «  je suis prête », ce n’est pas possible avec cette personne, c’est tout. Et elle a le droit de ne pas être prête. Et ce n’est peut-être pas son chemin, mais c’est sûr que le nôtre va très vite s’arrêter et avec beaucoup de souffrance si j’insiste. Pas envie de ça. Je me suis dit aussi que plus j’allais nourrir mes deux autres relations plus ces personnes risquaient de s’attacher et de souffrir elles aussi. C’est peut-être là où tu es déjà rendu @olivier22…
Je crois à l’amour et je crois à la vertu du temps qui passe. Tu peux «  faire tout bien comme il faut », si ton timing et celui de l’autre ne sont pas en phase, ça génère bcp de houle. Le risque est que la barque prenne l’eau trop fort. Beaucoup de gens sur ce forum l’ont dit (et je trouvais ça tellement… dur à admettre!) : lenteur, patience…

@Olivier22 est-ce que tu sens un changement dans le domaine relations sexuelles avec A depuis que cette deuxième relation est entrée dans ta/votre vie? Ça semble être un sujet.

Message modifié par son auteur il y a 9 mois.

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GeorgyPorgy

le dimanche 28 août 2022 à 10h08

@Ayna

Oui j'ai l'impression que tes mots me parlent beaucoup, rejoignent vraiment la manière dont j'ai décidé de traverser tout ça.

A une époque j'avais vraiment le sentiment de me trouver dans une situation similaire à celle que décrit @Olivier22. Sensation de blocage, sensation d'être dans une situation inextricable & de n'avoir aucune prise pour trouver un semblant de piste d'amélioration qui fonctionne pour tout le monde. La différence, notable, avec @Olivier22 était que les 2 amoureuses n'avaient pas exprimé une volonté *franche* d'essayer une structure relationnelle inconnue & bouleversante pour chacun.e d'entre nous (polyA). Au mieux, à certaines périodes, j'ai pu sentir des doutes positifs sur les opportunités d'essayer & au pire ça s'est exprimé comme un refus plus explicite ou des situations conflictuelles.

Ca a été une situation très complexe sur laquelle j'ai décidé aussi d'agir, de prendre des décisions et de m'y tenir, avec difficulté car renoncement, deuil de quelque chose d'important pour moi - mais en parallèle satisfaction intellectuelle de constater que je participais à un retour à de l'apaisement pour tous.

Moi en parallèle de tout cela je suis resté dans une sorte d'état de limérence pour ma nouvelle amoureuse, dans une situation de distance sur le plan de la communication, de l'expression des émotions mais aussi physique (une rupture quoi).

Le plus dur pour moi a été cette prise de distance, ce renoncement à ce que j'idéalisais, avec une personne pour qui je sentais une connexion particulière mutuelle.

Le plus dur à dealer à mon sens est toute la couche des non-dits. Je me demande encore si je projette là dessus, probablement un peu via la limérence, mais quand même pas totalement je pense.
Mon sentiment est que la personne dont je suis tombé amoureux n'est jamais vraiment entrée dans une logique de communication authentique quant à notre situation. Je pense que son expérience de vie l'a poussée à se blinder face à une situation qui lui faisait peur, ne correspondait pas à ses attentes ou autre. Le max qu'elle ait réussi à me livrer est une confirmation qu'elle m'ait aimé, dans le cadre d'une communication beaucoup plus "dure" autour de notre rupture. Tout s'est donc beaucoup joué dans le non-verbal, dans le non-dit dans cette histoire, ce qui contribue à entretenir des doutes sur ce qui s'est effectivement "passé" entre nous ... J'ai en quelque sorte abandonné tout espoir à un moment de voir la situation changer sur cet aspect, sans dire d'annuler la rupture, mais plutôt de voir cette personne changer de positionnement émotionnel sur notre "échiquier" pour dévoiler un peu plus son vécu réel, ses émotions, que ce soit formulé au final.

Le bilan est donc mitigé, pour moi, mais si je m'en tiens aux faits & aux choses explicitement exprimées de part & d'autres, c'était au final la meilleure façon de procéder.

D'un côté donc, j'y ai gagné en apaisement "mental" personnel & dans mon couple, qui si je ne fais pas d'erreur d'appréciation, avance sur le chemin d'une compréhension plus fine de ce que représente le polyA (théoriquement donc).

D'un autre, de profonds regrets quant à l'histoire même qui a déclenché tout cela.

Mais compte tenu de ce que décrit @Olivier22 je pense qu'il est dans des dispositions peut-être plus favorables. Je pense qu'il faut vraiment continuer à prêter attention à ce qui s'exprime par tous.tes, et être prêt à ajuster à tout moment pour valider que la situation est (globalement) positive pour chacun.e.

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